God doesn't show any softness [PV Dark Shadow]

La jeune femme soupira. Elle balaya des yeux son grand bureau de bois foncé couvert de dossiers. Le retour d'Arashi Darkwood aux commandes de l'armée était une bonne chose en soi, mais elle ne s'attendait pas à se voir ainsi assaillie d'affaires. Elle ne rechignait jamais devant du travail : mais une telle charge de boulot était au dessus de ses capacités personnelles... Surtout compte tenu du cours délai qui lui était donné. Qui plus est, elle devait se charger d'encore beaucoup d'interrogatoires dans les semaines à venir ! Depuis le temps qu'elle déclarait vouloir travailler de manière indépendante, elle commençait à se demander si la présence d'une secrétaire ne lui serait pas utile !

Fate se saisit d'un dossier rouge posé bien en évidence sur sa table de travail, certainement par un de ses subordonnés en signe d'affaire urgente. Elle se leva pour se diriger lentement vers la baie vitrée où, debout, elle entreprit de découvrir ce qui l'attendait. Dès la première vue, elle reconnut l'homme en question sur la photographie. Il s'agissait de celui qu'elle avait capturé, avec l'aide du Général, quelques jours auparavant. On lui réclamait un interrogatoire, rapide et efficace, ordre d'en haut. Elle scruta un instant le visage sombre du jeune homme. A bien y regarder, il faisait vraiment froid dans le dos : un regard tel qu'on ne pouvait y deviner aucune émotion et compte tenu de ce qu'elle avait vu lors de son arrestation, cela risquait de se montrer intéressant.

La jeune femme referma le dossier qu'elle prit sous son bras et défit ses longs cheveux blonds. Quittant son bureau, elle entreprit de rejoindre le sous-sol. En chemin, alors que l'ascenseur entamait sa longue descente, elle songea à ce qu'il s'était passé. Elle avait eu chaud, ce soir-là, où par chance, elle avait su résister aux avances du Général... Non pas que l'idée d'avoir à lui céder la dérangeait, non. Si elle avait su user de ses charmes pour obtenir sa place par le passé, le faire une nouvelle fois ne la dérangerait sûrement pas. Mais, depuis ce jour-là, où elle avait croisé son frère et ses menaces, elle ne pouvait apercevoir Arashi sans revoir le regard fou d'Akira revenir au galop. Elle s'en voulait d'ainsi avoir peur d'une saloperie de résistant, mais en était-elle réellement responsable ? Elle secoua la tête, chassant de son esprit ces idées assassines. Après tout, il faudrait bien qu'elle cède un jour : résister à Arashi Darkwood, c'était signer son arrêt de mort. Ou du moins la fin de sa carrière militaire ce qui, aux yeux de la jeune femme, revenait strictement au même.

La voix synthétique du haut-parleur la sortit de ses observations lui annonçant son arrivée au sous-sol. Elle quitta l'ascenseur et rejoignit la cellule de celui qui, d'après son dossier, se faisait appelé Dark Shadow. Poussant la porte de la pièce austère et sombre, elle referma la porte derrière elle, défit son manteau qu'elle déposa sur le crochet prévu à cet effet et entreprit de s'adresser au jeune homme allongé à terre, sans doute encore sonné par les traitements peu sympathiques qu'il avait dû subir.

S'agenouillant à sa hauteur, elle se permit un sourire :

"Alors, mon cher ami, apparemment, vous refusez de coopérer me dit-on ?"

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What the hell...
Nobody is listen to me!

~God why?~

Les lèvres pâteuses, le corps entièrement endolori, le renégat s'éveilla dans une cellule peu rassurante...quoique. Pour une personne ainsi, l'obscurité ne peut être que rassurante. En effet, son surnom ne vient pas de n'importe où. Enfant kidnappé mais affecté à une unité militaire clandestine élevée pour assurer la sécurité d'un prochain chef d'état, il s'est incroyablement bien adapté aux événements et a pu survivre à tout ce qu'il a dû endurer.
Puis, une fois toute les ''épreuves de sélection'' terminées, il a fait partie d'une élite de six personnes, frères qui ont vécu les mêmes galères ensemble. La seule et vraie famille qu'il ai pu avoir...

Le visage de chacun de ses frères d'armes passèrent un à un dans la tête du tueur de l'Ordre. Oui, il n'oubliera jamais cela et aucun bidouillage ne pourra les lui faire oublier. Et lui, dernière figure constamment neutre, Shadow ou autrefois One Shot, représentait l'unité qui tuait le plus. Il y avait prit goût et très rapidement...trop même.

Les souvenirs partirent de son esprit au profit de la lumière qui venait d'inonder la petite pièce. Il voulut se relever par réflexe même si il ne sentait qu'à peine ses membres et constata qu'il était pieds et poings liés. Piètre image pour un tueur invétéré.
Sa vision encore trouble put distinguer une forme entre lui et la porte...une longue chevelure à la couleur claire et un visage aux traits encore trop flou pour pouvoir affirmer si il l'avait déjà vu.

On dit qu'il ne veut pas coopérer. Il faut croire qu'on ne le croit toujours pas. Un fond de vérité supplémentaire devrait aider à diluer le mensonge qu'il avait prononcé la nuit précédente. De sa bouche pâteuse, il tenta de parler.

-C'est...faux...

Le sédatif que on lui avait fait respiré est particulièrement efficace. Combien de temps avait-il dormi? Quelle heure était-il? Ce serait difficile de le dire vu qu'il n'y a pas la moindre fenêtre qui donne depuis cette cellule.
S'appuyant sur le mur, il regardait dans chaque coin de la pièce pour voir si ses yeux s'activeraient plus vite si il les bougeaient. Ce n'est pas très efficace. C'était peut-être plus qu'un sédatif...une drogue assez puissante sans doute.

-Je...je...

Il avait une grande difficulté pour parler. Il se demanda même quelle dose on aurait pu lui donner. Le renégat espéra aussi qu'il n'aurait aucune trace de dépendance. Les pro-kira auront peut-être ainsi une raison plus...légale de le détenir. L'ombre soupira de lassitude et tenta de fixer les yeux de la personne qui commencent à se profiler.

-...je...je suis... de... de votre...côté...

Le dénommé Dark Shadow avait perdu à ce moment précis tout ce qui faisait de lui un bel homme auparavant. Les prisonniers étaient rarement beaux à voir, mais Arashi n'avait pas dû être tendre avec lui compte tenu de son état. Il était blême à un point qu'on eut pu le croire terriblement malade et formait un contraste avec la crasse noirâtre couvrant son visage. Il était hirsute, semblait fatigué, abattu et on devinait déjà la barbe naissante qui se profilait autour de son menton. Deux jours qu'il passait dans cette cellule et ils ne semblaient pas avoir été des plus agréables. C'était en général à ces moments là que les prisonniers finissaient par craquer, exténués. Mais ce ne fut pas le cas. La jeune femme fut surprise de ne pas l'entendre geindre et implorer sa pitié. Non. Lui, étrangement, continuait à nier des choses pourtant évidentes.

Les subordonnés de Fate n'avaient pas dû doser le sédatif avec sagesse : l'état presque second dans lequel il était en témoignait. C'était à peine si sa condition lui permettait de se redresser vers la position assise alors elle n'espérait même pas le voir se lever. Il continuait de plaider son innocence avec difficultés ; Fate observa un instant ses lèvres sèches dont il n'arrivait à sortir les mots. Il niait. Que voulait-il dire par "Je suis de votre côté" ? Elle avait déjà eu droit à ce genre d'explications et elles n'avaient jamais appartenu au domaine de la vérité.

"Ah oui ? Je l'entends tous les jours celle-là, tu sais ! Essaie de te montrer un peu plus original pour une fois ! Sois utile, ça te changera !"

Elle se dirigea vers le bureau et s'y appuya, jetant un regard condescendant à son prisonnier. Il lui faisait peine, sans doute comme tous les hommes qui passaient ici, les uns après les autres et qui, le plus souvent, finissaient mal. Elle se saisit de son dossier et entama un discours qui se voulait persuasif :

"Tu vois, ce dossier ? C'est celui qui me dit que tu es un de ces connards de résistants. N'essaie pas de t'inventer des excuses, dis juste la vérité si tu veux vraiment t'en sortir..."

Elle s'agenouilla à nouveau et, dans un geste provocateur, se saisit du visage du jeune homme en resserrant ses doigts fins autour de son menton :

"Alors ? Tu comptes me dire la vérité ou continuer à raconter des inepties ?... Si tu es de notre côté, prouve le. Mais j'ai des doutes quant au fait que Dieu puisse avoir un moindre intérêt à recourir aux services d'un raté dans ton genre..."

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~Plan B~

Durant un bref instant, le renégat se demanda si il allait s'endormir subitement ou bien si il y aurait moyen de raisonner la personne l'interrogeant sur ses intention.
Mais quelles intentions? Lui même n'osait se l'avouer, voulait-il déserter à nouveau ou bien juste infiltrer ce groupe de pro-kira afin de continuer à tuer pour une cause juste.

Actuellement, les choses ne semblaient pas être en sa faveur. Ce n'était pas la première fois que l'on disait ce genre de choses à la policière et elle était loin d'être naïve. Assis devant cette femme au contours intéressants, il commençait seulement à émerger de cette longue nuit de sommeil...mais était-ce seulement une nuit?

-Une...véri...té ne...s'invente pas.

Il ne savait pas si elle avait entendu tellement il parlait bas pour pouvoir rester conscient mais il espéra que oui. Montrant un dossier aussi épais qu'un cours d'étudiant en médecine, elle affirma que c'était les preuves indiquant que il était bel et bien résistant. En effet, elle va être difficile à convaincre. Kogen eut à peine le temps de penser cela que la jeune femme lui avait saisit le menton pour lui demander la vérité.

-Elle...est simple.

Il fit un mouvement brusque de la tête vers la droite pour que son menton soit lâché. Il ne pouvait se permettre de se laisser manipuler à ce point. Puis, vint un mot qui vibra dans ses oreilles et lui arriva au cerveau sans pour autant faire l'effet d'un électrochoc.

Un raté...

Il voulait rire, rire. Un raté, lui! Le déserteur voulut rire si seulement quelque une de ses côtes n'avaient pas été cassées durant la dernière ''visite''. Kidnappé à ses cinq ans, on l'avait modelé, manipulé pour être un tueur, un vrai, sans pitié. Il est devenu ce que les militaires voulaient qu'il soit et voilà qu'une personne qui ne connait en rien son histoire le considère comme raté... belle ironie, quand tu nous tiens.

Il appuya son dos contre le mur et poussa sur ses pieds de façon à se retrouver debout contre le mur. Il voulut poser ses mains également mais elles étaient liées dans son dos. Il faillit perdre l'équilibre mais se reprit vite, peut être même trop vite.
Il fixa les yeux de la jeune femme pour lui montrer qu'il était le plus sérieux qu'il le pouvait en ce moment précis et tenta de tout dire en une fois. Il luttait toujours contre l'inconscience.

-Kogen Uchigami, matricule 2391 ''Shadow''... Décédé le 4 mai 2010 de cause inconnue... Je... l'inconvénient quand on est dans le secret et que les...personnes au courant sont décédées...c'est qu'il s'agit de tout ce que je peux vous...dire.

Ses yeux faillirent tourner et il se retourna vers le mur pour y frapper sa tête dessus. Le choc fut assez violent pour le tenir éveillé et il continua alors qu'une goutte de sang venait à perler sur sa joue. Tout ce qu'il venait de dire était la plus stricte des vérités. Ses fondations pour les mensonges qui suivront.

-Envoyé le 5 mai 2010 en mission de reconnaissance... le suspect m'a intercepté, j'ai rejoins secrètement les rangs... de l'Ordre. Cependant, je ne...connais que la localisation...que ...de peu de bases...leur confiance se gagne... et mes yeux furent bandés...le temps d'atteindre l'un des...des...

Cette fois, il n'en pouvait plus. Le sédatif commençait à se dissoudre dans le sang et il sentit à nouveau des douleurs. Des douleurs dans les côtes, à la tête, aux genoux, au ventre et j'en passe.
Il retomba les genoux au sol et tenta de résister à la douleur.

Non, il n'avait jamais été confronté à ce type d'exercice...

Fate finit par défaire l'étreinte qu'elle portait à son visage. Elle ne comprenait pas ce qu'avaient les résistants à toujours nier l'évidence. Comprendraient-ils un jour que la police était formée de manière à réagir correctement à ce genre de situation ? Les pro-Kira étaient loin d'être dupes et elle était certainement la dernière d'entre eux à se laisser berner. La vérité ? Pourquoi le croirait-elle, au juste ?... Pourquoi croire cette larve molle qui n'alignait pas deux mots à la suite ? Agacée par l'hermétisme du jeune homme, elle lui décocha un sympathique coup de pied dans le flan, le repoussant ainsi au bout de la cellule.

"J'ai assez vu d'imbéciles comme toi dans ma vie pour savoir que vous pouvez vous montrer très imaginatif quand il s'agit de sauver votre peau..."

Lorsque enfin il se décida à prendre la parole de manière concise, ce fut pour débiter un ramassis d'informations incompréhensibles. Il parlait dans un langage militaire de quelque chose dont elle n'avait, apparemment, pas connaissance. Peut-être lui comptait-il ainsi le début de son histoire ? Si son passé l'intéressait peu, les bases en question, au contraire, avaient un attrait particulier. Mais elle n'eut pas la chance d'en découvrir un peu plus car, à peine sa déclaration finie, sa victime s'écroulait...

La jeune femme étouffa un juron tout en insultant ceux qui avaient sensiblement administré le sédatif en trop fortes doses. Ce genre de choses arrivaient toujours aux moments les plus intéressants ! Elle pria -pour ne pas dire qu'elle hurla des ordres dans une absence de politesse- ses subordonnés de faire venir un médecin. Une fois présent, Fate lui ordonna de réveiller le dénommé Dark Shadow. Les signes de l'impatience étaient plus que présents : elle avait besoin de savoir et vite, pour réparer les erreurs qu'elle avait fait lors de l'absence d'Arashi...

Elle avait réclamé la manière forte pour réveiller le jeune homme. Ainsi, après un sédatif, ce fut un des produits utilisés dans la torture qui lui fut injecté. Non. La patience n'avait jamais été son fort... Et la douceur non plus d'ailleurs !

"Alors, mon cher "Shadow" si je ne m'abuse, vous avez beaucoup de choses à me révéler apparemment..." dit-elle, un sourire aux lèvres.

En effet, s'il était bien question des emplacements de bases résistantes, ce jeune homme se révélait au final bien plus utile que prévu... Elle espérait bien qu'il aurait l'intelligence de parler et quand bien même il ne fut pas de cet avis, elle saurait comment l'y forcer... Fate avait su forger sa réputation au sein de l'armée grâce à ses succès mais également à ses méthodes réputées assez singulières. Si ses collègues masculins préféraient user de la violence, elle préférait profiter de ses atouts physiques et de son charisme pour causer l'intimidation. Elle n'était pas pour autant une femme douce et quand on lui résistait trop longtemps, sa patience avait tendance à voler en éclats et elle se montrait bien moins sympathique... Ces méthodes lui avaient valu bien des remarques à ses débuts : mais peu lui importait, elles l'avaient menées au poste que la jeune femme occupait et désormais, plus personne ne pouvait lui reprocher l'usage de techniques professionnelles qui, jusque là du moins, avaient largement fait leurs preuves...

Invité

~Nihaha...~

Bien qu'il soit tombé au sol à cause de l'effet du sédatif quelque peu surdosé, le renégat restait encore conscient, juste assez pour tenir les yeux entrouverts mais pas assez pour dire un mot de plus. Les images devenaient quelque peu moins floues certes. Cependant, comme il n'avait jamais été fait prisonnier par le passé, il ne savait comment réagir. Cette fois-ci, ce n'était pas un exercice. Ils n'a nullement droit à la moindre erreur et le moindre écart vis-à-vis de sa pseudo position pro Kira pourra lui être douloureuse. C'est pour cela qu'il tenait encore, c'est pour cela qu'il tint la douleur comme il a toujours su la tenir.

Il sentit que on le soulevait mais il ne pouvait que se laisser aller. On posa son corps sur la table froide au centre de la pièce avant que l'on ne soulève son bras pour y injecter un produit dont il ne connaissait pas l'origine. Cependant, les effets ne se firent pas attendre...loin de là.

De la manière la plus brusque et la plus douloureuse qui soit, des muscles se contractèrent de manière aléatoire, désordonnément. C'était soit un bras, soit une épaule, soit la tête. Mais le pire restait au niveau de ses côtes cassées quelques heures plus tôt. En effet, les muscles les enfonçaient de plus en plus vers les organes vitaux jusqu'à ce que l'une des côtes flottantes comprime l'intestin grêle. Des craquements se firent entendre, la douleur aurait été intenable pour un civil.

Mais il n'était pas un civil...
Loin de là...

Il se contenta de garder un air neutre alors que son âme elle-même hurlait à la mort. Il sentait la douleur, c'est naturel. Que dire de plus? Il avait été entraîné à supporter des douleurs de cet envergure.
Puis, il oublia ces douleurs, ses côtes peut être déjà foutues. Il se mit à rire, à rire comme sa gorge le lui permettait. Il n'entendait même plus le moindre bruit autour de lui. Petit soucis dû aux produits qui se mélange ou bien hallucination auditive? Il s'en moquait et ouvertement.
Cette femme n'avait pas connu la guerre, elle ne pouvait en rien comprendre ce qui se trame dans la tête du Uchigami.
Il ne contrôlait même plus ses muscles, il ne peut rien faire, l'impuissance totale. Pourtant, il était là, riant à gorge déployée sans que quiconque n'ayant pas vécu les horreurs du champ de bataille ne puisse comprendre.

-Ni...NIHI...HAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHA!

Non, plus rien ne pouvait le toucher à l'instant.

Spoiler:

Fate ne comprit pas. Elle ne saisit pas ce qui, sur le coup, avait pu amener cet homme à partir dans un acte aussi dément. Il riait. Il riait comme un imbécile, du rire qui trahit les gens fous... Elle savait que la torture le ferait réagir, mais elle ne s'attendait pas à une telle réaction... Plus d'une fois, la jeune femme avait entendu les cris, les supplications, les pleurs et même parfois le silence : celui de la mort qui faisait son travail. Mais jamais, ô grand jamais, elle n'avait eu droit à des rires. Elle ne sut d'ailleurs comment réagir face à tant de démence...

D'un geste agacé et avec sa délicatesse habituelle -Hum-, elle pria le médecin de déguerpir et de les laisser seuls. Elle poussa un long soupir et attendit un instant qu'enfin il se décide à arrêter. Elle ignorait combien de temps allait durer cet instant de folie mais elle espérait qu'il serait rapide, sinon, elle saurait le raccourcir... Fate l'observa durant ce moment qui lui sembla éternel et des plus inintéressants. Ce type commençait à la fatiguer sérieusement : elle n'était pas patiente et se refusait à s'y essayer. S’apercevant qu'il ne semblait pas prêt à s'arrêter, elle s'approcha lentement de lui et le saisit à la gorge. Elle serra délicatement cet endroit qu'elle savait sensible chez les hommes et planta ses ongles acérés dans la chair du jeune résistant. Fate chercha un instant du regard les yeux du jeune homme cachés derrière quelques mèches de cheveux bruns et y plongea le sien.

"Tu commences à me fatiguer, d'accord ?... Tu m'as l'air d'être un dur à cuire... Rares sont ceux qui résistent comme toi à ce genre de traitement..."

En effet, si l'agacement était sans doute ce qui l'habitait le plus en cet instant, elle n'en était pas pour autant étonner. Oui, ce garçon était plus qu'étrange. Son attitude l'était, sa résistance extrême à de tels produits l'était... Il aurait dû s'évanouir à nouveau et souffrir un martyre tel qu'une hospitalisation aurait dû être nécessaire. Mais elle n'avait pas eu droit à tout cela... Et si ce jeune homme souffrait, il le cachait du moins très bien...

"Mais puisque tu ne me sembles pas décidé à coopérer, on va continuer un peu... Tu vois ce que je veux dire ? Histoire de voir jusqu'où tu peux survivre comme ça. Tu tiens vraiment à ce qu'on insiste encore ?... Je ne pense pas, non."

Elle avait abandonné toute fort de politesse et de courtoisie au profit des menaces. Le moment n'était pas venu d'user de ses charmes : vu sa réaction, il n'y serait sans doute pas réactif. Alors elle s'arrangerait pour l'affaiblir jusqu'à pouvoir le faire céder. Elle savait qu'il représentait beaucoup : après tout, peut-être connaissait-il Akira Darkwood qu'elle recherchait depuis si longtemps ?... Et elle était sûre qu'en arrivant à le faire parler, elle gagnerait les faveurs d'Arashi. Fate se devait d'être efficace, particulièrement en ce moment-là. Elle resserra lentement la pression autour de sa gorge pour empêcher la respiration :

"Alors écoute, si tu fais preuve de courtoisie, je me montrerai peut-être plus sympathique avec l'imbécile que tu es... Ce serait dommage de décevoir une femme, n'est-ce pas" continua t-elle en lui adressant un grand sourire charmeur.

"Allez, tu as bien quelque chose à me raconter ?... A moins que tu ne préfères qu'on recommence ? Si tu vois ce que je veux dire."

Invité

~Sweet darkness, come to me!~

Dans son délire complètement incompréhensible aux yeux de la femme qui voulait l'interroger, il revoyait les visages, tout les visages de ceux qu'il a tué. C'est bien fait pour lui qu'il souffre de la sorte, il en rit autant que son corps le lui permet. Il rit de ses pauvres âmes qu'il a envoyé rejoindre les ténèbres inconnues de la grande faucheuse. Dans le fond, c'est comme si il était le passeur d'âmes...sauf qu'il ne demande jamais à être payé contrairement à la légende.
Le rire lui déchiquetait les poumons, soulevait ses côtes fêlées ou cassées. Il ne serait même pas étonné qu'il crève à cause d'un organe perforé.

Puis, une autre douleur se fit sentir dans un endroit plus...stratégique ainsi qu'autour de la gorge. Son rire s'étouffa quelque peu sous la pression des ongles de la demoiselle. Elle lui dit qu'elle le fatiguait. La patience ne semblait pas être son fort. C'est tout de même bizarre qu'elle lui injecte des produits de torture et qu'elle enserre ses bijoux de famille alors qu'il a dit que de toute façon il allait parler.
En pensant à cela, il arrêta net son rire, son sourire pour prendre une expression d'extrême neutralité avant de donner un coup de tête bien direct sur le front de la demoiselle aux cheveux blonds.

-Vous êtes bouchée ou quoi?! Si je vous dis que je suis de votre côté, ça veut dire que je vais de toute façon vous dire ce que je sais. Votre logique semble aussi peu développée que votre patience!

Il devait parler oui, mais il ne voulait lui parler à elle. La vision commençant à revenir presque à la normale, il dévisagea la policière. Pour être habilitée à interroger les résistants, elle devait forcément avoir ses techniques mais celles dont elle a usé jusqu'à maintenant seraient inefficaces pour un homme de sa trempe. Il avait déjà connu des produits assez douloureux par le passé et celui ci bien que la douleur soit plus intense, ne lui fera pas parler plus qu'un autre. C'est tout ce qu'il avait à savoir concernant la torture pour l'Ordre. il n'avait plus qu'à concocter lui même des produits du genre corticostéroïdes en surdose et voilà que pour les membres de l'Ordre seraient immunisés contre la torture des pro-Kira.

Puis, il y eut quelque chose à laquelle il ne s'attendait pas vraiment. Il eut comme un mauvais pressentiment et s'assit sur la table et se pencha en avant pour recracher ce qu'il avait mangé et bu plus tôt dans la journée. Une masse peut ragoûtante joncha le sol cependant, une chose se différenciait; du sang. Il avait également vomi du sang sur le sol qui n'était de toute façon pas propre. Kogen n'eut même plus la force de se demander si c'était à cause d'un organe perforé ou bien autre chose.

-Il...il est vraiment costaud votre produit...vous l'avez amélioré depuis mes tests, c'est certain.

Il se releva tout en se maintenant à la table. Sa résistance commençait à prendre de sacrés coups. L'effet du sédatif étant parfaitement dissipé, il pouvait presque se tenir droit si il n'y avait pas eu cet autre produit.

-Seulement, si vous tenez à ce que je sois...en vie jusqu'à je donne toute les informations...il faudra...peut être...

Le renégat sentait ses forces le quitter d'un coup. Il tomba en arrière, sur la table métallique de la pièce et sa tête tomba durement dessus. Il ne le sentit même pas, il n'avait même pas peur. Tout devint encore plus sombre que cette pièce ne l'était déjà. Les ténèbres l'envahissaient.

*Dans le fond, ce ne serait pas plus mal de mourir ici...*

Son geste eut le mérite de le faire taire. Enfin, ce rire des plus agaçants disparaissait et laissait place à un silence qu'elle aimait pouvoir apprécier en paix. Elle aurait préféré pouvoir terminer son interrogatoire tranquillement : après tout, tout aurait pu être simple, les réponses claires et précises, l'homme coopératif... Mais évidemment, le sale caractère du concerné et la fatigue de Fate semblaient avoir compliqué les choses. Ce mystère qui planait quand il s'exprimait l'agaçait fortement : c'était comme s'il cherchait à donner de l'importance à ses paroles mais sans lui apporter quoi que ce soit. La forme sans le fond, la structure sans le corps. Jusque là, rien de ce qu'il n'avait déclaré ne lui avait servi... Elle attendait des noms, des adresses, des visages : du concis, du bref et du précis. Ses déclarations, son histoire et sa prose, elle s'en contrefichait.

La jeune femme s'apprêtait à le questionner plus durement à nouveau mais n'en eut pas le temps. Il riposta d'un coup de tête en plein visage. Elle le lâcha subitement, s'accrochant à la fine peau de son cou de ses ongles acérés y laissant ainsi ses griffures. Fate fit quelques pas en arrière, quelque peu étourdie et s'adossa au mur quelques secondes le temps de reprendre possession de ses pleines capacités. Elle saisit ses paroles de manières confuses : il était bien évidemment question de coopérer ce qui, compte tenu de ses précédentes paroles, ne paraissait pas évident. Bien évidemment, il y avait déposé son grain de sel qui, accompagné de ce geste hargneux, avait tendu à mettre la jeune femme hors d'elle. Une fois en état, elle se dirigea d'un pas sûr en sa direction et le gifla de toute la force dont elle disposait. Elle resta cependant étonnamment calme par rapport à d'habitude et entama sa réponse avec un air plein de dédain :

« La coopération est votre seule issue. Si c'est celle que vous avez choisi de suivre, je vous demanderai de l'exprimer plus explicitement par la suite. D'autres seraient bien moins patients que moi, vous savez, une cervelle répandue à terre, ça passe plutôt inaperçu par ici... »

Elle s'estimait claire. C'était l'idéal.

Alors qu'elle s'apprêtait à continuer son interrogatoire, elle vit que quelque chose n'allait pas. Il titubait, trébuchait, tenait à peine debout et balbutiait des paroles qu'elle ne comprit qu'à moitié. Il s'écroula finalement à terre sans qu'elle n'ait eu le temps d'intervenir. Elle frappa du poing contre le mur, agacée par ces rebondissements inutiles qui lui compliquaient la tâche. Si cela ne tenait qu'à elle, elle l'aurait bien laissé mourir sur le sol humide de sa cellule : l'envie ne lui manquait pas. Mais elle ne pouvait se le permettre, c'est pourquoi elle réclama son transfert dans une cellule médicalisée.

Fate s'absenta une trentaine de minutes pour prendre l'air le temps que les soins soient prodigués. Elle avait réclamé le strict minimum, des soins rudimentaires : juste de quoi le tenir en vie. Le temps de finir sa cigarette, elle prit le temps de réfléchir à ce que pouvait bien avoir à dire ce jeune homme : peut-être était-il proche d'Akira, après tout ? Peut-être serait-il utile dans ses recherches ?... L'attente lui sembla par la suite éternelle et quand elle put enfin pénétrer dans la petite cellule sans fenêtres, ce fut avec un sourire des plus avenants. Elle s'assit à son chevet et le regarda, allongé, avec convalescence.

« Vous me donnez bien du mal, vous savez ?... Alors, qu'avez vous à me dire que j'ai matière à travailler avant votre prochain arrêt cardiaque ? »

Invité

~My life...juste like a toy...~

Il s'était senti trébucher. Il sentit son corps, lourd et pesant comme si il était dans le vide. L'espace d'un instant, il ne sentait plus la moindre douleur ni sensation de toucher ni même de lumière filtrer derrière ses paupières. Curieusement, le renégat ne s'en trouva pas affecté le moins du monde.

*Alors, c'est donc ça la mort...ma douce amie...*

On l'avait élevé pour qu'il l'ai accepté depuis son tout jeune âge. Il avait appris ce qu'était la mort, il avait appris à la comprendre, il avait appris à la donner. Maintenant que la grande faucheuse était à ses côtés, il allait enfin la recevoir.

Son corps flottant dans les airs, il se retrouvait comme dans un monde où tout est sombre, noir. Pour une ombre, quoi de plus rassurant? Il se trouva comme une paix intérieure, sans la moindre envie de meurtre ni même envie de quoi que ce soit. Chose qui lui avait été impossible autrefois.

*Et la paix...je ne pensais pas qu'elles étaient si proches...*

Puis, il sentit comme un pincement au coeur. Une chaleur à la fois douce et triste. Pour quelle raison aurait-il donc cette envie de revenir? Un pan du ciel noir qui le surplombait se déchira et un rayon de soleil filtra dans son monde d'obscurité. D'abord intrigué, il se dirigea vers cette lueur qui avait osé pénétrer dans cet endroit si paisible.
Puis, tout en dirigeant, il comprit ce qui n'allait pas et paniqua. Il fonça vers la lumière, une corde de lumière tomba de cette sortie inespérée.

*Manon...je ne peux pas...je ne peux pas la laisser...pas maintenant...*

Il s'accrocha à la corde, y noua ses mains et se laissa tirer. Une vive douleur le prit au torse. Puis une seconde. La lumière l'envahit soudainement et il sentit à nouveau tout ce qu'il avait quitté.

-...

Il se retrouva assis sur la table en fer glaciale avec cette vue brouillée comme après avoir trop dormi. Il retrouva ses côtes cassées, ses jambes fragilisées, ses bras recouverts de cicatrices. On le recoucha de force, sûrement pour éviter qu'il ne ressente plus intensément ses plaies.
Il n'avait plus envie de parler, ni même de manger ou de respirer. Il avait goûté à la mort, il avait connu ce qui lui donnait le plus de frissons dans ces anciennes missions, l'autre côté du mur...

Un visage se pencha vers lui. ''Encore cette blondasse'' pensa-t-il. Elle affirma qu'il lui donnait du fil à retordre. Il ne comprit pas vu qu'il n'y avait même pas besoin de le torturer mais juste à lui poser ses questions. Il n'avait pas encore envie de lui parler, il ne la supportait pas.
Sachant qu'il n'avait pas assez d'énergie pour parler à haute voix, il plongea ses yeux dans ceux encore flous de la jeune femme pour lui faire comprendre qu'elle va devoir s'approcher si elle veut entendre.

''Je ne parlerais qu'à mon supérieur, le général...Darkwood...''

Ps: quand les paroles sont entre astérisques, se sont les pensées, il ne murmure rien.
Quand il murmure, c'est entre des guillemets.

Les premiers mots auxquels elle ait eu droit après le réveil du jeune homme la firent bouillonner. Il ne lui parlerai pas. Pas à elle. Non. Môssieur réclamait un entretien privé avec quelqu'un d'autre ! Et quelle personne ! Avec le Général Suprême lui même ! Elle savait la Résistance culottée, mais pas au point de se permettre de telles demandes. Que cachait-il de si important pour considérer qu'il fallut en parler à Arashi Darkwood en personne ? Que pouvait-il bien avoir à dire, cet imbécile ? Avait-il conscience que, si tout son petit jeu était un bluf, il risquait de payer cher... Très cher ! On ne mentait pas aux pro Kira. Surtout pas à lui. C'était peut-être le seul trait caractériciel que Fate partageait avec son supérieur : ils détestaient tout deux perdre leur précieux temps...

Elle poussa un nouveau soupir, plus hargneux que les précédents et détournant à plusieurs reprises le visage comme pour cacher une colère qu'elle ne parvenait à dissimuler, elle quitta sa chaise et se leva pour faire les quatre cent pas à travers la petite pièce sombre. Ils se trouvaient en ce moment même dans l'une des quelques cellules médicalisées de l'installation : il s'agissait d'une petite salle austère, ténébreuse et où seul un rayon de lumière sorti d'une petite lucarne, trop petite pour qu'on puisse y passer même la main, filtrait. Le silence presque morbide qui s'était installé dans la pièce était pesant et l'empêchait de réfléchir.

Qu'allait-elle faire ? Faire passer sa demande ? Ou agir d'elle même ?... Après tout, que pouvait-elle bien espérer de cet homme qui, allongé sur cette table, était à peine capable de s'exprimer ? Le moindre mouvement lui semblait extrêmement difficile. La torture était inenvisageable : il était évident que le jeune homme ne survivrait pas. Elle pouvait essayer de négocier, d'être diplomate ; mais ça n'était pas son fort et elle doutait de l'efficacité de cette méthode. La jeune femme n'avait certainement pas joué les bonnes cartes dans son interrogatoire. Il était inutile d'insister, il ne céderait sûrement pas... Elle s'approcha du mur calmement et le frappa subitement de son poing dans un élan d'énervement. Fate ferma les yeux un instant et rejeta la tête en arrière.

Même si cela l'énervait au plus au point, elle allait devoir lui donner ce qu'il demandait. Elle s'assit bruyamment au petit bureau situé dans l'angle de la pièce et griffonna quelques mots sur une feuille de papier qu'elle donna plié avec soin au garde devant la porte. Il partit sur le champ. Elle se redirigea vers le malade et, l'air hautain, répondit :

"Puisque je ne semble pas être dans tes faveurs, petit con, je vais faire ce que tu demandes. D'ici quelques minutes, Arashi Darkwood sera dans ta cellule et je peux te dire qu'après ce qu'il va te faire subir, tu en viendras presque à me regretter..."

En effet, ce petit mot était parti tout droit en direction du bureau du Général qui, elle l'espérait, se déplacerait dans le quart d'heure qui suivrait. Elle s'assit sur le bureau, croisa les jambes et entreprit de griffonner le début de son rapport en attendant son supérieur. Les mots ne lui venaient pas, elle était trop occupée à réfléchir à ce qui allait se produire : allait-il réussir, lui ? Pourquoi n'avait-on pas voulu lui parler à elle ? Etait-ce un secret d'état ?... En dehors de ces questions professionnelles, elle avait également de nombreuses interrogations quant à leur dernière rencontre. Après tout, il allait peut-être retenter une avance, une de plus à laquelle elle ne pourrait, malheureusement, sûrement pas échapper ?... Elle saisit le paquet de cigarettes dans la poche de son manteau et en tira une gauloise qu'elle alluma rapidement.

Les minutes passèrent. Et soudain, elle entendit un bruit : celui de la grille séparant les cellules normales des cellules médicalisées. Arashi arrivait.

"Voilà ton bourreau. J'espère que tu as matière à l'occuper... C'est peut-être l'une des rares personnes capables de surpasser mon impatience et mon antipathie..."

[Hadès devrait poster pour endosser le rôle d'Arashi ;) Et désolée, c'est un peu court...]

La vie de général ne semblait pas être dure dure, se disait Hadès, un sourire aux lèvres. Il avait juste à se comporter comme Arashi, avec violence et certitude. Lorsque quelqu'un avait fait l'erreur de lui demander ce qu'il s'était passé pendant tout ce temps, il l'avait fusillé du regard comme s'il allait l'assassiner, et s'était juste contenté de ne pas lui répondre...Finalement, aujourd'hui, il se retrouvait tout seul dans son bureau à devoir faire de la paperasse. À croire que même dans les plus hautes sphères de l'État, l'on n'échappait pas aux plus ingrates tâches, et que même sa secrétaire si mignonne et si satisfaisante n'était pas assez qualifiée pour les exécuter. Dans l'ensemble, ce qu'il avait à faire était tout de même assez simple : il voyait défiler des listes et des listes, que des noms, des personnes capturées, des bilans sur ce qu'ils avaient dit, et il devait signer tout en bas, dater le document. Il avait trouvé, quelque part dans le bureau, un papier avec, dessus, apposée, la signature d'Arashi : alors, il s'était exercé des jours et des jours, en attendant d'être capable de la reproduire.

Quelqu'un qui toqua à ladite porte vint soudainement le déranger. Il lui dit d'entrer, et on lui passa le message comme quoi il était demandé par la capitaine Harlaown. L'homme sourit comme s'il n'attendait que cela, même si, en réalité, à l'intérieur, il était plus modéré et se disait que moins il passerait de temps avec, mieux son rôle passerait. Toujours est-il qu'il ne pouvait pas refuser de se rendre là-bas, et qu'il chassa le messager d'un geste de la main avant de se rendre en direction des cachots.

Techniquement parlant, les pro Kiras ne savaient pas que Dark Shadow avait été l'artisan de la mort de Sayu Yagami. À part Light Yagami – pourquoi celui-ci n'avait rien dit...pour tester la taupe se trouvant dans son camp ? - personne ne le savait. Il ne pouvait pas se permettre de faire une bourde devant Fate, il ne se souvenait plus d'ailleurs si elle était là pendant qu'il hurlait à l'homme qu'il savait qu'il avait commis le meurtre de Yagami. Hadès comptait, cette fois-ci, rendre sa liberté à Dark Shadow. Même s'il avait eu des propos bizarres devant lui, Hadès ne voulait pas franchement se mettre l'Ordre à dos – il l'avait déjà suffisamment – et les représailles qui pourraient courir pour lui de la part de Machiavel pourraient être énormes dès que ce connard saurait tout ce qu'il avait pu faire...faire prisonnier un de ses hommes ferait partie des choses qu'il devrait assumer dans quelques jours, semaines, mois.

Il finit par arriver à ladite cellule, un endroit qui puait la sueur et la torture. Son nez se renfrogna lorsqu'il vit l'homme allongé à même une table...que lui avait fait Fate ? Hadès n'aimait pas vraiment les méthodes des pro-Kiras...alors, sans même la saluer pour le moment, il passa devant elle et se chargea de détacher Dark Shadow. Il n'avait pas pour habitude d'être tendre avec les hommes de Machiavel, mais celui-ci était censé être un agent double, une taupe, d'après ses dires et...Hadès avait besoin d'en savoir un peu plus, avant de le relâcher vers son terrier.

« Merci Harlaown. Vous pouvez disposer, je peux me débrouiller tout seul. »

À Fate, il n'adressa qu'un regard méprisant, tout comme il méprisait cette femme qui, par une fois, avait refusé ses avances...encore quelque chose qu'il devrait assumer lorsqu'il serait découvert. Il fit un signe en indiquant la direction à suivre – la porte – comme s'il était particulièrement excédé par cette putain de journée et qu'il voulait qu'elle soit enfin finie. Enfin, il s'assit sur une chaise, et tourna la tête vers Dark Shadow. Jusqu'à ce que Fate soit enfin partie, il ne pourrait pas lui parler des sujets vraiment sensibles – à savoir le cas Sayu Yagami – mais il voulait tout de même savoir pourquoi celui-ci avait demandé à l'appeler lui...toujours à cause de cette histoire bizarre qu'il lui avait racontée après sa capture ? Comme quoi il connaissait le type qui avait été en poste avant Arashi ? Hadès n'avait fait aucune recherche à ce sujet, il aurait été bien incapable de dire quel avait été le nom de cet abruti.

« Vous avez donc souhaité l'appeler ? Ma journée est encore longue, donc parlez avant que je ne perde patience. Harlaown, OUI, VOUS ! QU'EST-CE QUE VOUS ATTENDEZ ? LA PORTE, LES COURANTS D'AIR, BORDEL ! Vous arrêtes de gober les mouches, ou quoi ? »

Il passa la main sur son front, complètement excédé.

Invité

~Il était une marionnette...~

La vision reste trouble mais les idées extrêmement nettes contrairement à ce que pouvait faire penser la posture physique dans laquelle il se trouvait. En effet, ce n'est pas en ayant un oeil fermé et l'autre à moitié ouvert, du sang qui coule depuis la bouche et les bras qui osent à peine bouger que l'on a l'air parfaitement lucide et sain mentalement parlant.
Il était revenu de loin, d'un voyage dans un pays de sombres cauchemars, son royaume d'obscurité. La mort il avait donné, sans répit et voilà qu'il l'avait reçue. Dans le fond, rester là-bas n'aurait pas été plus mal si il n'avait pas été assailli par tout ces doutes...non, il n'y eu qu'un seul doute qui lui venait en tête mais il n'osait se l'avouer.

Manon...

Il devait être là pour elle parce que personne n'avait été là pour lui tout ce temps. La personne qui avait disparu dans la nature avec elle était décédée depuis quelques années maintenant et voilà qu'elle était seule. Il ne voulait pas qu'elle vive comme il a vécu dans ses années de ''transparence''. C'est un devoir qui se doit d'être rempli par quelqu'un qui a connu la guerre comme lui, comme elle.

Un bruit sourd, probablemment la porte qui s'ouvre, leva le meurtrier de sa légère torpeur. On vint s'asseoir à côté de lui et il sentit les liens qui enserraient ses poignets se défaire. Le Uchigami se demanda si c'était vraiment le général qui était en face de lui et non le résistant qui aurait très bien pu s'infiltrer grâce à la ressemblance qu'on deux jumeaux. Il avait déjà eu pas mal de doutes après la passe d'arme qu'il avait eu avec le Darkwood. On lui demanda ce qu'il avait à dire puis, une ''demande'' à la femme aux cheveux blonds de sortir immédiatement.
''Navré général, je me serais bien levé pour vous saluer mais j'en suis dans l'incapacité''
Bien qu'il fixait toujours le plafond, il voulait tout de même regarder dans les yeux le soi disant général. Il attendit que le fond d'une porte fermée retentisse dans la petite pièce avant de cracher dans la direction opposée de son supérieur du sang qui commençait à s'agglutiner dans le fond de sa gorge. Il fallait maintenant qu'il gagne tente d'embrouiller ce monsieur pour que Kogen sache enfin à qui il a affaire.
''Mission DIRB2 accomplie général...''
Ce type code en quatre lettres était assez connu dans les sections militaires secrètes, si le général à ses côtés est bel et bien général, il comprendra immédiatement. Ce code a bel et bien existé. ''Darkness In Rebel Basement'' ou ''DIRB1'' était autrefois l'intitulé d'une mission qui avait été annulée avant même d'être lancée et qui consistait à infiltrer des campements rebelles. Cependant, à cette époque, Kira n'était pas au pouvoir et les rebelles n'existaient pas, d'où la raison du 2 juste derrière.
''J'ai hâte de tuer à nouveau pour vous...''
Si il s'agissait cependant du nouveau général, le renégat ne devra pas à nouveau attendre pour rejoindre une infirmerie et des soins approppriés à ses nombreuses plaies. Dans les deux cas, il est gagnant.
Puis, un long silence suivit sa réplique. Que se passait-il donc? Serait-ce le fait qu'il n'entende plus rien ou bien que le général n'arrivait plus à choisir ses mots?

Quand la jeune femme aperçut la grande silhouette masculine qui se dirigeait d'un pas décidé dans leur direction, elle se redressa subitement par réflexe. Lorsqu'enfin il pénétra dans la cellule, elle esquissa un salut respectueux de la tête tout en tentant d'éviter son regard. Arashi ne devait pas être au beau fixe : il semblerait que de nombreux problèmes perdurent du côté de la résistance et apparemment, cela n'avait pas l'air d'enchanter le Général. En effet, il arborait un air désagréable et exténué qui marquait sévèrement son visage. Elle se savait dans une situation délicate : c'était typiquement le genre de jour où l'on ne pouvait se permettre le moindre écart en sa présence...

Elle songea à ce à quoi elle avait réfléchi quelques minutes plus tôt. Devait-elle se faire toute petite afin d'éviter de quelconques représailles ? Ou au contraire, se montrer disponible et efficace afin de rattraper son refus ?... Elle opta pour la seconde solution et choisit de rester debout, là, et d'attendre le prochain ordre. Il ne lui avait adressé qu'un regard méprisant et plein d'orgueil auquel elle résista de ne pas répondre. Elle eut pour seule indication son doigt qui indiquait d'un geste simple la porte. Fate balbutia quelques mots sans qu'il y prête attention. Elle attendit. Jusqu'à ce qu'enfin il remarque sa présence et qu'il la pria de quitter les lieux avec toute la douceur dont il était capable... Quelque peu vexée et outrée par de tels propos menés à son égard, la jeune femme quitta la cellule en prenant soin de claquer la porte derrière elle. Elle accéléra le pas, excédée par le comportement de son supérieur et par cette journée qui avait été sans succès...

La jeune blonde choisit de rejoindre son bureau et elle sortit d'une des armoires une bouteille de whisky dont elle se servit un verre. Elle réfléchissait aux moyens par lesquels elle pourrait se faire pardonner, ou du moins oublier, du Général... Elle commençait à se demander si refuser ses avances n'avait pas été une erreur et si elle n'allait pas devoir revenir sur sa décision si elle souhaitait garder son poste... Ce qui la rebutait par dessus tout, c'était la réputation d'Arashi : il n'était pas tendre avec ses maîtresses et la violence semblait être un maigre mot pour décrire le moindre de ses actes. S'il était aussi agressif avec ses amantes qu'avec les résistants, les choses promettaient d'être particulièrement désagréable. Elle chassa cette idée de son esprit et songea à une solution plus constructive...

De ce qu'elle avait retenu du jeune Dark Shadow, il n'était pas prêt de parler. N'était-ce pas l'occasion d'apparaître pour venir en aide à son supérieur?... Décidée, elle prit la pile de dossier qui regroupait les informations que le gouvernement possédait sur cet assassin et rejoignit le sous-sol. Elle se stoppa brutalement devant la cellule et demanda poliment :

"Excusez moi de vous déranger, Général. Mais il m'a semblé bon de vous faire parvenir ceci..." dit-elle en déposant le dossier sur le bureau.

"J'ai également eu la fantaisie de m'imaginer que mon aide pourrait vous être utile. Serait-ce le cas ?" ajouta t-elle avec un sourire dont elle tenta de dissimuler le côté narquois.

L'homme qui jouait le rôle d'Arashi était excédé. Dans ses veines, le sang bouillait. Il se sentait d'humeur à soulever un meuble et le balancer sur le sol ou cogner un prisonnier contre le sol, très brutalement. Le capitaine Fate Harlaown ne tarda pas à partir de la salle et lui resta seul avec le prisonnier détaché. Hadès était toujours assis, très précisément, il avait passé une jambe sur l'autre, attendant que l'homme parle...car il comptait lui poser plusieurs questions très bientôt...pour s'assurer de sa véritable nature qui lui semblait bien trop ambigüe à son goût. Même s'il détestait Machiavel de tout son être, il ne pouvait pas se permettre de lui rapporter un homme qui était du côté de Kira.

''Mission DIRB2 accomplie général...''

Hadès fronça les sourcils et commença à respirer plus fort : voilà pourquoi il n'aimait pas ces situations. Si cet homme était un espion d'Arashi, il le reconnaîtrait en lui murmurant ce genre de code secret. Par ailleurs, la première fois qu'ils s'étaient vus, il ne lui avait pas paru très dérangeant le fait de le combattre, même s'il l'avait reconnu...au contraire. Il n'avait retourné sa chemise que lorsqu'il avait été capturé. Hadès pouvait donc en déduire que Dark Shadow ne craignait que la mort elle-même. Et qu'il n'était pas vraiment grave qu'il ne connaisse pas la signification du code, car cette taupe n'était une taupe que lorsque cela l'arrangeait. Il se leva donc, se dirigea près du prisonnier et lui chuchota à l'oreille :

« Shhh...ne joue pas sur mes nerfs. Je crois que tu aurais pu me le dire au lieu de tenter de me battre au sabre, la dernière fois, non ? Je ne te connais pas. Je ne te connais de nulle part et tout ce que je vois, ici, c'est un meurtrier...ils le savent, que tu as tué la Yagami ? Ils sont au courant ? Cette blonde t'a posé la question ? »

Tel un perfide serpent, il s'était ensuite retiré de là. Il s'était éloigné de Dark Shadow de deux pas, l'observant comme s'il avait le pouvoir de lui révéler quelque chose qu'il ne connaissait pas. Si les membres de la Sphère Divine ne savaient pas qu'il était l'assassin de la Yagami, Hadès estimait qu'il ne risquait rien en prétendant le savoir. C'était quelque chose que Kira devait savoir, en effet, surtout s'il s'agissait de nul autre que son propre frère, et Arashi Darkwood, en tant que général des armées pouvait avoir été informé de ce fait, de la description de cet homme. De plus, il n'était pas sans savoir qu'il y avait quelques taupes dans la résistance, même s'il n'était pas parvenu à connaître leur identité, et qu'un pro-Kira aurait également pu avoir ses informations par ce biais.

Quoiqu'il en soit, ses pensées prirent fin dès que Fate entra de nouveau dans la pièce. Cette fois-ci, il ne put retenir un soupir de soulagement devant la silhouette de la jeune femme qui était autrement plus familière que lui lorsqu'il s'agissait de soutirer des informations à un prisonnier. Fallait-il l'informer du crime qu'avait commis Dark Shadow, pour qu'elle comprenne l'importance du prisonnier qui se trouvait devant elle ? Regardant avec insistance la jeune femme, il aurait pu s'apercevoir, s'il avait un miroir devant lui, que son teint avait rougi un peu. Un tout petit peu.

« Merci... »

Il consulta rapidement le dossier, se demandant comme le gouvernement parvenait à établir un tel casier judiciaire. Il se demandait si c'était comme cela pour chacun des rebelles et si une liste très précise de toutes les personnes qu'il avait tuées avait été rédigée. Il ferma finalement le dossier, non sans un soupir.

« Oui, vous me serez utile. Voyez, notre assassin ne semble pas me prendre très au sérieux...et cela me fait me poser une question. Je répète ma première question, donc. Puis une seconde. Si vous ne vous montrez pas coopératif, je ferais l'honneur à montrer à mademoiselle Harlaown ici présente comme on torture, ici. »

Pause. Respiration. Sourire tordu.

« Un : pourquoi avez-vous tué Sayu Yagami ? Deux : ...Avez-vous rencontré mon frère ? »

Invité

~Da' hell?~

La jeune femme aux doux traits mais à la présence un peu gênante étant partie, le renégat pouvait maintenant ''faire connaissance'' avec le général. Bien qu'il ignore si il s'agissait du frère jumeau ou bien du véritable vu que ce dernier aurait des envies bien connues des rebelles à savoir la torture. Si le général aurait l'occasion de torturer son propre frère, il le ferait sans hésiter...si cela n'a pas déjà été fait. Il faut dire que on n'informe pas encore totalement le tueur de l'Ordre. La confiance se mérite là-bas.

Le général semblait un petit peu sur les nerfs. Il demanda pour quelle raison l'avoir défié au sabre et également la raison pour laquelle ''l'incident'' Yagami s'était produit. Le tueur voulut s'asseoir sur le bord de la table pour avoir l'air un minimum présentable face à son supérieur mais tout ce qu'il parvint à faire se résuma à une sorte de spasme qui lui fit soulever l'épaule droite avant qu'elle ne retombe lourdement sur le métal de la table.

''Les détails de la mission ne vous point été communiqués? Quoi qu'il arrive, dès que je me retrouve face à mon supérieur, la mission s'achève. J'ignorais que vous l'étiez jusqu'à ce que la mademoiselle qui semble affectionner la manière forte ne vous nomme.''

Il laissa un léger silence pour reprendre son souffle qui était devenu plus court depuis sa réanimation quelque peu douloureuse avant de reprendre.

''Un meurtrier... certes. Les services qui sont maintenant sous vôtre contrôle maintenant m'ont éduqué ainsi. Il fut croire que ma réputation me rattrape...à moins que...on ne vous ai jamais mis au courant?''

Le renégat voulu rire mais il ne put que tousser et expulser les quelques gouttes de sang de sa gorge sur sa paume. En regardant cette substance rouge couler, il se trouva à nouveau fasciné par cette passion crée par les services qu'il vient de mentionner. C'était...le bon temps...
Kogen était tellement absorbé dans sa contemplation qu'il ne remarqua même pas que la jeune femme aux cheveux blonds était de retour avec un dossier bien rempli apparemment à son sujet.

Il fut sortit de ses pensées par une question qui à la fois le perturba et l'énerva. Pourquoi avait-il tué Sayu Yagami? Donc, ce général n'avait pas un esprit très intelligent. Il ne sait donc pas faire des liens?

''N'est-ce pas évident? Je vais vous aider à réunir les pièces du puzzle cependant je ne sais pas si mademoiselle devrait être au courant...''

Maintenant qu'il y pense, le renégat aurait dû se débarrasser du précédent général avant de disparaître à son tour pour être certain d'avoir une histoire qui tient plus solidement sur ses fondements...mais cela n'était pas extrêmement nécessaire. Si ce général avait été remplacé, c'est qu'il était mort, tout simplement. Une tête aussi butée que celui qu'il avait connu comme étant son général n'aurait jamais accepté de prendre sa retraite et aurait voulu mourir au combat...

Ps: navré, je reviens de mon dernier examen et mon inspiration n'est pas au top...

Merci ?... Elle fut étonnée d'une telle politesse de la part du Général ! Surtout qu'elle ne s'était pas montrée particulièrement respectueuse dans le ton qu'elle avait employé. Par chance, il n'avait sensiblement pas notifié son attitude et s'était contenté de se saisir du dossier bien fourni de Dark Shadow et de l'inviter à rejoindre la conversation. Décidément, Fate trouvait le Général fort changé depuis son retour... Ou peut-être se faisait-elle tout simplement des idées ?...

La jeune femme prit place à côté de son supérieur afin de prendre part à l'interrogatoire. Elle toisa un moment le criminel des yeux : il n'avait pas l'air d'aller beaucoup mieux... Son état était décidément déplorable. Apparemment, on s'était contenté de lui offrir les soins les plus rudimentaires : juste de quoi le garder en vie mais aussi de l'affaiblir suffisamment pour faciliter l'interrogatoire. Il crachait régulièrement son sang dans un toussotement qui fit grimacer la jeune femme. Elle n'aimait pas cet air malsain avec lequel il la regardait. Fate se contenta de lui offrir un grand sourire, plus hypocrite qu'autre chose : la torture saurait le faire parler de toute façon, personne ne résistait à Arashi quand il voulait quelque chose... Il n'échapperait pas à la règle !

Le questionnement commença et quand la première interrogation tomba, Fate fut surprise. Alors ce type était soupçonné d'être l'assassin de la petite Yagami ? Il était donc l'éventuel meurtrier de la soeur de son collègue Light ?... Elle lui lança un regard assassin et plein de reproches. Décidément, si la jeune femme ne rechignait jamais à abattre les ennemis de Kira, elle ne comprenait vraiment pas comment on pouvait s'en prendre ainsi à une innocente. De plus, il semblait qu'Arashi le soupçonne d'avoir des liens avec son frère : Akira Darkwood qu'elle pistait sans succès depuis des semaines déjà... Rien que d'y repenser, le visage de Fate se ferma : elle ne supportait vraiment pas l'idée d'une éventuelle défaite.

En silence, elle attendait patiemment la réponse du criminel. Si cela n'avait tenu qu'à elle, cela ferait bien longtemps qu'elle serait déjà intervenu. Elle n'avait pas la patience d'Arashi. Mais certainement pas sa cruauté non plus... Fate jeta un regard insistant à son supérieur mais la ressemblance entre ses traits et le visage d'ange de son frère la laissa esquisser une grimace. Elle secoua la tête comme pour chasser ses envies assassines puis, elle saisit le carnet de notes devant elle et griffonna quelques mots. Elle lui montra ensuite discrètement la feuille qui comportait cette simple phrase :

- Des nouvelles d'Akira ? -

En effet, elle soupçonnait Arashi d'en savoir plus qu'il ne le prétendait. Après tout, il connaissait son nom et avait donc fait le choix de lui sauver la vie. Trop louche pour être une coïncidence. Même si elle doutait qu'il accepte de lui parler, elle n'avait rien à perdre en cet instant. Puis, Fate lui adressa un charmant sourire et récupéra la petite feuille du carnet. Elle se décida ensuite à se consacrer à l'homme qui semblait vouloir parler, mais refuser de s'exprimer en sa présence. La jeune femme croisa les mains sous son menton et, dans un rictus plein de moquerie, lui répondit :

"La présence d'une femme vous gênerait-elle au point de vous empêcher de parler ? Je suis désolée, mais vous allez devoir faire avec moi..."

Elle marqua une pause puis reprit d'un ton plus dur :

"Parlez. Si vous ne voulez pas quitter cette pièce pour un lieu moins charmant..."

Ledit Arashi fusilla du regard Dark Shadow, se retenant de ne pas lui foutre une baffe relativement puissante. Évidemment que les détails de la mission ne lui avaient pas été communiqués, et il n'avait rien trouvé à ce sujet dans le bureau d'Arashi. Des factures, des ordres de missions, des listes de noms, oh que oui, mais jamais des documents importants, à croire que le Ministre s'en séparait aussitôt...ce qui serait plutôt logique. Il n'arrêtait pas de répéter qu'il était son supérieur : Hadès reprit sa respiration, se disant que pour faire avancer cette affaire, il allait bien devoir dire que c'était le cas, en effet. Il jeta un regard discret à Fate, guettant ses réactions à propos de la petite Yagami. Elle semblait ne pas savoir ce point de l'affaire avant, tant pis.

« Les services tels que le miens n'éduquent pas de personnels pour qu'ils deviennent d'assassin, je crois que vous vous trompez de Ministère, Monsieur. », Hadès le fusilla du regard, espérant qu'il allait se souvenir de quelque chose par rapport à cela.

Ce qu'il venait de dire était-il vrai ? Il osait seulement l'espérer. De ce qu'il savait, Arashi avait principalement des militaires sous ses ordres, et c'était tout. Il se souvenait de cette traque où son frère avait capturé ce gamin qu'ils voulaient dans leur service, mais étant donné qu'il ne l'avait revu nulle part ici, il supposait qu'il n'en avait la charge, et puis c'était plutôt logique.

« Le ministère de la Justice emploie principalement un personnel qualifié de l'armée. En faites-vous partie ? Ceci dit, je peux vous laisser le choix et le capitaine peut se charger de votre conversion. »

Il ne ressemblait plus aux autres résistants tels qu'il les avait connus. Quelqu'un de normal aurait dit « non » jusqu'au bout, l'aurait insulté, et c'était ce qui lui semblait étrange dans le comportement de Dark Shadow...il était trop coopératif, ce qui lui faisait se dire que ses propos depuis le début n'étaient qu'un mensonge. Alors...allait-il parler de Machiavel ? Même en tant que Hadès, il avait fortement besoin d'informations à ce sujet, c'était pourquoi il allait jouer de son côté, faire « l'ami », et cela, Fate le comprendrait sûrement.

« Mademoiselle peut... »

Elle lui montrait le papier sur lequel elle lui demandait des nouvelles « d'Akira »...il ne se retint pas de grincer des dents et tenta de paraître le plus neutre possible en face de cette personne. Il savait qu'il avait posé une question à ce sujet tout à l'heure à l'homme, mais il ne s'attendait pas à ce que elle, la blonde, relance le sujet...Arashi avait su bien des choses à son sujet pendant longtemps : son nom, par exemple et refusé de communiquer ces informations à quiconque. Longtemps, le gouvernement ne connaissait son nom alors que tout le monde savait pertinemment que son frère était obligé de le connaître : Hadès se demandait souvent comment il s'était débrouillé, dans cette situation. Il savait également qu'il avait tenté de le suivre, ou plutôt qu'il avait tenté de suivre l'émetteur lancé par Ishtar....sans succès puisqu'il s'était retrouvé en Amérique du Nord.

Sa bouche s'ouvrit, il répondit finalement à Dark Shadow :

« Le Capitaine est plus qualifié que vous. En outre, je suis un peu fatigué, et je préfère me reposer tandis qu'elle fait l'interrogatoire comme elle l'a si bien commencé. Et si vous doutez d'elle une seule seconde par sa qualité de femme, je vous conseille d'aller vous frotter à notre premier Ministre, il se fera une fois de vous recevoir. »

Pour agrémenter ces propos, il étouffa un rire, comme s'il venait de sortir une blague particulièrement drôle. Et puis, il poursuivit.

« Je vais tout de même lancer un fil conducteur : j'accepte le fait que vous soyez un employé des Ministères, c'est pourquoi nous ne vous blesserons plus. Il doit même y avoir une chaise quelque part...je crois. En revanche, comme tout agent fidèle, j'aimerais un rapport avec nombre de détails sur Machiavel. Et vous n'avez répondu à ma question sur mon frère. »

Il bailla, puis, fit signe à Fate de venir s'asseoir sur la chaise à côté de lui. Une fois que cela fut fait, il se tourna vers elle et lui glissa à mi-voix, un mot. Arashi n'était pas censé savoir qu'elle connaissait son prénom. De toute façon, ce n'était pas très grave si le « prisonnier » entendait :

« D'où vous vient son prénom ? Et non...mais je le cherche activement. Il commence à m'énerver, mais j'ai préparé un nouveau produit pour lui, en laboratoire...ça me détend... »

Invité

~Da' hell?~

Les services n'éduquent pas d'assassins? Tiens donc...

Lui qui était persuadé que son unité allait servir d'exemple pour que cela ne se reproduise plus jamais, voilà que l'affaire a juste été étouffée. Il faut croire que cette situation est sans issue cette fois. Il ne reverra pas cette tignasse noire qui l'avait ramenée à la vie une fois, peut-être même deux, Kogen a encore ses idées un peu floues. Il ne reste plus que deux issues, dire ce qu'il sait ou la mort imminente. Cependant, il n'en a pas peur, il l'a tellement coutoyée à de nombreuses reprises et même vue pour cette journée...ou cette nuit? L'absence de fenêtre ne sait dire ce qu'il en est.

Après le refus de prier la mademoiselle de sortir de la pièce, le renégat prit une longue inspiration avant de se relever de tout son long et d'effectuer le salut militaire ce qui le rendit quelque peu nostalgique. Il se représenta devant son général cette fois.

''Kogen Uchigami, matricule 2391 ''Shadow''. Au rapport!... Décédé le 4 mai 2010 de cause inconnue. Envoyé le 5 mai 2010 en mission de reconnaissance. Un suspect m'a intercepté, j'ai rejoins secrètement les rangs de l'unité rebelle nommée l'Ordre. Cependant, je ne...connais que la localisation que de peu de bases. Leur confiance se gagne et mes yeux furent bandés pour parer des cas comme celui-ci avant d'arriver à un point souterrain''

Il tenait debout tant bien que mal, lui même semblait se demander comment il y arrivait.

''Ces souterrains semblaient se trouver sous un réseau de trafic routier constant, je pense que la majorité se trouvent sous la capitale mais j'ai pu une fois marquer l'entrée d'une bouche d'égout d'un signe distinctif ce qui vous donnera l'accès à l'une d'elle''

Il lâcha un énième soupir avant de terminer;

''Mission DIRB2 : Darkness In Rebel Basement 2. De mon service à leurs côtés, leur camp ont perdu quelques dizaines de membres sans que cela n'altère ma position. La soi disante instabilité psychologique que je mimais justifiait leurs pertes. Selon Machiavel, j'étais une pièce maîtresse et il ne fallait pas écarter de son statut. Ils utilisent énormément la psychologie et manipulent bon nombre de civils dans leurs rangs pour cacher des armes à feu et autres explosifs. J'ai des noms mais ces civils ne savent rien et ne sont que manipulés, il ne seront d'aucune utilité''

Il reprit à nouveau son souffle qui semblait devenir de plus en plus court mais il maintenait son salut;

''Notification ajoutée le 7 mai; en cas d'attaque frontale avec les pro kira, faire en sorte d'y participer pour tenter d'éviter les situations qui leur sont défavorable.
Autrement dit, les prises d'otages conviennent de tuer l'otage si la prise est un succès...comprenez-vous?''

Maintenant il peut relâcher son effort mais il se contenta de remettre les bras le long du corps.

''Je peux comprendre que après cela, je sois dans les petits papiers de Kira et que je n'ai plus beaucoup de temps mais j'aimerais juste...''

Mais il se tût, il ne devait pas citer Manon, c'est risqué pour elle. Surtout si c'est un criminel qui en parle...il tomba à genoux, ses forces le quitte...encore. Il posa sa main à son cou, tira sur la chaîne qui s'y trouvait et l'arracha et la posa au sol avant de tomber au sol.
Dans un denrier moment de conscience, murmura;

''...la revoir, une dernière fois...''

La chaîne au sol se révéla être liée à une plaque militaire sur laquelle on pouvait lire son nom de matricule; ''Shadow''.

Ps: Encore navré du temps que ça a mit. Ce serait bien que l'on pense à clôturer ce rp ^^

Étonnant. Oui, décidément, le comportement d'Arashi Darkwood était vraiment étonnant. Fate haussa les sourcils, surprise, quand elle écouta le Général la présenter comme une personne gradée et compétente. Lui qui prenait toujours un malin plaisir à rabaisser ses subordonnés chaque fois que l'occasion se présentait, voilà qu'il se montrait presque reconnaissant... ! La jeune femme esquissa un sourire plaisant : il fallait dire qu'avec un discours pareil, Arashi était de suite plus charmant. Mais enfin, mieux valait se tenir à l'écart de cet homme et de sa bipolarité. Diriger cet interrogatoire était une occasion de lui montrer ses compétences et Fate était ravie à l'idée de pouvoir, une fois de plus, impressionner ses supérieurs. Cependant, cette perspective semblait disparaître au fur et à mesure que leur conversation continuait.

Elle était restée silencieuse tout au long de leur discussion. D'ailleurs, les choses paraissaient être un petit peu plus compliquées qu'elle ne l'avait imaginé. La jeune femme ne comprenait décidément pas la démarche de cet homme qui, après avoir nié en bloc être un résistant, venait de se présenter comme un espion infiltré, une taupe ou quelque chose du genre. Elle ne comprenait décidément pas pourquoi ses réponses étaient si confuses et la raison de son obstination était inconnue. Pourquoi avait-il menti s'il n'avait rien à se reprocher ?... Être une taupe est loin d'être une tare, au contraire... Assise sur sa chaise, les mains posées sur ses genoux, Fate se contentait d'écouter le dénommé Dark Shadow. Il lui faisait presque pitié : c'était à peine s'il tenait debout et il s'obstinait pourtant à effectuer le salut militaire. Elle baissa les yeux sur les jambes du jeune homme qui chancelait à un point tel qu'on eut cru qu'elles allaient se dérober sous son propre corps.

De son résumé des événements, elle ne saisit que les grandes lignes. Mais les raisons de sa mission restaient confuses : avait-il pris, seul, l'initiative d'infiltrer les rebelles ? Il fallait être idiot pour se lancer dans une opération pareille, cela pourrait passer pour de la traîtrise. Sensiblement, Arashi semblait pourtant lui faire confiance. Son petit interrogatoire tombait à l'eau, tant pis, ce sera sûrement pour une autre fois. Quand le Général le lui fit comprendre, Fate se leva et prit place à côté de lui. Elle écouta attentivement ce qu'il lui glissa à mi-mots et, en l'entendant parler de torture, elle esquissa un sourire inconscient : en cet être cruel elle reconnaissait mieux Arashi. Alors qu'elle s'apprêtait à répondre, elle vit leur prisonnier s'écrouler lamentablement sur le sol. La fatigue, sûrement.

« Excusez-moi. » dit-elle en se levant pour s'agenouiller au pied de Dark Shadow.

Elle prit son pou : il était vivant, c'était l'essentiel.

« Ils seraient bon d'appeler une équipe de secours, ne croyez-vous pas ?... »

Aussitôt dit, aussitôt fait, les secours arrivèrent pour prodiguer des soins au prisonnier et Fate suivit poliment le Général en direction de la sortie. Elle profita de leur solitude du moment pour répondre à sa question. Jetant tout d'abord un regard autour d'elle, elle commença :

« Lors de l'attaque du QG, j'ai entendu une créature prononcée son nom. Une créature des plus terrifiantes. »

Elle marqua une pause et baissa d'un ton, comme si elle ne voulait pas qu'on l'entende :

« Général, excusez mon impolitesse mais... J'aimerais savoir. Aviez-vous connaissance de l'existence de ces créatures ?... Elles sont au service de Kira. J'en ai la certitude. Mais quel est donc ce projet obscur dont personne ne parle ?... »

En levant les yeux, Fate rencontra le regard inquisiteur d'Arashi et, y lisant la ressemblance avec son frère, se sentit immédiatement mal à l'aise. Peut-être aurait-elle dû s'abstenir ? Il pouvait se mettre en colère, ou pire... Peut-être n'était-elle pas censée avoir connaissance de ces choses-là ? Elle avala sa salive, consciente de son erreur et esquissa un sourire gênée :

« Oubliez ce que je viens de dire, cela ne me regarde pas, bien sûr. Je divague un peu ces derniers temps, la fatigue sûrement. Quant à votre frère, je vais continuer mes recherches et je vous promets que vous aurez très vite l'occasion de tester vos nouvelles trouvailles. »

Fate lui adressa un charmant sourire, bien qu'elle peinait à masquer son appréhension : Arashi lui faisait et lui avait toujours fait peur. Et sa ressemblance avec Akira ne faisait que compliquer les choses :

« Maintenant, je suppose que vous avez du travail. Je vais vous laisser. N'hésitez pas à me contacter si vous avez besoin de mon aide. »

Cet homme prétendait bien être une taupe dans l'organisation de Machiavel. À cette heure-là, Hadès n'avait rencontré qu'une seule fois ce dangereux homme, et il lui avait semblé paranoiaque... peut-être pas plus que tous les chefs de la rebellion, en fait. Il était sûr qu'il le haïssait, mais comme tout humain, un agent de Kira infiltré avait réussi à passer entre les mailles...il faudrait qu'il fasse passer le message, ne serait-ce pour savoir si Dark Shadow se jouait réellement d'eux ou s'il mentait juste pour sa survie.

Il nota mentalement son patronyme, se promettant d'aller faire un tour sur une des bases de données auxquelles les pro-Kiras avait accès. Le fait que le réseau de Machiavel se tienne dans les égouts le conforta au moins : la prochaine fois qu'un de ses hommes seraient pris en otage, il saurait où chercher. Les égouts de Tokyô était grands, lui-même qui avait l'habitude d'y voyager ne les connaissaient pas comme sa poche et lorsqu'il s'aventurait, il ne manquait jamais d'emmener avec lui. La prochaine fois, il pourrait y chercher Machiavel...mais prudemment. On ne savait pas ce qu'il pouvait se passer maintenant que les pro-Kiras savaient aussi que des choses louches se tramaient par là.

Akira...ou plutôt le faux Arashi sortit une feuille de bloc-notes, sur laquelle il marqua « Trafic + égouts » en mémo. Enfin, il ajouta le nom de la mission d'Uchigami, se promettant de chercher ce qui pouvait toucher ce sujet. « Mission DIRB2 ». Il avait donc tué Yagami tout simplement parce qu'elle risquait d'être capturée par les rebelles ? Lui n'étant pas un pro-Kira, il n'aurait même pas anticipé cette méthode de pensée...et Dark Shadow le persuadait plutôt bien. Il allait sans doute inventer un truc en rapport avec Iwa et dire à Harlaown de le guérir ou un truc comme ça. Il serait louche qu'on ne le laisse pas appliquer le reste de sa mission, puisqu'il s'agissait apparemment véritablement d'un agent de Kira...un rebelle se serait replié dans le silence. Il n'aurait pas été aussi précis. Enfin, il le pensait.

...Il finit par s'évanouir. Akira fit une grimace, assez frustré que cet interrogatoire se terminât ainsi. Il se rapprocha du corps, trouva la plaque, sur laquelle il pouvait lire « Shadow ». Le faux général secoua la tête, se dirigea vers la sortie, suivi d'Harlaown, tandis que les secours étaient en train de soigner l'homme qu'ils avaient un peu...questionné. Il ne put retenir un sursaut lorsqu'elle lui parla de la créature que tous deux avaient vu lors de l'attaque du building. Arashi était-il seulement au courant de leur existence ? En tant que ministre de la guerre, il pensait que oui...Iwa était sûrement le chef de cet opération top secrète, ce qui expliquait pourquoi Harlaown n'était pas au courant du projet.

« Vous n'avez pas à connaître ce projet. Quant à mon frère, je ferai le nécessaire pour qu'il soit arrêter avant qu'il ne laisse entendre partout qu'il en a vue une. »

Bref, concis. Le faux Arashi mit ses mains derrière le dos.

« Continuez vos recherches...je ne vous attends pas. Oh. Cet homme. Il avait un médaillon de l'armée au nom de « Shadow ». Vous le relâcherez, je vais discuter de tout cela avec Iwa, il a certainement dû rencontrer mon prédécesseur. Oh...et je vous en prie ! Vous dites que vous allez le chercher, alors bougez-vous les doigts du cul ! Je commence à en avoir assez de vous. Allez le chercher en ville plutôt que de rester là, vous aurez plus de chance de le choper, lui et ses petits copains ! Mieux ! Il est tellement bête qu'il fréquente toujours des librairies ! Vous savez ce qu'il vous reste à faire ! Allez, zou ! »

Il s'en alla, a priori furieux, ne manquant pas de lui reluquer les seins. Comme d'habitude.

« Et libérez-le, merde ! Faites votre boulot, pour une fois ! »

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