Sang pour sang... pur jus! [Pv Hadès]

Les médias ont semblé l'annoncer hier... non, un seul média l'a annoncé, je pense que le nom de ce journal est le ''temps du nouveau'' ou quelque chose dans le genre. De toute façon, ça n'a pas grande importance.
Un rebelle s'est fait arrêté récemment, très récemment. Son visage a été diffusé en espérant que ses crimes, des assassinats, soient punis par Kira...

Cependant, il n'y a pas que Kira qui doit le reconnaître, non. J'ai pu le faire et ce facilement.
Le journal encore entre les mains, je revois le même visage souriant qui apparaît ici résigné, telle une coquille vide. Que lui a-t-on fait avant qu'ils n'aient prit cette photographie? Je n'ose l'imaginer. Une peau pâle, une balafre qui n'était pas là quelques jours avant quand il m'avait appréhendée, un regard froid et sans la moindre étincelle. Comment peut-on faire changer l'attitude d'un homme à ce point?
Les feuilles du journal se froissent entre mes mains, pourquoi m'en faire ainsi pour cet homme? Certes, nous avons vécu la guerre, la perte de personnes qui nous tenaient à coeur pour des personnes qui ne le méritaient sûrement pas.

Un vie...qu'est-ce que cela peut représenter pour un soi-disant Kami qui massacre des centaines de gens en une journée?

En m'avançant dans les ruelles pour profiter du peu d'air frais qui pouvait s'engouffrer dedans, je continuais à fixer l'article qui parlait de l'individu. Son nom est encore inconnu ou du moins non communiqué aux médias et il a fallu que le général suprême lui-même le défie à l'arme blanche avant qu'il ne soit mis hors d'état de nuire...ou du moins de fuir, pour l'instant.
Cependant, il y a une chose qui me chagrine, beaucoup...

...cet homme, je lui dois la vie.

-Hé mademoiselle, tu n'aurais pas du feu?

De manière indirecte, je lui dois la vie. J'ai déserté avec Blue après la mort de Rubis. Nous avons quitté nos vies pour celles de civils japonnais...via son acte. Je ne sais même pas ce que je suis censée faire.

-Hé... Hé... HE!

Une main posée sur mon épaule me fit sursauter. Je remarque que trois personnes m'appréhendaient, trois japonnais assez musclés qui ne semblaient pas traîner ici par hasard. Celui qui touchait mon épaule avait des yeux plus bridé que les deux autres. Pas de doute, c'est bien un jap' ! Il fait pratiquement ma taille bien que un ou deux centimètres plus petit.

-P'têtre...

Le second type, légèrement en retrait, semblait regarder ailleurs...il surveille les alentours.
Le troisième me dévisagea et répondit avant le premier, qui avait entre-temps lâché mon épaule.

-Tiens, ça ne te dirais pas de venir avec nous histoire de discuter tranquillement autour d'un verre?

Il n'étais pas difficile de reconnaître l'air blasé que j'affichais maintenant. Ils n'ont vraiment que ça à faire? Je laisse mon journal dans ma main droite et pose mon poing gauche contre ma hanche.

-Mouais nan...
-Bon t'as du feu ou pas?

Je lâche le journal avant de glisser ma main dans ma poche droite pour saisir le briquet qui s'y trouve quand je sentis mon bras libre se retourner et mon second appuyé vers le bas, coincé dans ma poche.

-T'as l'air seule, ça te dirait pas de venir avec nous dans un endroit plus calme.

Les sourires malsains qui se dessinaient sur leurs visages me donnaient envie de rire. Si seulement ils savaient que les tuer ne me ferait rien. Il ne fit pas craquer mon bras contrairement à ce que j'aurais pensé mais cela n'aurait rien changé.

-Navrée les gars mais vous me forcez à vous massacrer...

....


Trois coups de feu plus tard, je m'attends à ce que les petits curieux rappliquent. Je regarde en souriant les trois dépouilles avant de grimper à un escalier qui donne sur les toits des immeubles alentour. Je ne prends même pas la peine de fuir, personne ne pensera que c'était moi qui est responsable de la mort de vermisseaux comme ceux-ci.

Et c'est là que je me sentis revivre, enfin...

Depuis la mort de Blue, je me sentais comme dépérie, sans la moindre volonté de continuer quoi que ce soit.
Mais là, cette personne qui s'est présenté sous le nom de Sosuke a connu les mêmes peines, les mêmes touments et je suis certaine qu'il a également du être interpellé à nombreuses reprises la première fois qu'il a du tuer quelqu'un au nom de cette soi-disante paix. Je me dois de rembourser ma dette.

Il est en prison? Pas de soucis, j'ai déjà connu une fois cela en plus des nombreux entraînements de l'armée à propos des évasions...et je ne me souviens d'aucun échec à ce jour.

Once upon a time, a girl who lost her love... two times...

Hadès était particulièrement soucieux. Il aimait bien habiter dans la résidence particulière, mais il devait reconnaître qu'il était moins efficace, à distance. Il téléphonait plusieurs fois par jour à Zen, se mettait d'accord avec elle pour les actions nécessaires pour réaliser une « chasse aux taupes ». L'on disait que les pro-Kiras étaient eux-aussi en train d'apposer un quelconque désherbant. De là où il était, pour une fois, Hadès était tranquille, tellement tranquille qu'il s'ennuyait.

Il avoua rapidement à Will qu'il devait sortir, qu'il n'était pas quelqu'un qui tenait en place. La négociation ne fut pas facile à tenir, mais il était sûr d'exercer sur la jeune pâtissière un étrange charme. Et en profitait. Il réussit à obtenir des postiches et du maquillage et, après cela, passa quelques heures à se refaire une peau neuve.

Hadès était véritablement un pro lorsqu'il s'agissait de se déguiser. La première chose qu'il fit fut de mettre une énorme couche de fond de teint sur sa cicatrice afin de cacher cette marque qui le trahissait à chaque fois qu'il rencontrait un pro-Kira. Ensuite, il se donna un teint plus foncé, comme en aurait un émigré en provenance d'Amérique du Sud. Il choisit également une perruque sombre et opta pour des vêtements simples, des lentilles noires. Enfin, il était prêt pour sortir. L'avantage des appartements de Will Wonka, c'était tout simplement qu'ils se trouvaient en plein centre-ville...être caché aux yeux et au nez du loup, rien ne le réjouissait plus que de se trouver ici.

Lorsqu'il posa le pied pour la première fois, de nouveau, sur le sol de la vieille ville, Hadès ne retint un soupir de bien-être. Hadès était justement en train de flâner dans les bas-fonds, terre plus familière, lorsqu'il entendit trois coups de feu : aussitôt, il releva la tête, se demandant qui avait été blessé, si c'était un coup de la police de Kira. Oh...normalement, il n'aurait dû s'en approcher. Il aurait même dû prendre ses jambes à son cou, s'enfuir. Il savait qu'il n'y aurait pas de prochaines fois, que vu son dernier dialogue avec Harlaown, celle-ci se ferait probablement un plaisir de le déshonorer, de le torturer et lorsqu'ils n'auraient plus besoin de lui, de le tuer rien que pour l'exemple.

Mais finalement, il ne put résister. Il était tout de même armé d'un poignard, et était toujours doué. Il se disait aussi que si des pro-Kiras vaquaient dans ce secteur, ils seraient probablement armés de silencieux...qu'ils n'auraient pas fait autant de bruit. Débutant.

Il trouva trois magnifiques cadavres, fraîchement tués. Hadès se baissa, vérifia s'ils étaient bien morts, puis se demanda pourquoi ces trois malheureux hommes avaient été tués. Il vit l'escalier, il en monta les marches et ne tarda pas à voir une silhouette armée...quel hasard. Il se posa tranquillement contre le mur, prêt à se défendre en cas d'attaque, puis, secoua la tête. C'était une femme. Elle avait l'air potable.

« Vous êtes la meurtrière de ces trois hommes ? Pauvres gars...s'ils vous avaient draguée, vous auriez pu vous contenter d'être moins sévère...on a qu'une vie, aux dernières nouvelles... »

Elle était toujours à une distance raisonnable. Il était peut-être fou de s'être approché, mais pas au point d'être suicidaire.

« Vous avez le journal ? Il dit quoi ? »

En regardant au loin, je pouvais distinguer quelques fumées qui se détachent des quartiers les plus malfamés de la ville pour rejoindre les nuages déjà bien présents au dessus des grattes ciels les plus imposants. Je n'avais pas fait attention à ce point que les gens qui marchent dans la rue ne doivent pas souvent remarquer cela. C'est déplorable.

Passer par le meurtre pour conserver la paix...c'est ce que je viens de faire, c'est ce que Kira fait, et je n'aime pas trop. Cependant, la différence entre moi et lui, c'est que je n'ai pas peur d'affronter leurs derniers regards haineux avant de passer en enfer, et c'est ça que j'aime, cette sensation d'être un bras droit une entité qui dépasse la vie...ça m’enivre d'une force nouvelle.

Mes réflexions furent bientôt contrecarrées par un intrus qui venait de monter également les escaliers. Au son de sa voix, il devait être environ quatre mètre derrière moi. Je range mon arme dans mon sac sans même prendre soin de le refermer et me retourne vers l'inconnu.
Il est asiatique, c'est une évidence. Si il essaie de me comprendre, c'est pas gagné. Il n'y a que Blue qui pouvait me comprendre...et Shadow. Je n'ai pas besoin de le dévisager plus. Je me contente de hausser les épaules tout en lui répondant avec un accent pas trop prononcé;

-Bah, ils cherchaient une pauvre victime sans défenses, ils sont tombé sur la mauvaise c'est tout. La conclusion est désastreuse, oui, mais la vie est ainsi faite, même si l'on en a qu'une.

J'essaie de garder un air assez neutre. Si c'est un civil, il aurait sûrement pris ses jambes à son cou sans même vouloir me parler. Je crois même qu'il n'aurait même pas approché de la scène du crime...enfin, des crimes.
Je plonge ma main dans ma poche pour en sortir un briquet et un paquet de cigarettes quand l'intrus me demanda ce qu'il y avait d'intéressant au journal.
Il cherche sûrement à endormir ma vigilance mais ce n'est pas gagné pour lui. Tout en approchant la cigarette de mes lèvres, je me contente de dire;

-Rien d'intéressant, du moins pour un civil.

Mordillant doucement le bout de ma cigarette, j'approche le feu et l'allume dégageant tout de suite une agréable fumée dans mes narines. Il n'y a que cette drogue douce pour m'apaiser instantanément. Je tire une grande bouffée, je ne sais pas pourquoi mais ce type m'inspire confiance. Intuition féminine peut être mais je préfère ne pas m'y fier tout de suite.

-Au fait, j'mappelle Sarah. Bien sûr, c'est un faux nom mais tout le monde en utilise aujourd'hui. Il faut croire que tout le monde soit parano ou méfiant envers vous savez qui...

Evidemment, c'est également le nom sur son passeport et autres papiers mais je pense vraiment que je peux lui faire confiance. Mon passé m'a permis de distinguer les gens mauvais et les gens en qui on peut laisser quelque chose sans douter d'eux. C'était le cas de Blue, c'était le cas de Rubis, je ne me suis jamais trompée...et j'espère que ça continuera.

Même s'ils étaient mauvais, Hadès n'était pas pour autant d'accord avec le fait qu'ils soient morts. On n'avait qu'une vie, et c'était vrai. Pour autant, il savait également qu'il ne pouvait pas se permettre de juger cette femme : lui aussi avait commis d'affreux meurtres, en tentant de se défendre. Les collègues de Fate, les policiers qu'il avait tués, ils avaient des familles, des amis...comme celles personnes qui étaient allongées sur le sol, là-bas. Lorsqu'il vit qu'elle sortait un paquet de cigarette de sa poche, Hadès grimaça, passant la main sur son cou...brûlure...ce souvenir était encore un peu trop récent. Harlaown avait soudainement appliqué sa cigarette sur sa nuque, et lorsqu'il faisait des cauchemars, il se réveillait avec cette douleur stridente et renouvelée à cet endroit. Décidément...il ne pourrait jamais se décider à fumer. Et puis rien qu'à la pensée de faire ce que Mello faisait, cela suffisait à le dissuader.

Il esquissa quelques pas en avant afin de se rapprocher de la femme, faisant un mouvement de main pour faire dégager la fumée. De toute façon, si elle se décidait à l'attaquer, il s'y connaissait assez en arts martiaux pour esquisser n'importe laquelle de ses attaques...bon, après, évidemment, si elle décidait de lui braquer son pistolet directement sur le front et de tirer, il ne pourrait rien faire. Hadès n'était pas non plus Terminator.

« Appelez-moi Hibiki. Faux nom aussi, évidemment, mais ça vous fera au moins un nom. »

Il était fatigué, mine de rien. Cette Sarah était la première personne qu'il rencontrait depuis qu'il vivait chez Will. Il était crevé, il venait de voir des morts. Mais, curieusement, il semblait d'humeur à tenir la conversation avec cette femme...curieux aussi, parce qu'il n'avait pas du tout envie d'aller voir Zen, aujourd'hui. Ni de l'appeler. Elle lui avait passé un savon à cause de l'histoire avec Fate, et il avait un peu envie de se promener dans Tokyô. La ville étant assez grande pour faire passer les agents de Kira, il ne risquait pas vraiment de tomber sur eux ici...et même si les coups de feux risquaient de les avoir attirés, il pourrait toujours s'échapper par les égouts.

« Je vous rassure...je ne suis pas vraiment de leur côté. À vrai dire, ça me dérangerait un peu de les voir se ramener dans ce coin attirés par le bruit. Je vais partir, et je pense que vous devriez me suivre. À part si vous connaissez le coin, bien sûr... »

Il la regarda du coin de l'oeil, elle et la cigarette qu'elle avait aux lèvres et s'avança vers elle, faisant tomber celle-ci. Il fit ensuite un espèce de mouvement de la main, un peu hystérique, et marcha sur le mégot pour l'éteindre.

« Ne...fumez...plus...devant...moi. Je déteste ça. Vraiment ! »

Le chef de la résistance la gratifia d'un regard noir, peu heureux que les souvenirs d'Harlaown se réactivent comme cela. Ils devaient partir, vite. Vite avant qu'ils arrivent. Vite avant qu'ils n'encerclent tout le bâtiment, entrent dans les égouts. Qu'ils ne le trouvent, enlèvent ses attributs qui maquillaient habilement son apparence, et ne le condamnent à mort. Oh, bien sûr, il allait avoir le droit à deux ou trois petites tortures avant se faire couper la tête, bien sûr...Et il ne doutait pas que Fate le regardait avec un grand sourire. Il avait tellement joué sur ses sentiments...

Il fit un pas en avant, lui fit signe de le suivre, descendit les escaliers pour ouvrir une bouche d'égouts. Descendit les escaliers à nouveau. Sa voix résonna.

« Suivez-moi ! »

L'intrus sembla donner un nom, faux bien évidemment, Hibiki. C'est un nom tellement ridicule et tellement commun que j'esquisserais presque un sourire pour cela. Presque, c'était le mot.
Quand je tirais une grande bouffée d'air saturé en tabac, ma cigarette tomba et fut piétinée sans même avoir pu servir à grand chose. L'intrus affirmait qu'il détestait cela tout en me regardant d'un oeil noir. Curieux de la part d'un individu rencontré par hasard. La courtoisie demande de respecter les choix de ne dire que son opinion par rapport à cela. Je ne peux m'empêcher de laisser une remarque d'une voix un poil coquine juste après lui avoir soufflé un nuage de fumée au visage;

-Oh oh! Mais c'est qu'il a ses petites humeurs le chaton!

Chaton, c'est vraiment la première fois que je donne ainsi des surnom aux gens. De toute façon, je n'aime pas nommer avec des faux noms, c'est tellement ennuyeux comme petit jeu. Hors, j'adore jouer...je me devais de remédier à cela. Cela me rappelle cette rencontre avec Shadow récemment, dans un cartier pas si loin d'ici. Il disait s'appeler Sosuke mais comment ne pas hurler de rire devant ces noms juste ridicules. Il faut dire que les japonnais sont doués pour cela d'après ce que j'ai pu voir.
Le regard noir se transforma en regard un peu plus conciliant, je suppose qu'il n'allait pas relever ma remarque et se contenter de l'ignorer...dommage, j'aimerais bien un petit tic, un rictus ou quelque chose qui prouve que c'est gênant...ou encore ce regard glacial, il est... très intéressant.
Il affirma que cela l'ennuierait de voir des pro-kiras ramener leurs fraises ici. Tiens donc...on redoute des poulets? Cette histoire devient intéressante, assez pour m'amuser.
Il me demande de le suivre. Enfin, demander...tout est relatif... Pourtant, il est vrai que je pourrais être un jour inspectée pour le tapage nocturne que je fais presque tout les soirs et qu'ils tombent dans ma tanière avec tout le matériel nécessaire à faire pâlir certaines bases résistantes. Enfin, sur certains dires des personnes que j'avais payées pour la construire. Si ils caftent ces cons là, je jure que ce sera la dernière fois que l'occasion le leur sera donnée...

Bref, revenons à notre plaque d’égouts. Tiens, je n'avais pas pensé à cela comme cachettes de dernier recours! Je devrais réfléchir plus souvent à ce genre d'astuces à l'avenir.

-...mouais...si j'ai droit à une ou deux explications, ce serait bien non?

J'étais à à peine aux trois ou quatre premiers échelons de l'échelle quand le chaton me rappela de le suivre. Mais il est aussi pressé que cela? Il n'avait qu'à le dire...
Bon, quitte à se salir, autant que ce ne soit pas à cause des pro-kiras...
Je lâche tout et me réceptionne en bas, juste derrière le chaton. Heureusement que il avait avancé d'un pas sinon il aurait reçu de splendides converses dans le visage. D'un air presque las, je lui affirme.

-C'est bon, j'te suis. Pas la peine de paniquer...

C'est vrai quoi! Il me l'a dit au moins deux fois. je ne suis pas sourde non plus.
De plus, je ne suis pas en sucre, il faut le savoir...bien que je me sente un peu curieuse et avec un taux de vigilance élevé vu le peu de luminosité dans ces tunnels... J'y ressens comme une vague de déjà vu.

Ces missions en pleine nuit au milieu d'un terrain inhospitalier, cet air légèrement toxique qui ferait s'évanouir n'importe quel créateur de parfum...tant de souvenirs. Rubis m'avait déjà montré plusieurs fois les manières de retrouver son chemin dans les égouts, notamment en tournant constamment vers la droite, à moins d'avoir une bonne mémoire ce qui n'est pas toujours mon cas.

-Maintenant que j'y pense, pourquoi je te suis déjà? Enfin, ouais, c'est pour pas se faire chopper mais...pourquoi m'aider?

Je n'attends même pas qu'il me réponde immédiatement et ne fit même pas attention si je le coupe ou non.

-Ouais, ce serait mieux de papoter dans un lieu plus sûr...sauf si c'est pas trop important.

Ses humeurs ? Avant qu'il ne descende, il avait entendu cette réplique et avait franchement grimacé. Une telle insolence alors qu'il ne voulait que aider – et d'ailleurs, pourquoi aider cette nana qui était désobligeante et pas franchement aidée ? Elle avait tué deux types qui avaient certainement le même réflexe que lui lorsqu'ils voyaient des filles : regarder leurs fesses. Hadès se mit de côté dans le sous-sol, attendant cette charmante femme qu'il ne voyait pas vraiment d'un bon œil. Dans dix minutes, sans doute quelqu'un d'autre verrait les cadavres et cette fois, il appellerait les flics : c'était ce que tout citoyen normal avait le devoir de faire, appeler les flics et ne pas se mêler des affaires bizarres.

Elle atterrit juste à côté de lui, ses bottes frappant le sol d'un coup sec à son arrivée : oui, décidément, il avait bien fait de se mettre sur le côté ou il se la serrait récupérée sur la col. Quant à savoir pourquoi il l'aidait, Hadès ne le savait pas lui-même. Peut-être était-ce parce qu'il avait une âme particulièrement miséricordieuse, sinon...Parce qu'il voyait en cette fille quelque chose d'utile pour le futur. Il ne pouvait bien sûr pas encore lui parler de son clan, ni mentionner qu'il était le chef de la résistance, car elle pouvait bien être une taupe. Un piège de la part de Fate et compagnie qui savait qu'il aimait bien les belles femmes. Mais Hadès ne voyait pas pourquoi elle avait tué deux personnes, dans ce cas, c'était plutôt ridicule et la majorité de la population, dont lui, avait tendance à ne pas faire confiance aux personnes qui dézinguent des dragueurs un peu trop insistants.

Ils commençaient à marcher dans les égouts, plutôt calmement. Hadès ne manquait pas de noter le nom des rues, resté à chaque intersection, visuellement mentalement l'endroit où il voulait aller et qui était à peu près sûr, d'après lui.

« Premièrement, je préfèrerais que vous me vouvoyiez pour le moment. Nous n'avons pas élevé les cochons ensemble. »

Il eut une petite moue dédaigneuse, un peu comme lorsqu'il l'avait vue fumer devant lui. Hadès était stressé, vraiment nerveux. C'était la première fois qu'il sortait de l'appartement (non, résidence de luxe) de Will Wonka, et en plus, il fallait qu'il tombe sur une meurtrière. Et c'était vraiment parce qu'il n'avait ni parler ou dragué depuis des lustres, qu'il faisait cela. Autrement, il aurait sûrement passé son chemin.

« Deuxièmement, pas de raison pour que deux criminels ne s'entraident pas. Je suis aussi recherché, et je pense que nous pourrions nous entendre si nous réussissons à sympathiser. Malheureusement, vu ce qui est arrivé à ces hommes, je ne vais pas vous faire d'avances...dommage, ça attendra ce soir. »

Il soupira, comme si il était vraiment pressé de rencontrer une ou deux filles relativement ouvertes. Il avait d'ailleurs une boîte de capote dans sa poche et avait noté sur un autre plan l'emplacement du bordel le plus proche. Nul doute que ce serait là où il irait dès qu'il aurait quitté cette femme...s'il était encore en vie, ce dont il ne doutait point, étant donné qu'il savait bien se battre. La prison ne lui avait pas enlevé ses réflexes.

Le chemin était relativement court, mais les égouts ne sentaient pas vraiment la rose. Les jambes de Hadès parcouraient le chemin avec de grandes foulées, faisant attention là où il marchait...et justement. Une flaque d'eau, une pierre un peu trop glissante...il se retrouva dans la flotte. Heureusement, le courant n'était pas trop fort, il réussi à remonter à la surface et sur le bord facilement, mais l'odeur était telle qu'elle lui fila la nausée. Et Akira Darkwood vomit dans la flotte.

« Bouah... »

Ça puait, ça tournait. La perruque lui collait, les mèches se foutaient dans la bouche, il était mal. Il enleva d'un coup et la jeta dans la flotte, découvrant sa chevelure rousse flambante.

« Oh putain...c'est dégueulasse...le plan doit être bousillé maintenant...putain... »

Il veut que je le vouvoie...tiens donc. Il faut dire qu'il me vouvoie bien donc ce serait normal que je fasse pareil... Le soucis, de un: c'est que j'aime pas faire pareil. De deux: on ne me dit pas ce que j'ai à faire. Et de trois: la politesse, je laisse ça aux riches, ça leur va si bien avec leur hypocrisie et toute ses histoires sans queue ni tête...en fait, si, il y a une queue mais ça s'arrête là...oui, je suis dégueulasse quand je veux mais qu'est-ce que j'y peux. Je dis pas ce que je pense, c'est déjà ça non? Par contre je pense ce que je dis.

En parlant de penser, je n'ai pas vraiment de raisons d'appeler ce monsieur chaton. Peut être parce que je voulais lui procurer une sensation aussi désagréable que celle quand on vous supprime une cigarette juste sous votre nez. Je sais que ces ''sucettes de la mort'' ne sont pas appréciées par tous mais j'accepte aussi ces junkies qui se piquent dans la cage d'escalier de mon immeuble (oui, j'habite au rez de chaussée mais je vais souvent sur les toits si jamais vous ne l'avez pas remarqué) bien que dans le fond ça me dégoûte. Il y a de ces gens qui ont des esprits si peu larges...

Une rue à droite, seconde à gauche et la première à droite...facile à mémoriser en cas de retraite forcée. Tiens, c'est glissant dans le coin, faut dire qu'il y a de moins en moins de luminosité dans le coin...c'est tellement excitant.

Je suis tordue, je sais mais quand on a vécu la guerre, on peut se permettre de se souvenir de délires entre unités. Façon, vous ne pourriez pas comprendre, quand on sait qu'on a trois heures à attendre juste à côté d'une base ennemie et que vous avez du temps à tuer avant l'assaut, autant balancer une ou deux conneries pour ne pas penser à la mort imminente.

Il affirma ensuite qu'il n'y avait pas de raison pour que deux criminels ne s'entraident pas. Justement, c'est ça qui est louche... Un tueur, ça a son territoire, ses manies...ça laisse un autre dans son malheur pour qu'il dégage de son terrain. Ce n'est pas un tueur, ça se sent. Mais je n'aime pas trop comme il me parle, comme si il se sentait supérieur à moi...seule Rubis en avait le droit!

-First one, les bonnes manières, je te les laisse, j'en ai pas besoin. Second one, je ne suis pas une criminelle si on ne sait pas que c'est moi qui a tué.

Puis, une chose que je n'avais pas vu venir arriva. Un des pavés trop glissant en avait marre qu'on le piétine décida de faire la vie dure au prochain qui poserait le pied sur lui... Oui, je suis poète des fois. Bref, le pavé a envoyé valser le pauvre chaton et l'a envoyé dans l'eau. Plouf!
Il faut dire que je m'y attendais pas trop et en plus j'avais pas envie de tomber juste après lui. Par contre, je n'avais jamais vu un type sortir aussi vite de l'eau une fois qu'il était tombé dedans. ''Chaton'' ça lui va bien en fait. Je me pus pas m'empêcher de sourire en le voyant vomir en ressortant de l'eau. Petite nature... j'en ai bu des bien plus polluées que ça et croit moi, c'était pas de la potable.
Par contre je souris moins quand il parla d'un plan. Mince, j'aurais bien voulu en avoir une copie...

-Attends, je t'aide.

Je lui saisis le bras. Et mais c'est qu'il en a des biscoteaux, j'aurais juré qu'il était taillé comme un informaticien... Je l'aide à se relever et sens comme un truc qui dégouline sur ma main. Attends deux secondes...c'est du fond de teint! Puis, je vois comme une touffe qui se décroche de ses cheveux.

-Ah d'accord...

Il est pas recherché pour rien celui là. Je me demande ce qu'il a pu faire...

En finissant de le redresser je sens mon pied droit qui commence à glisser sur le côté. Pas le temps de rétablir l'équilibre, je sors de ma poche un opinel et le plante sec dans le mur juste derrière moi pour me rattraper. Le béton se détériore un peu autour du couteau de fortune mais il tient bon, c'est le principal.
Je crois que j'ai eu chaud. Je repose mes deux pieds de façon bien stable avant de me tourner vers le chaton qui avait fini de se relever, les poings sur les hanches.

-Alors...on fait quoi maintenant?

Spoiler:

Elle n'avait pas compris, visiblement, qu'il ne souhaitait être tutoyé mais là, maintenant, les mains dans son vomi, il avait autre chose à penser. Elle était dégueulasse, ce goût d'égout plus l'odeur qui les entouraient...Hadès était peut-être une petite nature, ok. Mais c'était parce qu'il avait eu une éducation dans un bonne famille japonaise. Jamais il n'avait eu le déplaisir d'une éducation à la dure.

Maintenant, les cheveux roux avaient été révélés, et son aventure dans l'eau avait suffi à faire tomber le mascara. Ses vêtements étaient trempés, il allait bientôt commencer à avoir froid...et après, c'était la mord. La crève, pendant des jours et des jours, il le savait bien. Ce qu'ils allaient faire ? Ils allaient remonter le plus vite possible, dès qu'il verrait un chemin avec des escaliers qui montent, il enlèverait son haut – d'ailleurs, ça, il choisit de le faire tout de suite – et la mènerait à son quartier général. Là-bas, il y avait de quoi faire, entre chocolat chaud et douche. Hadès ne craignait pas vraiment de l'amener là...après tout, si ils avaient déjà des taupes, comme la situation pourrait être pire ? Et elle n'était pas obligée de savoir qu'il s'agissait du QG de « Hadès » !

« On va remonter, le plus tôt possible, sinon, on va se paumer. Et puis on va courir. Vous me suivrez. »

Il pensait aux filles dans ce bordel qui devaient l'attendre, à la soirée bien méritée qu'il n'aurait probablement pas...pourquoi fallait-il que les choses soient toujours aussi compliquées ? Il mit son haut trempé sous son bras, lança un regard à Gazelle avant de se remettre en route. Là, il trouva assez facilement une autre issue de secours. Il la remarqua car maintenant, il touchait le mur pour éviter de chanceler de tomber de nouveau à la flotte. Déjà que le goût âpre du vomi lui restait dans la gorge, il ne voulait pas de nouveau sentir la bile monter, et l'acidité de celle-ci lui transpercer l'oesophage. Bien s'en faut, ses doigts trouvèrent l'escaliers, et il remonta à la surface, comprit en jetant un coup d'oeil autour d'eux qu'ils se trouvaient à l'extrémité des bas-fonds, presque à la frontière de la vieille ville.

« C'est bon, je connais, là... »

Il faisait sombre, le couvre-feu était déjà levé, ils devaient faire attention, surtout que Akira n'était pas déguisé. Ses jambes commencèrent à courir toutes seules, il prit quelques petites ruelles et ne s'arrêta qu'un quart d'heure plus tard, devant une porte encore mieux cachée que les autres. Il n'y avait pas beaucoup de personnes non initiées à la résistance qui pouvaient se vanter de l'avoir franchie, et pourtant...Hadès composa un code, un déclic se fit et elle s'ouvrit. À l'intérieur, il pouvait déjà entendre l'agitation habituelle qui se jouait, un moment de silence quand ils virent qui était rentré, torse-poil. Une dizaine de personnes s'avancèrent vers eux, et en moins de cinq secondes, Hadès eut droit à plusieurs mains serrées, diverses retrouvailles et trois claques, venant de jeunes filles qui, malheureusement pour lui, avaient échangé entre elles leurs petites aventures. Oups.

Il coupa court à cette agitation mondaine en leur disant qu'ils avaient tous les deux besoin de repos, qu'une douche lui ferait le plus grand bien et...se dirigea vers les douches où, une fois là-bas, il enleva le pantalon, lui-aussi trempé.

« Désirez-vous vous doucher avec moi ? Ça économiserait du temps... »

...Et puis il ne disait jamais non à une jeune femme bien musclée.

« Vous l'aurez remarqué, mais ici, c'est une place forte de la résistance. Vous êtes évidemment soumise au silence, mais vous devez déjà le savoir. Enchanté, je suis Hadès. »

Il a pas vraiment l'air bien dans ses pompes celui là, mais ce n'est pas vraiment mon problème de toute façon. Il annonça la plus simple des choses à faire: remonter et courir. Je trouve bizarre de penser ainsi.
En effet, deux personnes qui courent alors que trois cadavres se trouvent non loin, c'est bien plus suspect que deux personnes qui se baladent dans les ruelles...mais passons...
La course ne fut pas de très longue durée mais cette foulée me rappela celles des civils que l'on devait de temps à autre évacuer de certaines villes. Ce genre de mission était rare, certes, mais que n'ordonnent pas les chefs de l'armée pour émouvoir la population et détourner les médias d'un sujet qui gêne les politiciens... Combien de batailles avons nous perdues à cause de cela! Ces dégonflés auraient pu sauver bien plus de vie en nous ordonnant de nous battre directement face à l'ennemi plutôt que de rameuter des réfugiés dans un campement un peu plus loin.

Il arrive à se retrouver le chaton, c'est une bonne nouvelle.
Le soleil s'est couché depuis un moment, moins bonne nouvelle.
Mince, j'espère qu'on ne rencontrera pas un poulet sinon mon bijou finira à la poubelle...je parle de mon revolver hein...
Il faut dire qu'un type en torse nu qui cours avec une femme qui porte un revolver...c'est pas que c'est strange mais on bat des records là.

Une fois devant une porte rouillée avec un petit clavier derrière des poubelles, Hibiki compose un code et une petite lumière verte signala que la porte est déverrouillée.

Ca, c'est de la base...en moins de deux minutes, Hibiki se fit accueillir par les siens avant d'annoncer qu'il avait sommeil et qu'il était crasseux...en même temps à se balader à torse nu, ça peut se deviner facilement. Les membres de cette compagnie m'observent d'un air amical pour certains, suspicieux pour d'autres et hautain pour les trois jeunes filles qui se sont fait un malin plaisir à gifler le bonhomme...je sais pas trop où j'ai atterrit mais ce sont soit des criminel, soit des réfugiés, soit des résistants en tout cas. Je leur accorde un signe de la main avant de me présenter;

-Salut les gens, moi c'est Sarah. Dites, vous savez où sont les toilettes?

Un des membres du groupe me montra la direction de la douche où c'était dirigé Hibiki. Je m'arrête à la porte avant d'y tourner le dos en voyant le type en slip.

-Dé...désolée...

Mais je rougis ma parole! C'est pas la première fois que je vois un homme en slip alors pourquoi je régis comme ça?! Ressaisis-toi!

-Désirez-vous vous doucher avec moi ? Ça économiserait du temps...

Ah...c'est un comme ça alors! Je comprends les trois demoiselles qui ont donné les roustes. Je me tourne vers lui, sans me soucier qu'il soit en caleçon cette fois. Le sourcil haussé et les bras croisés, je lui lance un regard qui explique clairement mon avis...il ne manquerait plus que la pancarte ''Tu te fous de moi là?'' sur le front.
Puis, il me dit que on était sur une place forte de la résistance...sans blagues...
Mais quand il se présenta, la donne changea...

Hadès...
...
...
WHAT? C'est LUI Hadès, le chef de la résistance?

Je fais un pas en avant et ferme la porte. Suis-je bête! Vu mon passé et mes actes, je dois sûrement intéresser les résistants, surtout que la chantage peut être de mise si je ne coopère pas...
Comment ont-ils eu ces informations? Shadow m'aurait menti? Non, il ne ferait pas ça. Comment cela a bien pu filtrer...

-Comment...comment avez-vous su pour...

Mais je me retiens, pas la peine de s'expliquer.

-...non, rien...

Je retire mon tee-shirt et remarque par la même occasion qu'il est pas mal rempli des saletés des égouts. Je retire également mon pantalon et laisse les cicatrices à l'air et dieu sait combien il y en a. Je ne retire pas mes sous-vêtements ni ma plaque de l'armée que je n'ai jamais enlevée.
On pouvait voir sur mon ventre, mon dos et mes jambes toute les marques de coups, de tortures et autres châtiments pour non respect des consignes que j'ai pu recevoir...et surtout, cette magnifique marque qui prend tout mon mollet gauche du à cette clinique clandestine qui m'avait ôté quelques balles de la jambe. J'écarte les bras pour bien montrer les marques qu'il y a encore autour des aisselles et du cou.

-Vous qui devez subir les foudres de ces chiens de pro-kiras, que voulez-vous savoir? Résister aux techniques de torture, les soins d'urgences, les coups qui marquent et surtout les plus douloureux... les marques que vous voyez là sont pour la plupart faites au couteau, une arme assez répandue dans votre pays à ce que j'ai pu entendre vu que les armes à feu ne sont pas autorisées...

Je regarde dans les yeux ce chef de résistance, ces marques étant une mine d'or concernant les informations des tortures et des coups qui ne sont pas fatals et les soins faits à l'arrache mais qui cicatrisent comme il faut.

-Hadès... cette situation ne peut être un hasard... Je dois rejoindre la résistance!

Elle enleva finalement ses vêtements et Hadès put avoir l'occasion de regarder les blessures que la vie avait bien pu lui faire. Il savait qu'il n'était pas le seul à être passé par la case « prison » du Monopoly, ici, et la vue de cette jeune fille le lui confirma. Oui, c'était lui, Hadès, le chef de la résistance. De la résistance civile, du moins. Il était connu comme le loup blanc dans ces milieux et il savait que beaucoup fantasmaient sur ce pseudonyme, imaginant déjà un chef de guerre, quelqu'un qui les mèneraient au combat et qui les feraient gagner. Certains disaient qu'il n'était qu'une montagne de muscle. D'autre, au contraire, qu'il était un gros geek coincé derrière son ordinateur...s'ils savaient la vérité...s'ils savaient que Hadès avait beaucoup de mal à envoyer rien qu'un simple mail et qu'il se trompait souvent, malheureusement, dans les adresses, ce qui créaient d'horribles quiproquos...

En revanche, ce qu'elle lui avait dit, ou ce qu'elle avait commencé à dire sur ce que lui pourrait chercher, Hadès n'en avait strictement aucune idée. Il faudrait qu'il pense à lui demander, mais pour le moment, il était un peu trop à la mater. Partout, oubliant même que les derniers qui avaient osé lui faire une proposition sordide étaient décidés. La mort n'atteint pas le Dieu des enfers.

Il avait déjà résisté aux pires tortures des pro-Kiras, c'est pourquoi il écouta Gazelle avec tout le sérieux dont il était capable. Résister, endurer, ne pas crier. Ne pas les rendre fiers, surtout. Il regardait son ventre, tout son corps, là où il y avait une blessure et Hadès se dit que cette jeune fille ne devait pas avoir eu un passé très facile. Elle serait même heureuse de se reposer un peu, ici. Akira Darkwood enleva le seul vêtement qui lui restait, se mettant complètement nu devant la jeune fille, s'avançant vers les douches. Il n'était pas gêné, pas pudique pour un sous, et ç'aurait même été le comble, pour un type comme lui qui était capable de changer de fille plusieurs fois par nuit.

« Les marques...Nous le savons déjà. J'ai été capturé par les pro-Kiras, leurs produits étant essentiellement chimiques, j'ai moins de marques que les autres. Je n'en suis pas moins perturbé. »

Il montra du doigt la grosse cicatrice qu'il avait au mollet, les petits, un peu partout, sur son torse, résultat du conflit de départ entre lui et Arashi. Enfin, celle qu'il avait sur le cou, cette trace de mégot que Fate lui avait faite.

« Sans compter que moi, j'ai la chance d'être bien marqué comme il le faut au visage. Une grosse croix, pour augmenter le quota discrétion ! Vous êtes bien jeune pour avoir subi tous ces coups...que s'est-il passé ? Que vouliez-vous dire, lorsque vous disiez que je savais pour quelque chose ? »

Il déclencha la douche et l'eau commença à lui couler sur le corps. On n'aurait dit qu'il y avait une semaine environ, il était capturé et enfermé dans les geôles des pro-Kiras. Le temps où il ne disposait de douches était loin derrière lui, et il espérait qu'il soit aussi loin devant. Hadès ne tenait pas tant que cela, finalement, à voir Fate Harlaown, même si sa libido lui criait de satisfaire ses désirs les plus profonds.

« Rejoindre la résistance...telle est la question. Vous comprendrez qu'avec cette recrudescence de taupes, nous ne pouvons pas engager n'importe qui. Qu'est-ce qui nous prouve que vous êtes réellement une personne fiable qui n'a pas été mise sur ma route pour me tendre un piège, hein ? »

Maintenant, le savon...et surtout...bien se...frotter.

Il avaient déjà ce genre d'informations. J'ai comme l'impression qu'il sous entend mon inutilité actuelle...

Inutile...c'est bien la dernière chose que l'on me reprocherait...

Je ne fus que surprise quand il ôta le vêtement qu'il lui restait. Je me retourne pour évite d'y voir quoi que ce soit. Ce personnage n'a vraiment aucune pudeur! Une petite nature qui a pas de pudeur...c'est assez bizarre...voire suggestif. Arrête de rougir, gazelle, retiens-toi de lui hurler à la face les bonnes manières que je lui avais laissé. C'est pas compliqué quand même!
Quand semblait parler de ces cicatrices, j'avais encore plus envie de le gifler pour les mêmes raisons. On a pas besoin de retirer son slip pour montrer une cicatrice au visage bordel! Mais c'est qui ce type?!

Mes pensées furent vite stoppées quand il me demanda ce qu'il c'était passé pour que je sois déjà dans un état pareil...je n'ai vraiment mais vraiment pas envie d'en parler. Vous voulez que je dise quoi? Que j'ai vécu la guerre, envoyée deux fois au Moyen Orient pour un but uniquement économique. Question de pétrole, bien sûr... Saletés de politiciens...j'ai honte de mes origines rien que pour ça!

Dans le silence que je laissais, Hadès continua. Ce qui peut prouver que je ne suis pas du mauvais côté? Pour une personne qui a laissé une personne armée dans un bâtiment de la résistance, il me demande si je ne suis pas une espionne?!

Les idées se bousculent dans ma tête. Je ne sais plus quoi penser. Je suis devenue si inutile et pleine de soupçons. Je n'ai déjà pas les papiers pour rester ici légalement. Si on découvre cela, je ne serais même plus libre de mes mouvements. Je ne peux vivre sans liberté et Hadès finira par découvrir le poteau rose si je continue dans cette voie. Ah! Que faire?

Une criminelle, une clandestine, une sans-foi ni lois... que suis-je à part une personne qui se moque des valeurs populaires?

Je regarde autour de moi, je vois mon sac que j'avais laissé au sol...mon revolver qui dépasse. Je n'avais même pas pris soin de fermer mon sac quand j'étais sur le toit il y a quelques minutes à peine. Je le prends, contemple une énième fois la crosse. Il y a encore deux balles dedans si mes souvenirs sont bons. Je regarde ensuite le paquet de cigarettes...

J'eus soudain comme une image qui passa dans ma tête, très brève mais très claire. Ma première cigarette... j'étais dans un moment peu joyeux, mon premier massacre en live. Je tremblais de tout mes membres, en boule dans le fond du dortoir de notre unité. Rubis m'avait vue rentrer en sanglotant, elle m'avait rejoins. Elle m'avait offert cette première clope sans raisons, pour que je me sente mieux peut-être. La première bouffée m'avait irrité la gorge, je pense même avoir eu des nausées. Elle avait ri, et j'ai retrouvé le sourire...

Rubis...

J'allume une cigarette, les mains tremblantes comme lors de cette première fois...
Le mégot sur le bord des lèvres, je prends une grande bouffées et l'expulse loin au dessus de ma tête. Le revolver dans la main, je le pointe sous mon menton.

-La différence entre un pro kira et moi, c'est la direction que prend cette balle.

Un sourire narquois en direction de la douche, un revolver chargé, une gâchette à moitié appuyée...

Rubis...Blue...je vous rejoins enfin...

Ne fermant même pas les yeux, la gâchette finit son trajet. Le mécanisme sembla comme s'enclencher au ralenti. Un ressort qui se détend, le choc contre un petit objet dans le canon...

...
...
...

Une détonation...et rien.

Quoi? Mais comment... Je...je...suis encore en vie?
Il était chargé pourtant! J'en suis sûre! C'est un chargeur cinq balles et j'en ai utilisé trois tout à l'heure! Mais alors...
Une balle à blanc? Mon étonnement doit se lire assez facilement sur mon visage à ce moment là. Puis, la vérité éclata d'elle même.

-Ils sont malins...vos potes...

Je me retiens de ne pas pleurer. Qu'est-ce qui me prend bordel? J'ai frôlé la mort de si près, j'y croyais tellement... Je lâche le flingue, un bruit métallique se fit entendre sur le sol. La porte que j'avais verrouillée tout à l'heure se fit marteler de coups de poings.

Je tombe à genoux. Mais qu'est-ce qui m'a pris? J'ai tellement réagit sur le tas que je ne sais même pas pourquoi j'ai eu cette idée tellement stupide. En regardant mes mains, je vois qu'elles tremblent toujours.

La porte céda sur les coups, deux hommes m'attrapèrent et me plaquèrent au sol. Le choc est dur. Un coup de pied m'atteint les côtes.

-Conn*sse! Je le savais!

Je ne lutte même pas...j'ai déjà du mal à réagir à mes propres actes. Les mains derrière le dos et la tête contre le sol, j'attends la réaction du chef pour voir ce que je vais devenir...

L'eau coulait toujours sur sa peau nue, ses cheveux devenaient significativement plus foncés, trempés comme ils l'étaient. Comme cela, cheveux non attachés, il ressemblait à Arashi. Le maquillage était parti en entier avec l'eau et le savon, la présence de l'autre personne dans la salle de douche ne le gênait pas du tout, il lui en aurait fallu beaucoup plus...ou pas, il était vraiment très dur que le faire se sentir mal à l'aise, surtout que Gazelle était pas si mal que cela, hormis qu'elle avait tout de même tué trois personnes il y avait moins d'une heure. Il vit qu'elle rallumait une cigarette, aussi grimaça-t-il...n'avait-elle pas compris qu'il n'aimait pas du tout cela ? L'image de Fate se superposa et ses poings tremblèrent. Il se demanda si toute cette histoire allait bien se terminer, et ce qu'il parviendrait bien à cacher à Fate à propos de leur prochaine rencontre.

« La ci... »

Bouche ouverte, il voit le révolver chargé...elle ne va tout de même pas tirer sur lui, hein ? Il aurait dû se douter que quelqu'un comme cela pouvait être un envoyé de Kira, mais tout de même, à ce point, il ne pensait pas. Elle aurait le courage de le descendre alors qu'il est à poil dans sa douche. Alors, Hadès commença légèrement à lever les bras, afin de montrer qu'il n'opposerait aucune résistance...lâcha la savonnette, et eut juste une grosse surprise lorsqu'il s'aperçut qu'en fait, celle qu'elle menaçait était...elle. Mais bordel, qu'est-ce qu'elle foutait ? Elle était complètement conne ou quoi, cette nana ? Elle savait où on était, là ? Si quelqu'un à l'extérieur entendait le coup de feu, un voisin, il ne savait pas quoi encore, c'était foutu pour eux. Ici, ce n'était pas comme à la mafia. Ils n'étaient pas dans les bas-fonds, mais en plein centre-ville, et les murs n'étaient pas vraiment insonorisés, aussi devaient-ils se comporter discrètement et réduire les allers et venus.

« Putainn ! »

Il était déjà en train de courir vers elle lorsque le coup retentit. La détonation ne fut pas aussi forte que prévue, et il eut la surprise de voir qu'elle était toujours debout après cela. Une roulette russe ? Non, c'était bizarre, à la roulette russe, il n'y a pas de bruit de détonation quand on y joue. La seule solution, ce devait être une balle à blanc. Le bruit avait été moins fort qu'à la normale, suffisamment faible pour ne pas avertir les voisins, mais assez pour que ses membres, dehors, se doutent qu'il y avait une couille dans le potage. Il la voit au ralenti qui tombe à genoux, se demande en accéléré ce que cette fille a, pourquoi elle a voulu se suicider devant lui...il est si traumatisant, tout nu ? Les autres filles ne lui ont pas dit cela, pourtant !

Ni une, ni deux. Ses fidèles sbires cassèrent la porte – un si beau verrou – plaquant d'un coup Gazelle sur le sol avec des insultes, en prime. Lui, un peu hébété par tout ce remue-ménage, il resta là, debout, presque d'elle, les coucougnettes à l'air et l'air un peu con, les regardant tous les deux comme s'ils n'étaient pas vraiment fins. Et puis il se décida à réagir.

« ...Euh...je suis encore vivant, Tsukushi. Elle a voulu se foutre un trou dans la tête, alors crois-moi, je ne risque pas grand chose... »

L'homme leva la tête, vit que Hadès était juste là et en tenue d'Adam. Il détourna le regard par réflexe avant de lui crier de s'habiller. Ensuite, gêné, il lâcha Gazelle avait de retourner vaquer à ses occupations...le groupe d'Hadès était censé être pacifique, il n'y avait pas vraiment de raison pour qu'il saute sur Gazelle, à part qu'il avait entendu un coup de feu, mais vu la nature du chef, il savait que c'aurait pu être pour se défendre d'un assaut sexuel, juste. Il était juste intervenu desfois que, et comme il ne voulait pas qu'il le fasse chier avec un discours à la con, il s'en retourna aussi vite qu'il était venu. Hadès, lui, se sécha, enfila un caleçon propre, un jean et un haut chinois qu'il aimait particulièrement. Il attacha ensuite ses cheveux et lui fit signe de le suivre jusqu'à un petit salon. Ils seraient tranquilles, ici.

« Vous ne vous êtes même pas douchée... », lui dit-il lorsqu'il s'assit, comme s'il avait oublié l'incident d'il y avait une minute.

« Mh...Je ne suis pas quelqu'un de très rancunier, mais j'aimerais tout de même que vous m'expliquiez ce qui vient de se passer, à l'instant. Apparemment, un de vos amis a mis des balles à blanc dans votre arme, vous avez de la chance...quelqu'un doit bien vous apprécier, en tout cas, parce qu'il ne s'agit certainement pas de quelqu'un de mon groupe. Ils n'ont pas eu le temps de trifouiller votre revolver. Et puis nous préférons souvent les armes blanches, plus sûr...ce sont tous des civils. »

Il croisa les bras, attendant une réponse, et tenta l'humour, pour que l'ambiance devienne un peu plus...saine.

« Je vous ai vraiment fait peur, tout nu ? »

Le carrelage est froid contre ma joue. La cigarette écrasée juste devant mes yeux, la fumée qu'il en résume ne me pique même pas les yeux. Ce choc contre le sol m'avait semblé trop dur pour qu'il n'y ai aucune lésions. J'ai même l'impression de sentir le liquide chaud habituel sortir de ma tempe. Je ne faisais même pas attention à ce que disaient les deux hommes avant que je ne sois libérée de cette entrave dans mon dos et que l'homme dont je n'ai pas retenu le nom sortit de la pièce. Je me relève, désorientée. Il m'a claquée fort ce con! Je regarde ma main après avoir tenté d'essuyer le sang qui coulait, il n'y en a pas tant...pas vraiment besoin de paniquer mais j'ai un de ces mal de crâne maintenant!

Le bras contre le mur, je maintiens ma tête de ma main droite. Misère, voilà que ça tourne. Je me rabaisse pour prendre les vêtements que j'avais ôtés. Je n'oublie pas de reprendre mon sac en y rangeant mon fusil...qui a bien pu faire ça? Je suis ensuite d'un pas plus au moins contrôlé (du moins, le mieux que je puisse faire pour ne pas marcher comme une autruche avec un ver dans le nez) Hadès jusqu'à un salon. Il ajouta que je ne m'étais même pas douchée...je pense que j'ai d'autres chats à fouetter...du moins pour l'instant. Je me laisse littéralement tomber dans un fauteuil avant d'écouter d'une oreille distraite ce qu'il avait à dire. Si je veux vraiment lui expliquer ce qu'il vient de se passer? Il est aveugle?

-E...

J'allais commencer à lui répondre quand une de ces phrases ressortit plus que les autres juste après qu'il l'ai dite. Il faut croire que mon cerveau a du mal à s'en remettre.
''...un de vos amis a mis des balles à blanc dans votre arme, vous avez de la chance...quelqu'un doit bien vous apprécier...''
Non...ce n'est pas possible... Lui?

-Shadow...

Cette fois où nous nous étions battus dans la ruelle, il avait réussi à me maîtriser...ce serait à ce moment là? Mais pour les trois autres balles...comment a-t-il pu savoir? Un coup de chance je pense. Pour ne pas laisser ce cher Hadès dans l'incompréhension, j'ai juste envie de lui dire clairement ce que je pense;

-Pour faire court, il faudrait que je vous raconte ma vie pour que vous compreniez... L'ennui, c'est que je n'ai aucune envie de vous la raconter...

Sérieux, j'ai trop envie de griller une cigarette là... Par tique, je commence à me gratter le rebord de l'ongle de mon pouce gauche avec mon index. Combien de fois en voulant arrêter je me suis explosée la peau avec ça? Non, pour faire plus court, combien de fois ne me suis pas explosée le pouce ainsi? Je regarde le plafond qui me sembla pas si haut tout à coup.
Puis, une question très peu subtile qui vint du fauteuil d'en face. Si il fait peur nu? Rien que pour la feinte, je lui dirais que j'ai vu mieux mais je n'en ai fichtrement pas la moindre idée, je ne l'ai même pas regardé plus bas que ses épaules.
Que voulez-vous que je dise? Je ne veux pas parler des images qui me reviennent à l'esprit...je ne veux pas parler des massacres que j'ai du suivre au nom de la liberté en Palestine...et je ne veux surtout pas parler de Rubis et Blue...leurs cadavres devant mes yeux.
Si je n'avais pas autant de souvenirs d'eux, je n'aurais sûrement pas pointé mon magnum sur le crâne...ou peut-être...je ne sais pas en fait. Je soupire, si je pouvais éteindre mon cerveau là, maintenant, ça m'arrangerais mais je suppose que c'est trop demander.
Aller...tant que j'ai encore un minimum de politesse en stock autant que je réponde...

-Disons que j'ai déjà vu mieux...

Je suis vraiment immonde des fois mais cela ne m'empêcha pas à rire à gorge déployée juste après l'avoir dit. Il faut dire que cela détend l'atmosphère, c'est déjà ça non? Mais il n'empêche que je n'ai vu qu'un seul homme nu avant lui et voilà que je vais véhiculer une image bien sordide au chef de la résistance...bah, il a l'air d'être un sacré numéro dans le genre lui aussi. Puis, une fois calmée de ce rire quelque peu malmené par le mal de crâne qui me secoue le cerveau, je demande un peu plus gentiment;

-Il y a de la glace dans le coin, j'ai l'impression que le carrelage ne m'aime pas ici...

Tant que le sang ne coule pas sur le canapé, c'est bon non?

Un peu de musique aurait animé la rencontre car là, il y avait un silence qui n'était pas vraiment agréable. Hadès se sentait un peu stressé – il y avait de quoi, il était rare qu'une jeune femme ne succombe pas à ses avances pourtant très explicites. En revanche, il fut tout de suite plus aux aguets lorsque Gazelle prononça le nom de « Shadow ». Celui-ci lui disait quelque chose, comme s'il avait entendu prononcer récemment...voyons, l'Ombre, l'Ombre...Un seul être humain semblait correspondre à ce pseudonyme, et le rouquin aurait préféré que ce ne soit pas le cas. Pourquoi ? Tout simplement parce que ledit Dark Shadow avait été capturé par les forces de Kira, enfin par lui, alors qu'il venait tout juste de se déguiser en Arashi. Qu'il l'avait déposé en prison, où il avait été interrogé et passé à la question. Finalement, ce « criminel » allié à Machiavel avait avoué qu'il était un agent secret de Kira et pire encore, qu'il était une taupe au service du gouvernement. Ne connaissant pas les personnes dont il parlait, Akira n'avait eu aucun moyen de vérifier ses dires et l'avait fait relâcher, le confiant au personnel de l'hôpital qui sauraient sûrement le remettre sur pied.

Comme cette fille pouvait connaître Shadow ? Et parlait-elle de Shadow ? La coincidence lui paraissait un peu trop belle pour qu'elle ne soit pas vrai, il devait impérativement lui demander, le lui faire confirmer. Il hoche la tête, l'écoutant parler, ne cessant de se poser cette question fatidique : connaissent-ils le même Shadow ? Si oui, il aurait encore plus de raisons pour se méfier de cette femme, outre le fait qu'elle ne se sente pas attirée par quelqu'un au physique d'Apollon comme le sien. Il se lève soudainement, se baisse vers le petit frigo qui se trouve au bout de la pièce pour en sortir un bac à glaçon : il y en a toujours un dans le congélateur, ce frigo servant à garder l'alcool pour les éventuelles rencontres entre lui...et des gens importants et lui et...vous ne voulez pas savoir.

« Voilà, servez-vous. »

Il lui remit en mains propres le bac de glaçons, avec un grand sourire. Hadès n'était pas réputé pour être quelqu'un de très méchant, et il donnait toujours une deuxième chance aux gens. Il ne connaissait pas cette fille, ni son passé ; elle avait certainement eu d'excellentes raisons pour exécuter ces hommes. Après tout, lui n'avait pas hésité à supprimer certains hommes qui appartenaient à la police de Kira.

« Shadow...ce Shadow dont vous parlez, je crois le connaître, j'aimerais juste être sûr qu'il s'agisse de la même personne. Je ne sais pas si je dois vous raconter cela, mais considérez cela comme une preuve de confiance. Et aussi une preuve comme quoi vous faites actuellement partie du groupe clandestin de résistance civile. »

Il reprit sa respiration.

« Il y a quelque temps, j'ai arrêté un homme étrange. Je vous explique : j'ai un frère jumeau du nom d'Arashi Darkwood. Vous le connaissez sûrement, c'est le ministre de la justice, et il dirige toutes les opérations...mhh...douteuses. Bref, il était absent, et je me suis fait passer pour lui, pour gagner la confiance des hommes de Kira, j'ai donc capturé cet homme de Machiavel, Dark Shadow. À la suite de cela, pendant l'interrogatoire, il nous a avoué être en vérité un agent double de Kira, payé pour espionner Machiavel. Je ne savais pas si c'était vrai ou non, mais je l'ai tout de même fait libérer et envoyer à l'hôpital...mes hommes n'avaient pas été très tendres avec lui. »

Il finit son petit récit, les mains croisées. Il alla ensuite se lever, prit une bouteille d'alcool pas vraiment forte et deux verre, les remplit tous les deux, et porta le sien à ses lèvres.

« En savez-vous plus sur cet homme ? »

Hadès semblait quelque peu perturbé quand j'avais murmuré le nom...enfin, le surnom de la personne à qui je dois la vie. L'aurait-il croisé dans une autre place forte de la résistance? Vu qu'il s'agit d'un chef et que Shadow est un membre plutôt bien placé dans la résistance, cela pourrait s'expliquer...enfin bref.

Affalée dans le sofa comme je suis, je n'ai pas trop envie de réfléchir, ça me donne mal à la tête. Déjà que j'ai un beau mal de crâne qui s'est avancé grâce à cette magnifique rencontre entre mon front et le sol, vous voyez déjà le cocktail quoi. La tête vers le plafond, il me sembla un instant que j'avais la tête qui tourne mais c'est vite passé. Misère, j'espère que je me suis pas choppé une commotion comme je suis là.
Je n'avais pas vu Hadès qui s'était levé. Je n'ai entendu que le bruit du frigo qui s'ouvrait. Un verre! J'en aurais bien besoin là pour m'ôter les idées chiantes du crâne! Cependant, ce ne fut que le bac à glaçons que je reçu entre les mains. Il est pas con mine de rien.

-Merci.

Je prends une bonne poignée de glaçons à pleines mains et les maintient sur la tâche foncée sur mon front. Enfin, je présume qu'elle doit avoir une belle couleur. Le froid me fait frissonner un instant. La glace fondue commence déjà à couler doucement contre le lieu de l'impact, c'est agréable. Je pense que ce n'est pas si grave que ça en fin de compte. Je me rassieds comme il faut et en profite pour déposer le bac à glaçons sur la table basse juste devant ma place.
Quand Hadès reprit la parole, j'étais cette fois un peu plus attentive. Il se demandait si on parlait du même ''Shadow''. Possible, qu'est-ce que j'en sais?

Il affirma également que je faisais partie de la rébellion, chouette. Quand même, je me demande si c'est pas parce que il a eu pitié de moi quand j'ai voulu me trouer la peau du crâne... enfin bref, c'est pas ça le plus important. J'ai eu ce que je voulais non?

Il a donc un frère jumeau qui fait partie des pro-kira...et ben, l'ambiance devait être géniale dans la famille...ministre en plus, c'est du joli. Il a prit sa place, ouais, c'est logique pour glaner des infos ci et là. Mais alors...pourquoi avoir capturé un membre de la rébellion? C'est pas très cohérent là. Il aurait pu l'aider à s'échapper non? J'ose espérer que ce n'est pas de celui que je pense qui parle... Il a avoué être une taupe de Kira? Non, l'homme que je connais avec un tel pseudonyme n'est par le Shadow dont il parle.

-Impossible.

Toujours avec les glaçons contre le front tenus par ma main droite, je me sens un peu stupide mais bon, ce n'est pas non plus le plus important. J'avais parlé d'une voix ferme, certaine. Ce n'était pas lui.

-Shadow, du moins celui que je connais, est bel et bien un résistant. Sinon, je ne serais pas là mais à l'autre bout de la planète...ou dans les petits papiers de Kira, au choix.

Il remplit deux verres d'un alcool que je ne connais pas...plus pour longtemps d'ailleurs. Je prends le mien sans trop prendre la peine de dire merci, je crois que j'ai épuisé mon stock de politesse. Je sens l'odeur, ça à l'air légèrement sucré, peut-être un alcool de fruit. Pfeu! C'est pour les guimauves ça! J'espère que le goût me donnera un meilleur à-priori.
Cul-sec, l'alcool dans ma gorge fait peu d'effet. Pas de sensation de brûlure ou de chaleur, rien de très palpitant. Mouais, c'est pour les gonzesses quoi. Si il savait ce que j'avais déjà goûté en Iran, il n'aurait pas osé me servir ça.
Il veut en savoir plus sur celui que je connais? Mouais, si il veut. Autant j'aime pas papoter mais là, il a la chance que je sois d'humeur. Puis, il faut bien que je lui accorde un peu de confiance non?
Je saisi la chaîne qui entoure mon cou et fait dépasser de mon tee-shirt la plaque militaire que je n'ai pas encore quittée depuis que j'ai déserté avec Blue. Je l'enlève et la brandis devant le nez du chef de la résistance.

-Shadow et moi on est de la même maison, mais pas du même pays. Il a servi dans l'armée tout comme moi. Shadow est le nom inscrit sur sa plaque, j'ai donc décidé de l'appeler ainsi vu qu'il m'avait sûrement donné un faux nom.

Je pose la plaque sur la table basse, à côté du bac à glaçon et me ressert un autre verre avant de le gober au sens littéral du terme.

-Ce n'est qu'après une mission qui a mal tourné qu'un membre d'une autre unité mais de la même division m'avait prit sous son aile et nous a fait portés disparus pour la nation américaine. En réalité, le type en question l'avait demandé à Shadow de le faire. Il se trouvait non loin de la catastrophe, le même jour. Je suppose qu'il devait être bien gradé pour ça...

J'allais encore me resservir un verre quand je me tourne vers Hadès. Est-ce qu'il comprend vraiment ma situation? Je ne suis pas sûre mais bon.

-Z'auriez pas un truc plus fort? C'est de l'eau pour moi...

Bien sûr, il a intérêt à avoir mieux que ça si il veut que je lui en dise encore. Pour que je sache que c'est lui qui avait rechargé une partie de mon chargeur à blanc, je l'avais revu entre-temps, ça ne pouvait pas être possible autrement.

Ha tiens, il s'agissait donc d'un autre Shadow : la coïncidence aurait sans doute été trop grande si cela avait vraiment été le cas, et puis il devait y avoir une dizaine de personnes dans la résistance qui portaient ce patronyme. Hadès décidait de passer outre cette information et de continuer à parler avec elle comme si de rien n'était : après tout, il désirait avoir vraisemblablement le plus d'informations possibles à son sujet. Il lui avait bien proposé une place dans son groupe, alors maintenant, elle allait devoir prouver qu'elle en était digne...même si elle avait tué ces pauvres hommes, bien sûr : Hadès avait besoin d'hommes (ou de femmes) qui n'hésitaient pas à dégainer leur arme.

Il regarda la plaque militaire qu'elle avait autour du coup : il lui semblait que le prisonnier avait la même, mais il devait y avoir dans le monde plusieurs millions de soldats. Non, assurément, il n'y avait pas assez de preuves pour qu'il la harcèle encore avec ces détails.

« Non, il ne doit vraiment pas s'agir de la même personne. Il disait qu'il avait été aux ordres du prédécesseur d'Arashi, pas de l'armée américaine. Je ne m'attendais pas à trouver une militaire, en sortant ce soir...à vrai dire, mon but était plutôt de visiter un lieu...avec des filles faciles. »

Il toussota légèrement, la main devant sa bouche avant de se lever de nouveau et aller chercher un alcool qui serait plus fort. De la vodka. Il regarda la bouteille transparente avec un sourire : ils avaient de bonnes relations avec leurs collègues révolutionnaires russes, certains membres de son groupe étaient même de cette nationalité et lui avaient fait le plaisir de lui rapporter de la vraie vodka de là-bas. Pas celle que l'on achète en supermarché ici, bien sûr, pas ce truc qui avait le goût d'eau avariée.

« Vodka, elle vient de Saint Petersbourg, certains de nos membres viennent de là-bas. »

Hadès lui fit ce sourire auquel personne ne pouvait résister, et puis revint, leur servi les verres. Il allait devoir lui expliquer deux ou trois choses, avant de commencer à boire. D'abord, tout ce qui concernait la hiérarchie au sein même de son groupe, ensuite, ce qu'elle devrait faire ici et les missions dont elle serait chargée. Il prit le verre d'une main et commença à parler :

« Puisqu'une place à nos côtés vous dit, je me dois de clarifier deux ou trois trucs par rapport à notre groupe : tout d'abord, êtes-vous au courant de tout ce qui concerne nos rapports avec les autres groupes ? »

Il fit une pause, de toute façon, elle répondrait sûrement plus tard à cette question et il tâcherait d'être le plus clair possible.

« Enfin, je suis le chef de ce groupe, et j'ai deux bras droits. Zen, qui est celle à qui tu auras le plus à faire et plus Akis, qui est prisonnier, malheureusement chez les pro-Kiras en ce moment...Mais nous s à un moyen de le retrouver. Ensuite, il y a divers sous-chefs, tu le verras rapidement...Magnus est un type assez étrange qui se balade souvent, il est assez intéressant et cultivé, je pense que tu t'entendras bien avec lui. Si tu as des questions alors que je ne suis pas là, je te renvoie à lui et à Zen. D'accord ? Questions ? »

Il porta son verre à sa bouche, en sifflant la demie assez vite. Un peu de rouge lui monta aux joues ; il aimait faire style, mais en réalité, Akira Darkwood n'était pas quelqu'un qui tenait très bien l'alcool. Le reste ne serait sans doute que jeu et théâtre, afin que l'autre personne en face ne comprenne pas que son monde devenait tout chancelant.

Il s'attendait à voir des filles faciles hein... c'est dommage, je ne suis absolument pas son genre. J'aime voir les loubards se bagarrer pour me payer un verre pendant que j'entamais la discution avec Rubis à côté de moi au bar. Les plus costaux voulaient plus lui payer un verre à elle plutôt qu'à moi mais c'était normal...elle était tellement belle, tellement...provocante avec ses yeux qui lui ont donné son surnom, tellement...ha...
Au final, il y avait toujours au moins une chaise cassée pour rien... Tout ça pour qu'au final, ils nous regardent médusés quand ils nous voyaient nous embrasser, Rubis et moi, juste devant eux. Je ne pouvais pas m'empêcher de rire aux éclats en voyant leurs faces. Ils ne s'y attendaient jamais les abrutis en veste en cuir. Mais bon, c'était plus en Amérique ça, durant nos journées de repos quand on en avait... c'était le bon temps. Ses prunelles qui me hantent encore. Je donnerais tout pour les revoir pour m'y noyer une dernière fois...

Hadès s'était levé pour chercher quelque chose d'autre dans la frigo. J'espère que ce sera plus intéressant cette fois! Parce que l'eau de vin là, très bien mais sans moi. Quand il se retourna vers moi, je crus apercevoir une petite merveille entre ses mains. Est-ce bien cette bouteille légendaire que je vois? Celle qui vient de...

-Vodka, elle vient de Saint Petersbourg, certains de nos membres viennent de là-bas.

Ho ho! C'est bien elle! Je n'en avais bu qu'une fois mais quel gueule de bois je m'étais prise cette fois là! Moi, alcoolique? Mais pas du tout, je n'en ai eue que deux des soirées parties en live avec alcool à la clé. Puis, la seconde fois c'était dans cet espèce d'hôpital clandestin pour m'ôter cette foutue balle de la jambe. Hadès souria, il parut tellement plus charmant avec cette bouteille en main. Bien que je trouve que c'est un sacrilège de conserver de l'alcool au frigo bien évidemment. Mais il pouvait être excusé vu qu'il me l'offrait si gentiment. Je pose ce qui reste des glaçons fondus dans la glacière. Vu ce qui va suivre, je risque de ne plus sentir la douleur au niveau de mon front.

-Je crois qu'on va bien s'entendre très cher...

En attendant qu'il se décide à servir les verres, je l'écoute quand même. Si je sais quoi que ce soit sur la résistance? Euh...j'ai envie de dire quedale, nada, niente, rien... mais disons que j'ai pas envie de passer pour une cruche dès le début.

-Ben...plus au moins mais je pense pas tout savoir.

Il faudrait que je lui parle de la belle petite réserve que je tiens sous mon immeuble quand j'y pense. Je pourrais même entreposer tout ça dans des locaux de monsieur. Mine de rien, je pense que ça va me plaire cette histoire. Alors, monsieur à deux bras droits...il doit être très habile...
Alors monsieur à deux bras droits, Zen plus faux nom que ça, tu meurs...et Akis, prisonnier des pro-kira. Tiens, j'ai justement un autre ami à rechercher dans les geôles de ces zouaves. Si j'ai quelques bras costaux et un hélicoptère, je pourrais tenter un commando pour les sortir de là. Mais je dois encore attendre avant de proposer des trucs aussi... expéditifs et peu discret.
Il y a des sous-chefs aussi? Et ben, c'est qu'il doit y avoir du personnel. Magnus, pas mal aussi niveau faux nom.

Et il servit enfin les verres. Ha! Je sens déjà cette douce brûlure dans la gorge. J'espère qu'il est assez corsé parce que l'eau là m'a mis en appétit.
Je porte le verre à les lèvres. L'odeur me remplit les narines, c'est bien celui-là. Aller, on va montrer à monsieur qu'on est pas une fillette hein. Boarf, je m'en fiche en fait, c'est juste une excuse pour terminer mon verre cul-sec. Soupir d'aise;

-Ha! Je dois bien admettre que ce sont les Russes qui font les meilleurs du meilleur!

Oula, je sens bien qu'il va être traître celui-là, je ne sens absolument rien pour le moment. Je parie que, si je me lève, c'est pas bon. Mais enfin, tant qu'on y est... je me ressers donc un verre et le fait doucement passer dans ma gorge. La lame de liquide coule doucement dans ma gorge, petite coulée de lave sur le gosier. C'est légèrement agressif mais j'adore ça. Il faut dire que j'adore ce qui est agressif, ça doit être ma nature. Enfin bref, je commence déjà à me perdre dans mes pensées... il manquerait plus qu'un joint e Hollande et ce serait la totale...sérieusement, vous pensiez que l'on ne profitait pas un peu des produits confisqués? Vous êtes bien naïfs...

Avec une bouteille de vodka, c'était tout de suite plus supportable. Finissant de boire le premier verre, Hadès ne se gêna pour servir le deuxième, commençant à ricaner d'une manière assez ridicule. Ce n'était pas vraiment le genre de type qui avait l'alcool mauvais, il ne l'avait juste pas du tout. Dès qu'il commençait à ingurgiter un truc un peu fort, ça commençait à chanceler, à voir flou. Ensuite venait l'hilarité, et enfin, il s'écroulait avec un grand sourire. Le goût de la vodka était bon, mais pour qu'il explique comment son groupe est constitué, il va falloir qu'il se calme un peu sur l'alcool. Il n'aimerait tellement pas que cette nouvelle recrue raconte à toutes ces filles, en bas, qu'il a plaquées, qu'il s'endort juste après avoir bu. On ne sait jamais dans quel état on peut se réveiller, ni où. Les vengeances de ces petites femmes sont ridicules, mais peut-être que si un jour il subissait cela, Hadès apprendrait à ne plus traiter les femmes comme des objets de collection.

« Les Russes sont nos alliés sur bien des fronts, héhé ! »

Deuxième shot. Ses yeux le picotaient, mais il continuait à regarder Gazelle là, fixement. Elle était mignonne, cette fille. Il ne comprenait pas comment elle avait pu oser refuser ses avances...si seulement, si seulement. Elle lui avait dit qu'elle s'appelait comment, déjà ? Il avait une si mauvaise mémoire des noms...avec des raisons, bien sûr. Il rencontrait tellement de filles, parfois dans une même soirée qu'il préférait les reconnaître par leurs visages. Alors...Gwendoline, Guénaëlle, non ? Elle n'avait pas la tête à s'appeler comme cela. Connaissait-elle son prénom ? De plus en plus de personnes avaient l'air de le connaître, même s'il leur manquait encore la pièce centrale : son statut de chef de la résistance. Il sourit en pensant à Fate l'appelant « Akira »...Oh, qu'en dirait-elle, si elle savait qu'il était Hadès ? Aurait-elle toujours envie de jouer la fille effarouchée en face de lui ? Parce que lui n'en aurait aucune envie.

« Alors t'as plusieurs clans, tu vois. », il se rapprochait d'elle de manière intimiste, « La mafia, qui est dirigée par Mello. Le clan de Near, mais on n'entend pas souvent parler d'eux, ils n'aiment pas trop faire la fête. Puis il y a l'Ordre. C'est la partie terroriste de la résistance, c'est eux qui font exploser un peu n'importe quoi...et puis nous, le clan des civis. Notre boulot, c'est essentiellement de recruter des gens et de distribuer des tracts. Néanmoins, nous sommes en renfort des fois car nos stratégies sont assez...performantes et que nous disposons aussi d'armes, même si je préfère éviter d'en venir là. Entre nous, je ne m'entends pas très bien avec Mello, ni avec l'Ordre, qui a mis ma tête à pris.»

Il avait dit tout cela avec le sourire, le faire toujours à la main. Lorsqu'il eut fini de parler, il le finit, gobant en entier tout le liquide. Une fois qu'il l'eut fait, il éclata de rire, en venant carrément à oser lui faire du pied – non qu'il ne l'aurait pas fait, mais plutôt qu'à ce stade-là, c'était rapidement n'importe quoi. On dit que l'être humain a naturellement des barrières. Lorsqu'il était sobre, Hadès n'insistait pas, quand on lui disait non. Lorsqu'il avait bu, c'était carrément autre chose, il insistait, au-delà de toutes limites. Il devenait ce qu'il était vraiment : un pervers sexuel. Il était ce qu'il était : dégoûtant, pervers, insensible aux pleurs des jeunes filles qui quittaient son lit le matin. La collection, il n'était obsédé que par le plaisir momentané, alors pourquoi changerait-il ? Il se rapprocha alors de Gazelle, posant une main sur sa cuisse. Il la collait étroitement.

« Ha...l'armée...on dit qu'on a pas beaucoup de plaisirs, là-bas...l'entraînement était mixte ? Les détails m'intéressent. »

C'est pas que je ne l'aime pas Hady, vraiment, c'est quelqu'un de chouette...quand il est sobre. Pour quelqu'un qui choisit le nom du Dieu romain...ou grec, je sais plus, bref, c'es assez ironique, surtout pour un rebelle qui compte renverser un meurtrier qui se prend pour un dieu... Et mais c'est débile comme pseudo en fait! Il s'était approché de moi, un peu trop près d'ailleurs.
Aller, reste gentille avec le monsieur, tant qu'il n'exagère pas, je n'ai aucune raison de lui faire ravaler sa mauvaise politesse. Il m'explique tout le bazar, c'est déjà bien ça, il fait des effort Hady. Il se croit séduisant ou quoi à me faire sentir son haleine de chacal devant le menton?
Bon, retient-toi de le taper Manon, ce sera un bon début. Donc, il y a trois groupes en plus de celui-ci. Un de la mafia (ben tiens tu m'étonnes), un de terroristes et un de.. Near? Boarf, je sais pas trop qui c'est et je m'en moque de toute façon. Oh, ils reprennent les gentils civils qui veulent pas faire de mal? C'est pas vraiment la voie idéale pour une rébellion...mais bon, ils font ce qu'ils veulent. Si ils ont besoins de muscles, ils n'auront pas peur de faire appel à moi Et peut-être, qui sait, me faire passer pour une rebelle d'un des autres groupes vu mes...habitudes, on va dire ça comme ça.
Et il s'est bouffé le nez avec les terroristes en plus, malin... (ironie)

Puis, là, il y a eu LA borne qu'il ne devait pas dépasser. Sa main plaquée contre ma cuisse, un sourire vicieux aux lèvres...si j'étais un chat, je crois que l'on aurait vu tout mes poils se redresser d'un coup. Je crois que j'ai sursauté sur le coup mais c'est pas le plus important.

Il a osé...
Mais il a osé ce con!

Doucement, c'est une situation où la diplomatie n'a plus place. Comment ne pas réagir ça? D'accord il a un verre dans le nez, d'accord c'est le chef de la résistance et qu'il a les pouvoirs. Mais là, je suis contrainte de répondre. Je rigole doucement pour lui faire comprendre que je ne rigole que jaune.

-Hahaha...l'alcool russe...trop traître des fois...

Puis, je crois qu'il a sursauté mais je ne sais pas vraiment. Je pense que je l'ai regardé d'une manière assez assassine avant de lui envoyer mon poing dans le ventre, et de manière bien sèche. Il n'a pas eu le temps de contracter ses muscles donc j'espère qu'il régurgitera ce poison qu'est l'alcool. Je me recule de quelques centimètres pour ne rien recevoir sur mon pantalon déjà bien sale. Puis, je pose ma main sur sa tête avant de tirer sur ses cheveux vers le haut afin que son regard se trouve devant le mien. Je sais que quelques hommes s'étaient battus dans quelques bars pour que je les regarde ainsi mais j'aime jouer avec ce genre de sentiments. C'est sadique mais assez jouissif. Je lui annonce, presque en murmurant pour que l'intimité de cet instant soit approprié;

-Il est vrai que l'idée de le faire sur ce canapé m'exciterai énormément mais...Manque de bol pour toi, tu as quelque chose en trop...entre les deux jambes...

Puis je le pousse en arrirère dans le canapé avant de rire, de rire et de rire. Cette fois, ce n'était pas jaune, ni même forcé. C'était purement et simplement de la méchanceté. J'adore ce sentiment de déception qui prend la personne en face de vous, c'est...presque jouissif. Certes, j'ai déjà vu un homme nu avant lui, je l'ai même déjà fait avec un homme. Mais, une forte poitrine est tellement plus agréable à regarder et à masser que...enfin, vous voyez ce que je veux dire. Bref, je vais éviter de vous dégoûter en partant dans le détail. La suite! On enchaîne!
Sans trop faire attention à la possible réponse de Hadès, je ne prends même pas la peine de changer de place et me ressers un autre verre avant de l'enfiler aussi vite que le ferait une prostituée de ses bas après l'acte (oui, je suis inspirée avec l'alcool, que voulez-vous?).

-C'était ainsi que l'on désaoule les recrues qui avaient trop festoyé un jour de repos si vous voulez savoir. Les entraînement se faisaient entre unités et les unités en question n'étaient pas mixtes mais ce n'était pas dérangeant...au contraire.

Je me remis à ricaner doucement. Franchement, je n'avais pas pensé que je m'amuserais tellement aujourd'hui...

Oh putain...la tête lui tourne, il va pour la toucher plus...en profondeur. Il rigole lorsqu'elle lui parle de l'alcool. Oh oui, il l'a mauvais, mais il ne le regrette pas vraiment, là. Si il peut voir ce qu'elle fait une fois allongé, il n'en serait que plus content, même s'il s'écroule sur elle avant d'arriver à faire quoique ce soit. Il a à peine le temps de penser à ce qu'il va se passer qu'un poing lui arriva en plein ventre, le faisant régurgiter tout ce qu'il avait bu avant. Deux fois qu'il vomissait dans la journée. C'était tellement écoeurant qu'il tombant en bas du canapé et se mit à voir une deuxième fois : de la bile, cette fois-ci. Il se sentait impuissant, tout sauf libre, il avait juste envie de se reposer dans son lit, ne plus parler et se reposer dans un coin, mais déjà, sa nouvelle recrue lui tirait les cheveux pour le forcer à la regarder. Hadès avait perdu de sa superbe, du vomi sur le coin de la bouche et le teint tout blanc. Il ne réagit pas à sa pique, alors que normalement, il aurait pris la phrase comme une accroche et aurait nécessairement fait une vanne douteuse dessus.

Oui, il le regrettait. Pourquoi avait-il pensé une seule fois à la sauter ? Maintenant, cette idée lui paraissait aussi répugnante que le vomi qui lui coulait le long de la bouche. Une technique pour dessaouler les nouvelles recrues...et bien c'était efficace : Akira ne ressentait plus du tout les effets néfastes qu'il avait ingéré, et pour cause...il était répandu sur le sol et formait une seule petite flaque sur le sol. Crevé, il revint s'asseoir sur le canapé, jetant un regard un peu dégoûté à la bouteille de vodka qui traînait sur la table. Il n'en boirait plus de sitôt, c'était sûr, l'expérience était trop douloureuse.

« Mh...je te...vous crois...par contre...merde...recommence pas ça, ça me rappelle un peu les méthodes des pro-Kiras. »

Ça voit était morne, il semblait fatigué, effrayé par ses propres souvenirs. Il mit doucement ses doigts sur son cou, caressant la cicatrice causée par la brûlure de cigarette. Gazelle ne devait plus le prendre pour un très bon résistant, maintenant. Il s'était comporté de la pire des manière, et même si c'était parce qu'il ne tenait pas l'alcool, il n'avait pas d'excuses. Hadès se leva tout d'un coup, sans aucun mot et quitta la pièce. Il trouva rapidement Zen qui était en train de régler de la paperasse dans son bureau, lui demanda si elle pouvait lui ramener un homme qui fasse le ménage dans le salon et si elle pouvait lui faire une tisane de sa spécialité. Il l'entoura ensuite de ses bras et se retint de pleurer, secoué par les émotions. Un homme ne pleure pas. Un homme fort, et c'était ce qu'il était, contrairement à ce qu'Arashi affirmait.

« Merci Zen... », lui chuchota-t-il. « À tout à l'heure. »

Il revint au salon, où il avait laissé Gazelle. Là, un de ses hommes étaient déjà en train de nettoyer l'espace sale, et il le fusilla même du regard, mécontent de faire une de ces tâches ingrates. Hadès ne prononça aucun mot, se contentant de l'ignorer. Il s'assit de nouveau aux côtés de Gazelle et attendit que l'homme parte pour se remettre à parler sérieusement. Ils étaient le camp des civils. Personne n'avait besoin de savoir qu'ils engageaient parfois des hommes armés pour commettre des attentats.

« Comme vous le dites, nous sommes le camp des civils, mais nous avons parfois besoin de...personnel armé. Nous ne pouvons pas toujours rester sur la défense et l'espionnage...bientôt, nous allons attaquer et là, nous aurons besoin de vous. Pour le moment, votre seule expérience est très utile, à vrai dire. Avez-vous déjà eu l'occasion de parler avec un pro-Kira ? »

Zen entra et lui donna son bol de tisane.

« Ha...Zen...voici Gazelle. Gazelle, voici Zen, mon bras-droit. Tu auras souvent à faire avec elle, quand je ne serais pas là. »

C'est à dire très régulièrement.

Mais c'est incroyable! Comment peut-il être aussi...je n'ai même pas de mot pour dire ça...petite nature? Non, c'est encore trop gentil ça. Bref, je ne comprend pas comment un type pareil à pu forger un réseau de résistance si lui même n'est pas...résistant (oui, je fais dans les blagues pourries ces temps-ci...) aux vices habituels des hommes. C'est comme si je créais une unité de snipers d'élite alors que j'ai du mal à viser avec un AK-47. Ce serait beau ça...
Le pire, c'est que c'est pas tout! Il me demande de ne plus recommencer cela avant de s'éclipser, tout simplement. Je sais, je ne suis pas tendre, mais il l'avait bien cherché quand même.

Il a fait l'erreur que beaucoup d'hommes font...me considérer comme une fille facile. Manque de bol, je ne le suis pas. Je veux que l'on se batte devant moi, que l'on me prouve que l'on est pas un insecte, que l'on me mérite, tout simplement. C'est pas le premier homme saoul qui vient qui va m’intéresser, croyez-moi.

Maintenant que j'y pense, je devrais penser à demander à  quelqu'un de nettoyer tout ce bordel parce que je suis pas sa boniche quand même. Je me dirige vers la porte par laquelle j'étais passée et m'adresse à un petit groupe qui se trouvait dans le couloir;

-Euh...les gars, y a votre pote qui a gerbé là et je suis pas technicienne de surface m'voyez...

Quelques grands yeux se tournaient vers moi. Quoi? J'ai été trop familière? C'est ainsi que je suis les gars, il va falloir s'y habituer. Et une furie dans les rangs de la résistance! Une! Après quelques secondes en leur faisant comprendre que je ne toucherais à au vomi de leur chef (et peut-être un petit peu le mien aussi mais disons que c'est déjà assez mal parti), un homme du groupe finit par se détacher et à se diriger vers ce qui semble être un cagibi avant de revenir torchon et raclette en main.

Quand Hadès revint, il était un petit peu remis de ses émotions. J'ose espérer qu'il ne refera plus la même erreur sinon je n'hésiterai pas à lui rappeler la leçon. Le type qui s'occupait à essuyer la crasse au sol s'éclipsa sans faire de commentaire. Il faut croire qu'il a quand même su s'imposer. Je me demande comment d'ailleurs... Hadès m'explique donc que nous sommes dans le camp des civils mais que on va bientôt attaquer. Cool... c'est justement mon domaine. Mon utilité sera on ne peut plus évidente.

-Nan, j'pense pas que j'ai déjà causé avec un pro-kira mais, vous savez, je pense que leurs techniques ne soient vraiment pire que celle de l'armée américaine. Ils se le permettent parce qu'ils ont un ''Dieu'' au dessus de leur tête, nous, c'était parce que c'était les ordres...il y a une nuance mais le secret professionnel est le maître mot de la situation.

Puis, une femme entra dans la pièce. Magnifique, rayonnante, juste belle. Elle portait un bol d'eau chaude et le posa devant Hadès. C'est donc elle Zen. Elle porte magnifiquement bien son surnom. On ne demanderait qu'à se reposer entre ses bras pour calmer sa haine.
Je lui sers la main d'une poigne ferme mais pas trop serrée. Les regards se croisent. C'est une femme déterminée, je ne pourrais que la respecter. Il a bien fait de trouver une personne pareille, pour les négociations, elle doit claquer!

-Ah! Au fait, tant que j'y pense. Disons que j'ai une petite cave clandestine sous mon appartement avec quelques marchandises...pas tout à fait légales ici. Je pense qu'un petit renfort de matériel ne vous fera pas trop de mal, même si un groupe comme le vôtre ne doit pas vraiment aimer les armes vu que vous êtes tous des civils. Il faudrait juste trouver un moyen de transférer tout ça gentiment sans faire de bruit...

C'est vrai ça! Le volume risque d'être contraignant. Quoi? Il fallait bien que je vive de quelque chose dans les bas fonds. La contrebande, c'est une bonne idée, surtout quand on a pas la gueule de l'emploi, on vous soupçonne pas. Puis, les gens se font parfois malencontreusement arrêtés quand ils ne payent pas la location de mon ''petit local'' pour le stockage...alors la marchandise qui restait là, c'est pour bibi.

-Style...un camion de déménagement...ça devrait aller ça...

Les affaires avaient bien marchés ces dernières années. Etrange non?

[Ya pas grand chose d'action, j'suis désolée, j'avais pas des masses d'inspi ><]

Hadès se demandait tout de même comment son bras droit, le Docteur, allait réagir à l'accueil de cette nouvelle venue. Le Docteur était comme lui, un pacifiste convaincu. S'il entendait qu'il avait embauché quelqu'un qui avait pris les armes, il redouterait sa réaction, mais Akira Darkwood était sûr de la place de cette jeune femme ici. Trop de pauvres gens avaient péri par les armes, parce qu'ils n'arrivaient pas à se défendre, alors Gazelle allait avoir ce rôle. Son émissaire, son aide de camp. Personne n'avait besoin de savoir qu'elle cachait des armes dans son manteau, après tout, elle serait juste là, aide solitaire, à aider les pauvres personnes qui étaient dans le besoin. Oui, Hadès aimait cette alternative. Il voyait le rôle de Gazelle comme cela, une sentinelle de l'ombre qui passerait outre les ordres de Zen ou du Docteur pour répondre directement aux siens.

Il regarda le verre vide de vodka, pensa à son pauvre ventre qui gargouilla et au petit tas de vomi qu'il avait rendu. Deux fois, deux fois qu'il vomissait dans cette journée, c'était un record. Zen était là, mais étant donné qu'elle était celle qui dirigeait les actions quand lui n'était pas là, elle devait l'être. De eux d'eux, elle était probablement celle qui avait le plus de discernement et parvenait à analyser n'importe quelle situation de manière calme. Zen était Zen, calme et intelligente. Plusieurs fois, Hadès lui avait fait des avances, mais elle les repoussait toujours et maintenant, c'en était presque devenu un moyen de rire. Lui était sûr qu'elle aimait cet autre membre de son groupe, Magnus, un poète girouette qui semblait ne jamais se décider. Zen était bien hypnotisante, sa seule présence rendait son groupe unique.

Le bol de tisane était chaud au toucher, et Hadès laissa ses mains dessus, pour les réchauffer après ces émotions. Il sentait Zen qui le couvait du regard, protectrice, presque maternelle. La tisane dégageait une bonne odeur de menthe et de cannelle qui remplissait agréablement ses narines, surtout après l'épisode de la vodka. Celle-là traînait toujours sur la table, après tout, Gazelle pouvait bien s'en resservir, si ça ne lui faisait rien.

« Tu peux t'asseoir, Zen. Gazelle va...va nous aider, elle va protéger nos membres pour éviter qu'un massacre comme celui de la dernière fois se reproduise. »

Il n'était pas tellement d'accord pour le transfert d'armes...elle l'avait bien dit, mais son groupe était pacifique et les armes, ce n'était pas vraiment leur truc. Il avait bien un sabre, lui, mais il ne s'en servait qu'en cas de nécessité urgente. Et il imaginait un peu la tête du Docteur et la gueule qu'il ferait, si jamais il apprenait que des armes étaient cachées ici...non, en fait, il ne voulait pas, ça lui faisait déjà mal à la tête et il ne voulait même imaginer tous les sermons qu'il devrait endurer. Ce grand fou serait même capable d'inventer un truc qui les désactive, pendant qu'il y était.

« J'suis pas d'accord. », première gorgée de tisane, il souffla sur le liquide et se claqua la langue, c'était chaud. « Hors de question d'entreposer des armes ici, comme je l'ai dit, nous sommes un groupe pacifiste et mon autre chef gradé, le Docteur, a deux ou trois problèmes avec les armes. Elles sont proches d'ici ? Au pire, un p'tit détour, ça ne fait de mal à personne...je crois. »

Deuxième gorgée de tisane.

« Tu vas nous servir de garde rapprochée, une sorte de garde du corps, mais si j'entends parler de contrebande ou n'importe quoi dans ce genre là, tu te renverrais. Notre groupe est pas là pour cela, et j'tiens à garder un semblant d'équilibre. »

Je comprends plus au moins ce que je vais devoir faire ici. Enfin, je crois... Apparemment, il y a eu pas mal d'histoires assez sanglantes pour la résistance, des meurtres par dizaines. Les pro-kiras appellent cela des ''rafles''. C'est vraiment pour ne pas dire massacre quoi! Si aucun des résistant de ce groupe ne veut avoir du sang sur les mains, même en cas d'extrême nécessité, je serais là pour alléger cet angoisse. J'ai déjà les mains sales, autant que ce soit moi qui continue plutôt que d'en rajouter d'autres paires non?
Tuer la première fois n'est pas facile, que du contraire. Je me souviens parfaitement de la première à qui j'ai arraché la vie.

Au début, on ne s'en rend pas vraiment compte, on regarde comme si on était spectatrice. Ensuite, un regard. Un mélange de peur, de tristesse et parfois de colère et de frustration... Un regard que l'on ne lance qu'une fois, face à son assassin.
Je me souviens de la première personne que j'ai tuée. C'était un homme, un métis aux cheveux noirs. On était en Cisjordanie alors ça peut s'expliquer. Il avait sûrement été enrôlé tout petit, à un jeune âge pour pouvoir lui bourrer le crâne comme ils le font toujours. Il criait pour faire fuir les premiers soldats mais personne ne se chargeait de lui, il n'avait qu'un sabre en main. Apparemment, c'était un sabre sacré qui avait gagné bon nombre de batailles dans des temps anciens...du moins, c'est ce que j'avais entendu. Il se ruait vers moi, moi qui avait une mitraillette au bras. Et ensuite, je n'ai même pas paniqué, j'ai appuyé sur la gâchette et trois balles se sont dirigées vers lui à la vitesse de l'éternuement avant de se loger dans son thorax. Il avait fermé les yeux, c'est effondré au sol et m'a fixé...de ces yeux que je n'osait imaginer. C'est douloureux, c'est presque éprouvant... C'est la mort qui s'empare de quelqu'un en face de vous, tout simplement.

Cette scène semblait tellement proche de l'instant présent pourtant elle s'est déroulée il y a presque dix ans...peut-être même plus. La petite adolescente qui tremblait face à la mort sur le champ de bataille est devenue une jeune femme qui n'en a cure désormais. Il fallait dire aussi que la mort à déjà emporté Blue et Rubis...

Quand Hadès affirma que j'allais les aider, éviter les massacres comme ils en ont vécus, je compris que c'était bel et bien leur camp qui avait été récemment décimé par les pro-kiras. Ces chacals...ce ne sont que des civils, il ne savent rien faire à par sensibiliser des ânes qui ne sauront jamais l'être, en quoi c'est dangereux? Bref, c'est pas le plus grave. Le plus grave, c'est Kira...

Par contre, j'étais assez intriguée par la tisane que Zen lui avait servie. J'avais une fois goûté du thé, au jasmin je crois, et j'avais trouvé cela absolument dégueulasse mais, celle-ci, ça sent bon jusque dans mes narines. Bien que l'odeur me paraisse assez inconnue à mon nez.

Quand Hadès reprit mon attention en disant qu'il ne comptait pas me laisse utiliser ses locaux comme entrepôt de ''marchandises'', je me suis dit que j'ai du baisser de quelques points dans son estime. Façon, il faut dire que je ne dois pas être très haute dans le classement...Et puis j'men fous sérieusement. Quoi qu'il arrive, je vais devoir les surveiller, c'est tout. Il n'y a aucun autre paramètre à prendre en compte de toute façon.

-Hé! Calmos Carlos! J'ai pas dit que je n'avais QUE des armes. Ce n'est qu'un petite partie de ce que j'entrepose chez moi. Vous n'avez jamais remarqué les produits alimentaires et les boissons que le gouvernement à interdit à l'importation? Parce que c'est ça qui rapporte le plus vous savez? Par exemple, les vins que soit disant ''Kira n'aime pas'', c'est pas permis ici. Sérieusement, vous diriez non à un Brunello Di Montalcino?

Bon, c'est peut-être un mauvais exemple parce que peu de gens en dehors des européens et des américains qui aime bien les vins (et l'alcool en général mais bon) le connaissent. Ce vin ne provient que d'un château d'Italie, perdu en plein milieu de collines. Les vignes poussent aux alentours et dans la ville même. Je parie que ça doit être formidable à voir tout ça. ''L'odeur du sud'', comme aiment dire les français, dans les narines. Une douce brise frâiche dans les cheveux et un soleil de plomb sur les épaules...
Ouais, je crois que si je survis à tout ça, je m’exilerais bien là-bas moi. Juste pour voir...

Comme je m'y attendais, je vais servir de garde rapprochée et gnagnagna... Bref, ça veut dire que je vais devoir déménager non? Bon, je crois que je vais devoir tout revendre rapidos de ce qui me reste pendant la semaines moi. Je pose mes coudes sur mes genoux, les jambes légèrement écartées pour poser mon menton sur mes poings. Parlons sérieusement maintenant. J'ai déjà du organiser des fuites de civils et je sais ce qui m'avait manqué ces jours là.

-Alors... Oui, je veux bien vous rejoindre et vider les trois quarts de mon stock actuel si il le faut. Mais je pense qu'il pourrait être utile, en cas d'urgence j'entends, ne fusse qu'un casier ou une caisse bien planquée comportant une dizaine d'armes. J'ai p-t'être fait l'armée mais je ne suis pas un sur-homme. Si une nouvelle rafle se manifeste, il me faudra quelques bras en plus.

Un instant de pause...

-Ah, oui, j'oubliais. Il me faudrait les plans de l'infrastructure ici pour que je connaisse toute les issues possibles du bâtiment. Fenêtres, portes, trappes, même les accès aux égouts si vous en avez, il me faut tout.

Et puis, je ne supporterais pas dormir dans une salle avec une seule issue. C'est toujours mauvais ça. Mais j'oublie pas un truc là?

-Et le code de l'entrée aussi, ce serait bien...

Il fit signe à Zen de servir une tisane à Gazelle. Ils en allaient avoir besoin, pour appréhender avec calme ces situations et toutes les demandes de la jeune femme. Hadès croisa ses doigts, s'interrogeant mentalement s'il n'aurait pas dû convoquer également son deuxième bras droit : le docteur. La conversation allait forcément lui remonter aux oreilles, de toutes façons, alors faisait-il bien, ou... ?

Il souffla.

Dire que cette nuit, ce soir, il avait rendez-vous dans un de ces établissements huppés des bas-fonds. Gazelle avait les formes, mais pas la volonté. Quand il pensait qu'elle était resté froide alors qu'il s'était déshabillé devant elle, il en était presque choqué. Mais après ce coup de poing dans le ventre et tout le reste, il fallait reconnaître que Akira Darkwood n'avait plus la moindre pensée sexiste envers la jeune femme. Il se tenait même plutôt tranquillement devant elle, jouant son rôle de chef de la résistance comme il devait le faire, en temps normale...Lorsqu'on y pensait, il ne l'avait pas joué depuis longtemps, celui-ci. Il eut une pensée pour la jolie et disponible Will Wonka, pour le râteau qu'elle lui avait foutu, alors qu'il ne faisait que commencer, rit.

« Oui, tu as raison. Si une nouvelle rafle se présente, tous pacifistes que nous sommes, nous ne pouvons pas prendre de risques. Et nous ne pouvons pas refuser les produits alimentaires, excuse mon ignorance, je ne pensais pas à cela. »

Même si la résistance avait quelques riches mécènes, ils étaient souvent à l'extrême limite de la pauvreté. Lui-même avait donné presque tout son argent et l'avait déposé sur un compte commun au groupe, mais étant donné les recherches à son sujet et le fait que, depuis environ dix ans, Hadès était un hors-la-loi, il était condamné à vivre dans l'ombre, à ne pas pouvoir trouver de travail digne de ce nom qui les nourrisse tous. Bien sûr, ils n'étaient pas tous dans ce cas-là, mais les membres de son groupe qui travaillaient avaient la plupart du temps des familles, des bouches à nourrir. Ils comptaient finalement sur des opportunités comme celle qui se présentait maintenant, quelques interventions musclées dans des hangars, les donations de milliardaires ralliés à leur cause...Will Wonka en faisait-elle partie, d'ailleurs ?

« Je te remercie pour cette générosité. Il y a parfois des périodes plus dures que les autres, et en ce moment, l'hiver vient. Il est difficile d'alimenter tous ces réfugiés qui sont ici plus nombreux pendant cette période. »

Pour les plans de l'infrastructure, Hadès se leva, puis se déplaça à l'extrémité de la pièce, où était accroché au mur un dispositif d'alarme incendie. Il souleva l'extincteur, récupéra une série de feuillets puis se s'assit de nouveau sur le canapé, en silence. Enfin, il disposa face à eux ce qui s'avérait être différents plans des lieux. Il en avait plusieurs copies, et si jamais ils avaient deux ou trois problèmes, ses membres en besoin pourraient toujours en trouver au même endroit. Il était important qu'ils sachent sortir de ce piège à lapins.

« Alors, tu vois...il y a la sortie que tu as prise, tout à l'heure. », il montra l'emplacement de la porte du doigt. « Tu te doutes bien que nous ne sortons pas par là en nombre...non. Pour sortir, nous utilisons cette sortie, en bas. Elle mène directement aux égouts et nous en ressortons par un garage, à côté. Nous y avons des véhicules de disponibles...si tu en as besoin, leurs fausses cartes grises sont dans les boîtes à gant. »

Sourire ; il montra d'autres points sur les cartes.

« Là, tu as une sortie qui donne sur les toits. Ici, couloir B, deuxième porte, sortie qui donne sur le couloir commun, tu peux descendre comme tout citoyen normal. C'est par là que des soldats de Kira sont le plus susceptibles d'arrivée. Sinon, il y a les fenêtres, nous avons des cordes, tout le matos d'escalade, et si tu veux sauter de la tour de Tokyô, il doit même nous rester un ou deux parachutes de quand nous avons fait une diversion au quartier général de Kira. »

Pour finir, il lui écrivit le code d'accès sur un bout de papier. C'est toujours plus sûr, il n'avait pas confiance en l'informatique et tout ce bazar...il n'était pas Matt, lui.

« D'autres questions ? Sinon, je peux te laisser avec Zen, pour qu'elle te fasse visiter... »

[Si tu es d'accord, je pense qu'il serait bon de clore tout ça ? :) ]