[Event] L'attaque du building !

Akis Akihiro, bras-droit d'Hadès et anti-Kira de premier choix, était près de la porte ouverte de l'hélicoptère regardant le déroulement des opérations de son regard perçant. Il ferma les yeux un instant avant de sauter à son tour et d'atterrir dans les bureaux. Il passa une main dans ses cheveux roux et s'avança à l'intérieur regardant le déroulement des opérations. Il avait tenu à être sur les lieux car il se doutait que certains rebelles ne voudraient pas respecter les ordres de son chef... Et Akis n'aimait pas la violence malgré son statut de anti-Kira, enfin sauf envers Kira lui-même bien sûr, s'il l'avait sous la main il n'hésiterait pas une seconde à le tuer lui-même... Mais ces gens n'étaient pas Kira, ils étaient juste manipulés par ce dernier. Comme sa petite-soeur. Son coeur se serra à la pensée de sa petite Aiko, mais il la chassa vite de son esprit, ce n'était pas le bon moment pour être inquiet ou pour s'en vouloir. Pas le bon moment du tout. Tout absorbé dans ses pensées il n'avait pas entendu ni vu le pro-Kira qui s'était faufilé derrière lui et qui tenta de le frapper avec une chaise. Il entendit un coup de feu et se retourna vivement pour voir un résistant de son groupe arme à feu dans la main encore fumante et le corps sans vie du pro-Kira. Ses yeux fulminèrent et Akis s'approcha rapidement de son homme avant de la plaquer contre le mur.

- Cela te dit quelque chose le mot "ordre" ? Il me semble avoir entendu notre chef donner l'ordre suivant "pas de mort, juste des otages". Cela ne te dit rien ?

Le résistant bredouilla des excuses, Akis soupira, le sermonna encore un peu avant de le lâcher et de repartir.

- Notre priorité est Junchiro Iwa ne l'oubliez pas ! Et surtout ne tuez personne je veux seulement des otages pas de morts !

Il balaya la salle du regard avant de saisir son katana et de s'approcher d'un pro-Kira avec un sourire effrayant. Pas de morts certes, mais qui avait-dit qu'on avait pas le droit de faire souffrir ? Après tout il n'avait jamais prétendu être un enfant de coeur... Surtout qu'il tenait vraiment à attraper Kira. Pour le tuer certes, mais aussi pour savoir. Il devait savoir si cette ordure avait vraiment tué sa jumelle. Et pourquoi le monde entier adorait un type pareil. A commencer par Aiko. Car Akis était persuadé que Kira était humain. Un humain avec de grands pouvoirs certes, mais un humain quand même. Dieu ? Et puis quoi encore. Dieu ne tuait pas. Même les criminels.
Le rouquin croyait dur comme fer à ses convictions et on ne le ferait pas changer d'avis. Le pro-Kira poussa un cri de douleur et Akis retira son arme à temps. Un peu plus et il aurait un cadavre sur le bras. Il secoua la tête pour se ressaisir et reprit son chemin pour s'approcher d'un pro-Kira non-loin. Il avait encore des réponses à trouver...

« Bordel mais où est passé ce foutu dossier ?! »

Cela faisait déjà une bonne demi-heure que la demoiselle râlait à la recherche de ce fameux dossier. Fate avait toujours été une femme organisée professionnellement même si sa vie générale paraissait toujours brouillon. Le bureau qu'elle était, par chance, la seule à occuper au 97ème étage du bâtiment était donc brillant de propreté et de rangement. Elle prenait toujours soin de classer ses enquêtes une par une dans des dossiers spécifiques qu'elle marquait pour mieux s'y retrouver. Elle les rangeait ensuite par ordre chronologique et par type d'affaires dans les grandes meubles de rangement qui couvrait les murs blancs. Ce qu'elle cherchait à ce moment précis, c'était un dossier concernant une affaire de sabotage dans la ville de Sendai. L'événement était arrivé un mois auparavant : un attentat de petite envergure avait permis de faire exploser un convoi d'armement chargé de réapprovisionner les unités armées de Kira du Nord du pays, l'endroit était semble t-il devenu plus chaud qu'avant et les actes rebelles s'y multipliaient. On avait attribué cet attentat à des résistants évidemment mais cela ne ressemblait pas vraiment à ce que l'on ait l'habitude de voir ici, c'était sans doute la raison pour laquelle on avait renvoyé l'affaire aux services de police du Nord, pensant qu'il ne s'agissait que de quelques rebelles indépendants. Cependant, l'affaire avait pris une autre tournure depuis qu'un événement du même genre était parvenu plus au Sud. Le dossier était donc devenu une affaire national dont la charge remontait directement au QG.

C'était Fate elle même qui avait demandé à s'en occuper : depuis peu, elle cherchait par tous les moyens à faire le rapprochement entre différents actes terroristes et ses interrogatoires de plus en plus nombreux. Tous avaient le même thème : « Hadès ». Ce nom qu'elle avait hérité de ce cher Darkwood, frère du Général Suprême, lui semblait être une piste qui était peut-être des plus fructueuses. Seulement... La chose avait été rendu quelque peu difficile par un événement auquel elle ne s'attendait pas : la fuite d'un prisonnier dont elle espérait beaucoup. Darkwood, justement. Le lendemain même de son arrestation, elle était redescendu pour l'interroger en cellule et avait eu la plus désagréable surprise de ne pas l'y trouver... A cet instant précis, elle était entré dans une colère noire. On ne l'avait d'ailleurs plus vu de la journée. Elle ignorait comment, mais Darkwood était sorti et sans doute pas tout seul... Mais le mystère restait complet. Elle devait donc repartir de zéro, n'ayant pas d'autres noms que cet « Hadès ». Par chance, Arashi Darkwood était toujours absent à ce moment là, car elle le savait, il n'aurait sûrement pas été tendre à l'annonce de cette nouvelle. Elle avait échappé à la soufflante de sa vie. Enfin... Pour le moment. C'était sans doute la raison pour laquelle elle faisait tout son possible pour se rattraper, une seconde erreur ne lui serait pas permis. Par la suite, il s'était passé bien des choses... Sa rencontre avec ce criminel aux cheveux sombres qui l'avait tout simplement massacré. Elle avait eu de la chance ce jour-là. De la chance d'avoir été armé et d'avoir très vite été aidé. Elle avait passé une semaine à l'hôpital et en était sorti mieux, évidemment, mais avec ce qu'elle redoutait le plus : un arrêt de travail pour raison médicale de... 3 semaines. C'était bien trop à son goût. C'était pourquoi elle avait repris le travail le lundi qui suivait, ne se laissant pour unique repos que son week-end.

Elle était donc revenu la veille et entamait son deuxième jour de travail depuis l'incident. Elle s'en voulait d'avoir ainsi été absente une semaine et était d'autant plus énervée de voir que le manque d'organisation d'un ou d'une de ses collègues l'empêchaient de retrouver un dossier dans son propre bureau ! Fate était loin d'être dans son état d'avant : quatre des doigts de sa main gauche était encore enrobé de rubans médicaux pour les empêcher de bouger et donc de se blesser à nouveau et toute sa taille avait elle aussi été couverte de bande afin de laisser cicatriser sa blessure au flan droit. Par chance, elle s'en remettait vite et elle faisait bien en sorte de ne pas laisser ses blessures visibles : son uniforme couvrait naturellement ses hanches et, même si cela lui prenait plusieurs heures dès le matin, elle prenait le temps de maquiller ses cicatrices au visage et au cou de telle sorte qu'on ne les devinait même plus. En bref, seul sa main était visible et c'était tant mieux, personne ne lui posait trop de questions.

Exaspérée de n'avoir pu mettre les mains sur ses affaires, Fate sortit de son bureau et, après avoir pris le temps, d'aller râler leur incompétence auprès de ses subordonnés, entreprit de monter deux étages au dessus : au centième, étage réservé aux archives, histoire de voir s'il n'y avait pas moyen de trouver quelque chose en rapport avec son affaire. A défaut d'avoir le dossier qu'elle avait commencé, elle allait devoir attendre que celui préparé par les services du Nord arrive... Quelle perte de temps ! Une chemise de document sous le bras, elle entra dans l’ascenseur déjà affrété à l'étage où elle se trouvait et demanda le 100ème étage au serveur vocal : c'est qu'on était moderne chez Kira, tout était informatisé et à la pointe de la technologie. L'appareil entreprit son ascension.

« 100ème étage. » annonça la voix synthétique féminine de l'ascenseur.

Fate entreprit d'avancer dans les couloirs et se saisissant de ses clés, s'apprêta à ouvrir une des portes menant aux archives. Mais soudain, un bruit sourd qui fit trembler tout le bâtiment lui parvint. Prise de panique, elle chercha désespérément à ouvrir la salle ce à quoi elle parvint, juste à temps pour voir ce qui ressemblait pour elle à un véritable enfer... Les vitres venaient d'être éclatés et arrivaient par dizaine des rebelles armés. Bordel... Un attentat... Ces salauds de rebelles étaient en train de chercher à prendre le contrôle du bâtiment ! Dans l'empressement, Fate s'enferma à double tour dans la salle des archives qu'elle savait dénuée de toute issue vers l'extérieur autre que cette porte et celles qui reliaient les différentes salles d'archivage entre elles. Elle glissa à terre et eut pour premier réflexe de tâtonner sa ceinture pour y vérifier la présence de son arme de service. La retrouver à sa place la soulagea, pas de sabre, elle ne l'emmenait qu'en intervention, mais son revolver, c'était déjà ça... Elle n'était pas seule dans la place : les deux hommes chargés des archives étaient avec elle dans la pièce accompagné d'un troisième dont le visage ne lui disait rien. Malheureusement, les gars des archives n'étaient pas réputés pour être des foudres de guerre... Des puits de science peut-être, des as des interventions musclés sûrement pas. Il suffisait de les voir tout tremblants blottis à l'autre bout de la pièce. Même si personne n'était rassuré dans ce genre de situation, il fallait rester calme. De plus, elle ne pouvait se fier au dernière homme, ne le connaissant pas.

Fate rampa jusqu'à l'autre porte. Celle-ci était percé d'une vitre, une sorte de hublot et permettait d'accéder à la seconde salle des archives – il y en avait quatre au total, remplie de vieux dossiers, les plus récents se trouvant au sous-sol, et toutes les salles communiquaient entre elles par ces mêmes portes. Elle entendait les dires des gens qui s'y trouvaient : une voix masculine semblait donner des ordres qu'elle interpréta comme elle le put. Apparemment, il était question de prendre Iwa en otage et de ne faire que des prisonniers, pas de morts. C'était bien une mentalité rebelle ça... Un attentat sans morts... On aura tout vu ! Elle repensa à Iwa. Elle savait que Darkwood était encore absent, sûrement en voyage à l'autre bout du Monde. Mais elle n'en savait rien concernant Iwa... Elle ne l'avait pas vu depuis un moment et espérait d'ailleurs que lui aussi se trouvait loin... Dieu sait qu'il aurait été capable d'une véritable boucherie mais bon... Même si Iwa était sans doute un homme redoutable, ses adversaires étaient tout de même en supériorité numérique... La jeune femme se releva lentement pour jeter un œil à ce qu'il se passait dans la pièce voisine : elle eut la surprise d'y trouver un jeune homme, roux, armé d'un sabre qui venait de transpercer sans la moindre pitié un de ses collègues... La blonde sentit la colère monter en elle... Celle de se sentir impuissante dans un moment pareil... Comment avaient-ils pu monter un coup pareil sans qu'ils aient pu s'en douter ?! Eux qui n'avaient jamais été capables de s'organiser ! C'en était trop pour elle. Elle se retourna vers le troisième homme qui se trouvait dans la pièce, non loin d'elle, le seul qui paraissait en capacité de se défendre :

« Eh ! Vous êtes armés n'est-ce pas ? » lui murmura t-elle en sortant délicatement son arme de sa ceinture. « Je vais tenter quelque chose de ce côté... Mais ils ne devraient pas tarder à défoncer la porte. Je compte sur vous, couvrez moi. Promettez moi d'abattre le moindre de ces chiens galeux qui mettra le pied dans cette pièce ! Je ne veux que des cadavres inoffensifs ! »

En effet, la porte par laquelle elle était entrée et qu'elle avait pris soin de fermer derrière elle était déjà tambourinée de coups... D'ici quelques minutes, les rebelles entreraient et s'en seraient fini d'elle, elle ne pourrait plus intervenir. C'était le moment où jamais. Elle allait rentrer dans la seconde salle des archives et intercepter ce type qui donnait des ordres et qui, elle l'espérait, était le chef de ces opérations. Elle réfléchissait à un plan de secours. Comment se procurer des armes ?... Il faudrait pouvoir rejoindre les escaliers car l'ascenseur avait sûrement été mis hors service. Par la suite, il faudrait rejoindre l'étage où elle travaillait : on y trouvait une réserve d'armes bien enfermés dans une salle forte. C'était ici qu'allaient se fournir tous les capitaines de son rang avant les descentes. Mais pour faire tout ce chemin, il allait falloir dégager le passage jusqu'au couloir et ça, elle n'y arriverait jamais seule... Il fallait des renforts. Elle ordonna aux deux autres de se rendre utile et de prévenir les étages inférieurs via le téléphone ce qu'ils s'empressèrent de faire. Elle ignorait si la communication avait été coupé, mais elle espérait que ce n'était pas le cas...

La jeune femme se décida à prendre son courage à deux mains, comptant sur son inconnu de collègue à qui elle avait demandé de la couvrir. Serrant son arme de son unique main valide, elle prit une profonde respiration et avec rapidité, enclenche la poignée de la porte qu'elle repousse ensuite de son pied avant de pointer son arme sur le rouquin qu'elle avait aperçu quelques minutes auparavant :

« Plus un geste ! Posez votre arme ! »

Elle semblait déterminée à l'éliminer s'il le fallait. Malgré ça, il y avait dans sa voix, la crainte d'une femme dont le camp était en infériorité numérique et l'autorité naturelle de la fliquette qu'elle avait toujours été. Un drôle de mélange. Un revolver contre un sabre. Elle l'atteindrait sûrement la première. Mais mieux valait rester prudent. Elle était seule et elle semblait avoir omis la possibilité d'une présence de rebelles armés derrière ce rouquin qu'elle avait imaginé seul lui aussi. Blessée comme elle l'était, elle ne serait sans doute pas aussi efficace qu'elle pouvait l'être...

« Ne m'obligez pas à tirer ! Posez votre arme immédiatement et sans faire d'histoire ! » répéta t-elle malgré sa position de faiblesse.

Elle avait peut-être été trop idiote en se lançant ainsi. Mais après tout, qui ne tente rien n'a rien et aucune autre solution ne lui était venu à l'esprit... Elle espérait juste que plusieurs de ses collègues lui viendraient en aide... Elle commençait à se dire qu'elle aurait dû l'abattre dès son entrée, mais s'il s'agissait bien d'un chef, l'avoir en otage au bout du canon de son arme serait un bel atout. Mais ce qu'elle n'avait pas l'air d'avoir remarqué, c'était la présence d'un personnage qu'elle connaissait bien et qu'elle n'aurait jamais imaginé retrouvé ici...

Spoiler:

Hayao Satô, policier pro Kira, homme grand et bien bâti traversait l'un des couloirs du QG de Kira. Il avait beaucoup de mérite cet homme là. Il s'entrainait très dur, entretenait son corps quotidiennement pour pouvoir défendre la cause de Dieu. Il avait rencontré nombres rebelles ou autres casses-cous dans sa carrière de policier, mettant souvent sa vie en péril, malgré le fait qu'il était marié et avait une petite fille. d'ailleurs, il était déterminé à ne pas crever pour voir son bambin grandir et lui apporter la protection que tout père devait apporter à sa progéniture. Ne pas mourir oui, de ce fait, il avait développé son intuition d'une manière fort remarquable. Et ce jour là, son intuition ne lui prédisait rien de bon.

Calme. Vraiment calme. Comme si quelque chose de grave s'annonçait de manière imminente. Hayao avait toujours la manie d'observer les rues au travers des vitres du bâtiment. Il aimait voir comment Tokyo grouillait de populace, voir toutes ces petites gens s'agiter dans tout les sens, bref, voir la vie japonaise battre son plein. Cependant, même si tout semblait normal, le policier sentait l'arnaque à plein nez. Pourquoi donc ? Il ne le savait pas vraiment, aucun indices ne portaient à croire que quelque chose se manigançait...et pourtant...

Il en avait d'ailleurs eu la confirmation peu après. Satô, après s'être arrêté quelques instants pour observer les rues avait reprit sa route, d'un pas lent, rythmant le silence beaucoup trop lourd. Il avait lâché un soupir, anxieux, marquant la fin de ce lieu sans bruit. Le calme avant la tempête qui arriva. Tout arriva oui, à une vitesse phénoménale. Un grand bruit d'éclat retentit et les couloirs alors vides se remplirent de résistants. Le bruit fut tellement grandiose que le policier en fut sonné tout d'abord. Il perdit quelques instants l'audition, un acouphène continu et aiguë pour seul musique d'ambiance tandis que le QG se faisait prendre par les résistants. Hayao grimaça lourdement, portant la main à son visage et remarquant alors de nombreux débris de verres plantés dans sa peau. Il posa un regard sur sa main alors ensanglantée et se mordit les lèvres, alternant son regard entre les parasites qui étaient présents et le liquide écarlate qui se répandait sur sa paume. Petit à petit, les voix, les cris firent leur apparition, prenant le dessus sur le bruit qui monopolisait les oreilles du grand brun. Il se redressa, la haine montant en flèche et attrapa une matraque ainsi que son arme, déterminé à assommer le plus de monde possible. Il devait le faire, pas pour lui mais pour Kira. Il devait rester en vie, pas pour lui mais pour sa fille.

Ainsi, Hayao, le pas plus sûr, la rage le emplissant, donnait de grands coups de matraque à qui venait le défier. Il ne pouvait croire qu'une telle chose puisse arriver. Non. Il ne fallait pas ! Impossible que ce bâtiment soir prit ! Kira devait gagner et le japonais était gonflé à bloc, prêt à tout pour rendre gloire à son Dieu. Il distribuait encore et encore des coups, s'en prenant aussi de temps à autres. Il fallait dire que ces enfoirés étaient bien entrainés, tellement que l'un deux lui trancha quelque peu une partie de sa jambe avec son sabre. La plaie n'était pas profonde mais la douleur était bien présente, arrachant une grimace au policier qui répliqua avec une balle dans l'épaule de ce dernier. Il posa ensuite sa main sur la coupure.

- Merde ! A peine commencé que je suis déjà touché ! Ces salauds...

Il posa son regard autour de lui et remarqua qu"il était le seul policier à son niveau. Mais où était les autres ?! Il se mit en tête d'en chercher, pour combattre aux côtés de ses collègues. Hayao se mit à courir à grandes enjambées pour venir en aide à l'un de ses camarades...du moins si il en trouve. Les policiers n'étaient pas tous kidnappés tout de même ! C'est alors qu'il commença à s'interroger sur la raison d'une telle invasion. Pourquoi cette prise subite du bâtiment ? Sûrement pour s'en prendre à des personnalités importantes...quoi d'autre ? Il espérait que rien ne se passait de grave ailleurs, ce qui serait surprenant.

Alors qu'il courait encore, il remarqua Fate, une collègue en difficulté car seule face à un rouquin résistant. Sans plus tarder, il profita du fait que ce dernier ne l'avait pas vu pour se jeter sur lui, le plaquant au sol, appuyant sa matraque contre sa gorge puis pointant son arme en direction de l'autre vêtu de noir qui était toujours debout. Son regard perçant se planta dans celui du résistant et il hurla à l'adresse de Fate.

- REJOIGNEZ MOI ET NEUTRALISEZ CELUI QUI EST DEBOUT !

Il maintenait sa matraque appuyée sur la gorge de l'autre, suffisamment pour le calmer, pas assez pour l'étouffer. Ce n'était pas le but. Hayao dégageait une aura haineuse et semblait déterminé, sûr de lui malgré les plaies qu"il avait au visage et à la jambe. Il s'adressa aux deux.

- Qui êtes vous ? C'est vous qui dirigez les opérations ? RÉPONDEZ ! C'EST UN ORDRE !

Il ne changea point de position, c'était comme si le temps s'arrêtait. Des réponses, il en voulait, des explications et vite. Comprendre ce qui se passait pour mieux agir ensuite.

Le jour, la nuit...quelle différence? Le seul néon de la pièce dans laquelle l'expérience 13.2 était enfermée luisait vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Heureusement qu'elle n'avait jamais eu de notion de temps sinon, elle serait déjà devenue complètement folle.

Dans le sous-sol du building dans lequel des centaines de pro-kiras travaillent, la semi-shinigami se contente de fixer le plafond blanc de cette salle blanche, assise dans un coin. Ses deux ailes plaquées contre le mur froid l'aide à ne pas mourir de chaud. En effet, il fait plus de trente degrés dans la pièce. Température à laquelle elle n'a jamais été confrontée.
Encore un test oui. Elle a toujours eu ce parfait ''quinze degrés Celsius'' qui lui donnait à la fois une sensation de fraîcheur et de chaleur. Cependant, quelque chose clochait dans tout cela.
Elle a été transférée depuis qu'elle a agressé une des scientifiques gérant ses apprentissages sous les yeux du premier ministre de Kira: celui qu'elle appelle ''Juni'' parce que il voulait qu'elle l'appelle comme cela. Comment devait-elle expliquer ce qu'elle venait de faire? L'expérience ignore si la scientifique est encore en vie et elle s'en moque. Tout ce qu'elle voulait, c'était apprendre à se servir de ses ailes pour s'envoler comme elle l'a déjà vu dans tout ces beaux livres qu'elle a parcourus. Les oiseaux, les anges, les dinosaures...pourquoi pas elle?
Mais ce qui clochait n'était pas là. Il était dans ces coupures de courant qui devenaient de plus en plus répétitives. Durant celles-ci, Thirteen se contentait de fermer les yeux sans bouger.
Puis, son oreille droite frétilla à cause de très légers bruits qu'elle pouvait entendre malgré la porte blindée qui la sépare des scientifiques. Soudain, la porte s'ouvrir devant les yeux interrogateurs de l'expérience. Deux personnes entrèrent dans la salle. L'un était un scientifique vu la chemise d'un blanc éclatant qu'il arborait et l'autre, un policier au vu de l'uniforme qu'il portait.

-Nous n'avons pas le choix! C'est la plus apte de toute vos bestioles!
-Vous vous rendez compte si les informations filtrent dehors la catastrophe que cela peut mener?
-Ils n'auront pas le temps de le dire...vous le savez bien...

Un lourd silence, un regard vers l'expérience qui se releva doucement à l'aide de ses ailes toujours collées aux murs. Ne comprenant pas la situation, elle se contentait de les observer en attendant des informations. Le scientifique qui lui arrivait aux épaules se tourna vers elle avant de lui parler calmement.

-Votre ami, Junichiro Iwa, risque d'être menacé par des ennemis...vous comprenez?

Le scientifique parlait lentement comme si un être primitif se tenait en face de lui. Thirteen n'apprécia pas ce point de vue mais rien ne paru sur son visage. Sans attendre, elle posa des questions sur ceux qui en voudraient à son seul ''ami''.

-Qui lui en voudrait?

Le scientifique émit un rictus assez content avant de se renfrogner à la vue du regard du policier le réprimant presque. Il la regarda à nouveau par la suite avant de tendre sa main vers elle.

-Là n'est pas la question. Je vous propose quelque chose de capital. Seriez-vous capable d'étrangler des personnes comme vous l'avez fait pour Sabura Hojo, la scientifique qui s'occupait autrefois de vous?

Là, la réponse ne se fit pas attendre de l'expérience qui regrettait son acte. Cependant, inca-
pable de donner de l'intonation dans ses phrases, elle ne paraissait pas crédible.

-Non, jamais.

Le scientifique soupira avant de lancer un regard navré vers le policier. Celui ne sembla pas l'entendre de cette oreille et poussa le scientifique pour faire face à l'expérience.

-Là non plus n'est pas la question enfin!!! Votre ami est probablement en danger tout comme ces amis et vous êtes une des uniques défenses qu'il peut avoir! Serez-vous capable de laisser de côté vos regrets cinq minutes pour protéger votre ''ami''?!

Secouée par cette réplique, Thirteen sortit de la salle en courant, bousculant tout les scientifiques qui lui barraient le passage. Arrivée à une intersection de trois couloir, elle se rendit compte de sa bêtise: elle ignorait le lieu où se trouvait son unique ''ami''. Elle entendit quelques secondes quand le policier la rattrapa et lui agrippa le poignet pour la tirer vers une porte métallique juste en face d'elle. La porte s'ouvrant dans une petite pièce, ils entrèrent dedans.
L'ascenseur montait maintenant vers le 101ème étage.

-C'est une pièce qui monte pour que nous rejoignons plus vite les étages de l'immeuble.
-Juni est en haut?
-Oui. Il peut risquer la mort à tout instant face à ces ennemis, ils sont dangereux et possèdent de quoi te tuer aussi.

Horrifiée par la fait que la seule personne n'ayant pas peur d'elle puisse être tuée, ses mains prirent la forme de pics aussi pointu que peut l'être une aiguille à tricoter. Le policier, bien que au courant de cette capacité à transformer ses mains mais aussi ses ailes en tout et n'importe quoi, regarda la semi-shinigami d'un autre oeil, plus effrayé qu'émerveillé comme pouvait l'être ''Juni''.

Arrivé au bon étage. L'expérience ne vit rien d'anormal dans ce bureau du 101ème. Le policier se demanda si elle va vraiment être efficace. Mais la nervosité de Thirteen montait tellement en elle qu'elle ne fit même pas attention à l'hélicoptère que l'on pouvait voir à la fenêtre.

-JUNI! TU ES LA???

Spoiler:

Enfin un peu d'action, de mouvements. Shakespeare avait attendu ce moment avec patience. Mais quand Mello lui avait dit que sa mission consisterait à être la nourrice de Hadès... Je vous laisse imaginer quelle tête il tira. Définitivement, il pouvait affirmer qu'on se foutait de lui, tout en ayant une extrême confiance en lui. Après tout, la mission était d'importance, cependant, il ne pouvait que se trouver frustrer. En accompagnant le chantre de la révolution non violente, il allait vraiment s'ennuyer. Mais il n'était pas du genre à désobéir à un ordre venant de si haut.

Il s'était donc équipé dans la mesure du possible, en tenant compte des restrictions d'Hadès. Il s’appareilla donc de quelques couteaux. Histoire de pouvoir en lancer quelques uns en cas de besoins. Il serait presque aussi efficace qu'une arme à feu si c'était nécessaire. Il devait prévoir ce cas de figure. Histoire qu'Hadès ne soit pas encore une fois capturé.

Shakespeare posa donc le pied sur le sol de ce building, son visage à demi masqué par un keffieh, ses cheveux cachés par un bonnet usé. Il était anonyme parmi tous ces rebelles. Et il souhaitait bien le rester. Aussi resta-t-il silencieux. Il n'eut pas de réaction quand les ordres d'Hadès ne furent pas vraiment bien respecté par un rebelle. Ce n'était pas étonnant. Une Révolution sans morts, ce n'est qu'une utopie. Et même si le coréen n'en dirait rien au chef de Résistance, il n'hésiterait pas à tuer quiconque menacerait sérieusement cette même personne. Hadès devait survivre, point final. S'ils perdaient un chef, ils perdraient la bataille.

Il eut néanmoins un soupir en voyant le roux dégainer son katana. Cela ne servait à rien. Il n'avait aucun intérêt à faire cela. Et Shakespeare avait du mal à comprendre ce genre d'actes. Frapper sans que cela n'aide à quoi que ce soit, c'était un comportement des plus stupides. Même à l'époque où il faisait du trafic de drogues, il n'en arrivait pas à ce niveau-là.

Mais la suite fit monter d'un cran la pression chez le coréen. Le roux se fit maîtriser. Et de nombreux policiers commençaient à affluer, et à donner du fil à retordre à tout le monde. C'était à prévoir. Shakespeare pesta. Et ils n'avaient pas d'armes à feu, ils allaient avoir l'air malin avec leurs anesthésiants tiens ! Eu, ils n'auront aucun état d'âme à tirer à balles réelles !

D'ailleurs dans la configuration actuelle des choses, les balles réelles n'allaient pas tarder à fuser. Il fallait avant tout protéger Hadès. Le roux... Et bien, il fallait lui permettre de se sortir de son faux pas. Sinon, il finirait très certainement étouffé. Le grand gaillard se plaça devant Hadès, le protégeant de sa haute stature. Puis, prenant une initiative, il parla.

« Si j'étais vous, je ne tirerai sur personne. Des bombes ont été placées dans l'immeuble, vous nous tuer, vous êtes morts. On est pas là pour vous tuer. Même si c'est pas l'envie qui nous manque. Alors, posez vos armes. Et relâchez le. Il ne vous apportera rien comme réponse.»

Ok, il sortait un peu de ses attributions, mais ce n'était pas si bête comme tentative de bluff. Et puis, si on pouvait le prendre pour le chef, cela protégerait Hadès. Son pistolet anesthésiant à la main, il pointait le policier. Cela commençait à devenir ridicule comme scène, tout le monde allait finir par e pointer du flingue, et ils n'en sortiraient pas. Son autre main était à sa ceinture saisissait un couteau. Allez y maintenant, tirez sur nous, semblait dire son regard glaçant.

Akis tressaillit en se rendant compte de ce qu'il avait fait et en entendant la voix de son supérieur qu'il vénérait presque. Pourquoi avait-il fait ça ? Il n'en savait rien. Ce n'était pas son genre de blesser les autres de cette façon. Absolument pas. Mais penser à sa soeur et à Kira lui avait fait perdre le contrôle de lui-même. Il ferma les yeux un instant pour se reprendre et les rouvrit avant de murmurer tout en en prenant le bandage que lui tendait son chef. Il sentait d'ailleurs son regard réprobateur sur lui et il en avait presque mal.

- Je suis désolé Monsieur, vraiment désolé. Je ne sais pas ce qui m'a pris.

Il banda soigneusement la blessure avant de se lever souplement sous le regard éberlué du pro-Kira et celui de son chef qu'il sentait sur lui. Remonter dans l'estime d'Hadès c'était ça le plus important à présent. Soudain une porte s'ouvrit et une femme se montra un pistolet à la main.
Akis étouffa un juron et se retourna sabre à la main. Sabre contre revolver. Mais Akis était rapide, très rapide même. Il ne doutait pas d'esquiver les balles et d'atteindre cette femme en étant que blessé ou même pas. Surtout que de la peur se faisait entendre dans sa voix. Soudain un choc sur son dos le fit tomber par terre sa tête heurta le sol, mais il ne perdit pas conscience pour autant. Il était plus costaud que ça. Il sentit quelque chose contre sa gorge, une matraque visiblement et serra les dents. Son sabre était à portée de main, mais il ne pouvait rien faire dans cette position. Celui qui le tenait était un pro. Ou en tout cas il en avait l'air. Il jeta un regard vers Hadès et vit qu'une arme était pointée sur lui. Il serra les dents si cet homme lui faisait du mal il s'en fichait, mais s'il touchait à Hadès... C'était une autre histoire. Heureusement un autre résistant, le garde-du corps de Hadès pour aujourd'hui, s'interposa entre le policier et le chef de la rébellion. Akis ne pouvait rien faire il devait donc se contenter de l'aide des autres. Quant à la jeune femme qu'il apercevait il n'arrivait pas à dire qui elle visait de là où il était. Il espérait juste que ce n'était pas lui ou un de ses collègues.
En tout cas il fallait que la situation s'inverse et vite. Si le policier qui était dessus lui enlevait sa fichue matraque il pourrait attraper son sabre et être utile. Il détestait être bloqué de la sorte. Allez Akis réfléchis !

La situation devenait de plus en plus compliquée, là, et Hadès ne savait pas ce qu'il devait exactement faire. Les pro-Kiras de secours étaient arrivés très tôt, trop pour qu'ils arrivent à trouver Iwa du premier coup, à vrai dire. Son bras droit, Akis Akihiro se retrouvait pleinement entre deux feux, menacé par l'homme qui venait d'arriver et, pire que tout, Hadès venait d'apercevoir Fate pointer le bout de son nez. Ouille...il était parvenu à s'échapper la dernière fois, mais rien ne garantissait qu'il y parviendrait une nouvelle fois. Conclusion : il valait mieux éviter de tomber entre les mains de cette démone et s'en aller le plus vite possible.

Et ça tombait bien, un homme de Mello, Shakespeare, de son pseudonyme, s'était justement interposé entre lui et le reste des pro-Kiras et grâce à lui, Hadès pouvait réfléchir un peu plus à tout ce qu'il allait se passer. Ce qui était certains, c'était qu'il allait devoir profiter du chaos général pour diviser le groupe – et par la même occasion, la pro-Kira. Il était un peu près sûr qu'ils ne tireraient pas car ils risquaient de toucher certains de leurs camarades blessés, mais encore une fois, ce n'était vraiment pas une certitude. Shakespeare resterait à le couvrir quoiqu'il arrivait, c'était le genre de type qui n'obéissait qu'à un seul homme – en l'occurrence Mello, qui devait certainement avoir comme projet de l'étriper de ses propres mains, et non laisser une meute de pro-Kira le faire eux-mêmes. Bref, Hadès était sûr que Shakespeare le suivrait, mais Akis devait rester ici pour attirer le reste de la marmaille pro-Kira. Il avait confiance en son bras-droit, il savait qu'il ferait du bon boulot.

« Gauche, escalier ! Akis...reste ici. », chuchota-t-il doucement à Shakespeare tandis qu'il préparait son sabre pour se battre contre n'importe quoi qui viendrait se mettre sur leur route.

Hadès s'élança tout d'un coup vers la sortie et se mit à courir comme un dératé...Car c'était le mot. Il courut comme un dératé, poussa une meute de pro-Kira. Oh, Shakespeare le défendant fut sans doute la raison de pourquoi il ne fut pas blessé, et puis tout se passa tellement vite, sans qu'il y n'eut le moindre temps dédié à la réflexion.

« Vite ! »

Finalement, ils y parvint, à cet escalier. Il montait, aussi, à toute vitesse, Hadès monta à l'étage supérieur. Là-bas, c'était beaucoup plus calme...il pouvait même voir une étrange..chose arrêtée au beau milieu de tout cela. Hadès arrêta de bouger, se demandant ce qu'elle venait faire ici.

« Que venez-vous faites ici, bon sang ? Il y a des personnes armées, vous devez fuir ! Qui êtes-vous...pourquoi ce...cet accoutrement aussi étrange...que nous ont donc caché les membres du gouvernement et Kira...à moins que vous ne soyez Kira ? »

Hayao avait fait une sacrée rentrée en scène avec son bond fabuleux sur le résistant. Il ne savait pas vraiment qui c'était ni qui était celui debout en face de lui mais il avait vu sa collègue en difficulté, son devoir de policier l'avait poussé à agir. Tout s'était déroulé dans la précipitation et le policier prenait enfin le temps de dévisager ceux qu'il tenait en joug. N'était ce pas un peu surestimer ses capacités que de tenter de maitriser plusieurs personnes en même temps ? Mais il ne s'attardait pas sur la question. Tout ce qu'il voyait, c'était le bordel qu'avaient foutu les résistants dans le QG ainsi que le nombre de blessés grandissant. Il fallait agir en vitesse.

Il maintenait fermement la matraque, posant son regard autour de lui et repéra le sabre qui devait sûrement appartenir au type à terre. Il devait rester sur ses gardes et attendait des réponses. D'ailleurs, Hayao restait sur sa faim en voyant que personne ne répondait à ses questions. Cela l'irritait même un peu. Mais c'était bien connu, les résistants étaient des malpolis. Tandis qu'il allait reposer ses questions en menaçant de son arme le rouquin debout, un grand gaillard s'interposa. Serait ce le chef pour parler ainsi ? Bizarre...il avait plutôt un comportement protecteur envers l'autre homme...un garde du corps alors ? Ce dernier lui commandait d'arrêter et signalait qu'ils ne tuaient personne. Sans blague ! Et le pro kira mort pas loin d'eux là, il piquait une petite sieste aussi ? C'est sûr qu'envahir un lieu de la sorte, placer des bombes partout dans le bâtiment et faire exploser des vitres alors qu'il y a du monde derrière, c'est très pacifiste. Fallait arrêtez de le prendre pour un con.

Hayao s'entêtait à prendre en joug maintenant le gaillard et...cerise sur le gâteau, en plus de ne pas répondre à ses questions, les deux résistants s'éloignèrent, suivis de sa collègue qu'il était venu aider. Il se retrouvait alors seul face au résistant aux cheveux rouges, toujours à terre. Cependant, le policier avait remarqué le comportement du rouquin en partant. Il n'avait pas l'allure d'un simple résistant. De plus, sa collègue semblait le connaitre et au vu de son regard, le rouquin était un gros gibier. Ne sachant pas exactement si il était le chef ou pas, Hayao, par mesure de précaution, signala à plusieurs pros kira de suivre Fate à leur tour pour l'aider. Parce que oui, si le roux était au final le chef, la belle ne pourrait pas faire grand chose avec ses doigts cassés.

Une fois plusieurs pro kiras partis en direction de Fate, Hayao se concentra sur le résistant. Il lui fit un sourire, le narguant un peu avec sa matraque.

- Vous mon cher, vous allé rester avec moi et m'expliquer un peu ce que vous et votre copain...ou comptiez faire.

Il jeta un nouveau coup d’œil vers le sabre et pointa son arme vers Akis en se relevant doucement, pour pas brusquer sa blessure. Reculant sans quitter le résistant du regard, il empoigna le sabre, se rapprocha de la fenêtre alors brisée et balança l'arme sans hésitation. Une bonne chose de faite. Il fit un léger sourire, confiant, toujours le revolver en sa direction.

- Voilà, comme ça je suis sûr que vous ne ferez pas de bêtises. Vous vous souvenez de mes questions ? Je réclame toujours les réponses. Votre plan...c'est porter préjudice à Kira hein...en faisant quoi ?

Il ne le quittait pas du regard, bien droit et fier.

Day avait un peu l'impression de ne pas exister, ce qui n'était pas vraiment un mal. Les gens autour d'elle s'affrontaient sans remarquer qu'elle était là, tranquillement en train de prendre des notes pour pouvoir écrire un article qui aurait peut-être une chance de satisfaire sa patronne. Mais bien sûr, ce n'était qu'un espoir, un rêve. Parce que pour réussir à faire quelque chose qui plaît à Lady Illness, il faut vraiment avoir des informations plus que parfaites, écrire quelque chose de totalement parfait. Sans oublier de lui présenter tout ça sur une magnifique feuille de couleur jaune. Alors cette situation de quasi-invisibilité était parfaite pour elle, surtout qu'elle se voyait difficilement intervenir contre des personnes armées de sabres et de pistolets à l'aide du seul couteau qu'elle avait dans une poche de son blouson. Donc à quoi bon tenter quelque chose d'idiot.

Alors qu'elle était en train d'écrire un détail qui serait peut-être important par la suite, sur la matraque de ce policier qui était quand même une arme ultra-violente, la journaliste vit Hadès et son garde du corps, un homme de Mello à ce qu'elle avait compris, partir en courant vers l'étage supérieur, suivi de la blonde qui semblait être vraiment folle. Courir comme ça, pour une cause perdue d'avance, il faut vraiment ne pas être bien dans sa tête. Elle hésita un instant. Hadès lui avait dit de rester près d'elle, mais ce fou à la matraque pourrait apporter la preuve que les policiers de Kira frappaient et tuaient avant de poser des questions. Bien sûr, ce qui se passait à l'étage supérieur serait peut-être intéressant, mais autant rester à celui-ci pour le moment.

C'était presque triste de voir ce policier s'acharnait sur le bras-droit aux cheveux rouges. Surtout que comme il l'interrogeait, ça gâchait complètement toute son idée qui lui avait paru si géniale. Alors autant intervenir. Elle rangea son bloc-notes dans la poche intérieure de son blouson, prête à le ressortir quand elle en aurait l'occasion. Mais à ce moment, elle ne préférait pas trop attirer l'attention sur sa fonction de journaliste, pour ne pas apporter de réel ennuie au Cavalier Noir, qui était censé être discret. Alors si un de ses employés se baladait librement avec des rebelles, ça confirmerait encore plus les soupçons, et ils risqueraient d'avoir encore plus de problèmes avec les policiers qu'auparavant. Lorsqu'elle vit les armes d'Akis volaient par la fenêtre, elle grimaça. Pauvre sabre. Ce n'était pas une grande perte, surtout qu'en bon bras-droit, il devait sûrement avoir un de ces pistolets équipés de flèches bizarres. Elle mit sa main dans sa poche, où elle pouvait sentir la présence un peu rassurante de son arme avant d'avancer.

« Ah, parce que ça se voit pas assez ? Vous avez besoin qu'on vous l'explique, monsieur à la matraque ? »

En marchant, elle s'était rapprochée d'Akis en se disant qu'elle serait peut-être un peu plus utile comme ça, même si elle en doutait. La violence, les batailles, ce n'était pas vraiment dans ses compétences. Au pire, elle pouvait toujours passer le couteau au bras-droit d'Hadès, même si ça lui paraissait soudainement très inefficace.

Akis entendit la voix de son chef et opina de la tête, de toute façon vu sa position il ne pouvait pas partir. Hadès en avait de bonnes... Mais il ne put s'empêcher de jeter un regard anxieux vers son chef. Ce n'était pas prudent du tout... Il regarda ensuite l'homme de Mello avec une expression à faire froid dans le dos qui signifiait "T'as intérêt à le protéger efficacement sinon..." Quand il s'agissait de Hadès ou de sa soeur il se révélait très protecteur. Sûrement parce qu'il ne voulait pas perdre quelqu'un d'autre. Il avait déjà perdu sa jumelle cela suffisait. Il regarda impuissant son chef s'enfuir avec son garde-du corps et poursuivi par une pro-Kira blonde qu'il ne connaissait pas. Enfin bon il connaissait bien Hadès et il savait aussi qu'il saurait s'en sortir sans lui. Il n'était pas l'un des chefs de la résistance pour rien. Protecteur oui, poids non. La matraque sur sa gorge commençait à sérieusement l'agacer il se concentra donc dessus. Au moindre geste suspect le policier l'étoufferait... Son sabre n'était pas à portée de main. Il avait bien le pistolet anesthésiant sur lui, mais il fallait encore pouvoir l'attraper.

Il leva les yeux au ciel quand le policier lui parla. Non mais il croyait vraiment qu'il allait tout lui dire ? Ben voyons. Akis n'était pas stupide loin de là. Ce n'était pas parce qu'il était un résistant qu'il se servait que de ses muscles. Il avait une tête et donc un cerveau et savait s'en servir. S'il racontait tout au policier maintenant il y avait de grandes chances pour qu'il se fasse tuer ensuite... Ou emprisonner pour être interrogé davantage. Et il se doutait que la police de Kira n'hésiterait pas à se servir de la torture. Il tenait à la vie, du moins jusqu'à ce qu'il tue Kira. Oui car il comptait bien tuer ce pseudo Dieu un jour. Pendant tout ce temps de ses réflexions le pro-Kira s'était levé le pointant avec une arme à feu et s'était approché de son sabre. Qu'il balança par la fenêtre. Silence. Seul la maîtrise de soi empêcha Akis de se jeter sur le policier pour lui faire payer. Son Sabre... On ne touchait pas à son sabre... Il ferma les yeux et tâcha de rester calme. Il penserait à son sabre après. Pour le moment il devait se sortir de ce pétrin.

Et il aperçut alors la journaliste du Cavalier Noir que Hadès avait accepté d'emmener, une folie selon lui, s'approcher d'eux. Non mais elle était pas bien ou quoi ? S'approcher d'un pro-Kira en possession d'une arme à feu et le provoquer ce n'était pas vraiment la meilleure idée de l'année... Akis lui fit les gros yeux. Mais avec un peu de chance cela distrairait le policier... Sa propre arme à feu anesthésiante était dans sa poche, à portée de main... Le bras-droit joua le tout pour le tout et se releva lentement les bras en l'air pour montrer qu'il était sage.

- Oui en effet c'est simple. Nous cherchons quelqu'un et comme il ne veut apparemment pas venir vers nous il faut bien qu'on le trouve. Même si on doit utiliser la force pour cela...

Vif comme l'éclair il plongea sa main dans sa poche, en tira le pistolet anesthésiant et se jeta à terre dans une roulade pour éviter les éventuelles balles. Il tira ensuite trois fois et le coeur battant la chamade contempla sa cible. S'il avait raté son coup il était mort. Il se redressa un peu sans quitter son adversaire des yeux et fit signe à la journaliste de s'approcher de lui. Une fois qu'elle fut là il souffla.

- Qu'est-ce que vous avez dans votre poche ? Une arme ?

L'espoir transperçait dans chacun de ses mots et il détestait ça. Il allait se ridiculiser.

Hayao, c'était le genre d'homme très professionnel, très sérieux, appliqué. Un peu comme le serait Light mais en plus ferme. Il avait pour habitude de toujours maitriser la situation, peu importe laquelle. Cela concernait tant son travail de policier que son rôle de père, rôle qu'il remplissait à merveille. Si on pouvait faire une comparaison avec l'éducation de sa petite fille, on pourrait dire qu'il faisait preuve d'équilibre. Malgré sa carrure assez impressionnante, son visage assez sévère, il savait faire preuve de douceur en temps voulu, de même pour l'éducation. Loin de là l'idée de dépeindre sa vie privée, mais plutôt d'expliquer qu'Hayao avait beau sembler sévère et fort, il n'allait pas taper sans réfléchir un minimum. Il en avait un temps soit peu dans le crâne. Bien évidemment que le brun avait conscience de l'impact de ses actes sur la réputation de la police de Kira...et de Kira lui même. Il n'appréciait guère les agissements de certains de ses collègues d'ailleurs. Mais il ne pouvait pas tout maitriser. Il restait un simple être humain. Bref. Policier oui mais pas idiot pour autant.

La tension était palpable. Le regard de Hayao restait fixé sur celui du type aux cheveux rouges. Être attentif aux moindres faits et gestes. Ne pas le quitter des yeux au risque d'être attaqué. Certes, il s'était débarassé de ce fichu sabre qui lui aurait certainement provoqué de sacrées blessures, mais on ne savait jamais ce que pouvait cacher un résistant. Il était évident que cet homme n'était pas venu qu'avec un simple sabre, sinon il était vraiment dingue. On peut faire appel à des actions pacifistes -même si jusque là, les agissements des résistants laissaient à désirer- mais en territoire ennemi, il vallait mieux avoir un minimum de matos pour se protéger. Hayao restait donc à l'affût, se doutant que le résistant tramait quelque chose.

Effectivement, il savait aussi qu'ils cherchaient une personne en particulier. Ce n'était pas une petite visite sympathique qui avait été organisée, et au vu des mesures prises, le policier ne serait guère étonné d'apprendre que d'autres endroits de la ville avaient été attaquées. Le chevelu rouge n'allait rien craché concernant l'identité du type recherché. Saleté d'honneur. Par déduction c'était un pro Kira. Kira lui même ? Impossible. Il n'avait jamais entendu dire que Kira était dans le QG. Enfin...on ne pouvait situer Kira en fait. Quoi qu'il en soit, il devait garder à l'oeil le résistant...ainsi que la journaliste. Elle avait beau être discrète, Hayao la voyait. Il se mit à sourire.

- La force...encore des contradictions ! Et vous soutenez que vous êtes pacifiques ! Vous allez...

Pas le temps d'en dire plus. Le geste brusque du résistant l'avait fait bondir pour éviter les tirs. De sacrés réflexes qu'il avait développés au fil de ses années de service. Lui il n'avait pas tiré pour autant. L'arme du type aux cheveux rouges n'était pas un pistolet ordinaire, plutôt du profil de l'anesthésiant. Il en connaissant un rayon quand il s'agissait d'armes. Bref, leurs armes n'étaient pas égales. Hayao avait des balles réelles, attention à ne pas tirer trop facilement. Aussi vite qu'il s'était retrouvé par terre à rouler, il se redressa après les trois coups tirés et se retrouva plus proche de Akis. Tenant son arme en joue, il vociféra tandis que quelques débris de verre de l'ancienne baie vitrée s'étaient enfoncés dans la paume de sa main libre. Un peu plus et il plongeait dans un profond sommeil. Heureusement que Akis semblait plus entrainé au sabre qu'au pistolet.

Hayao ne jouait plus du tout. Il paraissait encore plus ferme qu'avant. Il parlait posément mais avec autorité, toujours aussi à l'affût, tant des gestes de Akis que de ceux de Day.

- Maintenant que vous vous êtes amusé avec votre arme, vous allez la mettre à terre et l'écarter de vous. Vous me suivrez ensuite sans faire d'histoire !

Il jeta alors un oeil sur Day, la petite journaliste qui s'était rapprochée de Akis et lui chuchotait quelque chose.

- Et vous, vous faites votre maligne mais je vous demanderais de vous taire. Vous êtes journaliste non ? A croire que vous êtes de son côté. Pas très jojo pour quelqu'un qui est censé être neutre. Ecartez vous de lui !

Non, il ne jouait plus du tout.

Ce garçon n'était vraiment pas doué. Franchement, Day était vraiment à la limite de se demander comment Hadès faisait avec un bras droit aussi lamentable que lui. Elle ne risquait pas d'oublier cette mission en tout cas. L'inefficacité d'un haut gradé de la Rébellion, ça marque. Ça permettait même de comprendre pourquoi certains choisissent Kira. Parce qu'on avait beau être libre de choisir quoi penser, quoi affirmer, il fallait d'après la journaliste de bonnes raisons pour choisir de soutenir celui qui était devenu un dictateur. Et là, c'en était une parfaite. Déjà, pour se faire prendre, il faut être un peu nul sur les bords, mais ensuite pour perdre son sabre, il fallait être totalement incapable. Et tout ça, c'était sans parler la partie rater son tir. Elle voulait bien qu'il soit dans un camp réputé pour son pacifisme, mais là, c'était des fléchettes. De simples fléchettes qui ne tuaient personne. Non, là elle ne pouvait pas laisser passer ça.

Elle ressortit à toute vitesse son bloc-notes de sa poche pour écrire rapidement le moindre détail de l'action qui venait de se produire. Quand elle pensait qu'elle avait eu l'idée de passer son couteau à Akis, elle n'en revenait pas. De un, ça ne lui servirait à rien vu qu'elle n'était pas sûre qu'il sache s'en servir. De deux, ben elle y tenait à ce couteau, il serait capable de le perdre. Franchement, quel incapable. Elle avait beau ne pas soutenir ces policiers, elle devait avouer qu'il réussissait quand même mieux les choses. Et puis, au moins, il réussissait à donner des ordres compréhensibles, même si elle n'était pas sûre que Akis les respecterait. D'ailleurs, il n'avait pas intérêt à le faire, sinon elle le ferait tomber du centième étage. Quand on ne sert à rien, on ne sert à rien.

En fait, Day avait envie d'une clope. Trop longtemps qu'elle n'avait pas fumé, vu qu'ils étaient censés être en mission. Et puis elle avait pris l'habitude de ne pas fumer dans les bâtiments. Mais là, c'était différent. Ils avaient quand même défoncé toutes les vitres. Tout était explosé. Personne n'allait l'engueuler si elle fumait une simple cigarette. Elle en sortit donc rapidement son paquet, le briquet étant à l'intérieur. Elle faisait attention à ce que ses gestes ne soient pas mal compris du policier. Il manquerait plus que ça, qu'il pense qu'elle allait sortir une arme. Bien sûr, elle savait se battre, mais là, ce n'était pas son boulot. Elle n'était qu'une simple journaliste quand même.

Cigarette allumée, elle était déjà un peu plus calmée. Elle supporta même la remarque du policier sur sa soi-disant neutralité. D'un côté, il n'avait pas tort, et là elle ne pourrait même pas s'en vouloir de ne pas prendre parti pour un bras droit aussi incompétent. En tout cas, elle devait trouver une idée. Un truc tout simple qui permettrait de gagner du temps. Ça y est, elle avait une idée. Totalement pourrie. Mais elle n'avait pas mieux.

« Mais je suis neutre. La preuve. »

Elle fit un ou deux pas sur le côté avant de se tourner vers lui avec un grand sourire, son bloc-notes à la main.

« Alors, monsieur le policier. J'aurais quelques questions à vous poser pour un article. Du genre, ça fait combien de temps que vous êtes dans la police ? »

Ce qui était sûr, c'est que ça n'avait aucune chance de marcher, il allait l'ignorer ou lui dire de se taire à coup sûr. Mais bon, il fallait rester logique, Akis n'avait pas la moindre idée de quoi faire, ça se voyait, et vu que tous les autres rebelles étaient parti, il fallait qu'elle trouve le temps d'improviser un plan, ce qui était loin d'être son fort.

Hayao commençait sérieusement à en avoir marre. Plusieurs choses l'irritaient et le policier faisait tout son possible pour rester impassible face à cette situation. Le brouhaha ambiant, les cris des hommes qui se faisaient menaçants en pointant leurs armes sur les adversaires, tant pro-Kira que résistants, le crissement de verre sur le sol...tout commençait à lui prendre la tête. Sans oublier ce résistant en face de lui qui semblait un peu engourdi au final, obligé de compter sur une femme journaliste pour s'en sortir. Sauf que cet homme n'allait pas s'en sortir de cette manière, et ce n'était pas avec une interview que le gentil Hayao allait se laisser distraire, journaliste mignonne ou non.

Son regard ne quittait pas celui du résistant. Certes il avait balancé son arme par l'ancienne baie vitrée mais on était jamais trop prudent. Peut être qu'il maitrisait aussi les arts martiaux ou autre sport de combat. Ce n'était pas pour autant qu'il restait planté là. Avançant doucement mais sûrement, il lui faisait comprendre qu'il pouvait tenter de s'attaquer à lui mais que le japonais n'avait en rien peur de lui. Au contraire, plus il se rapprochait de lui, plus il avait envie de le foutre dérrière les barreaux. Hayao ne le tabasserait pas, ce n'était pas dans ses habitudes et puis il y avait la présence de la journaliste qui l'empêchait définitivement d'agir de la sorte. Il avait conscience que le moindre faux pas pouvait entâcher la réputation de Kira.

La journaliste fit une tentative d'approche pour le déconcentrer et faillir dans sa tâche. Mais cela n'eut aucune influence sur son comportement. Hayao écouta brièvement la jeune femme sans poser son regard sur cette dernière. Constatant que sa demande était futile par rapport à la situation et son devoir, il bougea doucement son bras et lui saisit l'épaule pour l'écarter de lui. Sans la brusquer, plutôt rassurant pour tout dire. C'était Akis qu'il devait choper, personne d'autres. Il eut une voix toute aussi posée que son comportement.

- Assez pour avoir l'autorité et vous demander de vous éloigner. Si vous voulez une interview, revenez après l'arrestation de cet homme, merci.

Une fois la journaliste hors de danger, il accéléra brièvement le pas et se plaça derrière le résistant qui n'avait pas intérêt à bouger. Saisissant ses bras, il le plaqua, face contre le mur et le fouilla soigneusement pour vérifier qu'il ne possédait rien de dangereux. Se débarassant de tout ce qui pouvait s'avérer être une arme potentielle, Hayao sortit des menottes de sa poche et les installèrent aux poignets de l'individu. Mission accomplie mais sa concentration était toujours là. Le japonais le décolla du mur et le força à avancer, avec fermeté mais sans violence.

- Maintenant que vous avez fait le beau et montré à quel point vous n'étiez pas préparé à ce genre d'évènement, vous allez visiter nos cellules. Vous allez voir, c'est un endroit absolument charmant !

Il ne prétait plus vraiment attention à l'agitation qui régnait dans les couloirs du QG. Arrêter ce résistant suspect l'avait calmé ne serait ce qu'un peu. Continuant à avancer, il tourna la tête vers Day.

- Maintenant que j'en ai maitrisé un, je vous demanderais de me suivre vous aussi. Sans faire d'histoire ce serait parfait !

Là dessus, il pointa son arme vers Day pour que cette dernière accepte de collaborer. Il n'avait pas l'intention de la laisser partir non plus. Hayao n'allait pas tirer si cela ne s'avérait pas nécessaire, mais sa fermeté était claire, c'était un ordre. Il lui indiqua alors le chemin à prendre pour l'accompagner...aux cellules.

- Vous aurez tout le temps pour poser des questions comme vous avez l'air de si bien le faire, une fois là bas.

Il fit un léger sourire, comme pour insister sur sa dernière phrase, tenant toujours Akis d'une main. Le policier se rapprocha de Day et la fit alors avancer sans plus tarder.

Day regarda par la fenêtre, tentant de trouver un moyen de s'échapper le plus rapidement possible. Pour le moment, le policier était seul donc même malgré l'incompétence d'Akis, ils avaient une chance de pouvoir le faire sans rencontrer trop de problèmes. Son carnet à la main, elle tentait désespérément de trouver des questions qui pourraient lui faire gagner du temps. Mais elle doutait qu'il accepte de lui répondre, ça l'étonnerait qu'un membre de la police ait assez confiance en elle pour ça. C'est vrai, les journalistes sont quand même assez réputés pour déformer à leur guise les propos de leurs interlocuteurs. Bien sûr, elle n'était pas comme ça, elle voulait une liberté d'expression totale, donc sans le moindre mensonge, mais elle ne se voyait pas commencer à débattre sur le sujet avec le policier. Pour lui, elle n'était qu'une membre du Cavalier Noir après tout. Donc, dans le fond pas grand-chose sauf quelqu'un qui transgresse la loi.

Elle soupira. Oui, son ébauche de plan n'avait même pas fonctionné du tout, et maintenant elle devait trouver une solution à la seconde. Elle jeta un regard presque désespéré à Akis. Quand elle serait sortie de cette situation un peu délicate, elle n'hésitera pas à tout mettre en œuvre pour qu'il n'oublie jamais son inutilité lors de cette mission. Stop. Elle venait bien d'entendre le mot arrestation là, elle ne rêvait pas. Bien sûr, Akis était à sa totale merci et elle se doutait qu'il n'allait pas attendre pour l'emmener ailleurs, dans un endroit où il serait bien moins dangereux. D'accord, elle n'était pas du tout persuadée que cet idiot pouvait à un moment être dangereux.

Day fit quelques pas pour s'éloigner quand le policier passa les menottes aux mains du bras droit d'Hadès. Il fallait qu'elle réussisse à atteindre la fenêtre sans se faire attraper ou tuer et elle serait libre. Heureusement qu'elle avait cette sorte de parachute sous son blouson. Bien sûr, elle n'avait pas trop compris son fonctionnement mais au moins, il sera utile pour s'échapper d'ici. Et pour l'idiot de service, elle ne pouvait plus rien. C'était presque triste à dire mais vu que c'était sa faute, elle n'allait pas pleurer. Elle jeta un énième coup d’œil par la fenêtre pour y voir quelques parachutes. Les autres aussi devaient avoir rencontré des problèmes. Elle se retient d'éclater de rire quand il lui demanda de le lui suivre. C'était une blague. Comme si elle allait le faire comme ça, de son plein gré. Ce n'est pas que la prison ne l'intéressait pas, mais quand même. Elle n'était pas sûre que Illness apprécie qu'elle y aille sous prétexte qu'elle pouvait trouver un article prometteur dedans.

Elle laissa tomber son mégot à terre. De toute façon, elle n'était plus à ça près. Elle le laissa se rapprocher de lui en cherchant une solution. Le petit détail qui l'empêchait de partir en courant en enlevant son manteau et en sauvant par la fenêtre, c'était l'arme qu'il tenait à la main. Un pistolet, donc quelque chose qui pouvait l'atteindre en mouvement et lui faire très mal. S'il lui envoyait sa matraque, il aurait peut-être une chance de la rattraper, mais une balle et elle était fichue. Elle ne bougea pas, les mains glissées dans ses poches pour y attraper son couteau. Et si elle le touchait à l'épaule du bras qui lui servait à tenir son pistolet. Comme il tenait Akis de l'autre, il ne pourrait pas réussir. Puis un coup de couteau à l'épaule devrait lui faire suffisamment mal. Elle le regarda donc avec visage neutre, essayant de ne pas laisser paraître le moindre sentiment, comme la peur. Elle n'était pas habituée à être dans de pareilles situations, les bas-fonds et leurs psychopathes lui paraissaient tellement accueillants par rapport à ce QG.

« Dites monsieur, vous plaisantez là ? »

Sa voix tremblait, elle en avait conscience, tout comme elle savait qu'il ne plaisantait pas. Elle prit une grande respiration alors qu'il arrivait pile à côté d'elle, à l'endroit qui lui permettait de frapper. Il la força à avancer quelques pas avant qu'elle se retourne pour lui planter le couteau dans son bras. Oui son bras, alors qu'elle visait l'épaule. Elle avait beau savoir se servir d'une arme blanche, elle n'était pas douée. Mais ça devait faire assez mal et elle tira sur le pistolet qu'il avait baissé sur le coup pour le prendre et le lançait au loin. Puis elle partit en courant pour sauter par la fenêtre, dans le vide, en adressant un signe de la main à Akis. Son parachute – jaune bien sûr, en hommage à sa chef bien aimée – se déclencha pour l'amener loin de cette tour. La prochaine fois, ce serait Night qui s'occuperait de ce genre de mission sur le terrain, c'était sûr.