[A Fate] Tes yeux bleus

pyong@zabaz.com a écrit:: Objet : malaise

Coucou Fate !

Ca fait un petit moment que je voulais t'envoyer un mail, et un petit moment que je ne le pouvais pas. Je m'en excuse, crois-moi.

Tu as dû être surprise de mon évasion...mais moi-aussi, en fait. Et vu ma situation présente, j'aurais sans doute préféré y rester plutôt que de me cacher de tous, à présent. J'aimerais bien te voir, Fate. Te parler. Te dire des choses que l'on ne peut exprimer par email. J'ai envoyé un mail à mon frère, mais il n'a pas semblé très réceptif, et je suis sur le point de craquer. Je ne veux pas que l'on me considère comme faible, mais là ? Je le suis carrément.

Prends ce mail comme tu veux.

A.

svh@yahoo.jp a écrit:: Objet : RE : Malaise

Akira,

Ca fait déjà un petit bout de temps que je suis au courant de ta fuite. Quand j'ai su que tu étais parvenu à t'enfuir, je me suis sentie soulagée. J'ai eu beau vouloir te rassurer, je n'étais pas réellement sûre de pouvoir te venir en aide. J'ignore si je faillis à mon devoir en ayant de telles pensées, mais, où que tu sois, je te sais moins proche de la mort. Tu sais, ton long silence m'a beaucoup inquiété. Je me suis demandée si tu n'avais pas tourné le dos à tout ce que tu avais envisagé pour te réengager dans la résistance. Pire, j'ai imaginé que tu puisses fuir sans reprendre contact. Ca m'a rendu malheureuse. Du coup, ce mail est un véritable soulagement.

Tu n'as plus à t'inquiéter, j'ai prévenu ton frère. Nous avons rendez-vous demain et je ferai en sorte de lui exposer tes tracas. J'aimerais le convaincre de te comprendre, de te pardonner, mais j'ignore si j'en ai la force. Ne te laisse pas abattre par tous ces problèmes. Tu es en vie, libre, et c'est déjà une belle victoire.

Si tu souhaites me voir, je ferai le nécessaire pour te consacrer un peu de mon temps. Mon planning est chargé ces derniers temps, mais n'aie crainte, je parviendrai à me libérer. Il y a beaucoup de choses dont on doit parler aussi, mais certaines choses attendront. Ce dont tu as besoin après de longs jours dans une prison austère, c'est sans doute d'un peu de compagnie et de sympathie.

Donne moi une date, un lieu, je m'arrangerai.

Fate.

PS : Préfère cette adresse-là à mon mail professionnel, j'aimerais éviter de confirmer les soupçons.

pyong@zabaz.com a écrit:: Objet : Merci :)

Fate,

Je te remercierai de ta compréhension, même si je pense que tu as aussi intérêt à ne pas vouloir montrer l'attitude inverse si tu veux que je me pointe à ton rdv. Enfin bon...chère Fate, je ne saurai vraiment si tu joues la comédie ou si tu tiens vraiment à moi. Quelque part, ça me blesse de me le demander, mais bon : la vie est comme ça.
Je ne suis pas sûr que mon frère en ait quelque chose à foutre de moi, tu sais. Mes problèmes lui passent au dessus de la tête, et je suis trop fier pour demander son aide. L'homme qui l'a fait sortir m'a fait payer une rançon bien forte, et je suis encore trop fragilisé pour tenter quoique ce soit sans m'effondrer, littéralement. Dans un accès de folie, je te donnerai bien mon adresse, mais j'ai encore peur, je suis faible. Faible, comme le soulignerai Arashi et père.
Alors, Fate, je ne sais vraiment plus quoi faire. Entre Arashi qui ne me répond pas, mon propre sang, ma seule famille et ça. Cette chose infâme. J'ai vraiment besoin de toi.

Akira

svh@yahoo.jp a écrit:: Mon cher Akira,

Si tu persistes à douter, c'est certainement parce que tu n'as pas envie d'y croire. Cesse de te poser des questions. Le questionnement te tracasse et te poursuit toujours où que tu ailles, j'en ai suffisamment fait l'expérience. Arrête de réfléchir et fais ce qui te semble bon, ce qui te fait envie. C'est ça aussi, la liberté. Il me serait inutile de me défendre. Je pense que même avec les mots les plus convaincants, jamais tu ne te déféras de l'idée que je puisse t'attirer dans un piège. Je ne peux pas t'en vouloir, j'ai plus d'une fois profité de ta sensibilité.

Arashi aussi a ses problèmes. Et je pense qu'il se porte aussi mal que toi vis à vis de votre situation familiale. Comme beaucoup, il se plonge dans son travail pour oublier ces tracas quotidiens. J'ignore qui t'a fait sortir - et je suppose que tu ne veux pas me le dire, mais j'espère que tout ne s'est pas aussi mal passé que tu le prétends.

Si tu veux me voir, je peux venir dès ce soir. Je comprends tes craintes. Inutile de me donner ton adresse si ça te terrifie, tu peux venir chez moi ou nous pouvons décider d'un tierce lieu si ça ne te rassure pas. Je ne suis pas un soutien sans faille, mais j'ose espérer pouvoir t'aider.

En te souhaitait du courage, tu sembles en avoir besoin.

pyong@zabaz.com a écrit:: Très chère Fate,

Il ne passe pas une seconde sans que je pense à toi. Les matins sont plus mornes, et j'ai du mal à ne pas ressentir la douleur.
J'ai mal, et je me sens seul. Il ne me reste plus qu'un seul allié, la liste des personnes qui me sont fidèles s'amenuisant de plus en plus.
Parle à Arashi de ce que tu veux, mais évite de lui parler de ce que nous ressentons. C'est une question de fierté. J'ai déjà du mal à surmonter ce que j'ai vécu, à me sevrer et à digérer les évènements, n'empire pas les choses.
Arashi peut être autant quelqu'un de très mature que sévère, n'en doute pas une seule seconde.
J'aimerais bien te revoir.

Où ?
Je ne sais pas, puis que j'ai du mal à rester dix minutes à la suite éveillé.
Peut-être qu'un jour, je me débrouillerai pour venir chez toi, comme tu me l'as dit.
On se verra à ce moment-là.

J'espère que tu as reçu mon cadeau, dans la boîte aux lettres. Je porte la même bague. Elle est belle, non ? Tu diras aux gens que tu verras qu'il s'agit d'un souvenir de famille, ok ?

Akira

svh@yahoo.jp a écrit:: Mon très cher Akira,

Ces mots me vont droits au coeur, sois-en certain. Je sais combien les sentiments apparaissent si ridicules lorsqu'on cherche à mettre des mots dessus, mais, en te sachant dans un si terrible état, je suis profondément attristée et inquiète. Je sais que tu as besoin d'aide et que la résistante préfère te savoir mort que de t'en procurer... Mais si tu te sens en danger, si tu te sens observé ou suivi, appelle moi et je ne mettrai que quelques secondes à venir te secourir.

Y a t-il quelqu'un pour te prodiguer des soins ? As-tu vu un médecin ? Disposes-tu au moins d'un logement décent ? Je me pose beaucoup de questions et pouvoir te rencontrer me rassurerait. Je suis prête à tout pour te voir au plus vite, même à me déplacer en terrain hostile. Mais je pense aussi que tu ne souhaites pas me voir m'introduire dans ton intimité : je suppose que tu as besoin de temps et que la jeune fille qui t'accompagnait est encore sûrement avec toi. Tu restes cependant le bienvenu, tout comme elle, ne l'oublie pas.

J'ai reçu cette fameuse lettre. Je l'ai accidentellement laissé prendre la pluie, si bien que je pouvais à peine déchiffrer l'adresse et le message qui l'accompagnait. Pourtant, je l'ai gardé dans l'attente de découvrir l'identité de l'expéditeur. J'ai bien fait : quelque chose me donnait envie de croire que c'était toi. Elle est magnifique, vraiment. Mais tu n'aurais pas dû : j'ignore où tu l'as trouvé, mais je sais que tu es loin de rouler sur l'or et que ce genre d'achat a pu te coûter très cher.

Sache que je la porterai chaque jour et que j'en prendrai le plus grand soin. Cela fait bien longtemps qu'on ne m'avait pas offert un aussi beau cadeau. Non, c'est bien plus qu'un cadeau. C'est une preuve d'affection, et ça me donne envie d'espérer. Mais c'est encore quelque chose de difficile à coucher par écrit, alors j'attendrai qu'on se voit enfin face à face pour te remercier et te poser ces mille questions qui me brûlent les lèvres.

Affectueusement.

Fate

PS : Quant à ton frère, nous avons rendez-vous d'ici peu. Je ne perds pas espoir de le voir nous aider et te promets de faire de mon mieux.

pyong@zabaz.com a écrit:: Chère Fate,

En fait, la bague, ce n'était pas par hasard. Je ne sais pas trop quoi faire, avec toi. J'ai envie de venir, tu le sais, te toucher un peu plus à chaque fois que nous nous voyons. Je n'en peux plus d'être bipolaire, de changer, d'être un peu Hadès et un peu Akira. Je me doute que tu vois régulièrement mon frère, que tu lui dresses des rapports, aussi espère-je que tu ne lui parles pas de ces échanges, puisque, du moins je l'estime, ceux-là relèvent du privé.

La bague, ce n'était pas par hasard car, vois-tu, Fate, j'aimerais qu'elle soit de fiançailles. Si tu l'acceptes mais que tu en as honte, mets-la à n'importe quel doigt, sinon...n'hésite pas à me le dire. Ça me blessera sans doute, mais je m'en remettrai. On s'en remet toujours.
Je ne suis plus Hadès, plus pour eux. Je suis déjà dans les cibles de guerre, et si l'un deux me trouve, tu sais que je suis mort. Oui, une de mes alliées s'occupe de moi : une femme fidèle à mon égard qui achève de me guérir des derniers traumatismes liés à ma sortie (accoutumance à la drogue et tout ce que tu veux, ma tourterelle, mais tu as dû le deviner, vu le nombre de seringues qui traînaient par terre, quand tu es venue). Sans te révéler directement où je suis, cette amie m'a fait changer de cachette pour un lieu plus propre et plus confortable. On peut dire que je suis mieux soigné. Elle s'inquiète pour moi, je le vois dans ses yeux.

Fate. Il me tarde de me lever pour te voir. Tu me manques. Si je n'avais pas parfois aussi mal, je le ferais de moi-même, j'ai honte d'être aussi maladroit et de devoir être aidé en tout.

Akira

PS : Sache que je n'ai pas volé cette bague, je gardais un peu d'argent de côté...nos comptes communs, à moi et Arashi.

svh@yahoo.jp a écrit:: Mon très cher Akira,

Que te dire si ce n'est que l'envie de te rejoindre n'en est que plus grande ?

Je l'arborerai fièrement à l'annulaire. Peu m'importe les regards et les questions, je ne manquerai pas de faire taire ceux qui s'y intéresseront. Je n'ai plus peur de toute façon : ni des médias, ni du gouvernement, ni même de cette résistance qui se fait de plus en plus violente.

Tu n'as pas à avoir honte et encore moins à t'en vouloir. Je m'en veux terriblement de t'avoir mener une vie si dure et de ne pas avoir pu te faire éviter de tels traitements.

J'attends ton prochain message avec impatience, en espérant qu'il m'annoncera de possibles retrouvailles.

Merci pour tout. Et désolée d'être si brève. Mais tout ce que j'ai à te dire ne pourra sortir qu'une fois confronté à ton visage.

Fate

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