Un rendez vous avec son possesseur...(Mello)

Vraiment, quelle plaie, les suçons! Et voilà, elle s'était laissée faire! Aurait elle oublié qu'une telle marque de la part d'Hadès, c'était la mort assurée auprès de Mello? En plus elle avait rendez vous avec lui, rendez vous de routine, histoire de coordonner les actions du Camps. C'était par une fin d'après midi. Ishtar, qui avait tressé sa longue chevelure, portait un ensemble noir et quelque peu gothique. Un corset encerclait sa taille délicieuse, remontant sa poitrine enlacée dans une chemise pourpre en soie. Un pantalon moulant exposait son fessier de manière outrageante, tellement que des regards masculins s'attardait sur son joli postérieur. Elle était assise à un café, et elle relisait des dossiers. Ishtar, le toutou de Mello, avait envoyé une de ses furies adorées en mission. Oriana, sa chouchou, se faisait passé pour une adoratrice de la Consort Orgueilleuse, Kiyomi Takada. Le but était de flatter son égo, afin d'obtenir un rendez vous, pour une interview, car Oriane se faisait passer pour une journaliste fanatique de Kira. Et ils approchaient enfin du but: Kiyomi avait accepté l'interview qui allait se dérouler dans deux semaines. Il fallait désormais mener cette mission à bien. Et pour cela, elle fallait qu'elle informe Mello. Alors elle était là, sombre, sexy, comme à son habitude, attendant à ce que son cher blondinet arrive.

La loi de la Rebellion demandait à ce que l'on demeure discret lorsque l'on sortait en ville. Ishtar faisait exception à la règle. Elle ne pouvait être discrète. Et puis, son personnage, sa dégaine, était sa propre couverture. On la prenait pour une excentrique, une artiste sans doute, ou une star, une originale...Mais qui allait se douter que cette femme était une Rebelle implacable? Personne. Et puis Mello, il pouvait parler, son look aussi attirait l'attention. Tentant pour la énième fois de camoufler de foutu suçon, qui était, fallait dire, énorme, Ishtar s'époumoner à l'asperger de poudre, et de l'étaler pour pas que cela fasse trop...Il fallait dire qu'elle était excitante dans sa tenue moulante, et que Hadès s'était laissé allé dans ses pulsions en s'adonnant à ce suçon. Cela aurait put allé plus loin si elle n'avait pas dut rejoindre son rendez vous. Se résignant à couvrir celui ci de son écharpe, elle enroula son cou d'une étoffe douce, d'une couleur bordeau, et but quelques gorgée de son café.

Frissonnant à l'idée que Mello pouvait le découvrir, elle se demandait ce qu'il était capable de faire. Pouvait il la tuer pour cela? Non, cela serait idiot, il avait trop besoin d'elle. Pouvait il la séquestrer? Peut être...La frapper? Je ne pense pas. Mello n'est pas un vrai violent, il menace plus qu'autre chose, même si lorsqu'il le faut, il sait appuyer sur un gachette. Pour elle, elle était certaine que c'était différent. Elle n'était pas insignifiante pour lui, sinon pourquoi serait il aussi possessif? Chassant ses pensées de son esprit, elle se remit à réfléchir à vive allure sur la marche à suivre pour la mission. Il fallait des espions, des rebelles camouflés pour réagir en cas de pépin. Il fallait faire en sorte de couvrir Oriane, d'éviter le plus de perte possible. Déjà il fallait faire un maquillage de pro, mais Allison s'en chargera. Son portable vibra et elle reçu un petit message d'Hadès, un petit message tout doux. Elle le lut, et elle l'effaça instantanément. On n'était jamais trop prudent, surtout avec Mello. Il était capable de tout quand il était parano. Elle se souvenait des crises phénoménales qu'il lui faisait lorsqu'il découvrait des preuves de ses flirts avec Hadès. Pourquoi jouait elle avec le feu de la sorte?

*Au final, qu'ai je à perdre?*

Une larme voulut grimper à ses yeux mais elle la retint, essuyant son visage, cachant un instant son expression à la face du monde. Chaque jour son essence s'envolait, et elle devenait de plus en plus froide, de plus en plus dure face à ce monde pourri. Elle estimait que c'était sa façon à elle de survivre, pour être plus forte. Mais Hadès avait le don de faire resurgir sa douceur, et Mello avait le don d'exercer un sentiment incontrôlable en elle. Elle ne savait même pas ce que c'était. Et cela la mettait hors d'elle. Elle se mettait à le hair, ou à l'aimer d'une passion dévorante, puis le lendemain à vouloir le fuir à tout prix. Il était là, dévorateur, possessif, si fort et à la fois si... Serrant sa main sur sa tasse, elle grinça des dents, et préféra repenser à sa mission. Elle envoya un message codé à Oriane.

Il était levé depuis sept heures du matin, contrairement à d’habitude où l’on pouvait se permettre de fermer les yeux un peu plus longtemps. On ne brisait rarement le fil habituel du quotidien de la Mafia mais ce matin, le monde des songes s’était dissipé plus tôt que ce qu’on aurait pu croire. Alors que les extérieurs reflétaient toujours les traces nocturnes de la nuit, la seule lueur du clair de lune permit à cet homme aux cheveux pales de blés de pouvoir se repérer dans la pièce qui faisait objet de son intimité. On ne prenait quasiment jamais de déjeuner dans cette organisation ou alors, ce n’était pas un déjeuner des plus recommandés. Si certains se faisaient déjà plaisir à la bouteille ou à la drogue, d’autres avaient leurs propres spécialités. Tirant doucement le tiroir de sa commode de bois, il s’étonna même de cette douceur dont il ne faisait pas souvent preuve. Non, la délicatesse ne faisait pas parti de lui qui s’exprimait bien mieux avec un peu plus de brusquerie. Néanmoins, bien qu’il ne pourrait se l’avouer, cette brusquerie faisait peut-être partie de ses facettes qui enfouissaient son véritable lui. Ainsi, il ne faisait jamais de confessions par simple fierté et envie de se montrer sur de soi. Seul Matt avait put comprendre ce qui se cachait derrière ces chimères que dressaient notre Mello devant soi. Et encore, il ignorait bien des choses.

Repoussant désormais le tiroir en le faisant claquer légèrement, il se retourna et cette fois-ci, ce fut le bruit d’un aluminium déchiré qui se faisait entendre dans la grande alcôve. Lui, son déjeuner devait se contenter d’une composition chocolatée et même s’il n’était pas bon d’en manger à longueur de journée, le chef de la mafia s’en fichait pas mal. Peut-être que son nombre colossal de tablettes ne lui permettaient pas d’être aussi bâti que ses compères mais il gardait une silhouette convenable et plus agile. Une agilité dont il aurait sûrement besoin lors de ses agissements. Oui, parce que Mello, contrairement à Near, ne se contentait pas de rester sagement assis au sol près d’une pyramide de jouets. Lui, il était prêt à tout et préférait agir de lui-même plutôt que de confier toutes les taches importantes à ses subordonnés qui n’étaient certainement pas capables de tout accomplir. Sa silhouette lui était satisfaisante et de toute évidence, il ne cherchait pas à plaire à qui que ce soit. Tout en croquant dans sa tablette, il n’oublia pas qu’il devait être prêt à neuf heures pour son rendez-vous dans un Café du quartier commercial. Là-bas, il rejoindrait sa coéquipière ou plutôt son objet personnel nommé Ishtar avec qui il ferait le point sur la situation de l’affaire Kira. Il avait opté pour un café pour la simple raison que ce lieu public leur permettrait de parler sans attirer les soupçons. Chaque jour, beaucoup de gens s’y rendaient et le brouhaha qu’ils provoquaient pourrait dissimuler les informations que Mello et Ishtar s’échangeraient. Il devait s’y rendre à neuf heures donc il lui restait deux heures pour se préparer.

Ces deux heures avaient semblé néanmoins très courtes entre organisation des marchandises reçues ce matin ainsi qu’un long débriefing auquel il n’avait put échapper. Ce fut donc avec dix minutes de retard que Mello, enfoui dans sa veste noire en cuir, ramena sa capuche sur sa tête dans l’intention de sortir dehors. Il n’avait prévenu personne et de toute manière, il ne voyait pas en quoi cela regardait les autres. Il ne s’inquiétait pas de son retard même s’il savait pertinemment que ce n’était ni assidu ni poli de sa part. Après tout, une femme l’attendait et il aurait été plus galant de l’avoir attendu plus tôt. Cependant, Mello accordait souvent une importance plus prononcée pour ses affaires professionnelles plutôt qu’à de notions simplistes de politesse. Son coté désagréable et impoli ne le quittait jamais. Croquant le dernier bout de la nouvelle tablette qu’il avait entamé, il jeta d’un air négligé, son enveloppe dans la poubelle du coin.

Puis, caché derrière sa veste, il se posa sur son scooter en veillant à ce que personne ne soit dans les alentours dans la nette intention de le suivre. Il y avait de grandes chances qu’il soit seul mais il avait toujours appris à être paranoïaque et méfiant dans ce genre de situation. Ensuite, il fit gronder le moteur de son scooter avant de s’engager dans un virage, à haute cadence. Les excès de vitesse ne lui faisaient pas peur et de toute façon, il était bon conducteur. Jamais il n’avait commis d’accidents. Traversant le paysage urbain de Tokyo, il ne se fiait pas à son environnement, se contentant d’observer derrière son casque noir, les lignes de route qui se dessinaient devant lui. Il semblait pressé et ne laissait personne traverser le moindre passage clouté. Non, il n’aimait pas attendre, Mello. Il aimait que les choses se fassent rapidement. L’attente le languissait et il aimait les feux de l’action. Après avoir tourné et garé son véhicule dans le parking près du Café, il ôta son casque et remplaça l’accessoire par des lunettes de soleil noires. Il aurait pu paraître étrange de les porter s’il pleuvait mais par chance, les lueurs du soleil se faisaient tapantes dès neuf heures du matin. Il poussa donc la porte du local, toujours caché derrière sa capuche. Son entrée attira quelques regards curieux mais qui se détournèrent bien vite. Il ignorait si c’était son air de délinquant qui effrayait ou quoi, mais en tout cas, il préférait ne pas être observé. Rapidement, il l’a repéra. Il n’était bien difficile de la remarquer derrière ses airs de femme originale. Mais son style la différenciait des autres femmes. Oui, elle était le genre de femme que l’on savait tout de suite mystérieuse et différente. Un mystère qui avait séduit Mello en plus de ses capacités très utiles. Elle était une chose très utile, une chose qu’il ne devait pas perdre et qu’il voulait à tout prix garder pour lui. Personne n’avait le droit de s’en emparer, tout comme personne n’avait le droit de s’approprier du V de la victoire qu’il convoitait depuis son enfance. Ishtar l'appartenait, il faisait ce qu’il désirait avec. Se défouler sur elle lorsqu’il était énervé, répondre à ses désirs charnels lorsqu’il souhaitait changer d’atmosphère et quitter ne serait-ce qu’un instant, l’affaire Kira. La mentalité de cette femme, son cœur, son corps si bien dessiné ainsi que ses services étaient à lui. Tel un jouet ne quittant jamais son enfant, Mello interdisait quiconque de s’en approcher de près. Et c’est là, en entrant, qu’il vit une des choses qu’il horripilait le plus après la défaite ; un sale type tentant une approche auprès de Ishtar. Et cela, il ne pouvait pas le tolérer. Il aurait pu le menacer de son flingue mais il n’était pas assez idiot pour le faire surtout devant tant de témoins. Il se contenterait donc de ne pas attirer l’attention et de le renvoyer sèchement à sa place, ni plus ni moins.

D’un pas lent, il s’avança vers la table où la présence de sa convive ne lui échappait pas. Cet homme, cet être lamentable qui se tenait devant elle n’avait strictement rien à faire ici. Mello plaqua brusquement sa main au dessus de l’épaule de la répugnance en personne. Il s’agissait d’un homme d’une quarantaine d’année mais qui n’avait certainement pas la carrure pour se battre. Et puis, vu l’allure effrayante de notre homme du chocolat, il était sur qu’il déguerpirait rapidement.

« - Dégage, vermine. Tu gènes le passage. » dit-il en murmurant sur un ton menaçant.

Il avait l’habitude de menacer puisqu’il le faisait presque chaque jour auprès de ses subordonnés. Menacer lorsque personne n’effectue le travail comme vous l’aviez demandé, lorsque les résultats n’étaient pas ceux que vous attendiez, lorsque l’on faisait quelque chose qui vous contrariez. Bref, ce n’était pas quelque chose d’inhabituel et il contrôlait parfaitement sa voix et ses gestes pour se faire bien entendre. Pour preuve, l’homme ne se retourna même pas et prit la sage décision de s’en aller. Mello était fier de cette influence, de cette force mentale dont il était doté mais il ne le laissa pas paraître sur son visage. Il aurait également pu lui dire de ne pas toucher à un seul cheveu de Ishtar s’il voulait survivre mais cette phrase aurait alors signifié qu’il avait un lien avec elle. Certes, ce n’était que pure vérité mais personne ne devait le savoir puisqu’on pourrait s’en servir comme une faiblesse du blondinet. Et si jamais on la prenait en otage hein ? Near pourrait en être capable. Aux yeux de ses rivaux, il ne leur offrait aucune de ses faiblesses. Néanmoins, un seul autre homme était au courant de cette situation et Mello ne nourrissait que sentiment d’haine à son égard. Ils avaient beau être dans le même camp, il ne se retiendrait pas de le tuer s’il s’opstine à passer outre des volontés du mafieux.

A la vue d’Ishtar, il aurait bien voulu pouvoir la toucher, la prendre dans ses bras pas par amour mais parce qu’elle était précieuse à ses yeux. Un amour étrange qu’il avait auparavant voulu supprimer mais qui s’était installé en lui sans qu’il ne puisse en décider autrement. Il n’y avait que lui qui avait le droit de contempler sa peau, de voir une prestance se dégager lorsqu’elle s’approchait de lui pour répondre à ses baisers qui n’étaient pas aussi doux que ceux de n’importe quel autre homme. Il aimait l’embrasser en lui mordillant fortement les lèvres, comme si l’attirance intense qu’il avait pour elle ne pouvait que s’exprimer par cette violence. Et quand il était énervé contre ses actes suspects avec cet autre homme, il lui faisait d’avantage du mal dans ses activités érotiques, évacuant à la fois cette attirance et cette colère. Oui, selon lui, la douceur n’était que perdante dans une relation homme/femme et la brusquerie était gagnante. Résistant à l’envie de s’approprier de ses lèvres juteuses, il se contenta seulement de lui dégager une mèche de cheveux d’un mouvement rapide de l’index, profita au passage de lui frôler l’épaule droite. Puis, il dégagea un siège avant de s’y installer.


« - Désolé du retard, j’avais quelques affaires à régler,
dit-il à voix basse sur un ton qui ne montrait pourtant pas sa culpabilité. Pour faire le point sur tout ça, quels sont les résultats de tes investigations ? »

Il observait les volutes grises de la fumée se dégageait de cette chose que tenait Ishtar dans la bouche. Une cigarette qui lui rappelait drôlement Matt devant ses jeux vidéos. Il n’aimait pas fumer puisqu’il ne comptait pas se bousiller la vie avec de telles horreurs qui vous bouffent les poumons. Pourtant, il aimait sentir l’odeur qui s’en dégageait. Il aurait pu dire à son jouet d’arrêter de se moisir la santé avec cela mais son égoïsme le poussait à la laisser faire. Il voulait ressentir cette odeur de cigarette. Il lui arrivait de goûter aux lèvres d’Ishtar après qu’elle ait fait sa pause cigarette et il n’avait pas trouvé le goût du goudron si désagréable. Peut être pas aussi succulent que du chocolat mais c’était appréciable. Aujourd’hui, il se devait d’être réticent face à toute envie mais il savait se contrôler. Ce n’était pas bien dur. Sauf quand il était en colère mais il partait du principe que sa convive ne tenterait pas de l’énerver aujourd’hui. Elle n’avait pas intérêt sinon il la punirait. Il la punirait mais ce serait simplement pour pouvoir la toucher.

Quoi qu’il en soit, elle le sortit de ses pensées alors qu’elle fit tomber de la cendre sur le cendrier. Beaucoup de choses s’étaient passées, disait-elle. C’était bon signe et cela motivait d’avantage Mello quant à son défi face à Near. Ils avaient eu ce qu’il voulait et cela constituait une chance de plus de démasquer Kira et d’être le premier. Un jour, il serait premier et il plierait le monde à ses exigences. Finalement, n’était-il pas une sorte de Kira ? Non, il n’était pas comme lui. Certainement pas. Et pourtant, l’utilisation du Death Note l’attirait fortement. Que croire ? Finirait-il par être enivré par la puissance ? Dans ce cas, il ne pourrait compter que sur Matt ou Ishtar pour le freiner. Non, il était sur le bon chemin. Pourquoi être freiné alors qu’il maîtriserait sans aucun doute la situation grâce à son génie ? Toutes ces questions étaient ridicules. La beauté indienne sortit quelque chose de son sac et le tendit au mafieux. Un carnet… dedans devait sûrement être inscrit des informations qu’il était préférable de ne pas exposer à voix haute.

Lentement et avec une grande discrétion, il tourna les pages du carnet jusqu’à trouver une feuille contenant de petites écritures. Takada passe son interview dans les riches quartiers de Tokyo avant de prendre un dîner dans un restaurant précis indiqué sur ce bout de papier. Oui, Mello avait un plan. Grâce à Hal Lidner, il avait reçu des informations sur les découvertes que Near avait faites en parlant avec le deuxième L. Il fut tellement absorbé par ses plans qu’il mit du temps à sentir que Ishtar venait de le fouiller à la recherche d’une éventuelle tablette de chocolat. Depuis le temps qu’il la côtoyait, il n’était pas étonnant qu’elle ait pris le même tic que lui. Cette friandise était appréciée par beaucoup de personnes et Mello ne lui en voulait pas d’avoir adopté cet aliment à ses habitudes. Néanmoins, c’est en l’observant faire qu’il remarqua qu’elle portait toujours son écharpe sur elle alors qu’il ne faisait pas froid. Tiens, tiens, il ne la connaissait pas frileuse et cela était étrange de sa part. Et lorsqu’elle lui demanda s’il n’avait plus du chocolat, il hocha la tête. Il n’avait pas songé à en prendre une autre, pensant que l’entrevue ne durerait pas longtemps.

« - Elle n’est qu’un pantin de Kira. Mais les pantins peuvent devenir une faiblesse tellement ils sont crédules. La police par exemple. Et ceux qui se disent de l’élite ne sont tout simplement que l’élite des imbéciles. » dit-il sur un ton dur.

Il l’observa boire sa tasse de café tout en baissant le regard vers son écharpe. Cela ne lui allait pas décidément. Toutefois, il n’effaça pas son sourire pour autant. Un petit sourire plein de malice et de détermination se dessinait sur son visage androgyne. Son idée, il y avait pensé depuis un bon moment. Mais était-ce bien de tout dévoiler ici ? Il était bien trop parano pour risquer quoi que ce soit. Alors, il préféra écrire cela sur le carnet. Demandant à Ishtar de lui filer un stylo, il profita de la voir fouiller son sac pour l’observer remettre convenablement son écharpe. Pointilleuse, cette fille. Avait-elle peur que le vent puisse frôler sa peau ne serait-ce que cinq secondes ? Il l’a connaissait perfectionniste mais pas à ce point là. Récupérant son stylo bic, il inscrivit :

S’il arrive quelque chose à Takada, Kira la tuera. Néanmoins, on a une idée de l’identité du second Kira, comme tu le sais, qui est Misa Amane. Tu ne trouves pas cela étrange que ces deux femmes soient liées dans le milieu professionnel et qu’elles soient des stars de la télé ? Sûrement choisies par Kira pour garder un œil sur la profanation de ce monde pourri. Je doute qu’il veuille que l’identité du deuxième Kira soit révélée. Il aura certainement besoin d’elle pour infiltrer ses ennemis. Un mannequin à l'allure d'une cruche parait innocent aux yeux de certains. Toutefois, si ses ennemis savent qu’elle possède le pouvoir de tuer, elle deviendra une cible. Tu vois où je veux en venir avec le Kidnapping de Takada ? »

Puis il tendit le carnet à Ishtar qui avait reprit sa cigarette en main. Il aurait pu lui dire concrètement en quoi consistait son plan mais le débiter trop vite gâcherait le suspense qu’il voulait mettre en place. D’abord, il obtiendrait les réponses de sa belle puis il lui dévoilerait progressivement ce qu’il avait en tête.


« - Tu crains pas le cancer des poumons et pourtant, tu as peur d’attraper froid. »