Je n'ai rien à t'offrir, que l'idée de la mort et de vilains souvenirs. [PV le Docteur]

Ça fait quelques jours que je suis dans le QG d'Hadès. Lui, je l'ai trouvé flippant avec ses photos de femmes nues et sa manie de découvrir des cadavres, mais le reste m'a rassuré. On m'a donné plein à manger, déjà, et personne m'a mis un AK-47 entre les mains pour me pousser à tuer des gamins de maternelle pro-Kira. J'ai vu personne le faire non plus. Ils passent beaucoup de temps sur les ordinateurs par contre. Je n'en ai jamais utilisé un, alors j'ai posé beaucoup de question sur ce qui se passait aux diverses personnes que je croisais dans le QG. J'ai pas grand chose d'autre à faire, ni d'endroit où aller. La police m'a vu déployer des ailes et m'envoler allègrement, le chef de la résistance entre les bras. Et on a découvert des cadavres juste avant aussi. La nuit, quand je suis tout seul, je me dis que j'aurais mieux fait de me bouffer les mains plutôt que de suivre Hadès ce jour là. Et si la police découvrait cet endroit ? Ça me fait mal au ventre quand j'y pense.

J'ai pas osé récupérer mes affaires au cirque, ni sortir de l'appartement. De toute façon j'ai plein de chose à regarder ici. Il y a des piles de livres aux titres tout rigolo comme « la société du spectacle ». J'ai posé plein de questions aux gens en les suivant partout dans l'appartement, notamment à une femme qui me semblait la plus proche de mon âge, jusqu'à ce qu'elle soupire et me propose de me montrer comment on utilise un ordinateur. J'ai dû expliquer au passage que je me suis enfui d'un labo de Kira et que j'ai vécu dans une caravane dans un cirque, vu que c'est théoriquement impossible que quelqu'un de mon âge puisse ne jamais avoir utilisé d'ordinateur. Après avoir vu comment marche une boîte mail et tout ces trucs chiants, la meuf m'a enfin appris la vie : le téléchargement de film.

J'ai pas décroché pendant deux jours. Je rappelle aux deux du fond qui suivent pas que je me rappelle de rien avant mon passage au labo, donc j'ai pas de culture générale. Je me souviens que le ciel est bleu et que les chiens font ouaf, en gros. Ça a donc été une redécouverte assez violente qu'on puisse inventer des histoires et les raconter avec des images. Ouais évidemment je suis déjà allé au cinéma, mais ça coûte de l'argent alors c'est nul.
Et c'est là que les emmerdes ont commencé.

La nana m'a mis « the ring », c'est un vieux film d'horreur tiré d'un bouquin de je sais plus qui. L'histoire d'une meuf qui se fait balancer dans un puits et qui en ressort une fois morte pour tuer des gens quand on regarde sa cassette. En marchant lentement. Avec les cheveux dans la figure. Je me suis chié dessus, mais j'aurais du mal à dire pourquoi. C'est qu'une meuf morte dans un puits. Mais quand elle apparaît dans une télé – c'est son mode opératoire – ben c'est la panique. Alors j'ai regardé le 2. Puis ring zéro. Puis Ju-on, avec le même genre de saloperie. C'était génial. C'était terrifiant. J'ai plus pensé au gouvernement et à mon ADN dérangé, je suis allé me coucher en hésitant à dormir avec la lumière allumée – j'ai quand même eu un soupçon de dignité et je l'ai pas fait.
Le lendemain la vieille télé dans l'appart' s'est allumée toute seule quand j'étais dans la pièce. Y avait pas de chat pour sauter sur la télécommande, alors j'ai commencé à flipper et je l'ai débranchée. Elle s'est encore rallumée. A ce stade là je suis pas loin de me pisser dessus. Le puits apparaît ! Comme dans le putain de film. Le putain de puits au milieu du putain de champ avec la putain de nana morte qui commence à en sortir et à marcher lentement vers l'écran. Ça se met à sentir très fort l'humidité et la décomposition. Je reste fasciné comme un lapin devant des phares de voiture. La scène est... ça existe pas des trucs comme ça en fait, ça peut pas exister. C'est qu'un putain de film. Ça se saurait si c'était une histoire vraie, y aurait un paquet de mort déjà. J'entends la nana à coté de moi se mettre à hurler. Pour une obscur raison, moi je sens la moutarde me monter au nez. Parce que je viens enfin de capter la raison logique à une scène pareille. Les fantômes vengeurs ça n'existe pas.

C'est le coté demi-shinigami. Je vois la logique quelque part. La mort qui apparaît, tout ça. Une sorte de mise en scène. Intuitivement, je sens que je suis la source du truc. Dieu sait comment je fais apparaître une scène du film dans la télé. Je ferme les yeux et j'essaye de penser à des chatons pour que ce bordel cesse. J'entends des bruits dégueulasses de cadavre en train de tituber, des hurlements et un mec qui a couru s'exciter sur la télé en cherchant comment l'éteindre. Elle est débranchée, la putain de télé. Des chatons. Des bébés chiens. Des bébés chiens en train de courir dans une forêt. N'importe quoi. Finalement ça me saoule et je rouvre les yeux pour aller foutre une baffe à Sadako, la morte. Elle est coincée dans la télé, elle peut pas sortir parce que mon pouvoir d'illusion va pas jusque là, sans doute. Et là je fais le truc le plus bizarre que j'avais jamais fait de ma vie.

Je sais que ma main peut pas passer à travers l'écran. C'est du verre, tout ça. Je le sens d'ailleurs sous mes doigts. Pour mon sens du toucher, ma main reste conte l'écran et bouge pas. Pourtant j'ai vu de mes yeux vu ma main se foutre complètement de la matière et mettre une grande tartine à Sadako. Une tartine métaphysique. Une illusion de baffe dans la gueule. Ses cheveux volent partout. Salope. La télé s'éteint brutalement. C'est fini.
Je dois fournir une explication aux gens autour de moi, alors que j'ai plutôt envie d'aller me coucher. C'était horrible ce truc. Toute ma colère est retombée, je me sens plutôt blasé et revenu de tout maintenant. Je suis un putain de monstre. Je peux faire des trucs complètement délirants et glauques. Pourtant, je me sens victorieux d'avoir réussi à faire disparaître ce truc de ma propre initiative. Une initiative glauque et délirante, mais de ma volonté quand même. Je dois pouvoir arriver à contrôler tous ces trucs, faudrait que je m'entraîne. Ça serait presque grisant si ça me faisait pas autant flipper. Je frotte la paume de mes mains moites contre mon futal.

- Nan mais c'est rien c'est... les trucs du labo de Kira et tout. Ces machins là... Je savais pas que je pouvais faire ça c'est... je sais pas.

Je me sens un peu tout seul là.

Malgré tout ce que l'on pouvait penser, la vie n'était pas si dure. En effet, l'humanité vivait l'un des pires moments de son histoire mais pour un résistant comme le Docteur tout n'était pas si noir. Ayant élu domicile au sein du QG d'Hadès, il passait son temps à discuter avec d'autres personnes. Tout le monde était différent mais au final, tous ses gens étaient mus par le même objectif, renverser Kira. Néanmoins, les méthodes qu'ils voulaient employer n'étaient pas toujours du goût du Pacifiste. La vengeance, le meurtre, la torture... C'était se rabaisser au rang de barbare et non être les défenseurs de la liberté et de la vraie justice car c'était réellement là leur but non ?

Après avoir passé un énième sermon à un jeune homme empli de violence, l'homme au noeud papillon partit à la rencontre des nouveaux. La rumeur disait qu'un demi-shinigami avait rejoint les rangs d'Hadès et le Docteur devait bien avouer qu'il était surexcité à l'idée de le rencontrer. Bien sûr, les avis au sujet de cet homme étaient mitigés. La peur de l'étranger... L'intolérance était l'un des vices qu'il détestait le plus chez les hommes. C'était pour cette raison que la plupart des résistants préférait ne pas trop côtoyer cette personne qui ne lui inspirait pourtant que pitié et sympathie. D'après ce qu'il avait compris, il vivait dans un des appartements des étages les moins occupés.
Après avoir toqué à la porte, il attendit qu'on vienne lui ouvrir. Pas de réponse... Il frappa de nouveau et là, un cri de femme s'échappa de l'appartement. Il sortit alors un de ses gadgets de sa poche, le métamorphe, une sorte de couteau-suisse amélioré. En quelques secondes, il crocheta alors la serrure et débarqua dans la pièce.

Il ne lui fallut que quelques secondes pour analyser la situation. Une femme apeurée, le regard rivé vers le téléviseur qui affichait une jeune fille qui semblait vouloir sortir de la télévision. Il y avait aussi le nouvel arrivant qui semblait comme pétrifié sur place, à moitié fasciné et effrayé.
Le Docteur se précipita alors sur la télévision pour essayer de l'éteindre. Le bouton ne fonctionnait plus et le poste était débranché. Le seul moyen restant était de briser l'écran afin d'éviter tout problème. Il songea alors que les pouvoirs d'un demi-shinigami étaient fascinants et qu'il aimerait en savoir plus. Il allait frapper l'écran de verre quand l'homme s'approcha à son tour et gifla la femme à travers l'écran de télévision. Puis l'image disparut et tout redevint normal. L'homme s'excusa de ce qu'il avait provoqué de façon un peu maladroite, ce qui fit sourire le Docteur.

C'est absolument génial ça... Comment vous faites ? Ah, je suis le Docteur, enchanté ! Il lui serra la main sans lui laisser de répit. Ca vous arrive souvent ?

John Smith était dans tous ses états, surexcité, examinant la télévision et essayant de résoudre cette énigme mentalement tandis que la jeune femme restait toujours prostré dans un coin de la pièce.

L'homme a un nœud papillon. Ouais je sais, vu les circonstances c'est débile de bloquer sur ce détail, peut être que mon cerveau essaye de se rattacher à quelque chose de compréhensible, comme se moquer des vêtements des gens. J'arrive quand même pas à surmonter comme ça d'avoir vu la mort m'arriver dessus, alors je reste bloqué quelque seconde pendant que le gars me secoue la main. C'est comme ça que les européens polis se saluent, je mets un peu de temps à m'en souvenir. Noeud papillon, secouage de main, Sadako. Une journée bien remplie. Et ce mec a l'air tellement... propre. Pas propre comme quand on sort de la douche, propre comme quand on mange cinq fruits et légumes par jour, en prenant régulièrement de l'exercice et du bon air frais et qu'on lit des livres. Je sais pas pourquoi, je lui trouve un air sympathique. Et j'ai pas l'habitude de penser ça des gens. Terrifiant, mais assez rassurant en même temps. Plus qu'Hadès et ses... affaires. Ça fait plaisir de voir un homme adulte en costard dans ce souk, en fait.

Il a l'air tout content de m'avoir vu faire et a l'air de trouver ça formidable. Ça surprend. C'est ça qui lui donne l'air sympathique en fait, l'enthousiasme. Et le nœud papillon. J'arrive pas à être inquiet de ce gars à cause de ce détail à la con. Un gars avec un ornement pareil peut pas être méchant. D'ailleurs, j'me rends compte que mon rythme cardiaque a nettement ralenti depuis que je me suis fait secouer le bras par cet européen. Le nœud papillon détend. Ça devient presque de la magie à ce stade là.

- Hein ? Euh... Mordred. Et euh... nan c'est la première fois que ça fait ça et euh je sais absolument pas comment ça marche et enfin... 'fin voilà quoi.

Je hausse des épaules. C'est un peu compliqué de parler de ces machins là. Je manque sérieusement du vocabulaire adéquat. Et en cet instant précis, m'entendre à voix haute parler de mon coté folklore japonais et de mes pouvoirs magiques ça me rendrait fou, je crois. Alors j'essaye de mobiliser ma mémoire pour voir si on m'aurait pas déjà parlé d'un certain « Docteur » au sein du groupe d'Hadès. Je ne pense pas. La description du gars m'aurait marqué.

- C'est le film que j'ai regardé l'autre jour... j'ai... j'ai très besoin d'une clope. J'en sors une et je l'allume. Ça me laisse deux secondes pour me ressaisir un peu et pas sombrer dans l'attaque de panique comme la pauvre meuf derrière moi. J'ai dû un peu surprendre votre collègue par contre, elle a pas l'air fraîche. Faudrait pas faire un truc ?

Moi j'ose pas l'approcher du coup. Si jamais je me remettais à faire un truc. C'est miraculeux qu'en trois ans au cirque l'incident se soit pas déjà produit. Je lance des regards hésitants vers la fille, je me sens un peu coupable. Même si le Docteur a l'air très enthousiaste. J'aurais aimé le rencontrer dans d'autres circonstances, pour lui poser plein de questions sur son nœud papillon par exemple, ou son rôle dans la résistance.

La télévision n'avait aucune particularité, la réponse ne pouvait donc venir de là. Cet étrange phénomène devait surement être dû au demi-shinigami sans aucun doute. Mais comment cela avait-il pu se produire ? Il n'en avait pour le moment aucune idée mais il savait qu'il trouverait rapidement la réponse. Par ailleurs, l'autre semblait inerte. Une telle chose ça vous retournerait n'importe qui. La jeune femme semblait toujours incapable de s'en remettre et pour le moment, mieux valait la laisser reprendre ses esprits. Puis tandis que le Docteur sortit son métamorphe et scanna l'inconnu de la tête au pied, ce dernier se montra beaucoup plus calme et serein. Par contre, il semblait avoir encore un peu de mal à suivre le rythme de la conversation. Tu parles au Docteur, on est pas là pour faire la sieste. Ici, on est là pour courir !

Enchanté Mordred ! Pas très commun comme nom. Je présume que cela provient des mythes arthuriens non ? J'espère que c'est pas symbolique sinon je plains votre père... Il sembla remarquer la jeune femme au sol. Vous allez bien ?

Il n'obtint aucune réponse et continua à pousser ses réflexions. Visiblement, Mordred n'avait pas l'air d'en savoir plus que les autres. Peut-être qu'il pourrait lui proposer son aide pour en apprendre davantage et l'aider ? La jeune femme semblait commencer à reprendre pied dans le réel. Les résultats donnés par le métamorphe ne donnèrent rien.

C'est le film que j'ai regardé l'autre jour... j'ai...

Vous avez reproduit ce que vous avez vu à la télé grâce à votre don... Une sorte de projection cinématographique mais en plus réel... dit-il en finissant la phrase du demi-shinigami.

Ce dernier avait sorti une cigarette pour se détendre. Voilà bien une chose qu'il ne pouvait supporter... Comment courir quand on a les poumons encrassés par la fumée ? L'attention se porta ensuite vers la jeune femme qui restait encore tétanisé. Le Docteur se rapprocha d'elle, rajusta son noeud papillon et se baissa pour se mettre à sa hauteur.

C'est fini maintenant, vous n'avez plus rien à craindre. C'était un accident, comme si vous aviez renversé du sel sur une table, sauf que la table est une télé... Bon en fait, c'est pas du tout ça, oubliez ce que je viens de dire...

Le Docteur lui tendit la main pour l'aider à se relever mais cette dernière semblait ne pas vouloir bouger. Le pacifiste fit un signe de la main à l'homme de s'approcher pour qu'il lui présente ses excuses et la rassurer.

Le Docteur parle vite et utilise des mots compliqués. Enfin « cinématographique »ça peut paraître coton quand on a pas l'état nerveux adéquat pour gérer le vocabulaire. Faut quand même que j'encaisse d'être une antenne télé mobile. TV Mordred. J'ai pas le choix, faut que j'apprenne à être maître du phénomène, que ça dépende d'autre chose que de mon adrénaline. Ça sera plus pratique pour tout le monde. Mais est ce que j'ai le choix ? Peut être que ça sera pour toujours aléatoire. Puis je vois mal comment m'entraîner à voler. J'veux dire, j'dois me jeter d'un immeuble et voir ce qui se passe ? Je peux pas faire ça ! Et puis ils diraient quoi les gens en voyant un mec voler dans le ciel ?
Le Docteur dit quelques conneries à la nana pas fraîche, et me fait signe de m'y mettre aussi. Je reste deux secondes à rien dire et à juste tirer sur ma clope. Je suis pas le mieux équipé pour gérer la psychologie humaine. Déjà j'ai pu constater sur les cinq ans de passé que je possède, être amnésique provoque de sérieuses carences sur le plan relationnel. Je suis sûr qu'avoir de l'ADN de shinigami aide pas non plus, même si j'ai du mal à mesurer l'écart. Ça me dispense de pas mal de trucs chiants remarque, mais c'est dur de savoir quoi. Bref, je dois juste dire un paquet de conneries pour dire que le monstre tout méchant est parti... mais que son créateur est toujours dans la même pièce.

- Ecoute le Docteur, il a raison, puis j't'ai expliqué euh... Ça a dû m'arriver quoi...quatre fois en trois ans ? C'est fini, t'inquiète pas. J'suis pas obligé d'expliquer là maintenant que dans le nombre, y en a deux qui se sont produits cette semaine. Pas besoin d'être honnête à ce point là. Puis j'ai pas trop envie d'y penser non plus. La nana a l'air un peu plus calme, peut être juste d'entendre parler. Elle a arrêté de trembler. Puis c'est... enfin j'ai jamais fait de mal à personne avec ces trucs là tu sais.

- Je... je vais rentrer chez moi. Je reviens demain.

La nana fait vite fait coucou de la main et se tire sans regarder personne. Je pouvais pas empêcher ce qui s'est passé, faut pas que je culpabilise dessus. Le Docteur a pas l'air malade, lui. Je peux concevoir, que vu sous un certain angle et avec une certaine distance, avoir des pouvoirs de shinigami soit cool. Ça pourrait faire un super héros dans un film. L'enthousiasme du Docteur est assez réconfortant en fait. Et j'arrive pas à étouffer ma curiosité très longtemps, j'ai beaucoup à fouiller là.

- C'est quoi votre rôle dans le groupe d'Hadès ? Parce que je connais pas encore tout bien, je suis pas là depuis longtemps, mais du coup vous êtes vraiment toubib ? Je réfléchis à comment mettre cette expertise à contribution. J'ai jamais vu un médecin depuis que je suis sorti du labo. Puis ce gars ressemble à aucun corps de métier identifiable. Alors je lui raconte ma vie. En général j'me mets à faire des... bizarreries là, quand je suis stressé par un truc. Mais sinon je me souviens pas du pourquoi du comment ça m'est arrivé tout ça. Avant la période où j'étais au labo c'est le noir total. Enfin... faut que je reprenne du début. Y a cinq ans j'étais dans un labo du gouvernement. Mais j'me suis enfui y a trois ans et demi. Puis maintenant je suis là.

Je hausse des épaules, à court d'explication. Je suis pas gêné de devoir expliquer des trucs délirants à chaque fois que je rencontre quelqu'un, parce que j'ai pas vraiment de quoi comparer.

- C'est quoi le machin que vous avez sorti tout à l'heure ?

Peut-être que c'était ça qui lui plaisait tant en réalité ? L'adrénaline, l'aventure, les mystères et toute cette excitation. Peut-être que le reste n'était qu'une raison pour justifier cette envie de sensations fortes ? La morale, la justice, tout ça c'était que des broutilles en réalité... Enfin, cette pensée disparut aussi vite qu'elle était apparue dans l'esprit du Docteur. Quelle idée saugrenue et pourtant... Dans la situation actuelle, il semblait comme un petit enfant devant ses cadeaux de Noël. Cependant, voir la jeune femme tétanisé près d'eux lui faisait prendre conscience qu'il était quelque peu à part. Mais ce n'était pas pour autant qu'il n'était pas capable de comprendre les gens...
En parlant de compréhension, inutile de préciser que les mots employés par le Docteur sont ceux qu'il utilisait tout le temps. Même quand il parlait à la jeune femme, il voulait sincèrement lui expliquer la situation pour souligner le fait qu'elle n'avait rien à craindre. Cela n'eut pas vraiment l'effet escompté. La personne semblait maintenant apeurée et totalement perdue maintenant.
Autant demander à Mordred d'arranger la situation. Il n'était pas vraiment convaincu que cela marcherait mais il fallait tout de même essayer.

Les explications du demi-shinigami semblèrent rassurer la jeune femme qui prit tout de même congé. Au moins, elle avait eu la force de quitter la pièce sans détaler à toutes jambes. La résistance devrait faire plus attention à ceux qu'ils recrutent, cela pourrait s'avérer dangereux. Néanmoins, le Docteur tilta sur un détail. L'homme confessa que ce n'était pas la première fois que ce phénomène s'était produit contrairement à ses anciens dires. Ce qui venait de se passer ne lui était donc pas inconnu, à moins qu'il avait menti pour rassurer la jeune femme. Cette seconde hypothèse semblait plus plausible vu la détresse dans laquelle il s'était trouvé auparavant. La cigarette qui se consumait entre les doigts de Mordred en était une des preuves. Cependant, il ne pipa mot, scannant la pièce avec son métamorphe sous le regard intrigué de ce dernier.
Puis vient le moment des questions.  La question de sa profession le fit sourire mais il attendit que le demi-shinigami finisse de confier sur son passé pour lui répondre.

Je ne suis pas médecin mais inventeur, je créé toutes sortes de gadgets. Sinon pour clarifier les choses, je m'appelle le Docteur... Dans le sens littéral du terme ! Enfin bref, si je comprends bien, votre don se manifeste en réponse à un phénomène émotionnel. Surement stimulé par des hormones comme l'adrénaline ou la dopamine... C'est étrange de perdre ses souvenirs, je préfère même pas imaginer.
Sinon vous vous rappelez ? Pas de votre passé mais du laboratoire. Je dois avouer que cela m'intéresse fortement.

Et le voilà reparti dans son discours survolté comme un garçon devant ses jouets. Il sourit quand Mordred l'interrogea sur le métamorphe. Cet objet ressemblait à un téléphone miniature gris et blanc. Il avait un petit écran sur l'une des faces et possédait de nombreux compartiments qui s'ouvraient ou se refermait par simple pression sur un bouton. Autant dire qu'à part le Docteur, personne ne peut utiliser un tel engin car il n'y avait nulle notice expliquant son utilisation.

C'est mon métamorphe. C'est un peu comme un couteau -suisse, ça me permet de faire toutes sortes de choses très utiles comme ouvrir des portes et faire le bruit d'un canard en plastique. Très pratique les canards en plastique, je trouve ça cool mais moins que les noeuds paps qui eux sont vraiment cools !

Le scan sommaire de la salle ne révélait rien de particulier. S'il voulait pouvoir en apprendre plus sur ses mystérieux pouvoirs, il allait devoir faire des recherches beaucoup plus poussées et en apprendre davantage. Sa rencontre avec Mordred pourrait s'avérer pleines d'avantages et puis s'il pouvait l'aider à contrôler ses pouvoirs, cela ferait d'une pierre deux coups.

D'ailleurs, si vous voulez, je veux bien vous aider à contrôler votre don puis cela pourra permettre de mieux comprendre ce qui vous arrive. Histoire d'éviter que ce qui a eu lieu aujourd'hui ne se reproduise.

Oh, c'est pas un médecin. Il aurait pu me faire des radio ou d'autres astuces de toubib et j'aurais enfin su avec précision comment je fonctionne. Mais non, il fait des « gadgets », ce que je classe mentalement dans la catégorie « informatique et trucs comme ça », qui elle même se trouve dans le vaste dossier « choses auxquelles je ne comprends rien ». Heureusement, il ne se lance pas dans un discours hyper technique – même si des mots comme « dopamine » viennent se perdre en chemin. Le Docteur me demande ensuite si j'ai des souvenirs du labo. C'est la première fois qu'on me pose la question. Je hausse les épaules et je dis :

- Ils me donnaient beaucoup de calmant ou j'sais pas quoi. C'est un peu flou.

Et c'est tout pour l'épique récit. Ça me met un peu mal à l'aise de parler de ça parce que c'est pas des expériences qu'un humain devrait connaître dans la vie. A ton avis, c'est cool de devenir un OGM ? Agréable ? J'en suis presque mort apparemment. Je sais que mes premiers souvenirs datent de ma sortie d'un long coma. C'est un toubib qui me l'a dit. J'étais même pas en état de déglutir sans m'étouffer à ce moment là. Le plus horrible à ce moment là c'était les gens qui venaient me tripoter pour changer des branchements sur moi, comme si j'étais un genre d'ordinateur défectueux. Des sondes urinaires, par exemple. Je peux plus voir un tuyaux d'arrosage sans trembler.
Mais le Docteur a le bon goût de dissiper la gêne en partant sur un sujet plus léger : son bidule. Un « métamorphe », la version savant fou du couteau-suisse. Je suis sûr que son machin fait pas tire-bouchon ou décapsuleur, l'inventeur a pas une tête à ça. C'est dommage parce que je boirai bien un coup. Ça me détendrait en la circonstance, après les cris les larmes et tout ça. Mais j'ai pas trouvé d'alcool dans cet appart', même pas un pack de bière au frigo. J'ai déjà dû pleurer un moment pour obtenir mes clopes – mais un fumeur vétéran sait casser les couilles jusqu'à avoir ce qu'il veut. Du bédot ? Je t'en parle même pas, ça existe pas. P'tète Jean-Roger le foufou fêtard du coin a tiré sur un joint en terminale et a déclarer jamais vouloir basculer dans « l'enfer de la drogue » et autre expression de mec qui n'y connaît rien, mais sinon on est entre gens sérieux ici. On lit des livres et on s'intéresse à l'actualité. Donc, pas de bédot. C'est vrai que c'est plus logique. Si tu veux faire des trucs dans la vie, commencer par pas prendre des machins qui rendent con ça aide. En attendant je suis sobre depuis un bail et c'est tendu.

- Le bruit de canard en plastique, j'sais pas, mais j'approuve pour le nœud pap'. Malgré l'absence de décapsuleur, monsieur a quand même de l'humour. Et il enchaîne sur du plus sérieux : apprendre à contrôler mon coté OGM. Même moi qui suis pas chaud à toucher à ça, je dois bien reconnaître que ça devient nécessaire. Ouais... 'fin je comprends pas du tout comment ça marche. Déjà, le coup du fantôme, c'est la première fois, avant je... 'fin les fois d'avant j'ai... ouais attends je cherche comment formuler ça sans que ça sonne complètement délirant. Euh... ben j'ai des ailes sur le dos qui poussent toutes seules. Des bonnes ailes de corbeau bien glauques, parce que la mort, tout ça quoi. Putain de putain. Quand je raconte des trucs comme ça j'ai l'impression d'être devenu complètement fêlé de la tête.

Je hausse des épaules encore, pour faire le mec qui s'en fout un peu. Je réfléchis à un moyen de faire apparaître les phénomènes.

- Et si je buvais à balle de café ? J'ai vu une grosse cafetière italienne quelque part. Huit expressos d'un coup ça devrait bien m'énerver.

Même si le Docteur n'était pas médecin, il avait tout de même tout un attirail technologique qui lui permettait de faire des radios ou des scans plus ou moins approfondis du corps humain. Interpréter les résultats se révélaient plus compliqué mais avec du temps et de la patience, il arrivait à comprendre des trucs. Bien sûr, tout son matériel était plutôt rudimentaire mais cela fonctionnait et on lui en demandait pas plus. Voilà à quoi se résumait sa vie, courir et créer des gadgets. Enfin, il avait causé pas mal de petits soucis au gouvernement de Kira mais personne n'avait vraiment compris qu'il s'agissait bien de lui. Considéré comme un beau parleur, il avait pourtant réussi à entrer dans un commissariat et de récupérer certaines données sur un ordinateur de la police sans se faire repérer. Il se demandait jusqu'où il pourrait aller pour ses idées... Ce qui était sûr, c'est qu'il ne dépasserai jamais la limite.
Il rangea alors le métamorphe dans sa poche après en avoir fait une description plutôt sommaire. C'était l'une des choses auxquelles il tenait le plus. Il l'avait fabriqué lui-même et malgré les quelques bugs, il fonctionnait plutôt bien. Cet objet pourrait même faire démarrer une voiture s'il avait les connaissances nécessaires en électronique.

Enfin, cela sera pour plus tard ! Le moment n'était pas à penser à upgrader son métamorphe. D'ailleurs, il allait devoir bientôt devoir s'expliquer avec Hadès ! S'il n'était pas capable de lui faire confiance, comment pouvait-il faire ce qu'il avait à faire ? L'envoyer chez Mello uniquement pour récupérer des infos sur un ministre sans lui donner des informations essentielles ! Et le cas de Yu ? D'accord, il n'avait pas besoin de tout savoir mais là... Le Docteur soupira et rajusta son noeud papillon. Il en avait presque oublié Mordred qui était là en train d'essayer de comprendre comment son don pouvait se manifester.
Ce mec est capable de se faire pousser des ailes dans le dos ! Mais c'est absolument fantastique ! Comment pouvait-il penser être dingue quand on est capable de faire des choses pareilles ? Après, il est toujours difficile d'apprécier quelque chose qui nous échappe et qui semble exister en dehors de notre contrôle mais s'il pouvait arriver à en comprendre la teneur, Mordred serait...brillant !

Le café... La caféine permet de stimuler le cerveau et d'augmenter le flux sanguin... Cela pourrait donc faciliter l'utilisation de vos capacités en effet... Cependant, cela risque d'être plutôt dangereux à long terme et se balader avec des thermos de café, c'est pas vraiment l'idée... A moins que... Si tout ceci n'est que taux hormonal et sécrétion d'adrénaline... Mais c'est bien sûr !

Le Docteur ressortit son métamorphe, mit des lunettes, scanna le corps de Mordred, pianota sur son écran quelques minutes puis rajusta la mèche qui lui tombait devant le visage.

Si j'arrive à bien doser les taux nécessaires pour réveiller l’hypothalamus... Je pourrais créer une réaction qui libérerait les hormones nécessaires pour booster le niveau d'adrénaline. En voyant le regarde totalement paumé de Mordred, il essaya d'être plus clair. Je pourrais créer une sorte de pilule qui pourrait permettre de faciliter l'apparition de vos aptitudes ! Par contre, je pense qu'il faudra éviter la surdose ou la surconsommation mais ceci n'est encore qu'une théorie...

Mais d'où est-ce qu'il pouvait bien sortir tout ça ? Parfois, il se surprenait lui-même ! Depuis l'épisode avec Nathan Suzaku, il s'était plongé un peu plus dans la médecine sans pour autant en devenir un expert, il s'était intéressé à la régulation hormonale plus particulièrement. Cela pouvait se révéler plus utile qu'un simple intérêt scientifique au final. Il ajouta quelques données sur le métamorphe et le rangea dans sa poche.

Mais le café, ça pourrait bien marcher... Mais cela deviendrait dangereux pour l'organisme !

Le Docteur me donne un cours sur le café puis agite son biduloïde devant moi. J'ai froncé les sourcils, mais l'opération se révéla être parfaitement indolore. Il se penche ensuite sur l'écran pour pianoter dessus d'un air concentré. J'ai poliment attendu qu'il finisse. Dans le fond c'est le premier gars qui s'intéresse à mon cas sans être déplaisant. Mais je suis toujours pas sûr que ce soit une bonne idée de toucher à tout ça. Après tout, je suis pas un Bisounours ou le dieu des bonbons et des câlins, mais Shinigami. Un espèce de démon de la mort. Dans le dico ils disent « entité psychopompe », mais j'ai eu la flemme d'aller chercher deux autres articles pour comprendre ce que ça veut dire. Par contre en matière d'expérimentation amusante je me souviens qu'une fois je suis passé devant un magasin de bricolage, il y avait une faux exposée pour Halloween. Je l'ai prise entre mes mains et... il ne s'est rien passé. J'ai quand même flippé comme un porc en approchant mes mains du manche.

Le Docteur m'a ensuite perdu à « hypothalamus ». Je fais le regard vitreux de celui qui écoute sans comprendre, et il me refait une version pour enfant de sa phrase précédente. Enfin je dois m'accrocher quand même. Il parle un japonais élégant. A ma décharge, j'ai visiblement de graves problèmes à la tête. Faut pas trop m'en demander non plus. Enfin j'ai quand même compris qu'il va faire un genre de médicament à l'adrénaline et qu'il veut pas que je boive trop de café parce que c'est pas bon pour la santé. Je suis pas d'un naturel à vouloir m'exciter pour rien de toute façon, mais il y a des gens qui ont l'air de se débrouiller en buvant du café tous les jours.

- Mais j'sais même pas... 'fin si je me transforme tout le temps et tout ça, si il va pas se passer des trucs encore plus bizarre... 'fin déjà vous êtes pas toubib et tout, et je sais même pas si j'ai le nombre de pancréas qu'il faut à la base – là, tu vois, j'ai essayé de mettre un mot compliqué – ou si je vais pas me mettre à pondre des œufs. Et en plus c'est de l'ADN de Shinigami qu'ils m'ont mis, une bestiole qui est même pas censé exister. Et pourquoi y aurait que les shintoïstes à avoir raison ? P'tète qu'il y a des... euh... je fais mentalement le tour de ce que je connais de la culture européenne en quête d'exemple. Ça ne prend pas longtemps. Des Jésus et des vampires qui se baladent partout aussi. Et peut être que je vais me mettre à ramasser les âmes des gens ou aller dans l'au-delà, il pourrait se passer n'importe quoi.

Et ça fait peur. C'est pour ça que je raconte n'importe quoi bout à bout. J'ai pas envie de voir des mecs morts toute la journée ou d'aller dans une espèce d'autre dimension. Je suis sûr que ça ne me plairait pas. Pourtant le Docteur semble pas inquiet, et son avis compte parce qu'il a un nœud papillon. C'est forcément un mec intelligent. C'est ce que me dit le gros tas de clichés qui me sert de connaissance en tout cas.

- 'fin... faut bien que j'essaye de contrôler les ailes et tout, sinon je risque de le faire en public et là ça serait vraiment gênant. Au labo ils avaient plein de médoc' pour déclencher ça, mais ils m'ont pas dit ce que c'était. Je crois que ça marchait pas les trois quarts du temps de toute façon. Je me souviens pas très bien. Hadès aurait pas de la coke ? Vu comment il est flippant, je suis sûr qu'il en a.

J'ai jamais pris de ça – beaucoup trop cher – mais Hadès me semble bien coller au profil de l'utilisateur. C'est pour les gens qui aiment baiser, qui aiment se sentir les rois du monde et faire plein de trucs. Pour un leader terroriste qui a le tiroir de sa table de chevet plein de godes dégueu, ça semble convenir.

Le Docteur me rappelle qu'il est pas le Père Noël non plus et qu'il peut pas savoir si j'ai quatre ou cinq pancréas. Quoi que ça puisse être. Des pilules à ailes qui poussent, c'est déjà pas mal... même si recevoir une dose d'adrénaline sortie de nulle part risque de pas être agréable. Je suis pas un excité de base moi. Puis y a pas que de l'adrénaline qu'on peut me donner. De l'EPO aussi ! Des médicaments contre l'hypothyroïdie ! Du cortisol ! C'est pas les dopants qui manquent. Et encore, je te parle que de ceux que le corps produit déjà naturellement. Mais j'te dis, je touche pas aux amphet' ou la coke, c'est pour les allumés du cigare ça. Puis ça coûte trop cher. Le Docteur m'assure qu'Hadès aussi n'est pas un fracassé de la soupière. Je hausse les épaules pour dire que j'en crois rien mais que je n'argumenterai pas. Lui il a pas vu le tiroir de table de chevet d'Akira. J'crois pas trop à la conscience du poids des responsabilités.

Le Docteur commence à amorcer le départ. J'comprends, c'est gentil de m'avoir aidé avec la meuf en tout cas. Il doit avoir des trucs à bricoler. Comme le métamorphe. C'était impressionnant à voir ce bidule là. Très technologique. Ça doit prendre du temps de biduloïder, des livres à lire, des schémas à schématiser. Du labeur, de l'intelligence. L'humanité à l'ancienne, avant la télé et les vidéos de chaton-manga. Du coup j'essaye de répondre autre que « glander sur un lit » :

- Bah... m'entraîner à pas faire des trucs bizarres, déjà. Puis pour les missions... j'suis pas vraiment là depuis longtemps, je connais pas tout ça. Alors je traîne et je pose des questions. C'est récent pour moi tout ce... bordel, là.

Y a sans doute mieux à faire que de qualifier la cause d'une vie de « bordel », mais je suis pas très littéraire. Bof, le Docteur me frappera pas pour ça. Je devais être vraiment très con avant l'amnésie, ou alors mon cerveau en a pris un grand coup au cours du processus. Ce qui est bien avec la connerie, c'est que ça se vit mieux que d'autres tares sociales, comme être moche par exemple. Même, avec Kira, être intelligent peut amener pas mal de problèmes. J'm'en fous, si toute cette affaire marche pas, je vais dans un autre cirque. Ou je deviens cambrioleur. C'est la seule idée que j'ai d'utilisation pratique et rentable du don de savoir voler.

- 'fin j'passerai pour l'adrénaline et tout ça... faudrait que je trouve un coin tranquille un peu loin de Tokyo pour euh... faire des trucs bizarres sans témoin. J'demanderai à quelqu'un. 'doit bien y avoir moyen.

Ouais j'peux pas me jeter du toit, ça risque de bouleverser les voisins, et surtout la police de Kira. Il faudrait pas l'oublier celle là. Le Docteur a trouvé le bon plan d'avoir l'air anglais, avec une allure comme ça jamais je lui contrôlerai les papiers moi. Il a peut être même un passeport en règle, le fou. Si il est diplômé en bidulogie, y a des chances.

- 'fin voilà, vous devez avoir de la technologie à faire, tout ça...