Le froid l'a emporté... [pv Faith]

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Le froid...
...m'a emporté...

~La vie, la mort...je les connais bien ouais...~

*Ploc...ploc...ploc...ploc...*

Un bruit. Dans le sommeil calme et sombre du renégat, un bruit revenait sans cesse. D'abord, il était étonné que dans son monde de l'ombre, il y aurait du bruit.
Une contraction, un coeur qui bat, l'air qui entre dans ses poumons, le torse qui se soulève, se rabaisse, l'air qui sort des poumons. Il était tellement peu familiarisé à faire attention aux signes de vie qu'il en fut presque surpris...
C'est durant cette milli-seconde se passant dans la réalité qui passa pour quelques minutes dans le rêve de Kogen qu'il comprit qu'il n'était pas dans son monde d'obscurité mais bel et bien dans un rêve, tout simplement. Les yeux encore fermés, il se décida à faire un check-in complet de son intégrité mentale pour se s'assurer si tout allait bien.
Les souvenirs. Il se souvenait de la pièce dans laquelle il avait subit des produits de torture améliorés. Il se souvenait de la femme aux cheveux blonds à forte poitrine, pas très maline au passage. Un autre visage lui revenait à côté, un peu plus flou. Il s'agissait du soi-disant général qui avait remplacé son ancien chef. Il a toujours su qu'il emporterait ses secrets dans la tombe, le vieux renard comme il aimait l'appeler.

Le Uchigami se souvenait surtout de ce qu'il avait vu...ce qu'il avait vu de l'autre côté.

Cela était exactement la même chose qu'il avait revécu dans son rêve une milli-seconde plus tôt. Un noir complet, une paix indescriptible et le silence total...auquel il n'avait pas eu droit dans ce ''rappel''. Lui qui avait appris à donner la mort, voilà qu'il l'avait reçue, une fois. Il ne regrettait rien...presque rien.
Ce ''presque'' correspond à la seule raison pour laquelle il s'est laissé ramener par la réanimation. De façon inconsciente, il avait murmuré un prénom dans ce monde obscur. Mais qui aurait bien pu l'entendre? Qui était assez sombre pour se retrouver dans son monde des ombres pour qu'il se fasse entendre?

Manon, il était revenu pour elle...
Il lui doit tellement. Lui qui pensait que personne ne pourrait le comprendre dans ce monde, voilà que cette jeune américaine avait débarqué avec son camarade pour lui demander ce service qu'il ne pouvait refuser. Ils avaient disparu dans la nature, tout simplement. Ce n'était que des années plus tard qu'il avait décidé de faire de même avant d'être recruté par Machiavel...et c'est là qu'il a pu assouvir ses pulsions les plus primaires...tuer, pour tuer. Mais alors pourquoi s'acharnait-il tant à vivre si c'est pour donner la mort? ...tout tenait en un prénom, Manon.

vivre...
Vivre...
VIVRE!

-AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH!

Dans un accès de maux de tête juste insupportable, l'ombre se réveilla et se retrouva assis sur son lit à hurler à la mort, tête vers le plafond. Ce produit est tellement plus puissant via retour d'acide. Le renégat trouva même que hurler ne semblait pas suffisant pour exprimer toute la douleur qui revenait de tout son corps. Des muscles qui semblaient de nécroser sur place, comme des crampes mais partout et en plus intense, lui donnaient envie de s'arracher la peau pour s'arracher les muscles ensuite.

Puis, tout s'arrêta...même son cri.

Il regarda ses mains, bleues tellement elles avaient été crispées. Il se demanda comment ils n'avaient pas pensé à cela? Leur torture aurait été plus efficace si ils avaient attendu. Sans trop faire attention à ce qui pouvait bien l'entourer, il commença à ricaner. Doucement, jusqu'à ce qu'il fut audible, avant de se transformer en rire aux éclats;

-Ha ha...ha ha ha... HAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHA!

''Le créateur de ses produits est vraiment stupide'', pensait-il. Ce rire presque malsain qu'il avait déjà lancé sans trop le vouloir quelques instant après l'injection de ce fameux produit, a probablement du avoir un flash de son passé où on lui avait appris à résister à ce type de torture étant adolescent. C'était tellement dur au début. Le genre de torture où l'on fini par supplier de se faire tuer par le bourreau. Rien ne pouvait le toucher en cet instant.

Quand le rire ce calma, il regardait enfin l'environnement de ce lit sur lequel il était. Un hôpital, tout simplement. Une perfusion sur son bras gauche, deux autres sur son bras droit. Que faire? Ce qu'il a toujours fait dans un hôpital; enlever tout les capteurs sur son torse et les aiguilles des perfusions,et se diriger vers la sortie de la chambre...tout simplement.

Invité

L'hôpital était un endroit beaucoup trop blanc. Faith le savait pour y avoir déjà séjourné quelques fois auparavant, lors de circonstances auxquelles elle s’efforçait de ne pas trop penser, pour ne pas replonger la tête la première dans ses idées suicidaires et autres méandres ou idées sombres. C’était difficile, dans cet environnement qui ne lui rappelait que ce genre de circonstances-là, mais elle n’avait pas vraiment le choix et devait bien faire avec. Pour garder ses pensées occupées, elle songeait à ce qu’elle avait à faire, à la raison pour laquelle elle était là, et à la finalité de tout ceci. Il fallait qu’elle récupère un médoc qu’un chirurgien de cet hosto était censé avoir préparé pour elle, pour le compte des rebelles. Elle ne savait rien sur lui, mis à part qu’il faisait certainement partie de près ou de loin de la Résistance, mais elle supposait qu’elle ferait comme d’habitude, improvisation relativement complète. De toute façon, sa condition de médiatrice lui conférait un rôle d’électron relativement libre, et si elle avait toujours des grandes directives à accomplir, les petits détails lui étaient peu souvent imposés. Ce qui lui allait très bien.

En attendant, même s’il y avait un certain temps qu’elle n’avait plus en aucune façon tenté de façon trop directe de mettre fin à sa vie, elle appréciait toujours autant la compagnie de Dame Solitude, et de son amie Obscurité. Pour cette raison, l’hôpital lui était un lieu désagréable, ainsi que l’odeur aseptisée ambiante qu’elle connaissait un peu trop bien. Beaucoup de gens décrivent l’hôpital comme un lieu de vie, elle le considérait plutôt comme un endroit de mort manquée. Différence particulièrement significative pour elle.

Dans les couloirs, encore, du blanc, et des bruits étouffés à travers l’insonorisation sommaire des portes. Des pleurs parfois, de rares gémissements, d’autres fois le simple silence étouffé et pesant… Faith rasait les murs. Elle ne voulait pas que quiconque lui accorde trop d’attention, cela pourrait être dangereux, et pas uniquement pour elle. Si par sa faute, le gouvernement de Kira parvenait à remonter jusqu’à la mafia… Elle secoua un peu la tête, il ne fallait pas que cela arrive. Elle avait conscience d’avoir souvent été à découvert ces derniers temps, lors de l’opération Foir’Expo durant laquelle elle avait contribué à la capture du ministre de la Censure par exemple, il fallait qu’elle soit prudente.

Et puis, ses sens aux aguets perçurent un bruit plus strident que les autres, un cri. Elle avait vécu dans un endroit comme celui-ci, elle savait reconnaitre quand il s’agissait d’un appel de détresse ou de douleur de quelqu’un qui se sait condamné, ou quand au contraire la Vie s’imposait soudainement et souvent brutalement à la personne. Sous le poids de cette condamnation, de ce cadeau qu’est la vie, on ne peut que crier. Quand elle vous retombe dessus alors que plus personne, et surtout pas vous n’y croyait.

Quelqu’un, ici, venait de recevoir, de retrouver peut-être, comme un coup de marteau sur son crâne la malédiction de la Vie.

Puis un rire, étonnamment désespéré, comme une démence absurde qui n’a plus aucun sens.

Le son de cette démence attira Faith, qui s’approcha vaguement de l’origine du bruit.
Il cessa vite, mais une nouvelle bizarrerie l’empêcha de trop songer à ce qu’il était vraiment : elle tomba, au détour d’un couloir, sur un homme qui semblait pourtant de retour parmi les hommes depuis peu ; depuis très peu. Il avait plus l’air d’un malade que d’un visiteur à vrai dire.

Faith était observatrice ; c’était lui, songea-t-elle, qui avait crié. Cela il lui sembla le savoir sans trop de peine. Il était torse nu, elle pu voir des marques sur lui, des marques de torture, très probablement. Etait-ce un rebelle ? Et si oui, peut-être était-il celui qui la mettrait en relation avec la personne qu’elle devait retrouver. Dans le doute, elle préféra ne pas prendre de risques.

« Bonjour, je cherche le chirurgien, vous ne sauriez pas où je pourrais le trouver s’il vous plait ? »

S’il faisait partie de la Mafia, il saisirait l’allusion, non ?

Invité

]~Not idea what I'm dooing here...~

Il n’était pas vraiment sûr de l’endroit où il voulait aller. Était-il destiné à errer sans fin entre deux camps pour faire ce qu’il doit faire pour ne pas tomber définitivement dans une démence totale ? Il faut dire aussi qu’il en est assez proche pour l’instant, mieux vaut ne pas tenter le diable…ou plutôt l’Ombre. On ne peut défier l’ombre que par un combat au sabre. Hors, l’un deux à tenté et a réussit. Cette défaite l’obnubilait, le hantait. Comment, lui qui a vécu les heures sombres de la guerre au nom de la paix, pouvait-il se faire battre impunément par un commandant qui ne devait sûrement pas avoir d’expérience au vu de son âge ? C’était inconcevable, tout simplement impossible.
Pour résumer, Kogen était jaloux du talent manifestement inné du général.

Il marchait d’un pas nonchalant dans l'hopitâl, bien qu’il était tout à fait désorienté, cela ne se voyait pas du tout. Marcher droit, trouver un local où sont stockés les objets personnels des patients, retrouver ses affaires, retrouver sa plaque…sa plaque ? Ne l’avait-il pas arrachée pendant son pseudo rapport au général ? Un stress le parcourra au moment de passer la porte de la chambre dans laquelle il s’était réveillé. S’il l’avait perdue, ce serait la fin. Cette plaque, c’est son identité. Le vieux renard ne cessait de le lui répéter durant son adolescence…

Dans cette nuit de pluie, les supérieurs ont décidés de faire une levée de nuit. Ils étaient cinq, les cinq de son unité…ses seuls amis. Il avait laissé sa plaque dans le drap du matelas du dortoir pour pas qu'on la lui vole...et ce fût une volée de claques qu'il s'était prit quand le chef l'a su. Il a du se coucher à terre sous les coups de matraque, sans qu'il ne soit autorisé à relever la tête du sol. Personne de son unité ne bougeait quand il a été battu sous leur yeux, lui non plus n'aurait bougé le petit doigt, il le savait. Ils savaient qu'il ne voulait pas trop les endommager, on avait besoin de lui. On avait besoin d'eux tous pour faire les sales besognes, les messes basses des actions gouvernementales sont la base des ordres de leur unité. Ils étaient les ombres aux mains sales, les visiteurs de la nuit, les exécuteurs secrets des politiciens. Le sort en avait été ainsi, c'est tout.

Il piétinait le sol aux carrelages froids de ses pieds nus. Il n'avait même pas pris la peine de mettre les pantoufles qui étaient posées devant son lit si jamais il avait à se déplacer. Il a du perdre beaucoup de sang...ou beaucoup de raison, voire même les deux. Il faut dire qu'il en avait pas beaucoup de ce dernier. Kogen marchait quand il tomba nez à nez avec quelque chose de petit...petite. Le haut plutôt clair, la suite plutôt foncée, ça le fixait quelques instants, ça le scrute...

''Je cherche le chirurgien...vous ne sauriez pas où je pourrais le trouver s’il vous plait ?''

Et ça parle en plus! Il faut croire que le sang n'a pas eu vraiment le temps de circuler comme il faut, il avait encore quelques nuages clairs dans sa vision. Ah...ce n'est qu'une gamine. Kogen se demandait si elle n'avait pas perdu ses lunettes parce qu'il est loin de ressembler à un membre du personnel du bâtiment...ah moins que ce ne soit à cause des cicatrices qui ornent son corps qui aurait attiré son attention, qui sait?
Il s'était appuyé sur le mur, l'Ombre qui n'a pas été recherchée par l'Ordre. L'Ordre a perdu son ombre et voilà qu'il n'était même pas assisté à son réveil. Une question s'est posée d'elle-même dans les méandres de son cerveau; avait-il été abandonné? Certes, il avait en partie dévoilé la vérité mais il n'a menti sur bien des plans, surtout concernant la localisation des bases... Mais ne devrait-il pas être suivit par les pro-kira?

...
Si, il doit être suivit...
Mais personne n'est là...

Une puce! Cela ne peut être que cela! Il a une puce électronique sous la peau, cela ne peut qu'être cela.
Et cette histoire de chirurgien, une idée qui lui trotte dans la tête. Il n'est pas un chien à identifier, il est une ombre, on ne peut suivre une ombre, c'est de l'ordre de l'impossible.
Un chirurgien...il doit le trouver. Mais avant...

Le Uchigami appuya un peu plus sa main sur le mur avant de répondre à la petite fille aux cheveux clairs d'un air assez posé;

'' Ah! Le chirurgien! Ouais... Je le cherche moi aussi figure-toi! Je crois que ça fait deux heures que je dois être ''opéré'' ''

Même plus tôt encore, même si il ne sait depuis combien de temps il était dans ce sommeil artificiel. Dès qu'une main avait posé le dessous de sa peau, il devait être opéré pour enlever ce parasite électronique.
Du moment que la jeune fille ne sait pas qu'elle parle à un grand méchant loup... elle pourrait l'aider, oui.

'' Mais, avant, t'aurais pas vu par hasard la salle avec les objets des patients? Disons que c'est pas très bon de traîner ici. C'est pas donné l’hôpital tu sais? ''

Kogen sembla sentir sa bouche redevenir pâteuse, il pria pour que ce ne soit pas un autre retour du produit. Il avait fait un arrêt cardiaque la dernière fois, il ne faut pas rigoler avec ça, surtout pas avec lui...

Invité

Houlà.

C’était le premier mot qui était venu à l’esprit de Faith quand elle vit ce grand type la dévisager un instant, puis reprendre appui sur le mur comme s’il allait vraiment mal, avant de lui répondre au bout d’un certain temps de silence une phrase plus ou moins bancale… Ou du moins qui n’était pas très cohérente avec la suivante.

Devait-il se faire opérer, oui ou non ? Et dans ce cas, pourquoi cherchait-il à sortir de l’hôpital ? Puisque c’était ce qu’elle avait compris de son allusion au fait que cet endroit était dangereux et cher… Tout cela néanmoins prenait son sens si l’on admettait qu’il était la personne qu’elle devait retrouver ici. Quoique, jamais il n’avait été question qu’elle soit mise en relation avec un mafieux se faisant passer pour un patient, d’autant que celui-ci n’avait pas l’air de feindre et semblait réellement mal en point. Il avait l’air suffisamment mal, en tout cas, pour qu’elle ait peur qu’il ne fasse un malaise où elle ne savait quoi dont elle n’avait pas envie de s’occuper.

Non, ne tombe pas devant moi s’il te plait, qui que tu sois je n’ai pas du tout envie d’avoir ça sur les bras.

Perplexe, elle le regardait sans trop savoir comment réagir. Répondre à sa question peut-être ?

« Euh… C’est par là je crois. »

Elle indiqua un couloir un peu plus loin ; il lui semblait en effet être passé devant une telle salle en arrivant par ici. Après tout, qui ne tente rien n’a rien, et discuter dans une salle vide était toujours moins risqué que de construire des hypothèses fumeuses au milieu d’un couloir.

« Je peux vous emmener si vous voulez, il y a deux-trois couloirs à traverser. »

Elle se glissa devant lui et, quelques pas plus loin, qui semblaient douloureux pour son interlocuteur, ils se retrouvaient dans une pièce avec des casiers et des murs blancs, pour changer.

« Vos affaires doivent être par là… Si vous devez être opéré, vous auriez pas mieux fait de rester couché ? »

Quand on la prenait pour une gamine, elle avait tendance à agir et parler comme tel.

« Vous m’aideriez à trouver le chirurgien maintenant ? Il faut vraiment que je lui parle, c’est important. A moins que vous, vous ne puissiez m’aider ? »

Elle prenait des risques, bien sûr, à lui parler aussi ouvertement, mais Faith n’était pas le genre de fille à beaucoup réfléchir avant de parler. Tant pis, on verrait bien où tout cela la mènerait. Il ne fallait simplement pas qu’elle se fasse repérer de trop, étant déjà un peu trop souvent un peu trop exposée à son goût. Mais après tout, elle était là pour aller sur le terrain, et ça faisait partie du jeu. Tant qu’elle ne livrait pas son vrai nom, elle ne risquait à priori pas grand-chose. D’ailleurs, même le nom qu’elle utilisait depuis des années à présent ne devait être enregistré sur aucune base, d’aucun pays. Elle était une apatriée notoire, fait dont elle s’accommodait d’ailleurs plutôt bien.

Restait à savoir à présent si elle était tombée sur le méchant ou le gentil de l’histoire.

Invité

]~Well...I think I'm lost...~

Kogen était perdu, c'est le moins que l'on puisse dire.
Si il était dans son état normal, il n'aurait jamais répondu à cette fillette ou bien il aurait tout simplement dit qu'elle n'avait rien à faire ici ou une autre excuse bidon pour ne pas la suivre, ne pas être entraîné ainsi, sans qu'il ne fasse attention à qui regardait son visage. Si jamais un pro-kira le voit ainsi, ils vont penser que la gamine est une résistante venue le chercher.
Et là, il sera mal... elle aussi accessoirement mais il n'en avait cure.

Elle s'avançait vers un couloir qui lui semblait flou. Il la suivait, il avait mal mais il la suivait. Comment faire marcher une marionnette... pas besoin de le lui dire, c'est une marionnette qui marche toute seule. Soudain, une musique lui revint en tête. Une bride qu'il tient d'on ne sait où, une bride aux accents nostalgiques qui semblait sortir de son inconscient mais qui semblait être là dans sa tête depuis toujours.

Malhonnête marionnette,
Tourne et tourne avec sa collerette,
Marionnette qui fait la fête,
Qui fait oui, qui fait non de la tête...

Ce n'était qu'une bride mais les souvenirs étaient bien là, présents et lui hurlant qu'il avait un passé. Le sang battait à nouveau dans sa tête. La douleur qui ne veut pas se taire. Amers regrets de ne pas avoir sombré dans la mort quelques heures plus tôt, voire quelque jour, il n'en savait trop rien.
Il se souvint de ce passage paisible qu'il avait passé avec la seule personne qui comptait à ses yeux.

Lui et elle, sa mère, dans une pièce lumineuse éclairée par un soleil de plomb qui réchauffait tout l'appartement. Il tenait dans ses mains un cadeau, une petite locomotive peut-être? Ou bien un cheval en bois? Il ne saurait le dire. Tout ce dont il se souvient, c'est cette comptine, cette chaleur et un sourire. Un sourire d'une personne qu'on lui a arraché des petits bras trop faibles pour pouvoir la sauver. Ses pleurs dans le noirs quand ils l'on achevée devant lui.
C'était purement par haine qu'il avait grandi jusqu'ici.

Mais l'oiseau qui était tombé du nid avait bien grandi. Il est certes meurtri et bat faiblement des ailes mais il est toujours en vie. Il devait tuer... Tuer tous ceux qui avaient osé mettre en place la destruction du seul pan de paix qu'il avait en lui...et de tout ses camarades disparus. Il devait tuer...

C'est dans ces paroles qu'il remarqua qu'il était dans une salle avec des casiers, que la gamine lui demandait si il allait la conduire au chirurgien ou non...sauf si il savait l'aider. C'était la première fois qu'il avait une absence de ce genre. Le Uchigami se demanda quelle pouvait bien être la composition de ces produits qu'il avait subi juste avant son séjour.
Soit, si elle a quelque chose à demander...

''Soit, tu peux me poser ta question. Si je ne sais pas y répondre, je t'aiderai à trouver ce chirurgien que j'aimerais bien voir moi aussi...''

Il regarda les quelques étagères remplies de vêtements en écoutant d'une oreille distraite la gamine quand il tomba sur ce qu'il portait quand il était en détention. Il le déplia négligemment quand il remarqua la quantité presque exagérée de sang qui le maculait. Il se demanda également combien de sang il avait perdu dans cet interrogatoire. Mais il garda un air blasé en le contemplant. Cette couleur rubis...

''Ah...super...''

Il rangea à nouveau le vêtement quand il trouva à côté un autre vêtement de (pratiquement) sa taille. Il l'enfila et eut l'air à nouveau presque normal à l'exception de la cicatrice qui prenait une bonne partie de son bras gauche. Il se servit aussi dans l'armoire en y prenant des baskets et une paire de fausses lunettes de vue qu'il posa sur le bout de son nez.

''Tu peux m'appeler Sosuke. Si on te demande, on est venu rendre visite à notre oncle qui a fait une facture. Quand à l'explication de l'heure qu'il est, je suis venue te chercher au lycée en urgence, compris?''

Il n'aimait pas ce qui se passait mais soit, c'est une suite de faits qui ont amenés à cela. Il lui devait d'avoir maintenant l'air de quelqu'un de plus au moins correct et non d'un évadé d’hôpital...

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