Les rouages d'une organisation, faut les huiler de temps en temps [PV Shi-chan]

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La nuit... Yumi adorait la nuit. C'était le moment de la "journée" où tout prenait son sens pour elle. C'était le moment où elle pouvait se permettre de sortir sans se barbouiller le visage avec une tonne de maquillage, le moment où elle n'avait pas besoin de malmener ses cheveux en les fourrant sous d'horribles perruques ultra-voyantes qui lui tenaient beaucoup trop chaud et lui donnaient envie de se brûler la tête pour arrêter les démangeaisons abominables qu'elles provoquaient. C'était le seul moment où elle avait le droit d'être elle et d'aller voir qui elle voulait, en restant prudente bien sûr, mais quand même...

Elle s'étira longuement, profitant un peu d'un bref moment de détente avant de recommencer à bouger. Elle avait passé la journée, déguisée en pute du gouvernement, à aller et venir dans les rues pour récolter les rumeurs diverses, collecter les "on-dit" et aborder ses plus grands ennemis avec un sourire amical afin d'échanger quelques mots avec eux. Une journée de merde en quelque sorte... pas pire que certaine, mais pas non plus une journée de travail agréable... elle aurait donné n'importe quoi pour rester chez elle à bidouiller ses ordinateurs toute la journée, mais Mordred avait réduit cet espoir à néant en anéantissant une grande partie de son matériel. Elle attendait de se faire livrer, sans doutes le lendemain, et en attendant elle ne pouvait plus errer sur la toile avec assez de sécurités pour être sure de ne pas se faire repérer. Tant pis...

Elle donna un coup de pied dans sa couette et se leva d'un bond. Après avoir avalé un café froid dégueulasse et une part de pizza qu'elle avait oublié sur son bureau un jour ou deux auparavant, la jeune femme se faufila (oui c'est le mot... c'est le bordel dans sa "chambre" avec tous ces ordinateurs explosés partout) jusqu'à la salle de bain, soupira de plaisir une bonne demi heure sous l'eau brulante de sa douche, fit subir à son miroir l'habituel rituel du "oh merde, j'ai du gras ici, zut, j'en ai pas assez là... bon dans l'ensemble j'suis plutôt bien foutue mais faudrait que je me bouge un peu plus... meeeerde cette cicatrice est juste dégueulasse !", puis elle alla déambuler, nue, dans sa chambre en grommelant. En prendre plein la gueule pour se faire passer pour ce qu'elle n'était pas était vraiment très pratique pour beaucoup de choses... mais elle n'aimait pas du tout les marques que ça laissait sur elle. Elle pesta un moment contre sa propre stupidité et celle des autres... puis partie en quête de fringues propres.

Elle n'avait pas besoin d'être particulièrement à son avantage ce soir, elle n'avait pas prévu d'aller boire, donc pas forcément sexy, ni d'espionner qui que se soit, donc pas nécessairement discret... elle n'avait même pas besoin de se déguiser. Elle eut donc tout le loisir de constater que sa garde robe était loin de regorger de vêtements "normaux". Après une petite période de concentration intense (c'est toujours intense de s'habiller quand on passe sa vie à demi à poil dans sa chambre... déjà parce qu'on a pas l'habitude, ensuite parce que c'est les seules occasions qu'on a d'être un peu jolies... encore un art typiquement féminin ça : essayer d'être jolie sans en avoir l'air. Quoi que les mâles commencent à faire pareil depuis quelques temps, la mode, tout ça tout ça...), elle décida de mettre un simple jean délavé par la quantité de fois astronomiques où elle l'avait déjà porté, un débardeur blanc assez décolleté pour être franchement sexy, pas assez pour dire "hey ! Vous avez vu ? J'ai une putain de poitrine les mecs !", et des boots à talon noires toutes simples mais qui avaient l'avantage de la grandir de sept bons centimètres. Elle se maquilla légèrement, très légèrement (sans doutes parce qu'elle était obligée de le faire beaucoup la journée, du coup ça l'avait un peu vaccinée on va dire), démêla ses cheveux sans les attacher... et sortit.

Forcément, elle dû revenir sur ses pas pour aller chercher son sac à main, après tout on ne se refait pas aussi facilement, puis elle sauta dans "sa" voiture pour rouler tranquillement jusqu'à la vieille ville. Elle avait décidé d'aller voir "Le Docteur" ce soir. Elle n'avait pas encore eu l'occasion de réellement discuter avec lui, encore moins en privé, et elle avait envie de voir quel genre de personne il était, quel genre de travaux il faisait et comment était son laboratoire. Une fois arrivée à un petit kilomètre du labo, elle abandonna la voiture après y avoir fait un ménage méticuleux, jeta les clefs dans un conteneur quelconque et sautilla joyeusement jusqu'au but ultime de sa petite balade nocturne.

Une fois arrivée, elle se contempla un instant dans une vitre pour être sûre qu'elle était présentable, rajusta un peu ses cheveux, passa un doigt sur la cicatrice encore fraiche qui lui découpait la joue, soupira et se dit que ça aurait pu être pire et que, l'un dans l'autre, elle était quand même largement potable, surtout pour une espèce de geekette de vingt-trois ans qui gérait plus ou moins la résistance sans avoir encore prit le temps de discuter en privé avec toutes ses têtes pensantes... mais elle avait de bonnes excuses et des milliards de choses à faire, ça n'était pas vraiment de sa faute. Et puis elle avait commencé, elle avait déjà vu Hadès et Mordred... bon... Mordred n'avait rien d'une tête pensante, mais c'était un semi-shinigami qui logeait au sein même de l'un des groupes les plus recherchés de la résistance... autant le rencontrer non ? Bref... elle observa les lieux un moment et se glissa à l'intérieur.

Une fois entrée, elle visita rapidement les lieux (oui... deux pièce ça ne prend pas beaucoup de temps en général, même quand il y a une tonne de choses à l'intérieur) puis se glissa silencieusement derrière le Docteur, qui avait l'air très concentré sur ce qu'il faisait. Il avait un genre de montre à l'ancienne dans les mains et la manipulait comme si de l'or en barre allait subitement s'en extirper à la force de petits bras bioniques. Incapable de comprendre ce qu'il était en train de faire simplement en regardant par dessus son épaule, elle se décida à ouvrir la bouche.

- Vous faites quoi ?

Bon... ça n'était pas une entrée en matière particulièrement classe, mais elle était plutôt timide en fait (si si) et n'avait pas la moindre idée de la manière à adopter pour aborder quelqu'un alors qu'on l'observe sans se faire voir depuis déjà un sacré paquet de minutes...

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Après les récents événements, le Docteur était bien content de retrouver son bon vieux labo. Tout d'abord, sa rencontre avec Yu où Hadès n'avait pas été capable de lui transmettre toutes les infos nécessaires sur la jeune femme. Cela avait failli causer des complications quand il avait vu l'adolescente faire une crise devant ses yeux. Depuis, il avait eu accès aux données que Yu avait transmises. La situation était plutôt inquiétante pour elle et elle n'avait plus que quelques années à vivre selon toute vraisemblance. Puis il y avait eu Mordred... Le demi-shinigami qui avait sauvé Hadès... Ce dernier avait un pouvoir de projection mentale qu'il avait encore du mal à contrôler. Tout portait à croire que son don était provoqué par un savant mélange hormonal stimulé par l'adrénaline. S'il était impossible pour Mordred de contrôler ses dons, il était donc possible de créer un pilule qui forcerait son don à se manifester. Mais ce projet était resté en attente à cause d'Hadès qui lui avait demandé d'aller dans le repaire de la mafia pour aller soigner leur otage, Nathan Suzaku. Pourquoi fallait-il que tout tombe sur lui ces derniers temps ? Et tous ses projets pour la résistance ? La montre à gousset alors ? Elle était restée inachevée sur l'établi sur lequel traînaient encore des projets avortés... Maintenant qu'il était revenu, il devait rattraper le retard accumulé !
Merci Hadès ! Ce n'était pas parce qu'il était sous ses ordres qu'il n'avait pas des projets qui concernaient l'ensemble de la rébellion ! Il était le seul à fournir des gadgets de bonne facture à ceux qui en avaient besoin et cette montre à gousset qui pouvait envoyer un signal de détresse était attendue par beaucoup de monde.

A cause de toute cette histoire, il avait fini par travailler nuit et jour dans son établi, dormant au milieu du bric-à-brac qui régnait dans ses lieux. Et malgré tous ses efforts, le projet avançait lentement. Incorporer dans une montre à gousset un émetteur miniature dans dérégler le fonctionnement de la montre se révélait être plus difficile que prévu. Mais personne ne venait le déranger dans son sanctuaire... Enfin, presque personne, il y avait bien deux ou trois personnes qui venaient le trouver pour une requête spécifique ou bien Hadès qui venait lui demander de lui sauver la mise ! De toute façon, il prenait trop de décisions inconsidérées et c'était à lui de réparer les pots cassés ! Jusque-là ça marchait bien surtout qu'en retour, Hadès défendait son second en cas de problème.
Enfin, ce soir, il travaillait sur sa montre, inutile de ressasser tout ceci... Le Docteur attrapa une télécommande et alluma une petite chaîne hifi qui cracha un peu de rock dans les lieux. Depuis quelques temps, c'était devenu une habitude ! Depuis le jour où entendre le tic-tac des montres avait failli le rendre fou, il avait trouvé cette combine pour ne pas exploser toutes les pendules de la Terre ! Puis cela lui permettait de prendre du bon temps et de parfois pousser la chansonnette.

Réajustant son nœud papillon et mettant ses lunettes, il se reconcentra sur son ouvrage. Ce soir, il y était presque, le pacifiste avait réussi à réduire l'émetteur à la taille d'un engrenage. El le collant à l'intérieur de la montre, il devrait pouvoir fonctionner sans bloquer le mécanisme. Cependant, cette opération était plus délicate que prévu et il manquait de mains pour tenir la montre, la bloquer, tenir le fer à souder, l'étain et l'émetteur. Oui c'était pas de la soudure de précision mais il n'était qu'un résistant qui faisait avec les moyens du bord. Puis cela avait le mérite de durer longtemps !
Peut-être qu'avec l'étau, il pourrait y arriver ! Impossible, la pression abimerait la montre et impossible de maintenir l'émetteur tout en effectuant la soudure...
Pourquoi n'avait-il pas un assistant pour l'aider ? Puis pourquoi avait-il quitté son professeur d'enseignant en mathématiques pour ça ? Parfois, il se posait vraiment la question !
Ce fut à ce moment-là qu'une voix se fit entendre derrière son dos lui demandant comment il allait. Pile ce qu'il lui fallait, il annonça alors sans réfléchir.

Vous tombez bien, tenez la montre comme ceci bien fermement et ne bougez surtout pas ! Cela ne prendra l'affaire que de quelques minutes !

Sans même qu'elle puisse répliquer, la jeune femme se retrouva avec une montre à moitié disséquée entre les mains et dut se demander ce qui allait se passer. Surtout quand un homme avec un nœud papillon s'approche de vous avec un fer à souder et une étrange puce électronique. Néanmoins, elle joua le jeu et tout en posant la montre sur l'établi, elle permit au Docteur de souder la pièce.
Une fois ceci fait, il referma le clapet de la montre et appuya sur le remontoir. Tout semblait fonctionner jusqu'au moment où la montre se bloqua.

Mince, je suis pas loin de toucher au but ! Peut-être qu'en fabriquant moi-même un cadran, à moins que les engrenages soient déplacés à cause du champ émis par l'émetteur... Enfin j'y réfléchirais plus tard !
Je suis le Docteur, enchanté ! Que puis-je faire pour vous ?

Il reposa la montre sur un coin de l'établi et rajusta son nœud papillon avant de retirer ses lunettes. Qu'est-ce que cette jolie jeune femme venait faire ici ? Elle n'était sûrement pas sa nouvelle assistante mais que pouvait-elle faire ici en pleine nuit ? Si elle était venue ici de son plein gré, elle allait surement finir par expliquer les raisons de sa venue et puis, une pause dans son travail serait des plus agréables après les nuits blanches passées ces derniers jours.

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Et BIM ! Visiblement la jeune femme était arrivée pile quand il le fallait. Sans attendre quelque réponse que se soit de sa part, le Docteur lui fourra ce qui semblait être un résidus de montre à gousset semi-démontée, potentiellement arrangée à sa sauce, entre les mains.

Sans poser de question, elle la regarda intensément pendant un instant, comme si le simple fait de plonger son regard au milieu des engrenages allait lui lancer en plein dans la figure des explications parfaitement compréhensibles pouvant répondre à la question qu’elle lui avait posée (à savoir « Vous faites quoi ? »)… mais en fait non. C’était de jolis engrenages pourtant, mais cela ne lui parlait pas vraiment. Elle ne s’était jamais beaucoup intéressée à l’horlogerie… elle savait pirater n’importe quel ordinateur, elle savait détourner un serveur depuis un téléphone portable… mais fabriquer une montre lui était aussi étranger que la reproduction du plancton en Écosse (et encore, elle avait vu quelques reportages très intéressants sur le plancton quand elle était petite).

Levant les yeux, Yumi tiqua férocement sur le nœud papillon qui s’avançait vers elle d’un air menaçant. Ça n’était pas qu’elle eut quoi que se soit contre les nœuds papillons… mais elle avait du mal à les regarder sans avoir l’impression de changer d’époque. De plus, le nœud papillon en question était prolongé d’un bras, lui-même suivit d’un fer à souder en état de marche. Effrayant… D’autant plus que l’autre prolongement « bratal » dudit nœud insectoïde se terminait par une sorte de puce électronique. Une vision de vaisseau spacial peuplé de petit papillons extra-terrestres venant pucer les êtres humains afin de déterminer si cette planète valait le coup d’être laissée tranquille où non vint la troubler une seconde… puis elle se souvint qui elle avait en face d’elle.

La jeune femme lui adressa un sourire amusé et fit ce qu'il voulait, tenant la future montre customisée pendant qu'il s'affairait pour la souder. Quand ce fut terminé, elle s'attarda un moment sur le rendu général de cette chose qui portait désormais la marque de son aide extrêmement précieuse, et qui l'arborerait de manière invisible pour le restant de ses jours d'utilité... mouais bref... en plus la montre en question se bloqua... tant pis. Elle passerait à la postérité une autre fois.

A nouveau, elle sourit au Docteur et finit par lâcher la montre des yeux pour les poser sur lui. Après tout, c'était lui qu'elle était venue voir... pas cette jolie montre.

- Oui, je sais qui vous êtes, ravie de faire enfin votre connaissance Docteur. Même si c'est entièrement ma faute si cette rencontre n'a pas eu lieu plus tôt, je n'en suis pas moins enchantée.

Elle hésita une seconde, l'air gênée, puis se lança.

- Vous devez avoir l'habitude de m'appeler Alpha, où d'entendre les gens m'appeler comme ça... vous pouvez vous adresser à moi avec ce nom si ça vous chante, mais sinon je m’appelle Yumi. Je ne suis pas venue vous demander de faire quoi que se soit pour moi... du moins pas pour l'instant, vous avez déjà largement assez de boulot pour que ça vous tienne éveillé pendant un sacré paquet de nuits... je voulais juste que nous fassions connaissance, que vous puissiez me dire en personne ce que vous pourriez avoir envie de me dire, que se soit bon où mauvais hein, peu importe... on avance mieux avec des critiques constructives qu'avec des compliments dégoulinants de fausse mièvrerie à gerber...

Elle repoussa la mèche de cheveux qui lui chatouillait la bouche en se disant qu'elle aurait sans doutes mieux fait de les attacher finalement, puis sortit un petit calepin et un crayon gris de sa poche.

- Ah oui, et si vous avez besoin de quelque chose de spécial que vous n'arrivez pas à obtenir, demandez-moi, selon ce que c'est il y aura surement un délais mais je devrais être capable de vous fournir à peu près n'importe quoi.

Aucun besoin de préciser comment... on était pas à la tête de la Résistance pour rien quand même hein !

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Dire qu'il avait passé des semaines à réfléchir à ce projet de montre et voilà que cela refusait toujours de fonctionner. Tout y était pourtant mais ce qui l'handicapait, c'était son manque de connaissance en horlogerie et en mécanique. Après tout, il n'était qu'un modeste professeur de mathématiques en réalité mais tout le monde le prenait pour un médecin. Comme quoi son nom de Docteur n'était pas le choix le plus judicieux qu'il ait fait. Enfin, il délaissa sa montre pour s'intéresser à la jeune femme qui lui faisait face, brune aux cheveux longs et plutôt mignonne. Elle devait avoir aux alentours de la vingtaine. C'était assez déroutant de voir que beaucoup de rebelles sortaient à peine de l'adolescence comme si pour eux, ceci n'était qu'un jeu de plus pour se découvrir et chercher ses propres limites. Enfin, ce constat n'était pas général et bien heureusement d'ailleurs sinon toute la rébellion serait déjà derrière les barreaux ou pire encore... De plus, cette jeune demoiselle semblait dégager quelque chose, une sorte d'assurance et de confiance en elle qui dépassait la simple fierté. Puis elle était ici... Dans son labo, ce n'était pas donné à tout le monde. Seule une poignée de personnes connaissaient cet endroit : les hackers, les chefs de la Résistance et certaines personnes dignes de confiance. Qui pouvait bien être cette jeune femme ?
Cette dernière semblait intéressée par la montre à gousset qui avait refusé d'accomplir son oeuvre. Ce n'est rien qu'un échec de plus pour le Docteur mais il allait bien finir par y arriver.

Ce fut alors que la demoiselle se présenta sous le nom d'Alpha... Le corbeau ? Soit c'était une blague, soit il avait bien en face de lui l'une des seules personnes capable de fédérer tous les résistants du pays. Si c'était le cas, c'était un grand honneur pour lui. Peu de gens avaient l'occasion de croiser Alpha et encore moins de lui parler. Et la voilà venue exprès pour le rencontrer, lui le Docteur ! Pour en savoir plus sur le personnage sans aucun doute... Le pacifiste avait conscient d'être un marginal parmi les marginaux et que cela puisse susciter de la curiosité mais il n'avait jamais pensé intéressé les hautes sphères de la résistance. Bon, il est vrai que récemment, il avait été promu mais pour lui, cela ne justifiait pas tant d'attention.
Enfin, s'il avait vraiment l'occasion de parler à Alpha et qu'elle lui demandait de faire une critique constructive de la résistance, elle allait être servie. Par le passé, il avait déjà essayé de contacter cette femme à son entrée dans le groupe d'Hadès grâce à James. Il n'eut aucune réponse...

C'est un honneur de pouvoir vous rencontrer Alpha ! Intéressant comme nom d'ailleurs. Vous voulez savoir mon avis concernant les actes de la résistance, eh bien, je pense tout d'abord que vous devriez toucher deux mots à Mello concernant le traitement de ses prisonniers ! Vous devez certainement être au courant je pense mais je juge inacceptable de se rabaisser au rang de l'ennemi en torturant nos prisonniers. Après, si je puis me permettre, il faudrait réorganiser les objectifs de la rébellion. Nos actes pour le moment n'ont pour but que de blesser le gouvernement or je pense qu'il faudrait montrer aussi au peuple qu'on est là pour les aider. Nous sommes minoritaires et eux seuls peuvent véritablement faire pencher la balance d'un côté ou de l'autre.

Oui, le peuple, c'était ça la clé de voûte de toute résistance. Il fallait avoir l'opinion de son côté pour pouvoir l'emporter et obtenir un quelconque soutien. Même Kira a fini par le comprendre, il a bien créé un parti politique et regarder aujourd'hui ce qu'il est devenu... Des rafles sont organisées régulièrement, pourquoi ne pas aller protéger ces gens-là ? Il jeta alors un coup d'oeil à son bureau tout en songeant à la proposition de matériel faite par Yumi. Un nom typiquement japonais d'ailleurs, mais était-ce le véritable nom de la jeune femme ? Tout le monde porte un pseudonyme aujourd'hui de toute façon.

J'aurais bien besoin de matériel électronique et informatique. Je travaille régulièrement avec les hackers et ils ont très souvent besoin de renouveler leurs machines. Si vous m'aidez, je ne verrais aucun inconvénient à vous renvoyer l'ascenseur à l'avenir.

Le Docteur se dirigea alors vers la mini chaîne hifi et diminua le son de la musique. Il proposa alors un verre d'eau à Alpha avant de se rendre au robinet et de se servir un verre. Pas d'alcool ici et encore moins de boissons gazeuses, tout ce qu'il devait y avoir ici c'est de la crème anglaise et des frites dans un petit frigidaire. Autant dire qu'à part le Docteur, personne n'appréciait ce mélange de saveur. D'ailleurs, un bol traînait près du lavabo. Il avala un frite avant de revenir avec son verre d'eau et tendit l'autre à Alpha au cas où elle ait soif à un moment.

Vous voulez savoir quelque chose en particulier sur moi ? Ou bien on peut parler de tout ou de rien. J'adore ça, parler mais j'ai rarement du monde autour de moi alors je me tais la plupart du temps.

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Yumi s'installa en tailleur sur un coin de table libre et écouta attentivement ce que Le Docteur avait à lui dire. Entendre des critiques constructives étaient toujours bon à prendre. Cela permettait d'avoir un autre regard, de prendre du recul, de réfléchir... si la personne avec qui on en parlait n'avait pas les mêmes idées, on pouvait débattre, ce qui déclenchait l'arrivée de nouvelles idées, parfois des bonnes, d'autres fois des mauvaises. Les erreurs faisaient avancer, les victoires aussi. Il fallait simplement éviter de reculer, de tomber trop bas et de s'effondrer sans espoir de pouvoir se relever un jour. Alpha jouait un jeu dangereux depuis le jour où L avait prit contact avec elle, mais c'était un jeu nécessaire. Elle était largement assez loyale à la cause pour pouvoir mourir pour elle, mais elle n'en avait pas le droit, il n'y avait encore personne qui soit susceptible de la remplacer et L avait besoin d'elle autant que le Mouvement. Un jour peut-être... mais ça n'était pas prêt d'arriver.

- Je sais que Mello abuse. J'ai personnellement pu m'en rendre compte en infiltrant ses prisons en tant que prisonnière anonyme histoire de grapiller quelques informations auprès des autres détenus et je n'ai vraiment pas passé de bonnes vacances... son service de loisirs laisse véritablement à désirer... malheureusement je ne peux pas le forcer à changer les choses, j'ai besoin de lui, le Mouvement a besoin de Mello et il est irremplaçable. Lui parler, ça je peux le faire et j'en ai bien l'intention, mais le forcer à changer non.

Certaines de ses cicatrices portaient encore le nom de Mello... mais elle n'avait pas encore pu aller le voir. Ça viendrait.

- En ce qui concerne nos objectifs, c'est un peu plus compliqué que ce que vous semblez penser. Je sais ce que nous donnons l'impression de faire, mais ce n'est qu'une façade. Enfin pas pour les membres du Mouvement bien sûr, mais j'ai besoin de les laisser s'amuser un peu pour le moment. Je suis désolée de ne pas pouvoir vous en dire davantage pour le moment mais les objectifs cachés du Mouvement, mes objectifs, doivent rester totalement secrets pour être réellement efficaces. Cela ne devrait pas prendre beaucoup de temps avant que vous compreniez ce que je suis en train de vous dire. Vous m'en voudrez surement un peu à ce moment là mais tant pis. Je ne suis pas une simple médiatrice, même si c'est le rôle principal qu'on me prête. C'est simplement plus pratique que vous pensiez tous cela actuellement.

Elle sourit, désolée de ne pouvoir en dire plus, mais elle avait des projets en cours, des projets qui prenaient pratiquement tout son temps et toute son énergie. Certaines pièces avaient déjà été posées, d'autres ne pourraient jamais l'être sans qu'une occasion très spécifique n'apparaisse... et tout cela prenait beaucoup de temps, mais quand cela éclaterait, cela le ferait vraiment bien.

- Le peuple entend doucement parler de nous. Certains nous prennent pour des agitateurs, les autres pour des troubles-fêtes... mais ils entendent parler de nous. J'ai commencer à mettre en oeuvre certaines choses... plusieurs vont nous rejoindre, les autres douterons. Pour Kira, que ses fidèles comment à douter est la pire des choses, c'est le début de quelque chose qui finira mal, et pas forcément pour nous. Nous devons suivre le cours des choses tranquillement pour l'instant mais ne vous en faites pas, ça finira par exploser.

Elle ressemblait beaucoup plus à une véritable "Alpha" qu'à la jeune fille qu'elle était là tout de suite... mais l'image se brisa quand elle lui adressa un grand sourire.

- Vous aurez ce que vous demandez, mais je ne demande rien en retour. Quand à ce que vous pourriez me dire, donnez moi ce que vous voulez, je ne suis pas là pour vous questionner où pour tout savoir, seulement ce que vous voulez bien me dire...

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Le Docteur se laissait bercer par le son de la musique et les explications du Corbeau. Cette jeune femme savait visiblement ce qu'elle faisait et étrangement, cela attristait le Docteur. Cette Alpha n'était qu'en réalité une jeune femme comme les autres, plus jeune que lui et pourtant déjà totalement transformée par ce monde corrompu. Si seulement les choses pouvaient en être autrement... Il donnerait tout ce qu'il possédait pour rendre à tous ses rebelles l'existence tranquille dont ils avaient tous été privé. Mais bon, la vie en avait décidé autrement et le voilà donc en train d'écouter une jeune femme japonaise qui avait prévu de renverser un gouvernement. Le premier sujet de la discussion concernait Mello. En effet, sa dernière expérience avec la mafia s'était plutôt mal terminée et les complications qu'avaient causé le scientifique avait fini par lui retomber dessus. Mais le pacifiste était persuadé d'avoir fait le bon choix... Les méthodes de Mello étaient beaucoup trop violentes et appartenaient à un temps désormais révolu ! Au moins, Yumi semblait de son avis et avait elle-même expérimenté les geôles du fanatique de chocolat.
Mais d'après elle, Mello était un atout trop important pour pouvoir être remplacé. Le Docteur savait qu'elle avait raison mais à ses yeux, cela ne justifiait en aucun cas son comportement !

Tout en écoutant les explications du corbeau, le britannique regardait son établi qui faisait un peu peine à voir. Un bazar sans nom y régnait mais c'était un peu sa manière de travailler. Si toutes les choses étaient rangées à une place précise, il se sentait perdu et incapable de retrouver ses marques. Il appelait tout ceci son foutoir organisé et cela lui convenait très bien. Après, peut-être que s'il avait su qu'Alpha viendrait, il aurait fait un effort mais même cela c'était pas sûr. Le Docteur fallait l'accepter comme il était, avec toutes ses excentricités sinon il était insupportable. Les objectifs de la rébellion semblaient clairs pour Alpha et elle ne voulait pas en dévoiler le contenu. Le Docteur comprenait cela, lui-même mentait ou cachait des choses dans son intérêt ou celui des autres.
Il but alors une gorgée d'eau tout en écoutant la fin du discours d'Alpha. On verrait bien, si elle disait que tout se passait comme prévu, il ne s'inquiétait pas mail c'était le Docteur, il allait bien finir par y mettre son grain de sel et ajouter sa petite touche personnelle.

Dans ce cas, autant vous parler de mes projets en cours ! La montre sur laquelle je travaille, il s'agit d'une montre balise. Si on appuie trois fois sur le remontoir, cela envoie un signal de détresse qui pourra être intercepté par la résistance. Le signal sera relayé par un réseau basse fréquence donc indétectable par les pro-Kira. Comme vous avez pu vous en rendre compte le projet est presque terminé.

Il tendit alors le deuxième verre d'eau à Alpha, l'invitant à boire si elle avait envie. Un étrange petit appareil traînait d'ailleurs sur la table. Un sourire se forma sur les lèvres du Docteur qui ne put s'empêcher de parler de cette étrange invention.

Ce badge est une de mes inventions préférées. Rien qu'en appuyant dessus, vous pouvez enregistrer une conversation. La mémoire n'est pas exceptionnelle, on ne peut enregistrer que 2 minutes mais ceci est ma toute première invention. Tenez ! D'ailleurs, vous pouvez le garder si vous voulez, ça me fait plaisir.

Il tendit alors le badge à la jeune femme pour qu'elle puisse le regarder. Que de chemin parcouru depuis ce petit badge... Sa plus grande invention était le métamorphe mais ça, c'était un secret. Il n'allait pas montrer toutes ses surprises tout de suite ! Il réajusta son noeud papillon avant de reprendre la parole.

Comment en êtes-vous arrivé à rejoindre la Rébellion ? Vous êtes plutôt jeune pour une meneuse. Mais on a tous nos secrets non ?

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La jeune fille sautilla presque sur place quand il lui expliqua à quoi allait servir la montre qu'elle avait participé à créé (si si, un peu quand même). C'était génial comme idée, et si cela finissait par fonctionner convenablement, ça serait d'une utilité absolument remarquable. Plus besoin de parcourir tous les réseaux de la ville, tous les enregistrements de caméras de surveillance et autre pour retrouver un résistant manquant à l'appel... si quelqu'un se faisait capturer, il n'aurait qu'à enclencher le petit mécanisme. Parfait, ça allait faire gagner à tout le monde un temps fou !

Elle attrapa le verre d'eau et le sirota sans y penser... avant de grimacer. A force de vivre terrée dans son garage à bouffer de la merde, elle avait oublié ce que ça faisait de boire de l'eau. Habituée à toutes sortes de sodas, jus et boissons alcoolisées, ce verre de flotte lui fit l'effet d'une claque dans la figure. Avoir oublié le goût d'un truc aussi banal et important lui prouvait qu'il fallait peut-être qu'elle songe à faire des vrais repas de temps en temps... peut-être... elle oublia rapidement ces pensées désagréables (cuisiner ça prend un temps dont elle dispose rarement) et se focalisa sur le second objet que lui montrait Le Docteur.

Fascinée, elle prit précautionneusement le petit badge entre ses mains et le détailla longtemps avant d'adresser un grand sourire ravi au Docteur. Yumi adorait les gadgets, elle était comme une gamine dans un magasin de bonbons quand on lui en montrait, davantage encore quand on lui en expliquait le fonctionnement, et si en plus on lui en offrait, elle avait l'impression que le paradis venait de lui faire un gros bisou sur le front. Il faudrait qu'elle songe à passer voir le Docteur plus souvent... ce type savait vraiment recevoir et faire plaisir...

Il tritura encore son noeud papillon... ce qui fit à nouveau bloquer la jeune fille. Elle avait vraiment du mal avec ces trucs, c'était (pour elle) à la fois moche, fascinant, flippant et étrangement hypnotisant... s'arrachant à cette macabre constatation, elle le regarda longuement dans les yeux avec une intensité qui n'avait plus rien à voir avec celle qu'aurait pu mettre dans un regard une femme de son âge... puis elle sourit d'un air énigmatique.

- Je suis arrivée dans la résistance un peu comme tout le monde je pense... attirée par mon désaccord avec le régime en vigueur, désireuse de faire changer les choses, capable de beaucoup de choses grâce à des capacités en informatique plutôt géniales je dois dire... notez que je n'aime pas me vanter, c'est juste vrai.

Elle en aurait presque rougit si elle ne savait pas se maitriser un minimum.

- J'ai gravis les échelons plutôt vite c'est vrai... mais disons que quelqu'un a vu en moi l'Alpha que vous connaissez avant même que je ne puisse l'entrapercevoir. Quand on m'a demandé de devenir médiatrice, j'ai accepté. Je ne suis pas une meneuse, officiellement j'essaye de minimiser et de gérer les conflits entre les différents chefs de la résistance... mais je m'ennuie, alors je fais d'autres choses, on me confie des trucs que les chefs et leurs alliés ne peuvent pas entreprendre, je m'occupe moi même de certaines choses... et j'essaye de rester dans l'ombre quand je m'occupe de certains résistants qui ont besoin d'aide.

Elle lui sourit tranquillement.

- Disons que c'est un peu compliqué à expliquer en quelques phrases mais qu'en gros, c'est ça. Et vous Docteur, comment en êtes vous arrivé là ? Je sais beaucoup de choses sur vous, mais rien qui ne sorte de votre bouche.

Invité

Les doigts du Docteur tapotaient le verre avec régularité comme s'il répétait un rythme oublié mais néanmoins gravé dans son subconscient. Rester assis sur une chaise et discuter, c'était pas trop son truc. Il avait besoin de bouger et surtout de sortir de ce labo dans lequel il passait ses journées à travailler. Un dernier réajustement du noeud papillon et il serait parfait. Voilà qui était fait. Bon, il n'en pouvait décidément plus de rester assis. Il se leva et alla chercher un circuit imprimé qu'il examina minutieusement. Les soudures étaient plutôt bien faites et les composants étaient encore en bon état. Cela pouvait très bien resservir plus tard. Il se tourna alors vers Alpha et scruta son regard. Cette jeune femme avait l'air de savoir ce qu'elle faisait et imposait un certain respect. Même si le Docteur n'y était pas insensible, il se considérait assez indépendant pour ne pas dépendre d'Alpha. Même Hadès avait du mal à conserver une certaine prise sur lui. Ce n'était pas pour autant qu'il ne respectait pas la jeune femme et qu'il ne l'écoutait pas pendant qu'elle racontait son parcours.

Il se rassit sur sa chaise tout en analysant le discours de la jeune femme. Hackeuse de talent... Jenny, tu as de la concurrence ! Enfin, c'est sûr qu'avoir des prédispositions dans le piratage informatique ouvrait pas mal de portes. Mais le Docteur n'avait pas à se plaindre de sa position. Il avait un peu le monopôle de la création de gadgets. Les autres personnes qui avaient essayé s'étaient toutes révélées beaucoup moins capables que lui. Il pouvait donc influer sur le matériel de la rébellion et faisait bien en sorte de limiter le port des armes. Un sourire de satisfaction se forma sur ses lèvres lorsqu'il remarqua la gêne de Yumi lorsqu'elle parlait de ses capacités. Un peu de modestie mal placée le Corbeau ?
Le parcours d'Alpha était assez similaire au sien au final. Ils avaient tous les deux gravi les échelons jusqu'à atteindre un rang assez important dans le rébellion. Ils avaient tous les deux su imposer leur vision à leur entourage. Enfin, ils avaient tous les deux été révélés par quelqu'un. Lui par Hadès même si cela était encore tout récent et qu'il n'avait pas encore fait ses preuves et elle, surement par une autre personne tout aussi influente.

Quand vous vous occupez de certains résistants qui ont besoin d'aide... Dois-je en conclure que j'ai besoin d'aide ? demanda-t-il avec humour.

Alpha l'interrogea à son tour sur son propre parcours. Il n'avait pas tellement envie d'en parler, cela éveillait des souvenirs douloureux puis garder une part de mystère, cela faisait partie du personnage qu'il voulait créer. Le Docteur... Un être énigmatique qui veut aider les autres. Mais plus le temps passait et plus ce personnage semblait prendre le pas sur John Smith. Parfois, il ne faisait plus vraiment la différence. Peut-être qu'au fond, il avait toujours été ce Docteur un peu fou qui courait partout et qui réparait des objets dans son petit labo... Bon, au final, il devait quand même répondre à la question, non ?

Je ne pense pas que vous en apprendrez plus ce soir que ce que vous ne savez déjà. Moi, le Docteur, inventeur, bras droit d'Hadès, pacifiste et noeud papillon ! Ses yeux pétillèrent lorsqu'il prononça ces derniers mots. Vous savez, ça fait trois ans que j'ai intégré le Mouvement et je me suis toujours posé une question, vous n'aimez pas l'eau ? Il récupéra le verre et le mit hors de portée de la jeune femme qui devait être surement surprise par la question. Enfin, vous ne trouvez pas que Hadès se comporte étrangement ces derniers temps ? Il m'évite soigneusement en ce moment parce qu'il se doute que je vais bientôt lui tomber dessus.

Il but le reste de son verre d'une traite et posa ses pied sur la chaise qui se trouvait face à lui. Peut-être que Yumi n'était pas au courant ou peut-être qu'elle avait des informations à lui confier. Au moins, il avait posé la question et qui mieux que Alpha qui était en contact avec tous les grands chefs de la Résistance pouvait lui répondre.

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La jeune femme lui adressa un petit sourire amusé.

- Je ne sais pas si vous avez besoin d’aide, à vous de me le dire. J’ai déjà noté ce dont vous aviez besoin, matériellement parlant, si il y a autre chose que je puisse faire pour votre confort n’hésitez pas… je ne vous promets pas d’être très rapide, j’ai pas mal de trucs urgents sur le feu en général, mais quand j’aurais le temps pas de problèmes.

Elle fixa à nouveau son regard sur le nœud papillon quand il en parla, et un frisson courru le long de son dos. Décidément, elle avait du mal avec ce morceau de tissus. Il lui semblait que ce truc avait été mit là exprès pour l’emmerder, comme si cette chose avait une volonté propre : celle de la troubler au-delà du raisonnable… c’était très destabilisant. Elle ne releva les yeux vers ceux du Docteur que quand la question qu’il se posait depuis longtemps fut posée… à savoir, si elle aimait l’eau. Elle lui adressa un regard interloqué, se demandant en quoi cette simple question pouvait lui trotter aussi intensément dans la tête… puis compris à retardement que c’était une sorte d’humour. Elle allait sourir… mais il lui demanda ce qui arrivait à Hadès ces derniers temps. Le sourire qui commençait à montrer le bout de son nez sur ses lèvres disparu comme s’il avait été soufflé par un ouragant particulièrement efficace…

- Ah oui… Hadès…

Elle poussa un soupir et trouva un coin de meuble libre pour s’y installer en tailleur… pas très classe, tant pis, elle n’avait pas l’habitude d’être classe de toute façon. En règle général elle se baladait à moitié à poil dans son garage, un bout de pizza pendant entre ses lèvres, des ordinateurs allumés qui clignotaient partout autour d’elle, de la musique, divers crayons accrochés à l’arrache dans ses cheveux etc… pas franchement la personnification de la « classe » quoi… mais tant pis. Elle réfléchit un moment, ne sachant pas vraiment quoi dire au Docteur à propos de son supérieur hierarchique.

- Disons, pour faire simple, q’uil a trop de seins dans les yeux, et que ça finit par altérer son cœur sans qu’in s’en rende vraiment compte. Le problème que cela pose, c’est que maintenant, il voit les seins en question en pensant les regarder avec son cœur plutôt qu’avec son appareil reproduceur… et que ce sont pile les seins qu’il ne fallait pas voir.

Elle sourit, consciente de la presque impossibilité pour les gens de comprendre ce qu’elle venait de dire.

- Disons que j’espère que c’est passager… mais il n’est pas en train de trahir, comme le disent les rumeurs, j’ai plus confiance en lui qu’en beaucoup d’autres, si on peut appeler ça de la confiance, à vrai dire je ne donne pas vraiment la mienne… mais disons que si j’ai un problème prioritaire et que je ne peux pas le résoudre seule, je m’adresserais probablement à lui si Bob n’est pas disponible… dommage qu’il ai décidé récemment de me détester hein… c’est amusant non ?

Elle sourit.

- J’aurais peut-être dû écouter mon instinct et rester cloitrée chez moi à gérer tout ça par informatique… mais « on » m’a dit d’aller rencontrer personnellement les personnes influentes, de me faire une idée plus humaine de leurs personnalités… comme ça au moins je suis servie. Enfin bref… tombez-lui dessus, ça lui fera certainement du bien, mais allez-y doucement, je le soupçonne d’être un peu sensible ces derniers temps. Dites lui de passer me voir à l’occasion, j’ai deux ou trois trucs à lui dire moi aussi…

Elle tritura une mèche de ses cheveux, l’air pensive. Elle se demandait comment Hadès ragirait à ce qu’elle voulait lui annoncer… mal, c’était presque certain… mais mal comment, ça… bonne question. Elle se répétait inlassablement que de toute façon son boulot n’était pas de se faire des amis, mais le fait qu’Hadès la déteste alors qu’elle l’appréciait la dérangeait. C’était désagréable…

- Cela étant si, j’aime l’eau je crois… mais ça fait longtemps que je n’en ai pas bu. Celle qui arrive dans mon… euh… logement, est dégueulasse… et comme je n’ai jamais le temps de me poser pour manger tranquillement et que je passe mon temps à grignotter vite fait quelques trucs rapides, en général je tourne au sodas… à l’alcool aussi un peu quand je suis trop fatiguée pour que le café seul fasse de l’effet… pas super équilibré tout ça, mais au moins je peux me contenter de ne dormir qu’une fois tous les deux ou trois jours. Très pratique…

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A l'instant même où il aborda le sujet tant redouté, celui des agissements de son chef, il ressentit un profond malaise. Pas que cela le gênait de parler d'Hadès ou de se poser des questions sur lui mais il avait eu le pressentiment qu'Alpha n'était peut-être pas la meilleure personne pour répondre à cette question. Qu'elle avait déjà une opinion sur la question et que cela ne lui plairait pas d'en parler à nouveau. Le Docteur ignorait ce qui avait bien pu se passer entre les deux et préférait ne pas savoir. Disons que Yumi était loin d'être désagréable à regarder et qu'Hadès avait parfois du mal à se contrôler... Oui c'était surement la meilleure formulation ! Dans tous les cas, le sujet était lancé et Alpha allait répondre à ses questions. Elle s'installa alors sur un bord de meuble en tailleur. Elle devait pas aimer les chaises qui traînaient un peu partout dans la maison... Enfin, le Docteur ne s'en préoccupa guère. Ce qu'il voulait c'était un avis et ensuite, il aviserait. De toute façon, Hadès ne pourrait pas l'éviter éternellement et il allait bien finir par se prendre un sermon sur son attitude.

D'après Yumi, il s'agissait d'une femme la source de tous les problèmes. Une femme dont Hadès serait tombé amoureux et qui le manipulerait. Pendant un instant, il crut déceler une pointe de jalousie dans la voix de la jeune femme mais il préféra ne pas relever. Alors comme ça, elle avait confiance en Hadès, assurant que ce n'était pas un traître comme l'affirment les rumeurs. Le Docteur n'avait jamais écouté ses rumeurs qu'il jugeait sans fondement. Lui il avait besoin de faits avérés pour douter de quelque chose et Hadès avait tellement de fois prouvé son engagement envers la cause qu'il ne le pensait pas capable de trahir. Du moins sciemment or si Alpha disait vrai, il pourrait peut-être se faire avoir et causer du tort à tout le monde sans le vouloir véritablement. Voilà ce qui devait avoir créé le désaccord entre Alpha et Akira en déduisit le Docteur.
Voilà que la jeune femme regrettait d'être venue rencontrer les principaux chefs de la Résistance. Hadès avait-il fait si mauvaise impression ? En définitive non si la jeune femme était prête à lui faire confiance... Puis qui était ce Bob ? Une autre question qu'il stocka dans un coin de son cerveau. Pendant toute sa réflexion, il se contentait de regarder Alpha d'un air neutre en souriant à moitié. Il l'avait l'air un peu déconnecté de tout, un peu niais comme ça mais qui pourrait penser que ça cogitait tellement sous sa chevelure ?
Tiens, elle lui disait d'aller voir Hadès pour lui en parler en personne... Tiens mais quelle formidable idée à laquelle il n'avait pas pensé tout seul dis donc ! Il aimerait bien mais il avait tellement de boulot qu'il risquait de mourir de vieillesse avant de sortir de cette pièce...

Pour pouvoir le voir, il faudrait déjà que je puisse sortir de ce labo... J'ai du boulot par dessus la tête en ce moment !

Il se passa la main sur le visage pour masquer un bâillement et pour essayer de se réveiller un minimum. Yumi se mit à parler de ses problèmes alimentaires... Voilà autre chose tiens ! Je suis le Docteur, pas un nutritionniste hein. Je peux pas vous aider à garder la ligne ou à manger équilibré, qu'on soit bien d'accord !

Si vous voulez pour l'eau, je peux m'arranger pour vous en livrer ! Il serait bête que vous deveniez diabétique à cause de la surconsommation de sodas. Ah oui, en parlant de ça, j'aurais besoin de votre aide. Lorsque ma montre sera terminée, ce qui devrait ne plus prendre beaucoup de temps maintenant, j'aurais besoin de vous pour mettre en place un réseau basse fréquence, indétectable pour les pro-Kiras afin de transmettre les signaux de la montre. Vous pensez être capable de faire ça pour moi ?

Le Docteur se leva, prit son verre et le posa dans l'évier de la cuisine. Il attrapa alors deux tasses qui traînaient non loin de là et se tourna alors vers la jeune femme.

Café ou thé ? J'ai un large panel de choix niveau thé par contre pour le café, je peux le servir que noir !

En attendant la réponse, il mit l'eau à chauffer et sortit une boîte du placard. Lorsqu'il l'ouvrit, un léger parfum de senteurs se fit sentir. Le thé avait une odeur agréable pensait le Docteur. Il attrapa un sachet de Darjeeling et attendit la réponse d'Alpha avant de refaire la boîte. Si l'eau ne lui plaisait pas, peut-être que le thé lui ferait oublier ses problèmes du moment ? Toujours agréable de prendre le thé... John était britannique, il ne fallait pas l'oublier !

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- Oh… rien merci, je ne vais pas m’éterniser, j’ai pas mal de travail qui m’attend moi aussi.

Elle réfléchit un moment à ce qu’il lui avait demandé. Un réseau basse fréquence, indétectable pour les pro-Kira ? Si l’information filtrait il deviendrait bien évidemment détectable s’ils y mettaient assez d’efforts, mais tant que l’information restait totalement confidentielle c’était une très bonne idée. Et rien ne les empêcheraient de changer quelques détails si cela finissait par se savoir au final.

- C’est une bonne idée, je suis prête à vous apporter toute l’aide dont vous pourriez avoir besoin et je puis vous assurer être tout à fait capable de m’occuper de ce genre de choses. J’ai beaucoup de travail et cela n’entrera malheureusement pas dans mes priorités absolues, mais ça ne sera pas très loin sur ma liste.

Le portable de la jeune femme se mit à sonner. Surprise, elle sursauta… rares étaient ceux qui avaient son numéro, d’autant plus qu’elle en changeait très souvent. Il y avait Bob et… écarquillant les yeux de surprise en lisant le numéro, elle décrocha et porta rapidement le téléphone à son oreille.

- Ryo ? Qu’est ce qu’il se passe ? T’as un soucis ?

- …

- Ah… non j’ai tout codé correctement, j’ai vérifié plusieurs fois qu’est ce qu…

- …

- Ryo… sérieusement j’aime quand tu m’apelle pour rien mais là je suis occupée. Je change de numéro dés que je sors d’ici et je te rappelle d’accord ?

La jeune femme raccrocha, un petit sourire amusé aux lèvres et reporta son attention sur le Docteur. Elle se racla la gorge, ne put s’empêcher de rougir légèrement et fixa le bout de ses chaussures.

- Bref… à part tout cela, je pensais vous demander quelque chose dans le cadre à la fois professionnel et privé… voyez-vous, il m’arrive d’organiser des… disons des sortes d’opérations un peu spéciales sur lesquelles j’invite rarement ce que j’appelle les « membres officiels de la résistance » … je fais généralement appel à des personnes qui sont dans l’ombre, même pour les chefs comme Hadès par exemple… mais il se trouve que vous avez des capacités particulières et précises dont je pourrais avoir besoin d’ici quelques temps… seriez vous d’accord de participer à l’une de ces opérations ?

Elle planta son regard dans le sien, redevenue très sérieuse tout d’un coup.

- Par contre, il faut me promettre de ne laisser filtrer aucune des informations qui vous seront délivrées, pas même à Hadès ni à qui que se soit d’autres. Ces opérations sont, et doivent rester secrètes et très protégées. Sachez aussi qu’elles sont généralement dangereuses et que le pronostique vital des participants est souvent engagé, quelle que soit la situation.

Elle repoussa une mèche de cheveux qui avait décidé de lui chatouiller le nez. Manie très désagréable qu’avaient prit ses cheveux depuis qu’elle s’en occupait moins… comme s’ils avaient envie de la faire éternuer pour se venger du manque d’attention qu’elle leur portait… vraiment désagréable.

- Sachez également que je ne pourrais pas vous en dire davantage tant que vous n’aurez pas accepté, et que si vous refusez, je vous demanderais de garder pour vous cet entretient. Je ne tiens pas à ce que mes activités… disons officieuses… soient livrées aux regards de tous…

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Alpha déclina alors poliment l'offre du Docteur, lui annonçant qu'elle avait d'autres choses à faire. Déjà qu'il avait du mal à comprendre comment elle avait pu libérer du temps pour venir le voir lui. Elliot n'en reviendra pas quand il lui dirait qu'Alpha était venu le voir. Il imaginait déjà son regard plein de surprise lorsqu'il lui apprendrait la nouvelle. Il rangea la boîte à thé dans un placard et prit une tasse puis deux sucres. Il resta dans la cuisine en attendant que l'eau soit assez chaude mais il resta néanmoins attentif à Alpha qui répondit à sa demande. Elle semblait être d'accord pour concevoir ce réseau basse fréquence. Tant mieux ! D'après ce qu'il en savait, tant que le réseau n'est pas surchargé, il est indétectable par ceux qui y sont étrangers. Si par contre, le signal était augmenté d'une quelconque manière, il devenait détectable par presque n'importe qui. Dans tous les cas, Yumi accepta de programmer ce réseau pour permettre le fonctionnement de la montre balise.

Le téléphone de Yumi sonna et elle eut une courte conversation avec un individu nommé Ryo. Surement un autre pseudo aussi. Mais cela ne le concernait pas vraiment alors il attendit que la bouilloire se mette à siffler puis versa l'eau brûlante dans la tasse. Une fois cette manoeuvre délicate effectuée, il retourna dans la salle avec sa tasse pour retrouver le corbeau. D'ailleurs, elle semblait un peu mal à l'aise vis à vis de son coup de fil mais le Docteur lui lança un sourire amical pour lui faire comprendre que cela importait peu. Il se mit à boire une gorgée de thé lorsque la jeune femme lui fit part d'une étrange proposition. Alpha avait besoin de lui pour des opérations spéciales contre Kira... Il faillit s'étrangler en buvant son thé mais fit un effort pour l'avaler tout de même. On ne gâchait pas du Darjeeling ! Apparemment, son don pour le bidouillage et la bricole lui avait valu un peu d'attention... Yumi lui expliqua qu'il devait impérativement garder le secret sur tout ceci et que les informations qu'il obtiendrait ne devaient pas filtrer. Il avait réussi à cacher son nom à quasiment toute la face du monde alors oui, il n'y avait aucun doute sur le fait qu'il sache garder un secret ! Des opérations dangereuses... Le Docteur avait toujours voulu aller au coeur de l'action mais vu l'importance de son rôle, Hadès l'enfermait dans son labo pour ne pas perdre un élément important de la Résistance.

Le Docteur reposa son thé, son sourire avait disparu, il avait pris une posture sérieuse ce qui lui donnait une certaine prestance qu'on ne lui aurait pas vraiment accordé. Après les dernières recommandations d'Alpha sur le fait que tout ceci devait rester secret, le Docteur plongea dans ses pensées. Devait-il accepter ou pas ? Il voulait tellement faire pour les autres et avec lui dans l'équipe d'Alpha, il pourrait protéger les hommes qu'elle mettait en danger. Alors bien sûr qu'il allait accepter, il en avait envie, il en avait besoin.

Je serai heureux de pouvoir vous proposer mon aide. J'accepte de me joindre à vous dans vos "opérations" et de vous fournir toute l'aide dont vous aurez besoin. Cependant, j'ai une seule et unique condition. Jamais je ne tuerai quelqu'un et si l'un des membres de votre équipe tente de le faire, je l'empêcherai de le faire par tous les moyens.

Il but alors une gorgée de thé et son visage se détendit. Il reprit son expression enjouée et joyeuse qu'il arborait d'habitude. La chaleur du thé coulant dans sa gorge lui faisait un bien fou et lui redonnait des forces. Il était complètement crevé à force de travailler. Prendre l'air lui ferait du bien et s'il pouvait être utile à la Résistance, il donnerait sa vie sans hésiter.

Et vu ce que vous venez de me dire, je pense que vous savez déjà que je suis capable de garder un secret. Alors ne vous inquiétez pas, je ne dirai rien à personne, vous pouvez me faire confiance.

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- Bien... parfait...

La jeune femme était plutôt satisfaite. Le Docteur voulait se joindre à elle pour les "Opérations de Résistance Officieuses", il passait du côté sombre de la résistance, ceux qu'on pourrait vraiment surnommer les "terroristes" une fois la prochaine opération terminée. Si elle se passait bien. Peut-être devait-elle demander au Docteur de se joindre à eux dés maintenant... elle le regarda un moment, hésitante... et préféra éviter. Le truc était déjà lancé et bien rôdé, et les capacités particulière du Docteur le seraient inutiles pour le moment de toute façon. Elle regarde l'heure et pousse un long soupir résigné. Elle est épuisée... et doit encore faire tellement de choses... tant pis, elle dormirait un autre jour.

Elle se redressa, légèrement en faisant craquer ses vertèbres d'un air soulagé et adressa un sourire au Docteur.

- Eh bien dans ce cas nous sommes amenés à nous revoir. N'oubliez pas, pas un mot de tout cela à Hadès... je sais que vous êtes plutôt proche de lui, du moins professionnellement, mais c'est important, il n'approuverait pas de toute façon.

Elle attrapa le peu d'affaires qu'elle avait emporté avec elle et regarda tout autour histoire d'être sure qu'elle n'avait rien oublié.

- Je vais vous laisser travailler maintenant, excusez moi encore pour cette interruption...

Une idée se mit à jaillir dans sa tête et un éclair d'illumination scintilla dans ses yeux.

- Oh ! Maintenant que vous êtes dans le secret, une opération est sur le point de se dérouler, vous n'avez pas besoin de venir, tout est déjà en place mais... il se peut que Mordred, vous connaissez Mordred, ai besoin de rentrer chez lui très rapidement, si vous pouviez le guetter et, une fois qu'il sera là, veiller à ce qu'il aille bien et à ce que personne ne le dérange vous me rendriez un immense service, je n'aurais certainement pas le temps de m'en occuper moi-même parce que s'il fait ça, c'est qu'il y aura eu un problème quelque part... et j'espère qu'il n'ira pas se cachez allez savoir où...

Elle mâchouilla une mèche de ses cheveux.

- D'ailleurs, si cela se passe comme ça je serais sans doutes injoignable un certain temps...

Elle nota une adresse e-mail étrange sur un papier, quelques codes, un mot de passe et une adresse de serveur.

- Pourrez-vous vous occuper d'envoyer un e-mail à cette adresse tous les jours vers 23h ? Simplement pour dire "tout va bien"... cela rassurera une certaine personne que nous ne pouvons pas nous permettre de faire paniquer, ça serait dramatique...

Elle lui montra l'adresse du serveur.

- C'est par là que vous devrez passez, c'est in-traçable et parfaitement sécurisé. Pas de problèmes, vous pourriez le faire de chez vous sans crainte si vous le souhaitez.

Elle attrapa des cachets de vitamines dans sa poche et les engouffra rapidement. Pas question de s'effondrer. Elle attendit tranquillement la réponse du Docteur, prête à s'en aller dés qu'elle l'aurait... tellement de choses à faire et si peu de temps... si peu de temps...

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