Death Note RPG : une nouvelle ère
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Help, I need somebody... (Day ♥)

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Dim 2 Mar - 4:12
C'est toujours la même chose. Toujours. Les journées semblent se répéter, toutes aussi douloureuses les unes que les autres. Et cette fois-là, comme toutes les autres, ce sera pareil. Cet homme, son client, est sûrement un criminel, un mafieux... Enfin, quelqu'un de peu fréquentable. Il doit avoir un peu plus de la vingtaine. Sacha se demande pourquoi c'est vers lui que les hommes viennent. Il est jeune, à peine dix-neuf ans, et son visage angélique, lisse et pâle, lui donne l'air d'en avoir quinze ou seize seulement. Comme d'habitude, ce sera dégoûtant. Son client s'amusera à le faire souffrir, à pousser ses limites à l'extrême. Peut-être le fera-t-il saigner, même. Comme d'habitude, sa sensibilité en prendra un coup. Il aura mal aussi. Mais il serrera les dents et pensera à autre chose. Un soupir s'échappe d'entre ses lèvres, tandis qu'il prend la main de son client pour le mener dans un endroit plus approprié. Ils se sont juste vus dans la rue, mais apparemment l'homme devait déjà connaître Sacha et sa réputation. Ou bien le garçon a-t-il une étiquette avec marqué "Pute" collée sur le front.

Il faut dire qu'il s'habille en prenant en compte son "travail". Il doit donc être facile de le reconnaître comme étant un prostitué, surtout dans les bas fonds, où ce genre de chose n'est pas rare. Des vêtements courts, en cuir fin et très moulant, des bottes vulgaires et des bouts de tissu transparents. Il déteste ça. Mais il y a des jours comme ça, où les commandes de meurtres sont au nombre de zéro, alors il consacre sa journée à la vente de son corps, laissant de côté le fait qu'il soit aussi criminel avant tout. Il continue à avancer sans regarder son client, la tête baissée. Il a l'impression que les journées passent et repassent. Il est certain que ce client là se comportera de la même manière que les autres. Tous les autres, sans exception. Rien que son regard lui fait peur. Il a l'air envieux, désireux. Le garçon est sûr qu'il est du genre à ne pas savoir se contrôler. Et qu'il le martyrisera.

Ils ont à peine parlé, lorsqu'ils se sont vus. Sacha avait tout de suite compris ce qu'il voulait. Ils ont échangés quelques mots, le client a demandé ce qu'il devrait payer. Et c'est tout. Il s'en fiche de savoir si quelqu'un les a entendu ou pas. Dans ces lieux-là, c'est normal, banal. Et il est certain que des dizaines de gens l'ont déjà entendu en train de gémir de douleur ou de supplier ses clients lorsque ceux-ci sont trop violents. Il sait que personne ne viendra l'aider. Ça ne servirait à rien, de toute façon. Apparemment, cet endroit convient. Ils ne sont même pas arrivés pourtant. Mais voilà que l'homme le pousse contre un mur, un sourire de prédateur aux lèvres, qui lui donne froid dans le dos. Il a souvent l'impression d'être agressé sexuellement plutôt que de satisfaire des clients.

Il sent un genou se placer entre ses cuisses, contre le mur, bloquant tous ses mouvements. Il ferme les yeux, le souffle saccadé à cause de la peur qui commence à l'envahir, lorsqu'il sent le souffle chaud de son client frôler ses lèvres. Il ne sait même pas comment il peut faire ça, c'est si désagréable. Mais il sait qu'il doit de laisser faire, et pire encore, rentrer dans le jeu de son agresseur... Il ne rouvre pas les yeux en entendant des bruits de pas. Quelqu'un arrive. Mais ça ne changera rien. En ces bas-fonds, tout est toujours comme ça. La personne passera son chemin comme si de rien n'était, ou revendiquera son tour. Un frisson lui parcoure l'échine lorsqu'il sent les lèvres de son client emprisonner les siennes, se les approprier. Le souffle lui manque déjà, et dans sa tête, il crie au secours.
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Dim 2 Mar - 15:46
Le boulot. Toujours trop de boulot. Il y a des jours où elle abandonne. Elle dit non à tout ça, les nuits blanches, les escapades un peu partout en ville pour trouver une information cruciale, les tentatives pour suivre le ministre de la censure sans se faire remarquer. Elle arrête, elle décide qu'elle en fait assez et pour une nuit seulement, elle décide de rentrer calmement chez elle après être passée boire un verre. Ces temps-ci, elle ne vient même plus au bar. Le patron en a d'ailleurs été très surpris. Il l'a regardé avec de grands yeux quand elle a franchi le seuil de sa porte pour demander un demi. Oui, si elle ne l'appelait pas de temps en temps pour obtenir certaines informations utiles à son métier, il aurait sûrement pensé qu'elle était morte. Mais non, la journaliste est bien vivante. Oppressée sous une tonne de travail, mais vivante. Mais elle s'en fiche ce soir-là. Elle a envie de partir du principe que tout va s'améliorer, que la vie va reprendre son cours normal. Alors elle sort du bar, au bout de son troisième verre. Elle s'allume une cigarette. Ça fait un bien fou de fumer. Elle resserre son manteau. Elle aurait pu rester à l'intérieur, dans la chaleur créée par la présence de tous ces hommes à moitié ivre. Elle aurait pu mais elle ne le voulait pas. Ils sont lourds, fatiguant et ne pensent qu'à une chose en la voyant : la mettre dans leur lit – ou contre un mur, le romantisme n'est pas une notion rependue dans le coin.

C'est là qu'elle le voit. Ce garçon, ce client, cette affaire qui ne lui paraît pas nette. Il se prostitue. Elle ne peut pas s'empêcher d'avoir pitié pour lui. Elle déteste ça, c'est sûr. Elle n'est même pas sûre qu'elle serait capable de le faire dans le pire des cas. Elle ne supporte pas qu'on la touche, peut-être à une exception près, elle ne supporte pas qu'on la prenne pour du bétail. Pourtant lui, il le vit bien. Ou pas. On lui a répété des centaines de fois que parfois on n'a pas le choix mais elle refuse de l'admettre. Pour elle, il y a toujours un autre moyen de s'en sortir. Un moyen qui ne correspond pas à vendre son corps pour une somme d'argent quelconque. Elle, elle a de la chance, elle s'en rend compte. Elle travaille au Cavalier Noir, elle vit un minimum convenablement. Mais c'est différent. Elle ne fait pas ça pour l'argent. Elle est utopiste, elle rêve toujours d'un monde meilleur pour le journalisme. Et depuis peu, elle a réalisé que ce n'est pas tout, le côté social rentre également en jeu. Et pour ce garçon obligé de vendre son corps, elle rêve d'un monde où personne n'aura besoin de se prostituer de cette façon, entre une poubelle et un amoncellement de bouteilles, avec des pervers n'ayant pas les moyens qui se contentent de se rincer l'œil, la main plongée dans leurs pantalons.

C'est à ce moment qu'elle se rend compte qu'elle ne peut pas rester là, sans rien faire, à fumer sa cigarette. Elle n'en a pas envie. À quoi bon se battre chaque jour, à dénoncer telle ou telle injustice dans un article qui sera lu par ces gens si elle n'essaye même pas de les aider au moment venu. Elle sait qu'elle est stupide, qu'elle ne devrait pas agir. Il y a des règles à respecter pour survivre et celle-ci en fait partie. Il ne faut pas déranger un mec en train de prendre son pied, encore moins quand on est une fille. Pour une fois, elle donne raison à Nightmare, elle est vraiment stupide, elle ne sait que s'attirer des ennuis. Seulement, elle les assume. Elle marche calmement, se pressant quand même un peu. Le spectacle est affligeant. Elle voit cet homme – ce porc – vautré sur lui, à l'embrasser. Elle voit la souffrance sur le visage du plus jeune. Elle a honte de l'humanité à ce moment-là. C'est à ça qu'ils en sont rabaissés depuis que Kira a pris le pouvoir ? Non, ça date de plus longtemps, mais là c'est flagrant. C'est toute une partie de la ville qui est plongée dans la débauche. Elle lâche son mégot de cigarette, l'écrase en se rapprochant de l'homme. Elle est à deux pas, elle a peur. C'est un geste insensé qui va tout compliquer. Mais c'est trop tard pour reculer. Elle l'attrape par le col de son tee-shirt, le tire pour le forcer à reculer. C'est compliqué, elle n'est pas spécialement forte mais il est trop surpris pour résister.

— Tu le lâches tout de suite. Et tu dégages, immédiatement.
— Mais ça va pas ? T'es qui pour me parler comme ça ? T'as qu'à attendre ton tour, comme tout le monde.
— Je suis envoyée par son mac. Alors tu ferais mieux de te barrer. À moins que tu veuilles que je lui demande de te régler ton compte, parce que tu vois, je crois que personne dans le coin de s'y opposera.

Elle s'y est préparée. Attends ton tour, c'est un peu la phrase bateau, celle à laquelle il faut s'attendre dans cette situation. Elle a préparé sa réponse à l'avance, faisant en sorte qu'elle soit la plus vraisemblable possible. C'est important dans ce monde d'avoir de bons arguments, et de ne pas se laisser démonter. Elle lui tient tête, le regarde dans les yeux sans flancher. Parce que si elle détourne son regard, c'est foutu. Il finit par soupirer et partir. Elle peut se montrer intimidante quand elle veut. Ou pas. Elle sait très bien pourquoi il lâche l'affaire si rapidement. Des prostitués, ce n'est pas ce qu'il manque dans le coin. Elle ne peut pas empêcher ça, mais lui, il lui a fait particulièrement pitié. Il paraît si jeune, si innocent, si faible. Elle attend que le client se soit éloigné, en profite pour allumer une nouvelle cigarette et tendre le paquet au plus jeune. Elle le regarde, sans savoir quoi dire. C'est pas évident. Elle espère juste qu'il ne va pas lui crier dessus. Beaucoup de personnes sont comme ça, à en vouloir à ceux qui essayent d'aider.

— Ça va aller ? –  Elle lui fait un petit sourire qui se veut rassurant. –  Je voudrais pas que tu penses que je veux te faire la morale, mais tu devrais pas te laisser traiter de cette façon. C'est dégradant, et tu n'as pas l'air d'apprécier comme certaines de ces salopes qui se prennent particulièrement bien au jeu. – Elle est rarement directe à ce point, mais là elle n'arrive pas à choisir des mots plus gentils pour décrire ce qu'elle pense. – En fait, je m'appelle Day. Et toi ?

Elle le regarde avec insistance, cherchant à capter les moindres détails de sa réaction.
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Dim 2 Mar - 20:16
C'est toujours aussi désagréable, il ne s'y habituera jamais. Pourtant, il pensait qu'au bout d'un moment, il y parviendrait. Mais ça fait déjà des mois, des années que ça dure, ce genre de chose. A seize ans déjà, il se prostituait, il tuait. Et ça risque de continuer encore, jusqu'à qu'il s'en sorte. Ou qu'il meure. Il se laisse faire, il est obligé. Cet homme qui le maintient contre le mur l'embrasse presque sauvagement, comme s'il voulait le dompter, l'agresser plus que ce ne serait nécessaire. Et lui, il n'oppose pas de résistance, il se contente de fermer les yeux, en proie à la peur. Elle l'envahit toujours lorsqu'il fait ce genre de chose. Il a peur de son client, il a peur de ce qu'il va lui faire, il a peur de rester à jamais coincé dans le cercle vicieux qui lui sert d'univers. Pourtant, il le fait. Et il s'apprête à répondre au baiser de l'homme, plus fougueusement, comme il devrait le faire en bon prostitué. Mais il sent ses lèvres se libérer de leur emprise, le poids du corps de son client à moitié sur lui cesser de l'entraver. Son souffle saccadé par la terreur qui l'a envahit est enfin plus libre. Il ne comprend pas vraiment ce qu'il se passe. Ouvrant les yeux, il affiche une expression médusée.

Une fille est là. Elle a poussé son client, elle lui fait face, en le fixant d'un regard noir. Que lui demande-t-elle ? Elle lui demande de s'en aller ? Sacha ouvrit des yeux ronds comme des soucoupes, toujours le dos au mur. Il a toujours l'air terrorisé, bouleversé, alors que pourtant il est censé avoir l'habitude. Mais le fait de vendre son corps, il ne peut pas s'y habituer. Et cette fille, il ne l'a jamais vue, ou peut-être bien que si... En tout cas il ne s'en souvient pas. Il ne la connait pas, elle ne le connait pas non plus. Alors que fait-elle ? Elle semble furieuse contre son client. Et elle ment. Elle annonce avoir été envoyée par le mac du jeune garçon. C'est faux, il n'en a même pas. Ce qu'il fait est complètement illégal, et il le fait seul. Au bout d'un moment, le client finit par s'en aller, comme ça. Il se mord la lèvre. Il ne comprend pas la situation, mais quelque part, il se sent rassuré. Puis il reporte son attention sur la fille. Pourquoi a-t-elle fait ça ? Une cliente qui ne voulait pas attendre son tour ? Une femme qui avait besoin d'informations ? Il n'aurait rien à lui dire. Il ne sait pas à quoi s'attendre, mais dans sa tête, ce ne sera rien de positif.

Pourtant, elle le fixe sans une once malsaine dans le regard. Elle allume une cigarette, et lui tend le paquet sans rien dire. Il ne bouge pas, restant collé contre le mur, encore occupé à reprendre son souffle. Il n'en veut pas. Il a déjà fumé, plusieurs fois, mais il n'en veut pas. Il ne dit rien en revanche, se contentant de secouer la tête. Elle lui adresse la parole, lui demande s'il va bien. Il se mord la lèvre toujours plus fort. C'est strictement impossible. Elle doit vouloir quelque chose. Personne ne lui sourit de cette manière, jamais. Personne ne lui demande si son métier lui plait. Personne ne l'a jamais fait, personne ne le fera jamais. Et pourtant, cette inconnue, elle est bien réelle. Mais il ne sait pas quoi dire. Jamais personne ne s'est intéressé à lui... Il ne sait même pas depuis combien de temps il n'a pas eu une vraie discussion avec quelqu'un. Le genre de discussion sans intention malsaine. Il a du mal à y croire. Alors qu'il ouvre la bouche pour répondre, hésitant, elle se présente. Day... Et elle lui demande son prénom. A lui ? Il baisse les yeux, il sent ses lèvres rosées s'étirer en un petit sourire flottant, bien malgré lui.

— Moi... C'est Sacha.

Ces mots sont prononcés d'une voix qu'il tente de ne pas faire trembler. Il est sensible, trop sensible. Et fragile, aussi. C'en est ridicule. Pathétique. Oui, il trouve qu'il fait pitié, et ce doit être le cas. D'ailleurs, c'est tout son corps qu'il empêche de trembler, avec difficulté. Il veut bouger de ce mur près duquel il a failli satisfaire un client. Alors qu'il tente d'aligner un pied devant l'autre, il ne parvient qu'à se laisser glisser le dos contre le mur, se retrouvant assis par terre. Il se sent clairement nul. Et elle, elle a raison. Ce qu'il fait, c'est dégradant. Mais il ne lui sourit pas, il n'hoche pas la tête. Il la regarde sans bouger, sans savoir quoi dire. Puis finalement, il ouvre la bouche, la fixant sans s'en cacher, dans les yeux.

— On est tous obligés de faire des choses qui ne nous plaisent pas.

Il dit ça pour se donner l'impression d'être fort, de n'en avoir rien à faire, après tout. C'est faux. Ce n'est pas juste quelque chose qui ne lui plait pas, mais c'est ce qui rend sa vie encore plus sombre, avec tout le reste. Il a l'impression qu'il n'en sortira jamais, de cette horreur dans laquelle il vit chaque jour. Il ne peut pas penser à l'avenir, après tout, puisqu'il a peur de mourir à tout moment. Il a vu sa famille mourir dans la rue, après tout. Il est paranoïaque. Il n'ose pas faire ce qu'il voudrait lui, il se contente de servir de jouet aux autres pour survivre. Mais il sait de quoi il a l'air. D'un gamin pitoyable, soumis aux gens ignobles qui profitent de son innocence. Il est certain que si la nommée Day savait qu'il tue des gens sur commande, elle ne l'aiderait pas. Il sent une goutte de sang couler sur son menton, tandis que le goût métallique envahit sa bouche. A force de se mordre la lèvre, il finit forcément par saigner. Il s'essuie avec le dos de la main, et sent que ses yeux commencent à s'embuer. Il se sent minable. Il pleure pour tout et pour rien. Il pleure pour ce qu'il endure chaque jour, pour l'émotion qui l'envahit quand Day lui parle, comme personne ne l'avait jamais fait avant.

— Je... Merci beaucoup. J'avais peur.

Il n'en dit pas plus, il a peur d'éclater en sanglots d'un moment à l'autre. Sa vue s'embrouille déjà à cause des larmes.
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Lun 21 Avr - 0:10
Parfois elle aimerait pouvoir comprendre ce qui se passe dans la tête de tous ces enfants, à quel moment ils ont finis par accepter que la prostitution était ok. Elle en est évidemment incapable. Elle a l'impression que les choses changent trop rapidement pour qu'elle puisse les intégrer. Quand elle voit tous ces jeunes obligés de vendre leurs corps, ça la rend triste. Elle n'est même pas énervée. Il ne faut pas non plus commencer à croire qu'elle est stupide au point de penser qu'il faut interdire la prostitution. Elle sait parfaitement que si elle peut passer autant de temps dans les bas-fonds sans se faire violer, c'est parce qu'il y a suffisamment de putes. Et que les prix baisent constamment pour être sûr que tout le monde soit content. C'est triste, forcément, mais c'est également la vie. Elle sait que le combat contre ce genre de service est perdu d'avance.

Seulement, elle ne peut pas s'empêcher de réagir quand elle voit ça. Elle a des principes et si elle tolère tout ça, elle a du mal pour les enfants. Bien sûr, certains n'ont pas le choix et il faudrait être aveugle pour ne pas en avoir conscience. Mais les enfants, c'est différent. Il y a une multitude de possibilités qui s'ouvrent à eux. Ils doivent juste faire des efforts pour trouver une meilleure chose à faire. Celui-ci semble n'avoir que dix-sept ans. C'est impossible qu'il ait tout essayé avant de choisir ça. Qu'on se prostitue vers vingt-cinq ans qu'on a compris qu'on est trop stupide pour faire autre chose passe, mais là elle ne peut pas le supporter. Elle a toujours rêvé d'avoir un petit frère, et là quand elle le voit, ce Sacha – et pas une de ces salopes dont la couleur de cheveux laisse sous-entendre qu'elles sont shootées à l'eau oxygénée – elle se dit qu'elle n'aurait pas supporté qu'il finisse de cette façon.

Il parle comme un adulte. On en demande trop, beaucoup trop aux enfants. Il suffit qu'ils soient nés dans le mauvais quartier qu'ils seront obligés de se débrouiller de cette manière – sans parler de voler et tuer – et ça beaucoup trop tôt. Parfois, elle a l'impression que la possibilité d'évolution sociale a régressé depuis l'arrivée de Kira. C'est le cas pour les bas-fonds en tout cas. Il y a beaucoup plus de gens qui vivent dans des situations qui n'auraient jamais été acceptés à une époque. Ou du moins, c'est ce qu'elle espère au fond d'elle. Elle a envie d'en vouloir à Kira, de le mettre en responsables de tous les problèmes qui peuvent exister dans le monde entier. Lui et son gouvernement sont la cause de la misère, des problèmes sociaux et même de la grippe. Ce n'est pas le cas mais ça la rassure de penser quelque chose comme ça. Elle a plus envie de se battre pour une cause qui semble chaque jour de plus en plus perdu.

Elle a pitié pour lui. Elle aimerait pouvoir l'aider mais elle ne sait pas réellement comment faire. Elle n'est pas capable de se montrer utile sinon ça se saurait. Elle a l'impression d'avoir devant elle un enfant, un petit être fragile qui a été blessé au fil des jours et que personne ne pourra jamais guérir. Elle ne sait pas réellement quoi penser. Si elle était dans son cas, ce ne serait pas loin de la vérité. Elle ne s'est jamais fait la moindre illusion. Elle sait très bien que si jamais elle finissait par se faire violer, elle ne s'en remettrait jamais. Les choses sont trop difficiles, elle a besoin de ce climat de sécurité confortable que lui procure sa place au Cavalier Noir. Se lever chaque matin en se disant qu'elle sort des bas-fonds, c'est tout de suite plus rassurant que savoir qu'on est obligé d'y rester encore toute une journée.

Elle voit ses yeux, elle voit les larmes naissantes. Elle voit le sang qu'il essuie comme si de rien n'était. Elle a envie de faire quelque chose sans savoir quoi. Qu'est-ce qui est approprié ? Qu'est-ce qui ne l'est pas ? Et si s'arrêter, l'aider, tout ça était une erreur ? Et si elle avait dû continuer son chemin comme si de rien n'était ? Mais la journaliste n'a jamais été très intelligente sur ce point-là, elle n'en a toujours fait qu'à sa tête. Elle aussi n'est qu'une gamine, bien inconsciente de l'idée de responsabilité. Elle finit par s'approcher pour le prendre dans ses bras, comme elle a vu à l'époque ses anciennes amies faire lorsque leurs petits frères revenaient blesser. Il paraît que ça fait du bien, que ça soigne les douleurs psychologiques.

— Ça va aller Sacha, ça va aller. Tu peux pleurer tu sais ? C'est pas grave, on est pas obligé d'être fort tout le temps, surtout ton âge. – Elle a l'impression qu'elle est en train de faire n'importe quoi et qu'encore une fois elle s'occupe de quelque chose qui ne la regarde pas. Cette qualité si utile pour sa profession n'a bizarrement parfois pas que des avantages. – Avant de dire que tu n'as pas le choix, que tu es obligé de subir tout ça, je suis sûre qu'il y a des choses que tu n'as pas encore essayées pour t'en sortir autrement.

Elle fait des suppositions bizarres. Au fond d'elle, elle espère qu'elle a raison mais elle sait que même si c'était le cas, ça ne changerait pas grand-chose. Elle n'est pas sûre qu'il soit motivé à changer de mode de vie juste parce qu'une simple inconnue lui dit que ce serait mieux pour lui. Elle n'a jamais eu une grande capacité de persuasion, surtout que ce ne doit pas être la première fois qu'il a le droit à ce genre de discours. Elle le regarde, en esquissant un petit sourire qui se veut rassurant. Tout en lui l'attriste.
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Mer 4 Juin - 21:08
Il sent le goût du sang dans sa bouche. Il sent les larmes chaudes qui commencent à lui brouiller la vue. Il sent l'indéfinissable serrement qui étreint son cœur fragile. Pourquoi l'aide-t-elle ? Qu'est-ce qui l'y pousse ? Elle aurait dû passer son chemin, sans même accorder un regard à son expression apeurée, sans même prêter l'oreille à ses gémissements plaintifs. Alors pourquoi ? Il a envie de fondre en larmes, là tout de suite, sans vraiment savoir pourquoi. Il est si neutre, ni inexpressif, d'habitude... Il tue, mutile, pousse certaines personnes qu'il ne connait pas au suicide, simplement parce qu'on lui demande, sans avoir l'air d'éprouver quoi que ce soit. Il vend son corps à des gens horribles, des criminels, des tarés sadiques et sauvages, qui ne lui donnent même pas l'argent qu'il demande, parfois. En même temps, il n'a personne pour l'engager, il s'est lancé dans ce cercle vicieux tout seul, sans contrat, sans employeur, sans rien. Juste en traînant dans la rue comme les autres prostituées, juste en montrant qu'il est là pour ces gens en manque qui vagabondent dans les bas-fonds sans but précis. Il n'est rien de plus qu'une salope parmi tant d'autres, à l'exception qu'il n'a rien pour forcer les gens à le payer, et que certains profitent de sa faiblesse et de leur pouvoir pour en faire leur jouet, pour le faire souffrir selon leurs envies, pour le salir, le corrompre, le briser toujours un peu plus, avant de s'en aller en le laissant dans la rue, par terre, n'importe où, comme s'ils avaient jeté un déchet.

Et voilà qu'elle, elle l'aide. Day. Pourquoi, pourquoi, pourquoi ?! Il se sent perdu, il ne sait pas si ce sont des larmes de soulagement, de douleur ou de confusion qui se mettent à couler sur ses joues, lorsqu'il sent qu'elle le prend dans ses bras. Il pleure comme il n'a pas pleuré depuis longtemps, sanglotant en tentant de ne pas faire de bruit, serrant les dents et baissant les yeux. Il s'accroche désespérément à elle, cet espoir, cette jeune femme qui vient de renverser l'ordre même des choses dans son esprit en mille morceaux. Qu'est-ce qui est bien ? Qu'est-ce qui ne l'est pas ? Est-ce normal de l'aider, ou bien est-ce elle qui est folle ? Elle lui murmure qu'il a le droit de pleurer. C'est déjà fait. Il tente d'étouffer les sanglots, les larmes chaudes roulent sur ses joues pâles et lisses comme des perles. Si, il est obligé d'être fort.

– Avant de dire que tu n'as pas le choix, que tu es obligé de subir tout ça, je suis sûre qu'il y a des choses que tu n'as pas encore essayées pour t'en sortir autrement.

Pourtant il a tout essayé. Tout. Il a tenté de vivre honnêtement, stoppant sa scolarité lorsque tout a commencé à s'effondrer, pour peut-être tenter de trouver travail, un job, quelque chose qui pourrait lui permettre de nourrir son père malade ainsi que son petit frère. Ça n'a pas marché. Il a tenté de trouver de l'aide. Personne n'a voulu aider. Il a tenté de voler, il a volé. Il a tenté de racketter, d'apprendre à vivre durement dans la rue pour gagner sa  place. Il a fini par trouver un emploi. Tueur à gages. Il a assassiné des gens qui n'avaient aucun rapport avec lui, sans même savoir pourquoi ses clients leur voulaient la mort. Mais ce qui restait de sa famille... Tout est parti. À cause d'un criminel. Tout. Et rien. Il s'est prostitué. Ça marche. Aussi bien que d'aller tuer des gens sur commande.

Il doit rester fort. Ou plutôt le devenir. Il ne l'a jamais été. Il est faible. Lâche, aussi. Combien de fois a-t-il voulu en finir, sans même oser faire le grand saut, prendre la décision qui éteindrait toutes ses souffrances ? Il aime trop la vie, mais il la déteste également. Il l'aime trop pour la quitter, pour se pendre, se poignarder, se tirer dans la tête, se vider de son sang volontairement. Il la déteste, il déteste tout le monde, à commencer par lui-même. Alors, elle, qu'est-ce qu'elle vient faire là ? Pourquoi l'aide-t-elle ? Pourquoi chamboule-t-elle toute la haine, la rancœur, le désespoir qui étaient ses piliers, pour insuffler un soupçon de reconnaissance et d'espoir ? Elle n'a pas le droit. Pas le droit de lui offrir cela. Il a attendu si longtemps, avant d'enfin réussir à se refermer, à étouffer la moindre de ses blessures. Mais là, il craque. Tout sort de lui : les nombreuses fois où il a été abusé, où il a fini humilié et torturé sur le trottoir, le corps entier couvert de poussière, de sueur, parfois de sang, toutes les fois où il a approfondi les cicatrices sur ses poignets en se mordant la lèvre, finissant par jeter le couteau au loin, toutes les fois où il a vu le sang couler, où il a entendu les cris de ses victimes qui le regardaient d'un air effaré, lui, l'enfant au visage d'ange qui était en train de les tuer impitoyablement.

– J'ai tout essayé. murmure-t-il tout bas, la voix éteinte, le regard vide et toujours baignant dans les larmes. – Dire qu'on a toujours le choix, ce n'est qu'un mensonge.

Ses mains agrippent le tissu du haut de Day, dans son dos. Il ne veut pas la lâcher... Mais il ne veut pas continuer à y croire, accepter son aide lui fait peur. Il a arrêté de sangloter, mais les larmes continuent à couler, semblant intarissables. Que devrait-il faire ? Continuer à survivre sans vivre est une souffrance quotidienne. Mourir, c'est partir en enfer. Il a cru en dieu, autrefois. Il a eu même le courage de prier tous les soirs pour sa famille, demandant au ciel de guérir son père, de leur donner une maison et à manger. Il a de nombreuses fois tenté d'agir honnêtement, pensant que sinon, il ne pourrait pas rejoindre son père au paradis quand celui-ci serait mort. Mais maintenant, qu'en est-il ? Dieu n'existe pas, sinon il l'aurait aidé. Et Kira n'est pas dieu. Kira est quelqu'un de lamentable, aussi pitoyable que lui. Quelqu'un de malheureux, assurément. Il a arrêté de croire en un monde meilleur, en une entité qui veillerait sur les honnêtes gens.

– Pourquoi ?

C'est vrai, pourquoi ? Cette question, courte, simple, résonne dans son esprit depuis de longues minutes.

– Que voulez-vous ? Pourquoi m'aider ? Que dois-je vous donner ? Voulez-vous m'utiliser ? Pour quoi faire ? Dois-je vendre mon corps ou vendre mes services pour quelqu'un dont vous voulez vous débarrasser ?

Oui, il ne fait que demander. Pour lui, il est inconcevable qu'une personne aide sans rien demander en retour. Il ne sait même pas si elle l'a réellement "aidé". Peut-être qu'elle avait quelque chose à lui demander, lui imposer, peut-être qu'elle veut l'utiliser d'une autre manière, profiter de lui ou de sa reconnaissance. Après le soulagement d'avoir été arraché à cet homme qui voulait l'utiliser pour se satisfaire, la paranoïa revient à la charge. Mais après tout, qui voudrait l'aider sans raison ? Ces gens-là, généreux et confiants, sont comme Dieu. Ils n'existent pas pour lui.
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Invité
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Ven 1 Aoû - 1:51
Il l'énerve, ce gamin stupide qui pense que la vie est jouée d'avance. C'est le cas pour les faibles, et elle est persuadée au fond d'elle qu'il pourrait ne pas l'être. Ce serait tellement simple d'agir autrement. Il suifferait de développer un minimum de courage. Ce n'est pas la fin du monde, ni les douze travaux d'Hercule. En fin de compte, elle se rend compte qu'elle a peur. Quand elle le voit, elle a l'impression de tomber sur le reflet de la jeunesse actuelle. Sans conviction. On lui répète sans cesse que les jeunes sont maintenant trop jeunes. Ils ne connaissent pas un monde sans Kira, alors ils ne voient plus l'intérêt de se battre. Si certains ont encore des raisons de le faire, elles ne sont plus assez fortes. C'est pour ça que la Rébellion meurt, que le gouvernement dort tranquillement chaque nuit et que les gosses vendent leur corps comme on troquerait un morceau de pain.

Dire qu'on a toujours le choix, ce n'est qu'un mensonge.

La phrase sonne un peu trop comme une vérité dans la bouche du gamin. Elle se dit qu'il a raison, et ça la blesse. Elle aimerait lui prouver le contraire, mais c'est impossible. Elle ignore son passé, sa situation. Elle ne sait pas s'il s'est fait violer à peine passé une dizaine d'années, s'il est accro à n'importe quelle substance illicite. Au fond, elle ne sait rien. Pourtant elle est là, elle s'oppose à qu'on le touche. Elle veut l'aider, alors elle le serre un peu plus fort contre elle, quand elle sent ses mains serrées son tee-shirt.

Elle a toujours été gentille, à vouloir aider et consoler ceux qui n'allaient pas bien. Les larmes la mouillent, ça la rend triste. Elle se rend compte qu'elle est de plus en plus inutile. La pauvre. Elle ne peut rien faire maintenant.

Dire qu'on a toujours le choix, ce n'est qu'un mensonge.

Quand elle l'a entendu prononcer cette phrase, elle a eu envie de le baffer. Fort. Ça n'aurait pas été suffisant pour le blesser. Ce n'est pas le but au final. Elle veut juste le choquer, le faire réagir, qu'il comprenne qu'il se trompe plus que jamais. Seulement, elle ne l'a pas fait. On dirait un petit animal apeuré, qui a trouvé un peu de chaleur pour oublier la pluie glacée qui le tue petit à petit. Du coup, elle ne dit rien. Elle n'a plus envie de crier, de s'offusquer. C'est la mentalité des bas-fonds, ils se croient perdus à jamais. Elle, elle lutte pour oublier que c'est sûrement le cas.

C'est pas la première fois qu'elle s'en rend compte. Ils vivent avec cette idée que tout geste est fait dans l'optique de recevoir quelque chose en retour. Elle hallucine. Ça ne semble même pas lui avoir traversé l'esprit qu'elle pouvait l'aider sans attendre quelque chose en retour. Ça a quelque chose d'affligeant comme comportement.

— Non. – Vendre son corps, tuer. Il vit d'une façon déconcertante et il trouve ça normal. Le pauvre. – Je veux rien. Et surtout pas que tu vendes ton corps comme tu dis.

C'est ce qui la gêne le plus. Elle a du mal à supporter le meurtre, mais après autant d'années dans les bas-fonds, elle s'y habitue. C'est triste à dire mais c'est la vie. Mais la prostitution, elle n'y arrive pas. Ça la dégoûte. Ça a beau avoir toujours existé, elle n'y arrive pas. Vraiment pas.

— Écoute. Je veux vraiment pouvoir faire quelque chose pour toi. Mais c'est ta mentalité entière qu'il faudrait changer et je vais pas pouvoir faire grand-chose à ce niveau-là. Je veux bien virer les porcs qui te tournent autour, mais c'est risqué pour nous deux.

Elle soupire. Son regard se pose sur lui.

— S'il te plaît, change.
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Ven 1 Aoû - 20:53
Depuis quand pleure-t-il dans les bras des premiers venus ? Il ne l'a jamais fait. Mais elle, elle n'est pas comme les autres. Elle l'a aidé. Elle a viré le cinglé qui l'a plaqué contre un mur il y a quelques secondes pour s'amuser avec lui comme s'il n'était qu'un vulgaire jouet. Et pourtant. Il ne peut pas lui faire confiance. Il est impossible, de son point de vue, qu'elle l'ai aidé sans raison. Impossible. Elle voudra forcément quelque chose. Tôt ou tard. Il se sent si malheureux. Et pourtant, il sait qu'il ne devrait pas se voir comme une victime internationale. Il n'a pas eu de chance. Mais il se dit que d'autres personnes doivent vivre encore moins bien que lui. Simplement, il souffre. Et il n'est pas assez mature pour affronter la dure réalité des bas-fonds, seul. En réalité, il a juste été jeté bien trop jeune, dans le monde des adultes, incapable de comprendre et de combattre ses problèmes.

Mais voilà. A présent, il pleure dans ses bras. Comme un enfant. Il en est encore un, quelque part. Il ne sait pas quoi faire, il se sent plus perdu que jamais. Le fait que Day lui vienne en secours a tout bousculé dans sa tête, complètement ébranlé toutes les convictions qu'il s'était forgé au fil des années. Comme quoi il aurait toujours pu se débrouiller seul. Comme quoi il ne méritait l'attention de personne, simplement le mépris et le dénis. Mais voilà qu'encore une fois, rien qu'en prononçant quelques mots, Day le surprend plus que jamais. Elle lui dit qu'elle ne veut rien en échange. Rien du tout. Ses yeux encore brillants de larmes s'ouvrent en grand, sous le coup de la surprise. Il n'y croit pas vraiment. Mais elle paraît si... Gentille. Et déconcertée, presque indignée par la question qu'il lui a posée quelques secondes plus tôt.

— Écoute. Je veux vraiment pouvoir faire quelque chose pour toi. Mais c'est ta mentalité entière qu'il faudrait changer et je vais pas pouvoir faire grand-chose à ce niveau-là. Je veux bien virer les porcs qui te tournent autour, mais c'est risqué pour nous deux.

Elle semble réellement désolée pour lui. A présent, il ne pleure plus dans ses bras, il se contente de la regarder. Il a du mal à comprendre. Sa mentalité ? Qu'y-a-t'il ? Il pense comme sa vie lui a appris à penser. Il pense à la manière dont il pourra survivre jusqu'au lendemain sans finir assassiné comme son père ou son petit frère. Sans tomber gravement malade et en mourir comme sa mère. Il pense à la manière dont il pourra trouver de quoi se nourrir jusqu'au lendemain.

— S'il te plaît, change.

Il ne se sent pas bien. Vraiment pas. Au fond de lui, il comprend très bien ce qu'elle veut dire. Et d'ailleurs, il s'est souvent demandé comment ce serait, s'il trouvait un moyen de recommencer autre chose, de sortir de ce cercle vicieux dans lequel il est tombé bien trop tôt, coincé dans ces bas-fonds. Il s'est demandé comment faire pour changer, trouver une autre manière de s'en sortir sans avoir à tuer sur commande ou vendre son corps à des gens peu recommandables. Mais c'est trop, ce qu'elle lui demande. Il ne sait pas comment faire, il ne sait pas quoi faire, il ne peut pas se résoudre à compter sur quelqu'un où a détruire toutes les idées qu'il s'était faites sur la vie en si peu de temps. Il n'y croit pas. Il ne croit pas pouvoir s'en sortir. Il a peur de mourir. Il sait que certaines personnes lui font du chantage. Ses clients. Que ce soit ceux qui le paient pour qu'il tue, ou ceux qui viennent s'amuser avec lui pour se soulager. Dans les deux cas, ils profitent tous de sa faiblesse. De sa vulnérabilité.

Il a l'impression d'être bloqué dans un engrenage, dans un cercle vicieux. La drogue, le meurtre, la prostitution. Toujours la même chose. Il tente de lâcher prise. Puis il tue. Puis il se prostitue. Et ça recommence. Les gens lui recommandent d'être sage, obéissant, toujours disponible pour eux. Les menaces, ça marche, le plus souvent. Comment pourrait-il changer de vie, avec les psychopathes comme Reaper, qui l'obligent à rester esclave des autres pour toujours ? Il a déjà tué tant de gens. Sûrement son père. Et son frère. Si Sacha s'avisait de désobéir, de fuir, de ne plus vouloir lui servir d'objet, il se ferait tout de suite assassiner.

— Je ne peux pas. murmure-t-il, baissant légèrement les yeux.

Il sait qu'il choisit la solution de "facilité". Il sait qu'il agit comme un faible. Il est faible. Il sait qu'il continue sa vie miséreuse par simple peur. Peur de mourir, peur des autres, peur d'essayer de nouvelles chose qu'il ne connait pas. Et pourtant.

— J-je ne peux pas.... Je suis... Je suis mort de peur.

Jamais il n'a avoué ce genre de choses à quelqu'un. Ça paraît évident. Mais d'habitude, il s'adapte. Il se comporte simplement comme les gens l'attendent. Il garde un air neutre quand il tue. Il garde un air neutre quand il se prostitue. Parfois, il a du mal à garder son calme. Encore une fois, il se sent faible. Pitoyable aussi. Il se dit qu'il veut juste quitter cet endroit. Qu'il ne veut pas rester comme ça par terre, habillé comme une pute, à pleurer contre cette jeune femme qu'il connait à peine. Il veut se sentir en sécurité, il s'en rend compte. Parce que pendant un instant, elle lui a donné espoir. Et cet espoir, même infime, n'a fait que rendre tout le reste plus sombre, une fois estompé. Il s'est rendu compte à quel point il se sentait mal. A quel point il manquait de sommeil, de confort, d'affection, d'amour, d'une famille surtout. De gens pour le soutenir.
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Dim 3 Aoû - 20:22
Elle réfléchit, imagine toutes les solutions possibles. Qu'est-ce qu'elle pourrait faire pour ce garçon ? Comment elle pouvait l'aider, elle, qui n'est même pas capable d'assurer sa propre vie. Elle l'aurait bien pris chez elle, elle l'aurait mis en sécurité dans son appartement, lui aurait donné des vêtements décents pour que plus personne ne fantasme sur son corps d'enfants. Mais ce n'est pas possible. Avec tous les problèmes relatifs au Cavalier Noir, ce serait plus risqué qu'autre chose. Elle a peur Day, elle craint toujours de voir arriver des policiers. Comme pour Illness. Alors à quoi bon faire emprisonner une personne qu'elle tente de sauver. Ça n'a pas le moindre intérêt.

Il a peur.

Elle le trouve tellement mignon quand il prononce ces mots, qu'il dit à haute voix la chose la plus évidente au monde. C'est normal d'avoir peur quand on est obligé de se prostituer pour vivre, quand on est obligé de tuer des gens. Ce qu'elle ne comprend pas, c'est comment une personne capable de commettre un meurtre ne se défende pas mieux vis-à-vis des porcs qui le considèrent comme du bétail.

— Ça va aller... Tu sais, j'aimerais pouvoir faire beaucoup pour toi. Elle sort un de ses bloc-notes de son sac à main et prend un stylo. Elle lui fait un grand sourire en arrachant la feuille et en écrivant son numéro de téléphone. Alors déjà, tu prends ça. Et tu le perds surtout pas. Au moindre problème, tu m'appelles immédiatement.

Elle sait qu'elle va passer plusieurs heures à s'inquiéter pour lui. Comme si elle n'avait que ça à faire avec tous les problèmes actuels. Illness n'est toujours pas de retour, c'est une catastrophe. Suzaku censure de plus en plus le Cavalier Noir, les articles deviennent délicats à faire passer. Tout va mal quoi. Mais il a fallu qu'elle tombe sur ce gamin, ce Sacha qui lui fait de la peine. Un simple détail pour lui rappeler à quel point l'humanité est décadente actuellement. Tiens, ça mériterait un petit article. Enfin bon, elle se voit mal faire une interview dans cette ruelle sombre. Le pauvre petit serait traumatisé. Et puis, Nathan lui interdirait la publication alors à quoi bon.

— Et puis, même si ça va bien et que tu veux juste me parler, tu m'appelles hein. Elle le resserre dans ses bras. Elle essaye tant bien que mal de le rassurer, sans réel succès. Je vais pas pouvoir rester trop longtemps. J'ai un article important à écrire tu sais... Je travaille au Cavalier Noir. Dire sa profession à un inconnu, ce n'est pas forcément une bonne idée, mais elle veut lui montrer qu'elle a confiance en lui. Prend-soin de toi. Je reviens te voir. Bientôt.

Du coup, elle s'en va. Elle rentre chez elle, après un dernier regard et un dernier sourire pour ce garçon. Il fait pitié. Elle craint que dès qu'elle ne le verra plus, d'autres mecs se jettent sur lui, et qu'il accepte sans rien dire. Ça me l'étonnerait même pas. Pourtant, elle espère qu'il se bougera, qu'il fera le contraire. Ce serait une première bataille de gagner. Elle ne dit pas qu'il le fera à tous les coups, mais juste pour cette fois, après la leçon de morale. Ce serait magnifique. Elle rentre dans son appartement en pensant encore à lui. Pauvre garçon.
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Lun 4 Aoû - 3:43
Il voit qu'elle s'inquiète pour lui. Ça semble si difficile à croire, à imaginer même, pour lui. Et pourtant. Elle semble sincère. Il en connait, des gens hypocrites. Mais aurait-elle pris le risque de l'aider, dans ces ruelles, elle qui n'a pas l'air franchement imposante ? Il n'en sait rien, il se contente de rester près d'elle. Là où il se sent le plus en sécurité pour le moment. Il parvient même à esquisser un sourire lorsqu'elle lui tend une feuille sur laquelle elle a noté son numéro de téléphone. La manière dont il prend le bout de papier, le serrant fort dans sa main, montre qu'il fera tout pour ne pas le perdre. Il se demande tout de même s'il l'appellera vraiment, lorsqu'il aura un problème. Lui qui a réussi à vivre - non, à survivre - complètement seul, jusqu'à présent.

Il ne sait même pas qui elle est vraiment, il connait juste son nom. Et encore... Ça ne doit être qu'un pseudonyme. Il s'en fiche pour le moment. Il aimerait bien qu'elle reste encore un peu, il a peur... Mais ça y est, il sent qu'elle va bientôt s'en aller. Elle le serre dans ses bras en lui assurant qu'elle sera là pour lui s'il en a besoin. Il continue à trembler comme une feuille, mais il se contente de hocher la tête. Savoir qu'il a quelqu'un à qui se rattacher... Ça lui enlève un poids qu'il sentait sur ses épaules depuis des années. Il ne devrait pas se reposer sur les autres. Il ne l'a jamais fait. Il n'en a toujours pas envie, mais malgré lui, il a envie d'être protégé.

— Je vais pas pouvoir rester trop longtemps. J'ai un article important à écrire tu sais... Je travaille au Cavalier Noir. Prend-soin de toi. Je reviens te voir. Bientôt.

Il la regarde avec de grands yeux. Que dire, que faire ? Il aimerait qu'elle s'en aille vite et ne revienne plus le voir. Parce qu'il a peur de trop s'attacher, de la mettre en danger en lui demandant de venir lui rendre visite. Et surtout... Si un jour, il devait la tuer ? Si un jour, quelqu'un lui demanderait d'aller mettre fin à ses jours en échange de l'argent qui lui permet de vivre au jour au jour ? Que fera-t-il, si ça arrive ? Il l'ignore. Bref, laisser cette jeune fille l'aider de son mieux... Ça l'effraie. Mais en même temps, au fond de lui, il a vraiment envie de retrouver un peu d'attention, d'affection. De la revoir.

Il la regarde s'en aller sans rien dire. En pensant juste "à bientôt." Il l'espère, en tout cas. Et de nouveau, il a l'air aussi perdu qu'avant. Il reste plusieurs minutes, comme ça, sans bouger, assis par terre, encore un peu tremblant.

— Lève-toi.

Il relève la tête vers l'homme qui vient juste d'arriver, et qui vient aussi de lui donner cet ordre. Il n'a pas l'air franchement recommandable, comme la plupart des gens qui passent par ici. Le jeune homme se redresse lentement, mort de peur. Qu'y a-t-il encore ? Évidemment. Maintenant que Day est partie, ça va recommencer. Il soupire longuement, fermant les yeux, prenant son courage à deux mains. Il est bien capable de se défendre, puisqu'il peut tuer des gens, après tout. Il n'y avait pas vraiment pensé avant, il se prostituait pour gagner de l'argent, même si ce n'était pas plaisant, pas du tout. Elle lui demande de changer. Facile à dire.

L'inconnu qui lui fait déjà si peur l'attrape par les cheveux et le tire derrière lui, marchant vers il-ne-sait-pas-trop-où. Sacha sait que c'est à lui de réagir. De quoi aura-t-il l'air s'il se laisse faire, alors que Day vient de prendre des risques pour l'aider, lui faire comprendre qu'il n'a pas à vivre comme ça ? Il garde encore le bout de papier qu'elle lui a donné précieusement, dans sa main. Il resserre le poing.

— Lâchez-moi.

Son ton est froid, empreint d'une sorte de dégoût. Mais bon, cet homme qui veut l'utiliser sans trop lui demander son avis semble avoir quelques années de plus. Il est plus grand, plus imposant, plus musclé, plus effrayant... Bref, ce n'est pas comme si c'était un gamin comme lui qui allait lui faire peur. Il est vraiment terrorisé.... Comment se défendre dans ces conditions ? Il sait se battre un minimum, mais généralement, lorsqu'il doit tuer, il se concentre sur un effet de surprise. Frapper vite, au bon endroit, sans laisser à sa victime le temps de comprendre ce qu'il lui arrive.

— T'as dit quoi ? Je fais ce que je veux de toi, espèce de pute.

De nouveau, Sacha sent qu'il a le tournis. Un frisson glacé lui parcoure l'échine. Il se penche légèrement, finissant par s'asseoir docilement par terre, adressant un faux sourire à son client. Il replie les jambes contre son torse... Et sort le couteau qu'il garde toujours caché dans sa botte. Qu'il n'utilise jamais pour se défendre contre ceux qui abusent de lui. Enfin, qu'il n'a jamais pensé à utiliser pour se défendre contre ces gens-là. Pour lui, cette arme servait simplement au cas où quelqu'un tentait de le tuer. Ou pendant ses contrats de tueur à gages. Il sait qu'il doit l'attaquer rapidement et s'enfuir. L'air de rien, son adversaire doit sûrement être armé lui aussi. Le jeune garçon déglutit et plante la pointe de la lame dans la cheville de son agresseur. Celui-ci hurle de douleur et de surprise et titube, manquant de tomber directement à la renverse. Lorsqu'il essaye d'attraper Sacha, il se rend compte que celui-ci est déjà parti.

FIN DU RP. ♥
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