[FlashBack] C'était le temps des cerises { Ishtar

C'était le temps de l'amour et de la bonne humeur. Kira venait d'arriver au pouvoir et les décisions qu'il avait prises n'en étaient pas à leur maximum. Il y avait des gens qui pensaient, des politiciens qui s'indignaient. Les débats faisaient fureur, et les discussions ne manquaient pas, à la télévision. Chacun avait peut-être peur de cette nouveau, d'être tué, mais il y en avait qui se battaient pour la liberté et qui n'avaient pas abandonné.

Akira Darkwood était jeune, trop jeune. Il avait sans doute dix ans de moins, et allait dans sa 27e année. Fervant idéaliste, il avait pour projet de monter un groupe résistant qui ne concernait que les civils, dans le but de les protéger. Il venait de quitter sa famille, de se disputer avec son frère et une cicatrice cruciforme toute fraîche barrait sa joue. Lorsqu'il la frottait sans faire gaffe, un peu de sang en coulait. C'était un temps où ses cheveux n'étaient pas aussi longs, mais où ses conquêtes se raréfiaient pour une femme...et quelle femme, Ishtar. Il l'avait trouvée comme on trouve une cerise sur un gâteau, et s'était rapidement épris d'elle alors même qu'il savait qu'il ne devait pas le faire. Elle était belle, avait le teint sombre et appartenait à l'un des chefs résistants rivaux. C'était une prostituée mais il se comportait avec elle comme si elle était une princesse...

Un de ces matins où ils revenaient d'un voyage commun dans son lit, Hadès eut le bonheur d'apercevoir la silhouette de la jeune indienne à ses côtés. Il fit un sourire, se rattachant les cheveux et se relevant à moitié. Il ne la presserait sûrement pas...ici, ils ne risquaient rien. Ils n'étaient pas recherchés, ils étaient tranquille, juste là l'un pour l'autre. Il avait déposé l'argent sur la table de nuit.

« Il est neuf heures du matin, princesse. »

Il était musclé, suffisamment pour que l'on devine ses abdominaux, visibles à cause du drap dégagé. Il passa une main sur les cheveux sombres d'Ishtar, se recoucha pour se coller à elle.

« Tu sens bon... »

Ishtar s'éveillait. Pour elle, tous les réveils étaient devenus une torture en ce bas monde. Mais ce matin, c'était différent. Elle se trouvait avec Hadès, le client le plus tendre et le plus respectueux avec elle. Elle avait même l'impression qu'il s'était éprit d'elle. Elle espérait au fond d'elle même qu'il tente de la libérer de sa condition, mais face à tous les échecs cuisants que ses dernières tentatives ont données, elle savait qu'il était dangereux d'avoir de l'espoir. Cela faisait peu de temps qu'elle était au Japon. Ce pays l'indifférait. Elle aurait put être en Chine, au Maroc ou en Australie que sa condition aurait été la même. Elle sentit le rouquin se blottir contre elle, humer le parfum de sa chevelure. Il était le seul à faire ça. Les autres se contentaient de faire leur affaire, et de s'en aller.

"Merci.."

Elle se devait de toujours sentir bon. Une prostituée qui ne fait pas rêver, c'est pas attirant. Elle avait constamment son parfum sur elle, un parfum d'ambre et de musc, d'épice et de baie rose. Il était déjà neuf heure du matin. Elle devrait déjà s'occuper de ces grosses armoires à glace qui servaient d'homme de main au chef de la mafia. Elle espérait sincèrement qu'ils dormaient encore, vu qu'ils devaient surement sortir d'une beuverie nocturne. Elle aurait aimé qu'ils finissent dans un coma étyllique mais il faudrait sans doute des litres pour que ces gorilles succombent à l'alcool.
Elle vit les billets sur la table. Elle soupira intérieurement. Elle rêvait du jour ou elle n'aurait plus à souffrir d'être payée pour ses "services", du jour ou elle pourrait être libre. L'indienne préféra porter son attention sur le corps athlétique d'Hadès. Il était beau, bien bâtie, un des rares clients qui lui fassent vraiment envie.

Cependant, elle s'inquiéta pour Hadès. Elle avait surpris une conversation houleuse entre le chef de la mafia, Mello, et lui. Elle avait comprit que les deux chefs étaient des chefs résistants, mais elle faisait semblant de ne pas s'intéresser au sujet. Une prostituée, c'est sensé faire son boulot, et rien d'autre, mais vu que Hadès était dans les parages, elle ne voulait pas qu'il se fasse incendier par le chef, à cause d'elle.

"Dis moi, tu ne risques rien à être ici? J'ai entendu dire qu'entre le chef de la mafia et toi, c'était pas la grande entente...Je ne veux pas que tu risques quoi que ce soit pour moi..."

Biensur, elle n'allait pas dire que c'était elle qui avait entendu la conversation, elle ne voulait pas passer pour une fouineuse...

Elle était peut-être une prostituée, mais il ne la considérait pas comme telle. Il y avait ses yeux – ses beaux yeux sombres dans lesquels il aimait se perdre, et puis son cours en entier. Comme il la touchait, lorsqu'il lui parlait, il lui semblait être de bonne humeur : enfin, voilà une personne qu'Arashi ne lui prendrait jamais. Parfois, dans son cerveau encore un peu jeune, malgré ses 27 ans, il se demandait si elle ressentait pour elle les mêmes sentiments. Hadès venait de quitter sa famille, de fuir le domicile familial alors, il le savait, il n'aurait jamais l'argent nécessaire pour la délivrer du proxénète qui la vendait.

« Entre Mello et moi ? Rien du tout...de la rigolade...et puis il n'a pas le choix, je suis en train de devenir une personne importante, au sein de la résistance. »

Lorsque Arashi le saurait, il deviendrait blanc, puis rouge. Il lui dirait sans doute dans le ton qui était le sien qu'il l'avait trahi, et surtout que tout était de sa faute...et curieusement, Hadès ne pouvait lui donner tort. Il pensait que ce qui s'était passé devait se passer, juste que son frère jumeau avait pris le mauvais chemin : mais cela, il ne le révélerait jamais à Ishtar...elle n'avait pas à le savoir, de même que ses amis résistants n'avaient pas à penser qu'il pouvait potentiellement être un traître puisque son frère montait dans la hiérarchie des pro-Kiras.

« Et puis tu sais que je ferai tout pour toi... »

Disait-il la même chose à toutes les filles qu'il rencontrait ? Probable. Hadès lui-même ne s'en rendait pas compte, mais il était un éternel rêveur, perché sur une autre planète. Il lui sourit et lui caressa la joue...Haa, si seulement elle s'en rendait compte, du fait que son petit corps déclenchait des passions peu communes...si quelqu'un le lui avait rapporté sa dispute avec Mello, ce quelqu'un lui avait-il dit, au moins, que c'était à son sujet qu'ils étaient en train de se quereller ? Il ne préféra pas lui dire, histoire de la laisser en paix avec ces embrouilles...après tout, elle n'avait pas besoin de s'inquiéter pour lui et on murmurait que Mello était un génie prêt à tout pour en arriver à ses fins.

« Tu veux faire quoi, aujourd'hui, ma belle ? La fête foraine te brancherait ? »