It's my first job so... [With Absolem]

Bon, j'ai pris mon courage à deux mains et commencé à prendre le journal du cavalier noir qui traînait dans le repère de la résistance dans lequel je dors depuis maintenant deux semaines.

J'épluche les petites annonces de boulot à droite, à gauche. Je n'ai aucune expérience, que des diplômes théoriques. Je ne vaux pas grand chose sur ce marché du travail mais peu m'importe. Je dois absolument passer par cette étape en tant que (depuis peu) adulte responsable et civilisée.
Voilà que deux heures plus tard, je suis encore en train de médités sur quelques annonces.

La majorité des travaux demandant une personne jeune et motivée ne concerne que des postes inintéressants. C'est à croire que l'on propose des postes qui démotiveront les plus motivés pour leur poste futur...

Caissière au supermarché...Je ne veux pas toucher ce que d'autres centaines de personnes ont touché après avoir laissé trainer ses mains je-ne-sais-où!
Distributeur de tracts...La publicité, c'est sans moi!
Aide ménagère...jamais!

Mother of god, je ne trouverai jamais de boulot! C'est en me chiffonnant le pompon au dessus de ma tête qui sont en fait mes cheveux que j'avais rabattus en chignon que je remarque la toute première annonce qui était la page avant le titre des petites annonces. Celui qui a imprimé cet exemplaire ne devait pas être au sommet de sa forme...qui sait.

Secrétaire dans une morgue... Pas de contacts avec trop de gens si on exclu le téléphone, propreté assurée et tranquillité aussi...

Why not?

Je saisis donc mon ordinateur juste sur la table de chevet et me connecte au réseau internet masqué de ma zone. Il n'y avait pas de numéro de téléphone, juste une adresse mail. Tant mieux, il est plus facile de s'exprimer correctement quand on écrit.
Je lui envoie donc que je suis intéressée par l'offre, j'ajoute en pièce jointe mon CV.
En même temps, si je maîtrise cinq langues et que je peux maîtriser sans soucis les ordinateurs, pourquoi n'aurais-je pas un travail de secrétaire? Ce serait absurde si non!

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Cinq jours plus tard, mon téléphone portable faisant office de réveil sonna tellement fort que j'ai cru que j'allais réveillé tout le camp. Je tombe du lit, en rogne. J'étais certaine d'avoir diminué le volume de la sonnerie pourtant!
J'ouvre donc mon ordinateur de fortune que j'ai pu tant bien que mal rebooster. Internet est déjà accessible, tant mieux... Un petit coup d'oeil à ma boîte mail et...

...j'ai reçu une réponse. Voilà que, à ma grande joie, mon potentiel futur employeur me demande un entretient, pour cet après midi. Voilà qui est fait!

Toute guillerette, je me dirige vers la salle de bain de repaire avant de me préparer à faire un entretient. Je prends une voix normale, simple, sans en rajouter avant de commencer à faire le détail de mes études. Mais qui croirait un tel parcours?
C'est vrai, c'est tellement surréaliste. Je suis en possession des diplômes de devraient avoir une personne de 25 ans vachement intelligente...et j'ai juste l'âge d'avoir un diplôme d'humanité... Tant pis, de toute façon, mon (futur) employeur a déjà lu mon CV.

Le reste de ma matinée ne m'a servi qu'à me trouver des vêtements corrects et une gentille personne sachant faire un chignon correct (ou du moins bien plus correct que la boulette qui me tient au sommet du crâne). Heureusement, la vieille dame au fort accent anglais (que j'avais réparé son ordi) est très douée pour nouer les cheveux. Il faut croire que rendre service peut finir par rendre service à soit-même... c'est ça le karma comme on dit?

Bref, une fois prête, je ressemble à une jeune femme...c'est tellement bizarre. On m'a toujours considérée comme étant une gamine sans intérêt qui se la joue intello. J'espère que maintenant je peux compter sur ma réelle intelligence pour montrer qui je suis réellement!

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C'est quand le jeune homme (qui dit d'appeler Setsuke) qui m'avait pris en charge depuis mon arrivée dans la planque me déposa, en voiture à l'adresse donnée dans le mail en question.
Le bâtiment semblait vide, triste mais pourtant il y règne une certaine sérénité.

Well...let's go.

J'entre dans le bâtiment, tout est calme. C'est nettement mieux qu'un supermarché et de loin. Je vois justement un petit panneau indiquant la morgue. La ''salle aux tiroir''...
C'est difficile à dire mais je n'ai pas de problèmes particuliers avec les décédés mais...disons que leur visage me donne la chair de poule. C'est probablement absurde mais j'ai peur qu'ils ouvrent soudainement les yeux...

-Il y a quelqu'un?

Invité

L'un de tes patients venait de partir, tu étais allongé sur le lit de ton cabinet, une clope au bec. Malgré le fait que tu avais dit que tu allais te reposer, tu n'arrivais point à fermer les yeux. Nerveux ? Anxieux ? Non, loin de là. Tu étais ainsi, tout simplement. Tu étais troublé par ce manque physique et psychologique qu'était de ne pas pouvoir être blotti contre ton cher Erwan. Tu tuerais pour pouvoir passer une nuit entière avec lui. Ah, non, c'est vrais... Tu l'as déjà fait. Bof, tu ne perdrais rien pour le refaire.
***Flashback***
Il y a quelques jours, tu avais publié une annonce dans le cavalier noir, cherchant un nouvel assistant qui puisse aussi faire de secrétaire. Son sexe, son age et ses études t'importaient peu, la seule chose que tu demandais, c'était qu'on respecte tes normes -sans préciser lesquelles, dans l'annonce-. Il n'y eut pas beaucoup de demandes -heureusement pour toi-, seulement quelques jeunes femmes qui te connaissaient déjà et qui n'avaient toujours pas compris tes penchants sensuels -malgré ta courtoisie à leur égard-.

Quelques jours plus tard, alors que tu nettoyais un des corps qui avaient servi à une de tes œuvres d'art, tu as vu que tu avais reçu un e-mail sur ton notebook, la veille : c'était un courrier électronique de la part d'une intéressée qui te joignait son curriculum. Elle était très jeune, pour une japonaise, puisqu'elle n'avait que dix-huit ans. Ses skills et les mérites qu'elle avait marqué sur son CV ne n'importaient pas non plus, sauf le fait qu'elle maîtrisait plusieurs idiomes -comme toi- et qu'elle était douée en informatique : c'était tout ce dont tu avais besoin.

Ah ! Si seulement tu regardais ton courrier plus souvent...
Bon, après tout, tu n'avais pas que ça à faire. Tes postulants ne perdaient rien pour attendre, donc tu as tardé un peu à leur répondre -même si tu l'as fait, quand même-. D'ailleurs, tu avais refusé tous les offres sauf le dernier arrivant, celui de cette jeunette. Tu lui avais donné rendez-vous en début d'après midi afin de pouvoir dormir un peu avant son passage et après les consultes que tu avais déjà prévues.

Certes, tu étais doué pour faire des nuits blanches, un café ou deux et tu n'avais aucun souci à tenir debout durant plusieurs jours mais, ce n'est pas bon pour ta psyché. Tu le sais, hein, Alvaro ? Surtout que, avec tout ce travail et tes meurtres, tu n'avais pas revu ton bien aimé depuis longtemps. Ton paquet de tabac et ton portefeuille en morflaient... Mais qu'importe ?

***Fin du flashback***
Soudainement, une des pas discrets et légers résonnèrent dans ton laboratoire, te ramenant brusquement à la réalité : tu avais de la visite. Tu t'es doucement extirpé hors du lit, retirant ton manteau avant d'entendre pour première fois la voix de celle qui serait sûrement ta nouvelle secrétaire :

— Il y a quelqu'un? s'enquit-elle.

Tu as quitté ton cabinet -qui était juste à côté de la morgue, près de la porte qui menait à ton appartement, puisque tu vivais juste au dessus de ton lieu de travail- sans lâcher ta cigarette. Tu as discrètement remplacé ton manteau et ton chapeau par ta blouse blanche -se trouvant sur le portemanteaux de la morgue- avant prendre la parole :

— Bonjour. Je suppose que c'est vous, la jeune femme qui a répondu à mon offre. commençais-tu avant de la détailler indiscrètement, l'analysant. Je suis le docteur Prescott, médecin légiste et spécialiste des troubles cardio-respiratoires et la dégénérescence musculaire. Après quelques secondes de silence, tu as désigné un table près de l'entrée avec quelques chaises, invitant la blonde à s'y asseoir. Votre milieux, votre age ou vos convictions politiques n'importent point. Les seuls éléments pour lesquels je vous ai retenus sont votre intellect apparent et vos maîtrises linguistiques. Ceci dit, je n'ai besoin de savoir que deux ou trois choses à votre égard, grâce auxquelles vous serez prise -ou pas-... continuais-tu avant d’écraser ta cigarette dans le cendrier se trouvant sur une table, près d'un cadavre couvert par un drap, seul un bras recousu par endroits dépassait par dessous le tissu.

Ensuite, tu as tiré une chaise et tu t'es assit afin de poursuivre l'entretien. Tu avais beau avoir d'excellentes manières, tu pouvais être assez étrange pour ces petits asiatiques, tu en avais parfaitement conscience. Toutefois, jusqu'à présent, personne n'avait osé se plaindre de ta façon d'être, même si on t'avait déjà reproché le fait d'être trop froid. Après tout, tu n'avais aucune raison d'être cordial avec un inconnu que tu risquais de tuer un jour ou l'autre...

— La première est votre nom. La deuxième, si parlez vous correctement anglais. Et, la dernière, si vous êtes quelqu'un de... curieux, disons.

Première impression: il est imposant. Non pas par la taille ou le poids, cela n'avait rien à voir.
Il est imposant de par sa manière de se tenir, sa façon de se déplacer, et puis par le timbre de sa voix lors qu'il parla.
Ce n'est pas que j'ai peur de lui, ce n'est pas cela non plus. C'est très étrange. Peut-être est-ce une sorte de présence d'esprit qui fait que je me sens comme oppressée. Je l'ignore.

Son tablier blanc avait quelques taches de sang mais cela ne semblait pas si inquiétant à première vue. Il s'approcha en supposant que j'étais la personne ayant répondu à son offre.
Il se présenta, docteur Prescott.
Tiens, cela me rappelle presque Doctor sauf qu'il donne son nom, lui.
Il m'invita à m'asseoir, ce que je fis. Le bureau est froid et les chaises aussi. Il faut dire que quand tout est métallique, c'est tout de suite moins chaleureux qu'une simple chaise en bois.
Il fume une cigarette. Je ne sais pas si c'est tellement autorisé dans une morgue mais je suppose que ce n'est pas tout à fait le moment de se poser la question. De toute façon, on est pas directement dans la salle d'autopsie...je me trompe?
Il m'affirma qu'il n'avait que faire de mes avis sur la politique actuelle et de mon âge. Tant mieux, il sera plus facilement objectif envers moi que tout ces autres adultes persuadés que les connaissances ne se jugent que par l'âge.

C'est à ce moment que je vis l'espèce de civière non loin de la table sur laquelle le docteur avait écrasé sa cigarette... Un mort, recouvert par un drap. C'est tellement étrange comme sensation.
Un bras semble dépasser mais mes lunettes ne me permettent pas de voir plus de détails. Serais-ce un homme ou une femme? De par la silhouette qui dépasse du draps, je dirais que c'est soit un adolescent de grande taille, soit un adulte... 72% de chances.
En tout cas, il ne devait pas être en surpoids, ce qui diminue les chances de crises cardiaque ou de diabète...du moins, si il était droit dans son existence...
C'est tellement curieux, je ne penserais pas que mon cerveau bouillonnerait autant à la vue d'un cadavre et d'un drap...

Je fus sortie de mes pensées par mon potentiel employeur de par ses questions. Mon nom, mes connaissances linguistiques et si je...suis curieuse? La question en elle-même l'est! Comment cela peut se prouver? Si je fais mine de m'intéresser de nouveau au cadavre humain, il serait probable qu'il pense que je le ferais exprès... 30% de chances.
Pour ne pas laisser monsieur Prescott dans le silence, je réponds déjà aux deux premières questions, dans un anglais parfait avec l'accent américain dont je n'arrive jamais à m'en défaire:

-Comme le disais mon curriculum, je me nomme Yukimina Sparthina, avec un ''h'' après le ''t''. La plupart de mes connaissances se contentent de me nommer Yu.
Quand à ma connaissance de l'anglais, je suis citoyenne américaine bien que mon père soit du Japon et je n'ai appris le japonnais qu'il y a quatre ans. Quand à ma demande de visa, elle expire dans trois ans mais la demande de renouvellement est déjà envoyée.

Je ne sais pas trop si ça lui importe mais, au moins, il saura que je ne risque pas de disparaître du jour au lendemain pour une raison administrative assez stupide selon moi. Ne pas s'occuper de son visa serait tout à fait stupide, surtout dans la situation dans laquelle je me trouve.
Tiens, je ressens un petit peu d'ironie dans cette situation. Moi qui ai tout fait pour couper les ponts avec des scientifiques, voilà que je me retrouve à chercher un emploi auprès d'un autre.
Bien sûr le contexte est différent au vu de tout le matériel technologique qui trône dans mon cerveau, mais d'un point de vue externe, cela semble revenir au même.
Je reviens à la langue japonaise pour lui faire comprendre la question qui me perturbe tout de même:

-Quand à prouver que je sois curieuse ou non, je ne vois pas trop comment vous le montrer instantanément. Je pourrais évidemment vous poser des questions sur le cadavre à votre gauche mais il y a une certaine probabilité qu'il soit là pour que j'en parle...je dirais qu'il y a 30% de chances qu'il soit là pour cela.
Bien qu'à première vue il s'agirait d'un homme probablement décédé il y a peu de temps au vu de l'odeur et qu'il y aie des poils foncés sur son bras. Mais ce n'est pas la question...

Un instant de silence avant que, malgré moi, je reprenne:

-Décédé par accident vu les égratignures sur son bras, une chute peut-être? à moins que ce ne soit un meurtre non prémédité. Je dirais 15% de chances pour la mauvaise chute et 12% pour la bagarre mal tournée...et si ce serait une combinaison des deux? Si la mauvaise dispute se soit déroulée sur un balcon...

C'est là que je constate qu'il me regarde d'un air assez étrange. Peut-être le fait que je parte sur des statistiques difficiles à prouver l'ennuie... Je suis décidément très douée, congratulation dummas! Je dois avoir l'air de quoi maintenant? D'un cinglée qui met des chiffres à tout et qui ne sait même pas s'arrêter d'elle même...
J'évite de m'énerver sur moi-même et sourit presque maladroitement à mon moins-potentiel-que-tout-à-l'heure employeur.

-Navrée, je m'égare.

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