Trois ans déjà!? [PV Hadès]

Que dire?

Que faire?

Je voulais approcher la police de Kira pour tenter de trouver par moi-même ce dernier et voilà que je suis dans les bas-fond, côté résistants à clapoter sur un ordinateur portable de fortune que j'essaie de booster par tout les moyens.
Si j'étais du côté plus légal, peut-être que j'en aurais même pas alors... puis les gens sont ici de leur propre gré, ils sont souriants, attentifs quand mon pied me lance une fois de plus.
Doctor n'est vraiment pas médecin, loin de là. Le bandage était mal serré (peut-être avait-il peur de faire mal en serrant, je l'ignore) et la plaie, bien que désinfectée aux premiers abords, c'est tout de même infectée part la suite, faute de produit dans l'heure qui avait suivi le bandage.

J'arrive enfin à accélérer les possibilités de chargement de logiciels sur l'ordinateur quand le garçon qui m'avait amené l'outil en question vint à côté de moi.
Il m'a demandé ce que je faisais. Je lui ai expliqué grosso modo et il repartit.
Puis, il revint avec deux ou trois types qui avaient des ordinateurs eux aussi.

Je crois que j'ai fait une bourde...peut-être pas énorme mais quand même...

Tiens donc, tout le monde me demande des réparations ou des installation de programmes facile d'utilisation. Je vais pas donner un cours d'informatique non plus tant que j'y suis! En plus, je ne suis vraiment pas douée pour expliquer quoi que ce soit...
Cependant, j'ai quelque peu changé d'avis quand le jeune garçon m'a dit qu'il m'offrirai le PC et les victuailles si je les aide. Soit...cela change quelque peu la donne.

Ce ne fut que deux heures plus tard que j'arrive à bout de leurs soucis et leurs problèmes. Ils ont vraiment que des ordinateurs à la ramasse ici! C'est inconcevable! Il va falloir que j'en touche un mot aux responsable si je ne veux pas être débordée ici!
Au moins, j'ai gagné un PC et à manger...c'est déjà ça.
Je crois que je vais devoir faire attention à ce que mes habiletés ne se sachent pas à travers toute la planque sinon je crois que je vais y passer la nuit.

-Hey! C'est toi l'informaticienne?

Shit... Voilà qu'une femme d'un âge mûr et à l'accent légèrement anglophone me demande de lui expliquer quelque chose concernant Windows 8. Tiens, je n'ai pas souvent eu l'occasion d'y jeter un oeil...

...

Une dizaine de minutes plus tard, je constate que quelqu'un attend derrière la dame, puis quelqu'un d'autre encore derrière, puis encore une autre.
Well...c'est bien la première fois que l'on fait la file pour moi... mais je ne suis ni scientifique réputée, ni autrice, c'est bien dommage.

Je demande à chaque fois à la personne ayant besoin de mon aide ce qu'il peut me proposer en échange. Je sais que ce n'est pas très sympathique mais je rappelle que je suis actuellement sans abri et que je possède moins de cent euros en liquide...

Le Docteur lui avait parlé d'une jeune fille blonde qu'il avait déjà rencontrée. Hadès avait beau avoir fouillé sa mémoire, il n'avait pas souvenir de cette étrange personne. Il rencontrait tellement de jeunes femmes, à vrai dire, pour des affaires ou pour d'autres que les identités de celles-ci devenaient de plus en plus floues dans son imaginaire. Hadès était un tombeur et il ne s'arrangeait pas, si l'on pouvait le dire. Le nombre de fille qu'il avait rencontrées, vues pour une seule et modeste soirée était assez astronomique. Si Arashi avait investi dans les pièges féminins, il l'aurait certainement capturé depuis longtemps...car oui, même si il doutait d'une certaine blonde à grosse poitrine, Hadès ne doutait pas qu'elle puisse seulement répondre à un ordre de mission.

Les bas-fonds étaient particulièrement agités, en ce jour de mars où le soleil avait décidé de faire des efforts. Même s'il ne se promenait pas vêtu normalement, comme il le faisait chez lui, Akira Darkwood avait un déguisement assez simple, sans masque de latex ou artifice de ce genre qui modifiait totalement les traits de son visage. Il était juste un japonais simple, avec quelques cernes, des cheveux mi-longs noirs – perruque vissée sur son crâne, c'était particulièrement insupportable car même plus courts, ses cheveux avaient toujours une passe considérable, et étaient très durs à cachés. Plusieurs fois, il avait même envisagé les couper.

Il y avait donc du monde. Hadès se baladait, comme à son habitude, pour profiter du beau temps...et il fallait l'avouer...aussi un peu pour mâter. Lorsque venu le beau temps, les tenus se rétrécissaient, et c'était toujours un moment assez agréable. Il vagabondait donc, rêveur, le long d'un chemin populaire lorsqu'il distingua, de loin, une file de gens faisant la queue. Le chef pacifiste ne tarda pas à deviner que quelqu'un réparait du matériel informatique, tout là-bas, étant donné les discussions qu'il pouvait entendre. Il fronça les sourcils et doubla les « clients », les dépassant tous d'un seul coup. Il n'avait que faire des plaintes...eux, ils n'avaient pas conscience que les réparateurs d'ordinateur devaient avoir une licence professionnelle et un magasin. Si la police de Kira, qui faisait souvent des patrouilles ici, trouvait un « hacker » en ces lieux, elle le prendrait et torturerait.

C'était une fille. Elle était blonde, assez mignonne. Sur le draguomètre de 1 à 10, elle serait monté vers les 7, les autres points lui étant enlevés car elle était vraiment jeune, et Hadès était certes dragueur, mais pas encore pédophile.

« Je représente quelqu'un. Il dit que vous devez partir. Il va y avoir une patrouille bientôt et vous n'aimerez pas vous trouver dans le coin. Les hackeurs sont recherchés morts ou vifs, à cause du ministre de la censure. »

On ne parlait jamais de la Résistance en évoquant son nom : les murs avaient des oreilles, les espions étaient partout. On parlait de « quelqu'un », une personne anonyme qui aurait aussi bien pu être lui, Hadès, qu'un autre. En tant que criminel de rang A, il n'avait intérêt à se trouver ici lorsque la patrouille se ramènerait...encore moins tout près d'une jeune informaticienne.

« Alors tu les lâches, tu me suis dans les rues : je les connais. Si tu vois des policiers, tu ne fais pas attention à moi et tu cours, ok ? »

Un sourire...
Très tické, comme un rictus mais satisfait et franc.
J'aime beaucoup les ordinateurs, c'est comme une passion pour moi. J'ai comme l'impression que, en dépit de l'affection que je n'ai jamais reçue de mes parents, je me noyais dans les ordinateurs.
Curieusement, il faut croire que je me m'éprends plus facilement de ce qui est froid. Les ordinateurs, ils sont froids mais je les réchauffe progressivement, parfois jusqu'à la surchauffe pendant un hack. J'adore cette sensation de stress constant, d'adrénaline montante. C'est comme si on vous expliquait ce que l'on ressentirait juste avant un saut en parachute synchronisé, un plongeon avec un triple salto arrière vrillé,... Quelque chose qui demande une concentration incroyable sans que l'on n'aie à en éprouver de la douleur.
C'est tellement étrange comme sensation. Je ne vais pas aller jusqu'à dire que c'est orgasmique mais c'en est pas si loin...du moins, dans mon idée.

C'est dans ma transe de reprogrammation d'ordinateur, une voix d'homme me sortit de mon état second. Je me tourne vers lui, presque outrée (non, je suis outrée! Vraiment outrée!) que l'on ose me perturbe dans mon travail. C'était un homme quelque peu pressé qui m'affirma venir au nom de ''quelqu'un''...c'est tout?

Au nom du Doctor? ... 45%.
Au nom de Darkwood? ... Si il a eu contact avec Doctor, 34%. Si non, 3%.
Au nom d'un parfait inconnu, ce qui reste, c'est à dire 18%.

On va donc prendre les deux majorités, Darkwood et Doctor. Il affirma que les hackers sont recherchés morts ou vifs dans le pays. Mais, officiellement, j'ai une licence en informatique, je suis donc dans l'exercice de mes fonctions...C'est une licence américaine, certes, mais je suppose qu'elle est valable ici...n'est-ce pas? Non? Well, I don't know anyway...

La personne me parlait de lâcher la file, de courir si les troupes arrivent. Mais qui diable a-t-il pu l'envoyer? De plus, je me souviens de ce timbre de voix, mais je ne sais plus où je l'ai déjà entendu. Peut-être serait-ce juste une personne que je me suis amusée à écouter pour patienter dans une file d'attente mais je pense que c'est plus que ça...quelle frustration...
Tiens, le fait de parler de courir me rappelle ce tremblement de terre que j'avais vécu avec monsieur Darkwood...''Madera oscura'', comme je l'avais nommé la dernière fois pour qu'il comprenne que j'avais deviné son nom.

-Soit...ai-je vraiment le choix?

Question rhétorique évidemment... Je rends l'ordinateur de la dame entre ses mains, à moitié codé en m'excusant platement. C'est tout autant une déception pour moi que pour elle mais il ne s'agit ici que d'un concours de circonstances. Je prends l'ordinateur offert par le jeune homme de tout à l'heure et le dépose dans un sac à dos que j'accroche bien à mon dos.
Je repousse mes lunettes sur le sommet de mon nez. Elles ont toujours tendance à redescendre quand je suis concentrée sur quelque chose. Pourtant, je ne me penche pas particulièrement en avant quand je travaille...mais bref.

Je me lève et la file, en râlant, se disperse. Je me rends compte à quel point les gens étaient nombreux à attendre leur tour. Je crois que j'en avais pour toute la journée si ce cher ''quelqu'un'' n'était pas intervenu. Je jette le sac à dos derrière mon épaule et m'aprêtte à le suivre quand je me souviens d'un douloureux détail...

-Cependant, j'aurais du mal à courir très vite mister...

Je pointe de l'index mon pied encore nu et avec un généreux bandage autour. Ce morceau de verre que je m'étais pris en plein milieu de la plante de pied il y a deux ou trois jours à peine m'a laissé une vilaine blessure et elle s'était infectée...manque de chance.

Elle avait mal compris ce qu'il lui demandait, elle, mignonne aux cheveux blonds. Pour le moment, il n'y avait pas de gardes, rien. La police n'était pas encore sur les lieux, alors courir tout de suite n'aurait fait qu'attiser la curiosité du public, et des caméras, posées un peu partout dans la ville, surtout à des endroits improbables. La sécurité semblait être le maître mot, ici où Kira était Roi. Elles étaient nombreuses et sournoises : pas seulement petites, discrètes, mais également invisibles et implantées dans les endroits les plus incongrus. Hadès lui-même savait que les criminels qui disaient éviter les caméras étaient des menteurs...lui-même, avec sa connaissance du terrain, il était constamment en train de devoir se déguiser pour ne pas être repéré.

Lorsqu'elle lui dit qu'elle avait un problème à la jambe, il hocha la tête. La foule venait de s'éparpiller dans toutes les directions, ce qui pourrait éventuellement leur laisser un peu de temps...une telle masse de personnes, il ne serait pas facile de passer à travers, et malgré ce qu'il lui avait dit, la Police ne cherchait pas en priorité les Hackers. Ils cherchaient les chefs de la résistance, ceux qui couraient depuis des années, comme lui, Matt et Near. Ils avaient malheureusement de plus en plus de pistes, comme témoignait ces portraits-robots de Matt, vus un peu partout aux quatre coins de la ville. Elle a un bandage à la jambe, plutôt au pied, et Hadès grimaça. Il avait quelques talents en pharmacie et tout ce qui s'en suivait, ayant lui-même été beaucoup blessé. Si ils réussissaient à trouver un endroit fiable pour s'arrêter, il pourrait voir l'étendue de la blessure. Pause. Il lui fit signe de s'arrêter, sortit son portable et le mit en réseau. Comme cela, il pouvait avoir accès à une carte de Tokyô.

Tranquillement, il avisa pour une de leurs caches qui se trouvait non loin d'ici. A priori, elle était vide, suite à un déménagement vers un autre endroit, mais elle restait sûre et il était sûr de trouver des produits désinfectants, un nécessaire à piqûre dans l'armoire à pharmacie.

« On ne va pas courir. Je ne pense pas qu'on ait été repérés ou ils seraient déjà là, depuis le temps...Non...à quelques mètres de là, il y a mon appartement. Si tu en as besoin, je pourrais voir pour te guérir, sinon...au moins, nous pourrons parler tranquillement. »

Il était calme comme il ne l'avait jamais été. C'était à croire que la potentielle arrivée de la police n'était pas un vrai souci, que cela n'avait pas lieu d'être. Hadès prit la main de la jeune fille, fit passer son bras par dessus son épaule de telle manière à ce qu'elle puisse marcher plus facilement. Lui-même avait été handicapé par un genou cassé pendant plus d'un mois, il savait à quel point les blessure aux jambes pouvaient être délicates. C'était juste à côté, à gauche, et puis à droite. Il emmenait donc cette fille là-bas avec de l'insouciance, presque...à croire que sa passion pour Fate le rendait un peu idiot, ces derniers temps.

« Nous y sommes. »

Comme d'habitude, c'était un code à six chiffres. Hadès ne les connaissait pas tous, bien sûr, mais son problème et un sms envoyé vite fait à un acolyte avait tôt fait de le renseigner. Ils savaient globalement tous où l'autre était pendant une période donnée, et cela était plus prudent. La porte s'ouvrit donc et ils purent voir un appartement plutôt potable, trois pièces, des restes de dessins d'enfants sur les murs. Leurs occupants étaient morts, comme tant d'autres, il y avait quelques semaines, mais ceci était déjà une cache.

« Ton pied... », il l'allongea sur le canapé. « Montre ton pied, je vais chercher des trucs. Ca a pas l'air d'être cassé, sinon, tu aurais plus de mal à marcher...mais une infection...probable. »

Il éloigna pour aller chercher le nécessaire.

« Au fait, appelle-moi Matt ! »

Darkwood...Doctor... lequel de ces deux personnes pourraient bien encore me vouloir quelque chose?
Dans tout les cas, il n'y a que 13% de chances qu'on me veuille du mal. C'est beaucoup selon moi mais peu pour un résistant ou un terroriste. Il faut dire que mon cas est à prendre avec des pincettes...des pincettes stérilisées de tout préjugés évidemment.

Les pro-kiras dont mister unknow parlait ne paraissaient pas arriver mais ils n'allaient probablement pas tarder, surtout si ce lieu en question est envahi par des civils résistants...bien qu'ils restent des civils, ils ne sont pas en accord avec cette nouvelle société qui tente de s'imposer par la force des choses, en plus de la peur.
La file qui demandait mes services s'éparpilla en maugréant ou en poussant un soupir désespéré. Il est vrai que cela doit être difficile de rester informé à l'heure actuelle sans ordinateur fonctionnant correctement mais il faudra faire sans pour ces pauvres gens. Je ne peux pas être partout...et ce à mon grand regret d'ailleurs.
Il regarda quelques secondes sur son téléphone portable avant d'ajuster le noeud papillon cette fois lavé proprement bien qu'il y aie encore une tache sombre, vestige de sa rencontre avec le doctor. Je le garderai précieusement, c'est certain. Bien que je ne le connaisse que très peu, je sais que peux lui faire confiance.

Quand il eu fini de consulter son téléphone, il avisa la taille du bandage qui enroulait mon pied avant de dire qu'il pourrait m'amener à son appartement pour m'aider à soigner tout cela. Je ne pus m'empêcher de légèrement rougir avant de tenter de faire en sorte que cela ne se perçoive pas. C'est assez indécent de proposer cela ainsi...mais je pense que je n'ai de toute façon pas le choix.

Je hochais la tête de haut en bas, malgré moi.
C'est donc ainsi que j'avançais avec mister qui me soutenais les épaules en direction de l'appartement en question.
Après plusieurs tournants, nous arrivions devant un digicode. Je ne regarde même pas le code mais j'ai pu deviner qu'il était à six chiffres vu le bruit crispé des ressorts métalliques des touches sur le clavier. Un clic distinct du déverrouillage d'une porte assez solide et nous étions à l'intérieur.
C'était sombre, triste. Quelques feuilles de papier ornent par endroits les murs...des dessins d'enfants.
Couchée dans le canapé, il me demanda de regarder à mon pied que je soulevais légèrement sans attendre.

-Well...je sais que ce n'est pas cassé, le doctor y a déjà jeté un coup d’œil mais...je pense que c'est infecté. Un morceau de verre assez conséquent avait transpercé ma chaussure il y a quelques jours quand je courrais.

Mais cette voix...je suis certaine de l'avoir entendue quelque part auparavant. Cela me frustre à un point! Il me demanda de le nommer Matt...

-D'accord...Moi c'est Kuroï Sparthina, avec un ''H'' entre le ''T'' et le ''I''. Mais la plupart de mes connaissances me nomment Yu.

Je me souviens que je m'étais présentée de la même façon à mister Darkood. Ce n'est pas que j'en suis nostalgique, loin de là. C'est juste que j'ai été fortement marquée par ce jour à cause du premier tremblement de terre auquel j'ai pu assister. La nature est tellement plus imposante que nous, petits humains, fourmis dans cette grande étendue qu'est la planète.
Je laisse ma tête retomber sur l'accoudoir du sofa. Mais qu'est-ce que je fabrique ici?
Je continue à fixer le plafond de là où je suis et commença à fredonner une musique qui me passait par la tête.



Je m'interromps quand il revint près de moi avec le nécessaire de soins. Je ne quitte pas le plafond des yeux et demande à Matt:

-Mister...vous connaîtriez un certain ''Sosuke Nougara''?

C'était sous ce nom que mister Darkwood s'était présenté à moi lors de notre première rencontre, je pense...mais même si il ne connait pas cette identité (surtout que c'était il y a trois ans), j'aurais au moins essayé...

Comme il s'y attendait, dans la salle de bain, il y avait au moins le nécessaire pour soigner. Une trousse de toilettes avec du désinfectant, mais aussi avec les outils des premiers soins : Akira Darkwood n'était pas docteur de profession, tout comme son ami, mais il avait suivi des formations, qu'il avait jugées plutôt nécessaire, surtout qu'il avait tendance à se blesser un peu trop souvent. Avec tout le sérieux du monde, il revint donc là où il avait laissé Yu, un sourire soulagé sur le visage. Il l'écouta avec précaution, afin d'être en mesure de mieux soigner sa blessure.

Sparthina avec un « h ». Son sourire s'élargit, comme si la phrase elle-même lui disait quelque chose. Avec un « h ». ça avait un petit air d'il y avait trois ans. Et puis qu'elle mentionne le « Docteur » comme cela...c'était certain, il la connaissait, même s'il avait dû la rencontrer sous une autre apparence, et elle connaissait les siens également. C'était donc une personne qui avait la confiance du docteur, et ce n'était donc pas la peine de prendre des précautions avec elle...Hadès avait suffisamment aveuglément confiance en son confrère pour parler de lui et envisager des plans. Sparthina avec un « h », voyons...et si...Kuroï, bien sûr ! Cela lui revint lorsqu'elle évoqua son pseudonyme de l'époque : bien qu'il ne l'utilisait plus, il avait eu des papiers à ce nom, et parvint à se souvenir de leur brève rencontre. Le tremblement de terre, le restaurant, la discussion, et même le fait qu'ensuite, il lui avait donné son adresse mail...professionnelle, celle qu'il n'avait pas consultée depuis au moins quelques années. Vous l'aurez compris, Hadès et l'informatique ne faisaient pas très bon ménage, et il avait dû laisser une instruction à Zen, quelque part sur un bureau, lui demandant d'aller jeter un coup d'œil dans la boîte de réception. Note perdue, enterrée dans du compost, mangée, égarée.

« Je vous connais...Oui, c'est bien moi, Sosouke...ça fait trois ans, n'est-ce pas ? Qu'avez-vous vécu, depuis ? Votre couleur de cheveux...ce n'était pas la même. »

Il avait délicatement pris son pied, enlevant doucement le bandage que le Docteur avait dû poser ici. Il devrait le sermonner, la prochaine fois qu'il le verrait : se faire passer pour un vrai docteur auprès de cette fille, ce n'était pas vraiment raisonnable, surtout qu'elle semblait ne pas savoir ce qu'il fallait faire en cas de blessure. L'état de la blessure, sous le bandage en témoigna : Hadès grimaça et plissa des yeux. Il enleva sa perruque, maintenant qu'il savait qu'elle connaissait son identité et s'attacha mieux les cheveux – sorte de désordre mal coupés, il n'avait que vaguement le temps, en ce moment, et se frottant les mains avec du produit désinfectant.

« Mhh...ça risque de piquer un peu. Après, on va pouvoir parler de choses sérieuses mais dans l'immédiat, je préférerai que tout ceci soit réglé. Si ça fait trop mal, tu me dis de ralentir...je te tutoie, ce sera plus pratique, ok ? »

Il avait pris une compresse au préalable imbibée dos et la posa doucement sur la blessure, nettoyant la zone qui n'avait pas bonne mine. Akira se força de ne pas regarder Yu dans les yeux, ne voulant pas voir sa douleur et désirant aller plus vite...ce n'était pas son genre, de faire durer la souffrance.

« Je suis désolé, ça va faire mal... »

Il avait un petit scalpel préalablement passé au feu et s'en servit pour rouvrir la peau, là où elle était rouge et infectée. Une autre compresse stérile nettoya le pus et toutes autres causes de l'infection, qu'il put voir en servir et lorsque ce fut assez propre, il soupira, en sueur...heureusement qu'il n'était pas un professionnel, car c'était quelque chose qu'il n'aurait pu faire tous les jours. Remit une dose de médicament désinfectant, attrapa la boîte de points adhésifs pour en sortir deux et les posa sur la plaie. Couvrit le tout avec un large pansement.

C'était fini, et Hadès souffla à nouveau. Tout son visage était en sueur et ses mains qui tenaient avec le pied de Yu tremblaient légèrement, comme s'il venait de faire un effort pour le moins conséquent.

« Enchanté...Moi, c'est Hadès...Ca va ? Je n'avais pas d'anesthésiant, je suis désolé, c'est fini, maintenant. Tu vas éviter de poser ce pied par terre, prendre des béquilles et si ça va pas mieux bientôt, tu vas à l'hôpital. C'est un territoire neutre, tu ne risques rien, là-bas. Il y a beaucoup de médecins de notre côté. »

Sosuke...je me disais bien qu'il y avait une chance que cette personne soit liée à mister Darkwood. Les chiffres ne mentent jamais, du moins, ils ne m'ont jamais induits en erreur...pour le moment. Mais j'avais encore omis une probabilité, celle que la personne qui me parle soit celle concernée. Là est encore preuve de mon manque d'imagination. Il faut dire que le Japon m'a toujours prévu bon nombre de situations délicates jusqu'ici...

Il fit une remarque sur la couleur de cheveux que j'avais changé. C'est vrai, j'avais encore ma couleur de cheveux initiale. Noir jais. C'est tellement commun comme couleur mais j'avoue qu'il m'a été difficile de m'en séparer...mais c'était par sécurité.

-En effet...disons que je me devais de prendre quelques précautions dans ma situation...

Surtout que la veille de notre rencontre, son frère avait voulu perquisitionner mon appartement et toutes mes recherches seraient tombées à l'eau. Quelle ironie alors que trois ans plus tard je détruit volontairement mes données...non sans en avoir envoyé une copie à Hadès...du moins l'adresse que mister Darkwood (le rebelle, j'allais pas non plus envoyer un mail à un ministre quand même!) m'avait donnée au moment de se quitter.

Puis, un doute m'assaillit quelque peu... et si Hadès avait lu le mail? Si c'était lui qui était au courant de ce que je suis réellement, ou plutôt ce que j'étais à ma naissance? Et si il s'avère que, connaissant mon statut de hackeuse, il me force à utiliser mes compétences à ses fins sinon je retournerais aux Etats-Unis, dans les laboratoires...non, il y a trop de paramètres aléatoires pour que je puisse calculer une telle probabilité. Il faut dire qu'elle serait faible...

Je n'eu pas tellement le temps de demander si il avait lu le mail qu'il m'annonça que nous parlerions de choses sérieuses ''plus tard''. Il est vrai que cette vilaine entaille n'est pas à laisser sur le côté.
Je ne fis même pas attention au fait qu'il était passé du vouvoiement au tutoiement...

''Je suis désolé, ça va faire mal'' dit-il...
Je serre les dents, je n'ai jamais aimé ressentir la douleur.
Je ne sais pas trop ce qu'il a fait mais j'ai bien cru que ma plante de pied allait finir au rayon charcuterie de l'épicerie la plus proche. Je porte mon pouce à mes lèvres avant de me mordre pour éviter de crier. Ce n'est pas si simple que cela en a l'air.
Il y a 21% de chances que des pro-kiras soient des les environs, c'est déjà beaucoup de trop. Je ne peux pas me permettre de le faire repérer aussi facilement. Surtout que je le suis encore redevable pour le soutient moral qu'il m'a apporté durant la secousse sismique.

-J'avoue...ça...pique...un peu...

Dit celle qui constate sur le coup que son pouce saigne à cause de ma morsure. Oh mais quelle cruche je peux faire des fois!

-What the?!

Je tends ma main gauche pour lui faire comprendre la bêtise que j'ai faite, gênée.

Et vous n'auriez pas un panse...

Mais quand il m'annonça que c'était LUI Hadès, j'ai laissé ma phrase en suspension. Je suis tellement rassurée! Mais en même temps, le sujet délicat va bientôt se poser. Autant y aller franchement... Il est franc avec moi, aucune raison que je ne le sois pas avec lui.

-Well...Enchantée, je suis Upsilon. Quand à mon pied, je présume qu'une semaine devrait suffire à rétablir mon pied...enfin, à 55% de chances.

Je replace ma mèche derrière mon oreille avant de reprendre.

-Je suppose que vous avez reçu mon mail et la vidéo il y a quelques jours, peu après l'inauguration qui avait quelque peu tourné au ridicule. Il faut dire que mon collègue est très doué...

Ça puait et c'était certainement le dernier endroit dans lequel Akira Darkwood avait envie de se trouver. Il s'empressa de jeter les bandages sales, tous autant qu'ils étaient et les cotons utilisés pour pouvoir désinfectés la plaie. Sitôt après avoir fini, il jeta un autre coup d’œil à la fille, avant de constater que son pouce, lui, était en sang...il n'avait pas fini un pansement qu'il y en avait déjà un autre à faire ! Le rebelle en aurait presque soupiré de dépit...ça devait faire mal. S'il avait eu une piqûre pour l'anesthésier, nul doute qu'il l'aurait fait : Hadès n'était pas un homme cruel. Alors, il lui désinfecta rapidement le pouce et y mit un pansement.

Il avait dit qu'il était Hadès, il l'avait fait. C'était normalement une information qu'il ne divulguait jamais, mais il avait déjà rencontré cette fille et était à peu près sûr de ce qu'elle valait. Par ailleurs, après diverses analyses, il en avait conclu qu'il ne risquait rien auprès d'elle. Au contraire, c'était plutôt elle qui courait un grave danger. Si ils le trouvaient, si ils les trouvaient ou la torturait, elle serait suspecté de détenir de grosses informations qui ne se trouvaient que dans son cerveau ou dans celui du Docteur, étant donné qu'il partageait tout avec son bras droit.

« Les pansements, tu les changes tous les jours, Upsilon. Je ne suis pas médecin, mais j'ai deux ou trois compétences, mais si ça te fait mal comme avant, jure-moi que tu iras à l'hôpital. Ok ? »

Il était très sérieux et il n'y avait l'ombre d'un sourire sur son visage. Il trouvait la santé de cette fille plus préoccupante que ce qu'elle lui disait...cette histoire de mail et de vidéo dont il ne connaissait rien. Il valait mieux lui dire. Lui dire qu'il n'y comprenait rien à l'informatique et que c'était sa faute. Que la fameuse adresse qu'il lui avait donné, il l'avait abandonné et oubliée depuis longtemps, bien qu'elle soit toujours en service. Il savait ce qu'il s'était passé lors de l'inauguration, par contre, et le fait même qu'elle en parle faisait de Matt (ou Cheshire, comme on l'appelait là-bas), son collègue. Son complice. Lui ne l'aimait pas trop. Il avait jugée inutile l'action de la fête foraine comme toutes celles qui étaient menées par Mello ou ses amis. Ils n'avaient pas besoin de capturer le ministre de la censure, ni de le ridiculiser.

« Vous avez aidé ce petit con de Cheshire à trouver ces images, alors ? Je n'ai pas reçu vos fichiers, l'adresse mail...je n'ai pas le temps de la consulter, et je crois même avoir oublié son mot de passe. Bref. Je n'ai pas aimé ce que vous avez fait lors de l'inauguration. La résistance n'a pas besoin de se foutre encore plus de ministres à dos, surtout que mon bras droit m'a dit que vous avez failli faire crever Suzaku. »

Fatigué, il s'assit sur le canapé. Il faisait tellement beau...quel dommage, de rester à l'intérieur, tout cela pour échapper à une police fantôme qui, si cela se trouvait, n'était même pas sur ses traces. Il désirait tout de même faire attention aux ombres qu'il laissait sur son passage. Arashi était plus que jamais sur le qui-vive, alors il devait faire le maximum attention possible : Hadès n'était pas sans savoir qu'il y avait dans les différents clans des taupes, voire des agents provisoires dont le seul but étaient de le localiser. C'était également pour cela qu'il se manifestait le moins possible au quartier général, maintenant qu'il était complètement guéri.

« Je suis sûr que vous êtes aussi douée que le chat de Cheshire, cela dit. Pour l'avoir rencontré plusieurs fois en vrai, cet individu est loin d'être aussi charmant et social que vous. Si je pouvais et qu'il n'était pas protégé par Mello, je l'empêcherai de participer aux réunions des chefs. »

C'était dit.

J'ai la science du vivant, je connais les risques des infections et autres inflammations. Il faut dire que je suis née pour avoir cette espérée ''science infuse'' que tout le monde convoiterai. Une génération de cyborgs ayant ladite science pour doubler les chercheurs russes et asiatiques. Imaginez seulement des petits génies de 20 ans pouvant effectuer le travail d'une personne ne sait en effectuer qu'après 45! Si ces petits génies grandissent dans leur élément, imaginez les possibilités!


Hadès me regardait presque froidement en cherchant à me faire promettre d'aller à l’hôpital. Je hoche la tête de haut en bas. Il est quand même fortement intimidant quand il s'y met.
Puis, quand j'avais énoncé le chat du net, il eu comme un rictus. Ce n'était pas du dégoût mais pas loin, je crois. Peut-être valait-il mieux ne pas l'énoncer... vu qu'il le traitait de con. Puis, il m'inclus dans la farce de la foire expo. Non mais, ce serait mal me connaître. J'y étais et je n'ai pas trouvé cela drôle...ce genre d'enfantillages ne m'a jamais fait rire il faut dire. Je suis loin d'avoir de l'humour de toute façon.
Mais quand il a dit que le ministre avait failli crever...

-Mais non enfin! Ce genre d'enfantillages ne m'attire guère. J'étais à cette inauguration et j'étais loin de rire à cet instant là. Je vous ai juste énoncé une donnée clé afin que vous puissiez situer dans le temps l'envoi du mail! Ne me réprimandez pas comme une enfant! Je suis majeure tout de même!

Puis, j'avoue que j'ai du mal à croire que exposer des images ridicule puisse attenter à la vie d'un être humain...le ridicule ne tue pas mais soit. Je déteste que l'on me reproche des faits. Ce que j'applique est à 95% mûrement médité et réfléchi.
Hadès a également croisé la route de mon collègue. Certes, il n'était pas très social au vu que la couleur de peau qu'il arborait et le ton froid qu'il prenait mais soit.

-Quand à mes compétences, j'ai déjà collaboré avec la police américaine. Mon pseudo officiel est Uspilon et j'ai été habituée à être nommée ainsi. Mais je vous prie de ne jamais utiliser ce nom. Disons que ma situation est assez compliquée...mais ce n'est pas en mal, je vous le promet!

Je ne vais pas y arriver...mais je dois lui dire. Le fait qu'il m'ai révélé son identité de résistant (de chef résistant qui plus est!) est preuve de confiance. Et si il ne connait pas ma vérité, ses décisions à mon égard risquent de changer... on prend facilement en pitié quelqu'un qui a reçu les foudres d'un destin peu enviable.

-Je suis poursuivie...par des médecins...

Je ne sais pas trop comment expliquer la chose. Je déteste parler de cela.

-Des neurologues...américains...

Je serre les poings. C'est pas si compliqué que cela à dire non? Je suis une expérience, je suis la f*cking expérience de mon égoïste de père...
Répète après moi: il y a des électrodes placées dans mon cerveau. Pour simplifier, elles accélèrent les capacités à mémoriser, à calculer et à déduire. Je suis la première américaine de ''nouvelle génération'' comme ils aimaient dire. Cependant, elles sont en train de dégager des molécules de métaux lourds dans mon organisme. Je commence à développer des troubles nerveux qui aboutiront donc à l'arrêt total de mes activités neurologiques...d'ici deux ans."

Allez! Répète! Tu n'es pas bête à ce point là tout de même!?
J'y arrive pas...j'en suis incapable. Il ne m'a jamais été donné de me confier à qui que ce soit...
C'est pas vrai. J'avais pris ma décision pourtant!

-Je...sorry...

Spoiler:

Enfin, Yu n'était pas chez les hackers. Hadès soupira de soulagement : c'était drôle comme la pensée que quelqu'un appartienne aux hackers pouvait le remplir de haine. Lui-même ne considérait pas vraiment ce sous-groupe comme un groupe de la résistance. Il trouvait qu'il y avait là-bas des fuites d'informations importantes et était persuadé que certains membres étaient clairement du côté de Kira. Yu l'apaisa. Il regarda de nouveau le pansement qu'il lui avait fait, et espéra que la jeune fille n'aurait pas l'idée de le refaire avec les mains sales. Il sourit à l'idée de devenir carrément trop papa poule.

Hadès était sans doute du genre à engueuler qui le méritait à propos de ce qu'il jugeait être bon ou mauvais. Il avait choisi de mépriser Mail Jeevas, alors que ses compétences auraient pu être, pour lui, un terrible avantage, et de combattre Mello. La vie au sein de la rébellion s'avérait délicat, surtout lorsque ses propres alliés menaçaient de le tuer (ou le méprisaient, au choix). Upsilon...à part une lettre grecque, cela ne lui disait rien du tout. Lorsqu'il l'avait rencontré, la toute première fois, il était loin de deviner que cette gamine pouvait être une crack en informatique...et lorsqu'il entendit la liste de compétences qu'elle lui fit là, Akira en resta bouche-bée. Police américaine...mais elle avait quel âge, cette gamine ? Il ne comprenait plus trop ce qu'il lui arrivait...Il connaissait cette histoire concernant les semi-shinigamis, mais là...là, c'était les Américains, qui étaient en cause. Auraient-ils touché au cerveau de cette inoffensive gamine ? Elle avait quasiment l'âge d'Elliana, peut-être une ou deux années de plus.

« Des médecins...Il y a eu des expériences, en Amérique ? Comment celles sur les semi-shinigamis, actuellement ? Mon dieu, le monde est horrible... »

Il était naïf, beaucoup trop naïf. Comme si le fait que des expériences soient menées sur d'autres êtres humains pouvaient être le fait de n'importe quel gouvernement et pas uniquement celui de Kira. De tout temps, il y avait eu torture et expérimentation...il se rappela soudainement que les pays de l'ancien monde, le monde d'avant Kira n'étaient pas mieux, avec leurs prisons pour des gens qui semblaient tout juste humains. Pour le moment, tout ce qu'il pouvait faire, c'était lui offrir asile ici. Il savait, au moins, que c'était un endroit un tant soit peu sûr, et que les anciens propriétaires ne risquaient pas d'y revenir. Cependant, elle devrait sortir pour faire les courses, subvenir à ses besoins. Hadès espérait qu'elle était suffisamment douée pour se créer de fausses identités.

« Ce que je pourrais faire, moi, de mon côté, c'est te laisser ici. Tu as vu, c'est assez grand. Tu as de la place pour bouger, mais tu vas devoir bidouiller des dossiers. Je n'ai pas de fric pour te payer à bouffer et te filer une carte bancaire. Tu vas devoir te débrouiller...l'électricité et l'eau de cet appartement marchent encore, mais je ne sais pas pour combien de temps...je te demanderai aussi de ne jamais ouvrir les volets, et de toujours te tenir si le qui-vive du départ. Sais-tu si ces hommes sont sur une piste ? Quand les as-tu vus la dernière fois ? »

Il n'empêchait que Hadès était régulièrement assez tordu. Il esquissa un sourire complètement malsain devant Yu, des idées très peu conventionnelles lui venant à l'esprit. L'adrénaline et la pression de la capture par des agents de police lui avaient mis le cerveau en ébullition. Ses pensées étaient tout sauf agréable, et voilà qu'il voyait Yu dans des positions qui n'avaient rien de naturel. D'un mouvement, il lui tint la cheville, venant lui mettre une certaine pression à ce nouveau. N'importe qui de censé aurait gémit, au moins. Lui le faisait négligemment comme si ce geste était naturel, en se penchant vers elle. Elle était mignonne, la petite américaine...Et il lui fallait reconnaître que ses cheveux le faisaient penser à Fate. Un sourire cruel naquit sur le coin de sa bouche et son autre main lui caressa la joue.

« Non. Il ne faut sans doute pas...Ce serait mal, n'est-ce pas ? Tu as déjà entendu parler de mon frère ? De ce qu'on raconte sur lui ? »

Il avait soupiré de soulagement. Le fait de ne pas être avec d'autres hacker's le rassurerait? Soit, il a probablement du avoir quelques différents avec eux par le passé, ce n'est pas mon problème.

Puis, il se demanda si j'ai été victime du même type d'expérience que celles des semi-shinigamis...mais qu'est-ce donc?

-Semi...shinigami? Shinagami...dieux...de la mort? Des demi-dieux? Comme dans les légendes? C'est impossible organiquement parlant! Je n'ai pas encore d'informations là-dessus mister, dites m'en plus!

Cette idée me retournerait presque l'estomac si je n'avais pas moi-même subi d'opération visant à modifier mes neurones. Mais maintenant, ma curiosité est en plein éveil. Voilà qu'elle m'avait conduite ici pour Kira, voilà que j'ai un aute objectif qui s'affiche dans ma tête, comme sur un écran d'ordinateur afficherai les quêtes d'un jeu vidéo. Rencontrer des êtres crées pour les idéaux d'autres êtres. Ils n'ont certes pas été modifiés comme je le suis mais j'ai un point en commun avec eux... nous sommes pareils mentalement parlant!

-Mais disons que je suis moins...organique que cela... Je suis une humaine de ''nouvelle génération''...la seule et dernière...mais je pense que c'est mieux ainsi.

Une ''cyborg'', une femme au cerveau robotisé, une fillette de 18 ans à la mémoire d'une femme de 40 ans... c'est dire tout ce que l'on pourrait dire sur moi.
Je regarde vers le plafond de nouveau, une petite araignée semblait me fixer de là où elle est. Que tout doit lui sembler calme dans sa courte vie...
Elle tisse sa toile entre elle et la lampe qui n'a plus l'air de fonctionner très fort. Ton nid douillet que tu ne quitteras pas à moins d'en être chassé.

D'une oreille distraite, j'écoute ce que dis Hadès-sama. Apparemment, je pourrais vivre ici un petit temps. Peut-être le temps que je me rétablisse...peut-être plus, je verrais.
Sans détourner le regard de cette petite chose qui fait des allers-retours entre son point initial et la lampe, je réponds à Hadès.

-Si il faut bidouiller, il n'y a pas de soucis. Je peux même bidouiller pour d'autres gens, je ne me fais jamais repérer de toute façon. C'est probablement pour cela que vous n'avez probablement jamais entendu parler de moi. Après tout, un bon hacker ne laisse jamais aucune trace...
Je me suis codée une nouvelle identité bien sûr, mais toujours au même nom...

Je sais que cela peut paraître stupide mais ces neurologues ne pensent pas que je garderais le même nom, ils ne se focaliseront que sur les critères physiques. J'ai toutes mes chances de rester invisible...le temps qu'il faudra...

-La dernière fois que j'ai vu ces neurologues?... Je dirais il y a 5 ans, le jour où je suis partie pour le Japon. Je les tenait au courant de mes ''formations'' à l'aide de mes ordinateurs. Je les ai tous détruis il y a un mois quand j'ai décidé de couper les ponts. Je ne suis plus qu'un fantôme pour eux qu'ils tenteront en vain de retrouver...

Cette petite araignée me ferait presque envie. Une vie simple, se contenter de survivre,... quoi de plus naturel?
Si seulement je n'avais pas été la maudite élue à naître dans le mauvais ventre, si seulement mon géniteur n'était pas un scientifique, si seulement j'avais eu un semblant d'enfance, si seulement je serais née stupide...
Je me déteste dans le fond, même si je prends soin de moi...instinct de survie peut-être.

-Mnh!?

Une pression soudaine sur ma cheville me fit détacher les yeux du plafond. Hadès-sama semblait avoir complètement changé de mentalité. Un oeil mauvais sur moi...cela me rappelle quelque chose...je crois, quelque chose que je voulais oublier. C'est peut-être pour cela que mon coeur s'emballe et que ma tête me hurle que le danger est devant moi.

-Mi...mister?

Mes oreilles sifflent...la-la boîte à éclairs, des souvenirs rejaillissent de mon subconscient...oh mon dieu non...

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C'était il y a dix ans, en plein hiver. Une petite fille se trouvait dans une pièce blanche comme la neige, le crâne chauve recouvert de pansements et d'un étrange cercle métallique à l'arrière de la tête.
Elle tient dans sa main une petite poupée qu'elle peigne à l'aide d'une brosse ronde.

Une fenêtre sur le côté peut lui dire qu'il va bientôt faire nuit. Son lit est dans le coin de la pièce, avec des draps épais et des électrodes l'attendent pur stimuler ses neurones pendant la nuit qui va arriver. Elle n'avait pas envie de dormir, elle voulait continuer à parler avec sa poupée, la seule chose à laquelle elle peut tout dire.

Puis, cet homme était entré. Celui qui devait la mettre au lit et la border tout en connectant les électrodes à faible tension. Il avait dit qu'il allait lui montrer quelque chose, quelque chose qu'elle ne vivrait jamais car elle n'est qu'une expérience qui ne trouvera jamais son prince charmant.
Un prince charmant, ça aime les jolies princesses au longs cheveux qui vivent dans des grands châteaux. Ils n'étaient pas dans un château et elle était loin d'être cette princesse attirante.

La poupée tomba au sol, la brosse aussi, l'enfant criait...elle avait mal.

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Une larme coulait sur ma joue, j'ai peur. Je ne veux pas que cela recommence. Je ne veux pas!
Les larmes continuent à couler, les unes après les autres.

-Je vous en supplie, ne me faites pas de mal...

Plus moyen de bouger, tétanisée par la peur et la souffrance surgie de mon inconscient.
Puis, instinct de survie. Je le pousse de toutes mes forces avant de me lever du canapé et de tenter de courir.
C'était sans compter sur mon pied endommagé. Je tombe lourdement au sol. Je me retrouve dans le coin de la pièce, en position fœtale. Je ne veux pas que ça recommence...pas que ça recommence...pitié...

-Ne me faites pas de mal...

Sa main retenait son poignet, immobilisait son corps lorsqu'il la revit comme cela qu'elle devait être, celle qu'elle était. Une petite fille de dix-sept ans, bien dans sa tête, pas franchement débile. Elle était comme Elliana, pire, elle avait le même âge et aurait pu être sa fille. Que faisait-il, lui ? Il voulait déchirer ses vêtements et s'allonger dans son corps ? Il était devenu horrible, pervers à ce point ? Le souffle de Hadès se faisait difficile et il la lâcha soudainement, elle qui semblait soudainement se souvenir d'un épisode de son passé. Akira Darkwood s'éloigna en silence de trois pas de ce petit corps, détournant son regard de Yu.

« Rien...rien, c'est rien. Je n'ai rien fait, oublie ce que tu as vu. Rien ne s'est passé ici. »

Yu allait continuer à vivre dans cet appartement, et, mieux, à se remettre de ses blessures. Lui allait s'éloigner d'ici le plus rapidement possible, en vitesse et sans jeter un regard en arrière. Hadès n'était pas le genre qui acceptait ses erreurs : il les voyait là, et tentait de s'en éloigner le plus rapidement possible. Il y avait eu Ishtar, et, même s'ils étaient restés en bons contacts, il y avait toujours quelques soirs où ils finissaient par se revoir. La haine de Mello à son sujet augmentait de jour en jour et Hadès savait bien qu'il finirait par un jour le tuer. Elle, c'était différent. Cette petite blonde avait une peau blanche et ses cheveux étaient de la couleur des épis de blé. Si elle avait eu un ou deux ans de plus, il...aurait sans doute continué, mais là, le visage d'Elliana Rokudo était trop présent pour qu'il fasse quoique ce soit.

Voulant penser à autre chose, les mains d'Hadès s'affairèrent à ranger matériel, pansements et mettre à la poubelle, nettoyer tout ce sang et ces bandages usagés. Il avait lui-même du mal à croire ce qu'il avait fait, alors croiser à nouveau son regard...non, c'était tout simplement impossible. Pendant un instant, d'ailleurs, il pensa se rendre à Arashi et lui demander de l'enfermer : ça ne pouvait plus continuer, surtout s'il était pris de pulsions malsaines comme celles-ci. D'accord elle était mignonne, mais imaginons que cela lui arrive alors qu'il était entouré de gens, voire même avec une nana encore plus jeune qu'elle ? Sans s'en apercevoir, l'homme avait commencé à tourner en rond autour de la table du salon, deux ou trois bandages toujours en main.

« Bon. Merde. Merde !!! »

Le cri venait du fond du cœur, et il balança le bandage à l'autre bout de la pièce.

« Toi. Toi, tu restes ici...si j'entends que tu t'es faite prendre par la police, je ne viendrais pas à ton secours. Et tu prends soin de ton bandage, faut pas être chtarbé non plus pour y arriver ! »

Il était en colère, Hadès, mais, encore une fois, moins contre Yu que contre lui-même. Il avait déjà tant de femmes, tant de copines potentielles qui attendaient sans doute ses courriers depuis longtemps. Il avait dragué des filles lors de soirées, les avaient fait boire pour les ramener chez lui, et ce n'était que maintenant qu'il s'apercevait de l'horreur de la chose. La respiration lui manquait, il fit un signe de la main à Yu comme si elle n'avait pas à se préoccuper de lui.

« Je dégage, je n'ai pas que ça à faire. Au pire, contacte mon bras-droit, Zen...je veux plus entendre parler de toi. Il ne s'est rien passé ! »

Il ouvrit la porte et respira un bon coup l'air une fois dehors.

Son regard se fixa sur le ciel et puis, enfin, il se remit à courir.

Tout est confus, tout. Je vois flou malgré mes lunettes et tout tourne, tourne...

Tout est confus, Hadès se recule et tourne en rond dans le salon. Tout tourne, tourne. C'est la roue de mon destin que j’apercevrai? Impossible, ce n'est qu'une image spirituelle et de superstition ridicule. J'ignore moi-même pourquoi je me demande cela.
Peut-être parce que je suis désespérée...la superstition est l'outil des désespérés. Oui, cela doit être cela.
Cette vision de mon passé m'a toute retournée...et tourne tourne les souvenirs... Ma vie est une expérience ratée. Heureusement, elle va bientôt prendre fin...heureusement, tout va s'arrêter de tourner un jour...

Tourne, tourne les flux électriques dans le cerveau...
Tourne, tourne le cycle de la vie...
Tourne, tourne la chance...
Tout tourne...

Hadès parlait, mais elle n'entendait pas...non, en fait, je n'écoute pas. J'ai comme l'impression de rester là, à m'observer à regarder dans le vide. Je suis la troisième personne, triste spectatrice. Je me vois...assommée par toute cette histoire, qui tourne, tourne comme un film dont la fin ne peut être que triste.

Puis, il ouvrit la porte et partit.
Je ne savais comment réagir...je n'ai plus de forces mais cette action m'arracha un murmure...

-Non...

Puis un cri...

-NON!

Puis une énergie nouvelle me parcourra, comme si ma propre vie était en danger. Je me lève, malgré cette douloureuse plante de pied et me mets à courir aussi...
Je cours...tout tourne. Je n'ai plus rien, juste cette curiosité qui m'a rongée jusqu'à ce que je n'aie plus rien d'autre...quelle idiote.
Je le vois, je crois... je le vois de loin mais il se rapproche car je mets toute mon énergie dans cette course. Je cours comme lors de notre première rencontre, lors de cette secousse sismique qui a fait trembler la capitale.

Ma vie en dépend peut-être vraiment...qui sait...

-ATTENDEZ!!!

Mais voilà qu'un simple détritus sur le milieu du chemin rencontra le pied sur lequel mon poids était posé. Je bascule en avant, m'appuyant de justesse sur mes coudes qui ont pu amortir ma chute. Mais je suis néanmoins au sol, le nez dans la poussière.
Je n'ai à nouveau plus de forces. Je ne sais même pas ce qui m'a pris de courir ainsi comme une dératée...
Mais je me mets à murmurer, comme si je pensais...il est surement déjà partit loin, mister Hadès...retourné dans l'enfer de la résistance...


-Je n'ai plus que lui, en vérité...et peut-être Doctor...mais à part cela, pourquoi je fais fuir tout le monde? Apporterais-je autant de malheurs que cela? Le destin à fait que ma nature humaine devait être modifiée, voire disparue par moments... De toute façon, je vais disparaître dans deux ans. Personne ne pleurera ma mort, ce n'est pas plus mal de toute façon...

Je me retourne face au ciel...à moins que l'on ne m'ai aidée mais je ne le pense pas...
Malgré mon désir de me relever pour retourner dans mon nouveau modeste logement, je me recroqueville en position fœtale. Je suis si insignifiante que peu m'importerai mon propre sort...tant que je puisse satisfaire cette foutue curiosité...elle me tuera peut-être avant le délai fatidique...ce serait une chance...