Death Note RPG : une nouvelle ère
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Pitié et allégeance à toi, Kira ! La foule s'inclina en silence, respectueusement devant cette idole masquée et inconnue.
 
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 Maladresse quand tu nous tiens... [PV Jen]

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Fate Harlaown
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MessageSujet: Maladresse quand tu nous tiens... [PV Jen]   Maladresse quand tu nous tiens... [PV Jen] EmptyMar 21 Jan - 21:48

Elle passait inaperçue, là, au milieu de la foule du métro tokyoïte. Assise sur une de ces banquettes à l'horrible motif, sac à main sur les genoux, Fate Harlaown attendait patiemment sa station. Elle regardait les gens passer, s'agglutiner devant elle dans la rame bruyante. Elle ferma les yeux lentement : elle détestait le métro aux heures de pointe, c'était tout simplement insupportable. La jeune femme préférait de loin à ces transports bestiaux le calme de sa voiture personnelle. Seulement, il avait fallu que, pour ajouter un peu plus de difficultés à sa situation actuelle, son véhicule tombe en panne. Par chance, c'était arrivé en bas de chez elle : elle ne préférait pas imaginer l'état dans lequel elle se serait mis si elle s'était retrouvée coincée en plein boulevard...

Bref, le problème restait le même. Elle était là, comme tous ces autres gens, désespérant de voir l'intitulé de sa station apparaître sur les pavés blancs qui recouvraient les murs des souterrains. Au lieu de cela, ils continuaient d'avancer dans le noir complet. Elle poussa un long soupir. Une semaine s'était lentement écoulé depuis ce fameux rendez-vous avec Akira... Rendez-vous... Le terme cauchemar aurait été plus approprié. Malgré son envie folle de décrocher le téléphone la première, Fate peinait toujours à abaisser sa garde pour lui pardonner quoi que ce soit. Par chance, sa blessure au crâne n'avait nécessité que quelques points de suture, mais au-delà de cette cicatrice qu'on lui avait laissé, c'était cette trahison qu'elle se refusait d'accepter.

Elle songea à cette petite note laissée sur la table du salon et rédigée dans un allemand parfait. La jeune blonde ne put s'empêcher de laisser échapper un sourire tandis qu'elle se levait, laissant sa place à une mère et son enfant. Elle jeta un œil sur le tableau d'affichage : plus que trois stations, et elle pourrait enfin retrouver son petit appartement douillet. Le petit mot, elle l'avait glissé dans le tiroir de sa table de chevet et y jetait régulièrement un coup d'oeil furtif, presque coupable. Au fond, elle mourrait d'envie de recevoir un appel ou un simple mail... Elle mourrait encore plus d'envie de le lui envoyer elle-même. Mais son orgueil était trop grand pour la laisser s'avouer ses faiblesses. Pourtant, la date d'échéance que lui avait fixé Arashi approchait et, plus que jamais, elle ressentait le besoin d'être réconfortée tant l'idée de devoir affronter son supérieur la terrifiait.

La voix artificielle de la rame annonça le nom de sa station et, poussant un soupir de satisfaction, Fate se glissa entre les passagers et sortit sur le quai, un petit sourire aux lèvres. Maintenant, il ne lui restait plus qu'à rentrer : rentrer et s'installer dans son lit, c'était tout ce qu'elle demandait. Elle emprunta les couloirs étroits à la blancheur impeccable, jetant des coups d'oeil intempestifs vers les publicités qui ornaient les murs. Elle sortit son téléphone portable de la poche de son long manteau et entreprit de continuer sa marche en direction des escalators qui lui permettraient de rejoindre la surface. Les yeux rivés sur l'appareil, elle consulta ses messages, dans l'espoir d'y découvrir un texto qu'elle attendait depuis longtemps. Des excuses, peut-être mieux... Elle ne savait pas trop. Mais un simple texto suffirait pour lui prouver sa présence, elle n'en demandait pas plus pour le moment.

Un peu dispersée et surtout pas très attentive, Fate esquivait les passants maladroitement sans quitter l'écran tactile du regard quand soudain, au détour d'un couloir, elle percuta une autre demoiselle. Faisant quelques pas pour maintenir son équilibre du haut de ses talons, elle s'excusa, consciente de son erreur :

« Oh excusez moi ! Je ne faisais pas très attention. Vous allez bien ? » demanda t-elle, polie et, pour une fois, presque gênée.
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MessageSujet: Re: Maladresse quand tu nous tiens... [PV Jen]   Maladresse quand tu nous tiens... [PV Jen] EmptyJeu 23 Jan - 0:30

Jenny avait émergé cinq heures plus tôt, aux environs de midi. Elle était totalement déboussolée par sa semaine passée uniquement dans l'obscurité de sa chambre. Non pas que ça lui soit étranger, mais elle n'avait pas voulu quitter ses ordinateurs avant d'avoir réussi à cracker un nouveau logiciel de pistage utilisé par l'armée particulièrement récalcitrant et, il faut le dire, extrêmement bien sécurisé. Sa fierté avait été mise à rude épreuve, surtout lorsqu'il avait fallu totalement réinstaller l'une de ses machines après la perte de toutes ses données, et écrire un programme de brouillage plus puissant. Mais la récompense était très gratifiante : elle serait l'une des premières à bénéficier de cette installation de pointe.
De fait, elle n'avait dormi que très peu les nuits dernières, une quinzaine d'heures à peu près, et mal puisque la plupart du temps sur sa chaise de bureau. Alors hier, lorsqu'elle s'était jetée en travers de son lit vers quinze heures, elle s'était endormie de suite, à bout de force et plus translucide qu'un rouleau de printemps. Elle avait donc sommeillé pendant quasiment vingt-quatre sans interruption et s'était tout à fait remise. Ou presque.

Car Jenny avait faim, terriblement faim. Les cinq premiers jours avaient épuisé son garde-manger ; les jours restants, elle n'avait avalé qu'un paquet de cacahuètes et du soda. Son appétit l'avait donc réveillé, et elle avait comaté pendant trois heures, emmitouflée dans sa couette, avant de trouver le courage d'en sortir. Elle avait pris une très longue douche pour se délasser et décrisper ses muscles endoloris, puis avait attrapé dans son armoire un collant noir opaque, une jupe légère à volants bleue et un chemisier blanc bouffant qui laissait transparaître sa lingerie lacée en dentelle noire accordée à ses chaussures à talons du même acabit. Elle passa par-dessus son sombre trench-coat et attrapa son sac à main avant de sortir, fermant la porte à double tour derrière elle.

La jeune femme prit appui sur la rampe en métal brun et descendit les marches une à une, prise de vertiges sous la lumière du jour qui filtrait à travers les petites meurtrières de la cage d'escalier. Lentement, elle ouvrit la lourde porte grinçante qui donnait sur l'extérieur, juste à côté du sushi-bar qui occupait le rez-de-chaussé de l'immeuble, et fit quelques pas dans la rue, les yeux plissés. Trop de monde à cette heure-ci, et autant de bruit, que ce soit sur les trottoirs ou sur la chaussé. Le métro allait être blindé. Mais tant pis, l'avenue commerçante était un attrape-touriste, mieux valait ne pas faire ses courses ici.
Bousculée, Jenny clignait frénétiquement des yeux pour tenter de se réveiller une fois pour toutes, et ainsi cesser d'être ballottée en tous sens par la foule. Ah bien s'en souvenir, elle n'avait jamais été bonne en saut d'obstacle. Un handicap qu'elle avait tenté de balancer en travaillant son endurance, à tel point que courir pendant plus de trois quarts d'heure ne l'essouffle même pas, une capacité qu'elle continuait de travailler. Savait-on jamais que ça lui resserve un jour.

On y était enfin, les escalators. Drôlement encombrés, mais toujours moins que les simples escaliers. Coincée entre une adolescente au babillage haut perché et une vieille femme et son caddie, la demoiselle méditait sa liste de course tout en tentant de se rappeler ses cours sur la maîtrise de soi. Ou l'inverse.
Arrivée dans les souterrains, elle se fraya un chemin entre les passagers indifférents, un peu oppressée par cette soudaine chaleur et cette soudaine multitude qui grouillait autour d'elle. Respirant profondément, elle ferma les yeux une fraction de seconde, juste le temps de reprendre ses esprits.

De toute évidence, juste le temps de percuter une passante aussi. Elle tomba en arrière, sur son séant, heureusement jambes serrées et genoux pliés. Un peu éperdue, elle leva les yeux sur la superbe dame qui se dressait devant elle, une blonde plantureuse aux yeux intelligents et, en cet instant, les joues un peu roses :

« -Oh excusez moi ! Je ne faisais pas très attention. Vous allez bien ?

-A priori oui , ne vous en faîtes pas ! Je devrais réussir à me lever d'ici une minute, quand tous ces gens cesseront de me marcher dessus. »

Jenny soupira, puis adressa un sourire un peu pâle à la jeune femme en pensant que ceci n'allait pas arranger sa faiblesse due au manque de nourriture. Elle indiqua du menton le téléphone que l'autre tenait fermement dans sa main et lui dit gentiment :

« -Vous savez, vous n'aurez aucun réseau ici, il faudrait sortir ! »
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MessageSujet: Re: Maladresse quand tu nous tiens... [PV Jen]   Maladresse quand tu nous tiens... [PV Jen] EmptySam 25 Jan - 20:13

Fate baissa les yeux sur la pauvre passante qui avait eu le malheur de subir sa maladresse. C'était une jeune brunette aux grands yeux noisettes dont les traits occidentaux trahissaient la nature étrangère. En la percutant, elle était tombée sur son postérieur et Fate se sentit obligée de lui tendre la main pour l'aider à se relever. Elle parcourut du regard les vêtements de la jeune femme pour déceler la moindre usure causé par sa chute : par chance, il ne semblait rien y avoir de remarquable. Elle lança quelques remarques désagréables à l'intention des passants qui, devant l'accident, n'avaient pas cherché un instant à éviter la jeune fille à terre.

« Je suis désolée, vraiment ! Ça n'est pas dans mes habitudes. J'espère que je n'ai rien abîmé... »

D'un geste attentionné, elle tira la jeune fille sur le côté pour éviter de perturber le trafic des travailleurs en cette heure de pointe. Elle en profita pour l'observer un peu plus en détails : c'était une jeune femme de petite taille, au visage harmonieux et aux pommettes protubérantes. Typiquement le genre de demoiselle qui plaisait aux hommes de ce pays, il fallait dire que face à la majorité de la population féminine japonaise, il était assez facile de paraître exotique. Quelques boucles, de grands yeux et n'importe quelle occidentale devenait l'objet des fantasmes les plus fous. Mais cette fille-là, en plus d'être particulièrement mignonne, elle avait quelque chose d'attrayant : vous savez, ce genre de personne à qui l'on a envie de parler.

En l'écoutant parler, Fate baissa les yeux sur son portable qu'elle rangea immédiatement dans son sac à main. Imbécile comme elle était, dans sa panique et son impatience, elle n'avait même pas remarqué le petit signe qui témoignait de l'absence de réseau... Elle esquissa un sourire gênée, histoire de ne pas avoir l'air trop idiote et referma plus correctement son manteau. La jeune fille avait vraiment mauvaise mine et son teint pâle laissait à penser qu'elle était malade. Le silence s'installa.

Une idée trottait dans la tête de Fate. Plus que de se détendre, elle se sentait dans la nécessité de parler à quelqu'un. Elle se fichait bien de savoir avec qui ou de quoi. Juste parler un peu, du moins d'autre chose que de résistants et de paperasse interminable. Et cette fille, là devant elle, semblait être apparue devant elle comme une réponse à son envie du moment. Alors la grande blonde accrocha son sourire le plus charmant et commença :

« Je ne sais pas trop comment m'excuser correctement. Cependant, vous avez une terrible mine et j'entends votre ventre gargouiller d'ici, alors si ça vous tente, je vous invite à manger quelque part ? Je vous dois bien ça, non ? »

Elle passerait sans doute pour une illuminée à inviter les inconnus comme cela, mais pour une fois elle s'en fichait bien. Par chance, son grand manteau de civil couvrait l'uniforme qui trahissait son appartenance aux forces du régime. A cet instant précis, elle passerait juste pour une jeune femme cherchant à se racheter. Son sourire ne la quittait pas :

« Je dois passer pour une folle, mais ne vous en faites pas ! J'ai juste du temps à perdre ce soir. »
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MessageSujet: Re: Maladresse quand tu nous tiens... [PV Jen]   Maladresse quand tu nous tiens... [PV Jen] EmptyDim 26 Jan - 23:31

Jenny avait attrapé la main que son interlocutrice lui tendait et s'en aida pour se relever tant bien que mal, s'époussetant du dos de la main. Elle ouvrit des yeux surpris en l'entendant invectiver certains passants, mais lui renvoya un chaleureux sourire de remerciement. Elle n'imaginait plus que quelqu'un soit aussi compatissant. En fait, elle voyait le monde comme une foule sans cesse en mouvement au-dessus de laquelle apparaissaient parfois quelques mains agonisantes, rapidement happées et achevées par cette masse. Une vision assez cynique, en somme.

« Je suis désolée, vraiment ! Ça n'est pas dans mes habitudes. J'espère que je n'ai rien abîmé... »

Everett se laissa docilement entraîner jusqu'au mur avant de poser une main sur son épaule et de la rassurer. Après tout, il n'y avait pas eu de blessée, et donc pas de raison de vraiment s'inquiéter. Ses vêtements étaient intacts, peut-être un peu salis par le passage des milliers de gens dans ces souterrains exigus.

La jeune femme aux rayons de soleil dégoulinant sur les épaules se trouva gênée. Un peu de rouge lui monta aux joues tandis qu'elle rangeait son téléphone dans les profondeurs de son sac à main et s'enfonçait dans son manteau. Elle était vraiment... Saisissante. Grande, une poitrine opulente au-dessus d'une taille fine, mais pas trop non plus. Le genre de femme que l'on a envie de presser contre soi sans véritable raison, juste pour voir et se sentir heureux. D'ailleurs, en ce moment, Jenny était en terrible manque d'affection. Elle avait en fait retrouvé de vieilles photos datant de l'université, et même d'avant. Sa famille lui manquait, ses racines aussi. Il lui arrivait fréquemment de pirater les caméras de vidéosurveillance de la maison de ses parents, en Angleterre, juste pour voir leur ombre glisser sur les parquets cirés, chercher un livre dans la bibliothèque, où bien se tenir la main dans les escaliers. En plus, lors du voyage entre la Grande-Bretagne et le Japon, elle avait perdu la peluche qui ne l'avait encore jamais quittée, une minuscule souris qui tenait dans le creux de sa main. Et en cette période froide et un peu déprimante, il faut l'avouer, avoir retrouvé toutes ces photos et tous ces souvenirs l'avait profondément affectée.

C'était probablement pour cette raison que lorsque la belle blonde en face d'elle lui avait proposé un repas, Jenny n'avait pas pensé un instant à refuser, enfin juste une seconde par politesse, même plutôt soulagée de passer un moment avec quelqu'un en chair et en os. Parce que le web, c'est bien, mais enlacer un ordinateur, c'est tout de même différent d'une vraie personne.

« Je dois passer pour une folle, mais ne vous en faites pas ! J'ai juste du temps à perdre ce soir.

-Oh non, bien au contraire ! Si vous saviez comme je me sens seule en ce moment... Un déjeuner entre filles me remettra d'aplomb. Vous connaissez un bon endroit ? »

La brune passa son bras sous celui de sa partenaire (bien plus grande qu'elle, Jenny était obligée de lever les yeux) et marcha avec elle en direction de la sortie. Un rose pâle commençait déjà à lui colorer les joues, montrant à quel point la perspective d'une sortie inattendue, sans se soucier de combats politiques ou de choix personnels, lui faisait plaisir. Un moment agréable qu'elle n'avait partagé avec personne depuis, lui semblait-il, de longs mois.
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MessageSujet: Re: Maladresse quand tu nous tiens... [PV Jen]   Maladresse quand tu nous tiens... [PV Jen] EmptyMar 28 Jan - 23:55

Fate scrutait le visage de la jeune inconnue à la recherche d'un signe, d'un rictus qui annoncerait une réponse positive. Et quand elle accepta, un large sourire se dessina sur les lèvres de la grande blonde. Elle ne pensait pas vraiment que sa proposition l'intéresserait : il était clair que c'était inattendu et même un peu étrange d'inviter une inconnue à cause d'une simple bousculade. Mais cette petite brunette semblait se prêter à son jeu et, en l'instant présent, elle ne demandait qu'une partenaire, juste une personne avec qui elle pourrait discuter, de tout de rien et même des ragots en dernier recours...

"Venez, je connais un endroit sympathique où nous serons à l'aise !"

Elle laissa la jeune femme se saisir de son bras et, remettant correctement l'anse de son sac à main à son épaule, entreprit d'emprunter l'escalator. Fate profita de la longue ascension de la machine pour jeter un oeil à sa montre : elle indiquait 17 heures 30. Il leur restait un peu plus de deux heures avant que le couvre-feu ne vide les avenues de la foule. Bien évidemment, en tant qu'agent de Kira, Fate était l'une des rares habitantes de la ville à pouvoir se permettre des sorties nocturnes, mais ce n'était sans doute pas le cas de sa partenaire. De plus, elle était bien décidée à éviter le sujet du travail et surtout, elle ne comptait pas réellement révéler son identité. Elle serait Fate. Fate, un point c'est tout. En atteignant la surface, elle en profita pour se présenter :

"Quitte à nous supporter quelques heures de plus, nous devrions commencer par nous présenter. Mon nom est Fate, et vous êtes ?"

Il n'y aurait pas d'Harlaown : c'était trop évident, et son physique atypique la trahissait déjà suffisamment. Elle doutait étrangement être tombée sur une partisane : rares étaient ceux qui appréciaient réellement Kira, il fallait l'avouer. Personne ne souhaitait diner en tête à tête avec celle qui était, entre autre, responsable de la mort de milliers de résistants. Mieux valait rester Fate, demoiselle comme les autres. Cela lui réussissait étrangement toujours mieux.

Le ciel commençait à s'assombrir en cette soirée d'hiver et l'air était frais. La jeune femme frissonna et remonta le col de son trench beige de sa main libre. Elle regarda quelques minutes autour d'elle, cherchant la direction à prendre, puis pointa une rue adjacente en souriant.

"C'est un petit restaurant qui propose des spécialités européennes ! Je m'y rends souvent, le propriétaire est sympathique ! Je suis sûre que vous apprécierez."

En quelques minutes, elles atteignirent l'établissement, situé dans une petite ruelle du centre-ville. Elle y allait souvent avec ses amants, quand elle parvenait à les convaincre d'aller ailleurs que dans ces restaurants hors de prix dans lesquels s'asseoir en face d'un homme était la garantie de faire l'objet d'un article douteux dans les magazines people.

Ici, personne ne venait jamais l'emmerder. Et puis, elle ne mentait pas : le patron était vraiment un type agréable avec qui elle échangeait volontiers quelques discussions. Lui non plus ne devait pas connaître son identité, ça n'était pas plus mal. Fate et sa comparse poussèrent la porte et furent immédiatement accueillies et assises à une table au fond de la petite salle au décor chaleureux. Un petit serveur rondouillard vint leur tendre la carte et la jeune femme prit place :

"Prenez ce qu'il vous plaît, je me ferais un plaisir de vous inviter !"

Prête à repousser les protestations polies de sa partenaire, elle sourit et se plongea quelques minutes dans la lecture de la carte qu'elle connaissait par coeur. Au bout de quelques minutes silencieuses, elles passèrent chacune commande tandis qu'on leur servait un apéritif. En attendant leurs plats, Fate entreprit d'entamer la discussion la plus banale en sirotant son verre de martini :

"Simple curiosité, d'où venez-vous ? Tokyo regorge d'étrangers mais ils sont essentiellement asiatiques. Vous êtes occidentale je suppose ? Il est bon de retrouver des confrères aussi loin à l'Est." commença t-elle.

Le silence s'installa. Elle laissa échapper un rire et reposa son verre en souriant :

"Excusez moi, mes questions sont ridiculement banales et sans intérêt, mais pour te dire, je ne sais trop comment entamer cette conversation !"
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MessageSujet: Re: Maladresse quand tu nous tiens... [PV Jen]   Maladresse quand tu nous tiens... [PV Jen] EmptyDim 9 Fév - 4:14

Jenny réfléchissais depuis qu'elle avait décidé de passer le dîner en compagnie de la blonde sulfureuse. Elle était en proie à un dilemme des plus inutiles. Elle savait pertinemment, même si toute une part d'elle-même s'en trouvait fatiguée, qu'elle ne devait sous aucun prétexte donner son véritable prénom. Pour une fois, elle avait envie d'envoyer valser toutes ces histoires de politique et de redevenir Jenny, la petite Jenny qui courrait dans les escaliers de sa maison de campagne, coursée par son frère. Mais ça n'était pas possible. Cette époque était révolue, et elle avait désormais le devoir de garder son identité secrète, autant pour sa personne que pour toutes celles qui l'entouraient au quotidien, virtuellement ou non. L'image du Docteur s'imposa à son esprit, et elle secoua la tête pour chasser les idées saugrenues qui auraient pu mettre en péril sa vie. Jamais.


- On m'appelle Mitsukaïna.

Elle sourit à son interlocutrice, un peu interdite en raison de ses grises pensées. Mais déjà, la foule les ballottait en tout sens et il fallait se concentrer pour maintenir le cap, donc oublier tout ce qui n'était pas le moment présent. D'ailleurs, Fate pointait déjà la direction à prendre, une petite rue un peu étroite mais proprette. Au bout, un restaurant banal d'apparence, mais à l'idée de manger des spécialités européennes, des plats provenant de son pays, Jenny en eut l'eau à la bouche. Elle crut soudain avoir des hallucinations et fut prise de vertiges. Le temps de quelques secondes, elle s'accrocha plus fort à sa compagne, pour être bien sûre de ne pas sombrer et s'effondrer au sol. Et puis, tout revint à la normale, comme dans un rêve.
Elles poussèrent la porte et entrèrent dans une salle spacieuse mais familiale, décorée dans les teintes beiges, marrons, bordeaux, or... Bref, c'était un restaurant en effet très chaleureux et Jenny s'y sentit tout de suite à son aise, comme dans un cocon. La table qu'on leur alloua ressemblait à la table de sa salle à manger, quand elle vivait chez ses parents. En plus courte, bien sûr, mais c'était du bois massif vernis et couleur chocolat, un peu clair, certainement de l'acajou. La brune se sentait bien.

"Prenez ce qu'il vous plaît, je me ferais un plaisir de vous inviter !"

Jenny n'avait guère été bavarde jusqu'à présent, mais lorsque son interlocutrice lui dit ceci, elle leva brusquement la tête pour protester. Il n'était pas question qu'elle paye à sa place tout de même ! Elle avait beau être mal en point, elle n'en avait pas pour autant oubliée sa bonne éducation :

- Je ne peux pas vous laisser m'inviter ; c'est trop aimable de votre part, mais je ne peux pas.

Puis elle jeta un oeil à la carte qu'elle tenait entre ses mains un peu tremblantes, dévorant presque du regard tous ces noms de plat à la résonance familière. Welsh rarebit, boeuf Wellington ou steak and kidney pie, autant d'assiettes qui avaient bercées son enfance. Étrangement, elle ne choisit pas l'un de ceux-là, mais commanda une blanquette de veau et du riz.
Elle se sentait fatiguée, et n'avait pas de sujet de conversation. Du coup, elle se sentait un peu coupable à l'égard de Fate, qui était si gentille avec elle. Heureusement, et bien vite, celle-ci engagea la discussion... Sur un sujet un peu délicat : les origines. Non pas qu'Everett soit contre, mais la demoiselle ne devait surtout pas connaître sa véritable identité. Elle ne savait pas, elle ne savait plus ce qu'elle devait dire. Elle était perdue, et un peu désespérée. Elle posa ses coudes sur la table, et son front dans ses paumes. Décompresser. Puis, réfléchir. Calmement.
L'autre éclata de rire sans raison, sûrement un peu à cran. Elle s'exclama :

- Excusez moi, mes questions sont ridiculement banales et sans intérêt, mais pour te dire, je ne sais trop comment entamer cette conversation !

L'emploi du pronom possessif "te" réveilla Jenny. Cette femme commençait à la tutoyer, ce qui était assez déroutant. Non pas que ça soit mal, simplement surprenant. Les deux filles s'étaient rencontrées à peine quelques minutes plus tôt, et le courant était pourtant passé à merveille. Comme un couteau dans du beurre.
Elle perdit le contrôle d'elle-même, ou plutôt son expérience de femme dissimulée prit le dessus. Autant dire que les mots coulaient tout seuls d'entre ses lèvres carmins :

- Oh, il n'y a aucun soucis ! Ce sont les petites rivières qui font les grands fleuves comme on dit. Mais... Racontez-moi plutôt. Vous avez des traits absolument sublimes ! Vous devez être sans cesse courtisée, c'est aberrant ! Une si belle femme. Vous devez avoir quelqu'un dans votre vie, non ?

Se détendre. Laisser faire ces années d'expérience. Profiter de l'instant présent.
Jenny lui sourit gentiment et but une gorgée de cidre en attendant la réponse.

- De ce point de vue-là, je dois avouer qu'il y a bien longtemps que je ne suis pas sortie prendre un verre avec quelqu'un. Voyez-vous, ma vie sentimentale tient plus du désert arctique que d'autre chose. Vide à perte de vue.

Elle rit aux éclats. C'était vrai, il n'y avait personne depuis plusieurs années. Elle se posait parfois des questions, mais bien vite elle les laissait tomber pour se concentrer sur des sujets plus importants, comme le sabotage des projets de Kira.

- Dites-moi, pourrait-on se tutoyer ? Evidemment, si vous n'y voyez pas d'inconvénients.
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MessageSujet: Re: Maladresse quand tu nous tiens... [PV Jen]   Maladresse quand tu nous tiens... [PV Jen] EmptyMar 18 Fév - 22:56

Mitsukaïna. Cela semblait tout droit sortir de l'héroïne féminine d'un animé ou d'un manga quelconque. Fate esquissa un sourire. C'était incroyable comme le Monde avait changé en si peu de temps. Quelques années auparavant, n'importe quel individu se serait présenté sous son véritable prénom, mais depuis l'arrivée de Kira, se trouver un pseudonyme était devenu presque vital. Elle faisait partie de ces quelques rares personnes à pouvoir exposer leur identité sans être mise en danger pour autant. Ca n'était sûrement pas le cas de cette fille, mais elle n'insista pas. De toute façon, elle comptait cacher son nom aussi longtemps que possible elle aussi. Son prénom était trop étrange pour qu'on ne fasse pas le rapprochement.

« Soit, je parviendrai bien à te convaincre de changer d'avis d'ici la fin du repas ! » déclara Fate, en faisant un clin d'oeil.

Elle avait très largement les moyens de l'inviter à dîner et, têtue comme elle était, ça n'était pas la politesse de la jeune étrangère qui la retiendrait. Étrangement, elle se sentait désireuse de faire plaisir. Ne dit-on pas qu'apporter le bonheur rend heureux ? C'était pourtant tellement valable en cet instant. Soit, un repas, c'était un peu matériel et superficiel, mais pour tout dire, elle n'avait pas d'autres idées en tête. Sans doute Fate allait-elle vite en besogne, mais l'opportunité de se faire une amie, elle qui vivait partagée entre son travail et sa vie sexuelle, était plus qu'appréciable. C'est clair que ses amants ne la fréquentaient pour des conversations sur l'oreiller, être en relation avec quelqu'un qui n'avait d'autre but que celui de la découvrir lui faisait un bien fou. Peu importe qu'il s'agisse d'une inconnue après tout, elle n'en était que plus intéressante.

En parlant d'amour, le voilà qui montrait le bout de sa queue. La brunette avait habilement esquivé sa question et Fate n'insista pas, comprenant que cela devait être un sujet sensible. Sans doute avait-elle le mal du pays : quitter sa patrie n'était pas si facile que ça en avait l'air, surtout quand c'était pour rejoindre un pays aussi éloigné des standards européens que le Japon. Au lieu de ça, elle avait préféré aborder un sujet tout aussi délicat...

Fate se contenta de sourire, presque bêtement tant elle ne savait quoi répondre à cette question. On lui faisait souvent cette réflexion et parfois, elle rêvait de confesser que disposer d'atouts physiques ne rendaient pas toujours les relations intéressantes. Elle porta le verre de vin à ses lèvres et répondit, polie :

« Finies les flatteries ! Tu vas finir par me faire rougir avec tes bêtises ! »

Elle laissa s'écouler un court silence pendant laquelle elle but une nouvelle gorgée d'alcool et enchaîna :

« On dit qu'il vaut mieux être seule que mal accompagnée. Et je vous assure que le proverbe dit vrai ! Sachez qu'une absence de relation vaut parfois mieux qu'une relation dénuée de sens. »

Fate faisait une très mauvaise donneuse de leçons : elle qui, chaque fois que la colère s'emparait d'elle, se demandait où la menaient ses aventures, finissait toujours par revenir en courant dans les bras du première imbécile venu. Un autre proverbe disait qu'à défaut d'avoir ce qu'on aime, il faut aimer ce que l'on a : une fois de plus, l'expression prenait tout son sens. La jeune refusait juste de confesser qu'elle ne supportait pas l'idée d'être complètement seule et que, même si son ego lui faisait crier qu'elle retrouverait quelqu'un sans problème, elle n'avait toujours qu'une frayeur : celle de perdre de l'intérêt aux yeux des hommes et de ne voir personne succéder à son prédécesseur.

« Pour tout dire, mes relations sont assez laborieuses. Mais ma vie amoureuse n'a rien de passionnant, j'ai peur de vous ennuyer. Mais si je ne suis pas un exemple, je peux vous prodiguer quelques conseils. Vous semblez être une fille intelligente et cultivée, retenez que c'est un énorme atout. »
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MessageSujet: Re: Maladresse quand tu nous tiens... [PV Jen]   Maladresse quand tu nous tiens... [PV Jen] EmptyDim 2 Mar - 13:50

Spoiler:

Jenny passait un bon moment. C'était vrai, elle se sentait bien et elle s'amusait. Elle avait envie d'être encore plus proche de cette femme, elle avait l'impression de lui ressembler. Elle voulait la prendre dans ses bras et se blottir dans son cou. C'était une véritable amie qu'elle souhaitait, une amie à qui elle pourrait tout dire. Ou presque. C'était vraiment plus fort qu'elle. Impossible de réprimer ce désir. C'est vrai qu'elle avait Le Docteur, mais ça faisait des semaines qu'elle ne l'avait pas vu et il lui manquait cruellement. Une expression de tristesse passa sur son visage. Elle avait besoin d'affection mais n'osait pas le déranger. Il travaillait beaucoup et il n'était pas question de lui donner des soucis en plus. Alors elle prenait sur elle.
Mais là, cette demoiselle l'attirait incroyablement, amicalement parlant. Elle se voyait déjà rire et pleurer avec un pot de crème glacée devant des films niais, ou bien sortir et se moquer ouvertement des difficultés de la vie. Si elle était grossière, elle le dirait franchement, mais Jenny ne l'était pas. Elle préféra sourire à Fate de toutes ses dents et lui dire :

- C'est trop gentil, je ne n'en vaux pas tant. Mais vous savez, je ne cherche plus. Si l'amour décide de se présenter à moi, tant mieux. Mais j'ai vécu sans pendant des années et même si j'en ressens parfois le manque, je suis sûre de pouvoir tenir encore !

Jenny baissa la tête et la secoua doucement.

- Honnêtement, je n'ai jamais connu de sentiment plus douloureux, suite aux quelques aventures que j'ai vécues. Une amitié sincère vaut facilement plusieurs histoires de ce type si vous voulez mon avis !

Un petit clin d'oeil de circonstance lui échappa, et elle se mit à rire. Elle leva son verre pour trinquer aux aléas de l'amour et le finit. Puis elle enchaîna en lui demandant si elle lisait, parfois. Elle confessa qu'elle-même n'avait pas beaucoup de temps, mais qu'elle aimait bien la fantaisie et le fantastique, le policier aussi. En fait, son enfance avait été bercée par les enquêtes d'Agatha Christie que sa mère adorait, et par la saga Harry Potter qu'elle et son frère avait relu à de nombreuses reprises. Elle avait évidemment découvert d'autres auteurs au fil des ans et de ses études, mais... Au fait, Fate aurait-elle des frères et soeurs ? Elle avait tellement de souvenirs avec le sien !

Jenny s'emballait mais s'en fichait complètement. C'était tellement galvanisant de se laisser aller ! Elle détailla avec attention les boucles bouton d'or qui s'agitaient sous ses yeux et passa une main dans ses propres cheveux, captivée par sa nouvelle amie.
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MessageSujet: Re: Maladresse quand tu nous tiens... [PV Jen]   Maladresse quand tu nous tiens... [PV Jen] EmptyVen 14 Mar - 11:28

[HJ / Voilà. J'ai écris n'importe quoi comme ça me venait, si quelque chose va pas faut me le dire. D: Je n'exercerai pas de vengeance contre vos familles.]

Je sais plus exactement comment tout ça a pu arriver. L'anniversaire de Bidule, c'était le départ mais après ? Enfin, parlons du commencent, déjà. A la fameuse fête, les résistants ont apporté des alcools que je connais pas, y en avait un à la pomme. J'étais pas invité mais j'ai squatté. La musique faisait trop de bruit pour que je dorme, déjà. Et puis l'alcool gratos et les espèce de petites quiches qu'ils ramènent tous étaient aussi une grosse motivation. Donc j'ai bu et mangé à l'oeil comme si ma vie en dépendait. Y a pas énormément de fric là dedans en fait, et comme j'ai pas de papiers et que j'ai beaucoup tendance à me transformer en gros corbeau, je peux pas trouver un travail honnête. J'hésite à retrouver le cirque, des fois, pour le fric. Ça devient vraiment un problème de se nourrir que de trucs qui restent.

Donc, j'ai bu et mangé comme un malade, et c'était ma version personnelle du paradis. Par réflexe, j'ai surtout bu avant de manger pour être bourré plus vite et que ça coûte moins cher en alcool. Aussi pour qu'il y ait moins à vomir, si jamais un accident malheureux arrivait.
Donc j'ai fini beurré comme un petit lu, et tout le monde autour de moi aussi. Alors ils ont décidé d'aller dans un endroit « pour adulte » pour passer la soirée avant le couvre feu et que tout ferme. J'ai peut être que dix neuf ans – ouais en fait j'suis limite un gosse quoi – et pas une énorme expérience de la vie, mais je les ai quand même pas suivi. C'est pour les vieux frustrés ces trucs là. Ça fait pitié.

Donc, trop bourré pour dormir, je suis parti faire un tour dehors en quêtes de sensations nouvelles.

Et je me suis réveillé 24h plus tard, allongé à coté d'une poubelle dans une ruelle sentant fortement la pisse. L'inventaire au réveil a été douloureux. J'ai aucune idée de ce qui s'est passé entre ces deux événements, je suis encore bourré, et le sol est inconfortable. Et j'ai... un boa en plume mauve, mon pull est déchiré en plusieurs endroit, y a un truc assez lourd qui repose sur mon ventre, quelque chose me lèche le pied et j'ai super mal au bas du dos. Bilan absolument brillant. Qu'est ce qui s'est passé ? Je relève la tête – pas trop vite – pour voir ce que j'ai sur le ventre. J'ai l'impression que mon crâne va se fendre en deux, et que mes dents vont me sauter de la bouche pour aller mener leur vie ailleurs.
Et sur mon ventre il y a un flingue.

Oh putain !

J'éloigne avec précaution l'objet de mes organes vitaux. Je sais pas me servir de ces machins là, mais comme je suis toujours en vie sans baigner dans mon sang, c'est que personne ne s'en est servi contre moi. Bon, étape d'après, plutôt effrayante : qu'est ce qui est en train de me lécher le pied ? C'est... un petit chien ! Un teckel à poil long. Bon... j'me sens vachement rassuré du coup. Y a du sang sur mon sweat, mais ça semble pas être le mien. Mais sur le bas de mon dos il y a un bandage. Oh putain ! On m'a piqué un rein ! On m'a piqué un putain de rein ! Je me redresse tellement vite que le chien a un mouvement de recul. J'arrache le bandage, et en fait on m'a pas piqué mon rein. J'ai un tatouage. Putain. Mais j'arrive pas à le voir en entier parce qu'il est dans mon dos, même en me tortillant comme un crétin. Il me faut un miroir ! Je peux pas rester assis dans du jus de poubelle de toute façon.

Je me relève tout doucement en me tenant la tête. L'opération est un peu compliqué parce que je suis encore bourré, alors pour être honnête je dois dire que ça s'est pas fait sans mal et que je suis retombé sur mes fesses une ou deux fois. Je range le flingue dans la poche de mon sweat, où se trouve un objet qui n'y était pas avant. Encore un putain de mystère. Le chien aboie en remuant la queue parce qu'il est content de me voir bouger. L'objet en question est un vieux paquet de cartes pour jouer au tarot de Marseille, sauf que toutes représentent la Mort... oh bah génial, du surnaturel en plus, c'est exactement ce qui me manquait dans la vie.

Donc je titube jusqu'à la rue la plus proche, en quête de civilisation. Il y a un restau juste à coté, ça fera parfaitement l'affaire. Le petit chien me suit en remuant la queue avec enthousiasme. J'entre dans le restau comme une balle pour pas laisser aux serveurs le temps de me virer. Comme j'ai bu, au passage, je renverser la carafe d'eau sur la table de deux jeunes femmes très jolies mais je m'arrête même pas pour m'excuser. Je vais juste aux toilettes.

Avant que des gens viennent, je regarde donc ce que j'ai dans le dos. Moi de face c'est déjà assez effrayant. J'ai l'air d'avoir roulé dans une décharge pendant des heures, mon pull est déchiré et laisse voir une de mes maigres hanches, il a des tâches de sang. Mon visage creusé me fait des yeux plus gros, ce qui me donne l'air particulièrement jeune. Mais tout ça c'était déjà là à la base, voyons voir ce tatouage donc.
C'est la Faucheuse, en très stylisé, mais on peut pas dire que ça soit mal fait.
Euh... ah tiens c'est original ça. Non ?

C'est le moment où mon reflet décide de faire n'importe quoi. Entre autre talent, mis à part voler, j'ai le don de foutre le bordel dans les miroirs contre ma volonté et sans logique apparente. Comme maintenant. Mon propre reflet donne des coups de rein obscènes dans le vide en me faisant un doigt d'honneur. Ouais, évidemment, je suis pas la moitié du Dieu de l'amour hein, donc je fais jamais apparaître des trucs sympas dans les miroirs. Comme je suis saoulé – au propre comme au figuré – j'engueule mon reflet :

Putain mais casse toi je veux regarder mon dos !

Mais je suis toi, donc toi casse toi. Ton reflet a aucune existence propre hein, faut arrêter la picole.

Oh bordel, mais tu sais parler en plus ! Qu'est ce qui s'est passé hier alors ?!

Bah tu peux crever la gueule ouverte pour que je te le dise.

Et à ce moment là, un serveur est enfin rentré, avec des gens qui regardent par dessus son épaule. Tout le monde bug. Mon reflet dans le miroir reprend sa position normale, mais pendant une seconde ou deux on a pas été synchro. Le chien se met à faire pipi par terre. Mais tout le monde fini par se reprendre et faire comme si ces deux secondes n'avaient jamais existé.

- Veuillez sortir de cet établissement, jeune homme.

- Mais j'ai perdu ma maman !

Oui, c'est l'excuse la plus débile qu'on ait inventé. Mais d'une, je suis pas censé savoir que les adolescents n'appellent pas leur maman quand on les retrouve fin bourré dans les toilettes d'un restau, parce que la mienne je l'ai passé dans un labo du gouvernement, de deux je suis dans un état trop minable pour réfléchir convenablement. J'espère qu'un client aura pitié de moi et me laissera téléphoner ou je sais pas quoi. Et qu'est ce qu'il va devenir ce teckel tout mignon hein ?


Dernière édition par Mordred le Ven 14 Mar - 11:31, édité 1 fois (Raison : Parce que j'avais envie. è_é Mêle toi de ce qui te regarde sale forum.)
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MessageSujet: Re: Maladresse quand tu nous tiens... [PV Jen]   Maladresse quand tu nous tiens... [PV Jen] EmptyJeu 20 Mar - 11:36

« Ne baissez pas les bras. On est parfois surpris par de belles rencontres. » lui dit-elle, un petit sourire aux lèvres, comme pour conclure cette conversation.

Papoter histoires de cœur et ruptures avec une inconnue... Si on lui avait dit la veille qu'elle se retrouverait ici en pleine discussion féminine, elle ne l'aurait sans doute pas cru. Fate avait beaucoup de relations, mais au fond, un très petit nombre d'entre elles étaient amicales. Elle avait toujours eu le feeling naturel pour tisser des liens avec une aisance presque manipulatrice. Mais dès qu'il s'agissait de créer une relation basée sur la confiance et l'entente avec une collègue féminine, elle se retrouvait soudainement livrée à elle même. Les hommes étaient faciles à séduire : il suffisait d'apprécier leur compagnie, de se montrer intéressée sans paraître trop bavarde, d'afficher son plus beau sourire, puis de sortir le grand jeu au moment venu.

Mais on ne sympathise pas avec les gens comme on les manipule. Et Fate avait tellement pris l'habitude de répéter ce schéma presque ridicule de la blonde mondaine de bonne compagnie que la simple perspective d'une discussion sans arrière pensée la faisait paniquer. Et pourtant, tout se passait pourtant pour le mieux avec cette fille. Elle ne semblait pas trop portée sur les préjugés et appréciait la conversation comme elle ne l'aurait jamais imaginé. Le silence s'installa alors que Fate cherchait un nouveau sujet de conversation pour éviter de tomber dans la banalité sans réduire en cendres ce départ si prometteur. Elle s'apprêtait à faire une remarque sur le vin rouge dont elle venait déjà de se servir un second verre quand une soudaine intrusion vint la couper dans son élan.

Quelqu'un pénétra dans l'établissement. Qui ? Impossible de le savoir : il courrait comme s'il était poursuivi par une horde de policiers en colère. En passant près de leur table, il avait renversé la carafe d'eau qu'on leur avait apporté. Sans trop comprendre ce qu'il s'était passé, Fate et Jenny s'étaient retrouvées trempées. La grande blonde sauva de justesse son sac à main et les quelques dossiers qu'il contenait avant de jeter un œil curieux et agacé sur le responsable.

« Décidément. On ne s'ennuie jamais dans cette ville ! »
déclara t-elle en souriant, comme pour apaiser la situation soudainement devenue tendue.

Elle observa le serveur un peu perdu qui venait de demander l'aide de son patron et lui fit signe de ne pas s'inquiéter. Sensiblement, le type avait trouvé refuge dans les toilettes. Depuis son passage, une curieuse odeur d'urine et de chien mouillé s'était emprise du restaurant. Aucun doute, ce mec est bourré, pensa t-elle. Fate grimaça et se leva, posant sa serviette sur la table.

« Ne bougez pas, je vais juste jeter un œil. J'ai l'habitude ! »

Elle se dirigea vers les toilettes tout en tortillant machinalement ses vêtements pour en extraire toute l'eau dont ils étaient couverts. Fate passa la tête par la porte et regarda le responsable avec un sourire presque amusé. Elle lui donnait à peine 16 ans, et il semblait bien mal en point. Une nuit arrosée qui s'était sensiblement soldée par un réveil difficile et une découverte imprévue. Ah, les tatouages des lendemains de soirée : ça n'arrive pas que dans les films apparemment. En baissant les yeux, elle aperçut un petit chien aux poils sales faire ses besoins dans un coin et imagina un instant le visage du gérant devant cette découverte. Etouffant un léger rire, elle se planta devant la porte :

« Excuse moi. Lendemain difficile, je suppose ? Si tu ne veux pas d'ennuis avec le gérant, je te conseille de déguerpir très vite : il n'a pas l'air commode. »

Avec sa maigreur d'adolescent pré-pubère et ses plaintes, Fate songea qu'il y avait sans doute quelqu'un à contacter pour aider ce jeune homme et le laisser cuiter en paix :

« Tu veux peut-être qu'on appelle tes parents... ? Je ne veux pas savoir ce que tu faisais hier soir, mais je doute que tes parents aimeraient te savoir dans un état pareil. »
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