Retrouvailles sur un air de violon [Matt]

Ishtar était dans un des petits salons du QG. Elle se reposait auprès d'une amie et afin de se détendre et de renouer avec une certaine nostalgie, elles avaient sorties leurs instruments. Enlevant le précieux violon de son écrin de velours, elle sentit quelques larmes glissaient malencontreusement sur sa joue. Tellement de souvenirs étaient accrochés à ce violon. Elle avait apprit à en jouer très jeune, vers l'âge de 5 ans. C'était important pour sa mère qu'elle sache jouer d'une instrument. Elle avait finit par être douée et elle s'emportait souvent dans ses mélodies, oubliant tout le reste. Même les plus grosses brutes de la mafia s'arrêtaient pour l'écouter jouer. Elle n'était pas la meilleure violoniste du monde, mais il y avait une telle émotion dans ses notes qu'on ne pouvait passer près d'elle sans l'écouter ne serait ce que quelques minutes.
Son amie quand a elle, jouait de la harpe. C'était un instrument qu'elle chérissait particulièrement. Elle était d'origine irlandaise et cet instrument lui rappelait sa patrie. Elle se concertèrent sur un morceau et elle choississèrent un magnifique morceau d'un compositeur japonais, Yiruma, River Flows in You. Elle mit delicatement ses doigts sur les cordes, plaça son archer, et commença. Les mélopées s'enchainèrent, marquant un arrêt dans le temps. Cette musique romantique faisait naître en elle des émotions profondes, qui brisaient le masque de dureté de "Ishtar la furie".
Elle portait une robe vaporeuse, légère et fluide, qui dansait avec ses mouvements. Son amie faisait chanter les cordes de sa harpe avec voluptée et l'on entendait ce morceau délicieux des autres pièces sans difficulté, tellement que le brouhaha des hommes de main de Mello se tut pour laisser la place à la musique.

Elle se laissait bercer par sa propre création, dansant presque, se laissant chavirer de note en note vers une extase indicible. Elle en oubliait presque L qui la regardait avec intérêt. Elle en visualisait presque un paysage ou tout se mouverait en cadence au son de l'envolée musicale.
Un sourire s'afficha sur ses lèvres, ce qui eut pour effet d'attendrir son amie, qui s'élevait elle aussi dans la transe musicale. Ishtar se mit alors à délier ses pas, à danser, à mouver son corps sous l'impulsion des notes. Elle ne se rendait pas compte que quelqu'un s'approchait d'elle. A vrai dire, elle était tellement absorbée, qu'elle n'en n'avait rien à faire. Elle virvoltait allègrement, sa tenue aérienne volant gracieusement dans l'air. Le morceau allait toucher à sa fin et une certaine mélancolie s'infiltra dans ce final qui se voulait plus lent et plus triste. C'était comme un coucher de soleil qui s'orchestrait sous l'or de vos doigts. La musique se tut, et elle leva les yeux vers l'individu en question

"Des souvenirs...Cela faisait longtemps que je n'avais pas joué ici, n'est ce pas?"

Cela faisait longtemps qu'elle n'avait pas jouer tout court. Elle reconnut une autre amie, qui était l'informatrice chez les furies. Elle s'appelait Aiko et elle adorait particulièrement la musique de sa patronne. Surtout qu'elle venait de jouer un morceau d'un compositeur japonais, ce qui avait de quoi la ravir. Aiko se rapprocha d'elle et l'enlaça, émue de revoir enfin le visage de Pâro.

"Cela fait longtemps patronne, trop longtemps même, vous ne savez pas dans quel désarroi nous étions sans vous. Mello voulait nous donner des ordres, Mello était en rage, c'était terrible. Nous pensions même ne plus jamais vous revoir"

Des larmes perlait du visage d'Aiko et Ishtar s'empressa de la consoler en la serrant dans ses bras, posant une main tendre sur sa chevelure noire. Elle même n'en revenait pas. Elle avait passé deux mois dans un monde bien étrange. Elle avait voulut se supprimer, elle avait subit un viol, et après ça elle tombait dans le royaume des dieux de la mort. Quelle aventure! Soupirant de soulagement, elle était revenue, et elle avait ramené au monde des vivants un détective de grande valeurs: L

"Calme toi Aiko, je suis là à présent..."

[la fameuse musique
]

Invité

Matt n'aimait pas particulièrement passer son temps dans le repaire de la mafia, entouré d'hommes de mains assez bête pour penser que tout peut se résoudre avec une arme. Et pourtant, des fois, il n'avait pas le choix. Bizarre comme situation quand on sait qu'il ne fait pas partie de cette organisation. Seulement, sa proximité par rapport au chef du groupe lui donnait quelques obligations dont il se serait passé volontiers. Il était donc dans cet endroit qui manquait largement de consoles et d'écrans pour lui, entouré de personnes qu'il n'aimait pas forcément. Mais ce jour-là avait l'air d'être un peu spéciale. La preuve, Ishtar était là, après sa disparition. Combien de temps elle n'avait plus donné signes de vie ? Matt l'ignorait et par-dessus tout, il s'en fichait totalement. C'était loin d'être son problème vu que pour lui, elle n'était qu'un membre de la mafia, c'est-à-dire un pion dans les plans de Mello.

Le roux était donc assis dans un fauteuil et ne faisait pas attention au monde qui l'entoure, ce qu'il réussissait d'ailleurs très bien vu les nombreuses heures d’entraînement qu'il avait subi pour parvenir à ce résultat parfait. Pourquoi parfait ? Simplement qu'il lui permettait, même dans ce genre de situation de jouer tranquillement à un jeu vidéo, autant dire accomplir son passe-temps favori, et tout ça sans penser aux personnes à côté de lui. Bien sûr, ça aurait pu continuer comme ça pendant encore longtemps. Oui, ça aurait pu. Mais le problème, c'est que ce n'est pas arrivé. Il a fallu que quelqu'un se découvre une âme d'artiste et se mette à jouer de la musique. Et pas n'importe quelle musique, évidemment. Du violon et de la harpe. Vraiment, il ne fallait pas s'étonner que la mafia n'arrive à rien contre Kira avec des personnes pareilles.

Lorsqu'il abandonna l'idée de se finir sa partie, blasé de la situation, il mit son jeu sur pause et sortit une cigarette d'un paquet situé dans la poche de son jean. Il l'alluma, tranquillement, en prenant tout son temps. C'était quelque chose d'important, de vitale pour lui. Et c'est à ce moment-là seulement qu'il leva les yeux pour regarder qui était la personne qui avait osé le déranger alors qu'il était censé battre le boss de fin. Ishtar. Il aurait dû s'en douter. Il n'y avait qu'elle pour faire une chose pareille de toute façon. Les autres mafieux ici avaient un minimum de respect dans les détails importants de la vie, mais pas elle. Pourquoi ça ne l'étonnait pas ?

« Ish, la prochaine fois, va jouer plus loin, tu déranges. »

Il fit l'effort de se lever pour se rapprocher d'elle et surpris la conversation qu'elle avait avec une fille qui aimait bien la servir. Ridicule. Comment pouvait-elle dire une chose pareille. Si elle était ici, qu'elle avait « l'honneur » comme certains disaient d'être dans ce repaire, c'est qu'elle devait obéir à un seul homme. Et celui-ci, c'était Mello. Ça pouvait paraître un peu bizarre de la part de Matt, mais celui-ci était prêt à tout pour son ami, qu'il savait être un très bon chef alors il ne pouvait pas comprendre que celle-ci, qui en plus montrait de l'affection, n'était pas contente des ordres que lui donnait le blond.

« Et toi, si t'es ici, c'est parce que tu dois obéir à Mello. Regarde, même ta patronne est censée sous ses ordres. »

Il se rappelait de tous les problèmes dont Mello lui avait parlé au sein de la Rébellion. Il ne fallait pas s'en étonner finalement vu que même à l'intérieur d'un camp, certains osaient contester l'autorité de leur chef.

« Biensur, cela aurait été moins gênant pour toi si j'aurais jouer du Zelda »

La jeune femme sortit cette phrase d'un ton sarcastique. Le pire, c'était qu'elle savait jouer Zelda au violon, Assassin Creed et Skyrim aussi. Elle avait trouvé des partitions de musiques de jeux vidéos et les avait apprise pour le plaisir. Elle appréciait les musiques de certains jeux, et elle trouvait que cela rendait bien avec du violon. Ishtar soupira, fixant de ses grands yeux turquoise le rouquin qui la désespérait. Autant elle était un toutou de Mello à ses dépends, autant lui il était son « toutou » de son plein gré. Elle se demandait comme il pouvait supporter son caractère avec le sourire. Mello était tout bonnement invivable. Parfois, elle se demandait pourquoi elle avait un quelconque sentiment pour lui. C'était certes un génie, mais violent, impulsif, possessif au possible. Elle regarda son amie, l'air lasse. Pourquoi était elle revenue ici ? Parce que Mello l'avait trouvé sur la route, en train d'agoniser, morte de faim. Biensur, elle avait prit soin de ne rien lui révéler, et lui avait sortit un bobard pour sa disparition. Elle ne pouvait lui révéler la vérité. Et puis il ne la croirait pas, à moins que L concède à ce que Mello sache la vérité. Et comme L voulait le plus de discrétion possible...
Pourtant, elle appréciait Matt parfois. Il était sympathique, de base. Il faut dire qu'elle ne pouvait en dire plus sur son tempérament, car elle ne trainait pas vraiment avec lui. Mais là, il lui apparaissait comme franchement ennuyeux. Elle n'avait rien contre les jeux vidéos, parfois même elle jouait, quand elle était dans sa planque, histoire de se détendre un peu. Au QG elle ne pouvait jamais se détendre, car Mello était toujours sur son dos. Soit pour la pousser dans une mission, soit pour qu'elle envoie ses filles en mission, soit pour qu'elle ouvre ses cuisses, soit pour qu'elle intervienne en tant que médiateur entre elle et le groupe d'Hadès...Bon sang, elle n'était vraiment qu'une poupée à ses yeux ? Pourtant il l'avait ramené, il s'était occupé d'elle après son retour. Enfin...c'est un bien grand mot. Il lui avait ordonné de se nourrir, et de se soigner rapidement. Elle s'était presque demandé si sa disparition l'avait peiné, mais aujourd'hui, elle s'en fichait.

Elle vit le regard d'Aiko se durcir aux paroles de Matt. Il était rare de voir le visage de la geek se durcir à ce point. Pourtant ces deux là avaient pas mal de point communs : c'étaient des geeks. Peut être qu'ils avaient jouer ensemble, qui sait. Elle n'en savait rien en réalité. Mais Aiko n'avait pas apprécié cette phrase qui lui semblait se rapprochait d'un devoir de soumission. Il faut dire qu'Aiko, après son vécue, ne supportait pas la soumission. Pourtant elle obéissait à ses ordres. Mais Aiko considérait Ishtar comme une amie proche, voir même plus, et au final l'on aurait put faire un parallèle entre elle et Matt. Matt adorait Mello comme Aiko adorait Ishtar...Ils pouvaient donc s'opposer sur ce point, tout en étant similaire.

« Pour ce que Mello en à a foutre de nous, de toute façon, si la seule chose qu'il craint, c'est qu'on le désobéisse, il n'a pas à s'en faire »

Cette phrase aurait pu signifiait une obéissance de la part d'Ishtar envers Mello, mais elle soulignait son détachement progressif du blondinet. Elle ne supportait plus rien de toute façon. Elle avait eu sa dose. Dans son esprit, elle se demandait si il valait mieux pas que elle et ses furies prennent leur indépendance. Elle savaient que ses Furies ne supportaient plus ces gorilles de la mafias. Elles savaient se défendre, et leur réputation de sauvages et de castratrice leur permettait d'éviter certains désagréments avec des muffles, mais leurs seules présences leurs suffisaient à être mal à l'aise. Peut être qu'il fallait mieux quitter ce foutu QG, quitter ce foutu Mello, et le laisser se débrouillé sans elle. De toute façon, il détestait tout le monde, qu'elle rentre dans le lot de ceux qu'il pouvait hair, n'était pas bien grave en soi. Elle esquissa un sourire cynique et fit les premières notes de la mélodie de Zelda avec une grande agilité.

« Mais si ça dérange, on n'a qu'a se barrer »

Invité

Zelda avait beau être un des jeux vidéos qui avaient une valeur très sentimentale à ses yeux, ce n'était pas une raison pour qu'elle parle de ça à un moment si mal choisi. La musique avait beau être mieux que les nullités qu'elle jouait habituellement, ce n'était pas une raison pour menacer de la détruire au violon. Elle n'avait de toute façon pas l'air de comprendre que ce qui l'énervait n'était pas la musique en particulier mais le simple fait qu'il ne pouvait pas se concentrer tranquillement sur son dernier jeu. Ces gens-là ne comprenaient pas qu'il essayait de réfléchir – oui, en martelant sa manette, c'était peut-être bizarre mais c'était comme ça. Matt en avait déjà marre de toute cette agitation liée à ces personnes qu'il évitait en temps normal. Peut-être qu'aujourd'hui aussi il aurait dû se contenter de ne pas bouger de sa chambre. Ce n'est pas comme si ça l'atteignait que les autres le traitent d’asocial bizarre quand il avait le dos tourné.

Il alluma une autre cigarette. Les conneries qu'Ishtar pouvait sortir le blasaient plus qu'autre chose. Et pour cela, il ne connaissait pas d'autre antidote que fumer. Sinon, il serait presque capable de perdre sa patience. En même temps, quand il entendait les bêtises qu'elle était capable de dire, il y avait de quoi. Pour Matt, rien n'importait plus que la fidélité qu'il avait pour Mello. Alors quand il la voyait se comporter de cette façon, il trouvait presque ça impensable. Le pire, c'est qu'elle osait parler de cette façon après avoir disparu autant de temps. Pour le geek, elle abusait. Oui, leur chef craignait qu'il leur désobéisse, mais il y avait de quoi. Ça faisait des années qu'ils étaient en guerre contre Kira qui était de plus en plus inquiétant au fil du temps. La Rébellion n'avançait pas autant qu'on pourrait l'espérer. Dans une situation pareille, c'est normal de ne pas vouloir son groupe se barrer et le trahir. Et puis, c'était Mello quoi. Il avait son propre caractère, elle n'avait pas à se permettre de juger.

« C'est sûr que dans ton cas, il n'a plus de doute à avoir sur ton infidélité, ta désobéissance et tout ce qui va avec. »

Il disait ça en référence à ses longs mois d'absences. Il se rappelait à quel point les gens s'étaient interroger à son sujet. Mello en particulier. Il n'avait pas du tout apprécier. Mais à quoi bon s'expliquer avec Ishtar, lui dressait une liste de ce qu'elle devait arrêter de faire. Tout le monde savait que ça ne servait à rien chez elle et puis, ce n'était pas le genre de Matt de faire ça. Lui, il observait, reprocher ce n'était déjà plus son rôle.

On n'a qu'à se barrer. Non, il n'avait pas rêvé. Ses yeux s'ouvrirent en grand derrière sa paire de lunettes, qui par chance, cachée un peu l'expression qui était née sur son visage. Il fit tomber les cendres de sa cigarette sur le sol, avant d'en reprendre une bouffée, plus pour se calmer qu'autre chose. C'était une blague. Déjà qu'elle recommençait avec son violon – et que ça soit Zelda ou non ne changeait strictement rien – mais en plus elle osait dire des choses pareilles. Se barrer. Mais elle était folle. Totalement folle. Elle ne pouvait rien faire de mieux pour énerver l'autre blond, c'était quelque chose de sûr. Quoi répondre à ça. Il n'était pas du genre à lui ordonner de rester, ça ne lui ressemblait pas et personne ne le prendrait au sérieux de toute façon. Bon, il n'allait pas non plus lui dire de se barrer. Elle était capable de le faire et il n'était pas sûr que cette remarque soit appréciée. Il n'avait pas envie de se faire assassiner par Mello.

« Calme un peu tes réactions, Ishtar. Et arrête de jouer, tu saoules. »

Ishtar avait mal au crâne. Matt était fatiguant pour elle à cet instant. Elle se demandait de quel droit il venait la jugeait. Au pire c'était à Mello de faire ça, pas à lui. Soupirant grandement, elle enferma son violon dans son étui avec une grande précaution. Elle était fatiguée de cet environnement et voulait se poser à sa planque. Ici, elle étouffait. Tous ces gorilles qui semblaient l'observer. Tous ces balourds pas délicat pour un sous. Il y avait bien Mello pour trancher avec cette populace décadente. Matt aussi peut être, mais là il l'enquiquinait. La fatigue et le désespoir pouvait se lire dans ses yeux. Elle vacilla légèrement, ayant encore mal au niveau de ses mollets et de ses hanches, s'étant prit de sacré coups lors de son accident de moto. Elle jeta un regard aux filles qui acquiessèrent de la tête. Son amie remballa la harpe dans sa housse et Aiko l'aida à la porter. Elles sortirent de la pièce, jetant un regard sombre au rouquin, laissant Ishtar seule avec lui. Elle ferma l'étui et le plaça sous son épaule.

« C'est bon, laisse tomber... »

Elle détourna son visage, une migraine lancinante prenant possession de sa boîte crânienne. Elle eut l'impression de se trouver dans un bocal et de flotter dans l'air, tellement elle avait des frissons. En ce moment elle réagissait pas mal au stress. Les derniers événements ayant considérablement affaiblie la jeune femme ainsi que son mental. Elle commença a s'élancer vers la sortie. A sa mémoire revinrent les paysages du royaume des morts. Elle se souvenait de ces visages monstrueux et étranges qu'avaient les shinigamis. Elle se souvenait de la faim qui taraudait son esprit. L lui, il se portait bien, enfin presque, le manque de sucrerie devant quelque peu le gêner. Maintenant, elle se demandait ou il était. Sans doute en train d'avaler une bonne dose de sucrerie chez elle ou dans un autre lieux qu'il aurait déniché. De tous les petits génies de la Wammy's House, le plus étrange et énigmatique, c'était L. Déjà qu'elle peinait à comprendre Mello, désespérait face à Near ou n'essayait même plus de comprendre face à Matt (et la seule qu'elle comprenait amplement était Sweet Sugar), pour L, cela la surpassait. Elle n'essayait même plus d'analyser quoi que ce soit d'ailleurs. Elle commencer sérieusement à péter les plombs. Non pas que la jeune femme était stupide, loin de là. Elle était vive d'esprit, mais justement assez vive pour se rendre compte du fossé qu'il y avait entre eux et la population normée.

« Sois heureux, tu ne m'entendras plus jamais jouer du violon »

Elle avait sortit cette phrase d'un ton acerbe et sarcastique, arrivant au niveau de la porte. Elle avait encore mal. L'on pouvait même voir quelques tâches de sang transparaître sur le tissu de ses vêtements à l'endroit de ses blessures. Elle avait à la fois envie de crier, de tuer tout le monde, de faire sauter le gouvernement et d'aller vivre aux Caraïbes, et à la fois envie de se jeter dans les bras du blond, avant de se suicider. Soupirant en elle même, elle se demandait ce qu'elle faisait ici. Elle appuya sur la poignée de porte de manière machinale, crevant d'envie de retrouver la douceur d'un foyer inébranlable, d'un cocon qu'aucun mafieux ne viendra souiller, ou elle pourra jouer du violon tranquille et refaire toutes les partitions du monde si cela la chanter. Elle avait envie de danser, de vivre, de s'énerver, sans que le moindre de ses gestes soient pointés du doigts. Chez elle elle serait tranquille. Elle sentit une effluve rouge couler sur son bras. Cela venait sans doute d'une énième blessure, ou d'une plaie provoquée par elle même. Grinçant des dents, elle se souvint des nuits noirs dans lesquelles ses traumatismes repointaient le bout de leur nez. Elle faisait souffrir son corps comme elle l'adulait. Secouant sa tête à cette pensée futile, elle ouvrit la porte d'un geste décidé, se moquant éperdument de ses blessures.

*Vraiment je vais parfois un peu loin, je me demande si je suis folle.. *

« Allez tchao »

Invité

Cette fille était totalement incontrôlable. Il n'y avait plus de preuves à apporter là-dessus. Il n'y avait juste qu'à voir sa façon de se comporter face à l'organisation de la mafia, ou pire, face à Mello pour comprendre qu'elle apporterait des problèmes un jour ou l'autre. Matt l'avait senti depuis longtemps, il l'avait vu. En même temps, quand on passe sa vie à regarder ce qui se passe autour sans y participer, on a une approche différente des choses. Il est alors facile de remarquer le changement de comportement d'Ishtar, qui en plus était assez flagrant. Mais Matt n'avait rien, il n'avait eu aucune raison de le faire. En plus, ce n'est pas comme s'il la détestait. Bien sûr, il ne l'appréciait que moyennement et il ne fallait pas croire que ces deux-là pouvaient avoir une conversation civilisée pendant plus de cinq minutes sans se fritter, c'était là-dessus qu'était basée leur relation au final. Au bout de huit ans à la supporter, à croire qu'on s'habitue à tout.

Sauf qu'il fallait que les choses empirent quand c'était lui qui lui parlait. Bien sûr, il y avait un lien logique à ça, mais Matt s'en fichait. C'est vrai, lui ne gênait personne avec sa console, alors pourquoi devrait-il tolérer ce violon plus que fatiguant. Finalement, il aurait dû rester encore une fois dans sa chambre, et se contenter de cet espace clos pour jouer tranquillement. Au moins, Ishtar ne serait pas venue le blaser de cette façon. Quelle idée en même temps de jouer d'un instrument pareille dans une salle remplie de personnes cherchant la tranquillité. Elle aussi avait une chambre jusqu'à preuve du contraire.

Décidément, il ne comprendrait jamais cette fille. Bon, le fait qu'il n'ait jamais cherché à le faire n'aidait pas non plus énormément. Mais quand même. Il soupira en remettant sa console portable dans la poche arrière de son jean. Il allait rentrer dans sa chambre, et se poser en fumant cigarette sur cigarettes. Qu'est-ce qu'elle était fatigante. Voilà qu'elle menaçait vraiment de partir. C'est Mello qui n'allait pas être content, surtout qu'elle vient à peine de revenir. D'où d'ailleurs était un grand mystère pour Matt, mais là encore, il ne cherchait pas réellement à savoir.

Nouveau soupir. Que c'était ridicule.

« Tu comptes vraiment partir ? Dans ce cas, fais ta vie. »

Et il partit sans dire un mot de plus. Il ne pouvait pas la comprendre, c'était sûr maintenant. Partir, alors qu'il y avait Mello, c'était illogique. Il fallait partir quand le blond n'était pas là et justement pour le retrouver, comme un bon petit toutou. Et Matt l'était, il l'avait prouvé tellement de fois que ça paraissait logique. Une longue et belle suite logique. Comme celle qu'ils avaient à résoudre il y a très longtemps. Mais celle-ci était largement plus simple, plus belle.

Maintenant, il ne savait pas ce qu'elle allait faire. Dans le fond, il avait juste peur d'une chose, que Mello lui reproche de ne pas l'avoir retenue. Et si ce genre de situation arrivait, il ne savait plus vraiment ce qu'il devait faire. Parce que si le blond lui en voulait, ce serait encore la faute d'Ishtar au final. Il entra dans sa chambre et envoya valser son paquet de cigarettes sur son lit après en avoir allumé une nouvelle. Il n'avait plus qu'à attendre pour voir ce qu'avait choisi de faire la brune. Bizarrement, il la connaissait assez pour pencher sur la mauvaise solution, mais ce n'était qu'une simple intuition.

Il ralluma sa console. Il devait finir de sauver Zelda, ça ne pouvait plus attendre, il avait perdu assez de temps comme ça.

** Est ce une fille d'avril
Compliquée, difficile
Qui d'un songe évaporé
Tournant les talons, s'en est allée **

Elle plissait son regard. Elle le regardait partir. Elle l'avait sans doute vexé. Comme les quelques milliers de fois ou ils se sont disputés. Pourtant elle n'avait rien contre lui. Peut être qu'il tentait de préservait Mello de sa fureur d’Érinye, de sa candeur refoulée. Elle esquissa un sourire. Elle, candide ? Torturée...Ou encore délivrée de toute notion inutiles qui pourrait cantonner son être dans une case. Elle porta sa main à son visage. Il y avait du sang sur son bras, mais elle s'en fichait pas mal. Ce qui comptait, c'était son évasion. Partir d'ici le plus vite possible. Il était sans doute devant un jeu vidéo, dans sa chambre. Il faisait ce qu'il voulait, elle s'en fichait. Elle se demandait si il allait parler à Mello de son escapade, de leur altercation. Haussant les épaules elle se retourna, et s'éloigna, faisant sonner ses talons sur le sol. Elle serrait très fort sa housse de violon.

Et dire que tout était parti de là. D'un simple son de violon. Même pas il lui avait demandé ou elle avait disparut. Au final, il valait mieux pour elle que cela se soit passé ainsi. Elle n'avait pas envie de révéler ses secrets, encore moins vis à vis du mois passé dans le royaume des morts, encore moins vis à vis de L. Elle écarquilla ses yeux, tout en sortant une cigarette de son sac. Elle était liée à L, qui était désormais un semi shinigami. Elle qui n'avait jamais mit les pieds à la Wammy's House, elle qui n'était pas un petit génie, comme Mello et Matt , elle savait que L était de retour. Elle avait eut l'information la première, elle avait devancé ces cerveaux carburés au glucose et aux jeux vidéos. Elle se demandait alors qu'elle serait la réaction du blond si il l'apprenait. Souriant à cette idée, elle ouvrit une dernière porte, la faisant quitter le QG. Elle regarda en arrière, priant que Mello ne débarque pas dans son dos. Les filles l'attendaient de l'autre côté.

*It's time to change my world... *

Plusieurs chansons lui vinrent à l'esprit. Elle se sentait d'humeur mélodique. C'était sans doute cette entrave à sa personnalité sombre qui avait fait sursauté le roux. Elle qui semblait si noire, si silencieuse parfois, perchée sur une lune d'onyx. Elle avait des airs de vil serpent, toujours prêt à mordre, à vous déchiqueté de ses crocs. Elle se mit à rire, subitement, d'un rire nerveux. Elle sortit du QG. L'air libre venait parcourir son visage. Elle ne pouvait pas s'arrêter de rire, et son visage se contracta, lui donnant un air de Kâli noire, a la langue pendue. Aiko lui tendit la main, quelque peu étonnée du rire soudain de son chef.

« Ne ..ne t'en fais pas, hahaha »

Elle se calma, hoquetant légèrement. Elle jeta un dernier regard au quartier général, à ces gorilles qui la dévisageaient, avant de prendre leur téléphone pour sans doute contacter le blond. Qu'ils le fassent, elle sera déjà loin.

« Allez, on s'en va »

Elle fit un clin d’œil provocateur aux gorilles, avant de grimper dans sa voiture, et de s'en aller avec ses amies.

[RP Clos :)]

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