The Cat's eyes infiltration [Hadès]

Un nouveau raid. Une nouvelle mission...Eliminer Arashi Darkwood. Qui lui avait confié cette mission ? Elle même.Plus personne ne pouvait lui donner des ordres. Elle s'était débarrassé d'un poids énorme. Cela faisait des semaines qu'elle était en planque. Elle avait prise en otage une connaissance de Light Yagami. Maintenant, elle n'avait plus le blondinet sur le dos, et elle espérait ne plus tomber sur lui avant très longtemps. Ses furies elles mêmes lui avouaient être soulagées. En effet, au QG de Mello elles se sentaient oppressées, surveillées par des gorilles et malmenées par le blondinet qui enrageait de devoir passer par son intermédiaire pour leur donné des ordres.
Cependant elle craignait que celui ci tentait de la localiser. Peut être avait elle peur pour rien car elles n'avaient guère eut de soucis. Il faut dire qu'ils avaient une planque bien dissimulée, et même la police ne venait pas les embêter. Elle avait élaborer toute une suite de stratagèmes pour ne pas attirer l'attention.

*Je suis libre pour de bon*

Elle se répéter cette phrase sans relâche dans la voiture. Tant de choses avait changé. La mère d'Ariane, qu'elle avait fait venir lors de la libération des prostituées de son groupe, et la fin de sa condition misérable, était morte il y a quelque temps. Axelle lui avait alors ramener Deirdre, la fille d'Ariane, celle qu'elle à mise au monde il y a huit ans de cela. Huit ans déjà. Sa petite était une jolie perle, très vive d'esprit. Les filles s'étaient concertées et avaient décrété que Ishtar serait la plus apte à s'occuper d'elle. Pourquoi? Sans doute à cause du lien qui l'unissait à Ariane. Ariane Coleman était sa meilleure amie, sa femme, son amante, sa confidente. Elle était tout pour elle, et Kira avait osé mettre fin à ses jours. Chassant ses mauvais souvenirs, elle pensa à la petite. Toutes les furies lui avaient trouver un surnom. Elles l'appelaient toute « Maelys », car elles disaient que ça faisait nom de poupée, comme l'apparence de la petite. Celle ci boudait lorsqu'on la comparait à une poupée, mais il suffisait de la faire rire pour lui rendre le sourire. Cela lui faisait bizarre de voir cette demoiselle l'appeler « maman ».
Ishtar passa la main sur son front. Axelle conduisait la 206 noire. Elle n'était pas la plus récente des voitures, mais elle était puissante, quelque peu améliorée par la mécano du groupe. Et surtout elle était discrète, pas rutilante pour un sou. Tout un cortège qui se suivait à bonne distance (très grosse distance, pour ne pas attirer l'attention) se diriger vers le pavillon Darkwood. Ishtar avait décider de supprimer le Général Arashi Darkwood, par représailles, mais aussi par stratagème. Supprimer une tête pensante et un des militaires les plus influents du gouvernement allait fortement les handicaper, du moins assez longtemps pour enchainer sur d'autres raids. Elles se garèrent dans un lieu planqué, dans des brousailles non loin du pavillon. Elles comptaient sur la nuit sans lune pour dissimuler leurs véhicules

Allison avait suggérer à Ishtar de se déguiser. Elle avait raison après tout, Arashi connaissait sa tête, elle devait être fichée à présent. Alors elle à laisser le soin à celle ci de lui donner une nouvelle apparence. Elle s'est retrouvée recouverte de fond de teint plus clair, d'une perruque blonde en vrais cheveux pour plus de réalisme, et une paire de lentille grises. Elle avait vraiment une toute autre tête, plus européenne, et elle en devenait carrément méconnaissable.
Elles sortirent toutes discrètement de leurs voitures. Allison restait sur place, dans un petit camion garé bien plus loin ou était entreposé tout le matériel : caméra, radio, armes...Les filles étaient toutes reliées entre elle par des micros et portaient toutes des caméras. Aucun indice, aucune information ne devait leur réchapper. Elle était persuadé qu'il y avait une mine d'infos dans sa demeure. Allison restait avec Meghan, une autre furie, car il valait mieux qu'elles soient deux en cas de pépin.
Ishtar accompagnée de quelques filles s'élancèrent vers les premiers gardes. Elles usèrent de la ruse pour pouvoir attirer une bonne parties vers elle. Ishtar s'était recouverte, grâce à du maquillage, de bleus et d'ecchymose. Elle prit un air assomée, tandis que deux de ses amies la tenaient par le bras

"Ausecours! Venez m'aider! Un rebelle! Il m'a agressé!"

Quelques gardes virent à leur rencontre. Ils lui demandèrent ce qui s'était passé.

"Oh c'est terrible monsieur! J'avais rendez vous avec monsieur Darkwood, voyez vous, il m'a fait venir. L'on s'était rencontré en ville, il était si charmant...Il m'a dit de venir ce soir, voyez vous, et un petit groupe de rebelle m'a tabassé! Ils m'ont traité de tous les noms, c'était horrible!"

Simulant une faiblesse, elle toussa, regardant d'un air de biche malmenée le garde gêné. D'autres gardes vinrent. Les autres filles en profitèrent pour les frapper par derrière ceux qui étaient éloignés du groupe proche d'Ishtar.

L'homme roux avait rejoint les pro-Kiras depuis quelques jours. Les premiers n'avaient assurément pas été facile, surtout qu'il devait imiter un frère qu'il ne côtoyait plus depuis une dizaine d'années...il devait également s'assurer que Arashi en personne ne rentrerait pas pour lui foutre des bâtons dans les rues et enquêtait sur l'endroit où il avait été muté...ce n'était guère facile, apparemment, il s'agissait d'une mission, mais les personnes qu'il connaissait et qui étaient douée dans tout ce qui était ordinateur avait contribué à l'infiltration. À croire que l'uniforme suffisait à changer un homme, Hadès était maintenant considéré en ces lieux comme le général de Kira, un individu – son frère – qui n'hésitait pas à tuer et à torturer lorsque cela était nécessaire.

Tuer...torturer...accepterait-il en temps voulu ? Il avait parfois l'impression que ses collègues le regardaient d'un drôle d'oeil, et évitait soigneusement tout couloir qui pourrait lui faire croiser la voie de Fate Harlaown...il n'y tenait guère. La fille avait beau être mignonne, elle n'en restait pas moins celle qui l'avait dénoncé la dernière fois, et combien même elle ne s'attendrait certainement pas à le retrouver dans la peau de Arashi...il faudrait faire attention. En attendant, il se trouvait en ce moment dans la maison de Arashi, fouillant les tiroirs pour voir si celui-ci n'avait pas caché certains documents sur les laboratoires de Kira. Peine perdue, son frère devait être extrêmement prudent et les avoir caché quelque part...avec un cadenas, par exemple. D'ailleurs, puisqu'on en parlait, il redoutait aussi cela, le Hadès : que l'on s'aperçoive qu'il ne connaissait aucun code, n'avait pas son numéro de téléphone...même si pour cela, il pouvait toujours prétendre l'avoir perdu dans une rivière.

...Hadès se servit un de ces petits vins doux que Arashi se gardait pour se consommation personnelle. C'était un petit pinaud importé tout droit de France, trente ans d'âge, parfait. Il savourait maintenant ce moment de repos qu'il appréciait considérablement, après tout ce stress dans les bureaux des pro-Kiras. La résidence était sécurisée, des gardes étaient postés aux entrées, il y avait des caméras de surveillance : Arashi ne gardait rien au hasard, décidément, c'en était presque frustrant. Et, au cas où, il gardait bien sûr son éternel sabre à ses côtés.

C'est ainsi que, vêtu du peignoir qui trônait dans la salle de bain, Akira entendit un bruit qui ne lui était pas commun. Fronçant les sourcils, il se leva doucement, buvant rapidement le contenu du verre et enfilant vite fait un bas d'uniforme de Kira – en cas de combat, il n'est jamais agréable de se battre les roustignolles à l'air, sous le peignoir. Et...et s'il s'agissait d'Arashi en personne, que ferait-il ? Le rouquin pensa à cette hypothèse pendant quelques secondes environ avant de se rendre compte que jamais, jamais son frère n'aurait fait de bruit pour rentrer chez lui : il était le champion des embuscades machiavéliques. Alors voilà, Hadès en était sûr : quelqu'un était rentré ici, mais qui ?

Prenant son katana dans sa main droite, finissant d'enlever le peignoir pour passer un marcel mettant ses abdominaux en valeur, Hadès se glissa vers la source du bruit, les sourcils froncés et un air vraiment sérieux emprunt sur le visage. Quelles sortes de visites Arashi avait-il l'habitude de recevoir ? Un son lui parvint à nouveau aux oreilles et il entendit distinctement un corps chuter. Décidant d'appréhender l'ennemi, il se plaça derrière la porte et l'ouvrit et...

Surprise ! Jamais il ne se serait attendu à cela ! Des filles. Lui qui avait toujours un peu sous-estimé les femmes, dans le sens où la répartition des rôles et tout ce qu'il entendait par là, il préférait que ce soit les hommes qui fassent les besognes...des filles quoi ! Et d'après ce qu'il pouvait voir, elles avaient assommé les gardes...Et ne lui disaient rien du tout, malgré quelque chose qui lui évoquait des choses, dans les yeux meurtris de la blonde. Ne pas sourire, être Arashi.

« Vous apportez les pizzas ? »

Hadès dégaina, près à attaquer, menaçant comme pouvait l'être son propre frère.

Elles étaient dans de beaux draps. Ishtar n'avait pas prévu qu'Arashi débarque aussi vite. Réfléchissant à toute vitesse, elle décida de gagner du temps. Comment ? En restant dans sa ruse. Elle fit un signe discret à ses filles, qui signifiait la mise en place du plan B : focaliser toute l'attention sur une poignée, quitte a se prendre plus de coups, pour que la seconde partie du groupe puisse partir par derrière. Créer une cohue sur un élément permet de mieux maitriser l'ensemble. En même temps que pouvait elle faire ? Heureusement, une autre partie du groupe se trouvait plus loin et était joignable. D'un geste anodin, elle pressa la main d'une des jeunes femmes qui la soutenaient. Elle lança un regard sur la poignée la plus proche qui se rapprochèrent d'elle, formant un groupe uni. Puis elle analysa un court instant l'individu. C'était bizarre. Il ressemblait à Arashi, avait cette même expression de colère permanente, mais...Elle ressentait une énergie bizarre, une ambiance bizarre, et elle avait sans doute un étrange pressentiment. Haussant les épaules, elle décida de s'en tenir au plan B. Quelques filles avaient appuyer discrètement sur un bouton pour avertir les renforts, tandis que d'autres, formant un autre groupe, disparurent en un rien de temps.
Ishtar releva la tête, se détacha du groupe et prit une expression de rage, fixant Arashi droit dans les yeux

« Je viens venger notre sœur ! Notre mère à toutes ! Ishtar était celle qui nous avait guidé et libérée de notre condition atroche ! Maintenant elle est morte à cause de toi ! »

Pourquoi avait elle sortie ce jeu d'acteur. Ces mots étaient venues de manière très réelles et spontanée dans sa bouche. Elle semblait persuadée de son propre mensonge. Une jeune brune la regarda un instant, d'un air grave. Cela aurait put la trahir mais cet air était tellement troublé qu'il passait aisément pour de la tristesse, voir même un sentiment plus profond. Les Furies étaient restées figées pendant un instant puis elles s'élancèrent dans la même voix. Ishtar profitait de son déguisement pour semer le trouble.

« Elle a raison ! Vous allez payez ! Même si l'on doit donner notre vie ! »

Le petit groupe, enragée par l'idée même d'une mort éventuelle de leur chef, se lancèrent sur les gardes. Telles des enragées, elles n'avaient pas peur des balles (elles portaient toutes des protections, même si cela ne valait sans doute pas le matériel du FBI), et elles frappèrent violemment les hommes les plus proches d'elles. Ishtar, telle une lionne féroce, dévala l'espace qui la séparait d'Arashi, poussant sauvagement un garde sur son chemin et arriva devant celui qu'elle était venue tuer. Elle le défiait du regard, ne craignant pas son sabre, tellement l'adrénaline avait de l'emprise sur elle. A cet instant c'était comme si toutes les blessures du monde ne pourrait l'arrêter. Quitte à mourir à cet instant. Autour d'elle c'était un drôle de chaos. Les gardes étaient surpris de voir des femmes aussi féroces. Elle n'avait qu'une seule peur, perdre l'une d'entre elle. Elles étaient toutes chères à ses yeux, toutes importantes. Mais les filles savaient gérer. Même si elles se prendraient des coups et des balles, elles sauraient esquiver les coups les plus mortels, du moins c'était à espérer.
Elle lui faisait face, pendant une fraction de seconde, les muscles sous tension, les iris écarquillés, et cet éclat gris bleu qui reflétait son âme..

Derrière elle Marianne se mit en position. Elle avait mit au tapis deux gardes, et se tenait prête à bondir en cas de pépin. Pourquoi s'obstinaient elles à la protéger? Bon sang, pour elle, c'était tout l'inverse. Elle estimait que sans les Furies, elle ne serait pas grand chose. Soupirant intérieurement, elle se retenait de pousser Marianne plus loin, afin de la mettre à l'abri. De toute façon, celle qui devait éliminer Arashi, c'était bien elle.

En fait, il n'y avait pas grand chose à faire : juste attendre que la situation s'éclaircisse. Hadès s'était en effet rendu compte que la plupart des situations devenaient de plus en plus compliquées parce qu'il se refusait de prendre le temps de les comprendre. Là, il se retrouvait face à un groupe de femme, a priori des terroristes résistants. Les paroles de la blonde parvinrent à ses oreilles et provoquèrent, là, un choc qui put être visible de l'extérieur, même s'il s'efforçait à rendre ses émotions des plus impassibles...

« Ishtar... ? », murmura-t-il, comme s'il avait du mal à encaisser le coup, ce qui ne ressemblait absolument pas à Arashi. Tout d'un coup, la situation qui aurait pu se régler en les assommant toutes une par une s'obscurcit un peu plus, il ne sut plus du tout ce qu'il devait faire. Le visage de son amie, de son ancienne amante se superposait sur celui de l'une d'entre elles, si bien qu'il se demanda s'il n'hallucinait pas un peu. Hadès avait aimé Ishtar, ça, c'était un fait qui était certain. Il l'aimait aimé, et puis après, tout comme bon Hadès qu'il était, cela ne l'avait pas empêché d'aller voir ailleurs. Il était de ce genre d'hommes qui ne supportaient un quotidien répété, au fur et à mesure, la liaison charnelle qu'il menait avec Ishtar s'était transformée en grand attachement, puis en amitié. Ils se voyaient bien sûr quelques fois encore, mais depuis que celle-là était passée dans le camp de Mello, il avouait que ce dernier avait tout fait pour lui foutre des bâtons dans les roues.

Ishtar donc, s'imaginer Ishtar morte. Curieusement, il avait beaucoup de mal, sans doute parce qu'il se l'imaginait sortant de toutes les difficultés sans aucun souci, et surtout parce que c'était Ishtar qui, plus souvent que la normale, l'avait tiré de situations improbables dans lesquelles il s'était fourré : le coup de la puce dans le mollet, par exemple. Serrant son sabre avec amertume, il empêcha une quelconque larme d'apparaître, ses lèvres de frémir de nouveau ; son cœur lui faisait déjà suffisamment mal.

« Payer...payer pour quoi ? Ishtar ne va pas revivre, si vous me tuez...vous ne verrez plus jamais son sourire, ses bras, ses mains, ses yeux sombres. Et là, lorsque vous m'aurez tué, moi, la cause de sa mort, qu'allez-vous faire ? Vous serez perdues, sans rien, sans appui. Juste perdues. Rentrez chez vous et vous n'aurez pas d'ennuis, laissez les gardes tranquilles. »

Akira, ou plutôt Arashi se tenait toujours sur le seuil de la porte, dans une position qui aurait rendu fier de lui n'importe lequel de ses ancêtres samurais – si seulement ils l'étaient. Légèrement incliné, en garde, Hadès tenait le fourreau de sa main gauche, le manche de la droite, et en une milliseconde, si quelqu'un faisait un geste contre lui, il aurait dégainé et enchaîné des mouvements qu'il avait répété mille et une fois en compagnie de son grand-père.

« Si vous voulez lui faire honneur, laissez le fantôme d'Ishtar en paix, elle en aura besoin là où elle est. »

Akira Darkwood releva légèrement la tête pour regarder Aranel dans les yeux : dingue comme elle lui faisait penser à Ishtar...une lointaine cousine, peut-être. Il avait connaissait du passé de celle qu'il avait cru être indienne qu'il n'était pas très beau...mais qui était sa famille, avaient-ils vécus dans les mêmes conditions qu'elle ? La fille, là, pouvait-elle être sa sœur, sa cousine ? Quand est-ce que les hommes se mettraient enfin à réfléchir, au lieu de se lancer dans des actions débiles...son frère, Arashi, à quoi avait-il pensé en la violant ? Quel plaisir pouvait-il ressentir à forcer une femme...plus Hadès enquêtait sur son frère, plus il venait à le dégoûter.

« Votre nom ? »

Bordel. Ishtar se figea sur place. Elle était littéralement sous le choc. Elle n'avait pas Arashi en face d'elle...Non, il n'y avait quasiment aucun doute la dessus. Arashi n'aurait jamais réagit de la sorte. C'était impossible. Il n'y en avait qu'un pour avoir une telle réaction à l'annonce du décès d'Ishtar...Hadès. La jeune femme était en premier lieu perplexe. Elle se demandait ce qu'il faisait là, au domaine Darkwood. Puis elle se dit qu'il devait être en mission infiltration...

*Oui, ça doit être forcément ça.. *

Plissant ses prunelles d'azur, elle continuait de fixer Hadès, avec un pincement au cœur. Elle venait de faire croire à son ami qu'elle était morte, et cela l'attristait. Cependant, cette scène semblait être totalement surréaliste. Elle avait presque l'impression se de trouver dans un vieux film qu'elle avait visionner en France il y a longtemps. Il s'appelait « un chien andalou ». Ce film l'avait marqué pour son non sens proche de la nature même de l'humanité. Parfois, alors que l'espèce humaine se tuait à donner une signification à la trame de l'existence, l'absurde essence rejaillissait alors, donnait un sentiment étrange, celui de ne pas appartenir à ce monde. Ou peut être appartenait elle à ce monde justement, car même elle, elle était absurde.
Glissant nonchalamment sa main sur sa tempe, elle avança d'un pas. Elle devait faire comprendre à Hadès qu'elle était Ishtar sans dévoiler leurs couvertures. Elle devait rester dans son personnage.

« Son honneur peut être laver ! »

Se rapprochant encore, se voulant menaçante, elle fit un geste discret de la main à Marianne, lui donnant l'ordre de reculer. Elle devait dire quelque chose d'autre, d'assez percutant, sans en faire trop, mais assez subtil pour qu'il comprenne a qu'il il avait a faire. Lorsqu'il lui demanda son nom, elle se dit qu'elle pouvait utiliser cette question à son avantage.

« Mon nom ! Le même que celui que vous avez souillez ! Le même que vous avez détruit à jamais ! Je suis Ishtar ! Nous toutes sommes Ishtar, elle était notre famille ! »

Elle trouvait qu'elle en faisait un peu trop, mais cela pouvait coller à un personnage, après tout. Il y avait assez de tarés dans la rébellion pour que son speech paraisse naturel. Elle espérait que celui ci pourrait comprendre. En même temps, elle n'en n'était pas sur. Il lui fallait peut être quelque chose que seul lui pouvait connaître. Un détail, quelque chose. Elle eut une idée. Elle se rapprocha de lui, l'air enragé. Elle essaya de faire naître à ses yeux des larmes...Elle se mit à repenser à son passé, à ses parents, à sa vie d'avant. Plus elle réfléchissait et plus elle avançait d'un air décidé et rageur. Les larmes commencèrent à venir et coulèrent sur sa joue.

« Tu l'as tué !! Monstre ! »

Sentant qu'il y avait assez de larmes nécessaire pour lubrifier sa lentille, elle fit mine de céder aux émotions pour plonger sa tête entre ses mains. Puis elle releva son visage, rougit par les larmes. Seulement elle avait retirer une lentille, exposant un œil d'un bleu lagon. Elle le fixa pendant quelques minutes, afin qu'il se rende compte de qui elle était vraiment. Puis elle passa une main près de ses yeux, et replaça discrètement sa lentille, feignant de vouloir essuyer une larmes.

« Les Filles ! Je refuse que vous sacrifiez comme Ishtar l'avait fait ! Je m'occupe personnellement de lui, dans un combat loyal, sans que vous ou ces gardes n'interviennent !! »

Les filles la regardèrent, stupéfaites et choquées. Elles allaient protester mais Ishtar insista.

« C'est un ordre ! »

Les furies,décontenancées, obéir à leur chef et reculèrent, commençant à s'éloigner. Elle allait devoir avertir Axelle afin qu'elles soient toutes mises au courant de la situation. Pour l'heure, devant les gardes, elle devait jouer son rôle de vengeresse suicidaire.

« Toi contre moi, à l'intérieur ! A la loyal ! »

Bien-sur, elle insinuait à Hadès de la faire rentrer, afin de pouvoir communiquer, sans les gardes. Qui plus est l'entrée était juste derrière lui. Au cas ou il n'aurait toujours pas comprit qui elle était...Mais elle pensait que l'astuce de la lentille lui aurait permit de comprendre. Elle vit les filles se retirer avec beaucoup d'incompréhension. Au final cette scène était un vaste bordel...En même temps elle n'avait pas eu vent des actes récents d'Hadès, vu qu'elle s'était exilée avec ses amies...

Avait-elle donc deviné qui il était, cette fille ? Hadès était trop, beaucoup trop effondré pour réellement parvenir à lire dans ses yeux. Tout ce dont il avait l'impression, c'était que des évènements de plus en plus compliqués, de plus en plus bizarres se liaient devant ses yeux comme si il ne parvenait plus à attacher les différentes choses se déroulant devant ses yeux...il fallait dire que c'était complètement irréaliste : soudainement, la plus blonde d'entre elles s'était mise à gueuler qu'elle était Ishtar, qu'elles étaient toutes Ishtar, à le traiter de monstre, lui, un monstre, des larmes lui coulant le long des joues. C'était dur, mine de rien, même si Akira aurait dû jouer le rôle qui était le sien, c'était là qu'il avait le plus de mal : il ne comprenait plus, tout cela avait tellement peu de sens, il ne savait pas ce que voulait ces folles, à part le tuer et faire du mal à ses gardes du corps.

Lui, Hadès, il ne cessait de fixer la blonde qui avait dit être Ishtar. Évidemment, elle lui rappelait, mais en ce moment, on lui avait dit que son amie était morte et les traits d'Ishtar commençait à éthériser dans sa mémoire...il n'y avait donc rien d'étonnant à ce que cette rebelle la lui rappelle. La situation évolua lorsque Aranel enleva son visage de ses mains et lui montra son œil bien plus bleu que la normale avant de...elle était près, la fille. Il put donc voir son œil bleu, exactement comme le Sien, aussi vivant et magnifique. Après, elle remit sa lentille, c'était comme si le temps s'était arrêté pour qu'il puisse voir ce détail. Hadès, lui, était stupéfié. Il ne bougeait pas, n'ouvrait pas la bouche, avait même peine à penser pour se demander ce que signifier tout cela.

De même lorsque Aranel ordonna aux autres de ne pas se mêler au combat, Hadès resta à sa place sans dire mot. Il ne comprenait toujours pas, le coup de la lentille, tout ça. Ça s'était déroulé trop vite, de manière presque irréelle et il avait déjà « accepté » le fait qu'Ishtar soit morte. Pour lui, il s'agissait plutôt de la confirmation sur le fait que Aranel était la sœur ou du moins de sa famille...mais le fait qu'elle lui montre, là, tout de suite, ça voulait dire qu'elle l'avait percé à jour et qu'ils allaient devoir discuter.

« Très bien. Allons à l'intérieur. De toute façon, j'ai beaucoup plus coriace, ce n'est pas une misérable femmelette qui m'aura. »

Hadès se releva, faisant toujours face à la belle, entrant prudemment dans la maison. Il pouvait craindre de cette fille – après tout, il pensait toujours ne pas la connaître et si cela se trouvait même, l'acte de montrer l’œil bleu était un passe entre Arashi et elle ! Il était beaucoup trop déboussolé et ne pouvait se permettre de perdre autant la face devant elle. Il recula jusqu'au salon. Une fois arrivé là, il vit tout le petit matos qu'il avait laissé, que ce soit le peignoir pour s'habiller en vitesse ou le thé qui devait être froid, maintenant. Arashi vivait dans un de ces luxes, il comprenait maintenant à quel point être haut fonctionnaire de la Sphère Divine était avantageux et payait bien.

« Alors, tu es contente ? Qui es-tu, à la fin ? Sa sœur, quelqu'un de sa famille ? Je ne comprends plus rien...est-ce seulement vrai...Ishtar est morte...et...tu sais...si tu lui avais vraiment dit ça, il t'aurait tué, pauvre folle. Il ne sait même pas qu'elle s'appelle Ishtar même si je lui ai dit une fois ! »

Il s'assied sur le siège, faisant signe à la fille de faire pareil....à moins qu'elle ne souhaitât se battre : en tout cas, les rideaux, eux, étaient tirés, il avait pris soin de fermer la porte à clé. Ils pouvaient donc discuter tranquille.

« Alors, tu es contente ? Qui es-tu, à la fin ? Sa sœur, quelqu'un de sa famille ? Je ne comprends plus rien...est-ce seulement vrai...Ishtar est morte...et...tu sais...si tu lui avais vraiment dit ça, il t'aurait tué, pauvre folle. Il ne sait même pas qu'elle s'appelle Ishtar même si je lui ai dit une fois ! »

« Mais bon sang, c'est moi ! »

Ishtar retira d'un geste vif sa perruque. Ses cheveux noirs étaient attachés en un chignon serré. Observant l'air perdu de Hadès, elle se demanda si elle n'était pas allé trop loin. Cependant elle avait dit ça en pensant être en face d'Arashi. Et face à lui, elle aurait réagit bien plus violemment. Il faut dire que dès le départ elle avait un drôle de pressentiment. Elle s'élança vers lui et le prit dans ses bras, afin de l'apaiser de tous ces flots d'émotions dont il avait été victime. Elle sentit une drôle de sensation. Elle avait l'impression que le simple fait de disparaître pendant quelques temps l'avait réellement rendue morte. Elle se sentait différente et transfigurée. Elle avait réellement l'idée de faire courir le bruit de sa mort. Cela lui permettrait d'être tranquille, et de ne pas avoir la police à ses trousses, ou quelqu'un d'autre, comme le blond. Elle plissa son regard à cette pensée, tout en reculant légèrement pour regarder Hadès dans ses yeux.

« Je suis désolé de t'avoir fait croire ça, mais je croyais être en face de...tu sais quoi »

Elle reprit son souffle et regarda sa perruque blonde. Allison était vraiment douée en maquillage. Elle arrivait à changer la tête de n'importe qui en un rien de temps. Et ses perruques étaient vraiment réalistes. Elle se demandait ou est ce qu'elle pouvait bien se fournir. Seulement la jeune femme refusait de donner ses sources. Elle en venait presque à croire qu'elle récupérait les cheveux des furies sur les brosses pour faire ses perruques elle même. Si ça se trouve, ça perruque blonde était un mélange des cheveux de Marianne et d'Axelle. Frissonnant à cette idée farfelue, elle posa sa perruque et s’assit, laissant retomber la pression. Elle se mit à réfléchir à vive allure. Pour elle, si Hadès était infiltré, il pourrait être une source indéniable d'informations. Elle qui cherchait un contact dans les bas fonds qui pourrait l'aider à soulever le peuple, peut être qu'il pourrait trouver dans ses dossiers un noms ou deux de malfrats assez riches qui feraient tourner en bourrique les pro kira, tout en restant discret vis à vis de la rébellion. Qui sait, tout est possible.

« Écoute, notre situation à tous les deux est risquée. Je ne suis plus avec le blond et toi dans des fonctions différentes que d'habitude. Mais l'on peut faire avancer les choses... »

Dire le simple mot « le blond » la fit frissonner et tourner de l’œil. Elle secoua légèrement la tête, étant envahie par un flot de souvenir à la fois agréables et perturbant. Mello, elle l'avait en tête depuis des jours, et elle se haïssait de ne pouvoir contrôler son mental pour l'effacer de sa mémoire. S'enfonçant dans le canapé, elle observa la pièce. Arashi vivait vraiment dans le luxe. Cette observation lui arracha un sourire cynique. Elle reprit la parole, parlant depuis le début d'une voix plus grave qu'a son accoutumée, et assez basse pour pas qu'on ne les entende.

« Tu pourrais avoir des informations pour moi ? J'ai besoin de prendre contact avec des indépendants, tu sais comment ils sont, ils se planquent, même aux yeux de nos "compatriotes" »

Levant sa tête vers le plafond, elle analysa la pièce en profondeur. Elle espérait qu'il n'y avait pas de caméra. Au pire Hadès pourrait supprimer les vidéos compromettantes, mais elle préférait ne pas être filmer.

« Cette pièce est sous vidéo surveillance ? »

Elle eut presque envie de remettre sa perruque. Elle avait apprit, en tant que rebelle (du camps de Mello de surcroît) à se méfier de tout. Baissant son visage, elle prit la perruque entre ses doigts, analysant la texture réaliste de l'objet. Et si c'était les cheveux d'Axelle ? Elle eut presque envie de rire à cette pensée.

C'était elle ! Son cœur ne fit qu'un tour, il ne put s'empêcher sur elle pour toucher ses joues, attester la réalité de son corps, un peu inquiet, et puis aussi tellement soulagé. Elle était vivante, mieux, elle se tenait maintenant là, devant lui, totalement elle-même. Les cheveux blonds ne s'étaient arrivés être qu'une diversion, une perruque et maintenant, elle lui apparaissait totalement elle-même. Ishtar. Il sourit tristement pendant deux secondes, pensant à tout ce qu'ils avaient pu vivre ensemble. S'il n'y avait pas eu Mello et sa légère tendance à aller vers tout ce qui avait des seins, Hadès aurait sûrement été avec elle, pour le meilleur et pour le pire. Oh, il ne fallait pas le juger par sa tendance à tromper tout le monde...Akira était un bon gars, au fond, il n'y pensait pas mal.

Donc comme ça, elle n'était plus avec Mello...il pouvait se souvenir des crises que celui-ci lui faisait souvent, et se dit qu'à l'heure actuel, il ne devait pas être bon de trop énerver le blondin au risque d'y perdre quelques doigts. Hadès souffla, se frotta les cheveux pour retourner s'asseoir dans le fauteuil si confortable. C'était un tel soulagement de savoir qu'Ishtar était encore en vie, alors il se sentait comme sur un petit nuage. Il l'écouta tranquillement poser ses questions, réfléchi deux ou trois secondes à ce qu'il pourrait répondre au sujet des indépendants : il ne savait pas si c'était très bien, révéler à Ish' tout ce qu'il se tramait et cette affaire de semi-shinigamis. Peut-être qu'avec sa verve habituelle, la demoiselle risquerait de se fourrer dans le pétrin et, par sa faute, perdrait une nouvelle fois, et ce serait la bonne, la vie. Non, il ne parlerait pas des semis-shinigamis, son infiltration dans le milieu pouvait tout simplement se traduire par une simple recherche d'informations.

« Aucune caméra...du moins d'après ce que j'en sais. Je ne crois pas qu'il foutait des caméras dans sa propre maison, et si tu désires le savoir, je ne sais pas où il est non plus...Je crois qu'il était parti en mission, mais nous ne sommes pas arrivés à savoir où et pourquoi il ne rentrait pas. Peut-être est-il mort ? »

La dernière question resta en suspens, et Hadès baissa la tête, imaginant le triste cadavre de son frère, quelque part dans des égouts, sa peau blanchie par la mort et des balles lui ayant troué le corps. C'était triste. Il avait passé son enfance avec Arashi et même si celui-ci l'avait torturé, soumis à la question, il ne pouvait pas s'empêcher de se dire que c'était grâce à lui qu'il était encore en vie...et oui, sans Arashi, les pro-Kiras connaîtraient déjà son véritable nom, et lors de leur dernière rencontre à l'hôpital, il n'avait rien fait de menaçant à son égard, non ?

« Par contre, je t'avoue que je ne connais rien au sujet des indépendants...j'ai l'impression que la Police de Kira y va à la façon bataille navale, et...je n'ai ou plutôt je ne réussis à trouver aucune information sur les taupes. Plutôt problématique, surtout que régulièrement, il y a des informations qui seraient impossible à trouver sans une personne de l'intérieur...sur mon camp, sur le tien, aussi celui de Mello. »

Il se demandait comment le vivait les personnes qui intégraient leurs camps, se faisaient des amis parmi les rebelles...car lui, il faisait attention aux relations qu'avaient les différents membres entre eux. C'était important, très important, et dès qu'il voyait une personne un peu trop solitaire, il faisait enquêter sur elle, et, au besoin, la virait du groupe : ils n'avaient pas besoin de risquer plus de vies.

« Indépendant...il y a toujours Machiavel, mais il me hait au point qu'il serait capable de me tuer...il y avait deux ou trois groupes, par ci par là...mais ceux que je connais ont tous été par les pro-Kiras... »

Ishtar plissa son regard et se mit à réfléchir à vive allure. Elle aurait espérer plus d'informations et au final elle n'avançait pas des masses. Soupirant, elle s'enfonça dans le canapé moelleux. C'était qu'Arashi savait choisir son mobilier : le canapé était en cuir tanné, d'une grande qualité. Elle aurait bien envie de lui piquer des trucs, rien que pour assouvir au compte goutte sa vengeance. Plongeant sa main dans sa chevelure corbeau, elle esquissa un sourire carnassier. Elle jeta un rapide coup d’œil dans le salon. Que pouvait elle embarquer ? Elle repéra une petite bibliothèque. Levant ses courbes avec finesse, elle se dirigea vers le meuble et jeta un coup d’œil aux ouvrages. Certains pouvaient peut être l'intéresser.

« Si tu as des informations, tu pourras me les faire passer ? Ah et, je peux prendre des trucs ? »

Elle sortit l'édition complète des plus grandes œuvres de Jules Verne. Elle adorait cet écrivain, qui l'avait fait rêver toute petite avec son Nautilus et son Voyage au centre de la Terre. Elle sortit également une édition de luxe de Rimbaud, Charles Baudelaire...Bref, elle avait bien l'intention de se servir. Elle n'était pas d'un naturel voleur, mais pour enquiquiner Arashi, elle était prête à tout, tout en se faisant plaisir, évidemment. Tout en posant les livres sur la table basse, elle s'accroupit sur un coussin de sol et ouvre un des livres de Jules Vernes.

« Machiavel en a contre toi tu m'as dit ? Mais contre nous, il n'a aucun grief particulier n'est ce pas ? Il me semble d'ailleurs que ses hommes nous avaient aidés lors de la tentative d'enlèvement de Sayu. »

Tournant les livres avec précaution, elle admirait la qualité du livre qui était exemplaire. Il était imprimé sur papier de soie, et la tranche était dorée à l'or fin. La couverture était délicatement ouvragée de fils d'or. Vraiment, elle se demandait combien il avait dut payer cette petite merveille. Ou alors, peut être était ce un cadeau, comme on en fait souvent au Japon. Tout en analysant le livre elle se remémora les événements de la tentative d'enlèvement de Sayu. Elle se souvenait de ce type japonais, aux cheveux longs noirs, qui avait été le seul élément intéressant et dynamique pour le coup, vu que les autres avaient obéis aveuglement aux directives de Mello qui leur ordonnaient de ne pas bouger. Si tous les hommes de Machiavel avait sa trempe, cela devenait intéressant pour elle de le contacter.

« Et que s'est il passé pour qu'il te haïsse de la sorte ? »

Son air était totalement neutre, et ne l'accusait de rien. Elle avait le nez fourré dans ses bouquins et elle parlait à Hadès d'un air à moitié absorbé, tout en restant à l'écoute et pouvant répondre à tout instant. Elle parcourait cette fois l'oeuvre de Baudelaire. Ces éditions coûtaient un bras, et elle avait toujours rêver d'en posséder un, un jour. Si la jeune femme n'avait pas le niveau d'intelligence de Mello ou Matt, elle avait un goût prononcé pour la littérature. Elle aimait lire, se plonger dans une bonne fiction, afin d'oublier les horreurs de la dictature. Voir des ouvrages censurés voir même détruits par Kira la révoltait au plus haut point. A côté de cela, la jeune femme se révélée peut attirée par les sciences ou les mathématiques.
Levant enfin sa tête de son livre, elle esquissa un sourire taquin. Elle se leva et prit le livre de Rimbaud et vint s’asseoir auprès d'Hadès.

« Et c'est quand même étonnant qu'il possède un ouvrage de Rimbaud...Rebelle comme il était, ce poète... »

S'enfonçant d'avantage dans le fauteuil, elle se remit à réfléchir. Il allait falloir la jouer fine. Déjà, elle devait mettre son QG au courant, qu'au cas où l'une d'entre elles croisent Hadès se faisant passer pour Arashi, qu'elle tente pas de l'écorcher vif. Ensuite elle allait essayer d'entretenir un échange fréquent, pour avoir le plus d'informations possible, d'une part, et pour veiller sur lui, d'autre part. Et puis elle allait devoir sortir d'ici un moment ou un autre. Elle n'allait pas ressortir comme ça, tranquillement, avec ses livres et autres babioles sous le bras.

« Et est ce qu'il y a une sortie de secours ? Non parce que je ne vais pas vivre ici éternellement tu sais »

Redressant son buste et prenant un air sérieux, elle chercha dans la salle de quoi embarquer ses livres de manière pratique. Elle eut l'envie soudaine d'aller fouiller la maison, de trouver d'autres trucs à lui piquer. Elle espérait qu'Hadès allait être conciliant et la laisser faire. Et elle n'allait pas tout prendre non plus, sinon pour fuir, cela allait être compliqué. Elle prit son portable et se mit à rédiger un long sms explicatif à Axelle. Elle lui demanda également de se tenir prête à passer la prendre avec une voiture. Celle ci lui répondit qu'elle avait eut une peur bleue et qu'elle était soulagée d'apprendre que tout allait « bien ». Maintenant, il fallait voir comment elle allait pouvoir rentrer chez elle sans griller la couverture de son ami.

Spoiler:

Akira Darkwood tourna le dos à Ishtar pour aller fouiller dans le placard à alcool de son frère...il devait sûrement avoir un petit saké qui traînait par là, il était persuadé d'en avoir vu un par là. Le rouquin avait vraiment été surpris de voir qu'Ishtar débarquait par là et pour sa sortie, il allait devoir faire le malin...probablement ne pas lui faire honneur devant les gardes et crier qu'elle n'était qu'une chienne en chaleur qui avait envie de lui. Il soupira : pourquoi devait-il en arriver là ?

« Il faudrait que tu dises à tes copines de partir, je ne sais pas si les gardes sont très fréquentables...et toi seule présente ici, ça peut facilement passer, Arashi est réputé pour être un tombeur... »

Il se retourna, conscient qu'il venait de faire une gaffe, puisqu'Ishtar n'était autre qu'une de ses victimes...Merde alors. Il ferma deux secondes les yeux afin de se débarrasser de l'image de sa chère amie en sang devant ses yeux, refusant son aide et lui criant pourquoi. Entre deux, il sortit enfin la bouteille de saké du placard, remplit les deux verres et se rapprocha d'elle.

Il y avait toujours eu entre Ishtar et lui une sorte d'attirance bizarre. Oh, non, il ne l'aimait pas, non plus. Ce n'était pas tellement le truc d'Hadès, l'amour. Des attirances passagères, pourquoi pas, mais de l'amour, ça non ! Des moments comme celui-ci, il avait envie de l'entourer de ses bras pour la rassurer. Il savait qu'il y avait Mello, mais cela ne les avait pas empêché de se voir quelques soirs de temps en temps. Après tout, même s'il savait qu'il y avait eu quelque chose, le blondin ne pouvait rien contre lui. Hadès écouta donc calmement ce que la fausse Aranel dit sur les splendides éditions de la Pleiade présentes dans la bibliothèque d'Arashi. Il secoua la tête, la prit dans ses bras par derrière, la serra comme on sert les personnes qu'on aime.

« Non Ish' chérie. Les livres ici, ce sont les miens. Arashi ne posséderait pas de tels trésors, et puis il y en a que j'ai récupérés au Ministère...je fais ce que je peux, ce n'est pas facile, mais je n'ai pas envie que tu les abîmes. Ça me ferait de la peine, tu sais ? »

Les cheveux relâchés comme cela, il ressemblait franchement à son frère...non, il en était le portrait craché. Il lui embrassa la joue, puis la relâcha, s'éloignant un peu d'elle pour s'asseoir à nouveau dans le siège, lui faisant signe de venir également. Le saké était d'un bon cru, il avait bien fait de le chercher...Arashi vivait dans le luxe, son salaire le lui permettait. L'air songeur, il posa le verre sur la table basse, sortant son téléphone portable.

« Ish' chérie, viens ici, il y a un verre pour toi. Je vais te donner le numéro personnel de Zen. Pour l'instant, je ne suis pas prêt d'être démasqué, mais ça peut arriver n'importe quand. Je ne sais pas si vous avez déjà échangé, mais je suis à peu près certain que tu ne l'as pas. Au cas où je disparaîtrais, également, je dois te parler d'une éventuelle nouvelle recrue qui semble bien maîtriser l'informatique. Je lui ai donné une carte avec notre adresse mail. J'aimerais bien que tu t'associes avec Zen si elle fait de nouveau signe. Ce n'est pas un testament, mais presque. Nous venons de récupérer un homme de Machiavel qui semble pressé de trahir son camp...et puis le rôle d'Arashi me fatigue, je ne sais pas quand je me trahirais, mais tous les jours, je croise les doigts pour ne pas croiser Iwa. Je n'ai pas dormi depuis deux jours... »

Et pour Machiavel...

« Machiavel...je l'ai trahi. Je ne suis pas venu avec mes hommes à son attaque car je trouvais cela trop dangereux. Il m'en veut à mort, tu sais. »

Ishtar lui rendit ses livres. Elle n'allait pas abîmer les propriétés de son ami. Elle fit la grimace à la remarque d'Hadès sur Arashi, mais elle se dit qu'il n'avait sans doute pas fait exprès. Il ressemblait vraiment à son frère dans cet environnement, les cheveux libérés sur ses épaules. Cela la troublait au fond. Malgré sa fierté, elle était quelque peu ébranlé par ce qui venait de se passé. Elle avait espéré déniché Arashi Darkwood et l'envoyer six pied sous terre. Elle sentit soudainement son coeur battre la chamade. Prenant une chaise, elle se posa un peu, ressentant comme un malaise. Elle entendait à moitié tout ce qu'il lui disait. Il lui parlait de Zen, de testament, de Machiavel...Mais elle n'arrivait pas à donner un sens à tout ce flot de paroles.

"Je...ne comprend pas tout"

Frottant énergiquement son front, elle ressentit une tension prendre possession de ses veines. Sa tête était comme piégée dans un bocal. Elle voulut se reprendre et tenta de décrypter les paroles d'Hadès. Elle avait alors retenue qu'il lui parlait pas mal de Zen, et qu'elle devra donc prendre contact avec elle. Elle connaissait un peu Zen. Elle l'appréciait. C'était une femme qui contrairement à elle avait la tête froide en toute circonstance. Elle se demandait comment elle faisait pour garder un calme olympien face à toute l'organisation que demandait son QG. Comment gérait elle Hadès et ses prises de risques? A sa place elle serait morte d'inquiétude. En même temps, elle même avait causé bien des soucis au camps de Mello. Celui ci a dut endurer au moins une centaine de crise cardiaque, entre son viol, ses disparitions, ect. Elle se demandait comment il gérait son absence. Elle avait demander a une de ses furies de faire courir le bruit parmi les prostituées du QG qu'elle serait morte. Comment aurait il réagit à cette nouvelle? S'en fichait il comme de sa première tablette de chocolat? Etait il effondré? Secouant la tête, la jeune femme prit une gorgée de saké, espérant que celle ci lui redonne du peps

"Je ne vais pas très bien, je ne sais pas ce que j'ai..."

Prise par une quinte de toux, sa peau vira au rouge, comme si elle était en train de s'étouffer. Ses poumons s'emplissaient d'air à une vitesse folle, et l'hyperventilation prit le dessous. Elle se mit à suffoquer, crachant de l'air et s'affaissant légèrement sur l'avant de la chaise.

"Crise...d'angoisse..merde...désolé"

Elle avait encore l'impression d'être faible. A croire que ses traumatismes ne lui lâcheront jamais la grappe. Se relevant avec difficulté, elle s'accouda contre le canapé, pleurant de son état de désolation total. Qu'était elle à part une chouineuse? Elle avait l'impression que tous ses démons la pourchassaient en tous lieux et en tous temps. Elle avait été violée toute sa vie, elle avait l'impression de devenir un personnage mélodramatique de roman catastrophe. Esquissant un sourire sarcastique plus proche de la grimace cynique qu'autre chose, elle se dégoûtait elle même. Elle allait finir par devenir misanthrope, à vouloir vivre en haut d'une montagne perchée loin des affres du monde. Elle avait tout foutu en l'air, sa vie, sa place dans le camp de la mafia, sa dignité, sa confiance en elle. La seule chose qu'elle avait c'était ses soeurs chéries, les furies. Tournant la tête vers Hadès, elle lui demanda d'une manière saccadée en lui lançant fébrilement son portable.

"Ax..elle...doit etre...encore la...appelle.."

Elle avait envie de vomir. Elle avait échoué. Arashi n'était pas là, et il n'était pas mort, du moins pas de ses mains. Elle ne supportait pas l'échec après tout. Mais la cause était multiple. Peut être qu'Hadès ressemblait trop à son frère. C'était peut être encore difficile pour elle. Et puis des crises d'angoisse elle en faisait fréquemment. Ce n'était pas grave, cela peut arriver à plein de gens. Mais elle n'aimait pas ça, montrer ses faiblesses, il en était ainsi. Mello l'avait trop influencé. A la pensée de ce nom, elle le murmura, d'une manière à la fois agressive et suppliante. Mello, cet homme qui lui avait tout prit, même son coeur... Pouvait elle lui pardonner de la rendre si faiblarde? Elle qui ne supportait que peu la gente masculine, comment pouvait elle ressentir quelque chose pour un homme?

"Appelle...Mello...non..oublie"

Elle prit sa tête entre ses mains, sentant le fluide brûlant de ses larmes. Elle avait envie de se désintégrer, là, tout de suite. Elle se voyait bien sauter d'une falaise, chantant la chanson Lonely Lisa, de Mylène Farmer. Chanson censurée qui se passait de manteau en manteau...

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