Moi je vis chez Amélie Poulain ! { pv Arashi (mini rp)

C'était une hideuse combinaison orange qui ne faisait pas le charme de ces prisons. Il avait souvenir d'en avoir déjà mis une, auparavant, et soupçonnait ses gardiens d'avoir gardée la même et de ne l'avoir même pas lavée pour son retour. Ils étaient tous aux anges de savoir que Hadès était ici. Une espèce d'hilarité régnait même parmi les gardiens.

Lui, il avait une plus mauvaise mine. Son corps était sale car il ne s'était pas lavé depuis des semaines – si l'on faisait exception des réguliers seaux d'eau froid qu'on lui balançait dessus pour le réveiller et qui faisaient que son corps ne dégageait pas une puanteur atroce, ses cheveux étaient gras et entremêlés. Lui qui avait tellement pris soin de ceux-ci, jusqu'à présent, voilà qu'ils formeraient bientôt d'infâmes dreadlocks, si cela continuait. Il y avait des bleus partout sur son corps et il avait des cernes à faire pâlir un accro à l'ordinateur. Son corps manquait visiblement d'exercice physique et, lorsqu'il se mettait en tête d'en faire, il avait du mal à accomplir dix pompes d'affilée : lorsque personne n'était dans sa cellule, son quotidien, c'était plutôt d'essayer de dormir. Il se sentait épuisé comme jamais.

Personne ne lui avait dit s'il subirait un jugement, si son procès avait été commandité. Il restait juste dans cette cellule. De temps à autre, des gardes – probablement sous les ordres de son frère – entraient et le tabassaient violemment « Parle, chien ! » Ils riaient. Ils disaient à quel point il « lui » ressemblait, à quel point c'était une sorte de vengeance...mais les lèvres de Hadès restaient closes et, peu à peu, il ne semblait plus être qu'un fantôme.

Combien de temps ? Une semaine ? Deux ou trois ? Trois, en fait. Il ne le savait pas, il n'avait aucune façon de le savoir. Trois semaines qu'il tentait de faire de l'exercice et qu'il devenait de plus en plus faible. Si les autres fois, Arashi ne l'avait pas eu, c'était parce qu'il n'avait pas essayé la méthode de l'usure...là...il était dans un état assez pathétique. Il mangeait quand la nourriture arrivait, il la recrachait lorsqu'on le frappait dans le ventre. Il avait maigri.

La porte s'ouvrit de nouveau. Il était alors allongé sur le dos, une main sur le ventre, l'autre, pendant du lit. La bouche légèrement ouverte et les cheveux éparpillés. Ils n'avaient encore pensés à les lui couper, mais il savait que d'un point de vue d'hygiène, ce serait plus prudent. Il n'ouvrirait pas les yeux.

Il n'avait pas fier allure cet Akira dans sa combinaison orange. Je l'observais après avoir déverrouiller sa cellule. Après un moment de silence, j'entrais d'un pas lent mais assurer. Les gardiens verrouillèrent la porte derrière moi, et je restais inexpressif, observant ce corps meurtrit qui aurait pu me faire grimacer. Voir Akira dans un tel état me faisait imaginer là, à sa place. Le désavantage d'être physiquement si semblable. Je soupirais en me pinçant l'arrête du nez. L'odeur était vraiment nauséabonde et je me demandais comment mon frère pouvait la supporter. Ce n'était pas comme s'il avait le choix, certes. C'était la première fois que je venais le voir depuis son arrestation. J'avais préféré laisser mes collègues le faire parler pour ne pas m'y appliquer émotionnellement et que je finisse par le torturer comme la dernière fois. Mais les gardes n'obtenaient aucun résultat et je n'avais d'autres choix que d'entrer en scène.

Agacé mais néanmoins calme, je m'approchais de lui, posant le seau d'eau sur le sol, ainsi que la palette qui contenait le matériel dont j'avais besoin. Non, ce n'était pas des outils de torture mais plutôt d'entretien. Toujours sans dire un mot, j'attrapais un gant que je mouillais avant de mettre de mettre du savon dessus. Avec précaution, j'attrapais le menton d'Hadès, d'une poigne assez forte pour l'empêcher de tourner la tête. Je frottais sa mâchoire avec le savon puis le lâchais avant d'enfin prendre le rasoir.

« Je te conseil de rester calme, tu ne voudrais pas que je me loupe. »

L'avertissement était pour sa propre sécurité. Je pourrais le blesser aussi bien involontairement … que volontairement. Il y avait donc bien une menace qui n'était pas du tout caché. La subtilité était mon fort, mais seulement quand je le souhaitais. Là, je voulais qu'il prenne conscience que je pouvais lui trancher la gorge à tout moment. Tout dépendant de mon simple désire.

Je m'approchais de nouveau et appliquait le rasoir sur son menton, tranchant ainsi les poils avec une lenteur aussi inquiétante que calculée. D'une voix calme et tempérée, je repris la parole dans un climat de stabilité effrayant.

« N'entends-tu pas les pleurs dans la cellule d'à côté ? Sais-tu à qui appartient cette voix ? Elle est discrète n'est-ce pas ? Tu ne l'as pas entendu … Mais lorsqu'elle cria, je te garantis que tu entendras la douce voix meurtrit d'Elliana Rokudo. »

Je posais le rasoir loin d'Hadès qui était toujours enchainé avant de reprendre le gant que je trempais de nouveau pour lui essuyer le visage. Une fois propre, je décidais de m'en prendre à ses cheveux. Un arrosoir à fleur me servit pour vider de l'eau sur sa crinière rousse. J'appliquais le shampoing toujours avec des gestes lents, une douceur qui paraissait tellement sombre, un brin angoissante. Un moment malsain au possible qui je dois bien l'avouer, me faisait jubiler. J'aime avoir le contrôle de tout ce que j'entreprends. Un sourire sadique étira mes lèvres.

« Je songe à lui rendre une petite visite, à cette enfant. Tu ne vois pas d'inconvénient là dessus, n'est-ce pas ? Si c'est le cas, tu ferais bien de répondre à mes questions. Je n'ai pas l'intention de te torturer, mais je n'aurais aucun remord à m'en prendre à elle. »

Dans un geste soudainement précipité et violent, dans un fort contraste avec la douceur des dernières minutes, j'attrapais le seau d'eau que je versais sur sa tête. Je regardais le savon mélangé à l'eau couler le long de la combinaison orange avec une satisfaction non réprimée.

« Alors mon cher Akira. Je sais que tu as toujours quelqu'un qui t'aide à entrer et sortir lorsque tu t'offres des petites visites ici, en mon nom. Je veux justement le nom de ce complice. »

Le bruit de pas dans la petitesse de la cellule acheva de le réveiller. C'était ce genre de sommeil qui ne durait point...là, maladroit, dont on sort plus fatigué qu'autre chose. Les pas d'Arashi le firent donc relever la tête et, de ses bras, il releva lentement son corps meurtri. Alors oui, si la question se posait, on avait déjà vu un Hadès plus brillant, fringuant et beau. Celui-là, il puait et sa barbe rousse poussait, hirsute, à différents endroits de sa peau. Les poils avaient mystérieusement évité la peau ravagée par la cicatrice infligée par Arashi, ce qui rendait son apparence encore plus sauvage. Ses lèvres étaient sèches et son état d'esprit, jadis fort et indépendant n'était plus que la moitié de ce qu'il avait été. Akira Darkwood n'était plus que la pâle copie de lui-même...Et une copie en encore plus faible d'Arashi Darkwood.

Lorsqu'il vit que son frère était juste à côté de lui, la première chose qu'il fit, ce fut soupirer. On lui avait tellement parlé d'Arashi ces derniers jours qu'ils lui donnaient l'impression de réinventer un mythe. Les personnes qui étaient venus dans sa cellule étaient ses agents, des policiers qui étaient sous ses ordres directs et ils ne se rendaient pas compte qu'ils parlaient vraiment trop. C'était gentil de dire du mal d'Arashi...Mais cette barbe et la qualification de terroriste empêchaient-elles vraiment de voir qu'il s'agissait de son frère jumeau ? Même s'ils avaient des divergences d'opinion, il était tout de même son frère. Il ne se gênerait pas pour lui révéler à quel point ses agents étaient cons et instables.

«Enlè...lève les menottes...vais pas te sauter dessus. Elles me font mal. »

Il sentit la froideur du métal contre sa gorge et si Arashi n'était pas son frère, il aurait pensé que sa dernière heure était venue. Hadès s'empêcha de trembler car il savait que tout geste était dangereux : une nouvelle cicatrice, ou pire, la gorge ouverte...c'étaient des choses qui pouvaient très vite arriver. Il commença à suer et à se demander ce que Arashi voulait faire ; après un temps qui sembla avoir duré une éternité, Akira sentit le rasoir s'en aller de sa peau...et une eau si froide lui arriva sur la tête qu'il se recroquevilla, laissant difficilement Arashi le frotter. Son frère semblait décidé à le rendre propre, comme si l'odeur qu'il dégageait le gênait. Comme si il se rendait compte, à cause d'elle, dans quelles conditions il vivait.

« Ella... »

Cette voix rauque sortit de sa gorge. Il venait de réagir au nom qu'Arashi avait prononcé un peu plus tôt...Si l'homme qui était à côté de lui était son frère, Ella était sa fille. Il ne savait pas comment elle avait pu se retrouver ici, mais il savait qu'il ne devait pas l'impliquer. Dire que ce n'était pas sa faute. Parler, mentir. Mais protéger Ella à tout prix. Une espèce d'alarme se mit soudainement en route dans son cerveau meurtri, un plan pour protéger Ella à tout prix. Si cette pauvre Elliana était dans la cellule d'à côté, ils allaient le faire chanter, et le pire c'était qu'ils y arriveraient.

« Ella ne résiste pas. Elle...Arashi, elle est attardée mentalement parlant. Elle...elle est comme une petite fille de douze ans. Je fais ce que je peux pour l'aider, mais je ne suis pas souvent là...et depuis que je lui ai annoncé la mort de son frère...Enfin tu vois... »

Akira Darkwood cracha un peu d'eau savonneuse noirâtre qui s'était glissée dans sa bouche, la faute à la trombe d'eau qui lui était précédemment tombée sur la gueule. Elle avait un goût particulièrement immonde et, après coup, regretta d'avoir gâché au moins deux mollards de sa précieuse salive. Il inspira comme si l'air lui manquait lui-aussi, ainsi que l'énergie, avant de faire un vrai sourire à Arashi.

« Des taupes ? On en a eu, mais vous avez déterré leurs trous...Maintenant...Maintenant, je suis enfermé ici...Alors si on avait eu encore une taupe, je me serai fait la malle depuis longtemps, tu peux en être sûr. Et puis...Arashi...Fais gaffe à ta gueule. Un de ces jours, tu vas avoir une rébellion interne sur les bras. Tu sais qu'ils étaient super contents de me frapper, tes copains ? Tu sais pourquoi ? ...Parce que c'est un peu comme si ils se vengeaient de toi. Ils parlent trop...ils comprennent pas que même si je reste prostré face à eux, tu restes mon frère...Même si...putain, t'as toujours été super con comme frère, et vachement pas délicat. »

Arashi avait fini par céder et lui enlever les menottes. De toute façon, Akira était à bout de force, il ne risquait pas de tenter quoi que ce soit, puis soyons franc, encore moins lui. Il ne pensait pas cela d'une manière hautaine -quoi que- mais plutôt parce que malgré tout, il était la seule personne qui le connaissait parfaitement, capable de prédire le moindre de ses gestes, parce qu'ils sont jumeaux. Akira est une partie de lui même, mais si à une certaine époque, ils trouvaient à eux d'eux une certaine stabilité, ce n'était plus le cas aujourd'hui.

Il voyait bien que son frère n'était pas rassuré alors qu'il prenait « soin » de lui, et l'homme en jubilait pleinement. Il éprouvait une certaine satisfaction à faire ressentir de la terreur, et même si cette personne est son frère. Surtout si c'est lui en fait. C'est sa façon de se venger, de lui faire payer sa trahison. Arashi fera en sorte qu'il ne dorme plus jamais sur ses deux oreilles. Rancunier, n'est-ce pas ?

Et le connaissant donc parfaitement, il savait donc utiliser ses faiblesses à sa guise. Arashi avait compris qu'il n'aurait pas besoin d'être violent avec Akira pour obtenir des réponses. C'est pourquoi il avait parlé d'Elliana Rokudo, qui était dans la cellule à côté. Ca aurait pu être du bluff mais Hadès savait qu'Arashi ne mentait pas, toujours sérieux dans ses propos.

« Je suis sûr que cette enfant serait ravie de savoir que tu la traites d'attardée. Et tes paroles ne vont pas m'attendrir. Ella Rokudo était bien un membre du Duo Sanguinaire ? Elle a donc du sang sur ses mains, et pas qu'un peu. Mais … Si tu parles, on peut sans doute s'attendre à un traitement de faveur de ma part, à son égard. »

Mais Hadès continua de se montrer borner, lui disait qu'il n'avait pas d'associé car le gouvernement les avait déjà tous dénichés. Ce qui n'était pas faux, mais Arashi était bien persuadé que son frère n'agissait pas seul. Jamais il n'aurait prit le risque à plusieurs reprises de le défier ouvertement, s'il était dans l'impossibilité de pouvoir s'échapper.

« Ne te préoccupe pas de moi, je crois que tu as plus important pour le moment. Il ne faut pas prendre mes propos à la légère et tu le sais bien. » Arashi ouvrit la cellule et s'adressa au garde. « Emmenez là. »

Se servir d'Elliana Rokudo … Il ferait d'une pierre deux coups. Ainsi, il pourrait faire parler son frère et par la même occasion observer la réaction de Mayu, et voir de quel côté il est vraiment. Quelques instant plus tard, la jeune fille fut trainée dans la cellule, à moitié sans connaissance. Elle n'avait plus la force de tenir debout, son corps frêle abimé à quelques endroits. Et pourtant, elle releva la tête, son oeil unique croisa avec surprise, le regard de son père adoptif.

« Ha … Hadès-Sama … Que … que faites vous …. ici ? …. »

Arashi ne quittait pas son frère des yeux, tout en s'approchant de la plus jeune.

« Je ne plaisantais pas. Tu n'as pas voulu me répondre, elle en porte donc les conséquences. »

Sans prévenir, son poing parti, frappant violemment le visage de la gamine qui tomba sur le sol. Le ministre resta impassible, malgré le gémissement de douleur qui avait retentit jusqu'à ses oreilles.

« Alors ? Des noms. »

De toute façon, qu'aurait-il pu faire, libérer de ses liens ? Frapper Arashi ? Même à 100% de ses forces, son frère avait toujours été plus fort que lui. Se suicider ? Il ne pouvait pas le faire avant de voir Fate...pas avant, et surtout pas alors qu'il y avait Elliana si proche de lui.

Lorsque Arashi lui dit que puisqu'il résistait à la question, Elliana allait en subir les conséquences, Akira faillit crier, bondir. Ses poings se crispèrent, et sa tête fit un « non » choqué, ne pouvant pas croire que Arashi allait utiliser l'enfant pour arriver à ses fins. Et pourtant...Et pourtant, Hadès savait quand Arashi mentait ou quand il ne mentait pas. Ils étaient jumeaux et ce n'était pas pour rien : enfants, ils savaient toujours quand l'un ou l'autre allait mal...quand, bien sûr, ils n'étaient pas en train de se battre. Maintenant, ils avaient grandi mais étaient en quelque sorte devenus plus puérils et dangereux pour leur entourage. Arashi ne mentait pas et sa fille était en danger. Hadès le regarda, choqué de le voir briser cette limite, d'impliquer dans leur conflit familial une tierce personne quand Ella entra.

Elliana Rokudo avait changé : ce n'était pas tellement son allure ou sa taille, mais plutôt le fait qu'elle avait maigri. Les prisons de Kira infligeaient toujours un régime drastique aux prisonniers qui avaient le malheur d'y rester et la vue de ses petites mains, de ce corps qui avaient franchement besoin d'être nourri lui fit de la peine.

« Non !!! »

Il la voit déjà, il l'entendait. « Hadès-sama ». En d'autres circonstances, il se serait probablement autorisé un sourire, mais là...mais là, Akira Darkwood ne savait plus quoi faire. Elliana allait si mal et Arashi était fort et sans pitié. Lui, il n'était aucunement attaché à elle et il savait très bien qu'il n'hésiterait pas à la blesser gravement, voire la tuer si il ne répondait pas. Il porta sa main devant sa bouche lorsque, suite au coup de son frère lui écrasa le ventre.

Il n'entendait plus, il secouait juste la tête comme si tous ces enchaînements d'actions étaient impossibles. Hadès, sans trop s'en apercevoir fonçait sur Arashi et lui mit un poing dans la gueule. Trop ivre, trop ivre pas la violence, trop ivre par tout ce qu'il passait, le temps qui passait au ralenti revint à la normal lorsque les gardes qui avaient ramené Elliana l'immobilisèrent sur le sol et lui remirent les menottes. Il était littéralement écroulé, surtout qu'il savait que maintenant qu'Arashi avait commencé, qu'il avait vu qu'elle était son point faible, il ne s'arrêterait pas.

« Arrête. Je vais tout te dire. D'abord, il y a Mello...il collabore avec Matt, le Cheshire du forum des Hackeurs. Mello a quelques problèmes internes, d'où les quelques cadavres que ta police a retrouvé en périphéries. Il y a des personnes qui se prétendent légitimes héritiers de la Mafia japonaise et ils tentent d'éliminer les alliés de ce connard un par un. Ensuite...je...ils ont recueilli un de vos shinigamis. Je ne sais pas son nom, mais c'est une fille. Arrête ça, lâche Elliana, je t'en prie ! Je dis tout ! », il reprit son souffle deux secondes. « La rébellion a beaucoup de problèmes internes, mais le forum des hackeurs est en quelque sorte le cœur de toute rébellion. Nous sommes anonymes, alors il nous permet de nous organiser. Tous n'y ont pas accès, seulement les surdoués en informatique ou les chefs. Les premiers pourraient faire sauter ce building s'ils en avaient envie, mais ils sont globalement pacifistes. Le clan de Near se cache en secret, même nous ne savons pas trop ce qu'il en est...je...Sinon...Je...Aranel. Aranel est une chef de clan. Les furies. Tu as capturé des filles à elle et elle est furieuse...C'est une de mes anciennes amantes et elle veut te tuer. Lady Illness...Lady Illness...je l'ai vu à quelques réunions, mais juste en tant que journaliste. Elle semblait avoir un lien très étrange avec Beyond Birthday. Je t'en prie...oui...Alpha...Je te dis des choses sur Alpha et tu la laisses partir. Vraiment ! »