Highway to dark evil Kevin's place ! [Mordred PéVétisation] {FICTIF}

Enfin, le dernier jour ! Putain de saloperie d'hôpital. Je les hais. Au bout de mon troisième séjour en désintox, je suis au moins sûr de ça. Sans parler de ma tentative de suicide malheureuse. Donc c'est avec une très grande joie que je me dirige vers la sortie. J'ai de nouveau le droit de porter des vêtements comme un être humain normal ! En l'occurrence, un manteau en cuir qui sent le rat mort, des grosses bottes et mes piercing. Heureusement qu'ils peuvent pas enlever les tatouages aussi, j'aurais vraiment perdu toute dignité.
Bref, le psy a dit de se projeter vers l'avenir et tout ça, donc : j'ai su par message secret codé que ça serait Alpha qui viendrait me chercher. C'est trop cool. Bon, elle peut pas utiliser les téléphones, rapport à son... problème. Elle pense qu'il y a des espions planqués dedans, je sais pas quoi, je m'en fous. D'une, j'étais pas en état de me préoccuper de ça, de deux je culpabilise un peu parce que j'ai vendu plein d'affaires à elle pour régler les miennes. Alors ça sera pas moi qui l'enverrai dans un hosto. D'ailleurs, j'entends sa voix mélodieuse :

- ALPHAAA ! Putain, j'suis trop content de... AH MERDE ! … Mais pourquoi t'as fait ça à papy Tremblote ? Un vieux de la vieille qui est dedans depuis avant ta naissance ! 'fin bon, on s'en fout. Viens on se casse. Je me tourne résolument vers la sortie.

Ouais, la mort ça m'émeut plus beaucoup. Ça a plus grand chose à voir par rapport à y a dix ans, quand j'étais jeune, naïf et stupide, tout droit sorti du labo. Après trois cures, passé deux fois par la case prison, et quelques attentats, j'ai le cuir beaucoup plus épais. J'ai pas fait que des trucs cool non plus de mon coté. Bref, je pousse Yumi dans le dos pour qu'on aille vers la sortie. Elle a dû prendre ce vieux pour un agent du gouvernement qui voulait mettre une puce dans son cerveau ou je sais pas quoi. Ses délires à elle. Elle a jamais lâché l'affaire. Moi j'y crois plus trop depuis quelques années, quand j'ai commencé à partir en couilles, et puis à la mort de Jenny aussi. Une grenade. Putain, j'adorais cette meuf ! Je peux plus passer devant le rayon boucherie du Leclerc sans penser à elle, maintenant. Tout ces petits morceaux de viande partout.

Nan, je dois pas penser à ça. Le psy a dit de pas ressasser. Du coup je suis Yumi dans la voiture et lui demande des nouvelles du petit monde qui se déroule dans sa tête.

- Alors euh... quoi de neuf ? T'as l'air en forme et... tout ça. Raconte moi, comment le gouvernement veut nous assassiner en secret cette semaine ?

Ouais et puis... si on pouvait ne pas parler de ma forme à moi, ça m'arrangerait, j'ai pas trop envie de raconter comment j'ai chié sous moi et supplié pour qu'on me tue. J'ai envie que Yumi me parle des trucs du vrai monde. Même si je suis moins impliqué dans le milieu, je continue à participer à des attentats, quand je suis assez en forme pour ça. J'ai toujours mes... talents particuliers, et les terroristes font partis des rares êtres humains qui veulent bien me parler. D'ailleurs, je fais un câlin à Yumi, la joie de voir s'éloigner le manoir dans le rétroviseur sans doute.

- Putain j'suis tellement content d'être dehors. Je pense soudain à un truc. Tu voudrais pas me déposer dans le quartier derrière la gare ? J'ai un truc à y faire.

Je lui souris de tout ce qu'il reste de mes dents. J'ai passé deux mois sobres, c'était 60 jours de trop. Il est temps de résoudre ce problème.

Yumi me parle comme d'habitude, du gouvernement qui nous veut du mal et tout ça. Bon ! Elle m'a pardonné d'avoir fourgué deux trois bricoles à elle alors. Je retourne dans mon coin de la voiture. Le coup du câlin marche toujours aussi bien. Oui bon j'en avais un peu envie aussi à la base... mais j'aime bien jouer au grand manipulateur, justement parce que je sais pas le faire. Ah, je vois qu'elle est toujours accro à la théorie des messages subliminaux. Et maintenant elle voit des morts en plus ! Moi aussi, j'en vois quand je suis défoncé. Enfin à cause de ces conneries je peux pas aller à la gare tout de suite... elle veut pas me déposer là bas, soit disant que c'est trop dangereux. Putain, c'est juste une combine pour que je retouche pas au truc. Elle m'a pas pardonné du tout en fait. J'aurais pu vendre sa caisse aussi ! Bah j'l'ai pas fait. Et là j'ai les thunes, je lui piquerai rien du tout et... râh putain, elle peut être solidaire merde, j'ai le droit de fêter ma sortie de cure dignement quoi. Bon, au moins il en reste à la maison, qu'elle dit. Ou c'est encore un plan à la con pour que je râle pas.

J'allume une clope, ma première clope en deux mois. J'ouvre la fenêtre pour m'accouder à la portière, histoire de mieux profiter de l'ambiance de liberté. Yumi est en train de s'exciter toute seule, ce qui fait un bon fond sonore en la circonstance et... OH MON DIEU DES GENS PARTOUT SUR LE PERIPH' ! Et ils meurent, évidemment, mais... je les sens pas. Aucun. Comme si ils étaient déjà morts. Fais moi confiance, je sais faire la différence entre un mort et un vivant à cinq cents mètres par fort brouillard. Et ces gens, debout, qui bougent, sont canés de chez canés. On fait pas plus décédé que ça. Ils ont même des morceaux qui tombent.
Oh putain c'est pas des conneries. Y a vraiment des morts partout.
Évidemment que j'ai pas cru Yumi ! Elle sort des nouveaux complots toutes les deux semaines, et je pense qu'à être défoncé et rien foutre dans un coin. Mais c'est vrai ! Tokyo est plein de zombies.

- Oh merde... et ils attaquent les gens ? Y en a beaucoup ? 'fin... y a qu'une seule chose à faire... j'espère que tu l'as pas balancé... je suis en train de fouiller sous le siège avant passager. Ah voilà !

Ma précieuse barre à mine ! Je passe le haut du corps par dessus bord pour shooter des zombies avec. J'ai toujours rêvé de faire ça, avec la vitesse les morts explosent, c'est hyper impressionnant. J'agite ma barre à mine dans tous les sens, au besoin en lévitant un peu pour atteindre ma cible. Comme quoi, il reste encore des choses amusantes à faire dans la vie qui n'ont aucun lien avec la drogue, comme le psy l'avait dit. Mais c'est pas une raison.


- Putain j'ai trop hâte d'être à la maison. Faut trop faire la fête là. Viens on prend un peu des trucs, et on va exploser de ces machins là. Je pourrais essayer mon cadeau comme ça !

Je me demande si Hadès est devenu un zombie. Ça en était déjà un peu un avant. Par rapport aux filles. Et plus il vieillit, plus il les choisi jeune et stupide. Ça fait longtemps que je l'ai vu, il s'est fâché après que je lui ai piqué des thunes, sa caisse, et que j'ai fait une OD au volant. Du coup de caisse, il en a plus, et c'est là que j'ai gagné pour la deuxième fois la carte « obligation de soins » au tribunal. Il râle, mais j'aurais aussi pu filer le VIH à sa copine de l'époque hein. Bah j'l'ai pas fait, parce que j'ai pas le virus, mais j'aurais pu hein !
Je me réinstalle dans la voiture, mon fut' est pas adapté à l'exercice. J'ai eu un peu de mal à fermer mon jean taille 34, ça me fait bizarre d'être aussi en forme. J'ai toujours des grosses veines dégueu sur les mains. Mais je m'en fous, c'est pas comme si j'avais un physique typique à la base. Yumi elle, elle est mieux. C'est devenu une guerrière svelte et musclée, c'est la classe. Elle a l'air d'une folle par contre, et ça c'est moins la classe, avec l'expression de possédé et tout. Mais tout ça c'est pas grave, l'important, surtout, c'est que Hadès a grossi et commence à perdre ses cheveux. C'est ce qui sauve tout le reste.

Yumi se gare sur le parking d'un Leclerc. Ah, les courses. Il faut parfois. Elle commence à trifouiller dans son coffre pour trouver l'équipement nécessaire. On voit quelques zombies au loin qui titube dans notre direction et sinon... pas âme qui vive. Merde, ça doit être grave quand même cette invasion. Je repose la barre à mine sous le siège passager. C'est rigolo mais je vais la porter tout du long, c'est quand même lourd. Surtout que j'ai déjà un flingue, et que je suis sûr que dans le coffre de Yumi il y a beaucoup plus ergonomique et amusant. Comme une batte de base-ball par exemple. Ou un banjo. Moi j'opte pour le sabre, il y en a un dans son fourreau ici. Voilà, j'ai les deux mains équipées, maintenant on peut aller chercher du Nesquick.

Mais avant, Yumi m'attrape les cheveux et me fait un bisou. Je roucoule d'enthousiasme. Elle dit qu'elle est contente de me voir. Je lui fais un grand sourire, même si elle a l'air d'une folle en phase terminale, avec son air de possédé là. J'y tiens à elle. C'est la seule qui se soit proposée de venir me chercher à la sortie de ma troisième cure. La première, mes potes de décadence étaient encore vivants et séronégatifs, les gens étaient à fond, ils y croyaient, et à la longue... plus si gratifiant que ça d'avoir un vieux déchet en train de vomir derrière le canap' entre deux vols de bijou. Donc, les gens se sont lassés de m'aider et pour la première fois je me suis retrouvé tout seul le nez dans ma merde. Ce qui m'a conduit à ma TS, dont j'ai jamais parlé à Yumi et que j'espère mourir avant d'avoir à le faire. Mais bref, niveau décès, je suis pas équipé comme tout le monde et j'ai misérablement échoué à me donner la mort. J'ai juste eu le droit d'aller à l'HP. Ce qui donne pas spécialement envie de vivre non plus.

Mais là... tout ça c'est du passé. Complètement. On a une invasion de zombies sur les bras, rien ne sera plus jamais comme avant. Les dealers doivent tous être morts, déjà. Yumi m'a dit que ça ne faisait qu'une semaine que ce bordel a commencé, et on dirait que l'humanité a déjà été complètement détruite tellement on a croisé personne de vivant. Évidemment, c'est contagieux qu'elle me dit. Comme les zombies de film. Je sors le sabre pendant qu'elle va chercher un caddie. On se retrouve au milieu du magasin avec des morts dans tous les sens, et Alpha se met à jouer du banjo. Du coup moi je danse. Enfin je sautille et j'agite le sabre en l'air. Jusqu'à ce que les monstres nous tombent dessus. Yumi et moi on se prend tout de suite au jeu et on se met à défoncer du zombie en poussant des cris de cowboys. Moi j'ai la chance de pouvoir faire mon Matrix, avec des pirouettes en l'air tout ça.

Bien sûr, en dix ans mes pouvoirs se sont développés. Ce n'est pas forcément une bonne chose. Je déteste ça. Surtout celles qui impliquent une transformation physique. J'ai déjà fait un paquet de bad en me voyant devenir n'importe quoi. En plus c'est très douloureux de changer de tête. J'en suis plus à voleter gentiment à cinq mètres du sol, je me transforme en putain de monstre de la mort. Mais les zombies bougent pas très vite, sont stupide et désarmés. Je pense que le sabre suffira.

- Putain ! Mais y a pas le moindre soupçon de... décence qui les arrête au gouvernement, ou je sais pas. Je pointe une morte blonde du doigt. Hé regarde ! Y a Fate Harlaown ! 'tain, l'arroseur arrosé quoi. 'fin j'ai entendu qu'elle avait quitté le gouvernement pour se marier avec un vieil acteur très riche. Bah elle est morte avant, au final.

Je pioche aussi dans les rayons, surtout des trucs que je peux vomir sans que ça ait un goût trop dégueu au retour. Question d'habitude. J'ai mis trop cher à mon estomac pour qu'il me pardonne comme ça et qu'il me laisse me taper un chili sans protester, de toute façon. Et comme tout est gratuit je tape allègrement dans le rayon « pot pour bébé ». C'est cher ces petites merdes, mais qu'est ce que c'est bon. Je continue aussi de défoncer les morts avec des figures inutilement spectaculaires, et une fois au sol j'ose quand même la question qui tue, entre les bouillies pour bébé et les morceaux de zombies :

- Et ils sont devenus quoi, tous les autres, ceux qu'on connaissait ? Tout Tokyo s'est pas fait bouffer quand même hein ?

Tokyo a pas l'air de se porter bien, alors. Beaucoup de nos petits camarades ont mal fini apparemment. Enfin, parmi ceux qui avaient déjà pas mal tourné à la base, comme Hadès. Au moins, le Docteur est vivant. Le pouvoir du nœud papillon. Je l'ai détesté ce type, il est tellement ce que je suis pas : fiable, sage, cérébral. Il est très doué en joute verbale aussi. Il va tout arranger avec son gros cerveau là, inventer du poison à zombie ou je sais pas quoi. Pendant ce temps où Alpha m'explique ce que sont devenus les gens, des morts explosent sous les roues de la décapotable.

On rentre au garage. Je sautille jusqu'à l'intérieur. Ah, la maison ! Enfin, une de mes maisons. J'habite là où je peux. Sinon c'est plus ou moins dehors. Je plonge sur le matelas. Les draps sont propres et sentent pas mon vomi d'il y a deux semaines. Ah putain, retourner à la vraie vie d'un être humain normal, tellement bon. Le gouvernement de Kira a fait beaucoup de coupes sur le budget de tout ce qui est aide social, sujet dont je n'avais absolument rien à foutre jusqu'à ce que j'en ai besoin. Du coup à l'hôpital c'est plutôt spartiate, comme en prison. J'ai tellement attendu ce moment pour manger de la vraie nourriture, prendre une douche tout seul et dormir dans un lit qui pue pas. Je me vautre dans les draps et j'allume une cigarette bien méritée. Alpha me montre où sont mes affaires, puis embraye sur des sujets beaucoup moins amusants. La cure. Que je devrais pas traîner n'importe où. Qu'elle est venue me voir à l'hosto.

- Hein ? T'es venue ?! Je t'avais dit de pas le faire ! En larmes, au téléphone depuis le tribunal si je me souviens bien. Ça faisait des mois que je errais à peine capable de dire mon nom. Je voulais pas qu'elle me voit comme ça. Je détourne la tête parce que j'ai honte de l'engueuler pour mes conneries. De toute façon... toutes mes affaires sont là et puis.. c'est pas comme si j'avais des trucs à faire dehors. Mais j'ai pas très envie de parler de tout ça, on a d'autres problèmes là de toute façon.

Alors j'ai sorti mon matos et je suis allé pudiquement aux toilettes. Pour me remettre de mes émotions, qu'on va tous mourir à cause des zombies et... oh, bon, j'ai passé l'âge d'inventer des excuses pour ce que je suis en train de faire.
Je reviens un peu plus tard, vachement moins dynamique qu'auparavant, l'air éteint, et je pose mon sac à coté du lit. Je me vautre sur le matelas, les yeux fixés sur le plafond. Yumi sait que le prochain quart d'heure, je vais pas être disponible, elle a l'habitude maintenant. Et effectivement, c'est ce qui se passe : je suis tout à mon petit paradis personnel et j'en ai rien à foutre de rien. C'est le but. Mais il est fini le temps où je restais des jours défoncés avec une seule dose, et une fois la montée finie je redeviens vaguement conscient de ce qui se passe. Je redécouvre à gestes lents mes affaires. Il n'y en a pas beaucoup. Tout ce qui reste, c'est ce que je pouvais pas revendre. Des petits bidules, des gadgets que Yumi m'a donné pour me protéger des espions et dont j'ai jamais appris à me servir, mon portefeuille avec mes faux papiers et des photos que j'aime bien dedans. Et puis la Boîte. Des trucs que j'ai... collectionné, au fil des ans, et qui concernent les bestioles d'un autre monde qui se baladent sur terre. Il y a pas que des Shinigamis. Je pensais avoir balancé cette putain de boîte dans la cave d'un gars, elle a fouillé vraiment partout pour retrouver mes affaires.

- Alors euh... et les zombies ? On fait quoi ? Ils ont dit des trucs là dessus sur internet... ou je sais pas.

Mon cerveau me lâche un peu, j'ai du mal à trouver comment dire des phrases qui se tiennent. Je serre le portefeuille dans ma main. Maintenant que je suis de retour à la maison, défoncé, mon enthousiasme est retombé. Ma vie est pas devenue meilleure magiquement parce que j'ai pas été là deux mois. Et en plus y a des zombies, ce qui veut dire que d'ici peu de temps j'aurais beaucoup de mal à trouver de la poudre. J'attends que Yumi soit plus aux alentours, qu'elle s'endorme ou qu'elle se défonce, pour regarder les photos dans mon portefeuille et pleurer sur tous les trucs que j'ai merdé. Il y en a beaucoup. Au final j'ai pas pris de douche ni mangé, j'attends d'avoir moins la nausée pour ça. Tellement de trucs que j'ai merdé... des attentats, des trajets en voiture, des amitiés, des relations avec des filles... avec LA fille. Celle avec laquelle je romps et je me remets tous les trois mois, selon nos mauvais moments respectifs. Je l'ai frappé, mais parce qu'elle a tenté de me couper les couilles avec un tesson de verre pendant qu'elle faisait un bad – j'ai encore la cicatrice. On s'est lancé des objets à la gueule, volé de la thune, détruit psychologiquement. Une psychopathe. Mais celle qui me rendait fou amoureux, alors c'était pas grave. Sauf qu'elle a fini par se trouver un gars qui ambitionne mieux que de vivre dans une poubelle. Et avec moins de... passif. Qui est pas un dieu de la Mort quoi. Il est dentiste. Dentiste putain. Il a une mutuelle. Des cours de Yoga. Du thé vert. Un tumblr où il poste des gif tirés de série. Bordel je hais cette sale merde.

- Enfin le Japon va être détruit par un putain de tas de cadavres quoi. Ça va résoudre tous les problèmes ça.

Je suis pas très convaincu, mais je peux pas me mettre à faire la gueule et à pleurer dans ma défonce au bout d'une demi heure de retour à la maison. Yumi va me tuer.

Yumi me fait... un câlin. Ça fait dix ans qu'on se connaît et elle sait très bien comment je fonctionne, en l'occurrence comme un enfant de huit ans. J'ai cassé mes jouets alors je pleurniche devant les morceaux. Le problème, c'est que mes erreurs sont beaucoup plus définitive que celles d'un gosse. Et que j'étais foutu dès le départ. Le gouvernement japonais m'a acheté à des trafiquants d'organe sur un convois de gosses d'Europe de l'Est qui partait vers la Thaïlande, pour expérimentation scientifique. Va raconter ça à une psychanalyse. En tout cas, y avait pas grand chose à sauver à la base. Ouais, c'est pas une excuse, ce qui restait je l'ai foutu en l'air tout seul comme un grand.

Je me mets à pleurer. Oh bordel. Yumi me raconte des trucs que j'écoute en sanglotant. Elle a encore la foi, même si le Japon est rempli ras la gueule de zombie, que tout le monde est mort ou en taule, elle y croit encore. C'est tellement beau que j'arrête pas de pleurer. Moi j'y crois plus. Je crois que je vais mourir tout seul dans des toilettes, quoi qu'il arrive, et j'ai peur de ça. Mourir seul. C'est trop tard pour changer. Ce que j'ai pas détruit, le gouvernement s'en est occupé. Au moins je suis pas obligé de chercher du boulot. Ma hantise. Après avoir regardé la mort dans le blanc des yeux, vu les pires spectacles de l'univers, ma dignité détruite, devoir trouver un petit boulot à la con et fréquenter des gens dont les principaux soucis sont de payer des impôts et casser du sucre sur les collègues aurait été le dernier cercle des enfers. Mais il y a plus de gens.
Comme je suis lancé, je continue de pleurer sur Yumi en me recroquevillant lentement. Foutu pour foutu... ça fait longtemps que j'ai refourgué ma fierté de toute façon. Et c'est un des premiers truc qu'ils t'enlèvent en désintox. On passe ses journées dans des thérapies de merde à s'humilier devant les autres à faire du jeu de rôle ou je sais pas quelle connerie. De la peinture. Du théâtre avec des intervenants ramollis du bulbe qui fument des joints à la pause midi. Comme dans un centre pour handicapés mentaux, ce qu'on est un peu il faut bien le dire. Je sers à rien donc, et j'étais déjà mort avant d'être né. Au final je serre Yumi fort contre moi et j'humidifie largement son T-shirt. Je fais rien de plus parce qu'entre la drogue et ce que j'ai dû faire pour l'obtenir, ma libido est morte et enterrée depuis belle lurette.

Bon, je finis par arrêter de faire ma gonzesse. Yumi a pas à supporter ce genre de conneries lamentables. Après cinq minutes allongé en silence sur son ventre à me demander comment affronter le monde après autant de sanglots, je me redresse, les yeux tout rouges.

- Bon... faut qu'on défonce ces trucs. Pour libérer le Japon et tout ça.

Je tire la Boîte vers moi en reniflant et en me frottant les yeux pour faire virilement comme si rien ne s'était passé. Je sais pas comment tuer les zombies, mais dans la boîte y a des trucs qui me donneront les moyens de le savoir. Je déteste utiliser ces machins. Ça tourne toujours mal. Mais j'crois que vu que le pays est rempli de morts, y a pas trop le choix.

- ... il me faudrait un bouc, deux serpents, et de la beuh. Et j'saurais comment buter tous ces connards.

Faut pas faire chier la magie. Avec la nécromancie y a toujours moyen de faire de grandes choses, et une meuf qui venait de Louisiane m'a appris deux trois trucs sur le sujet. Évidemment c'est risqué et effroyablement douloureux hein.

Yumi explose de rire face à mes déclarations. Je me vexe pas, j'conçois qu'on puisse me trouver un peu ridicule. Mais je suis sûr qu'elle kiffe l'idée. Exploser des trucs qui viennent du gouvernement ça lui plaît forcément. Je m'essuie le nez sur la manche de mon pull – évidemment je porte jamais de T-shirt, question de décence – pendant qu'elle s'adonne librement à son hilarité. Puis, forcément, elle s'arrête et m'explique la à la marche à suivre. Je t'avais dit qu'elle serait d'accord pour qu'on explose tous ces connards ! Je focalise là dessus pour plus penser au reste, alors que j'ai encore les yeux tout rouges et la goutte au nez. Bon, les serpents c'est le plus dur à trouver, mais Yumi dit qu'elle a un plan. Un gars chelou. Tellement chelou qu'elle doit se changer avant d'y aller.

Pendant qu'elle prend sa douche, je me roule un pétard. J'aime ça aussi hein, c'est juste... moins bien. Une sous-défonce en attendant mieux. Mais c'est sur ce genre de logique que je me suis retrouvé là où j'en suis, alors il faut mieux que je m'habitue aux plaisirs fades – dit il avec encore une trace de piqûre toute fraîche sur la cuisse. Ouais, quand j'étais au cirque j'aimais vraiment beaucoup la beuh. Puis j'ai fait comme tout le monde, quand je suis passé à des choses plus corsée, j'ai considéré ça comme de la drogue de bébé qui sert juste à pas se faire chier aux soirées pyjama. Mais faute de mieux je crachais pas dessus, évidemment.

Yumi revient habillée comme la reine des putes. Ah. Ce genre de mec là, qui parle aux filles que quand elles sont jolies. Je vois le genre. Ce type d'individu m'évite comme la peste parce que « je porte pas mes couilles ». Ils sentent à cent kilomètres le petit chacal qui va voler jusqu'au paillasson et abandonner toute dignité pour gratter tout ce qu'il y a a gratter, des meufs, de l'alcool, du bédot, le reste. Ça fait d'autant plus pitié que j'ai pas seize ans, mais aux alentours de trente – je connais pas ma date de naissance exacte. Et en plus c'est pas moi qui conduit la voiture. Aucune virilité. On peut faire le tour de mon biceps avec deux doigts, j'ai un manteau en cuir, des bagues à des têtes de mort, je peux plus bander, mais j'le vis bien.

- Ouais, t'as de quoi te faire respecter par n'importe quel seigneur Courtequeue là.

Ouais, Yumi a une très jolie trentaine quand même. Elle consomme qu'occasionnellement, donc elle a pas l'air d'un vieux déchet avec le visage creusé et le ventre flasque. Ses seins ignorent encore la gravité, elle est joliment musclée, ça flatte quand même ce qu'il me reste d'orgueil de me balader avec. En partant, je prends deux trois affaires – devine lesquelles –, u qu'on risque pas de se faire arrêter par les condés, une bouteille et quelques pots de bouillie pour bébé. J'allume mon spleef dans la voiture pour m'ouvrir l'appétit. Évidemment, i ly a encore ces putain de zombies partout qui viennent nous voir dès que Yumi commence à faire rugir le moteur. Je sors le Bébé d'amour Chéri à son Papa, c'est-à-dire la barre à mine, et c'est repartit pour un parcours de golf à six milles trous pendant le trajet, où je shoote allègrement dans la tête es morts. A un moment je réussis un tir magnifique où une tête vient s'écraser dans le but d'un terrain de foot communal qui traînait là. J'en ai pas fait exprès, mais c'était beau à voir, alors j'ai bruyamment interpellé Yumi pour lui montrer. Comme quoi, il n'y a pas de chagrin qu'une heure de shoot de zombies ne saurait dissiper. Tout ça m'ouvre bien l'appétit et je déguste mes bouillies pour bébé avec les doigts jusqu'à l'arrivée.

Elle gare la voiture en bas d'une barre d'immeuble. Dès que je sors de la caisse, un doux fumet « pisse et goudron chaud » vient me titiller les narines. Y a des cadavres partout. Peut être que le gars qu'on vient voir est déjà mort, et les serpents avec. J'accompagne Yumi, parce que je suis le seul ici qui peut se balader avec des animaux dangereux autour du cou sans problème pour les ramener. Ils me mordent pas. J'ai tout un tas de ce genre de petits dons, pas spécialement utile dans une métropole. Je connais aucun sort pour arrêter la drogue et gagner plein de thunes, c'est dommage, mais ça marche pas comme ça.
Donc, comme ça, on va rentrer chez un mec qui aime voir les meufs habillées comme des putes... j'écrase la fin de mon pet' sous mon talon.

- Yumi... fais attention à toi hein.

Je sais pas pourquoi je dis ça parce qu'elle sait très bien se protéger toute seule. Contrairement à moi. Le mec qui lui manquera de respect finira avec ses couilles en pendentif. Elle a vieillit, elle se laisse plus bouffer la tête par le premier connard qui passe. Je sais pas non plus par quelle magie j'arrive à la garder comme pote hein, si tu te posais la question.

Yumi m'emmène dans un endroit plutôt intéressant, un espèce de hangar avec un squat gigantesque à l'intérieur. J'en ai jamais vu un avec autant de monde à l'intérieur. C'est peut être à cause des zombies qu'ils sont tous rassemblés là. Le mec qui nous a ouvert la porte me regarde d'un air méfiant. J'essaye d'ignorer et je tourne mon attention vers l'intérieur. C'est bien installé, il y a l'électricité dedans, des meubles. Je vois des piles de bières vides et des sacs poubelles, donc des gens s'occupent de nettoyer un minimum et tout le monde vit pas au milieu de sa propre merde. Il y a pas de mecs bourrés qui hurlent et cassent des trucs – bon évidemment il y en a qui ont pas l'air net, mais ils sont calmes et font chier personne. J'aime bien cet endroit.

Je suis Yumi entre les différents groupes de gens, jusqu'à un en train de jouer aux jeu vidéo. Elle commence à parler à un mec qui me regarde avec des yeux sales. Ensuite un autre mec vient faire chier « Ryoko », et il prend cher pour ça, ce qui me fait glousser. Ouais, elle sait très bien s'occuper d'elle toute seule. Et pendant ce temps, encore d'autres mecs m'envient de me balader avec en parlant comme des gros beauf'. C'est la classe. Mais on est pas là pour ça.
Je dois choisir les serpents. Rien de difficile, je me précipite sur le vivarium des mambas noirs. Ce sont des animaux dangereux, alors le mec crie quand il me voit plonger les bras dans le bac en verre comme le dernier des inconscients. Mais pourtant je ne me fais pas mordre, les serpents viennent gentiment s'enrouler autour de mes bras de manière totalement pas naturelle. Putain, combien de fois j'ai juré ne plus me mêler à ces conneries ? Bah pourtant je suis en train de ranger des bestioles dans une boîte en carton pour faire de la magie noire. Je connais pas d'autres moyens de manipuler les serpents venimeux de toute façon. Puis c'est ça ou retourner au garage attendre qu'un tas de zombies viennent nous bouffer.

Je laisse Yumi gérer les interactions sociales, et je regarde un groupe de gars rentrer comme nous tout à l'heure. Ils sont nombreux, une dizaine, habillés comme des clodo. Ils s'installent sur des canapés dans un coin, et se mettent à discuter avec des autochtones. L'un d'eux semble réagir brutalement à une déclaration des nouveaux arrivants, et une dispute éclate. J'entends pas ce qu'ils disent parce que d'autres gens viennent s'en mêler, mais il semble que les types qui viennent d'arriver ait fait quelque chose qu'il fallait pas.
Et là, je sens quelqu'un mourir.
Je m'y attendais pas trop, j'ai un hoquet de surprise. Mais je tilte. Les mecs qui viennent d'arriver là, ils ont été mordu par des zombies, et ils sont en train de devenir violents. Le gros rassemblement de gens est en train de tourner à la boucherie, effet de surprise oblige. Je ramasse la boîte de serpents, faut sauver l'essentiel.

- Ma douce, y a une meuf qui vient de se faire arracher la gorge, là, dans le groupe de gens là bas. Et maintenant y a un mec qui est en train de se faire manger le visage. On peut me faire confiance pour savoir ces choses là. On va chercher le bouc ou on se fait une session d'ultra violence ? … euh... chérie ?

J'irais bien défoncer du zombie au sabre parce que c'est marrant et que je supporte pas qu'on meurt à coté de moi, mais j'ai vraiment peur de paumer les serpents dans le bordel, et ça serait vraiment mesquin de lâcher des mambas noirs dans une foule en panique. Mieux vaut l'avis d'une experte quand il s'agit de violence.

Évidemment on se précipite dans la violence, parce que les zombies c'est cool à tuer. Au début on se défoule bien, c'est marrant, mais ils deviennent vachement plus nombreux autour de moi au cours de la bataille et l'un d'entre eux me saisis par derrière. J'arrive à m'en débarrasser, mais je perds mon arme. Un autre zombie me chope, mais il a pas le temps de me manger parce que ses copains sont pas d'accord sur le partage. La situation me plaît moyennement. J'utilise pour m'en tirer des méthodes pas très recommandable. Je sais pas me battre avec des pouvoirs de Shinigami, mais je m'enfuis très bien. La lumière du hangar se met à déconner, pour améliorer la situation, parce que c'est le genre d'effet que je produis quand j'utilise ce type de talent. Pendant une seconde quelque chose de très flippant, parfaitement silencieux, se tient au dessus de la mêlée. Un espèce de très gros corbeau terrifiant. Avec de grandes ailes. Mais ça dure qu'une seconde. La lumière redevient normal et moi avec, j'atterris hors de combat pour aller chercher une autre arme.

J'y retourne avec un pied de biche, qui traînait discrètement dans un tiroir. Premier truc sur lequel je suis tombé, j'ai de la chance. Au début j'étrenne le cadeau d'Alpha, le flingue, qui se sera révélé utile très vite, mais au bout d'un moment j'ai plus de balle. Alors je cogne sur les zombies à la chaîne, et ils me le rendent bien. Comme ça vite fait, à l'hypermarché ou sur la route, quand ils sont pas très nombreux, ça se gère bien, mais là ils ont tendance à former une foule compacte autour des vivants restant et c'est beaucoup plus relou. Donc je défonce des crânes frénétiquement, sans en voir le bout, et je commence à avoir la tête qui tourne. Pas l'habitude de faire du sport comme ça, mais je suis porté par la frénésie du combat. Je commence quand même à me dire qu'on a été con de se lancer là dedans, mais avant que j'ai le temps de mourir bah... y a plus de zombies. Je me vois défoncer un de ces sales connards alors qu'il est à terre depuis un moment, couvert de morceaux de cadavre jusqu'aux coudes, et il y a que des vivants autour de moi. Yumi en fait parti, évidemment, et quelques autres gens qui ont été un poil plus réactifs que la moyenne. Y a son copain sale qui fait parti des survivants aussi. J'ai l'air un peu ahuri du mec qui revient de loin.

Puis je reprends conscience des réalités et je me plie en deux pour reprendre mon souffle. Puis en me servant du pied de biche comme d'une canne, j'allume une clope bien méritée. Le carton de serpents a rien subi, c'est génial.

- Ah putain, on les a bien niqué. Ça va mon cœur ?

Il y en a un a un mètre de moi qui bouge légèrement le pied, mais je lui défonce sa race et je lui crache dessus à la fin, alors qu'il a le crâne tout éclaté. C'est dingue, les zombies ont vraiment une gueule immonde. A peine transformé ils ressemblent déjà à des cadavres tout miteux laissés au soleil pendant deux semaines. Si c'est pas un truc en lien avec de la magie noire, des dieux de la mort, le gouvernement, et tout ce genre de connerie, je veux bien me foutre le feu.
Maintenant ça pue la mort dans tous le hangar, et plein de gens se sont fait bouffer, mais j'm'en fous je les connaissais pas. Bon, pour les survivants ça doit être une véritable catastrophe, mais j'aurais plutôt tendance à jouir de ma victoire comme un connard. La clope que je suis en train de fumer est donc particulièrement savoureuse.

Mais en fait non, Yumi ne va pas bien. Elle a son expression des grands jours, quand elle est d'humeur à assassiner tout le monde dans la pièce pour un regard de travers, que les espions sont partout et que personne ne veut l'aider. Effet renforcé par les monceaux de cadavres autour d'elle et le sang jusque dans ses cheveux. Ma bonne humeur retombe d'un coup. Ça risque de mal se terminer. Le problème avec les fous, c'est que c'est difficile de prévoir avec. Yumi fonce vers le gentleman de tout à l'heure, et commence à... le chauffer. Ma première réaction, c'est de me dire qu'elle est en train de me faire graver passer pour un con auprès des gens et que c'est quand même pas sympa. Après j'me sens juste désolé.

Elle défonce le gars, comme il a probablement jamais été défoncé. C'est pas seulement du meurtre, y a vraiment une volonté de saccage derrière. Elle lui massacre l'épaule, lui éteint une clope dans l'oreille, puis le tue avec son talon. Ça... me fait pas plaisir. Les zombies, ils sont déjà morts, tout moisis de partout, et ils veulent nous tuer, c'est pas la même chose et ça défoule. Là ce qui est en train de se passer ça me détend pas, mais je dis rien et je cherche pas à arrêter Yumi. J'ai pas le réflexe, je sais pas, ça m'est pas venu à l'idée. Pas avec le visage quelle a, la pure frénésie de meurtre. Elle est en extase et faut pas que je touche à ça. C'est justement parce que j'ai pas ce genre de mouvement d'héroïsme imbécile que je peux traîner avec elle sans mourir. Je laisse se passer la crise. Elle a quand même la petite attention en s'excusant juste avant de tuer le gars, ce qui me donne le signal pour fermer les yeux et tourner la tête. Je sursaute un peu quand le type fini par crever. Après, silence de mort. Le pote de Yumi lui tend un sac, je ramasse la boîte de serpent et on s'en va à la voiture en se tenant joyeusement la main. Alpha a l'air à peu près normal à nouveau.

La voiture démarre, il est entendu qu'on va à la campagne chercher un bouc. Je me sens fatigué après tout ça, je me dis que fermer les yeux deux secondes fera pas de mal, mais en fait je m'endors quasi instantanément.
Je me réveille quand la voiture s'arrête, un peu abruti. Je panique deux secondes parce que je suis pas dans le lit qui pue de l'hôpital, puis je me rappelle. Ah oui, Yumi, les zombies, chercher deux serpents et un bouc. Tout ça. Donc on est visiblement à la campagne, il y a une maison toute mignonne à coté et un joli jardin. On est le soir mais il fait encore chaud.

- Oh putain j'ai dormi... viens on mange ici.

Et par « manger » j'entends attraper une bouteille. Chépa, je me réveille dans un lieu inconnu mais qui ressemble à la maison des fées de Disney, ça m'inspire pour picoler un peu. Je titube jusqu'à une chaise de jardin en fer forgée, au milieu d'un tas de fleurs et de lampions pour éclairer. Ça fait une lumière douce. Putain c'est quoi ce truc, la maison de Myazaki ou quoi. Et tout est éteint dans la maison, pas de voiture garée devant, on dirait qu'il y a personne. Du coup je sors du matos pour rouler, puisque la table de jardin toute mignonne est fournie avec la chaise. J'attends presque un service à thé.
Ouais puis j'ai pas trop envie de passer à la suite des opérations non plus.

J'aime pas faire des trucs magiques. C'est... contre-nature, je sais pas. Je suis pas naturellement équipé pour en tout cas. Puis faut se faire mal tout seul, zigouiller des bestioles qui gueulent, aller là où les mortels devraient pas aller, voir des trucs flippants. J'ai vu des shinigamis une fois, en zonant, ils ont plutôt des gueules de monstre. J'en ai vu un qui ressemblait à un gode mixé avec un alien, et qui aurait couché avec Satan. Je veux pas me mêler à des trucs comme ça.

- Hé ! Viens boire une gorgée.

J'agite la bouteille en direction de Yumi. Là, être posé comme ça à la campagne, c'est un truc qui détend. On devrait faire ça tout le temps. Enfin... c'est des conneries en fait, la campagne je supporterais pas plus d'une journée. Et on est pas posé, on a une invasion de zombie sur les bras, peut être qu'il y aura plus jamais de drogue au Japon parce que les dealers sont tous morts, peut être que Kira régnera pour toujours sur une population de morts-vivants lobotomisés, peut être que Yumi va sombrer pour toujours dans de la grosse paranoïa et que je pourrais plus lui parler. Va savoir. Maintenant que la dose que j'ai pris au garage redescend, je commence à me poser ce genre de question. La dépression lié à la sobriété, bordel.

- Euh... ça va mieux et tout ?

OK les zombies, la fin du monde, Kira forever, tout ça je veux bien, mais tout seul ça va pas le faire.

[Ecrit à l'arrache sur mon tel, sois indulgent...]

Yumi aime bien conduire, ça la détend, surtout avec de la musique à balle dans les enceintes, de préférence avec des bonnes grosses basses assez puissantes pour vous décorner un super-cocu-notoire. Elle a même fait bricoler sa caisse par un pote de Kouta un jour, histoire d'avoir assez de son là dedans pour la décoiffer même à l'arret... et ça a pas l'ar de faire chier Mordred qui pionce comme un mort avec la tronche à demi encastrée dans le haut-parleur de sa porte. C'est chou. Vu qu'il pèle quand même à cause du vent et de la vitesse, et qu'il y a des organes qui giglent un peu de temps en temps quand elle roule sur un mec qui zombiezone sur son chemin, elle chope la grosse couverture qu traine à l'arrière "au cas où", et la lui met dessus. Bon... la couverture est toute rapée et pue la vieille soirée (fumée de feu de bois, fumée de clope, trainage par terre, sueur etc...) mais au moins elle protège un minimum des projections potentielles...

Elle a beau rouler comme une tarée, il leur faut quand mêm deux bonnes gosses heures pour arriver. Toutes les fermes autour de la ville sont infestées de zombies où de membres du gouvernement qui se planquent là pour comploter comme des gros fils de putes. Non. Quitte à aller se perdre dans la cambrousse, autant aller là où elle sait que les cinglés qui zonent ne sont pas reliés à Kira... normalement... Après, forcément, c'est toujous difficil d'en être certain par les temps qui courent, mais bon... au moins elle connait.

Mordred n'a même pas prit le temps de s'étirer quand elle a arrêté le moteur. Il a émergé comme d'une mini-cuite toute inutile (presque frais et dispo quoi...) et est allé se poser à table avec à boire et à fumer. Visiblement il n'est pas pressé de trouve un bouc et de s'enfoncer dans les délires de dieux de la mort et autres conneries... Y'en a qui aiment ça, pas Mordred. Mordred déteste ça... Mais Mordred déteste souffrir... et à côté de ça Mordred se défonce la gueule pour pas souffrir et du coup il douille sa race presque tout le temps... Mais c't'un gars compliqué c'pour ça... tu peux pas comprendre.

Répondant à l'appel de la bouteille de vodka agitée dans sa direction, Yumi coupe le son, saute hors de la bagnole, se tord la cheville à cause de ses saloperies-de-talons-de-merde-qu'elle-avait-oublié-mais-qui-sont-quand-même-toujours-là, et se met à jurer comme une charretière. Elle ouvre le coffre de la voire d'un grand coup de latte rageur, attrape un petit sac à dos et rejoint Mordred en boitillant légèrement.

- Ouais ouais t'inquiète j'vais bien. T'as bien dormis ?

Elle lui pique une bonne grosse lampée d'alcool, soupire de plaisir, ouvre son sac à dos... et se déshabille. Normalement on se fout pas à poil devant ses potes... mais c'est Mordred. Mordred s'en fout probablement et elle a la flemme de chercher une cabine d'essayage. Elle vire ses fringues de semi-pute, string et soutif-à-décolleté-de-pétasse compris, et enfile rapidement les frusques "normales" qu'elle avait mit dans le sac : culotte normale, soutif normal, débardeur à bretelles larges normal et gris, futal de treillis qui avait dû être marron dans sa jeunesse, rangers noires pas cirées depuis la nuit des temps enfilées par dessus des bonnes grosses chaussettes, et élastique dans les cheveux pour faire une queue de cheval haute. Elle basarde les jupettes, string et talons dans le sac qu'elle jette dans le coffre depuis la table, puis se laisse tomber devant Mordred en lui tendant son "Bébé d'amour chéri à son papa".

- Garde ça... on sait jamais.

Elle même a glissé son énorme flingue dans sa ceinture et a laissé sa batte de baseball où sont encore accrochées les dents de Fate, et d'autres personnes, près d'elle. Elle boit encore, roule aussi, fume un peu... On dirait presque une pause stratégique, comme si c'était le calme avant la tempête. Tant mieux, ça repose sa cheville et elle a le temps de se calmer. Le mec qu'elle a buté palpite encore un peu derrière ses yeux mais il va bientôt disparaitre. Elle se sent tellement appaisée qu'elle sourit à Mordred et lui tripote les cheveux. Bientôt il faudra qu'elle fracasse encore quelques zombies, mais là c'est cool de se poser cinq minutes.

- En fait c'la première fois qu'on s'pose vraiment depuis que j't'ai récupéré à l'hosto...

Yumi a l'air de refonctionner normalement, elle se sent pour l'instant pas poursuivi par des agents du gouvernement, elle essaie pas de m'arracher les yeux pour en voir trop vu. Je m'en fais pour rien. La preuve qu'elle va bien : elle se fout à poil dans le jardin. C'est qu'elle se sent en sécurité. Je me formalise pas plus que ça, parce que des gens tout nus, en train de niquer, de se vomir dessus, ou tout en même temps, j'en ai vu un paquet. Ça fait à peu près quinze ans que je suis sorti du labo et que j'ai découvert que les femmes ne sont pas comme nous, ça m'émeut plus trop. Puis c'est Yumi, quoi. Et je suis attiré que par les pouf avec des problèmes d'ego. Donc j'y jette un coup d'oeil distrait avant de retourner à mes activités fascinantes : regarder les étoiles en fumant un pet.

Ouais, comme un loir.

Yumi me tend la barre à mine, « au cas où ». Après elle vient se poser avec moi et on profite de l'ambiance. Comme je viens de me réveiller, le joint me met une bonne claque, aussi. Alpha me fait remarquer que c'est la première fois qu'on se pose depuis ma sortie de l'hosto.

Ouais... plus longtemps que ça même. Carrément plus longtemps.

Avant pour moi il y a eu la désintox, qui était pas vraiment reposante, et les nombreux mois à soit courir après la drogue, soit la thune pour la payer. J'ai plus l'habitude de kiffer mon état sobre, et j'avoue que y aurait pas l'invasion de zombie et tout ça j'irais m'y remettre à fond sans hésiter. Même en sachant comment ça va finir. En général après une période de sobriété je tiens une semaine, deux semaines, un mois, mais je finis toujours par craquer. J'en ai déjà repris, d'ailleurs, c'est une des premières choses que j'ai fait en sortant. C'est ça qui me tue. Je saurais même pas expliquer pourquoi je trouve le monde si invivable sans être défoncé.

- Je vais charger mon téléphone. Voir un peu qui est mort ou vivant, tout ça...

Je suis sorti du labo avec seulement une robe d'hôpital sur moi, et j'ai pas beaucoup plus sombré dans le matérialisme depuis. J'ai peu d'affaires réellement à moi, pas de vêtements de rechange, mais il y a quand même un portable dans le tas. Faut bien. Mais je me heurte à un obstacle de taille : la porte de la maison est fermée. C'est pas un problème, les fenêtres sont d'un modèle un peu ancien, pas du double vitrage. J'en casse une d'un coup de coude – avec le cuir par dessus, et du plat de l'avant-bras, comme ça on se tranche pas les artères comme un idiot. Je me faufile dans la place, explore un peu. Et il y a de l'électricité ! Super, le Japon est pas encore complètement détruit. Merci le nucléaire. Je sors le portable et son chargeur d'une de mes poches, puis branche tout ça. Code pin, blah blah, et j'appelle un mec qui s'appelle « Nono ». Une voix féminine répond :

- En raison d'une épidémie à l'échelle nationale, nos réseaux sont actuellement indisponible. Si vous avez besoin de secours, veuillez vous rendre...

- Pff, gavant.

Je raccroche, déçu. Hey, mais y aura peut être des info sur le monde à la radio. Et y a que deux endroits pour trouver des radios : les cuisines et les voitures. Du coup je fais un détour pillage par la cuisine. Elle est trop mignonne. Avec une salière en forme de poule, les casserole en cuivre rangées par taille, ces détails là. Et dieu est dans les détails. C'est le genre d'endroit où tu peux visualiser des « œufs à la coque » et des « bon bœuf carotte en train de mijoter. » Des trucs complètement exotique pour moi. Il y a même de la brioche sur un plan de travail, avec la mie jaune fluo et le couteau posé à coté. Je pense que les gens qui vivaient ici sont partis très précipitamment à l'heure du petit déjeuner. Du coup je rapport forcément tout ce qui ressemble à de la bonne bouffe dehors, avec ce que j'étais venu chercher à la base.

- J'ai trouvé une radio ! … et des biscuits en forme de panda, entre autre. Ils devaient être destinés au petits enfants des gens qui vivaient là, ou un truc comme ça. Probablement tous morts, maintenant. C'est balot. Je décapite un des pandas d'un coup de dent. Ça a le goût délicieux d'une viennoiserie qu'on a volé sur le cadavre d'un enfant. Puis j'avale un peu d'alcool pour faire passer. Y a des oursons fourrés chocolat si tu préfères.

Je donne des coups de latte à la radio pour la faire marcher en tirant sur mon pet pendant que Yumi dévore des oursons. Elle s'en fout des info, tant qu'ils annoncent pas que Kira est plus au pouvoir y a rien qui l'intéresse. Moi j'veux savoir si y a des chances que les dealers aient survécus. Mais je me suis jamais servi d'un poste, trop vieux pour moi. J'ai tourné des boutons dans tous les sens et secoué l'appareil jusqu'à ce que du bruit sorte :

- ... déconseillons aux personnes saines de sortir de chez eux sauf nécessité, surtout pour ceux résidant à Tokyo. Malgré les efforts de la communauté internationale, la contamination est maximale et commence à toucher l'Europe après avoir traversé l'Asie. Les autorités déclarent adopter des mesures d'urgence pour contenir l'épidémie et protéger les survivants, en tâchant de garder au maximum les centres d'accueil et les hôpitaux ouverts. Kira veille sur nous.

- Pffff.

Ouais OK c'est la merde. D'un autre coté y avait des zombies plein le périph', je sais pas à quoi je m'attendais. On est pas sur Tokyo, donc je peux pas chercher des stations de radio indé. Putain. J'ai pas entendu parler de tout ça à la cure. Mais c'est vrai que les patients sortaient en nombre ces temps ci... ça m'étonnait aussi d'avoir d'aussi bonnes notes aux thérapies. Donc... s'agissait de lâcher tous les drogués dans la nature sans provoquer de panique. Bravo, belle attitude.

- ... de nombreux centre médico-psychologique ont été réquisitionné comme point d'accueil et de ravitaillement pour...

Bin tiens. J'pouvais aller me faire bouffer par des zombies à cinq cents mètres de l'entrée de l'hosto, c'était pas grave, tant qu'on peut abriter les gens honnêtes. Heureusement que Yumi est venue me chercher. Je repense à Didier, le mec dans la même chambre que moi, qui devait rentrer chez lui en bus. Merde.
Là Yumi me montre un zombie rigolo, je me jette sur le prétexte pour penser à autre chose et rentrer dans son délire. Je l'aide à prendre ses photos, et lui demande de me prendre moi en train de faire du cheval sur le zombie. Il fait plein de grognements. C'est marrant, même si on pourra sans doute jamais faire développer tout ça...

- Hé ! Mais laissez mon zombie tranquille ! C'EST MON ZOMBIE BORDEL. Il est beau hein ?

Une forme immense est en train de boitiller vers nous. Ça ressemble à un très grand clodo. Mais je connais cette voix !

- HE AL ! C'EST MORDRED !

Je lui fais des grands signes avec les bras. J'espère qu'il va me reconnaître. C'est pas sûr. On parle quand même d'Al le Prophète. Il voit des trucs, mais c'est pas forcément raccord avec ce qui se passe autour, ni même avec la réalité en général. Je l'ai connu à un centre de désintox, on a fait un séjour en même temps, puis je l'ai recroisé à l'HP. Ça crée des liens. Apparemment, il a été à l'armée à une époque et il a commencé à se droguer là bas. La version officielle, c'est que c'est un gros malade qui s'est mis à prendre des trucs, comme ça, pour rien, parce qu'il est fou, mais lui il dit que c'est l'armée qui l'a indirectement fourni, et qu'ils ont testé même des nouvelles drogues sur lui et ses collègues. C'est pour ça qu'il voit des trucs, parce que ça lui a cramé le cerveau. Comme il dit aussi que les ombres veulent nous bouffer et qu'il est prêtre maléfique dans une autre dimension, ça quand même laisse perplexe.

- Euh... ça c'est Al, j'le connais de... ben de l'hôpital et tout ça.

J'peux pas lui dire que je le connais aussi de l'HP, elle sait pas que j'y suis allé. Et je sais ce qu'elle pense de mes fréquentations, et celle là c'est pas la plus classe. Al vit à la rue depuis des années, il lui manque un œil et l'autre est écarquillé avec la pupille dilatée. Il pue, porte des fringues aussi pourries que les miennes et y a de la vieille bouffe dans sa barbe. Et en plus, ce con rajoute :

- Mais j'la connais elle... on a couché ensemble, dans une autre dimension, j'crois. Mais c'était pas tout à fait elle.

Puis là il glousse bêtement. Je le connais, c'est pas le genre à embêter les filles, mais là ça devait lui sembler la bonne chose à dire. Je l'ai connu plus en forme dans sa tête.

- Et ça, c'est mon zombie à moi. J'fais des sculptures avec, c'est de l'art contemporain, tu peux pas test. La pancarte elle vient d'une meuf déguisée en vampire. J'ai plein de temps libre depuis que l'armée m'a viré après m'avoir empoisonné ! Il se remet à faire son gloussement flippant de psychotique. Mais on est dans une déchirure temporelle, dans... dans quelque chose qui devrait pas être là. Dans... le flood. Je secoue la tête d'un air navré. Merde, il remet ça, il va encore monologuer trente plombes en parlant fort d'entités maléfiques qui jouent avec nos vies et lisent dans nos esprits. Mais sauf que là, on est plus à l'hôpital, alors j'ai le droit de lui faire fermer sa gueule :

- Tu veux à bouffer ?

- Ouais grave !

Là dessus il laisse tomber les anomalies temporelles et se jette sur la brioche. C'est vrai qu'il a pas la tête d'un gars qui mange souvent. Ni qui se lave souvent. Ni qui se rase. Mais au moment où il passe je vois un énorme gun à sa hanche, caché sous le manteau. Pas si fou que ça finalement.

Al remonte dans l'estime de Yumi, d'une part parce que c'est un artiste talentueux, d'autre part parce qu'il a une grosse arme. Je hausse les épaules, parce que je suis plus le centre principal d'attention et que ça me vexe vaguement. Et une fois que l'autre clodo a fini d'avaler sans mâcher des poignées de bouffe, il daigne accorder un peu d'attention à ma pote. Il a l'air globalement content de sa journée, et repart pas dans ses délires sur les entités maléfiques. Je l'ai beaucoup entendu parler de ça en thérapie de groupe, développé en long en large et en travers, et c'était super chiant. Par contre, c'était un peu triste de l'entendre parler de la perte de la garde de sa fille ou de la mort de ses collègues. Pour la gamine, il a vraiment essayé de gérer comme il faut, mais alors qu'il venait de la récupérer aux services sociaux pour la deuxième fois, il a encore eu une phase de délire où il a foutu le feu à son propre appartement. Et ça a été la fin des haricots. Et même si il avait pas l'air de comprendre très bien où il avait merdé dans l'histoire, quand il en parlait, il semblait beaucoup regretter. Putain de thérapie de groupe. Trois heures par jour à écouter des gens raconter les pires passés de la Terre et comment ils s'en sont pas relevé. Je veux plus jamais retourner dans ces endroits, mais ça tombe bien parce qu'ils existent plus.

- Nan mais ça se prête pas ces jolis bébés là... et j'me méfie des doigts baladeurs du Mordred, là, il est du genre à voler le feu aux dieux... en plus c'est un modèle pour mon euh... format. 'fin c'est chaud pour une... enfin voilà. Mais sinon t'es pas l'espèce de folle qui vient gérer le petit chaque fois qu'il fait de la merde ? Et là, comble du déshonneur, Al m'ébouriffe les cheveux sans m'accorder un regard. Puis il m'a appelé « petit », putain quoi. Je lui jette un regard mauvais, mais c'est dur d'avoir l'air inquiétant face à un gars qui fait le double de ton poids. Le « voleur », je l'encaisse très bien par contre parce que bah... c'est vrai que je suis une sale petite merde voleuse et menteuse. Il parle vachement de toi en thérapie de groupe. En bien. Putain le connard de traître ! Ça se fait pas de balancer des trucs de l'hôpital, c'est un autre monde qui n'a rien à voir avec celui là, un monde où on reste enfermé dans une chambre toute la journée en pyjama moche. Déjà que Yumi est venue me voir alors que j'étais en train de me chier dessus en pleurant...

- Sinon la sculpture de zombie... c'est un art naissant, mais plein de potentiel, et très exigeant. J'pense ouvrir une galerie bientôt, ou un truc comme ça. Tu peux participer aussi, t'as l'air d'avoir de la puissance créative. Mais ça nous protégera pas des esprits des morts qui poussent derrière nos yeux et mangent nos os pendant qu'on dort. Il a l'air tellement flippant en disant ça que je pense pas à exploser de rire. Y a matière pourtant.

- Mais hé, Alaeddin, pourquoi t'irais pas sculpter là ? Regard de la mort. Je lui ai dit un truc qui lui a visiblement pas plu. Euuuuh... quoi ?

- Comment tu connais mon nom entier ? Ils l'ont effacé ! Ça existe plus nul part « Alaeddin » ! Son expression penche entre la panique et la colère, c'est flippant. Voilà pourquoi c'est relou que tout le monde ait son blaze au dessus de la tête. Des fois je fais plus gaffe sous quel nom les gens se présentent. Ils vont me buter si je parle ! Déjà, c'est leur faute toute cette merde ! Ils voulaient pas que ça finisse comme ça mais c'est quand même Kira qu'ils ont écouté, et moi ils m'ont obligé à prendre les produits test, et ils marchaient pas. Mais j'ai pas le droit d'en parler. J'ai juste pu garder des gros flingues de la police secrète. Mais Al y était pas, Alaeddin si.

Voilà, encore des conneries de gros skyzo. De toute façon je sais pas je m'en fous, des hallu j'en aurais bien assez tôt, si je me mets à la magie noire. C'est pas naturel pour un cerveau humain de se câbler sur ce genre de truc, alors ça m'est pas très agréable. A Yumi non plus, si elle reste à coté.