Let's play! [PV Matt]

Spoiler:

Mello rentra dans la chambre de Matt tellement naturellement que s'en était exaspérant. Il ne pris pas la peine de frapper, de prévenir de son arrivée d'une quelconque manière, ne se souciant pas du fait que le geek puisse se trouver en sous vêtements, en train de dormir -vu l'heure tardive- ou en compagnie de quelqu'un ; non, il avait décidé que c'était son quart d'heure à lui, le quart d'heure ou le reste du monde n'existait plus et où il avait le droit d'être égoiste et de se plaindre un peu. (Comment ça il était égoiste en permanence?) Il vint se laisser tomber sur le canapé aux cotés du geek, pris une cigarette du paquet qui traînait sur la table basse devant lui avant de mettre les pieds sur celle-ci et de laisser sa tête retomber en arrière. Il mis un certain temps à réussir à allumer le briquet, ses mains tremblant légèrement mais assez pour baisser la précision de ses gestes. Il garda le silence un moment, comme s'il était entré juste pour faire le meuble, s'incruster dans la pièce en espérant que la présence de Matt saurait l'apaiser, comme toujours. Il se sentait un peu honteux, de chercher à se réfugier auprès du roux à chaque fois que sa tête était sur le point d'exploser, il se comparait lui-même à un gosse dans ces moments-là. Ca l'énervait de n'avoir que cette solution là pour ne pas péter les plombs, mais à ce jour il n'en avait trouvé aucune qui soit aussi efficace... Ou efficace tout court.

Il se redressa un peu, de façon à s'asseoir en tailleur et se tourner vers Matt. Ce dernier était en train de bidouiller sur un de ses gadgets électroniques, comme à son habitude. Il inspira une bouffée de nicotine, observant son ami qui n'avait même pas relevé son entrée sans gêne dans sa chambre -il avait du prendre l'habitude des manières du blond, depuis le temps!- puis se rappela de la raison de sa venue. Il leva les yeux vers le roux, un peu hésitant.

« Matt... J'veux jouer à ''la nuit qui n'a jamais existé''. »

Une demande à connotation nostalgique ; ce jeu là c'était eux-même qui l'avaient inventé du temps de la Whammy's, quand ils perdaient peu à peu leurs dents de lait et ou pokémon se jouait en noir et blanc sur la toute première gameboy grise à piles qu'on avait du mal à tenir dans ses mains. Les règles étaient simples : ils faisaient impasse sur leur sommeil pour parler de sujets fâcheux ou qui leur prenait la tête, ou encore pour faire des trucs -complètements débiles ou non-, et le lendemain on considérait qu'il ne s'était jamais rien passé, on oubliait tout. C'était bien pratique, et un sourire égaya le visage de Mihael quand il se remémora certaines parties qui leur avait causé des heures à faire des corvées, comme la fois où il avaient remplacé les yaourts de la cantine par de la gouache -donnant un travail monstrueux à l'infirmerie et s'attirant les foudres des autres wammysiens-, ou leur meilleur coup : la fois où ils avaient fait croire à une scène de crime dans la pension, en peinturlurant les couloirs de rouge, et en donnant des somnifères à quelques pensionnaires pour les laisser au milieu du désastre pour rendre la scène encore plus réaliste. Roger les avait incendié comme pas possible, et ils avaient étés punis pendant une année entière. Mais ça valait la chandelle !
Mais leur derniere partie, qui remontait maintenant à des années en arrière... S'en était tenue à une simple discussion, qui fut longue et... Douloureuse.
C'était le soir du départ de Mello de la Whammy's. Après avoir bouclé ce qu'il voulait emmener en partant, il avait décidé de passer dire au revoir au rouquin. Et c'était lui qui avait lancé le ''jeu'', cette nuit-là aussi. C'était comme un « pourparler », un arrêt du temps, on appuyait sur stop, on jouait cartes sur tables, on pétait les plombs des fois (parce que oui, ça leur arrivait de se disputer, comme tous les amis), on se frappait même -Matt était le seul à avoir frappé le blond et être encore en vie, d'ailleurs, Mello ne pouvant pas se résoudre à le blesser plus que de raison- ; et puis on finissait par conclure le tout, et boucler l'affaire. Et on la jetait aux oubliettes. Même si aucun d'entre eux n'oubliait vraiment ce qui s'était dit ou fait, ils avaient obligation de ne plus évoquer le sujet. Leur relation était vraiment complexe, mais ils étaient encore « ensemble » malgré tout, et Mello était vraiment heureux que le rouquin l'ai rejoint, peu de temps après son départ... Malgré leur dernière partie de « la nuit qui n'a jamais existé » qui avait pourtant été houleuse. Il se souvient avoir ravalé ses larmes, ce soir là. Les adieux, il en avait rien à foutre, il ne s'attachait à personne et haissait le monde. Mais avec Matt, c'était différent. Il avait pris une place intégrante dans son monde, et c'était devenu irréversible.

Il fixa le roux, attendant qu'il lève ses yeux de l'écran, se demandant si ça allait raviver le fait que Matt lui en avait voulu d'être partit, ou s'il allait se foutre de sa gueule de ressortir un truc aussi débile et enfantin. Mais qu'importe, c'était Matt, avec lui le blond se permettait les familiarités et se laissait aller.