Death Note RPG : une nouvelle ère
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Pitié et allégeance à toi, Kira ! La foule s'inclina en silence, respectueusement devant cette idole masquée et inconnue.
 
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 La plaine s'embrase... le feu se répend... [Mordred - L ]

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MessageSujet: La plaine s'embrase... le feu se répend... [Mordred - L ]   La plaine s'embrase... le feu se répend... [Mordred - L ] EmptyJeu 27 Fév - 17:28

Ça faisait deux jours que Yumi n'avait pas posé un seul orteil dehors. Elle avait arrêté de répondre au téléphone, de regarder ses e-mails, de parcourir les réseaux, les forums, de se tenir au courant de tout ce qui se passait sur les ondes, elle avait refusé à Bob l'accès à son "appartement", elle avait entendu une ou deux fois des coups frappés à la porte, mais elle s'était contenté de les ignorer. Elle faisait la morte, l'absente, l'injoignable. C'était toujours comme ça avant une opération où chaque minuscule morceau d'attention avait une très grande importance. Il fallait qu'elle se concentre, pas seulement pour réussir, mais pour faire en sorte que tout se passe bien, que tout le monde s'en sorte, pour qu'elle même s'en sorte aussi, elle l'avait promis. Elle avait tout promis, elle s'était promis des choses à elle-même, d'autres à "quelqu'un"... tout allait bien se passer, IL serait satisfait... et les opérations suivantes pourraient commencer à être organisées.

Celle-ci était calculée au poil de cul près, elle avait vu, revu, re-revu et regardé encore les plans et le timing avec Bob et ses hommes une bonne centaine de fois minimum. Chaque action était minutée, colorée d'une manière différente sur la liste qu'ils avaient tous en main... rien n'avait été laissé au hasard, elle avait donné des oreillettes et des micros à tout le monde à part Mordred, elle lui donnerait les siens quand elle le verrait... mais elle l'avait prévenu au tout dernier moment... D'accord ils en avaient déjà parlé un peu quelques temps auparavant, mais déjà, pas beaucoup... et puis elle ne l'avait prévenu que juste avant de couper tout espoir de la joindre pour qui que se soit, quelle que soit la raison, même une urgence... Même "Ryo" ne pouvait pas la joindre... elle l'avait prévenu après tout. Étrangement cela l'ennuyait qu'il ne puisse pas la joindre... mais il savait pourquoi, et il valait mieux qu'elle s'en tienne à ce qu'elle avait dit. C'était plus prudent.

Pour Mordred, elle avait simplement posé un papier sur son oreiller, seul moyen qu'elle avait pour le joindre sans passer par quelqu'un d'autre. Le message était bref et compréhensible pour Mordred uniquement étant donné que personne d'autre que lui et les membres de l'opération n'étaient au courant.


"Mordred, rendez-vous au point prévu à 6:00 trois jours avant la date arrêtée à la base. Je serais sans doutes injoignable jusqu'au rendez-vous. J'espère te voir. Prévois des vêtements chauds...

Sobrement,

A."


S'il venait tant mieux, son aide serait largement la bienvenue, elle l'avait prévu dans le timing et, sans le mettre non plus au coeur de l'action, il avait des choses à faire. Son oeil braqué sur eux depuis le ciel serait un atout non négligeable... et indispensable pour prévoir les imprévus venus de l'extérieur. Pour l'intérieur elle savait ce qu'elle avait à faire, cela faisait déjà un mois qu'elle était branchée sur leurs réseaux internes, un mois qu'elle écoutait tout, décryptait tout, apprenait leurs codes spécifiques par coeur... si quoi que se soit arrivait, elle le saurait, et pourrait gérer directement sur le terrain. Sans Mordred ils seraient vulnérable pour toute intrusion externe. S'il décidait de ne pas venir où qu'il ne le pouvait pas, quelle qu'en soit la raison, elle trouverait un moyen de s'adapter... mais participer à cette opération serait tout aussi important pour Mordred que pour eux... quand elle lui en avait parlé, elle avait longuement hésité, mais il avait eu l'air d'en avoir envie finalement. Et c'était lui le seul membre de ce qu'elle nommait le "réseau officiel" de la résistance dont elle avait accepté de risquer la vie pour cette mission spécifique... parce qu'il pouvait voler, parce qu'au moindre problème, il pourrait s'envoler le plus vite et le plus loin possible sans craindre d'y laisser trop de plumes... Ça n'était pas qu'elle acceptait de risquer les vies de Bob et de ses hommes (on va en rester à "ses hommes"... ils ont des noms de merde de toute façon, aussi merdiques que "Bob"... mais on ne leur demandait pas de briller par l'originalité de leurs surnoms après tout... 'fin bon quand même... bref.), non au contraire, c'était juste qu'elle était habituée à les voir faire ce genre de choses, qu'à chaque fois qu'elle avait lancé une opération (rien d'aussi gros que celle-là), c'était avec certains d'entre eux. Et Bob... Toujours avec Bob.

C'était Ryo qui le lui avait envoyé un jour alors qu'elle n'était la "médiatrice" que depuis quelques jours... Il avait débarqué chez elle un matin et avait frappé comme un animal à sa porte jusqu'à ce qu'elle vienne lui ouvrir en mode string-débardeur, les cheveux dans tous les sens, le clavier de l'ordinateur imprimé sur la joue, les yeux encore gonflés de sommeil, l'haleine de la fille qui a passé sa nuit à s'enfiler une quantité totalement irraisonnable de café, pieds nus, sur un fond de musique improbable... Il l'avait détaillée, avait poussé un long soupir, l'avait poussée à l'intérieur et avait refermé la porte. Yumi, quand à elle, se demandait si elle ne nageait pas en plein délire... qu'un type vienne frapper à la porte d'un garage désaffecté était déjà assez intriguant... mais qu'en plus il ressemble à une armoire à glace en costume noir, avec les lunettes, l'oreillette, la cravate et tout le bordel... là ça relevait du rêve éveillé. Elle avait essayé d'ouvrir la bouche pour lui demander ce qu'il foutait chez elle, mais il l'avait arrêtée d'un geste. Il massait ses yeux avec un air franchement désapprobateur.  Après plusieurs secondes, il avait finit par lui dire qui l'envoyait, qu'il était désormais son garde du corps, son protecteur, son chauffeur et son agenda, qu'il allait s'occuper de sa protection et de son alimentation... et que vu ce qu'il voyait, il allait aussi devoir devenir son papa. Avant même qu'elle ai pu faire un geste ou cligner des yeux, tous les emballages de malbouffe avaient disparus dans un immense sac poubelle, le frigo avait été rempli avec des trucs verts qu'il avait eu l'audace d'appeler "légumes" et "indispensables", elle avait eu un pantalon et un soutient-gorge dans les mains et avait été poussée dans la salle de bain où coulait déjà une bonne douche... Voilà comment Bob était entré dans sa vie... et il n'en était jamais sortis depuis. Ils menaient quotidiennement une lutte sans fin pour l'alimentation de Yumi, lui la forçant à manger, elle essayant de le semer dans les ruelles de la ville... mais l'un dans l'autre, elle aimait bien de grand type qui prononçait quelques mots par jour, ne souriait jamais et la comparait à un poulet rachitique. Il était rassurant.

C'est d'ailleurs lui qui vint frapper à sa porte pile à l'heure, environ trois heures avant le rendez-vous avec les autres, et avec Mordred... Elle ouvrit, déjà prête. Il ne prononça pas un mot, la détailla, hocha la tête d'un air satisfait et ressorti l'attendre dans la voiture. Elle portait un pantalon de treillis gris sombre, un débardeur de la même couleur, une veste assortie et des rangers. Elle avait attaché ses cheveux en une queue de cheval haute, portait des gants noirs, son oreillette qui pendait encore dans son coup, et son micro était déjà fixé sur son col... mais elle était sure qu'elle ne devait son hochement de tête qu'à la banane à demi mangée qu'elle tenait dans la main. Elle leva les yeux au ciel en souriant et attrapa son sac à dos et l'énorme sac de voyage qu'elle avait préparé quelques jours auparavant déjà. Elle les balança dans le coffre, rentra dans son garage pour appuyer sur le "OK" qui enverrais un "Alpha Indisponible" codé aux chefs de la rébellion et un "Bonjour chéri, je t'ai manqué ?" encore plus codé à Kira... puis elle sauta à l'avant de la voiture après avoir bien tout fermé. Elle ne reviendrait sans doutes pas avant plusieurs jours, même si tout se passait comme prévu.

Elle attrapa son portable, envoya un sms à Ryo :"Récréation terminée, les oiseaux prennent leur envol, rendez-vous à la sortie des classes. Veille bien sur les enfants pendant ma formation ! N'oublie pas l'envie et le chocolat. On se retrouve près du portail, comme d'habitude. Attends moi." Puis détacha la batterie, la jeta par la fenêtre, brisa la puce et lui fit suivre le même chemin ce qui, grâce à la conduite sportive de Bob, la fit atterrir une bonne centaine de mètres plus loin... puis jeta aussi le téléphone.

Bob et elle pénétrèrent dans le camp, préparèrent l'arrivée des autres en posant les émetteurs sans pénétrer dans les bâtiments, ils ne pouvaient pas se permettre d'y aller seuls, et ressortirent pour rejoindre le point de rendez-vous... l'heure approchait... ça commençait. Yumi se laissa tomber par terre et regarda sa montre : vingt minutes avant l'arrivée de Mordred et des hommes de Bob (souvenez-vous, les surnoms de merde)... elle leva les yeux vers l'homme qui la protégeait depuis si longtemps et lui adressa un sourire amusé.


- C'est parti...
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MessageSujet: Re: La plaine s'embrase... le feu se répend... [Mordred - L ]   La plaine s'embrase... le feu se répend... [Mordred - L ] EmptyLun 3 Mar - 16:56

Ça y est, je vais devenir un grand garçon, un vrai dur, je participe à ma première mission pour les résistants – hey, ça y est, j'utilise le bon mot en plus. J'ai un peu la trouille, même si apparemment je risque pas grand chose. Mes facultés naturelles m'assurent une retraite rapide en cas de pépin, et la base est censée être vide. J'ai pas eu grand chose à préparer, vu que mon équipement est comme qui dirait accroché à mon corps, j'ai juste fait des trous dans le dos de mes fringues pour arrêter de me balader torse nu dans les hauteurs, parce qu'il y fait quand même froid. J'ai mangé tout ce qui traînait dans le QG d'Hadès, parce que j'ai tout le temps faim, et par angoisse aussi. J'espère que personne va mourir aujourd'hui... j'ai pas trop insisté sur la question de la dangerosité du truc, les résistants ne vivent pas dans le même monde que nous. Pour eux, « sûr », c'est « peut être qu'il y aura pas trop de morts ». C'est pas mon propre décès qui m'inquiète tellement, c'est celui des autres. Ouais... crois pas que c'est par attachement, la plupart des gars je les connais pas, je suis pas un saint, c'est plus ce qui pourrait se passer rapport au coté Dieu de la Mort. J't'ai dit, j'ai suivi un mec sur le point de se faire écraser, une fois, parce que sa date de mort correspondait avec le jour qu'on était, et je l'ai vu mourir. Physiquement, j'ai changé brutalement, et la suite je m'en souviens pas, mais... ça m'a fait une forte impression. Je crois que je m'en souviens pas parce que je me suis senti dépassé par ce qui se passait. J'pense avoir rien fait à l'âme de ce gars, mais p'tète qu'il y avait un vrai Shinigami, p'tète que c'est pas accessible à un cerveau humain d'être un genre de dieu. Enfin je pense pas que ça soit l'idée du siècle de m'approcher de tout ça.

Donc je me pointe au lieu de rendez-vous à la date et à l'heure convenue, emmitouflé dans un blouson en synthétique de clodo avec des trous mal découpé au ciseau au niveau des omoplates. Tout à l'air désert, sauf que l'Alpha et le mec qui la suit tout le temps sont là, évidemment, avec plein d'autres gars que je connais pas.

- Salut...

Je me transforme avec un petit sourire gêné. Je m'élève automatiquement à quinze centimètres du sol, mes jambes pendent, devenues inutiles. Je préfère pas guetter les réactions des gens qui ne me connaissent pas, c'est toujours un peu vexant de voir des visages horrifiés. Elles sont jolies pourtant, mes ailes. C'est vrai que c'est pas ce qui marque le plus la première fois qu'on les voit. Moi non plus ça m'a pas frappé au début. Maintenant je kiffe même les tripoter – pas en public.

- Je euh... fait un petit tour aux alentours, pour voir ?

Je regarde aux alentours, mis à part le camp militaire, une belle plaine déserte, Tokyo et les montagnes à l'horizon. Si il y avait des gens, Alpha s'en serait sans doute aperçue toute seule, mais ça me fait un peu peur de rester au sol. C'est beaucoup plus difficile de me tirer dessus quand je suis en l'air à voleter dans tous les sens.
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MessageSujet: Re: La plaine s'embrase... le feu se répend... [Mordred - L ]   La plaine s'embrase... le feu se répend... [Mordred - L ] EmptyMer 12 Mar - 9:02

Mordred était arrivé en dernier. Il était pile à l’heure, c’était juste que les hommes de Bob avaient tendance à se pointer systématiquement avec plusieurs minutes d’avance. Yumi supposait qu’ils se faisaient engueuler si ça n’était pas le cas, mais elle ne se serait jamais permise de demander à Bob comment il gérait son petit personnel… c’était trop intime.

Maintenant que le semi-shinigami était là, ils étaient huit. Bon chiffre pour un groupe d’infiltration. Ils n’auraient pas les mêmes choses à faire, et trop de personnes mettraient la mission en péril… trop peu aussi mais sur un autre plan, le timing serait devenu beaucoup trop serré. Les hommes, très professionnels, ne se formalisèrent pas plus que ça de la transformation de Mordred… elle surpris un sursaut et des regards intrigués, mais elle les avait briefés avant histoire de ne pas avoir à gérer des évanouissements où autres contretemps du style. Pas que ça à faire.


Elle se redressa, sourit au jeune homme et secoua la tête.

- Non, tu feras un tour après. Briefing général avant, histoire que tout soit ok pour tout le monde. Oh et puis… tiens…

Elle lui attrapa le poignet pour le faire descendre de quelques centimètres, sautilla pour atteindre son oreille et y accrocha une petite oreillette, puis fixa un micro sur son col.

- Voiiiilà. C’est réglé sur la bonne fréquence, quand j’allumerais mon oreillette, toutes les vôtres s’allumeront automatiquement. Il vous suffira ensuite de parler pour activer le micro, même si vous ne faites que chuchoter ça suffira, et les bruits ambiants seront filtrés. Si possible essayez de ne pas les bousiller, ce matos coûte un bras et j’aimerais pouvoir les réutiliser tant qu’à faire.

Elle se planta au milieu de tout le monde et promena un regard attentif autour d’eux.


- Bien. Tout le monde sait ce qu’il a à faire mais on va faire un petit topo général histoire de se rassurer. Bob et moi allons pénétrer le bâtiment principal, seuls… Non « Jim », j’ai dis seuls et je t’ai déjà expliqué pourquoi. Les autres infiltreront les autres bâtiments par groupes de deux et trois, on posera nos explosifs et on les enclenchera tous en même temps. Il nous restera le hangar et l’armurerie, mais on les équipera en partant, pas besoin d’entrer à l’intérieur pour les faire péter. Les explosifs que j’ai prévus pour eux sont réglés au poil de cul prêt et ont moins de temps que les autres, faudra pas trainer.

Elle leva les yeux vers Mordred.

- Mordred, ton travail consiste en priorité à observer depuis en haut, mais tu dois aussi être extrêmement attentif à tout ce qui se dit d’accord ? Si l’un de nous a besoin d’aide pour quoi que se soit, c’est sur toi que ça va tomber, tu es nos yeux et nos renforts alors reste prêt à tout. Mais le plus important de tout, c’est que si jamais tu m’entends te dire de te barrer… tu ne pose pas ne question, tu file direct. Tu vole le plus vite et le plus loin possible, tu attends quelques heures, voir la journée entière, et tu rentre chez toi sans chercher à revenir voir comment ça s’est passé. De toute façon si tout se passe bien je n’aurais pas besoin de te dire ça mais… on ne sait jamais. Il ne faut surtout pas qu’ils te reprennent.


Elle s’équipa de son sac à dos, accrocha son long couteau de chasse à sa ceinture et vérifia les attaches de son flingue, puis détailla tout le petit groupe.


- Bon… comme une lettre à la poste les mecs. C’est parti !

Et les sept habitués se dirigèrent silencieusement et furtivement vers le camps, laissant à Mordred le soin de s’envoler pour les couvrir. Les oreillettes émirent un petit grésillement, et la voix chuchotée d’Alpha se fit entendre.


- Tout le monde est bon ?

Tous répondirent.

- C’est bon pour toi Mordred ?
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MessageSujet: Re: La plaine s'embrase... le feu se répend... [Mordred - L ]   La plaine s'embrase... le feu se répend... [Mordred - L ] EmptyMer 12 Mar - 21:16

Alpha m'attire vers le sol pour me poser une oreillette, sous le regard curieux des soldats présents. Elle explique ensuite son fonctionnement. Je hoche la tête pour dire que j'ai compris. Après, résumé du plan pour tout le monde. Entendre parler d'explosifs me fait un peu trembler les jambes. Je me demande très légitimement ce que je fous là, pourquoi je suis pas parti vivre dans une petite ferme, à la montagne, où personne n'entendra jamais parler de moi. J'ai déjà eu ce débat intérieur de très nombreuses fois, et j'en arrive toujours à la même conclusion : parce que je peux pas me fondre dans le décor. Je sais même pas moi même comment je marche, si j'ai le bon nombre de pancréas et tout ça. Et si je tombe malade ? Ça m'est jamais arrivé, mais dans ce cas là, sans l'aide des terroristes, j'aurais bien l'air d'un con. Maintenant qu'on m'offre la possibilité de plus être tout seul dans ce monde hostile, je m'y accroche comme je peux.

Alpha insiste sur la nécessité que je ne me fasse pas capturer. Je hoche encore la tête. J'y tiens pas trop non plus. Ils m'obligeraient à me retourner contre les gentils – nous – et à mon avis ça serait pas très agréable pour moi. Ou ils me tueraient, et j'aimerais pas non plus. Enfin bref, tout ça pour dire que je suis suffisamment stressé pour surveiller très attentivement tout le périmètre. Je risque pas de me mettre à jouer aux cartes de toute façon, là haut.
Le signal du départ est lancé.

Je m'élève rapidement, là où il commence à faire bien froid. J'aime bien essayer de faire la meilleure pointe de vitesse possible, même si j'ai aucune idée de comment ça marche. Évidemment, je garde les petites fantaisies – comme les looping par exemple – pour plus tard, j'ai quand même une dignité. J'essaye d'avoir l'air le plus normal possible même si je suis un mec en train de battre des ailes à cinquante mètres de hauteur. Va comprendre. Enfin bref, je m'élève à la hauteur d'un sommet de building, pour voir le plus loin possible tout en voyant ce qui se passe au sol.

- Ouais Alpha c'est bon, je vois personne aux alentours, ni sur la route ni rien, de genre... vachement loin. C'est dur de mesurer les distances de là où je suis... désolé.

Je me déplace au dessus de la route, vu que le plus probablement c'est de là que devrait venir des gens. Néant. Je m'inquiète pas d'être vu, de là où je suis je dois ressembler à un très gros oiseau bizarre. Je les verrais avant qu'ils ne me voient. J'écoute aussi ce qui se passe dans l'oreillette. Apparemment tout va bien, le camp est effectivement vide et ils peuvent faire leur boulot. Je fais donc des ovales entre le camp et la partie déserte de la route – vu qu'une armée peut pas surgir de la montagne, à priori, et que je vois pas à travers les arbres de toute façon. Autour du camp il y a une large zone complètement déserte, avec des zones d'entraînement, genre agrès idiots à base de barbelés sous lesquels il faut ramper, ce genre de connerie, et puis après juste des arbustes et de l'herbe. Ça fait un très beau cercle qui se voit bien de là où je suis.

Donc j'ovale, j'ovale, et j'ai froid. Beaucoup de vent. Les plumes protègent bien les ailes, mais pas le reste et j'ai l'impression que mon visage a pris feu. Je sens plus mes orteils depuis dix minutes. Il est six heures du matin, en hiver, et le jour se lève, pas les conditions optimales pour se balader si haut. J'ai remonté mes genoux contre ma poitrine, je plane roulé en boule et les ailes déployées – ce qui est un spectacle un peu étrange. Du coup, je me concentre sur ce qui se passe à la radio pour oublier ces conneries. Ils avancent bien, et ils commentent tout le temps tout ce qu'ils font. Je leur dit de temps en temps que tout va bien de mon coté, quand personne est en train de parler.

Jusqu'à ce qu'il se passe quelque chose. Je galère un peu à parler à cause du froid :

- Hé ! Putain y a d-d-d-des gens qui arrivent ! Euh... cinq j-j-j-j-jeeps et une camionnette. Ils sont à genre... deux kilomètres de vous ? Ouais je sais pas trop. Enfin ils v-v-v-voient pas encore le camp.
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MessageSujet: Re: La plaine s'embrase... le feu se répend... [Mordred - L ]   La plaine s'embrase... le feu se répend... [Mordred - L ] EmptyMer 12 Mar - 23:00

Tout fonctionnait comme sur des super roulettes bien huilées et tout. Mordred volait en hauteur et les tenait régulièrement informés du fait qu'il n'y avait rien à l'horizon, le timing était respecté à la seconde près... bref... tout allait bien.

Bob et elle étaient en train de poser leur dernière charge dans le bâtiment principal et les autres avaient déjà commencé à "charger" le hangar quand la voix de Mordred se mit à changer brusquement d’intonation... et de discours. Cinq Jeeps et une camionnette... La première escouade de retour du défilé... beaucoup plus tôt que prévu. Un long silence se fit entendre dans les oreillettes le temps qu'Alpha et Bob échangent un regard qui parlait plus que des dizaines de mots. Bob avait le plastique entre les mains et le collait contre le mur, et elle avait deux charges dans les mains et une entre les dents, elle les installait. Ce fut donc Bob qui prit la parole, pour la première fois depuis le début de la mission.

- On ne change rien. Continuez... Mordred va un peu plus haut, qu'ils ne te voient pas et tiens nous informés de là où ils rentrent dans le camp et d'où ils se dirigent. A. et moi ne pouvons pas sortir du bâtiment principal pour l'instant et il nous reste une charge à poser dehors. Tout doit être installé comme prévu. On ne change rien.

Plusieurs "compris" résonnèrent dans les oreillettes et puis plus rien, à part les informations de Mordred. Il y avait visiblement environ vingt-huit hommes qui sortaient à présent des différents véhicules. Mordred en avait compté cinq par jeep, et trois dans la camionnette... tous des gradés. Pas encore le gratin non plus, mais des gradés quand même... des mecs qui avaient déjà bien commencé à faire leurs preuves en quelque sorte. Quand ils pénétrèrent dans le camp, Yumi et Bob étaient en train de poser leur dernière charge... tout avait l'air de bien se dérouler finalement, il ne leur restait plus qu'à déguerpir proprement, dés que Yumi aurait enclenché les détonateurs avec la télécommande centrale qu'elle avait, et qui ne pouvait être déclenchée qu'à proximité des charges, elle n'avait pas vraiment une grande portée. une fois qu'elle aurait appuyé dessus, ils auraient dix minutes grand maximum pour disparaitre... et tout le camp exploserait.

Bob regarda sa montre... ils avaient déjà quarante-cinq secondes de retard. Il baissa les yeux sur Yumi... la jeune femme fixait la télécommande mais semblait figée, comme si le temps s'était arrêté. Ils entendaient des bruits de pas qui se rapprochaient... et elle ne bougeaient pas. L'un des hommes du colosse finit par dire ce que tout le monde pensait.


- Alpha ? Qu'est ce que tu branles ?

Plusieurs secondes s’égrainèrent avant qu'elle ne finisse par répondre.

- Il ne devait y avoir personne... personne !


- C'est un imprévu, tu savais qu'il y en aurait...

- Bob ! Ils n'ont encore rien fait ! Je peux pas faire ça ! Ils vont tous mourir si je l'enclenche.

- Yumi...

Un cri, hors oreillette, un "merde" dans l'oreillette... des coups de feu, une mitraillette, un vague gémissement.

Yumi plaqua sa main sur sa bouche pour ne pas hurler. Elle secoua la tête pour se remettre et demanda des précisions sur ce qu'il venait de se passer tout en se déplaçant furtivement à la suite de Bob. L'un de ses homme avait été touché, son partenaire l'avait trainé à l'abris mais ils étaient coincés, s'ils sortaient on les verrait. Yumi plaqua son micro contre sa bouche, les militaires couraient non loin d'elle et elle ne pouvait se permettre de se faire repérer.


- Mordred ! Je vais faire diversion, attends qu'ils se barrent et viens chercher le blessé. Emmène le loin, le plus loin possible, sur ton lit même si tu peux y arriver sans te faire griller... au pire laisse le dans un coin de forêt, il a un émetteur on le retrouvera... et barre toi. Tu m'entends ? Barre toi !

La jeune fille prit une grande respiration et se prépara à courir... mais Bob la rattrapa par le bras avant qu'elle ne parte, l'un de ses homme prit sa place et fit diversion... il ne fallut que quelques secondes aux militaires pour le tuer... deux autres hommes finirent par se faire trouver par les balles des militaires... et Yumi était de nouveau figée... pire encore, elle pleurait...
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MessageSujet: Re: La plaine s'embrase... le feu se répend... [Mordred - L ]   La plaine s'embrase... le feu se répend... [Mordred - L ] EmptyVen 14 Mar - 12:56

C'est la merde. C'est vraiment la merde. J'ai essayé de pas devenir hystérique en rapportant la progression des soldats vu du ciel, mais c'était dur. Je voulais tellement qu'ils bougent leur cul de devant leurs bombes et qu'ils se cassent en courant. Ils l'ont pas fait. Au fur et à mesure, j'ai dû me replier de plus en plus vers la forêt pour que les soldats ne risquent pas de me voir. Mais pourquoi ils se tirent pas ? Les soldats sont vachement plus nombreux. Les messages à l'oreillette deviennent de plus en plus paniqués et confus.
Et évidemment, tout ce beau monde fini par leur tomber dessus.

J'entends des tirs, un gémissement de douleur dans l'oreillette. Oh non. Alpha m'appelle à l'aide pour tirer un blessé de là, en promettant une diversion. J'approche. J'ai peur. Tout est devenu soudain d'une extrême confusion, je vois des types courir dans tous les sens et... le premier mort.
Je l'ai physiquement senti, mon cœur loupe un battement sous le choc, l'adrénaline me brûle le cerveau. J'ai l'impression qu'une créature monstrueuse me fait un petit coucou de la main dans la périphérie de mon champ de vision, mais quand je tourne la tête elle est plus là. Alors je hurle, et mon hurlement ressemble à un cri de banshee, un long sifflement angoissant qui semble pas sortir d'une bouche humaine. Je fonce vers le sol. Quelqu'un d'autre meurt. Tout est en bordel, les bruits de tir me rendent à moitié sourd. J'ai jamais volé aussi vite. Je trouve le blessé, mais je sais pas où sont tous les autres. J'ai la trouille qu'on me tire dessus, c'est égoïste mais c'est comme ça, et je met sans ménagement le blessé sur mon épaule comme un sac à patates pour fuir au plus vite. J'ai pas la force de le porter comme une princesse, et il hurle de douleur quand je le bouge. Ça alerte des soldats qui viennent vers moi. Non !

Malgré le poids supplémentaire, je décolle comme une balle, sans m'occuper de trajectoire. Dans les espaces réduits j'ai du mal à pas me cogner partout de toute façon. Et deux personnes meurent. Deux ! Je percute violemment le toit d'un des bâtiments, je dirige que dalle, les balles sifflent autour de nous, j'essaye juste de fuir ! Le mec que je porte hurle de plus belle et essaye de se dégager de ma prise, j'ai du sang partout sur moi. Je rebondis sur une autre partie du toit, et j'arrive enfin à prendre réellement de la hauteur, mais le blessé me pose problème et se débat comme un fou. Il trouve la force de me frapper au visage, j'essaye de lui hurler de pas bouger. Il écoute rien, la douleur le rend fou. Il a l'os du bras à l'air et déchiré dans tous les sens. J'essaye désespérément de le tenir contre moi, mais le sang ça glisse, il me frappe, et...

Les bras vides, je me mets à pleurer de façon hystérique. C'est l'échec le plus définitif que j'ai jamais connu. Sous le choc, j'utilise mon second pouvoir comme je l'ai jamais utilisé. Je veux que chaque télé, chaque miroir, chaque fenêtre de cette putain de base affiche les visions monstrueuses qui sont dans ma tête. Pourvu que ça distrait les soldats en face. C'est pas le plus efficace, parce que ça risque d'effrayer les mecs de mon coté aussi, mais je réfléchis pas trop et j'évacue juste le trop plein d'adrénaline. Je vois même pas très bien le résultat de mon action, mis à part que la base est devenue l'endroit le plus hanté du Japon. Mais ça me calme et j'arrête de sangloter comme un idiot :

- J'ai... je... j'ai fait de la merde ! Alpha, laisse moi venir te chercher je t'en prie ! Ils doivent pas t'avoir non plus !

Et là, une souffrance immense explose dans mon ventre. Je hurle à m'en arracher les cordes vocales, mon vol devient celui d'un pigeon bourré. J'ai été touché. Ca me fait mal à en perdre la raison, une douleur aveuglante. Mais mon esprit s'accroche à une chose : sortir Alpha de la base. Je sais pas pourquoi, mais je peux pas partir tout seul. J'ai trop peur.

- ME LAISSE PAS TOUT SEUL.

En bon petit couillon discipliné, je pense pas à la sortir de là contre son gré, mais d'une je suis traumatisé par la chute de l'autre gars, de deux je retourne pas dans cet enfer sans être sûr de pas avoir à négocier entre les tirs de balle. Oui, elle m'a dit de partir sans moufter si elle me l'ordonnait - et elle me l'a ordonné - mais je réfléchis plus, je suis dans une panique totale. J'aurais pas fait un bon soldat de toute façon.
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MessageSujet: Re: La plaine s'embrase... le feu se répend... [Mordred - L ]   La plaine s'embrase... le feu se répend... [Mordred - L ] EmptySam 15 Mar - 12:04

D’une façon vraiment très étrange, voir des espèces de créatures horribles et effrayantes apparaître dans les miroirs, les reflets etc… avait suffisamment choqué Yumi pour lui remettre les idées en place. La balle qu'elle avait reçu dans l'épaule et celle qui lui avait perforé une partie de la cuisse devaient sans doutes y être pour beaucoup aussi... Elle se mit à brailler des ordres aux survivants et à se battre avec eux, essayant de leur faire comprendre que les visions qu’ils avaient n’étaient pas dues à un gaz empoisonné. Elle se retourna brusquement en entendant des pas derrière elle et tira pile entre les yeux du gradé qui comptait sans doutes lui faire subir la même chose. Elle le regarda un instant, puis leva les yeux, croisa le regard de Bob et se détourna en criant quelque chose à quelqu’un. Elle était redevenue le chef efficace qu’ils avaient toujours connu lors de leurs précédentes opérations.

Obstinée, la jeune femme ordonna à Bob et à ses deux hommes survivants de s’en aller pendant qu’elle allait terminer d’installer la toute dernière charge. Bob la suivit, attentif à tout pendant que les deux autres obéissaient aux ordres en s’enfuyant, essayant de semer leurs poursuivants…

Après avoir grimpé jusqu’au toit d’un petit bâtiment légèrement à l’écart des autres, Yumi s’activa à installer la charge pendant que Bob s’occupait d’organiser leur fuite, enfonçant des visages dans des boîtes crâniennes à l’aide de ses énormes mains, tirant avec son arme quand c’était nécessaire… mais leur présence était une telle surprise pour les militaires qui revenaient d’un quelconque défilé en avance pour être un peu au calme, qu’ils étaient totalement désorganisés. Le problème le plus compliqué à gérer pour Bob était le fait que Alpha était clairement visible par tous. Certes, ils ignoraient qui elle était et ce qu’elle faisait là, ils devait juste la prendre pour une résistante assez haut placée pour diriger une opération et assez calée en armes pour en avoir sur elle et savoir les utiliser… mais ils avaient vu son visage… ils devaient donc mourir. Elle serait contre, c’était l’évidence même, elle ne consentirait probablement même pas à enclencher le compte à rebours des charges avant d’être sure que plus personne ne serait présent dans la structure… trop gentille. Il fallait qu’elle arrête de faire ça, d’être comme ça… elle ne pourrait jamais remplir pleinement son rôle tant qu’elle ne pourrait pas regarder ses ennemis mourir sans culpabiliser à mort pendant des semaines…


« Alpha, laisse moi venir te chercher je t'en prie ! Ils doivent pas t'avoir non plus ! »

Bob leva les yeux pour lire sa réaction sur le visage de Yumi. Elle fit mine de ne rien avoir entendu, ignorant l’appel de Mordred. Elle ne voulait pas partir, elle refusait de laisser Bob et les deux hommes restants seuls contre leurs ennemis alors qu’elle s’en tirerait plus facilement. C’était inconcevable.
Ayant terminé de placer la charge, elle se laissa glisser du toit, atterrit près de Bob et commença à repérer les alentours pour essayer de situer la trajectoire de fuite la plus courte…


« ME LAISSE PAS TOUT SEUL. »

Bob attrapa Yumi par le bras, lui arracha son oreillette et son micro et, ne lui laissant même pas le temps de réagir, lui prit la télécommande des mains, la fourra dans sa poche et hurla dans le micro tout en attrapant la jeune femme par la taille.

- MORDRED ! Viens la chercher et sors la de là, je te la mets en hauteur !

Il la lança sur le toit du petit bâtiment dont elle venait de descendre.


- Dépêche toi, tu l’emmène là on s’est donné rendez-vous ce matin, tu la menotte à quelque chose de fixe et tu te barre le plus loin possible. Tu m’entends Mordred ? Tu te barre, c’est un ordre !!!

Yumi, furieuse, se redressa vivement et se dirigea vers le bord du toit avec la ferme intention de descendre regagner la terre ferme…

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MessageSujet: Re: La plaine s'embrase... le feu se répend... [Mordred - L ]   La plaine s'embrase... le feu se répend... [Mordred - L ] EmptyDim 16 Mar - 21:55

Le mec qui suit Alpha partout me demande de venir la chercher. Il a l'air salement paniqué. Elle est probablement blessée. Je fonce vers le toit comme si j'avais le cul en feu. J'ai peur de me prendre une autre balle, la première m'assomme déjà de douleur. Yumi est en train de se relever, de se rapprocher du bord pour sauter en bas et m'empêcher de la kidnapper, je la vois malgré la fumée. L'autre gars m'a bien dit de l'embarquer contre son gré. Du coup je vais plus vite. Hors de question que je me rapproche plus du sol, même sur le toit on risque déjà pas mal de crever. J'entends toujours des hurlements et des bruits de coup de feu, il faut partir vite ! Panique. C'est pour ça que je percute violemment Alpha et que je l'entraîne dans les airs sans aucune délicatesse. Je la serre contre moi fort à lui en faire mal, et à moi aussi à l'occasion. J'ai toujours une balle dans le ventre qui me déchire à l'intérieur chaque fois que je respire.

J'essaye de parler mais je gargouille juste un peu de sang. Pour dire quoi de toute façon ? Il faut juste s'éloigner de toute cette mort. Ces explosions. Ces cris. Tout ce bordel là. Plus je le laisse derrière moi, mieux je respire. J'aimerais m'arrêter et hurler jusqu'à l'évanouissement, mais c'est pas possible. Continuer. Je sens du sang chaud couler le long de mon ventre et imbiber le haut de mon futal. J'en ai aussi plein le visage, les cheveux, les bras. J'ai mal. Au bout d'un moment j'entends plus rien, je vois plus rien, je m'accroche juste à deux idées : poser Alpha là où on m'a dit de la poser, puis me cacher quelque part pour avoir mal tranquille. La balle frotte sur la viande à vif à chaque fois que je bouge, que je respire. Je vis au rythme des élancements aigus de la douleur. Peut être que la jeune femme a parlé, mais j'étais pas en état de l'entendre. Je me suis juste aperçu à un moment que je sentais violemment l'urine, aucune idée de quand ça s'est produit, probablement quand j'ai lâché l'autre type. Tous ses membres ont éclatés dans le mauvais sens quand il a touché le sol, et son crâne... une pierre... j'ai encore des morceaux de lui dans les cheveux. Et les autres... je les ai senti partir. Je sais pas si j'ai réellement vu leur mort ou si j'ai tout imaginé, mais je les ai physiquement senti s'éteindre. C'était affreux.

Mais Alpha est vivante et je la serre contre moi pour pas qu'elle finisse dans le vide aussi. J'aurais jamais réussi à m'enfuir tout seul, je serais resté bloqué dans un coin jusqu'à ce qu'on me tue. Trop la trouille, impossible de comprendre ce qui se passe. Besoin d'un autre être humain qui respire et tout pour redonner un peu de sens à ce bordel. .
Mais il est temps de la poser au lieu dit. Je fais tout comme Bob m'a dit, sans écouter Alpha. J'ai le regard fixe en la posant et en la menottant, les dents serrées et je respire trop vite. Comme quelqu'un qui se fait déchirer les entrailles par un petit bout de métal quoi. Tendre les bras devant moi pour attacher Yumi, ça a été un challenge monstrueux, j'en avais les mains qui tremblaient. Et ensuite je suis parti sans me retourner.

Pas pour retourner à Tokyo. Je m'y sentirais pas en sécurité, et quitte à agoniser dans d'atroces souffrances, je préférerais être tranquille. Le QG d'Hadès me semble aussi sûr qu'un aquarium de piranhas. Un sale nid à merdes, où on finit avec des balles dans le ventre et des mecs morts partout autour. J'ai pas encore bien compris ce qui vient de se passer, à qui c'est la faute. L'armée, évidemment, mais est ce que le plan d'Alpha était pas foireux à la base ? J'en sais rien. J'ai pas le courage d'y réfléchir maintenant. Mais j'ai quand même l'illumination sur le lieu où aller en ces circonstances difficiles.

Lors de ma rencontre avec Hadès, on a finit dans un vieux temple shintoïste perdu dans les montagnes. Je veux aller là. Personne ne viendra m'y chercher, et les moines vont pas me balancer. Ils nous ont cachés la première fois, pourquoi ils le referaient pas une deuxième ? Donc je vole jusque là, dans un état second, concentré uniquement sur la torture dans mon ventre. Je m'écrase plus que je ne me pose sur le perron du temple, et je rampe à l'intérieur. Voilà. Enfin. Au milieu des odeurs de forêt et d'encens, je me dis que je peux enfin mourir tranquillement.
Mais il y a toujours la balle dans mon ventre.

Je ressens un gros élan de désespoir quand je réalise que j'arriverais à rien tant que j'aurais ce truc en moi. C'est comme aller se coucher et réaliser qu'en fait, on a grave envie de pisser et qu'il va falloir sortir du lit. Dans ma logique à ce moment là, ce truc allait même m'empêcher de mourir et me faire souffrir jusqu'à la fin des temps. Il allait falloir que j'y mette les doigts.

J'ai pas trop envie d'en parler, mais ça a été un des moments les plus longs de ma vie. Ça m'a pris un temps infini de retirer la balle, heureusement qu'elle était pas si loin que ça. Je voyais un monstre me regarder, puis plein, mais je crois que c'était dans ma tête. J'étais aussi convaincu que j'allais crever la main dans mon bide. Ironiquement, la plaie est juste à coté de la grosse cicatrice que j'avais déjà, qui date de ma fuite du labo et dont je me souviens pas. Je crois que c'est pas la première fois que ce scénario se produit. Mais bref, j'ai fini par m'en sortir avec ça, sortir la balle de mon ventre, et là j'ai vraiment senti que je sortais du tunnel. C'est fini. Je vais pas mourir. Enormes vagues de soulagement. Ensuite je suis resté des heures les bras en croix, le regard dans le vide, puis je me suis endormi. Après ça, que le monde fasse ce qu'il veut de moi, j'en ai rien à foutre.
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MessageSujet: Re: La plaine s'embrase... le feu se répend... [Mordred - L ]   La plaine s'embrase... le feu se répend... [Mordred - L ] EmptyDim 16 Mar - 22:57

Mordred... salopard de putain de connard de piaf de merde. Cette saloperie d'oiseau venait de la percuter comme une brute en lui coupant vivement le souffle, elle cru même qu'elle allait y rester bêtement à cause de ça. Finalement non, mais c'était limite étant donné qu'il la compressait contre lui comme s'il voulait lui faire ressortir les seins par les omoplates. Entre ça, son épaule, sa cuisse et les diverses petites blessures à la con qu'elle s'était faite pendant l'assaut, la jeune femme avait un peu l'impression d'être un genre de morceau de douleur ambulant, mais l'adrénaline aidant, ça allait.

- LAISSE MOI !!!

Elle avait beau hurler et se débattre, Mordred s'en foutait. Peut-être même qu'il ne l'entendait même pas... Yumi lui arracha son oreillette et son micro pour hurler sur Bob.

- ESPÈCE DE CONNARD !!! COMMENT TU PEUX ME FAIRE ÇA ! VOUS AVEZ BESOIN DE MOI PUTAIN !


Il ne répondit pas, visiblement trop occupé à essayer de survivre. Pourquoi l'avait-il écartée du "jeu" comme ça, comme si elle le gênait plus qu'autre chose, c'était ridicule. Elle se plaindrait à Ryo de ce comportement totalement irresponsable. Elle avait les codes, si il activait lui même la télécommande il n'y aurait que quelques secondes de battement avant l'explosion finale et il n'aurait pas le temps de fuir.

- MORDRED ! Putain déconne pas, pose moi ! POSE MOI !!! RAMÈNE MOI !!! JE DOIS Y ÊTRE !

*BIM* Il venait de la balancer par terre comme un jette un gros sac de patates. Le choc vida à nouveau les poumons d'Alpha de tout l'air qu'ils contenaient, ce qui l'empêcha de réagir tout de suite quand il lui accrocha une paire de menottes sur le poignet droit, et qu'il l'attacha ensuite à un gros tuyaux bien solide juste derrière elle. Elle reprit son souffle et releva les yeux, comprenant ce qui venait de se passer.

- Qu'est ce que... MORDRED !!!!

Mais il avait déjà disparu...

Enragée, la jeune femme essaya de se libérer, tirant comme une dingue sur les menottes en se blessant le poignet, aggravant sa plaie à l'épaule et celle de sa cuisse, elle essaya même de se déboiter le pouce et le poignet... mais rien à faire. Les menottes étaient trop serrées.

Vociférant des insultes dans le micro qui ne servait plus à rien parce qu'hors de portée (c'était du matos de petite distance), la jeune femme était en train de s'épuiser, semblant essayer d'arracher le tuyau pour retourner se battre aux côté de Bob et des deux survivants... quand brusquement, une énorme explosion. Le camps militaire venait d'être soufflé par la force des charges, l'onde de choc plaqua la jeune femme contre le mur, et elle eut à peine le temps de comprendre que Bob venait de se sacrifier, et de sacrifier les deux derniers hommes en vie probablement, pour que la mission n'échoue pas... et une pierre, provenant sans doutes d'un bâtiment du camps militaire, vint se jeter brutalement contre sa temps... l’assommant instantanément.
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MessageSujet: Re: La plaine s'embrase... le feu se répend... [Mordred - L ]   La plaine s'embrase... le feu se répend... [Mordred - L ] EmptyMar 18 Mar - 14:25

L n'avait pas eu besoin de conduire dans son ancienne vie. Watari s'en était toujours chargé à sa place, que ce soit au volant d'une limousine, d'une BMW aux vitres teintées ou encore d'un jet privé si le besoin s'en faisait sentir. Depuis sa résurrection, le détective avait dû apprendre à faire plein de choses par lui-même, et conduire en faisait partie.

C'est pourquoi il ne perdit pas un seul instant pour enfiler une paire de chaussures - une chose qu'il n'avait jamais aimé porter - et se mettre au volant d'un monospace aux vitres teintées et se mit en route pour les coordonnées indiquées par Bob. Voler aurait sans doute été plus rapide mais il ignorait l'état dans lequel se trouverait Yumi et le véhicule était justement équipé de matériel médical d'urgence.

Il était suffisamment près désormais pour voir l'explosion au loin, et son cœur se serra en pensant à ce qui avait dû arriver à Bob et aux autres résistants qui venaient sans doute de sacrifier leurs vies pour mener à bien cette mission.

Lorsqu'il trouva enfin Yumi, celle-ci était allongée sur le sol, inconsciente. L'un de ses poignets était menotté et à en juger par l'état de sa main, elle s'était débattue en vain pour essayer de se détacher. Son épaule et sa cuisse n'étaient pas dans un bel état non plus mais la blessure la plus préoccupante était à sa tête, où un fragment de l'explosion l'avait peut-être percutée.


- Tiens bon, Yumi.

L commença par bander sa tête et s'attaqua ensuite à ses plaies, limitant les risques d'hémorragies. Il détacha ensuite les menottes, et banda son poignet avant de la prendre délicatement dans ses bras pour l'amener jusqu'à la voiture. L'allongeant confortablement à l'arrière, il plaça un coussin sous sa tête et la sangla au niveau de la taille et des jambes et posa une couverture sur elle.

Il resta un instant à la contempler, ses yeux sombres se fixant sur son visage rendu pâle par la perte de sang, et rejeta en arrière une des longues mèches brunes qui lui barrait le visage. Le détective reprit ensuite le volant et conduit tranquillement jusqu'à son appartement, en s'assurant, en prenant des chemins détournés, qu'il n'était pas suivi.

Allongeant Yumi sur le lit qu'il n'occupait que très peu, ayant pour habitude de dormir davantage dans son fauteuil, Lawliet déposa un baiser son front et s'assit sur une chaise à son chevet. L'écran de son ordinateur portable était la seule source de lumière de la pièce, tandis qu'il consultait les premiers rapports de police sur l'explosion.
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MessageSujet: Re: La plaine s'embrase... le feu se répend... [Mordred - L ]   La plaine s'embrase... le feu se répend... [Mordred - L ] EmptyMer 19 Mar - 9:01

[ SUITE DANS L'APPARTEMENT DE L]
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