Cette fille d'avril [pv Ishtar]

"Maman, quelle robe je vais mettre ce soir?"

Ishtar était enfermée dans sa chambre. Après la terrible scène, elle avait accourut à sa voiture, comme une folle furieuse, ayant remonté son pauvre pantalon malmené. Elle était pleine de sang, d'ecchymoses en tout genre. Elle s'était alors jeté dans le bain, se frottant énergétiquement le corps de savon en tout genre et de gels douches tous plus parfumés que les autres. Quitte à s'enivrer de ces odeurs, pourvu qu'elles lui enlèvent la pourriture irrespirable qui s'était accroché à sa peau. Cette pourriture qui l'avait souillé et qui malgré l'eau bouillante du bain, s'ancrait dans ses veines et envahissait ses poumons pour la rendre folle. Elle ne pouvait se départir de ces horreurs, qui tournaient en boucle comme un mauvais film dans sa tête. Associées à ces images toutes les autres, celle de ses années de galère, de gouffre, d'enfer ou elle se faisait chevaucher par ces monstres imbus de puissance et de désir répugnant. Elle les tuerai tous, elle leur arracherait les yeux si elle le pouvait à l'instant, et écrabouillerait leur entrailles pour les accrocher aux murs du monde et illustrer leur félonie, leurs spasmes, arrachant de ses dents blanche la verge de leur insolence. Trop d'images déferlaient alors, et face à ce fléau, elle sortit du bain, voyant que l'onde se noircissaient des ignominies intérieures.

"Cela coule comme du sang noir, et de l'eau jaillit ma peine, des mains qui veulent me mettre en pièce."

Elle avait éviter Mello, il était sortit de toute façon. Et Matt était sur sa console. Elle s'en fichait de toute façon, il n'y avait plus rien si ce n'est l'horreur et le dégoût. Elle avait juste envie de se supprimer. Elle s'habilla alors d'une robe aussi noire que l'ébène et se dirigea vers la cuisine, le plus discrètement possible. Elle prit un couteau large et bien effilé et repartit comme une ombre dans sa chambre. Certains gardes interloqués la suivirent mais elle les exhorta a la laisser. L'un d'entre eux prit la décision de contacter Mello, mais elle s'en foutait. Qu'il vienne, il la trouvera morte sans doute.
S'enfermant dans sa chambre, elle contempla le couteau avec fascination.

"Toi libérateur des âmes, lame ruisselante de mes pleurs amers, tu en as connus toi, des chairs à trancher? Non tu n'as servis qu'a couper des condiments, c'est si peu noble comme fonction, pour un tel objet comme toi. Tu es roi en mon monde et bientôt tu tranchera mes veines, qui n'ont que peu d'intêrét en ces royaumes. Va, je me charge de ta postérité, tu vas porter mon âme à la fin de son supplice. Va donc couteau d'argent"

Elle hésita une seconde, puis une autre, contemplant encore la lame, hypnotisée par celle ci. Elle l'embrassa de ses lèvres brulante. Elle était là, échevelée, telle une Médée retournant sa vengeance contre son propre corps. Mais ce n'était pas Jason qui l'avait trahit, mais bien un monstre sans envergure qui l'avait souillé. Elle n'était rien, elle n'avait plus de valeurs en cet instant et voulait juste se supprimer. Elle plaça alors la lame glaciale contre la peau de son bras et caressa avec douceur ses sens, avant de trancher au niveau du coude, faisant ruisselé le sang à grosse goutte. Elle ne sentait pas la douleur, elle en était anesthésiée, et elle continua a trancher, évitant pour le moment de toucher à la veine vitale.

Puis l'on vint troubler sa quiétude sanguinaire. Elle reconnut la voix de Hadès. Hadès...Lui qui avait son visage, le visage du monstre qui l'avait violé. Comment cela se pouvait il? Non c'est horrible! Elle allait revoir ce visage hideux qui l'avait outragé! Mais poussé par elle ne savait quel vice, elle ouvrit, à moitié recroquevillée, le bras en sang, le corps couvert de bleu et l'air complètement dément, entre le divin et la figure de la banshee..

"Je suis déjà morte.."

[et la palme du retard revient à...Ish Ish!! XD Gomeeeeeeeeeeeeeeeeennnnn nasaiiii]



« Par pitié, lâche moi, LACHE MOI !! »

Aucune de ses caresses ou de ses mots tendres ne réussirent à l'apaiser. Au contraire. L'hindoue se mit à se débattre comme une folle. Elle revivait par flash le viol, confondant le visage d'Arashi et celui d'Hadès. Elle voyait des images défiler à nouveau sous ses yeux. Elle ressentait la douleur, la pénétration forcée et la violence de ses mots tordant ses tympans. Elle se mit à trembler de tout son corps, à pleurer sans s'arrêter. Elle avait besoin de se recroqueviller sur elle même, comme dans une bulle, ou alors de frapper sa tête contre le mur pour ne plus voir toutes ses horreurs.

« Tu as son visage !! Il a le même que toi !! Il m'a fait du mal, je vais le tuer !! »

Jamais elle n'avait fait une crise aussi violente. Elle était là, l'air hagard, à moitié fou, à tenir de ses doigts crispés le bras de Hadès tout en détournant le visage. Elle semblait se calmer légèrement, se laissant tomber dans ses bras comme un pantin désarticulé. Elle clignait des yeux, regardant le sol, refusant de croiser le regard du rouquin qui lui rappellerai le visage de l'autre fou.


« J'ai..besoin d'un bain, à nouveau...Et après je veux aller me jeter, tu m'aideras hein ? »

Biensur qu'il ne l'aidera pas. Personne ne voudrait l'aider à faire ça. Pas même Mello, encore moins celui ci même. Elle se demandait ou il était. Elle commença a retourner son visage vers lui. Seulement la simple vu de sa chevelure ou l'aperçu d'un bout de son visage suffisait à la rendre malade. Elle devint alors encore plus pale. Elle voulait se défaire de son étreinte, afin de pouvoir achever son œuvre. Hoquetant et tremblant à nouveau, elle se retint de donner des coups violents à Hadès, le peu de conscience qui lui restait l'en empêchant, afin de ne pas le blesser dans le cour de sa folie. Elle se contenta de baisser son regard et de parler à nouveau, d'une voix transie de folie et de colère

« Il va me tuer Mello hein ? Il va me tuer je le sais...Il m'aime pas de toute façon ! »

Prenant une grosse bouffée d'air, elle commençait a suffoquer, sentant les effets du stress et de l'angoisse prendre effet sur son corps. La douleur lancinante venait progressivement mordre sa chair meurtrie. Elle eut un éclair de lucidité, ou du moins de calme à nouveau et elle se remit à parler d'une voix plus claire.

« Ne lui dit rien, je vais lui faire du mal. Il vaut mieux que je meure tu sais. Il m'a sauvé la vie, et il a fallut que ce salaud qui te ressemble me viole. »

Au mot viol elle se mit à convulser, tentant une énième fois de se défaire de l'emprise qu'avait Hadès sur elle. Elle savait au fond d'elle même qu'il n'était pas son violeur. Seulement son subconscient prenait le dessus. Elle se mit à pleurer comme une enfant, et à gigoter comme tel, réclamant qu'on la laisse inerte sur le sol.

« Mais pourquoi tu veux me sauver ?! Pourquoi ?! Lâche moi ! »

Elle réussit alors à se défaire de son étreinte et elle accourut vers la porte de la salle de bain. De toutes ses forces elle s'agrippa à la poignée, laissant des marques rougeâtres sur la peinture blanche. Se sentant au désarroi et se rendant compte de son état déplorable, elle se laissa tombée près de la porte, presque inerte, à nouveau vidée de son énergie. Elle se disait qu'elle devait vivre une scène bien déplorable et pathétique, telle une Anne Boleyn dans son opéra tragique. Elle pleurait encore et toujours et fronça ses sourcils face à tant de pathos versé. Elle aurait préféré mourir sur le coup, après avoir déclamé sa folie à son couteau. Mais elle avait hésité. Elle n'avait pas touché la veine vitale. Peut être qu'elle avait peur. A cette pensée elle se mit en boule sur elle même, ses cheveux se mêlant au liquide pourpre qui s'écoulait lentement sur sa peau.

« Axelle, Alli...Venez, ausecours ! »

Elle se mit à appeler ses amies, même si elle au fond d'elle même elle ne voulait pas qu'elles viennent. Elle était prise par un flot de contradiction intense, ne savant même plus son nom, si elle avait existé sur cette Terre et si après la mort elle aurait quelque chose de l'autre côté. Se relevant un peu, elle afficha un visage gonflé par les larmes. Elle toucha ses paupières et eut honte, tellement qu'elle cacha à nouveau son faciès et chercha son couteau à l'aveuglette de ses mains.

« Non ! Je ne veux pas qu'on me voit comme ça, je veux pas !! »

Elle se leva alors, fébrile, et accourut dans la salle de bain, ouvrant rapidement le robinet d'eau chaude. Elle s'agrippa au rebord de la baignoire, chancelante, tout en regardant le niveau de l'eau qui montait progressivement. Elle y plongea son bras qui teinta rapidement le fluide transparent en un liquide légèrement cramoisi. Elle se mit à rire nerveusement, se souvenant alors du passage du film de « Carrie » de Stephen King.

« Ahah ! Regarde, je suis comme Carrie, après ma folie passée, je prend un bain, et il est rouge ! »

Folie passée ? Certainement pas. Elle était encore sérieusement sous le choc. Elle se déshabilla et plongea dans la baignoire à moitié remplie. Elle y contemplait le plafond tout en hoquetant et en pleurant encore, rigolant parfois à la couleur de l'eau qui devenait plus foncé à mesure que le sang coulait.

« Melloo !! Melloo !! »

Elle se mit soudainement a appeler le blond et à pleurer de plus belle. Non, sa folie ne l'avait pas encore quitté, hélas.

Le même visage que lui, le même visage que lui...était-il possible que...qu'Arashi, qu'Arashi ait fait quelque chose ? Elle, Ishtar, femme parmi les femmes, il avait choisi cette femme pour assouvir ses besoins dégueulasses alors qu'il en avait des milliers d'autres – volontaires – à disposition ? Là, il la voyait, juste en face de lui. Elle lui faisait peine, il devinait facilement ce qui avait pu se passer, connaissant la réputation de son frère et son triste goût pour les femmes. Ils se ressemblaient tellement qu'Hadès se demandait si un jour, lui aussi succombera au plaisir charnel...le bon côté. Il devait rester celui qu'il était aujourd'hui, la bonne oreille, le bon amant. Ne pas tomber dans le côté obscur, voilà, il n'était pas non plus un animal sur pattes.

Elle lui faisait du mal, mais il l'écoutait tout de même. Ses doigts étaient crispés sur son bras si bien qu'il espérait qu'elle ne le ferait pas saigner. Et combien même, ces blessures-là seraient-elles aussi graves que celles que s'était infligées la métisse ? Non, bien sûr. Il voyait le sang, il constata qu'il devait se dépêcher d'agir s'il ne voulait qu'elle meure. Il pensait évidemment l'assommer, car il ne savait pas comment raisonner une personne comme cela...Et d'ailleurs, ce n'était possible de raisonner Ishtar dans l'état où elle se trouvait actuellement.

« C'est normal que j'aie son visage, Ish'. C'est mon frère. Mon frère jumeau. Je me sens tellement désolé de ne te l'avoir dit ! Il...il est général de la Guerre auprès de Kira et...il est haïssable. Je n'arrive plus à le comprendre. »

Elle disait que Mello allait la tuer, elle blanchissait à sa vue. Ô, ce que Hadès se sentait désolé pour elle. Il lui aurait murmurer mille fois à l'oreille que Mello ne pouvait pas la tuer pour cela, que ce n'était pas sa faute. Que même si le blondin était idiot, il la tuerait pour tout, sauf pour cela. Pourquoi s'était-elle donc fourrée dans la tête que tout était de sa faute, pourquoi donc ? Et que faisaient-ils, ces satanés gardes qui étaient chargés de lui donner la boîte à pharmacie ? Il la serra encore plus fort, refusant qu'elle sorte de ses bras lorsqu'elle était prise d'un soubresaut un peu plus fort que les autres, lorsque...

...c'était bien un mot, et comme si ce seul mot était plus fort que les autres, révélation d'une souffrance qui ne devait pas être révélée, Ishtar se mit à se battre contre ses bras encore plus fortement, et profita d'une faiblesse de sa part pour s'échapper de leur emprise. Elle s'enfuit vers la salle de bain et c'est à ce moment que les gorilles entrèrent et lui filèrent la trousse à pharmacie. Quelques précieuses secondes de perdues dans la poursuite d'Ishtar, il espérât qu'elle n'est pas soudainement trouvé un scalpel ou quelque chose comme cela et ne se fut pas fait seppukû. Il courra donc dans la salle de bain pour voir Ishtar plongée en pleine folie, ayant allumé l'eau chaude et trempant son poignet meurtri dedans.

Moment de violence intense : Hadès enleva le poignet de l'eau et mit une énorme gifle pour la réveiller de ce délire qui semblait prendre des proportions incroyables.

« JE SAIS QU'ARASHI T'A CHOQUÉE ! MAIS DE LÀ À CROIS QUE MELLO VA TE HAÏR, TU ES CONNE OU TU LE FAIS EXPRÈS ! IL T'AIME ! IL NE TE TUERA JAMAIS ! TU ES VRAIMENT DÉBILE, SI TU MEURS, IL SERA TRISTE ! »

Il la secoua, ne cessa de le secouer. Et lui aussi, il serait triste qu'Ishtar meure. Il avait vécu bien des aventures avec celle-ci, et même s'il n'en était pas amoureux, il la regretterait comme on regrette une bonne amie. Profitant du fait que Ishtar soit à moitié assommée pas la gifle et par l'engueulade, il sortit les pansements de la mallette, le coton, le désinfectant et commença sa lourde entreprise : Hadès n'était peut-être pas au niveau d'Arashi en ce qui concernait le maniement du sabre, mais il ne fallait le sous-estimer lorsque le sujet était soigner les bobos et tout ça. Il aurait été bien incapable de recoudre une plaie, bien sûr, Hadès n'était PAS un médecin, mais là, il désinfecta la blessure, la pansa et serra fort la bande autour du poignet d'Ishtar pour l'aider à guérir le plus vite possible. Il recommença la même action avec le deuxième poignet.

« Mello va arriver...Ishtar, tu arrives à me regarder dans les yeux ou bien tu veux que je me maquilles et mette une perruque ? On va aller dans la chambre, ok ? »

Sans lui demander son avis, comme si la question ne servait qu'à informer la jeune femme de la situation, il la prit dans ses bras et la porta jusqu'au lit où il la déposa, balançant le fameux couteau au moins, et la bordant avec soin. Ishtar devait se reposer, c'était sûr et certain. Après avoir perdu une telle masse de sang, elle devait être encore plus fragile, et il serait là pour veiller sur elle...Mello aussi, sans doute, même s'il savait que dès que le blond saurait qu'il avait rappliqué au QG avant de connaître les malheurs d'Ishtar, il piquerait une crise, et lorsqu'il saurait qu'Arashi était son frère jumeau et qu'il ne l'avait jamais dit à quiconque parmi les chefs de la rébellion...il risquerait de se faire directement assassiner.

« Je sais...tu vas me raconter...une histoire, d'accord ? »

Il s'était allongé à ses côtés, et s'était remis à la serrer fort dans ses bras : Hadès ne voulait surtout pas qu'elle recommençât à faire une connerie à la Ishtar.