Murder station. [PV Elie & Cloud]

La gare. C'était un lieu qui plaisait énormément à la jeune criminelle. Peut-être parce que toutes les gares se ressemblent et que ça lui rappellent, à peu de choses près, celle de son pays natal. Mais ce n'était pas par question de mal du pays que Noa était actuellement dans cette gare. Déjà que c'était l'endroit parfait pour se cacher, à cause de la masse importantes de personnes qui déambulaient, malgré les patrouilles de la police de Kira, mais en plus, il y avait accessoirement son contrat qui se baladait à côté du guichet. L'endroit parfait pour trouver un riche.

Elle s'assit sur un banc en finissant sa canette de soda en réalité rempli de bière irlandaise. Saleté de règles qui empêchent les gens de boire et fumer dans les lieux publics. C'est vrai, c'était la mort des liberté du peuple. Elle observait du coin de l’œil l'horrible adepte du soit disant Dieu se déplacer. Attendre, elle avait beau pas aimer ça, elle devait quand même faire l'effort de l'assassiner à un moment où personne ne la verrait. Elle se leva et continua à marcher vers la sortie des quais à la suite de l'homme gras qui allaient bientôt ne lui être de ce monde. Et il y avait ces escaliers électriques qu'elle avait toujours détester simplement parce que les gens étaient speeder et ne regardaient pas ce qui se passait. Parfait.

Noa pressa le pas pour dépasser sa future victime et s'installa dans la partie des gens qui prenait leurs temps, donc qui ne couraient pas pour arriver le plus vite possible en haut. Elle sortit son coupeau de la manche de son manteau, de façon totalement discrète, laissant la lame dans la paume de main. Il arrivait. Marchant, ou plutôt courant malgré la difficulté que c'était pour cette habitué des fast-food pro Kira. Et là. Quand elle passait à côté de lui, elle lui enfonça d'un coup rapide sa lame au niveau du cœur, comme si de rien n'était, alors qu'il continuait sa course vers le sommet. Deux secondes plus tard, son coupeau était de nouveau à sa place et Noa avait de nouveau l'air d'une adolescente normale, égaré dans la capitale nippone. Et personne ne l'avait vu. Même pas les caméras, car elle savait de source sûre que ces escaliers étaient des angles morts.

Personne ? Pourquoi avait-elle la sale impression que la fille dans la file de gauche, qui attendait au même niveau qu'elle avait tourner la tête à ce moment là. Pourquoi ? Elle entendit un cri. Ca y est, l'homme avait du s'effondrer par terre en arrivant à la fin de l'escalier. Elle franchit la dernière marche automatique et prit une autre direction que celle du bain de foule. Elle attendait bien les journaux pro-Kira. « Un brave homme qui avait donné sa vie à servir la juste du Dieu assassiné par un dangereux criminel dans une gare de la capitale. » C'était à mourir de rire. Elle marcha, elle avait juste envie d'une cigarette. Alors pourquoi elle ne fonça pas dehors ? Parce que ça fait suspect, oui, mais de toute façon, elle n'allait pas y aller en courant. En fait, elle croisa le regard de la fille, celle qu'elle suspectait être un témoin du crime qui venait de se passer. C'était bizarre qu'elle n'ait pas couru vers le défunt pour crier qu'elle connaissait le visage du meurtrier.

Noa soupira en s'avançant vers elle. Peut-être s’apprêtait-elle à le faire, ce qui n'était pas vraiment pour plaire à la criminelle. Elle s'approcha donc de celle qui avait l'air d'une européenne plus âgée qu'elle.

« Hey ! »

Elle se posta devant elle avec un grand sourire dont personne ne pourrait réellement dire la signification car il paraissait à la fois menaçant, gentil et arrogant. Comme quoi, tout est possible.

« Qu'as-tu vu, my dear ? »

Ses vieilles habitudes anglaises reprenaient souvent le dessous, avec un accent horrible digne des coins bien paumés d’Angleterre. Bref, elle attrapa rapidement le bras de la femme et fit un mouvement pour lui faire comprendre que non, elles n'allaient pas rester ici pour parler. Ce n'était pas spécialement dans leurs intérêt, même si personne dans la gare ne se souciaient d'elles. Elle prit alors le temps de mieux détailler la personne, tout en se demandant de quelle façon elle allait devoir la tuer.

«AND I 'M THE WIIIIIINNER !»

Je levais alors le poing en signe de victoire sous les applaudissement de la foule puis, je tendais la main afin de récupérer quelques billets. Je venais de remporter un tournois de street fighter et, même si mon dernier adversaire était plutôt coriace, j'avais fini par l'écraser. Le game center le plus fréquenté d'Akihabara était l'un de mes lieux favoris. Là, tout les habituées me connaissaient, et beaucoup d'entre me défiait en pariant de l'argent. Je devais avouer qu'il s'agissait presque de mon unique gagne-pain. Je ferais mieux de travailler pour ça, je le sais bien ! D'ailleurs, j'ai déjà essayer ! Mais, il semblerait que cela ne m'aille pas car, j'ai une maladie incurable qui m'empêche d'être sérieuse et de faire correctement les boulots que l'on me propose : la FLEMME. ...Ainsi que le je-m-en-foutisme. Fort heureusement pour moi, l'argent que j'avais pu récupérer après la mort de mes parents m'assurait plusieurs années de vivre, si je me serrais la ceinture. Peu importe. Il était temps que je rentre à mon appartement miteux. Pour cela, je me rendais donc à la gare, d'un air blasée dû à la trop grande quantité de monde. Tendances agoraphobe, moi ? Mais pas du tout ! D'accord, peut-être un peu. En tout les cas, si je voulais rentrer chez moi, je devais combattre les vagues de voyageurs, à contre courant. Cela m'ennuyait fortement, de rester coincée dans une longue file pleine d'embouteillage alors, je m'occupais en observant la population. Mes yeux se posèrent immédiatement sur une jeune fille qui me semblait adorable. C'est donc sans en détacher mon regard que je continuais d'avancer mais là, quelque chose d’inattendue se produisit. Elle n'était finalement pas si adorable que ça. A moins que poignarder quelqu'un soit un acte considéré comme tel. Sans m'en rendre compte, je m'étais arrêtée de marcher, bloquant ainsi le passage. Ce n'est que quand la jeune fille m’aperçut que je continua ma course. Peut-être avais-je mal vu? C'était ce que j’espérais sauf que, l'homme qui gisait sur le sol quelques secondes plus tard ne pouvait tromper qui que ce soit : elle l'avait tué. J'avais beau ne pas me formaliser de la mort de l'homme, (Après tout, notre monde était devenue si anarchique que plus rien ne m'étonnait.) je me demandais tout de même pourquoi la rouquine avait fait ça. De toute façon, l'occasion de lui poser la question allait vite se présenter, puisqu'elle venait de m’interpeller.

« Qu'as-tu vu, my dear ? »

Même accompagner de cet étrange petit sourire, cette question prouvait bel et bien qu'elle était coupable et qu'elle s'inquiétait de ce que je pourrais dire à la police. S'il s'agissait d'une psychopathe, j'étais dans un beau pétrin. Enfin, je pourrais peut-être m'en sortir grâce à ma grande maitrise du KAMEHAMEHA. Ou pas. Alors que je m'apprêtais à lui répondre, elle me tira vers un coin tranquille. Probablement pour parler sans problèmes. Ou bien, m'exterminer sans problèmes. En tout les cas, je ne comptais pas la faire attendre plus longtemps. C'est donc avec un sourire gêné, presque pour m'excuser, que je répondais.

« J'ai probablement vu...tout ce que je n'aurais pas du voir ! »

Après tout, je n'allais pas nier les faits, cela serait encore plus dangereux. Mais, en réfléchissant bien, ma technique était tout aussi risquée. Je décidais alors de rassurer cette folle meurtrière (...), tout en arborant un air des plus naturel, presque indifférent.

« Maah, t'en fais pas. J'dirais rien. »

Il était clair que je n'en parlerais à personne. De un, parce que je n'avais personne à qui en parler et de deux, parce que j'avais autre chose à faire de ma vie. (En l’occurrence : RIEN.) Pourtant, cela me démangeait de poser cette fameuse question "QUI ES TU, BORDEL?!" .

Le Le pire chez Noa, c'est que même dans des situations plus ou moins dangereuses mais surtout compliquées comme celle là, c'est qu'elle avait quand même envie de fumer. Et les gens pourraient penser ce qu'ils veulent, dans le genre c'est pas bien d'être accro à la cigarette aussi jeune, ça te tue, elle n'en avait rien à faire. Parce qu'ils ne se rendaient pas compte. Ça allait faire presque une heure qu'elle n'avait pas touché à une de ses précieuses cigarettes. En gros, de quoi devenir dingues.

Concentration. Ce n'était pas du tout le moment de penser à ça. Elle se trouvait juste un peu en compagnie d'une femme qui avait été témoin d'un meurtre. Meurtre qu'elle avait commis en plus. Parce que sinon, ça n'aurait aucune importance, il faut rester logique. Elle prit donc l'initiative de bouger plus ou moins vers la sortie. Du moins à un endroit où elle pourrait fumer. D'ailleurs, elle haïssait cette ville pour ça, juste parce que les gens ne toléraient pas les fumeurs. Bref, concentration.

Elle regarda la fille, attendit sa réponse, et commença à jouer avec son briquet. Geste maladif et instinctif qui signifie qu'elle était en manque. Détail, il faut se dire que c'est un détail. La voie de la fille la ramena plus ou moins à la raison. Ah oui, c'est vrai qu'elle était encore là elle. Bizarre qu'elle ne se soit pas barrer en courant. En tout cas, ses soupçons étaient confirmés, ce qui ne la réjouissait pas forcément. Quoi que. Il ne faut pas oublier que Noa a certains problèmes dans sa tête, et qu'une situation qui déprimerait stresserait certain l'amusait. Surtout que la fille, dont elle n'avait aucune idée de l'identité rajouta immédiatement qu'elle ne dirait rien. Classique.

« Écoute ma belle... »

Elle marqua une pause, histoire de surveiller la réaction de la fille. Allait-elle avoir peur. Mais genre très peur parce qu'elle se doutait qu'il y avait une chance plus ou moins importante que la psychopathe en face d'elle la tue, ou alors allait-elle rester calme, en se disant que de toute façon, elle devait rêver. Bref, Noa adorait regarder le visage des gens avec qui elle s'amusait. Parce que oui, pour elle ce n'était rien d'autre qu'un jeu qui finissait souvent en bain de sang. Très souvent même.

« Qu'es-ce que tu dirais d'aller discuter de tout ça dehors, une bonne clope à la main ? »

Elle ne prit même pas le temps de finir sa phrase qu'elle avait déjà commencé à entraîner la témoin de la scène dehors en lui souriant.

« De toute façon, c'est pas comme si tu avais le choix »

En passant la porte, elle entendit le bruit des gens qui s'activait autour de la gare à cause du corps qui gisait à terre, des gens qui crisaient alors que le personnel essayait de les calmer, complètement dépassé par la situation et pressé que la police arrive pour ne plus avoir toute cette affaire sur les bras. En gros, elles étaient mieux dehors, loin de toute cette agitation et de tout ces gens.

Et Noa put allumer sa cigarette. Et l'appréciait tranquillement adossé contre le mur de l'impossante gare situé dans la périphérie de la capitale nippone.

« Alors comme ça, tu ne vas rien dire ? Et en quel honneur je suis sensée te croire ? »

Elle avait lâché sa main au moment où elle avait sorti son paquet. La femme était donc libre de se partir en courant à tout moment, avec le risque de se faire rattraper, ou de passer pour une suspecte vu la situation à l'intérieur.

Je n'allais pas la balancer, non. Je ne cherchais pas les ennuis. A vrai dire, je voulais rentrer chez moi, la pollution de la ville commençant à m'irriter les yeux. Il est vrai que si elle ne me croyait pas, j'aurais des problèmes. Mais je savais me défendre, et me battre. Plutôt bien d'ailleurs. Pourtant, je n'avais pas d'arme. Elle, si. Je devais donc être prudente... Nan, je blague. Ce n'est vraiment pas dans mes habitudes d'êtres prudente. Je disais et faisais ce qu'il me plaisait la plus part du temps, sans me préoccuper de ce que les autres diront.
Alors, comme toujours, j'allais simplement dire ce que je pensais. Sans me préoccuper du résultat. Les jeux vidéos et ma vision fataliste du monde m'avaient démunies de toute conscience du danger. Puis après tout, je n'avais pas de but dans la vie, pas de famille, pas de petit ami(e) . Mais maintenant que j'y pensais, un coup de couteau, c'est douloureux. Je ferais donc de mon mieux pour m'en sortir indemne.

« Alors comme ça, tu ne vas rien dire ? Et en quel honneur je suis sensée te croire ? »

C'était une fois qu'elle m'avait traîné dehors pour pouvoir fumer sa clope, qu'elle me posa cette question. La réponse était simple "Parce que je m'en fou.", c'est ce que j'allais dire. Bien sûr, la jeune fille, son histoire, ce qu'elle faisait là, je ne m'en foutais pas. Mais un mort de plus ou de moins, qui est ce que ça importe, actuellement? Je décidais alors de m'asseoir sur le rebord du muret, juste à coté d'elle pour parler plus tranquillement. Je regardais alors droit devant moi, d'un air indifférent, ailleurs.

« Clairement? J'en ai rien à cirer. Tout le monde meurt un jour ou un autre, plus tôt ou plus tard, ça ne change rien. D'accord, personne ne devrait choisir du droit de vie ou de mort d'autre, ect, parce que c'est "pas bien", disais en mimant les guillemets à l'aide de mes mains, mais qui s'en préoccupe actuellement ? Avec la société pourrie et l’oppression qu'on subie, parfois, c'est préférable de crever. Puis, Les criminels ne se risquent plus à tuer en publique depuis l'apparition de Kira alors je suppose que si tu as tué ce type, t'avais une bonne raison pour risquer ta vie... »

Soudainement, je m'arrêtais, me souvenant que ma réponse était sensé être simple. Une fois lancé, j'avais toujours du mal à stopper mes arguments. Et là, j'en avais tout un paquet à exposer, mais la jeune fille devait simplement vouloir se débarrasser de moi. Non pas m'entendre exposer mon point de vue. Quand je le réalisa, je me sentis bête. Je me tournais alors vers la mignonne meurtrière pour m'excuser.

« Pardon, je parle trop... »

Noa avait une multitude de manies. Et une manie, aussi insignifiante qu'elle puisse paraître peut facilement pourrir la vie du propriétaire qui est obligé de vivre avec. Celle qui avait ici refait surface venait de son addiction à la cigarette. Déjà qu'elle était accro à ses tubes de nicotine, elle adorait, pour ne pas dire était obligée, fumer une cigarette juste après avoir tuer quelqu'un. Ensuite, il faut rajouter à cela qu'elle n'avait pas fumer le temps de suivre le pauvre mec qui gisait à terre en plein milieu de la gare. C'était donc pour ça que Noa ne faisait actuellement pas attention à la peut-être future victime, autrement dit, le témoin de ces agissements. Fumer était donc à ce moment là, beaucoup plus important pour la criminelle.

De toute façon, les rares fois où Noa avait été dans une situation plus ou moins similaires, les gens qui avaient été à la place de la fille ne disaient rien. La peur, le stress à l'idée de mourir. C'est sûr que ça doit être difficile de parler avec tous ces facteurs. Dans ce cas, pourquoi fut-elle interrompue au moment où elle appréciait le plus sa cigarette par la voix de la fille qui répondait à sa question. Enfin, si on peut appeler ça une réponse, car dans le langage de la jeune criminelle, c'était plus un monologue, et la répondre s'arrêter aux dix premiers mots.

Noa sourit. Mais un sourire qui cette fois signifiait plus qu'elle trouvait son interlocutrice intéressante. Très intéressante. Ne pas s'affoler pour un meurtre est une chose, mais en avoir rien à faire et donner à une personne qu'on ne connaît pas du tout son avis sur la société actuelle en est une autre. Même si c'est quelque chose que Noa aurait fait sans problème, elle avait quand même conscience que ça devait être chose rare actuellement. Conclusion, cette fille à l'air indifférente lui plaisait. Quand elle mentionna les criminels qui ne tuaient plus en public, elle tiqua. C'est vrai que beaucoup n'osaient plus agir comme cela, à cause de Kira. Mais elle, elle n'avait plus rien à perdre de toute façon.

« Une bonne raison de risquer ma vie ? »

Elle fit mine de réfléchir en allumant une cigarette puis laissa échapper un petit rire discret.

« Nan, juste le bonheur de rappeler au policier leurs profondes incompétences. »

Et maintenant, que faire ? Tuer la fille qui lui paraissait pour le moment plutôt sympathique ne lui disait pas grand chose. Surtout que Noa, même si tuer le premier passant ne la dérangeait pas, avait quand même une préférence pour les partisans de Kira. Elle regarda les gens qui passaient devant elle, essayant de partir le plus rapidement de la gare et puis la fille assisse sur le muret.

« Et toi, qui a l'air contre le gouvernement, pourquoi tu les tue pas ? »

Sa question était simple, claire et la réponse avait toutes ses chances de choquer la fille. Parce que quand on a un minimum d'humanité, on a du mal au début à se dire qu'on peut se transformer en machine à tuer. Mais ça, c'est un détail et la criminelle attendait quand même la réponse avec beaucoup d'impatience en finissant sa cigarette.

« Nan, juste le bonheur de rappeler au policier leurs profondes incompétences. »

Il est vrai que les policiers étaient vraiment inutiles. Kira lui-même avait été le premier à leur rappeler, en faisant tout le boulot à leur place. Je ne comprenais pas comment ils pouvaient accepter ce genre de choses. Accepter le fait d'être réduit à l’inutilité et, même, de ce ranger de son côté. Par peur, ou par fainéantise, probablement.

« Ce qui est une bonne raison. »

C'est ce que je lui avais répondu, en rigolant légèrement. Mais, je ne pense pas que les policiers soient assez intelligents pour comprendre le message, malheureusement. Ils considéreront toujours ça comme de simple crimes, non pas un sous-entendu qui voudrait dire 'Hého les mecs, vous êtes trop nuls. Même pas capable de m'arrêter.' Puis, évidemment qu'ils n’en sont pas capables. Ils espèrent simplement que Kira le fasse à leur place.

« Et toi, qui a l'air contre le gouvernement, pourquoi tu les tue pas ? »

En entendant cette question, je basculais ma tête en arrière, de façon à voir le ciel pollué de Tokyo. Signe que je réfléchissais intensément à la question. Je me devais de le faire maintenant, car je n'y avais jamais pensé auparavant. Probablement car cela ne m'aurait rien apporter. Non, à vrai dire, je ne me sentais pas assez présente dans ce monde, en tant qu'individu, pour m'impliquer dans ce genre de chose. Comme si je ne pouvais qu' observer ce monde, sans pour autant y participer. J'avais ma propre bulle. J'avais depuis longtemps décidé de ne pas vivre en communauté avec les autres. Je haïssais les autres. Leur façon de penser, leurs méthodes, leurs mode de vie. Si je tuais tout ceux pour qui je suis contre, il n'y aurait plus grande monde sur cette planète. J'étais contre les Hommes en général. Contre leur stupidité, leur préjugés, leur ignorance et leur cruauté envers les baleines. ... ... (3h du mat', sorry.) Brusquement, je redressais la tête pour finalement lui répondre.

« Je suppose que je ne suis pas assez à impliquée dans ce monde pour ça. Je ne fais qu'observer, je ne participe pas. Parce qu'en observant, j'ai bien vu que, quoi qu'on fasse, c'était voué à l'échec. Les Hommes sont idiots. Pas tous, mais la majorité, oui. Ils ne comprennent jamais le message et répètent leurs erreurs. Ils seront toujours apeurés, et choisiront toujours la facilité, le côté du plus fort. Ils ne font que s'attacher à la vie, et aux choses matériels, mais ils ne respectent rien. Ces gens là ne devraient pas exister. Mais dans ces cas là, nous devrions exterminer la planète entière...»

Je m'arrêtais sur ces derniers mots quelques peu apocalyptique. J'en avais déjà trop dis. Si chaque fois qu'elle me posait une question, je lui répondais par un long monologue...elle finirait par m’exécuter pour que j'arrête de parler. Haha. Pour le moment, je me grattais la tête en grimaçant étrangement. Signe que je poussais de nouveau ma réflexion. Je n'avais pas pris beaucoup de temps pour réfléchir. Peut-être que quelque éléments m'échappaient, et que j'avais tort. Maaah~ J'y réfléchirais ce soir, avant de m'en dormir. Si je rentre chez moi en vie, bien entendu.

Cette fille avait vraiment le don d'étonner Noa. Pas choquer, non ça serait beaucoup trop fort, mais étonner. Parce que si à première vue on aurait dit une personne tout à fait normale, la façon dont elle parlait et surtout les propos qu'elle tenait laissaient vraiment qu'elle n'était pas aussi naïve qu'une grande partie de la population. Et pourquoi pas choquer ? Parce que Noa était elle-même, sauf au moment où elle était couverte de sang, un bon exemple de ces gens qui se cachait parfaitement dans la masse et dont personne ne se permettrait normalement de douter. Des gens qui paraissait sans histoire. Mais elle était bien placé pour savoir que tout le monde a une histoire. Et ces gens-là en particulier. Alors, quelle était celle de la jeune fille en face d'elle ?

En tout cas, ce qui était sûr, c'est que ce n'était pas une qui l'avait dégouté de parler vu le deuxième monologue qu'elle venait de lui sortir. C'est vrai que Noa ne parle pas beaucoup, donc que pour elle, tout pourrait être plus ou moins un monologue, mais comme elle n'avait pas toujours été comme ça, elle savait que ce n'était pas normale de dire autant de chose à une personne qu'on ne connait pas et qui, en plus, vient de tuer un mec pour une raison qui pourrait être qualifiable dans le rayon futile. Tout ça pour dire que cette fille lui plaisait bien.

Quant à sa vision du monde, elle était des plus adorables. Pas que Noa veuille exterminer la planète entière. Non, elle avait beau être une tueuse, elle n'avait jamais était radicale. Quoi que. Tuer c'est bien, elle aimait ça. Cela faisait-elle d'elle quelqu'un de radicale ? Dans sa manière de régler les problèmes oui. Mais pas pour le reste, enfin d'après elle. De toute façon, elle s'en fichait. Elle ralluma une cigarette avant de rajouter avec son arrogance habituelle.

« Et ben chérie, c'est que t'es bavarde. »

Elle rigola un peu avant de reprendre.

« Mais je suis d'accord. Quoi que... »

Elle s'assit sur le muret à côté d'elle, au final contente que sa question n'est pas choquée la personne. Elle devenait plus intéressante aux yeux de la criminelle.

« Pour moi, faut continuer à se battre contre celui qui a encore plus enfoncer l'humanité. Ce Kira là, qui ne sert vraiment pas à grand chose. Puis, j'pense qu'on est forcément impliqué dans ce monde, juste par notre présence ici. »

Miracle. Noa avait prononcer trois phrases normalement. Sans se moquer ou menacer de mort son interlocuteur. Et trois phrases d'affilés. Il y avait une amélioration. Et une grande.

« 'Fin, après. J'sais pas. Faut être libre de son avenir pour penser ça. C'est pas le cas de tout le monde. Free and alive. »

Elle avait dit ça histoire d'essayer de faire flipper la fille car Noa n'avait à aucun mot dit qu'elle ne lui ferait pas de mal et cette conversation pourrait tout aussi bien être un sursis pour sa future victime.

« Pour moi, faut continuer à se battre contre celui qui a encore plus enfoncer l'humanité. Ce Kira là, qui ne sert vraiment pas à grand chose. Puis, j'pense qu'on est forcément impliqué dans ce monde, juste par notre présence ici. »

Je compris alors que la jeune fille avait encore de l’espoir. On ne se bat jamais contre quelqu'un sans espoirs. Pour moi, tout était abstrait, je n'avais donc aucun espoirs pour quoi que ce soit. Je m'attendris alors devant elle. Mignonne pensée naïve. Pas trop tout de même. Elle semblait intelligente. Du moins, son point de vue était probablement réfléchis. Personnellement, je n'étais pas tout à fait d'accord sur le deuxième point. Kira, inutile? Je ne l'aimais pas mais je ne pouvais pas nier que quelques unes de ses actions semblaient justes. Après tout, la criminalité avait baissé, les mauvais avaient peur et les bons étaient rassurés. Au début. Maintenant, tout le monde semblait avoir peur. C'était tout sauf amusant. Quoi que? J'aurais presque envie de dire que ce Kira avait mis du piment dans nos vies en débarquant. Se demander qu'il était, comment il faisait.... Je trouvais ça intéressant. Je trouvais toujours ça intéressant en ce moment même, mais c'était devenue un peu ennuyant depuis que l’oppression à commencer.

« Vous n'avez rien remarqué d'anormal par hasard ? Quelqu'un qui prendrait la fuite ?»

Un mec venait de nous interrompre dans la conversation, juste après que la rouquine avait terminé une nouvelle phrase. (que je n'avais qu'entendue que d'une oreille, trop occupé a regarder le blondinet s'approcher de nous.) Suite à sa question, je compris tout de suite : il s'agissait d'un flic. Il parlait du meurtrier. Le meurtrier en question se tenait à côté de moi. Je trouvais ce meurtrier sympathique. Mais ce flic était plutôt beau gosse... La solution était simple : je n'allais pas la dénoncer. Je n'en avais pas envie, pour elle, et je paraîtrais suspecte à discuter consciemment avec une criminelle... cela ne plairait pas au poulet. J'allais donc la jouer innocente.

« Non.. Pourquoi? Il s'est passé quelque chose? »

Après tout, si nous étions rester à cette place avant que le meurtre est lieu et que nous y étions rester, nous ne pouvions pas être au courant. Jouer les filles ne sachant pas ce qui se passe était probablement la meilleure solution. J'arquais donc un sourcil d'un air curieux, attendant la réponse.

Si on lui avait dit de ne pas traîner devant la gare à cause des nombreuses patrouilles de policiers qui grouillaient dans les parage, Noa n'aurait pas écouté, même si elle savait pertinemment que la personne qui lui aurait dit ça avait totalement raison. Mais la jeune criminelle aimait en faire qu'à sa tête et c'est d'ailleurs la raison pour laquelle elle ne fut pas du tout étonner de voir un blond plutôt jeune qui était sûrement dans la magnifique police de cet idiot de dictature lui posait une question. Elle se retenu de soupirer. Des fois, elle se demandait comment des gens si jeunes, se laissaient embrigadés par cette société meurtrière. Elle avait pourtant eu espoir, du moins en la « jeunesse » qui avait l'âge de comprendre les problèmes actuelles, pour lutter contre. A croire qu'elle avait eu tort. Encore une fois, Noa était déçue par la société. Mais elle n'en laissait rien paraître puisque de toute façon, elle avait l'habitude maintenant.

Elle ne regarda même pas la fille, et fit comme si la réponse qu'elle allait donner au blond ne l'intéressait pas. C'est vrai, ce n'était pas comme si elle risquait de se faire arrêter d'une seconde à l'autre si elle se faisait dénoncé par la personne assisse juste à côté d'elle. Comme quoi, rien de très grave. Donc autant ne pas attitrer l'attention du policier, ce qui serait très mal venu surtout qu'elle ne savait pas s'il avait entendu des brides de leurs conversations, qui n'était pas vraiment Pro-Kira. Elle reporta son attention au policier pour le détailler un peu plus. C'est sûr que ce qui saute à l’œil dès la première seconde, c'est ces cheveux, mais finalement, il n'y avait pas que ça qui attirait l'attention chez lui. Elle écrasa son mégot de cigarette dans le grand cendrier à côté d'où elle était assisse, histoire de faire bonne figure.

Finalement, elle l'aimait bien cette fille à côté d'elle. Pas simplement parce qu'elle ne l'avait pas dénoncé. Non car comme explications à cela, il y avait tout simplement la peur, la honte de parler à une criminelle ou plein de raisons plus ou moins bidons que Noa rejetait en bloc, en sachant très bien que celle utilisait par la fille en faisait parti. Alors pourquoi la fille ne lui aspirait pas la haine ou le dégoût comme beaucoup de gens, c'était une questions à laquelle elle pourrait répondre plus tard, quand le blond digne d'une pub pour gel extra fort sera parti interroger d'autres gens plus coopératifs.

Elle se contenta d'insister sur la situation mise en avant par la brune, c'est à dire l'idée qu'elles ne savent rien.

« Ah bon ? C'est pour ça tous les policiers ? »

Depuis les quelques minutes où elles étaient en train de parler, plusieurs patrouilles étaient rentrées précipitamment dans la gare et Noa savait très bien que ce serait idiots de nier leurs présences. C'est vrai, ils n'étaient pas très discrets ces gars-là. Bon d'un côté, on leur demandait pas forcément de l'être surtout dans une affaire comme ça qui allait sûrement faire parler d'elle. A moins qu'elle ne s'en sorte pas et dans ce cas là, ce serait une honte pour tous les tueurs à gage restant de la planète. En gros, sa survie à l'heure actuelle n'était qu'une question de fierté, et ça la faisait bien rire. Comme quoi, elle se retrouvait dans ses situations assez comiques depuis qu'elle était arrivée dans la capitale japonaise.

« Un homme a été agressé dans les environs. Heureusement il n'a pas succombé au coup de couteau mais l'agresseur court toujours. Vous devriez rentrer chez vous avant qu'il ne soit trop tard.»

Le poulet semblait avoir mis une éternité avant de répondre à nos questions, malgré leur simplicité. Il avait dû essayer de réfléchir, je suppose. Peut-être à un plan, ou bien au fait que l'on paraissent suspecte ou non. De mon point de vue, je semblait toute à fait innocente. J'étais plutôt bonne actrice, et je savais parfaitement comment réagir vis à vis de beaucoup de situation. Pas toutes, il faut bien l'admettre. Parfois, la surprise peut me prendre de court, mais pas cette fois là. Il n'y avait rien de bien compliqué, ou étonnant dans ce qu'il avait répondu après tout. J'allais donc lui répondre, en prenant un air mi-inquiet par la présence d'un agresseur, et mi-soulagé car la victime à survécu.

« Heureusement qu'il va bien... enfin, qu'il n'est pas mort. Parce que je ne suis pas sûr que ça fasse beaucoup de bien, un coup de couteau...»

En réalité, je m'en contrefichais totalement. Tout comme je l'avais dis précédemment à la petite criminelle, cela ne m'atteignait pas le moins du monde. Mais la situation ne me permettait pas de jouer la désinvolture car s'il voyait que la mort d'un homme de m'affectait pas, il m'assimilerait directement à un rebelle. Du moins, s'il parvient à se servir de son cerveau. De toute façon, je comptais bien être prudente. Haha, dit comme ça, on pourrait croise que c'est moi, la meurtrière... Je me levais alors, et me tournais vers la jeune fille. L’inquiétude pouvait se lire sur mon visage.

« Il a raison, nous devrions partir d'ici... J'avais pour projet de rester en vie, ce soir.»

Phrase ironique, que seule la petite aurait pu comprendre, puisqu'elle menaçait justement de me tuer, étant témoin de l’agression. Je voulais donc m'en aller, pour de bon. Parler avec elle était vraiment cool, malgré les risques. Mais subir un interrogatoire de la part d'un flic, ça l'était moins. Pourtant, lorsque je m'apprêtais à m'en aller, le blondinet sortit son scanner. Simple contrôle d'identité, hein? En quoi connaître le nom d'une personne prouve qu'il s'agit d'un meurtrier? Je ne comprenais pas tellement cette logique, mais je n'allais pas non plus rechigner. Je voulais rentrer chez moi au plus vite, la fatigue me gagnait. Je fouillais alors au fin fond de mon sac, pour en sortir une carte d'identité. La mienne. Du moins, celle de Elie Lefebvre, qui me servait depuis que mes parents étaient morts. J'avais abandonné mon vrai nom depuis ce jour, afin que l'on ne fasse aucun rapprochement avec l'homicide qu'avait commis mon père. Je la tendais alors au flic, désireuse que tout se termine.

Noa se retint d'exploser de rire quand elle entendit le policiers déclarait que, heureusement, l'homme attaqué n'était pas mort du coup de couteau. Pourquoi leur mentait-elles ? Parce qu'elle savait très bien que c'était impossible qu'il soit toujours en vie. Qui survivrait à un coup dans le cœur de toute façon ? Il devait donc avoir ses raisons. Ou du moins, devait faire cela histoire de voir leurs réactions. Il n'y avait pas vraiment d'autre solution. Mais la grande question était « pourquoi ? » C'est vrai, il ne pouvait pas les soupçonner. Est-ce qu'elle avait vraiment l'air de tueuses ? Noa connaissait déjà la réponse qui était négative. C'est vrai, elle, tout comme la fille avec qui elle discutait quelques minutes plus tôt, paraissait normalement innocente. Bon, la criminelle avait quand même l'arme du crime sur elle, qu'elle avait déjà remis dans sa botte, mais à part ça.

« Oui c'est sûr... Et vous avez des pistes ? Penser qu'un criminel est en liberté comme ça, ça me fait un peu peur, you know. »

La situation était des plus comiques, même si en réalité, Noa savait que seule la fille assise à côté d'elle pouvait le comprendre. Elle ne fit aucune remarque de plus mais prit tout de même un air plus ou moins apeuré. Pas trop pour faire croire qu'elle était morte de peur, mais assez pour justifier ce qu'elle venait de dire quelques secondes plus tôt.

Décidément, elle devait souvent s'empêcher de rire aujourd'hui. La réplique de la fille, dont elle ne connaissait toujours pas le nom d'ailleurs, la fit marrer intérieurement. Si elle avait pour projet de rester en vie, Noa, elle, avait plutôt envie d'un bon verre dans un dans un de ces bars mal fréquentés des bas-fonds de la ville, surtout qu'elle n'en était pas extrêmement loin.

« Ouais, t'as raison, faudrait pas qu'on tarde. »

Parce que oui, Noa avait bien envie de rester encore un peu de temps avec cette fille puisque de toute façon, elle avait décider de ne pas la tuer. C'est vrai, elle était sympa, elle s'en était déjà rendu compte par la conversation, mais en plus, n'avait pas aider le policier toujours présent. Donc tant qu'à faire, les gens comme ça, ça ne la dérangeait pas de les laisser en vie. Elle avait vraiment envie d'une cigarette lorsque le policier, alias Blondie parce que la criminelle avait vraiment accroché à ses cheveux blonds et sans formes fixes, leur demanda leur papier d'identité. C'est hallucinant comme elle en avait marre de ces contrôles quotidiens. C'est vrai, elle avait l'impression que, à cause de ses origines européennes, elle se faisait contrôler plus souvent que la normale.

Elle lui tendit alors ses papiers, du moins ceux Alice Grave, une des patientes de sa tuteur qu'elle avait tué afin de piquer l'identité qu'elle avait ensuite pu faire refaire à la mairie avant de partir. C'est le miracle des vrais papiers avec de fausses informations. Elle jeta un coup d’œil afin de regarder l'heure qu'il était. C'est vrai qu'il commençait à faire tard.