Rencontre dans les hauteurs... [Pv Mordred]

Thirteen ou plutôt Lénaïs est libre. Elle est face à une zone isolée, déserte d'humanité, remplie d’arbres et de plantes. Elle n’osait même pas imaginer en voir autant dans une zone de sa vie. Et cette zone n'avait pas l'air d'en finir.
Elle ne le savait pas, mais elle était dans une zone naturelle protégée.
Assurément, elle devra faire attention aux éventuels gardes chasse mais une si grande zone doit fatalement être quelque peu difficile à contrôler, surtout quand on se trouve au dessus du champs de vision de la plupart des animaux et des humains...

Là était le but de cette escapade pas tout à fait légale. Lénaïs avait des ailes et avait la capacité de les moduler, tout comme ses mains mais elle ne savait s'en servir pour voler.
Maintenant qu'elle était de l'autre côté de ce grillage qui servait à protéger cette forêt des baladeurs indiscrets, Lénaïs faisait une dernière fois face à Lùa qui l'avait menée ici.

-Merci...je reviendrais au coucher du soleil, comme convenu.

Hochement de tête, la semi-shinigami se mit à courir dans les bois, en ligne droite. Elle savait que Lùa n'allait pas la suivre mais elle n'allait pas trop s'éloigner de cet endroit, de peur que l'expérience ne parte définitivement. C'était possible, mais Lénaïs avait une dette envers elle, jamais elle ne pourra la trahir.
Dans sa course, elle sentait chacun de ses muscles s'activer. Ses bras, ses jambes, ses épaules, son dos,...ses mains difformes qu'elle balançaient d'avant en arrière tout comme un Homo sapiens dans sa course.

Elle entendait les arbres caressés par les vents, les animaux courant avec elle. Ses cheveux ne cessent de se décoller de son blouson pour jouer avec l'air. Ses ailes, confinées dans les vêtements se laissèrent aller pour déchirer l'arrière de ce qui lui couvrait le dos.
Au final, les filaments de ses mains ne cessant de se développer autour d'elle comme un amas de fumée qui la sépare de toute forme de vie. Une bonne partie de ses vêtements se déchirèrent dans sa transe.
Enfin, ses ailes, puissantes et filamenteuses, ne cessaient de faire des mouvement de bas en haut en espérant comprendre ce qui lui fallait pour décoller...mais en vain.

Ce n'est qu'après quelques heures, si ce n'est plus que ce qu'elle pourrait penser, qu'elle avait finit par atteindre une plaine, gigantesque. Une plaine recouverte d'herbe. En cette fin de matinée, la rosée était encore présente à cause du temps quelque peu nuageux qui régnait ici.
Lénaïs ralentit. Elle se sentait tellement en paix en voyant le vent balayer les brins verdâtres...

Elle se coucha sur le gazon, laissant son nuage noir l'entourer d'une douce chaleur.

Fermer les yeux, sentir encore et encore la caresse du vent. Elle ne le remarquait pas mais une larme se roulait lentement sur le coin de son oeil droit.

Je suis en train de... voler. Non, n'importe comment que je le dise, ça sonne toujours aussi bizarre. Je vole. Je circule allègrement à trois cents mètres du sol. Avec mes ailes. Ça fait tellement con à dire que ça me perturbe de penser les phrases. Je commence à avoir l'habitude de pas être humain maintenant, mais ça reste un sujet compliqué.
Évidemment, passé les premières terreurs, il m'a pas fallu longtemps pour jouer à aller le plus vite possible, avec un maximum de figures en l'air. Looping tout ça. Me laisser tomber pour reprendre le vol tout près du sol. Pour l'adrénaline. Des fois, en l'air, je me fait flipper tout seul en me disant que peut être, un jour, mes ailes vont disparaître en plein vol et que je vais m'écraser par terre. En général, comme par hasard, c'est quand je me dis ça que j'ai des accidents idiots et que je finis dans les arbres.
Comme aujourd'hui.

Ce qu'à dû voir Lénaïs, c'est une forme noire, allant beaucoup trop vite pour contrôler sa propre trajectoire, esquiver quelques arbres et rochers en volant trop près du sol pour finalement s'écraser dans le branchage d'un chêne. J'ai fait ce que j'ai pu, mais tu sais ce que c'est, avec les trucs de vitesse. Tu contrôles, tu contrôles, jusqu'à ce que tu contrôles plus et que tu galères à esquiver deux arbres pour t'écraser misérablement dans le troisième qui surgit à l'improviste comme un connard de derrière le paysage. Heureusement, je suis solide.
J'atterris au sol accompagné de quelques branches brisées, en me laissant tomber lentement sur le dos. Le tapis d'herbe est confortable et je reste quelques secondes sonné, vautré au sol comme un chien malade avec mes six membres en berne. Mais faut pas se laisser abattre. Je me relève en titubant.
C'est là que j'aperçois la chose étrange.

La chose étrange est une nappe de brume au sol de forme vaguement humaine. Moi comme un idiot je me rapproche, parce que je vois pas ce qu'il y a à craindre d'un tas de fumée noire. Pourtant je devrais : il y a une fille dedans. Enfin une fille... ça a des attribues féminins. On voit un peu sa tête.

- Euh... coucou.

Moi je suis torse nu avec des grandes ailes plein de plumes noires, je peux parler, mais elle elle a vraiment l'air... encore plus bizarre. Je vois pas son nom en plus, au dessus de sa tête. Encore une bestiole weird. Du coup je reste précautionneusement à deux mètres de la créature. Depuis Balthazar je me méfie un peu. Je me dis pas immédiatement que c'est un semi-shinigami, parce qu'elle ressemble à rien de ce que je connais. Et elle a pas de nom écrit au dessus de sa tête. C'est comme voir un humain sans visage, de mon point de vue.
A cause de l'adrénaline, je me remets à légèrement léviter au dessus du sol. C'est vraiment chiant, dès que j'ai un coup de stress je pèse plus rien.

- Euh...

Comment on fait pour engager la conversation avec euh... « quelque chose » ? Elle parle peut être même pas japonais.

- T'es quoi ?

Les yeux fermés, la respiration lente et sereine, Lénaïs était dans une paix presque entière.
Bien qu'elle ne se souvient de aucun détail de sa vie sous forme humaine, elle sait que le bonheur se trouve dans la nature.
Les feuilles voletant au vent, comme ses cheveux...
Elle se croirait presque...animale, ne faisant qu'un avec la nature.

Pourtant, quelque chose clochait. Un bruit, assez dérangeant avait d'arriver aux appendices auditifs de l'expérience. Elle ouvrit les yeux, alerte et attentive au moindre autre son qui pouvait se manifester. Elle avait toujours son nuage de fumée qui la masquait...pour le moment.
Des bruits de pas, puis plus rien... Lénaïs avait refermé les yeux.

-Euh...coucou...

C'était la première fois qu'elle arrivait à former une brume avec les filaments qui constituait sa partie ''shinigami''. Bien sûr, cela ne tenu pas longtemps.
Etait-ce parce que les battements de son coeur s'accélérèrent tellement qu'elle perdait ses moyens?
Etait-ce parce qu'elle se posait la question que la brume reforma ce qui constituait ses mains et son torse?
Lénaïs ne sachant montrer une quelconque expression sur son visage, ne pouvait pas le savoir. La était la question. Ses sentiments sont-ils moteurs de ses pouvoirs?

La brume noirâtre maintenant dissipée, elle se releva d'un bond, dévisageant la personne qui l'avait repérée.

-Euh...t'es quoi?

Et c'est là qu'elle vit...qu'elle n'était plus seule...
Et c'est là qu'elle vit...qu'elle ne l'avait peut-être jamais été...

Elle ne su dire mot. Elle se contentait de le fixer de son air qui n'a jamais su être autre que neutre.
Un homme, assez grand, plus qu'elle en tout cas. Il n'avait aucun nom au dessus de la tête contrairement aux humains, il s'agit de la première personne dans ce cas. Elle connaissait déjà deux personnes sans durée de vie au dessus du visage mais ça...
Il est pâle de peau, un étranger sûrement vu son visage. Il s'était lui aussi séparé d'une partie de ses vêtements...bien que Lénaïs s'en était débarrassé de la totalité, laissant voir ce squelette extérieur qui répugnait autant les humains ainsi que ses ailes, aussi squelettiques que le reste et pleines de creux qui laissaient voir le reste de la forêt, derrière elle.

Des ailes...il en avait aussi. Grandes et noires et...doté d'une texture qu'elle ne connaissait pas. Cela semblait agréable à l'oeil et au toucher.
Jamais elle n'avait vu de plumes dans sa vie. Jamais elle n'avait entrevu d'oiseaux car ils s'en allaient avant même qu'elle n'aie le temps de tourner le regard vers eux.

Lénaïs, voyant que ces ailes lui permettaient de voler, s'approcha de lui. Elle tendit sa main aussi étrange qu'elle était étudiée tout les jours dans le laboratoire.
Elle voulait toucher cela, qui semblait si agréable... Quand elle effleura la première plume de son index crochu, elle recula d'un pas.

-C'est...doux...

Jamais elle n'avait ressenti le confort d'un matelas, elle qui avait toujours dormi dans une salle carrelée, dans un coin de chambre. Ou, au mieux, la banquette arrière de la voiture de Lùa dans laquelle elle dormait depuis quelques jours.

Lénaïs avait du mal à articuler un mot, elle qui était pourtant bonne oratrice dans sa geôle.
Mais elle dut rassembler bon nombre de ses forces pour le fixer dans les yeux pour lui demander ce qu'elle rêvait de faire depuis qu'elle sait ce à quoi servent les ailes.

-Je suis Lénaïs...apprenez-moi à voler!

Elle devait avoir l'air presque d'un gamine à demander quelque chose de façon aussi innocente.

-S'il vous plaît!

Elle se relève brutalement, la brume se dissipe, et c'est indéniablement une fille plutôt jolie qui se cache là dessous. Elle porte des euh... vêtements. Je préfère appeler ça comme ça, c'est plus simple. Ses mains sont monstrueuses. Ses ailes sont d'une forme étrange. Mais je ne ressens aucune peur. Plutôt de la surprise. C'est le fait qu'un semi-shinigami soit de la gent féminine, ça me perturbe. Au labo, les toubib ont donc fabriqué une fille. Ces sales cons. C'est dégueulasse. Ça pose tout le problème sous un nouvel angle que je refuse d'examiner de plus près.
Elle se rapproche de moi, je la laisse faire, tétanisé. Elle a forme humaine, mais elle dégage une forte impression d'étrangeté. Son visage est trop fixe, quelque chose ne colle pas. Elle touche avec délicatesse une de mes ailes. C'est la première fois qu'on me fait un compliment sur le sujet, ça surprend, la première réaction des gens c'est plutôt « aaah mais c'est quoi ça ». C'est vrai qu'objectivement, elles sont jolies avec une texture lisse et douce. Mais ça me viendrais pas à l'idée de m'extasier dessus non plus, pas plus que sur mes jambes ou mes oreilles. C'est déjà pas mal que j'ai arrêté de paniquer dès qu'elles apparaissent. Les siennes ressemblent à des branches d'arbre mort, qui ne semblent pas pouvoir servir à voler, mais j'ai déjà constaté que les shinigamis ne sont pas concernés par les lois de la physique. La Mort va pas s'arrêter pour de bêtes histoires d'aérodynamisme et de portance dans l'air.

Lenaïs – puisque c'est son nom – me demande d'une voix pressante si je peux lui apprendre à voler. J'écarquille les yeux de surprise. Elle ne sait pas ? Et comment je pourrais lui montrer, moi ? J'ai aucune idée de comment ça marche ! Ça m'est venu comme ça, c'est tout.

- Je m'appelle Mordred... et euh... ben... je sais pas, j'ai pas eu apprendre, c'est plutôt rester au sol qui me pose problème.

Et ça devient un problème de plus en plus pressant. Au début il me fallait bien un danger de mort immédiate pour que j'abandonne mon apparence humaine, maintenant dès que j'éternue je me retrouve à trente centimètres du sol. Ça me vient beaucoup trop facilement. Les bonbons du Docteur ont été utile au début... maintenant j'en ai plus vraiment besoin. C'était désagréable cette médication en plus, comme boire toute une cafetière d'un coup. Mais bref. C'est pas le sujet.

- Mais euh... tu viens d'un labo ? Tu t'en enfuie ou...

Je regarde dans un bref élan de panique si, par hasard, on est pas entouré d'un tas d'agents du gouvernement. La réponse est non. Il n'y a que nous, pour ce que je peux en voir. De toute façon j'ai tout le ciel pour m'enfuir. Ça, c'est plutôt rassurant. Même un hélico serait pas assez maniable pour me poursuivre. Si elle s'est enfuie d'un labo, ça serait bien qu'elle apprenne aussi à voler. Plus pratique.

- 'fin bref... je me suis envolé la première fois parce que j'étais poursuivi par des flics, la panique, tout ça... si je t'emmène là haut et que je te lâche, tu serais bien obligée de voler. Tu veux essayer ?

Je suis à moitié sérieux en disant ça, mais la fille a pas l'air de trop capter l'humour. Bordel... est ce que j'ai l'air aussi peu euh... homo sapiens ? Non, je pense pas, je traîne avec des humains depuis quatre ans maintenant, je gère assez bien. C'est vrai qu'à mon souvenir, quand je venais de m'échapper du labo, j'avais un regard de veau mort et tout se qui se passait autour de moi m'était complètement incompréhensible. Lenaïs finira bien par s'y faire aussi.

Mordred... ''Mouru''? Assassiné? C'est assez curieux comme nom. Lénaïs ne s'y faisait pas.
Bien évidemment qu'elle sait que les semi-shinigami sont issus de cellules venant d'outre-monde. Mais de là à se nommer en conséquence, l'expérience ne pourrait pas se laisser se nommer ainsi.

Elle n'aimait pas... c'est assez curieux pour elle de ressentir de nouvelles expressions. Elle avait déjà apprit l'aversion avec Mello, mais ici, c'était pour une autre raison.
Cela ne lui plaisait pas, elle ne voulait pas le nommer ainsi,...

-Vous n'auriez pas un autre surnom? Disons que je me vois mal le prononcer...

Cependant, elle n'avait aucune gène à exprimer ce qu'elle pense. Du moins, quand elle voulait l'exprimer.
Quand il lui avait demandé si elle venait du laboratoire, elle avait hoché la tête de haut en bas. Elle aurait difficile à en parler à nouveau. Il lui avait fallu les lumière de Lùa et de Mello pour qu'elle se rende compte à quel point elle avait été humiliée, délaissée de tout soins moraux. Cependant, elle ne ressent pas tellement de souffrance dans cette histoire. Elle ne voulait pas en parler parce que elle ne voulait pas que qui que ce soit la prenne en pitié.


Mais le semi-shinigami qui lui faisait face avait accepté de l'aider bien qu'il ne sache pas comment faire... Sauf l'idée qu'il lui donna.
C'est donc la panique qui le guide...manque de chance, c'est bien la seule chose qu'elle ne possède pas.

-Cela ne marchera pas...

Le vent semblait se lever dans la plaine. Lénaïs pensa que le fait de dire la vérité pourrait le faire partir tout comme lui inspirer de la pitié.

-Ils...ils m'ont rendue indifférente à la peur.

Et ce, elle ne le sait comment. Serait-ce par un gène consciemment modifié par les scientifiques ou bien un accident dû à des cellules mal divisées? Qui sait..
La science des cellules n'est pas simple. Elle est unique, bien que ressemblante à celle est animaux et des plantes.


Ce n'est pas facile de se savoir premier spécimen d'une nouvelle espèce. Cependant, savoir que l'on est plus seule, cela change tout.
Lénaïs battit des ailes, ne comprenant pas pourquoi celui qui lui faisait face n'avait pas besoin de les bouger alors que les oiseaux le font.

-Un homme-oiseau comme vous devrait avoir difficile à s'échapper des laboratoires discrètement... Comment avez-vous fait?

- Un autre nom ? J'en ai pas en stock.

C'est un mensonge, je connais mon vrai nom. L'autre psychopathe dangereux l'a découvert pour moi grâce à des terroristes d'Internet. Mais je n'ai pas envie d'être relié à ce passé là. Je me souviens pas de ma période humaine, et je tiens pas à ce que ça arrive. Je sais pas si je peux croire un inconnu d'internet pour me raconter ma vie, mais apparemment j'ai été enlevé de Russie par des trafiquants d'organe à dix ans. C'est pas le genre de péripétie qu'on a envie d'avoir en tête. Du coup, je resterai Mordred.

Lenaïs explique en quoi mon plan peut pas marcher – en plus de la raison évidente : qu'il fait mourir. Elle peut pas ressentir la peur. Le concept surprend. C'est les scientifiques qui ont fait ça ? C'est en quelque sorte... dégueulasse. Je me frotte la paume des mains sur le futal pour me nettoyer de la sensation de sale que provoque l'idée. Je ne me suis jamais demandé si j'avais tout ce qu'un humain est censé posséder, psychiquement et physiquement. Je préfère mettre l'idée dans un grand trou, et recouvrir ça de pierre, parce que c'est flippant. Et l'autre Freddy les griffes de la nuit m'aide pas beaucoup... enfin je suis méchant, c'est pas sa faute non plus. Et le roi des corbeaux est mal placé pour critiquer le physique des autres hein. Heureusement Lenaïs a le bon goût de relancer la conversation sur un autre sujet.

- Je sais pas... je me souviens pas de comment je suis sorti. Tout est assez flou avant... la transformation m'a rendu très malade je crois... Et j'ai pas eu de pouvoirs dès le début. C'est venu après. Ils m'ont dit que j'étais le premier cobaye, mais peut être que c'était un mensonge. Et toi t'as fait comment pour sortir ? Ca faisait longtemps que j'avais pas pensé au labo, j'dois pas être d'un naturel nostalgique. C'était assez morne de toute façon. De grandes pièces avec du carrelage blanc, du matériel médical, trop de lumière, moi, à poil et très faible. … mais sinon je sais faire apparaître des visions flippantes ! … enfin, flippantes pour les humains. Mais il me faut des écrans, ou des miroirs, des trucs comme ça, pour afficher les images. Sinon ça fait juste un peu de brume, c'est pourri.

Puis j'ai pas encore trouvé usage pour l'incroyable faculté de faire apparaître des fantômes dans les télé, mais ça finira par venir. Il y a beaucoup trop de potentiel là dedans pour que ça disparaisse dans l'oubli comme ça. Déjà, ça fait de très bonnes blagues, une fois que j'ai arrêté de me faire peur tout seul avec ça. J'ai vu mon propre reflet se mettre à m'insulter puis à mourir dans d'atroces souffrances. Faut de l'équilibre psychologique pour gérer des trucs comme ça, et c'est pas une ressource qui abonde chez les gamins kidnappés et amnésiques.

-Eagle...ça t'irait?

Ces grandes ailes noires soyeuses l'inspiraient beaucoup. Il faut croire qu'elle était presque envieuse de ne pas pu obtenir des ailes aussi jolies et douces. Elle...ces ailes ne ressemblaient qu'à du bois mort, du squelette noirci à la flamme... Lénaïs ne s'aime pas, elle se déteste.

Ce n'est pas que Lénaïs voulait absolument rester ainsi à l'observer mais elle ne comprenait pas pourquoi ces ailes ne bougeaient pas quand il flotte dans les airs. Comme si le sol ne voulait pas être foulé en cet endroit. Très étrange.
Les filaments qu'elle peut maîtriser demande une concentration telle qu'elle ne peut se focaliser sur cela...du moins, quand il faut les retenir. Maintenant, voilà qu'elle désirait imiter les ailes de son homologue en face d'elle.
L'homologue en question expliqua qu'il n'avait que peu de souvenirs, assez flous. Mais il a des pouvoirs jouant sur la peur et l'inquiétant. Il faut croire que ses ailes n'ont aucun rapport à ses pouvoirs.
Eagle lui demanda comment a-t-elle fait pour sortir.

-Disons que j'ai eu droit à un petit coup de pouce...

Il ne pouvait pas encore parler de Lùa, pas à un inconnu même si il est de la même espèce qu'elle. Elle ne peut pas lui faire confiance, pas totalement. Si cette jeune fille de la mafia n'était pas venue l'aider, elle serait encore dans son cocon à attendre quelque chose qui n'arriverait jamais. Les scientifiques l'avaient toujours traitée comme un animal, sans aspirations, sans sentiments, insensible au monde extérieur.

Pourtant elle aimait les pommes...
Pourtant elle ne supportait pas que l'on touche à ses ailes...
Pourtant elle détestait les injections de calmants avec lesquels elle était assommée.
Rien n'avait été pris en compte.
...Et ce Light Yagami, homme aux milles promesses jamais tenues, s'était permis de la faire espérer.
Si elle l'avait su plus tôt, elle lui aurait brisé les os en attendant que les scientifiques ne viennent l'arrêter.

En observant attentivement les ailes noirâtres et duveteuses de Eagle, une partie des filaments composant ses mains se déplacèrent vers ses ailes qu'elle détestait tant. Les plumes formant une sorte de tapis recouvert sur la fin par un autre tapis de plumes, elle savait qu'elle aurait besoin de beaucoup de ressources.
C'est comme cela qu'elle eu l'idée de lever ses bras et de les poser contre les ailes avant de se laisser engloutir par les filaments et de les laisser en métamorphoser eux aussi.
Le résultat n'était peut-être pas exactement ce qu'elle voulait mais il la laissa espérer qu'elle était capable de voler:
Comme une harpie imaginée dans les légendes médiévales, elle semblait ne plus avoir de bras mais deux immenses ailes d'un noir intense. La structure de base de l'aile suivant qu'elle d'un oiseau de type rapace, comme celles de l'autre semi-shinigami.

-Vous ne bougez pas les ailes pour voler...c'est psychique ou bien ce serait autre chose?

Elle fixa Eagle, comme si elle s'accrochait à son espoir de pouvoir voler. Sa détermination est telle qu'elle battis des ailes une fois, ce qui la souleva de quelques centimètres du sol. Ce serait comme ça qu'elle devrait voler alors...imiter les oiseaux...
Elle tenta encore deux coups d'ailes mais ne se souleva pas à plus d'une trentaine de centimètres.

-Ce n'est pas suffisant je pense...

- Ouais, ça va, Eagle c'est classe.

Ensuite elle élude très maladroitement la partie où elle s'évade du labo. Des résistants l'ont aidé ? Lesquels ? Je les connais ? Pourquoi on m'en a pas parlé ? … Lenaïs en saura rien, ça sert à rien que je lui demande. Malgré son apparente étrangeté, sa façon bizarre de parler et la fixité de son expression, j'ai plutôt de la compassion pour elle. Je suis passé par la phase « complètement perdu dans le monde » quand je suis sorti du labo, et y a encore des trucs qui m'échappent. Et j'étais mieux loti, j'ai forme humaine la majorité du temps moi.
Ensuite se produit un spectacle étonnant : des ombres viennent modifier le corps de Lenaïs, pour la faire ressembler à une harpie particulièrement inquiétante. Pas des vraies plumes. Je suis vraiment réveillé ? Si je faisais pas des trucs bizarres moi même, je me serais mis à hurler. Putain, je suis dans Alice au Pays des Merveilles version gothique. Ce qui me fait le plus peur c'est que je pourrais bien ressembler à ça un jour, ou à quelque chose d'encore plus monstrueux. La jeune femme me demande si je vole par la force de l'esprit ou autre chose.

- Sincèrement, j'en sais rien du tout. Les scientifiques au labo m'ont rien expliqué de ce qu'ils m'ont fait, ou je m'en souviens pas. Haussement d'épaules. J'étais défoncé tout le temps là bas. Je sais même pas pourquoi ils faisaient tout ça. Tu le sais toi ? Ils t'ont dit des trucs ? T'y es resté combien de temps ?

Sur mes bras, il y a encore les cicatrices des perfusions tellement ils m'ont bourré la gueule de médications en tout genre. Et d'après Balthazar, j'ai passé bien plus de temps que je ne le pensais là bas. Environs six ans. Et j'ai l'impression de parler avec Lenaïs d'un pays très lointain que j'ai vu qu'en rêve. Ils voulaient vraiment que je reste tranquille pour me sédater comme ça.
Pendant ce temps, ma collègue échoue à voler. C'est vrai que c'est bien bien classe, et que j'aurais les boules à sa place. Le seul truc cool à faire en tant que Shinigami quoi.

- ... peut être avec de l'élan, dans une pente ? Ou ça viendra plus tard. J'y connais rien à la magie moi.

J'ai envie de prolonger cette rencontre parce que c'est la première fois que je vois quelqu'un vraiment comme moi. Je m'allume une cigarette, et recourt à la stratégie la plus désespérée :

- T'en veux une ?

Lénaïs avait déjà tenter de laisser aller ses filaments qui entourent son corps semi-humain.
Jamais elle ne connu le résultat, elle tombait constamment dans les pommes, en sentant son coeur s'emballer dans sa poitrine.
Quand elle se réveillait, elle était attachée à une table d'opération, ses ailes sanglées elles aussi sur deux autres tables voisines. Le métal froid des laboratoires, les seringues qui lui transperçaient la peau et ce liquide rouge que les scientifiques essayaient sur le sol à chaque fois, au moment où elle entrouvrait les yeux.
Ce genre d'incident ne s'étaient déroulés que une ou deux fois, au début de sa vie d'expérience et jamais elle n'en su plus bien que les scientifiques étaient au courant qu'elle partait dans un total état d'inconscience.

Cependant, contrairement à Eagle, elle n'a pas été mise sous une quelconque drogue...du moins, pas à sa connaissance. Mais elle se souvient de la majorité de tout ce qu'elle a pu y faire et en apprendre. Thirteen, ou 13.2, était éduquée de manière assez stricte. Elle a apprit à lire, à écrire, à lu de nombreux ouvrages sur la morale, sur la grande littérature française et encore bien d'autres choses.
Apparemment, elle était née pour être un semi-shinigami cultivé et bien élevé. De plus, après la visite du premier ministre, son éducation concernant les bonnes manières avaient été ajoutées. Les quelques visites de ''Juni'' étaient impatiemment attendues par l'expérience.
Seulement, depuis l'attaque du building, plus rien ne c'était passé. Plus de visites, plus de nourriture,...rien. Juste la visite de l'insolent Light Yagami qui lui a menti...

Eagle semblait désarçonné face à la métamorphose de Lénaïs. Il faut dire que, même pour une personne de son espèce, ce n'est pas tout les jours que l'on rencontre un Homo volatilis.
Il affirma qu'il faudrait peut-être essayer sur une pente ou avec de l'élan. Ce serait logique, en effet. Mais son homologue ne semblait pas motivé à l'idée de l'aider dans l'instant... Dommage, elle aurait bien voulu aller plus loin dans son ébauche.
Si elle pouvait rire, elle aurait souri. Lénaïs imaginait maintenant son homologue lui dire de rajouter de la ''masse'' sur la droite ou la gauche, comme un ouvrier dirait à son collègue où il doit poser son bloc de ciment sur une bâtisse.

Elle fut sortie de ses pensées quand Eagle sortit un étrange objet: un bâtonnet de couleur blanche dont elle ne connait la fonction. Il posa le bout de cette étrange objet sur ses lèvres avant d'approcher une mine de feu de l'autre extrémité. Lénaïs regardait attentivement ce qu'il faisait avec ce bâtonnet à brûler. Il semblait l'aspirer sans le manger, ni même l'humecter avec sa salive. Quelle étrange invention...à quoi cela pouvait-il bien servir?
Elle faillit sursauter quand Eagle lui demanda si elle en désirait une.

Elle revint à la situation d'avant. Les filaments grouillant un instant dans cette nouvelle forme d'ailes avant qu'elle ne puisse en détacher un bras, puis l'autre. Ce n'était pas spécialement douloureux mais...cela semblait désagréable. En même temps, sentir ses bras se disloquer, ce n'est pas une partie de plaisir. Mais elle ne paniquait pas, loin de là.

Elle s'approcha de l'étrange paquet contenant des bâtonnets de feu et en saisit un du bout des long pics que formaient ses doigts.
Pris de loin, comme ça, du bout des ''ongles'', on dirait qu'elle a peur de se brûler avec. Pourtant, il s'agit plus d'une observation que d'une crainte. La curiosité de la semi-shinigami étant assez bien développée, elle laissa sa question lui venir au bourd des lèvres avant de la formuler:

-Qu'est-ce que c'est?