[QG de Hadès] Bienvenue aux enfers ! [pv Mello, Ish, Abetha ?]

Le sommeil n’était pas là. Il pouvait se montrer par le ciel sombre et pourtant étoilé, par la noirceur qui enveloppait la moitié du monde mais il ne pouvait englober tout ceux qui le peuplaient. La fatigue ne touchait pas les esprits tracassés. Un esprit en particulier ; tracassé et qui se mêlait de colère et d’envies de violence. Un esprit qui ne trouverait pas le sommeil avant d’avoir mit les choses aux clairs. Mello était furieux pas parce qu’il ignorait des choses ou avait négligé encore une fois le plus important mais parce qu’il savait. Il savait, il connaissait la vérité sur ce qui était entrain de se passer. Après tout, il avait de quoi ne pas ignorer les faits. Il savait tout et quelqu’un s’était arrangé pour qu’il le sache. Aussi mystérieuse que fourbe soit-elle, il ne pouvait s’en détacher. Elle aimait jouer avec ses nerfs, tel un mauvais conducteur aimait jouer avec les règles du code de la route. Mais lui aussi était comme fasciné par cette femme. Elle n’était qu’une femme après tout et pourtant, quelque chose d’étrange se dégageait en elle. L’homme a toujours été attiré par l’inconnu ou bien l’interdit. Dans le cas de notre mafieux, l’inconnu lui semblait plus attractif.

Ce fut avec une mine colérique qu’il quitta les appartements de Ishtar. Comme on lui avait dit, elle était partie et il n’ignorait pas le lieu où son jouet s’était réfugié. Briquet en main, il brûla la chemise qu’il avait trouvée dans la commode de la jeune femme. Une chemise qu’elle avait gardée en souvenir de son impitoyable Hadès. A la pensée de son nom, Mello déclancha brusquement la petite flamme de l’objet, brûlant le vêtement. Le tissu fondit rapidement en cendres au dessus de l’évier de la cuisine, où l’eau abondante créait des ondes à la tombée des particules de tissus calcinés. Et lorsqu’il acheva son œuvre, il rangea le briquet dans une de ses poches, juste à coté de son revolver. Maintenant, il allait passer aux choses sérieuses. Il agirait directement et lui ferait regretter la chose qu’il n’avait pas le droit de faire. Hadès avait largement dépassé les limites. Et c’est d’un pas décidé que Mello quitta les bâtiments de son repère en sachant très bien où aller. Il avait une drôle d’impression ; celle que Ishtar avait fait exprès de lui faire savoir qu’elle était partie, rien que pour l’énerver. Il savait qu’elle aimait voir ses yeux fusiller à la vue de Hadès, le voir péter son câble lorsqu’il la voyait en sa compagnie. Oh oui, il en savait des choses à ce propos. D’un geste brusque, il prit place sur son scooter et fit gronder le moteur quelques instants avant de partir à toute allure. Bien sur, il n’avait pas laissé son quartier général sans défense ; lorsqu’il s’absentait, il s’arrangeait pour qu’une partie de ses subalternes surveillent les locaux. Il connaissait l’itinéraire pour atteindre sa destination et il ne craignait pas les excès de vitesse. De toute façon, il changeait de modèle de scooter quand il le désirait et dissimulé derrière un casque, il était méconnaissable aux radars routiers.

Empruntant le plus de raccourcis possible, il lui fallut plus de quinze minutes pour arriver jusqu’au lieu où l’impitoyable détenait son jouet. Tel un gamin en colère après que sa sœur lui ait emprunté sa voiture miniature, il se pressa de ralentir, faisant crisser les roues de son scooter. Il ne s’inquiétait guère de ce bruit nuisible puisque le voisinage pourrait penser qu’il s’agissait simplement d’un jeune qui voulait se faire remarquer. Et puis, Mello avait le profil type d’un délinquant, il n’y avait donc aucun souci quant à son physique. Plaquette de chocolat à la bouche, il en croqua un bon morceau, toujours fidèle à ses habitudes dans n’importe quelle situation. Planter ses dents dans cette texture assez dure l’aidait à évacuer cette envie de violence et cette fureur qui l’envahissait depuis des heures. Flingue en main, il comptait bien lui faire comprendre que l’interdit ne devait jamais etre franchi. Bien qu’il aurait tellement désiré tirer sur la détente, il savait qu’il ne le ferait pas. Cela ne pourrait que arranger Kira, sa raison lui dictait. Perdre plus ou moins un allié pouvait être fatal au camp des résistants du régime actuel. Non, il n’était pas idiot et il avait suffisamment de conscience pour ne pas commettre des erreurs si on excepte celle de montrer ses émotions bien trop facilement.

Les gardes qui surveillaient les alentours n’étaient que du gâteau. Malgré la fine corpulence du mafieux, il possédait suffisamment de force et d'agilité pour assommer un bon moment les sentinelles à coups de poings et de coudes. Devant lui, se dressait une porte qui n’allait sûrement pas lui faire obstacle bien longtemps. Serrant les dents à l’idée de pénétrer dans le lieu de son rival, il dégagea violemment la porte en prenant un élan. La mince douleur qui lui perforait l’épaule n’était rien qu’un grain de sable face à ce qu’il ressentait à l’instant. Il n’avait aucune envie de retenir ses pulsions et pourtant, il le faisait parce qu’il savait que c’était la meilleure chose à faire. Il aurait pu incendier cette baraque pourrie, calciner le corps maudit de ce Hadès et tant de choses… mais cela lui étaient impossible pour le moment.

Aiguisant ses sens auditifs, il parvient au bout de quelques minutes à localiser la présence de l’homme qu’il recherchait. Longeant un couloir, il remarqua qu’un homme lui faisait obstacle mais la chance fit qu’il lui tournait le dos. Par précaution, il songea que l’assommer était la meilleure des choses à faire. Il pourrait s’avérer être un élément perturbateur s’il restait conscient. Et il atteint finalement une pièce qui sembla être une cuisine. Mais il se fichait bien du lieu où il pouvait être ; ce qui l’importait, c’était le visage souriant de ce type. Ce type qui était accompagné d’Ishtar. Cette vue d’horreur amplifia son sentiment de colère, traduit par un regard haineux et plein de mépris. Son cerveau transmit directement les ordres à son bras droit qui se leva pour pointer sa cible de son revolver.

« - Je ne t’ai jamais permis de l’emmener dans ton QG, ordure ! Et toi, il me semble avoir été clair sur le sujet ! » tonna t-il comme un tonnerre avant de se tourner vers Ishtar, le regard accusateur.

Hadès plissa les yeux, entendant les pieds derrière lui plus distinctement. Puis, regarda qui pouvait-il bien y avoir...son regard croisait d'abord Ishtar : il sourit à la demoiselle, heureux de la voir à ce moment-là. Il était toujours pas vraiment bien et avait à nouveau envie de vomir. Si Ishtar était présente, il irait bien, c'était certain. Le deuxième regard qu'il croisa quelques secondes après avoir lâché celui de son amie était celui de ce jeune blondin, cet amas de nerfs les uns plus emmêlés que les autres. Mello. Et il ne semblait pas vraiment content de lui, ce mafieux infernal. Lui voler Ishtar ne lui avait pas suffit, il la voulait par lui seul, la posséder, l'enfermer, se comporter avec elle comme si elle n'était qu'un jouet ou pire, l'ancienne chose qu'elle était. Hadès n'aimait pas du tout le comportement de Mello envers Ishtar car, plus que tout, il avait peur qu'elle ait mal, et pleure à cause de lui. Il savait déjà que ce ne devait pas être facile, les cris en témoignaient.

Il releva la tête les entendant, se demandant ce qu'il se passait. Jusque là, il s'était bloqué sur l'arme de Mello et avait mal à la tête. Quoi ? Il ne comprenait pas, quelle était cette histoire de grillade ? Pourquoi Ishtar était-elle dans cet état et pourquoi s'emportait-elle autant ? D'après ce qu'il croyait comprendre, Mello s'était vengé de la suite de sa « protégée » en immolant quelque chose qui lui appartenait : « quoi » était la question, mais pour le moment, il s'agissait de leur faire comprendre que ce n'était pas le moment pour parler de vulgaires jalousies et autres règlements de compte. Les questions dont ils devaient s'occuper étaient autrement plus grave et s'engueuler ne ferait que faire augmenter les fossés déjà importants qui existaient déjà entre son groupe et celui de Mello. Déjà que L'Ordre lui vouait déjà une haine sans pareil qu'il devrait un jour tenter d'annihiler... il se leva lentement, s'appuyant au rebord de la table pour ne pas chanceler et vit qu'une membre de leur groupe les regardait, tout près de la porte. Elle, il ne la connaît pas vraiment, mais si elle est là, ça doit être pour la même raison que tous les autres : se venger de Kira, sa police ou d'un truc comme ça. Ici, chacun a quelque chose à lui reprocher, un membre de sa famille tué, ou tout simplement un désir ardent de démocratie. Et mine de rien, ils sont pas mal, là-dedans, même si leur effectif est clairement inférieur à celui des troupes de Kira.

« Laisse-la tranquille, Mello, elle m'a aidé ! »

Il adresse de nouveau un regard à Arita, lui faisait signe d'aller surprendre Mello par derrière – du moins espère-t-il que son signe sera bien compris. Il sait que ce jeune homme ne le tuera pas : combien même il a déjà tué de sang froid, il sait que Hadès conduit cette part de la rébellion qui n'obéit qu'à lui et qu'il serait inutile de les diviser encore plus qu'ils ne le sont déjà. Pour Mello, justement, il s'avance, tout chancelant, vers lui. S'il commence à bien l'observer, il s'apercevra qu'il est couvert de divers bleus, coups qui ne se sont pas encore refermés. Il ne sait d'ailleurs pas comment il réussit l'exploit d'être sur ses deux jambes car il a l'impression que celles-là vont le lâcher, et ce à n'importe quel moment. Il n'a jamais été aussi faible.

« Calme-toi. J'ai été capturé par la police de Kira et un de ses ministres... », il ne précisa pas qu'il s'agissait de son frère jumeau. D'ailleurs, il n'avait dit à personne qu'Arashi était son frère jumeau, la plupart n'ayant pas dû voir son visage. « Il m'a torturé, tenté d'obtenir des informations mais je n'ai rien dit. Finalement, il a mis un émetteur dans son mollet, que Ishtar a trouvé, et ce n'est certainement qu'une question d'heure avant que je ne meure d'une crise cardiaque. Content ? Tu seras ainsi débarrassé de moi, non ? Pauvre garçon... »

En réalité, il n'avait jamais été aussi calme, comme si la perspective de mourir elle-même le rendait parfaitement serein. Il avait dit cela à Mello car c'était dans la logique des choses mais...c'était Arashi. Il y avait quelque chose de bizarre, quelque chose qui faisait qu'il aurait déjà dû être mort, maintenant, voire avant de leur parler. Arashi ne voulait pas le tuer, peut-être et allait sans doute en subir les conséquences. Akira se demanda si celui-ci était déjà convoqué par des personnalités plus haut placées que lui qui lui poseraient des questions... Il le plaignait.

« Arita, ne le touche pas, finalement. Mello va baisser son arme comme un grand. Parce qu'il comprend que cela ne lui apporterait strictement rien, de me descendre... »

Il adressa un clin d'œil à Mello, comme pour lui souhaiter la bienvenue dans son modeste quartier général.

Décidément, il était arrivé au bout moment et à la bonne pièce. En plus d’avoir retrouvé Ishtar, il pouvait désormais régler ses comptes avec Hadès qui avait une nouvelle fois influencé la jeune femme pour qu’elle vienne en excursion interdite dans son impitoyable quartier général. Mello était furieux à la vue de ces deux-là qui avaient certainement du passer du bon temps que notre blondinet jalousait au plus haut point. Il n’aimait pas montrer ses faiblesses car il voulait être le meilleur, et pour cela, il fallait exploiter un maximum ses talents et refouler tout ce qui pouvait le compromettre. Malheureusement, il avait connu Ishtar et celle-là avait totalement chamboulé sa façon de faire les choses. D’un naturel émotif, Mello était quelqu’un qui réagissait rapidement aux changements et qui brillait sous le feu de l’action. Mais cette sensibilité s’était révélée accrue après que sa relation avec Ishtar se soit renforcée. Il ne s’agissait pas d’un amour à l’eau de rose digne d’un film de Hideki Ryuga et de Misa Amane mais de quelque chose de plus passionnel et brutal. C’était justement cette brutalité qui faisait que le mafieux attachait une importance à cette femme, qu’il tentait de surveiller le plus souvent possible afin qu’elle ne s’échappe jamais de ses griffes. Pourtant, elle y parvenait ; tel un poisson fuyant le filet de mort du pêcheur, il arrivait à se faufiler par l’un des trous et regagner le vaste océan qui représentait sa liberté et la suite de son périple. Toutefois, ce n’était certainement pas Mello qui allait abandonner ce poisson après qu’il ait prit la fuite. Non, Ishtar constituait un spécimen bien trop précieux à ses yeux et elle lui procurait bien plus que ce qu’une femme banale pouvait offrir à son amant. En effet, ce n’était pas pour rien qu’elle était le jouet favori de notre jeune homme ; aussi joueuse, tacticienne, rusée et sensuelle, elle formait la panoplie complète de la femme qui pouvait lui faire un effet, à lui, qui n’avait jamais été séduit par autre chose que Ishtar. Il ne l’aimait pas comme un fou mais il désirait à tout prix la garder pour lui. C’était un désir qui dominait aujourd’hui ses autres pensées et pourtant, même la vue de sa beauté et de ses yeux à l’aspect angélique ne le rendait pas satisfait. Sa colère ne parvenait pas à se dissiper et durant un instant, il aurait bien voulu lever la main sur elle pour lui faire comprendre à quel point ce qu’elle avait fait était mal.

La punition était bien une chose qui semblait mieux fonctionner et pourtant, elle recommençait à jouer les téméraires. Mais le pire était sans doute qu’elle y prenait un malin plaisir, un plaisir que Mello ne partageait pas le moins du monde. La savoir entre les griffes de cet homme écoeurant le rendait malade et fou de rage. Il ne comptait pas baisser son arme tant qu’il n’aurait pas réglé toute cette histoire. Il observait son environnement, comme pour mieux se familiariser avec ce qu’il ne connaissait pas. C’est là qu’il remarqua la présence d’une autre personne, une jeune femme qu’il ne connaissait pas et qu’il n’avait d’ailleurs pas envie de connaître pour le moment. Fine et assez grande, elle arborait une chevelure surprenant de par sa teinte blanchâtre qui rappelait mystérieusement celle de Near. A cette pensée, notre blondinet préféra la mépriser du regard ; ce qui lui était inconnu n’avait pas sa confiance. Et comme elle l’avait si bien dit ; elle était arrivée au mauvais moment. Mais de toute manière, ce n’était pas sa présence qui empêcherait le mangeur de chocolat de s’en prendre à Hadès. Et il le fixait de son air méchant et désagréable, en ne négligeant aucune tolérance envers cet être qu’il détestait. Sombre cafard, était-il, sans cesse dans les pattes de Ishtar et par extension, dans celles de Mello. Son horrible visage qui adoptait presque toujours des expressions positives l’énervait et s’il aurait pu le salir grâce à un bon coup de par balle, il l’aurait fait depuis longtemps. Toutefois, perdre un allié de cette taille s’avérerait être une erreur et une victoire pour Kira et le mafieux n’était pas idiot pour tenter cette stupidité. Néanmoins, il pouvait toujours le menacer, c’était déjà cela.

Et puis aujourd’hui, quelque chose allait le stopper dans ses pulsions violentes. Ishtar, irrécupérable, venait de prendre la parole… elle avait osé. Et elle lui disait qu’elle n’était pas là pour le combler mais que sa présence s’expliquait par le fait que l’impitoyable s’était retrouvée dans une situation de détresse et qu’elle avait du le sauver d’une mort certaine et d’une implantation d’émetteur dans le genou. C’était tellement stupéfiant comme annonce que cela avait l’air d’être trop gros à croire. Toujours colérique, il afficha un sourire narquois qui devait montrer à quel point il n’était pas dupe. Et pourtant, au fond de lui, il la croyait puisque si elle avait voulu être crédible, elle n’aurait pas débité toutes ces choses là en une seule phrase. Ishtar était une femme douée en négociation tout comme en communication. Parfois, il se servait d’elle comme un porte parole auprès des membres de la Mafia puisque Matt, qui n’était pourtant pas dénué de diplomatie, manquait d’autorité. Et l’autorité était un des piliers du fonctionnement de cette organisation. Derrière ce faux sourire, il la croyait plus ou moins mais sur le coup, il se fichait bien de ce qui était arrivé à cette andouille de première puisque la seule raison de sa visite était de reprendre Ishtar avec lui. Qu’il ait perdu une jambe ou pas, qu’il soit blessé ou pas, cela importait peu pour Mello puisque de toute évidence, il était revenu à son quartier général. S’il avait disparu ou s’il était mort, il en aurait été satisfait certes mais il savait que cela aurait causé des problèmes du côté de la rébellion. Mais un jour, lorsque les forces de Kira reculeraient, il est clair qu’il n’en resterait pas là avec Hadès et qu’il profitera de la défaite du faux dieu pour éliminer ceux qui avaient eu l’audace de le chercher et de se mettre à travers sa route.

Ishtar poursuivit son dialogue, d’une voix calme, en essayant de le convaincre que tout s’était véritablement passé comme elle le disait. Mais le pire, c’était qu’elle se contredisait ; bien sur qu’elle était capable de sortir en pleine nuit pour aller jouer avec cet idiot. Bien sur… elle l’avait déjà fait auparavant et lorsqu’il s’agissait d’énerver Mello, elle était capable de tout. Il lui jeta un regard noir dans lequel on pouvait deviner à quel point il lui reprochait de ne pas lui en avoir parler avant. Il était attaché à elle par un lien ardent et pourtant, il avait de moins en moins confiance en elle en matière de fidélité. Cette confiance qui s’échappait venait même de s’étendre aujourd’hui à des problèmes qui n’avaient peu de rapport avec cet « amour ». Si elle lui avait raconté les problèmes de Hadès, il aurait sûrement pris la grosse tête et se serait bien foutu de sa situation mais il aurait certainement agi juste pour sauver son propre camp. Sur le coup, il était certain qu’il aurait réagi ainsi mais est-ce que les choses se seraient réellement déroulées de cette manière ? Ishtar s’approcha de lui, encrant son regard de prunelles dans celui de Mello. Mais sa fureur l’empêchait d’être envoûté ou même de se laisser faire par cette attirance si digne de celle d’un serpent.

« - Tu as beau avoir de la pitié pour lui, ça ne doit pas pour autant t’empêcher de me cacher des choses alors que tu es sous mes ordres ! » gronda t-il.


Un calme régna après qu’il ait dit cela avant que la demoiselle ne lui réponde mais, cette fois-ci, pour autre chose. Il ne s’y était pas attendu mais apparemment, il sentait le brûlé. Lui, ne l’avait pas perçu puisqu’il était lui-même sujet de cette odeur. Alors, elle lui demandait gentiment ce qu’il avait fait. En quoi cela l’intéressait ? Là, n’était pas le sujet. Prêt à lui répondre que cela ne lui regardait pas, il dut néanmoins refouler sa réponse avant que son amante ne lui repose la question mais d’une manière plus hésitante et étrange. En effet, Mello l’observait avec incompréhension alors qu’elle semblait être prise de panique et de tremblements… comme si qu’on lui avait fait subir un traumatisme psychologique. Durant une fraction de seconde, les traits du jeune homme se durcirent et il leva les yeux vers Hadès qui paraissait être de marbre face à la situation. Il ne l’était peut être pas intérieurement mais il continuait d’observer. Si Mello ne connaissait pas cette situation, il l’aurait sans doute accusé de lui avoir fait quelque chose mais puisqu’il avait déjà eut droit à des crises similaires, il détourna son attention vers Ishtar en la saisissant par le bras, prêt à la secouer si jamais elle ne reprenait pas ses esprits. La façon dont elle le regardait traduisait ses craintes et le bouleversement mental auquel elle était l’objet.

« - Calmes-toi ! Calmes-toi… J’ai juste dégagé de mon QG ‘son’ vêtement qui n’avait rien à faire là-bas. » Répondit-il en lui serrant les deux poignets, comme pour la retenir dans la réalité et non dans son monde de convulsions.

Et tous observaient l’étrange scène qui venait de se passer, avant que Ishtar ne se calme. Le mafieux ne se gêna pas et saisit brusquement une chaise à proximité qu’il tira près de lui avant de faire asseoir la belle. Puis, un nouveau silence domina la pièce tandis qu’elle se remettait doucement de sa crise.

Et lorsqu’il estima qu’il était temps de reprendre leur conversation, Hadès répliqua à la suite en renforçant la crédibilité des paroles de la jeune femme. Il prétendit avoir été capturé par la police de Kira et un de ses ministres, puis avoir été torturé pour obtenir des informations secrètes. Bien sur, il avoua n’avoir rien révélé mais on avait finit par lui mettre un émetteur dans son mollet pour tracer le moindre de ses mouvements. Tout ceci montrait qu’il avait du se montrer imprudent pour avoir été capturé de la sorte. Ou alors, l’opération avait été montée d’une manière astucieuse, tellement fourbe qu’elle aurait échappée à la vigilance d’Hadès. Mello savait qu’en tant que chef de la rébellion, il n’était pas du genre à se laisser appâter facilement alors si le piège du camp adverse avait bien fonctionné, cela signifiait qu’il s’était bien préparé à l’élaboration de ce leurre. Dans ce cas là, il y avait de grandes chances qu’ils désiraient à tout prix ces informations et que leur importance capitale les avait mené à structurer minutieusement leur plan. Une fois de plus, Kira venait d’agir et s’il le faisait, c’était parce que quelque chose devait le déranger et que pour éliminer l’obstacle qui le stagnait en ce moment, il avait besoin de ces informations. Mais tout cela s’était soldé par un échec, suite à l’intervention de Ishtar. L’initiative était bonne mais comme le disait Hadès, cette évasion aurait l’effet d’un double tranchant. Et s’il mourait d’une crise cardiaque, cela signifiait qu’on avait vu son visage et que l’un de ses ravisseurs possède le don de voir les noms sur le visage de leurs victimes ou bien que quelqu’un le connaissait déjà et qu’il attendait le moment propice pour le tuer. Mello ignora la pique d’ironie que son rival lui lança ; la situation avait adouci de peu sa colère et il pensait plus à ce qui venait d’arriver qu’à la mort proche de Hadès. Il n’était pas temps de discuter tranquillement mais une question lui venait en tête et cela pourrait certainement l’éclairer sur son prochain plan d’action. Il baissa son arme, conformément à la volonté des deux autres ; mieux valait en rester là pour le moment. Il jeta un coup d’œil en arrière, observant la jeune fille aux cheveux blancs qui avait indubitablement reçu l’ordre de le stopper au cas où la situation tournerait mal. Puis, il l’ignora et se tourna de nouveau vers Hadès qui venait de lui faire un clin d’œil. Cette marque de familiarisation, Mello la voyait comme une provocation et même si cela l’agaçait un peu, il préféra ne pas s’emporter une fois de plus. Le calme qui entourait cet homme qui venait pourtant de subir toutes sortes de coups était respectable. Il avait aperçu ces bleus et ces vilaines plaies alors qu’il s’était approché et pourtant, cela n’étonnait pas tellement notre blondinet qui avait bien cerné cette personne qui ne laissait rien transparaître que de la fausse joie et une horrible positivité sur ses traits.

« - Dis moi, Hadès. Quelles étaient les informations qu’ils voulaient obtenir ? De toute façon maintenant que tu vas crever, il n’y a plus d’intérêts à ce que tu gardes cela pour toi. »

Il ressortit sa tablette de chocolat de sa veste, et y croqua un bon morceau comme pour évacuer les ondes négatives et le reste de sa colère. Cette manie le détendait tellement qu’il esquissa un sourire sournois tout en attendant la réponse à son interrogation.