One day we will be old... [pv le Docteur]

Akira Darkwood était torse-nu dans la salle de bain. Assis sur le tabouret, il faisait face à une grande glace, bien nettoyée, et certainement pas par lui. Précautionneusement, il enlevait les bandages de son torse, changeait les pansements. Après un mois passé à se reposer, il allait considérablement mieux : déjà, il n'avait plus besoin de somnifères pour se reposer, ensuite, tout son corps ne lui criait plus qu'il était impuissant. Petit à petit, au fur et à mesure que son corps redevenait normal, il se remusclait, faisant des exercices et des petits efforts demandés par le kiné. Lorsqu'on lui enleva les bandages à l'épaule, elle lui faisait encore mal, mais il ne tarda pas à la renforcer : Akira Darkwood était un homme qui n'avait pas pour habitude de faillir à la tâche. Hier, on lui avait retiré l'immense plâtre qui lui recouvrait toute la jambe droite, mais il avait perdu le sens de l'équilibre et n'était plus habitué à marcher. Il emmenait partout avec lui deux grandes béquilles.

Ses cheveux avaient encore poussé. Lui qui avait l'habitude de les conserver longs, ils étaient cette fois plus que longs. Il n'avait pas vraiment eu le temps de s'occuper de lui ces derniers temps, alors ils lui arrivaient aux fesses. Soupirant, le chef de la résistance prit une paire de ciseaux et coupa facilement une vingtaine de centimètres. Peu de gens verraient sans doute la différence, à part que désormais, le roux flamboyant était plus sombre, alourdi par l'eau qu'il avait fait tomber dessus pour les mouiller...mais c'était sans compter ses non-talents de coiffeurs qui faisaient que maintenant, rien n'était égalisé. Akira Darkwood souffla, jetant un coup d'œil à son téléphone : pas de nouvelles de Alpha, depuis la dernière fois. Ce n'était pas qu'il s'inquiétait pour elle, mais vu le savon qu'elle lui avait mis, il valait mieux.

Les cheveux atterrirent dans la corbeille, il les lança pendre le long de son dos – maintenant, ils étaient plus courts que ceux d'Arashi, de toute façon – tranquillement, et mit l'élastique disponible sur la table de nuit dans la poche de son jean. Hadès avait des cernes, constata-t-il lorsqu'il se regarda dans le miroir, avant de prendre sa chemise traditionnelle chinoise et de l'enfiler, faisant de nouveau attention à ne pas trop faire de mouvements brusques avec son bras. Il se leva doucement, prit de nouveau ses béquilles, déverrouillant la porte qui menait sur le couloir et...Le Docteur.

Hadès, occupé à se déplacer encore péniblement avec les béquilles, tomba sur le Docteur. Grand, occidental, l'homme avait du charisme. Cela n'empêchait pourtant pas Akira de l'éviter méthodiquement, ces derniers jours, semaines, mois, sachant très bien qu'il devrait personnellement s'expliquer avec lui sur deux ou trois choses...et Hadès n'avait pas envie de subir l'un de ces sermons aussi ennuyeux que vexants. Il savait ce qu'il faisait, n'était plus un enfant, mais, même s'il n'avait pas franchement envie de parler avec lui, ne courut pas dans la direction opposé dès qu'il le vit. Mine de rien, le Docteur était un allié de poids qui remplaçait efficacement Akis. Certains riaient lorsqu'il disait qu'il avait deux bras droit, alors lui avait pris l'habitude de le qualifier de bras gauche...le dernier avait été emprisonné par Kira, il ne savait pas ce qu'il était devenu, malgré son délire d'extirper cette information de la bouche de Fate Harlaown.

« Ha. Docteur. Je ne m'attendais pas à te voir...ici et maintenant...à croire que tu m'attendais, là, derrière cette porte. »

Il se rapprocha de lui, toujours aussi souriant, et, prenant appui sur une béquille, remis bien le nœud papillon de son collègue qu'il jugeait être « un peu de travers ».

« Si longtemps que tu ne m'as pas dit ce que tu avais récolté...de cette mission concernant Suzaku...l'as-tu fait parler ? Préfères-tu que nous nous asseyions dans le salon ? Je ne suis pas encore très en forme... »

Deux semaines... 14 jours s'étaient écoulés depuis que le Docteur était revenu de chez Mello pour examiner Suzaku. Peu importe qu'il fasse beau ou moche ou que les rebelles ont gagné la guerre contre Kira. Il avait eu tellement de boulot qu'il avait même oublié sa propre existence. Le surmenage avait presque fini par l'achever. Puis manger que du poisson pané avec de la crème anglaise, ce n'était pas très nourrissant. Alors il avait laissé tous ses projets en cours de côté pour se reposer. Il fallait dire que les choses avaient bien avancés, il avait envoyé tous ses dossiers à rendre, fini le premier prototype de la montre balise et avait commencé l'un de ses projets qui le tenait le plus à coeur.
Voilà pourquoi depuis quelques jours passait ses journées allongé sur son canapé à écouter de la musique en lisant des bouquins de physique et en s'extasiant sur tout et n'importe quoi. Une journée banale pour le Docteur quoi... Trop banale même ! Une personne comme le Docteur ne pouvait rester assise sans rien faire pendant des jours. Il se décida alors à se lever et fit même un effort vestimentaire pour une fois. Il mit une veste grise par dessus sa chemise bleu et attrapa une paire de baskets. Aujourd'hui pas de bretelles ! Il rajusta son noeud papillon rouge et se coiffa rapidement d'un geste rapide de la main.
Voilà il était prêt à partir...

Il laissa ses pas le guider pendant un bon moment, laissant ses pensées tourbillonner au gré du vent. Dehors, tout était calme. Des enfants jouaient dans une aire de jeux, des gens partaient travailler ou prenait leur pause et d'autres étaient en retard à leur rendez-vous. Cette banalité de la vie lui semblait si lointaine. Pour lui, vivre c'était courir et courir c'était vivre ! Il ne pouvait plus voir la vie autrement et le pire c'est qu'il y prenait un certain plaisir. Il pourrait peut-être rendre visite à Jenny, prendre de ses nouvelles, discuter un peu mais il s'en dissuada rapidement. Elle avait surement pas mal de boulot en ce moment et il ne voulait pas vraiment la déranger. Il irait probablement plus tard quand il n'arriverait plus à supporter la solitude. Elle était la personne la plus apte et capable de le comprendre. Elle lui manquait profondément... Il soupira et poursuivit sa route jusqu'au grand bâtiment qui était le repaire d'Hadès.
Ayant du temps à perdre, il pourrait peut-être aller discuter avec Zen pour avoir des nouvelles d'Hadès et peut-être même avoir la chance de rencontrer ce coureur de jupon qui était son supérieur direct.

En pénétrant dans le bâtiment, il fut salué par plusieurs résistants auxquels il répondit d'un signe de la main avant de se diriger dans les étages supérieurs. Un grognement lui indiqua qu'il avait besoin de manger. Il fit alors un détour vers la cantine où il prit un peu de tout avant de s'installer à une table. Il mangea à peine la moitié, recracha un huitième dans son assiette avec dégoût et donna le reste à ceux qui le désiraient. Un morceau de pain dans la bouche, il avança dans les couloirs jusqu'à croiser Zen qu'il salua d'un vif signe de la tête. Elle semblait elle aussi plongée dans ses dossiers sans avoir une seule seconde pour elle et ce fut à cet instant précis que le Docteur comprit. Il ressortit de la pièce et se dirigea vers le lieu où Akira avait élu domicile. Un coup de métamorphe et la serrure s'ouvrit sans aucune difficulté.
Ce dernier sortit de la salle de bain et fut quelque peu déçu de cette rencontre. Il fallait dire qu'Hadès devait bien se douter de la suite des événements et s'il avait pris ses responsabilités, les choses auraient pu être moins désagréables. Néanmoins, Hadès se rapprocha et réajusta le noeud pap' du Docteur. Cette intention calma quelque peu le Docteur mais cela n'allait pas le sauver.

Parce que tu croyais que tu allais pouvoir m'échapper éternellement. Inutile de me mentir, je te connais assez bien pour savoir que tu ne voulais pas me voir... Tu crois que j'ai pas compris ton petit manège ! Me surcharger de boulot pour m'enfermer dans mon labo ? Sinon pourquoi pas le salon, j'ai besoin de m'asseoir !

Il suivit son chef jusqu'au salon et se laissa tomber dans le canapé, rebondissant un peu sur le matelas à ressort du siège. Il attrapa un morceau de sucre qui traînait sur la table et l'avala d'un coup. Il reprit alors tout son sérieux et fixa le chef d'une partie de la rébellion avec un regard perçant et scrutateur. Ancré au fond de son fauteuil, il sortit les notes qu'il avait gardé au fond de ses poches.
Il avait préparé son coup en prévision du jour où il allait tomber sur Hadès et maintenant, c'était fait !

Vu ta question je peux en déduire que Zen ne t'a pas transmis mon rapport. De toute façon, je t'ai rédigé des notes sur le gros de l'affaire. Il lui tendit une partie des feuilles. Non, il n'a pas parlé, pas plus qu'à moi qu'au reste de la mafia. D'ailleurs, en parlant de ça, je présume que tu étais au courant de la future libération du ministre ? Tout comme les informations fournies par Yu que je n'ai jamais obtenu ! Je veux bien que tu sois en phase de récupération et que tu aies besoin de repos mais qui sait ce qui pourrait m'arriver la prochaine fois que tu me caches des infos !

Son regard était dur et son visage affichait une expression sévère. Il pouvait presque faire peur comme ça et cela pouvait rappeler à Hadès que le Docteur pouvait se révéler plutôt dangereux si on le poussait à bout. Après quelques instants son regard se radoucit et il reprit une expression plus neutre mais néanmoins sérieuse. Il posa alors ses pieds sur la petite table qui se trouvait devant lui avec décontraction.

Bon à part ça, j'ai fini la montre balise et elle fonctionne. Tu te rappelles du projet ou faut que je te refasse un topo ? Tu sais la montre à gousset avec un émetteur permettant de donner la position d'une unité en danger. Il suffit d'appuyer trois fois sur le remontoir pour activer la balise ! Et ça fonctionne ! Il manque plus que le raccordement au réseau mais Alpha m'a dit qu'elle s'en chargerait.

Il était tellement surexcité qu'il se releva et se mit à marcher un peu partout dans la pièce. Il attrapait deux trois trucs qui traînait dans les coins, les regardait quelques instants puis les reposait comme s'il venait d'observer un événement extraordinaire. En réalité, il réfléchissait sur l'attitude d'Hadès. Il avait quelque peu changé, il était différent, plus torturé. Enfin, ce n'était qu'une impression et il se voyait pas lancer le sujet comme ça. Autant laisser la conversation suivre son chemin et aviser ensuite...

Hadès agita la main d'une drôle de façon, déblayant ainsi les paroles du Docteur. S'il aimait bien son comparse, il fallait reconnaître le fait qu'il avait raison : Hadès l'évitait, de jour en jour. Il faisait attention à ne pas se retrouver dans la même pièce que lui, dans le même secteur que lui, et parfois, il allait même comparer l'emploi du temps du Docteur pour sortir les jours où ils seraient ici...Car il savait que le Docteur allait lui demander des explications et le rouquin n'avait pour le moment aucune envie de lui en donner. Oh, maintenant qu'il avait été coincé, il allait devoir lui dire tout ce qu'il voulait, et cette fois-ci, il se retrouverait sûrement au lit, avec, non pas un sac de médicaments, mais une pile de dossiers à remplir, car si avec la résistance, c'était le chômage assuré, ce n'était pas le cas du remplissage de paperasse.

Sa béquille cliquetant sur le sol, il se dirigea vers le petit salon où il avait déjà reçu tant d'invités officiels. Dans une autre vie, il y faisait des choses sournoises avec Ishtar, mais cela, c'était déjà il y a bien longtemps...Hadès posa sa béquille dans un coin et s'assit dans le canapé : en effet, il était déjà mieux ici, alors que son poids ne lui faisait mal au genou. Il regarda le Docteur en souriant – lui-même le surnommait « Doc' », car à chaque fois, l'homme le reprenait pour lui dire qu'il s'appelait le Docteur – et croisa les bras sur sa poitrine. De sa bouche, il avait appris des choses, il fallait au moins lui accorder cela...Que Nathan Suzaku soit libéré, il ne le savait pas : tout cela, c'était les petites affaires de Mello et il avait justement fait envoyer le Docteur pour s'assurer de tout ça. Pour Yu, il fronça carrément les sourcils...qui était-elle, que faisait-elle dans cette discussion ? Son acolyte lui parla de fichiers reçut, mais il n'avait aucun souvenir de cette fille...il fallait dire que Akira rencontrait beaucoup de monde et que les prénoms des filles en particulier, il avait du mal à les retenir.

Il rit un peu lorsque le Docteur posa la grosse montre sur la table, un peu moins lorsqu'il lui expliqua à quoi elle servait. Hadès aurait bien été incapable de faire le quart du tiers de ce que le Docteur était capable, et c'était bien pour cela qu'il était un de leurs plus précieux alliés. Le rouquin était fier de l'avoir dans ses quartiers, mais il avait sûrement trop de fierté pour lui avouer un jour. Il tiqua juste au nom de Alpha, se souvenant de la menace qu'il avait proféré à son égard et du reste, avant de se concentrer de nouveau sur la montre...Un système pour se faire repérer par les alliés et appeler des renforts. Quelque chose qui pourrait malheureusement être utilisé par leurs ennemis à de mauvaises fins mais qui, entre de bonnes mains pourrait faire des miracles.

« Trois fois. Un soldat lambda ne pourrait donc trouver le mécanisme par hasard. J'aime bien, c'est vraiment joli, la montre marche, en plus de ça ? Quitte à faire un truc sympa... »

Le regard d'Hadès tentait de suivre le Docteur, tandis qu'il courait littéralement à travers toute la pièce. Ce n'était pas seulement lui, c'était tout son corps qui agissait comme s'il était en soudain manque de champ libre. Il n'avait plus bien l'habitude de voir son bras droit agir comme cela, étant cloîtré depuis quelques semaines dans sa chambre, cependant, Hadès comprit soudain pourquoi il avait pris autant de soin à l'éviter. Il soupira.

« Je voudrais revenir sur certaines choses que tu as dites...Sur cette Yu, d'abord. Je ne me souviens de connaître de filles du nom de Yu...elle t'a dit quand elle m'avait rencontré, ça m'aiderait peut-être parce que là...j'ai du mal. Je rencontre beaucoup de gens, surtout des femmes, tu le sais, alors que tu me la décrives, ça m'aiderait. Pour Suzaku, je n'étais pas non plus au courant, Mello tient à alimenter cette soit disante rivalité et me dispense de certaines informations. Cependant, je tenais à le savoir...as-tu réussi à le voir ? Ou lui soutirer des informations sur son comportement, sa manière de pensée ou sur le gouvernement ? »

Il regarda les notes que le Docteur lui avait passées, lut en diagonale les informations et se promit d'y revenir par la suite. Il avait certainement beaucoup de travail à abattre, sans compter que son ami allait sans doute poser la fameuse question tant à la mode, en ce moment : était-il ou non un traître. C'était à croire qu'ils ne se lassaient jamais, tout autant qu'ils étaient, et qu'ils continuaient à penser qu'il pouvait être « cet idiot d'Hadès ».

« Je suppose que tu es tombé sur Mordred, que tu as vu pourquoi j'étais tombé de si haut...cet être aussi hallucinant que vrai. Je ne sais pas s'il t'a fait une petite démonstration de ses pouvoirs, mais...ils sont stupéfiants. J'en suis tombé de haut, si on peut le dire ! », répéta-t-il pour l'effet de style. Akira Darkwood regardait maintenant le Docteur en souriant. Avait-il eu des conquêtes, les avaient-ils gardées ? Il n'était pas un homme très moche, ce nez était juste spécial, mais beaucoup de femmes, ici, aimaient les occidentaux. S'il cherchait, il n'aurait pas de mal à trouver une compagne. « Doc'...tu t'y connais en femmes ? Tu sais pourquoi elles font toujours des caprices et veulent des choses incompréhensibles ? Tu sais comment marchent l'amour, toi qui manipule des machines nuit et jour ? On dit que j'ai trahi, mais ce n'est pas le cas...C'est à cause de cette capitaine exigeante...Je ne vous abandonnerai jamais, j'en sais le serment, surtout maintenant qu'Ella-chan vient de se réveiller...tu étais au courant, Docteur ? Ella-chan vit, maintenant... »

Il avait un sourire presque euphorique, sûrement dû aux médicaments qu'il prenait, et tandis qu'il parlait, il avait l'air plus rêveur, plus enjoué. Le Docteur était sûrement, pour lui, l'être qui se rapprochait le plus d'un ami, plus que tout, il craignait de le perdre.

Le Docteur examinait les yeux avec vivacité, cherchant n'importe quoi qui pourrait l'intéresser ou lui en apprendre plus sur les derniers agissements d'Hadès. Il ne savait pas trop quoi chercher alors il s'était mis à fouiner un peu partout. Pendant ce temps, son chef examinait la montre qu'il avait posé sur la table. Un vrai petit bijou technologique, un de ses plus grandes fiertés cette montre. C'était plutôt agréable d'entendre Darkwood le féliciter pour son travail et il s'en cacha pas. Il partit alors en direction de la chambre de façon toute naturelle mais en voyant le regard d'Hadès, il se ravisa et resta debout devant l'embrasure de la porte. Il s'était calmé et regardait l'homme dans les yeux. Ce dernier avait compris que maintenant, il ne pourrait plus reculer et qu'il allait lui devoir quelques explications. Il était temps, Hadès !
Le coureur de jupons lui demander de lui faire un compte-rendu sur ses derniers agissements. Tout d'abord, sur Yu, cette jeune hackeuse qu'il avait du protéger des pro-Kiras pour l'emmener dans un des repaires secondaires de la Rébellion. Comment ça, il ne se rappelait pas d'elle. Pourtant, elle se rappelait très bien de lui, elle le voyait même comme une sorte de sauveur ou de protecteur.
Alors comme ça, les infos sur Suzaku, ils ne les avaient pas non plus. Cette stupide rivalité entre eux n'était pas prêt de s'éteindre on dirait. Tout ça parce qu'Hadès avait couché avec Ishtar. Il fallait vraiment qu'il apprenne à se tenir s'il ne voulait pas détruire toutes ses relations une par une.

Concernant Yu, elle semblait plutôt bien te connaître. Tu l'as peut-être déjà aidé par le passé ? Une jeune fille, une adolescente qui a fait exploser son immeuble pour cacher son matériel informatique, très intelligente pour son âge. Tu vois de qui je parle ? Bon ben, je l'ai emmené dans une des ailes secondaires de la Résistance. Tu devrais aller lui parler prochainement ou envoyer Zen pour régler les derniers détails. Puis Suzaku, quoi qu'il dise, il en sait plus que ce qu'il voulait bien le dire. Tout ce que je sais, c'est qu'il n'a pas parlé et qu'il me déteste alors que je lui ai offert mon aide. C'est plutôt une personne qui aime travailler, pas comme quelqu'un d'autre que je connais, si tu vois ce que je veux dire !

En examinant Hadès plus attentivement, il se rendit compte que ses traits étaient tirés, que quelque chose le préoccupait plus qu'il ne souhaitait bien vouloir le montrer. Le Docteur se réinstalla sur le fauteuil de tout à l'heure et récupéra la montre qu'il accrocha à sa veste avant de la montre dans sa poche. Il réajusta son noeud papillon et écouta la suite du discours de son supérieur. Mordred... Etre hallucinant en effet et vu la façon dont il maîtrise ses pouvoirs, il n'est pas étonnant de voir Hadès dans un tel état. Puis Hadès lui posa la question qui le mit le plus dans l'embarras. Est-ce qu'il s'y connaissait en femmes ? Après sa rencontre avec Alpha, il comprit de quoi il retournait en réalité mais à cette question, il repensa un bref instant à Billie avant de chasser cette image stupide de son esprit. Comment pouvait-il espérer une seule seconde que cela se concrétise ?

Oui en effet, j'ai croisé Mordred et vu comment il contrôle ses pouvoirs, je suis plutôt heureux de te voir encore en vie. Tu sais, moi et les femmes, j'ai pas trop le temps de me consacrer à ça. Je croyais que c'était toi le séducteur non ? Et...il s'arrêta de parler quand il apprit qu'Ella était revenu d'entre les morts. Quoi ? Mais c'est merveilleux ! Comme se sent-elle ? Tu penses pas que ça aussi tu aurais pu me le dire plus tôt ? Et dernière chose, je m'appelle le Docteur, tâche de t'en rappeler !

Il était tout excité d'apprendre la nouvelle d'Ella mais il se calma instantanément par rapport aux rumeurs. Hadès était troublé par le fait que tout le monde pensait qu'il était un traître. Pour le Docteur, cela était impensable. Hadès n'était pas un vendu. Il était souvent insupportable et manquait parfois un peu de discernement mais il ferait tout pour protéger son groupe.

Tu sais, je me doute que tu n'es pas un traître. Je n'ai jamais cru à ces rumeurs idiotes. Ta vie privée ne regarde que toi mais fais attention Hadès, ne te laisse pas abuser ! Si tu te montres trop naïf, tu finiras par te faire avoir. Et tu risques de décevoir beaucoup de monde ! N'oublie pas que tu as la confiance de beaucoup de personnes sur tes épaules, je t'interdis de les laisser tomber, tu m'entends !

Le Docteur avait beau lui donner des précisions sur Yu, Hadès ne s'en souvenait pas : il fallait dire que le jour où il l'avait rencontrée, Yu ne s'était pas vraiment présentée à lui comme une surdouée. Si elle avait dit au Doc, par contre, qu'il l'avait sauvée d'un tremblement de terre, il aurait peut-être tilté, mais en l'occurrence, l'information était trop vieille pour qu'il y comprenne quelque chose...surtout que depuis trois ans – au moins – la jeune fille s'était teint les cheveux, alors pour Hadès qui n'avait pas la mémoire des visages, surtout féminins. Hadès retint un bâillement, entendant le Docteur lui reprocher encore deux ou trois choses. Zen était occupée, en ce moment, c'est pour cela qu'il l'avait envoyé, lui...et puis il le considérait comme, de loin son meilleur homme, et malgré les embrouilles qu'il pouvait y avoir encore le camp des civils et celui de la mafia, il présentait une carte blanche d'immunité, en tant que créateur de gadgets pour tout le monde.

Akira Darkwood pensait à Suzaku. Les rumeurs comme quoi il était un traître avaient commencé à s'amplifier à partir du moment où Suzaku était emprisonné...Hadès n'était pas quelqu'un qui croyait aux coïncidences car Tokyô était trop grande pour que se développent toutes sortes de rumeurs à son sujet, mais tout de même ! Il aurait bien aimé que le ministre de la censure l'accuse, lui, de traîtrise face à son bras-droit, mais visiblement, il ne l'avait pas fait. Quel dommage, il allait devoir encore chercher l'origine de cette rumeur. Soupirant, il entendit son ventre faire un drôle de bruit le prévenant qu'il était affamé. Il était content, malgré tout, de retrouver le Docteur. La rencontre avec Mordred, la chute, au moins, il voyait de quoi il parlait. Il imaginait volontiers la collision entre cet homme imaginatif et le semi-shinigami, et les probables exclamations d'enthousiasme du Docteur en voyant ce dont Mordred était capable. Il en rit, d'ailleurs, en pensant à cela et à la mort qu'il avait frôlé.

« Oui, c'est vraiment bien ! Je m'étais déplacé jusqu'à là-bas...chez Mello pour la veiller et elle avait disparu. J'ai dû la chercher partout...elle avait l'air un peu fatiguée, émue, mais c'est Ella-chan. Je sais qu'elle se remettra vite, mais par contre, son frère...Tu sais ce qu'il en est, Doc...il m'a demandé de tenir le secret et je n'ai pas l'habitude de trahir les taupes. », Hadès ne l'écoutait jamais, lorsqu'il affirmait se surnommer « le Docteur ». Doc était tellement plus simple et naturel à prononcer. « Je sais que son frère peut être très violent quand il le veut, il m'a dit de ne rien lui dire. »

Et c'était dur, très dur. Mayu pouvait être cruel quand il le voulait, et lui-même ne voyait pas l'intérêt de faire croire à sa jeune sœur qu'il était mort. Elle n'était peut-être pas de son sang, mais Akira Darkwood la considérait comme la fille qu'il n'avait jamais eu. Elle était adorable, gentille, fière. Il adorait la taquiner, et il se foutait des mauvaises langues qui disaient qu'il voulait uniquement l'attirer dans son lit. Il n'était pas comme ça, enfin, pas que : il avait le double de l'âge d'Elliana, tout de même. Enfin. Tout cela pour dire que les mots de Mayu blessaient toujours Ella-chan, plus, en tout cas, que les blessures qu'elle avait pu subir un an auparavant lors de l'assassinat de ce ministre.

« Ne t'inquiète pas pour moi, je ne me laisse pas abuser, comme tu le dis. Je fais attention et je prends mes précautions. Par ailleurs, pour parler comme ce con de Mello, je pense qu'il y a 30 % de chances pour que ces rumeurs sortent de la bouche de Suzaku en personne. Un ministre de la propagande se doit d'être un bon menteur, non ? », il ne s'appuyait sur rien en particulier pour confirmer ce fait, mais il avait déjà vu des affiches assez percutantes de la part de ce ministère pour affirmer que Suzaku n'était pas non plus le premier noob venu. Au contraire. « Et puis ils ont dû l'interroger, à la mafia...je ne sais pas trop comment vérifier cela, mais il suffit de ne pas les écouter. Je tiens trop à vous tous, Ella, toi, Zen, Ishtar, sans oublier la Liberté, pour vous lâcher et vous trahir. Je crois que je préférerai me tuer, en fait...Fate est peut-être belle, mais je n'oublie pas qu'elle était chargée de ma traque. Il y a aussi 70 % pour que ce soit une méthode pour m'attirer jusqu'à elle...elle a tenté de me convertir, tu sais ? »

De sa bouche, cela ressemblait à une blague. Comme si on eût pu tenter de convertir le grand chef terroriste Hadès. Il œuvrait depuis tellement d'années dans la résistance que cela lui paraissait impossible. À ses heures perdues, il écrivait même des articles pour le Cavalier Noir, qui étaient publiés, ou non, selon l'humeur de la rédactrice en chef, Lady Illness, et de leur contenu plus ou moins pertinent.

« Tu as des nouvelles de Illness, au fait ? »

Apparemment, Ella semblait aller mieux d'après Hadès. Enfin, elle s'était réveillée... Après plusieurs années dans le coma, voir que le monde a changé de façon aussi brutale, cela avait de quoi perturber... Enfin, la pire nouvelle pour elle était surement la mort de son frère... C'est que Mayu voulait lui faire croire. Il avait rejoint les rangs de l'ennemi pour pouvoir l'espionner sans souci. Il avait préféré couper tous les ponts avec ceux qui connaissaient pour ne pas risquer de se faire remarquer. Mais pourquoi faire ça à sa soeur ? Mayu était tout pour la jeune fille, elle ne méritait pas ça. Elliana était fragile et suivait aveuglément les paroles de la personne qu'elle voyait comme modèle. Cela avait un nom... Enfin, il n'arrivait pas à remettre le doigt dessus.
Le Docteur n'avait rencontré Mayu qu'une seule fois et il est vrai qu'il avait pas apprécié ce qu'il avait pu percevoir de lui. Son regard dur et froid... Il avait fini par assassiner l'ancien ministre de la propagande... Encore un beau gâchis ! Et voilà qu'Akira l'appelait encore Doc... Ce que cela pouvait l'horripiler ! Il ne ressemblait pourtant pas à un savant fou qui rêve de voyager dans le temps et l'espace, nom de Zeus !

Hadès répondit ensuite à ses questions concernant les dernières rumeurs. Selon lui, il était maître de la situation, il avait les idées claires et il savait ce qu'il faisait. Comme pour le persuader, il se mit à parler en pourcentages... Cela lui rappela Yu et Mello et leur manie des nombres... John était un mathématicien mais il détestait tout rationaliser... Cela détruisait une part de magie, de beauté et d'incertitude qui existe en ce monde. D'après Hadès, Suzaku serait à l'origine de la rumeur... Pour le Docteur, cela semblait impossible... Vu l'état dans lequel il était, il était un peu trop faible pour colporter des rumeurs... Et puis, maintenant que tout le monde savait que le frère d'Hadès était un ministre de Kira, qu'ils étaient en plus jumeaux... N'importe qui aurait pu lancer cette rumeur... Alors comme ça, cette jeune femme s'appelait Fate. Il aurait des recherches à faire sur cette Fate...

Tu sais, n'importe qui aurait pu lancer cette rumeur mais c'est pas le plus important... En tout cas, je suis heureux de voir que ta morale n'est pas été ébranlée par ta chute spectaculaire ! Concernant Fate, je te renouvelle mon avertissement, fais attention à toi ! Surtout si elle a essayé de te rallier à sa cause... D'ailleurs, je crois qu'Alpha a deux trois mots à te dire à ce sujet ! En voyant l'expression d'Hadès, il continua. Elle m'avait dit que ça te plairait pas mais d'après elle, c'est nécessaire.

Il attrapa une cuillère qui traînait sur la table et se mit à la faire tourner entre ses doigts. Alpha et Hadès, une relation conflictuelle dans laquelle il ne voulait pas s'immiscer mais dont il savait qu'il allait avoir un rôle à jouer. Il était devenu trop proche de son chef pour être épargné par tout ceci. Surtout depuis que Yumi était venu le voir... Les femmes, pourquoi fallait-il qu'Hadès l'embarque dans ses problèmes personnels ? En parlant de femmes, Hadès aborda la question d'Illness. La rédactrice en chef du Cavalier Noir s'il se rappelait bien... Aux dernières nouvelles, elle avait été capturé par les gens du gouvernement lors de la rafle de la fête foraine... Avec tout son travail, il n'avait pas eu le temps d'aller à la pêche aux nouvelles, il ignorait donc qu'elle avait été libéré et par Nathan Suzaku qui plus est.

Depuis son incarcération, aucune... J'ai beaucoup trop de boulot pour prendre le temps de lire les nouvelles du monde... Est-ce que toi tu saurais quelque chose que j'ignore ? Enfin, devrais-je dire, voudrais-tu partager tes connaissances avec moi à ce sujet ? Tout ce que je sais, c'est que c'est Day qui a repris la relève au journal... Elle a un certain talent, cette jeune fille devrait s'en sortir !

Il lança la cuillère qui atterrit avec un petit bruit métallique sur la table et replaça une mèche de cheveux qui lui tombait sur le visage. Si Hadès ne savait rien à propos de la patronne du Cavalier Noir, ça retomberait encore sur lu... Un nouveau dossier sur les bras, comme s'il n'en avait pas assez. Là, il avait envie de sortir, de courir, de faire n'importe quoi ! Mais il avait du travail et il ne pouvait pas tout lâcher comme ça...

En parlant du journal, tu as prévu de leur envoyer un article prochainement ? Ton dernier article était fort intéressant... Cependant, j'ai peur qu'à force de trop tirer sur la corde, le Cavalier Noir finisse par subir le contrecoup. Il suffit d'un article de trop et tous les journalistes pourraient être considérés comme des ennemis de la nation. Ils sont peut-être tolérés mais je doute qu'il en soit toujours ainsi... Enfin bref, tu aurais pas un truc à manger, je meurs de faim !

Son air sérieux de tout à l'heure se remplaça à nouveau en une expression joviale et souriante. C'était aussi ça le Docteur, passé du sérieux à la banalité tout en gardant en tête tout ce qui retenait son attention. Depuis qu'Hadès lui avait parlé des femmes, il n'arrêtait pas de songer à Billie. La jeune femme rousse qui lui avait demandé du matériel informatique. Il en avait croisé des femmes mais elle était différente. Elle l'avait marqué... Etait-ce ça tomber amoureux ? Comme tout le monde, il avait eu des amours de jeunesse mais là c'était différent, c'était plus fort et plus profond. mais même si Hadès était son ami, il ne savait pas vraiment comme aborder ce sujet...

Le Doc' était décidément un joyeux luron...ils parlaient de choses tout à fait sérieuses, tout à fait importante, mais Hadès ne pouvait pas s'empêcher de sourire. Si lui était un père poule pour Elliana, le Docteur était assurément son géniteur...cause perdue, car ledit fils n'écoutaient jamais les consignes et n'en faisait qu'à sa tête. Il courait, à gauche, à droite à la recherche de filles, toutes plus jolies les unes que les autres. Sa dernière trouvaille, c'était Fate, tout simplement. La jeune et jolie Fate...plus jeune que lui, en tout cas mais, lorsqu'ils l'apprenaient, le commun des mortels lui disaient souvent qu'il faisait plus jeune que ce qu'ils pensaient. Il n'écouterait jamais les conseils de quiconque concernant Fate, sans doute parce que lui-même n'avait aucune idée de ce qu'il allait faire. Il avait pesé le pour et le contre, la trahison et la fidélité à la résistance...et aucun des plans qu'il avait sous les yeux ne lui plaisaient. En plus de cela, les échanges de mail qu'il avait eu avec Fate ne l'avait que plus énervé et il avait coupé court à leur conversation, ulcéré...c'était à croire qu'il ne l'aimait pas tant que cela, cette fille, en fait.

En fait, il était tout simplement dur à croire que lui, idéaliste convaincu, s'était pris d'amour pour elle, une femme capitaine obéissant au régime autocratique qu'il combattait. Si tous les deux semblaient ressentir quelque chose l'un pour l'autre, la situation dans laquelle ils étaient, leurs identités respectives ne leur permettaient pas de s'unir...un criminel avec un flic, pensez-y ! Sans compter qu'il y avait quelques pourcentages de chance – ou de désespoir – pour qu'elle simule et veuille juste l'enrôler, en fait. Hadès soupira. Entendre le Doc parler d'Alpha faisait bouillonner son sang, mais il s'efforçait de rester impossible devant son adjoint...il le savait, s'il relançait le sujet et lui expliquait qu'il l'avait...légèrement menacée de mort, il l'emmerderait pendant des heures et des heures : le Docteur était un de ces chics types.

Il bougea un peu pour plus s'enfoncer dans son fauteuil bien confortable – une petite merveille – et posa sa jambe encore blessée sur la table basse. Voilà...Comme cela, son genou le lançait moins. Il avait déjà vu des médecins à ce sujet, et il savait pertinemment qu'il était inutile de demander quoique ce soit au Docteur à ce sujet.

« De nouveaux articles...Pas pour le moment...Je n'ai pas vraiment la fibre journalistique, et puis j'ai d'autres soucis. Trop occupé à gérer ce camp et la nourriture qui doit y être acheminée. Je passe plus de temps à faire les comptes qu'à me battre, c'est dire. », il lui sourit. « Ben non... », dit-il au sujet de Illness. « C'est pour cela que je te le demande...je te signale que moi-aussi, j'ai été pas mal absent et que ma malencontreuse chute m'a immobilisé pendant un mois. Donc les informations, j'ai eu du mal à les choper...pas de chance...Pour Illness, honnêtement, je ne pense pas qu'elle soit encore en vie...j'ai vécu une semaine dans leurs geôles et j'en suis sorti à moitié détruit, et encore, je ne suis pas une fille, et je suis assez fort. Mais elle...un mois...enfin plus, maintenant...Je ne crois plus au fait qu'Akis soit encore en vie. Je pense qu'il a parlé, que mon frère l'a tué...il a du sang sur les mains, tu sais. Alors c'est pour cela que je pense que Illness est morte, et qu'il faudrait marquer le gouvernement en frappant Suzaku un bon coup. Pas le tuer, tu ne serais pas d'accord...Cet homme représente la censure...tu as une idée ? »

Avant, il était vrai, Hadès écrivait des articles pour le Cavalier Noir...la plupart du temps, il essayait de remettre le régime en doute, mais de manière intelligente, en raisonnant par l'inverse. Il avait conscience que ses écrits étaient un poil démagogique, mais peu importait, lorsque l'adversaire utilisait la même méthode !

« Ramasse la cuillère...Tu veux pas te tenir tranquille deux secondes ? »

Mais fallait lui ramener à manger...à manger, à manger. Il lui fit signe de s'asseoir, se leva avec difficultés et prit sa béquille. Avec naturel, mais en boitillant tout de même encore un peu, Hadès se dirigea vers la cuisine...il avait raison de ne pas sortir : une rencontre avec son frère jumeau, et c'était purement et simplement la mort. Lorsqu'il arrive à la cuisine, il piqua le gâteau au chocolat qui traînait dans le four, un saucisson et prit un couteau. Il ramena le tout en oscillant un peu, se méfiant du couteau et tenant le plateau un peu en équilibre...après quelques minutes, il réussit à revenir au salon, et posa la nourriture à côté de ce ventre sur pattes qu'était le Docteur.

« Tout va bien, de ton côté, à toi ? Tu n'es pas trop fatigué...parce que j'ai l'impression que tu essaies de le cacher, à moins que je ne me trompe...Ta copine, Jenny, là...elle fait partie du camp des civils, maintenant ? Parce qu'elle me plaît pas mal, tu sais...Ha ! Au fait, je me suis coupé les cheveux, ça va ? »