Death Note RPG : une nouvelle ère
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Pitié et allégeance à toi, Kira ! La foule s'inclina en silence, respectueusement devant cette idole masquée et inconnue.
 
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 Le soleil au couchant [PV BBou-chouchou]

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Lady Illness

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MessageSujet: Le soleil au couchant [PV BBou-chouchou]   Le soleil au couchant [PV BBou-chouchou] EmptyMer 11 Sep - 0:15


I was wondering. You know the difference beetween love and obsession ?

Une magnifique journée s'achève. Magnifique pour une fois au sens commun du terme : ciel pourpre, avec un gigantesque soleil suspendu comme le clou du décor d'un maquettiste fou, juste avant sa chute sous l'horizon.

J'adore le soleil. Il est jaune, mais pas seulement. Il est immense. Il brûle tout ce qu'il touche. Il dévore la matière comme un monstre vorace et lumineux. Je me suis très trop identifiée au soleil. Vénus, Jupiter, Mercure, Neptune, Mars ? De vulgaires dieux de pacotille. Le Soleil est au-dessus. Il peut réduire l'Olympe en cendres. Et je ferais pareil. Je brûlerais l'Olympe, le cosmos et toutes les dimensions pour retrouver l'amour de ma vie.

Enfin, en ce moment, inutile ... hi hi hi, tout ce que j'ai à faire, c'est rester assise et le regarder.

Il est là. Face à moi, au restaurant. Nous sommes - Dieu ! - comme un couple normal, simplement en sortie. Et pourtant je l'ai ramené de loin. Comme d'habitude ; il ne sait pas se gérer tout seul, mon chéri. Il était encore tout sale, tout abîmé de partout. C'est presque comme s'il s'en fichait ! Je ne veux pas qu'il s'en fiche moi. Je réponds de lui. Je ne veux pas avoir honte de mon petit compagnon.

Alors je l'ai chouchouté, une énième fois. Je suis allée le chercher comme un chiot à la fourrière parce que personne ne voulait de lui. Mello n'a pas protesté et m'a donné le feu vert : qu'en aurait-il fait de toute façon ? Ils ont tout drainé de ce pauvre corps. Ils n'en ont laissé que la coque ... oh, maudits soient ces rapaces ! Mais moi, j'ai voulu de lui. Je voudrai toujours de lui. Maintenant qu'il est avec moi, il le sera pour toujours. Plus rien ne nous séparera ! Ni Kira, ni le reste. Il est à moi, et je suis à lui - il est le seul à m'avoir.

Je lui ai donné à manger, je l'ai pomponné, habillé, coiffé tous les jours. Il s'est laissé faire avec une docilité exemplaire. Il a été bien sage, mon ange destructeur ! Peut-être a-t-il enfin compris ? Que je ne voulais que son bien, que j'étais prête à m'arracher le cœur pour lui ?

Ça fait une semaine que je prie pour que ce soit le cas. Pitié, qu'il ait compris. Je ne suis pas éternelle ; ses dérives commencent à me lasser. Envers moi, j'entends. Ses activités illicites font partie de lui. Je le prends avec. Je ne le reconnaîtrai pas sans, mais ... qu'il ne me rejette plus ! Je crois que je commencerai à vivre à ce moment-là.

Je préfère ne plus trop y penser. Je passe une main sur une mèche savamment relâchée de mon chignon, et je reporte mon attention sur mon amour. Si j'ai mis une robe couture, c'est pour être à sa hauteur. Qu'il est beau, par tous les saints. Hi hi, c'en est presque indécent ! Pourquoi n'a-t-il jamais voulu porter de veste ? Le noir lui va si bien. Ainsi paré, assis normalement, les cheveux domptés un minimum, il a l'attraction d'un diable. D'ailleurs, je vois quelques femmes lui jeter des regards de temps en temps - si si ! Bon, c'est peut-être ma paranoïa galopante mais je m'en fiche. Il est magnifique. Comme un soleil ... mon soleil.

- Que prendras-tu ?

Ma voix est un peu aiguë, surexcitée, mais douce. J'ai toujours cette voix-là avec lui. Sauf quand je crie, mais je n'ai pas eu l'occasion de crier depuis une semaine. Cela tient du miracle. Depuis que je l'ai retrouvé, il me rend meilleure - presque normale. Je ne me suis pas trompée ! Nous sommes faits l'un pour l'autre.

- Ils ont de délicieux desserts, mon ange. A la fraise, si tu veux !
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Beyond Birthday
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MessageSujet: Re: Le soleil au couchant [PV BBou-chouchou]   Le soleil au couchant [PV BBou-chouchou] EmptyMer 11 Sep - 13:59

Il attendait, toujours, mais n'aurait su prédire ce qui allait lui arriver, là, tout de suite, comme ça. B ressemblait à un monstre des marécages. Aussi hideux, aussi mal apprivoisé, il errait, de temps en temps, autour de la cellule, ménageant ses dernières forces, lorsqu'il n'était pas sous le lit, en boule. Il fut donc surpris lorsque la porte s'ouvrit et laissa passer Illness. Vision d'horreur. Il n'avait prononcé un mot depuis des jours, aussi se contenta-t-il de reculer, se cognant au mur comme un animal pris au piège. La suite fut d'autant plus consternante qu'il eut l'impression d'être une poupée qu'on habillait comme on le voulait. Ils l'attrapèrent, tandis que lui fixait celle qu'il haïssait de son regard rouge, en colère. La semaine qui suivit servit à le brosser, à le nourrir, à le nettoyer dans les moindres détails si bien que B se demanda si, un jour, elle en viendrait à se finir. On passa la brosse, le shampoing dans ces cheveux bruns qui ne ressemblaient plus à rien, on les lui coupa même de façon à ce qu'il ait l'air plus présentable – actuellement, il ressemblait à un sale hippie qui ne s'était pas lavé depuis des semaines. La première fois qu'on l'aspergea d'eau, le bac fut si sale qu'ils durent s'y prendre une deuxième fois et si des mesures furent prises des fois qu'il pique une fois, B ne bougea pas, il était là, au milieu, trop surpris et en inadéquation soudain avec son milieu naturel pour agir. Il ne pensa même pas à s'enfuir, il ne pensait à rien.

Ils soignèrent ses poignets bien meurtris et toutes les autres blessures qu'il avait pu se faire tout seul, là, pendant son séjour chez Mello. Au bout d'une semaine, il avait presque l'air présentable. Oh, sa figure était toujours blanche et il régnait dans ses yeux un petit air indomptable...mais c'était ce qui faisait le charme de Beyond Birthday. Par contre, ses ongles avaient été taillés – de telle sorte à ce qu'il ne puisse plus égorger quelqu'un avec –, il sentait bon, ses joues étaient lisses car toute moustache ou barbe restant des semaines passées en bas avaient disparues. B avait presque l'air correct, sinon charmant, et quelqu'un qui l'avait connu dans ses jours sombres n'aurait sûrement pas pu reconnaître ce jeune homme qui accompagnait Illness au restaurant, ce jour-là.

Illness, Illness, venons-y...

Pendant qu'on s'occupait de lui, il avait pu la voir plusieurs fois. Avoir l'occasion de haïr ce regard qui le prenait sans doute en pitié, rien que parce qu'il savait qu'elle l'aimait, et qu'elle ne désirait que le mettre dans son lit, une fois qu'il serait propre, convenablement éduqué. Elle désirait en faire sa chose, son petit monstre, et Beyond Birthday, depuis la première fois qu'il était tombé entre ses griffes, l'avait toujours haïe pour cela. Ils avaient une relation si particulière, si ambigüe, mais ce qu'elle lui faisait s'appelait purement et simplement viol. Ni plus ni moins.

La femme en jaune l'avait emmené dans un restaurant du centre-ville dans lequel B, après des semaines de détention, se sentait aussi à l'aise que s'il marchait sur des clous. Elle le regardait, elle le regardait trop, comme s'il attendait quelque chose de lui. Il savait qu'elle voulait qu'il l'aime, ou bien qu'il saute sur les clients, qu'il les tue pour elle...mais Illness était folle, il ne ferait jamais ça, rien que pour Billie. Pour la première fois de sa vie, il avait trouvé une raison d'attendre, et Dieu savait que Beyond Birthday n'était pas très patient. Rien que de voir du jaune en face de lui lui donnait envie de vomir, et encore, il était content parce que, pour une fois, elle lui avait donné des habits noirs comme l'ébène, et non ces frusques ridicules qui le faisaient ressembler à L.

Sa voix résonna dans ses oreilles et lui faisait mal, un peu comme si on avait fait sonner un carillon à côté de ses lobes. Il esquissa une grimace, serrant les poings sous la table. Ce qu'il voulait ? C'était simple, pas elle. Il voulait être ailleurs, il voulait partir d'ici, le plus tôt possible, le plus vite possible. Même si cela n'était qu'un dialogue à sens unique, ils allaient régler des comptes, ce midi.

« Je ne veux pas de toi, c'est sûr », put avoir le plaisir d'entendre Illness.

Cette voix rauque sortait de nouveau de la bouche de Beyond Birthday, après si longtemps sans dire un mot.

« Mon cœur appartient à une autre femme, que tu le veuilles ou non, tu resteras toujours...un monstre...une violeuse...une erreur de la nature...tu es pire que moi, Irma. »

Il avait sans doute oublié qu'il ne devait pas l'appeler Irma car il oubliait toujours ce détail. Avec les Yeux, il lui était plus facile d'appeler les gens par leurs véritables noms que par leurs pseudonymes, aussi Beyond Birthday le faisait, sans pour autant le faire exprès. Il lui avait parlé de Billie, même s'il n'en avait cité le nom, pour sa survie ; il savait comment était Illness, il savait aussi qu'elle ferait sûrement rechercher sa sœur qu'elle croirait être son amante, si elle le savait. Pire que Kira. Pire que Yagami Raito. Il leva le bras, faisant signe au serveur de lui donner rapidement à manger, ne cessant de fixer Illness, avec toute la majesté dont il était capable, froidement et durement.

« Qu'imaginais-tu ? Que je te sauterais dessus parce que tu me délivrerais ? Je te hais, Irma. Il n'y a rien entre nous. R-i-e-n. »
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Lady Illness

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MessageSujet: Re: Le soleil au couchant [PV BBou-chouchou]   Le soleil au couchant [PV BBou-chouchou] EmptyMer 11 Sep - 23:28

Rien ?

Mes mains se crispent sur mes cuisses. Je sens mon cœur se contracter, comme si une main narquoise prenait plaisir à le serrer, serrer ...

Rien.

Je vais mourir. Je sais pourtant que je mon cerveau n'a encore rien assimilé à part le "rien". Il m'a dit d'autres choses. Je vais mourir quand je les aurai reçues ... et les voilà. La douleur dans ma poitrine redouble. Je manque de tomber.

Il me hait.

Je veux disparaître. Qu'on me tue ... que la foudre me tombe dessus, que la grand-mère du bout de la salle sorte une kalachnikov - n'importe quoi ! Pourvu que tout s'arrête. Que ma tête cesse de tourner, que cette main invisible cesse de me broyer ... j'ai mal, bon sang, je n'ai jamais eu aussi mal ...

Un monstre.

Des images, des paroles floues me reviennent. De ma plus tendre enfance - même avant la Wammy's. On m'a déjà appelée "monstre". Les autres enfants en l'occurence. Parce que je n'étais pas comme eux, parce que je n'aimais pas leurs jeux. J'étais toujours dans un coin du parc. Ils m'avaient exclue du bac à sable. Moi, je ne pouvais pas jouer à leurs jeux ...

Une erreur de la nature.

Je n'ai pas demandé à naître comme ça ! Est-ce ma faute si on m'a façonnée ainsi ? La faute est aux adultes, toujours aux adultes ... moi, si on m'avait demandé, j'aurais voulu ne pas naître ...

Une violeuse.

La nausée monte en flèche. Je plaque une main sur ma bouche, l'autre agrippe le bord de la table. Je me fais l'effet d'un marin d'eau douce sur un bateau qui tangue. Ce n'est pas très sexy ; mais ça n'a aucune importance, plus aucune. Je ne peux plus rien faire pour le garder. Ai-je jamais pu faire quelque chose ? Naïve que je suis ... je n'ai jamais su garder personne. Tout est la faute des adultes ...

C'étaient mes parents. Je ne suis pas une violeuse, pas moi, eux.

Eux qui ont fait de moi le monstre. Eux qui ont créé l'erreur de la nature à coups de ceintures, de cigarettes, eux qui ont fini par se lasser, qui m'ont abandonnée sur une aire d'autoroute ...

Il faisait grand soleil ce jour-là. Un grand soleil jaune. Ils croyaient que je ne m'en souvenais pas ; je me souviens de tout. Illness n'oublie rien.

C'est l'autre qui veut passer l'éponge.

- Ne m'appelle pas Irma.

Ma voix vacille, je finis par la perdre. Il s'attendait peut-être à ce que je hurle ? À ce que je casse des choses ... c'est vrai que ça me ressemble. Mais je ne peux plus, tout d'un coup. J'ai l'impression que le moindre mouvement me coûtera la vie. Cette simple demande m'a déjà mis le coeur au bord des lèvres. Continuer ? Ne pas continuer ? Quelle importance, une fois encore ?

- Une autre femme ? Je sais que c'est faux, Beyond. Tu veux simplement ... me blesser un peu plus. C'est inutile.

J'ai compris. À vrai dire, j'ai compris il y a des lustres.

Je savais qu'il pensait cela. Depuis le début, j'en étais intimement convaincue ... cette vision de notre couple était une chimère de plus dans la vie sans direction qui est la mienne.

Je n'ai aucun but. Aucune raison d'exister ; mes parents , les adultes m'ont tout enlevé. Alors lui ... un esprit frappeur, comme moi ! Nous ne pouvions que ...

- J'espérais, juste. Tu vois, les monstres aussi ... espèrent.

Je voulais une conversation à cœur ouvert ? Je l'ai eue. Je devrais partir maintenant. C'est une question de vie ou de mort - sauf qu'Illness est déjà morte et qu'Irma ne pourra pas sauver les meubles. Alors ma bouche tremblante s'obstine. Elle rit, même. D'un petit rire malade, maigre comme un fil.

- Tu ... tu ne penses pas tout ce que tu as dit. Je suis sûre que c'est pour marquer le coup ... mais tu ne peux pas me haïr à ce point.

Tais-toi. Tu te fais du mal, tu es pathétique, hurle ma conscience en charpie. Je le sais, ça aussi, que je suis pathétique et que ma vie entière l'est. Je ne vaux rien. Contente, Irma ?

Laissez-moi tous crever, maintenant. Avant qu'il ne réponde.
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Beyond Birthday
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MessageSujet: Re: Le soleil au couchant [PV BBou-chouchou]   Le soleil au couchant [PV BBou-chouchou] EmptyVen 13 Sep - 23:50

C'est étrange parce que son regard le fixe. Il ne savait pas comme elle va réagir, il déteste ça. Il l'imagine lui sauter dessus, l'étranger, là, en plein milieu de ce restaurant et c'est pourquoi il remonte légèrement la main sur la table, prend le manche de sa fourchette comme s'il attendait avec impatience qu'on lui serve à manger. Avec Illness, il faut toujours chercher à se défendre : cette femme est illogique, folle, complètement barrée. Il se souvient de cette fois, à l'orphelinat, où Lady Illness l'avait coincé dans un recoin sombre. Où elle avait commencé à l'embrasser, avant de lui couper les ongles le plus courts possibles. Tant de situations qui étaient arrivées, qui pouvaient arriver et voilà, maintenant, il se tenait devant elle, à la table d'un restaurant. Plus il la regardait, plus elle lui faisait horreur. Beyond Birthday la trouvait laide, avec son visage pâle, ces cheveux blonds comme si elle avait mis tout une dose de coloration pour tifs dessus. Elle était moche, ignoble, de la forme de ses lèvres à ses lunettes de soleil. B avait déjà pu avoir l'occasion de voir ces immondes yeux couleur crotte, et il savait bien pourquoi elle les cachait : elle devait en avoir honte.

Il était là, immobile, la main gauche juste serrant sa fourchette, l'observant. Ses lèvres étaient légèrement pincées, son regard noir essayait de l'éviter, désormais, elle, l'obstacle dans son champ de vision. Si seulement les petits chiffres s'étaient éteints, si seulement elle était morte là, sur le coup...Un regard vers une des fenêtres suffit à le conforter dans l'idée qu'il pourrait s'enfuir, s'il restait un peu plus longtemps...s'il tenait un peu plus longtemps ! Le soleil était en train de se coucher, dans une heure, il pourrait courir et se cacher dans l'obscurité des ruelles. Il avait été habillé en noir : le parfait camouflage. Dans sa stupidité, Illness avait au moins été un peu utile.

Elle était obsédée par lui. Il trouvait cela tellement malsain que cela lui donnait envie de vomir...Il se souvenait de cette chair nue sur la sienne, ses liens qui le retenaient de fuir et son sourire...pourquoi ne vomissait-il pas dans cette assiette, en face de lui ? Elle ne paraissait pas accepter le fait qu'il pouvait aimer une personne...du moins qu'il puisse aimer une autre personne qu'elle en la méprisant et elle était tellement...tellement pathétique, à espérer qu'il avait envie de se lever pour lui crier ses mille vérités.

« Avant de me violer, tu aurais dû me demander si j'étais d'accord...Ohh...suis-je bête...tu l'as fait ! Mais tu as fait semblant de ne pas l'entendre ! », chuchota-t-il de manière à ce qu'aucune autre personne que Illness ne puisse entendre cette horreur.

Heureusement, l'ambiance qui régnait à la table fut sauver par un jeune serveur qui vint leur apporter l'entrée du jour « Foie gras sur lit de carotte, accompagné de confiture de figues ». B lança un regard dédaigneux à Illness, laissa le serveur poser l'assiette à sa place sans lui faire de mal et faire de même pour Illness. Il repartit, sous un silence général. Visiblement pas très à l'aise.

« Pour ta gouverne, j'aime qui je veux, et cette personne a trop souf- »

...Respiration.

Ha.


Il ne se souvenait pas très bien de ce petit air de midinette, de ces lunettes trop grosses qui lui donnaient un style, de cette bouche franche.

Pourtant.


« Pourtant...Pourtant...c'é...c'était qu-quoi...ç-ça ? »

Comme un souvenir effacé, un morceau de page déchiré, quelque chose qui allait peut-être revenir et puis non, en fait. Déjà, BB l'avait oubliée, elle, toi. Déjà, le souvenir qui était revenu c'était effacé, il ne se souvenait plus que des lunettes, et d'un vague air de déjà-vu.

Illness. Oui, Illness était là, devant lui.

« B-bref...je sais que les monstres espèrent. Que crois-tu que je sois ? La différence entre toi et moi, c'est que toi, on ne te recherche pas en tant que criminel. Pourtant, tu es aussi horrible que moi, même si tu n'as tué le mari de ta sœur et failli tuer ses enfants sous les ordres de Kira. Je te hais Illness. Mais je sais qu'un monstre peut avoir peur et peut paniquer. »

Il avait grandi, il était mature, B. Il la haïssait à un point inimaginable mais il savait aussi qu'elle ne faisait pas assez attention à Kira, qu'elle le sous-estimait. Elle représentait l'un des journaux symboles de la résistance les plus prestigieux, certes, mais le jour où Kira trouverait une raison pour la choper, elle comprendrait sa douleur.

« J'ai pitié de toi, Irma...tu ne changes pas, d'année en année. Tu restes toi. »

Il porta la fourchette avec la tranche de foie gras dans sa bouche.
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MessageSujet: Re: Le soleil au couchant [PV BBou-chouchou]   Le soleil au couchant [PV BBou-chouchou] EmptySam 14 Sep - 1:42

C'est sans doute à ce moment-là qu'Illness est morte.

Je ne sais pas vraiment ce que je suis devenue, sur le coup. Irma, elle s'est éloignée il y a longtemps ; elle revient parfois, mais c'est ponctuel. Illness était le produit d'un âge d'or, fétiche de la persécution systématique. Elle incarnait une obsession barbare de la revanche. Elle ne construisait que pour mieux détruire.

Je pense que c'est toujours le cas, quelque part. Ça doit l'être. Je ne sais plus trop. Mais la saveur ... la poésie de tout cela disparu. D'un coup, tout s'est volatilisé. C'est fou ce que l'amour a comme pouvoir.

J'ose encore parler d'amour ! J'y crois. Je refuse de reconnaître que c'est de l'obsession, que c'est malsain - Irma l'a compris depuis des lustres. Je sais pourtant qu'une relation normale, ce n'est pas ce que je vis avec Beyond Birthday. Ce ne sera jamais normal, ça. C'est de la contrainte. Du harcèlement. De la terreur. Je me souviens vaguement que la psychologue de la Wammy's House m'a prévenue.

"Tu ne dois pas t'engager sur cette pente, Irma. Tu dois utiliser ton passé comme un tremplin pour t'en sortir et montrer l'exemple. Il faut un courage immense, je le sais. Mais nous savons aussi que tu as cette force."

Elle avait raison. Je l'avais, cette force. Irma a entendu ces sages paroles - et Illness est née ce jour-là.

J'avais mal interprété. On m'a écrasée, j'ai écrasé les autres pour montrer que moi aussi, je pouvais ... quelle crétine. Maintenant Illness a ses dates. Née à cette consultation chez la psychologue de la Wammy's, morte aujourd'hui. Devant celui pour lequel j'aurais donné ma vie. Il y a des ironies qui flirtent dangereusement avec la caricature.

Irma loin, Illness enterrée, que reste-t-il de moi ?

Disons un presque-rien. Mon esprit flotte, quelque part sous le plafond bordé de plinthes. Il s'emmêle dans la toile fine du lustre de cristal. J'ai l'impression de le regarder faire. Il ressemble à un diablotin jaune perdu dans une jungle inconnue. Il n'a pas l'habitude de sortir à l'air libre. Mes lunettes me permettent de lever les yeux au ciel sans être inquiétée ; alors je fixe ce malheureux plafond qui pèse comme un couvercle. Tout semble lourd, tout d'un coup. Comme si j'avais commencé à grossir sans toucher à mon assiette.

Mon assiette ... ah oui, elles sont arrivées. A cette pensée, un nouveau rire échappe à mes lèvres. Il est éraillé, comme si le quelque chose qui a quitté mon corps a emmené avec lui toute trace d'humanité. "Les assiettes sont arrivées". Rien que la phrase sonne ridicule. De là à manger ! L'idée effleure à peine mon esprit, complètement grotesque.

On ne nourrit pas un mort.

Mon visage se détend. Ma main cesse d'agripper la table comme si l'univers en dépendait. Après tout, il n'y a plus rien à sauver. Autant ... je ne sais pas. Tenir la conversation, rendre ça moins atroce pour lui ? Il doit souffrir, le pauvre. Je ne lui ai que trop longtemps imposé ma présence monstrueuse. Je n'ai pas envie, et je n'ose pas vraiment parler : ma voix doit aussi l'irriter. Logique imparable, puisque tout en moi semble l'irriter. Mais je ne me vois pas prolonger le silence. Si j'ai lâché prise, mon cœur, lui, me fait toujours un mal de chien.

- Qui est cette personne ?

Je m'en fous totalement.

Cependant, il faut bien dire quelque chose. Et puis malgré tout, je sens encore quand mon chéri est troublé. Quand il doute ou est triste. C'est devenu un réflexe naturel, un sixième sens qui se passe de contrôle. Mon cerveau s'est mis en pilotage automatique. Et moi, ou plutôt ce qui reste de moi, j'écoute mon cerveau formuler ses phrases. En réalité, c'est amusant. Je dirais même apaisant.

Ma main tremble un instant sur le verre d'eau que j'essaie de porter à mes lèvres. L'instant d'après, le verre se repose en vitesse sur la table : c'est comme si mon poignet avait perdu toute force. Étrangler Beyond Birthday ? Dans cet état, je ne suis même plus capable d'étrangler un oisillon. Alors étrangler Beyond Birthday, lui et son instinct de survie rayonnant ... lui que j'ai toujours admiré ...

- Quand la nuit tombera, tu te mêleras à l'obscurité. Et je te perdrai, n'est-ce pas ? Je te connais mieux que je ne me connais moi-même. Tu as raison. D'une certaine manière, c'est pitoyable.

Je ne reconnais pas ma propre voix. Elle s'est aggravée. Alourdie, comme le reste. Derrière la grande baie vitrée, le soleil continue sa descente. Il teinte la ville d'un pourpre impérial. Peut-être un hommage pour le décès de l'Impératrice jaune.

Le moi restant est d'un calme effarant. Comment fait-elle ? Illness aurait déjà tué. C'est donc cela que je cachais, tout ce temps ?

- Je suis désolée, Beyond. Je ... c'est tout. Je suis désolée.

J'arrive enfin à boire. L'eau est amère.
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MessageSujet: Re: Le soleil au couchant [PV BBou-chouchou]   Le soleil au couchant [PV BBou-chouchou] EmptyDim 15 Sep - 22:35

Ce souvenir perdu était venu le perturber, là, comme ça. Peu importait à la fin, puisque B ne s'en souvenait déjà plus. Il y avait l'ombre d'une forme féminine qui s'esquissait dans son cerveau...mais ce devait être Billie. Parmi les femmes qui avaient de la valeur, il n'y avait que Billie, de toute façon. Parmi les femmes qui le détestaient, il n'y avait sûrement que Billie, également...quoique Illness était bien partie pour le détester, maintenant qu'elle devait s'apercevoir que l'amour qu'elle lui envoyait n'était qu'à sens unique.

« Oui, je vais m'enfuir...plus jamais te revoir...J'ai envie d'aller en Europe...ça doit être cool, l'Europe, hein ? ...ça me rappellera un peu mon enfance...pas en Angleterre, évidemment...il y a trop de gens qui me connaissent, là-bas. Et puis je ne pourrais pas faire un pas sans penser à toi, sale monstre. »

Elle voulait savoir, elle. Elle voulait savoir qui était la personne qu'il aimait le plus au monde. B détestait I dans toute sa splendeur. Elle et son désir malsain de tout connaître sur sa vie, elle le dégoûtait tellement qu'il en avait même envie de vomir ce foie gras. Mais il le mangeait sagement, là, profitant des denrées qui avaient été étalées sur la table. B ne pouvait pas croire que I n'ait pas de plan à son sujet, qu'elle ne veuille pas l'impliquer dans quelque chose, peu importait quoi. Elle ne pouvait pas simplement l'aimer, ce n'était pas suffisant. I n'était pas quelqu'un de comme ça. Lorsqu'elle s'accrochait à quelqu'un, il fallait qu'elle le détruise méthodiquement pour le remodeler selon ses propres désirs. C'était ce qu'elle avait fait avec lui, et c'était comme ça qu'il était devenu ce qu'il était.

En vérité, Beyond Birthday avait faim de confiture de fraises. Il n'en avait pas mangé depuis une éternité, et l'instant où il entrerait dans un supermarché qui en vendrait serait considéré comme miraculeux. Il faillit s'étouffer avec le foie gras, par contre, lorsqu'il entendit I s'excuser...Heiin...I s'excuser ? I s'était bien excusée, là, devant lui, pour tout ce qu'elle avait fait et ne ferait jamais ? Il avait déjà vu I le frapper, I lui gueuler dessus, mais I s'excuser ? Jamais. Jamais. Elle avait même fait buguer le cerveau de Belzebuth Brave qui continuait de la regarder comme si elle avait dit quelque chose de particulièrement improbable.

« Excuse-moi...Mais...j'ai bien entendu ? Tu...tu t'es excusée ? Toi...t-toi...Irma ? Non...ce n'est pas possible. »

Ce n'était pas possible, en effet. C'était une illusion, un mirage. Il y avait des souvenirs qui réapparaissaient bien, comme cela, brusquement, sans qu'ils ne comprennent ce qu'ils venaient foutre là, alors que Irma s'excuse ? Sûrement lui qui délirait : avec l'âge, ne devenait-il pas plus fou ?

« ...Tu veux savoir...tu sauras...cette femme, c'est ma sœur...je ne peux pas te révéler son nom, je ne sais pas ce que tu serais capable de lui faire, I. »

Il se leva, mettant un couteau dans sa poche de derrière discrètement, prêt à quitter le restaurant n'importe quand. Ils n'avaient même pas de confiture de fraise : un drame. B était nostalgique, ses mains tremblaient, il sentait que s'il n'allait pas bientôt dans les rues, le fragile équilibre entre la vie et la mort serait brisé. D'ailleurs, dans les rues de Tokyô, il devait y avoir une masse de gens, de zombies qui circulaient alors qu'il aurait dû les tuer. À cause de Illness. Tout son sang en frémissait.

« Sena Seigi a dû déjà mourir. C'était écrit au-dessus de sa tête. Finalement, sa mort était prévue peu de temps après que je la capture. Toi, I, tu vas aussi mourir. Je ne te dirais pas quand, ce ne serait pas drôle...et tu sais que j'aime les blagues. Tu m'as privé de confiture...alors tu souffriras...éternellement ! »

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Lady Illness

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MessageSujet: Re: Le soleil au couchant [PV BBou-chouchou]   Le soleil au couchant [PV BBou-chouchou] EmptyJeu 19 Sep - 22:07


Allons bon. Il n'en démord pas. Ça ne lui suffit pas de me mettre à terre, il faut encore qu'il me frotte le visage dans la boue. Dire que je m'étais donné un mal fou pour me faire belle. J'entends par là encore plus belle, parce qu'à l'époque, je me trouvais déjà sublime de nature. Dans sa tête, Illness a toujours été rayonnante de beauté. Elle complexait Irma. De sacrés numéros, ces deux-là. A l'époque ? Deux minutes, c'était ... il y a deux heures. Quand je me préparais pour cette soirée.

J'ai mis des lustres à dompter ma tignasse. J'ai choisi mes boucles d'oreille avec le plus grand soin, et même ma robe, je l'ai voulue pas trop jaune. J'ai opté pour le Duchesse. Parce que je savais que tout ce jaune, Beyond, ça l'énervait.

Qu'est-ce que je n'aurais pas fait pour lui. Cette sortie est en train de défoncer tous les sous-sols de l'horreur, et moi, je continue à m'humilier. Les héroïnes de tragédies raciniennes sont des monstres d'orgueil à côté. Moi, j'ai dit que j'étais désolée ! J'ai présenté des excuses ! Jamais de sa vie Illness ne l'aurait fait ... et lui ne me croit pas. Lui veut partir. Fuir, il veut me fuir.

Honte suprême, affront odieux ! Cette fois, ça ne rate pas. Les larmes montent.

Je demande l'addition d'un signe. Pitié, pas ça. Pas les larmes. Quand ai-je pleuré pour la dernière fois ? Chez mes parents. Dans la cave, si mon cerveau ne l'a pas refoulé ... c'est ça, je crois qu'il n'y avait pas de lumière. La plus longues des nuits. J'ai tellement pleuré cette nuit-là que jusqu'à aujourd'hui, les larmes ne sont pas revenues. J'avais tout épuisé.

Aussi, quand elles arrivent, là à cette table de restaurant, je suis surprise avant d'être affligée. Je ne comprends plus ce phénomène. De l'eau au bord des yeux. De l'eau qui s'accroche à mes cils, qui menace de chuter sur le cadre de mes lunettes. C'est fascinant, tant et si bien que j'en oublie presque de répondre.

- La France ... pourquoi pas la France. Paris, c'est très beau. Des petites rues, des recoins.

J'ai lu beaucoup de choses sur Paris. La France m'a passionnée pendant un temps quand j'étais à la Wammy's. J'ai appris tout Baudelaire par cœur. J'ai vibré avec Lamartine, rêvé de barricades, tout le tintouin. La Marseillaise m'a peut-être même inspirée dans mon évolution personnelle. Ça expliquerait beaucoup de choses. Mais surtout, Paris m'obsédait. Et cette obsession avait une raison.

J'ai toujours rêvé d'emmener mon amour là-bas. Se promener au bord de la Seine, visiter le Louvre, faire ce que font les gens à Paris. Et puis, j'ai lu un article sur le pont des Arts, et mon imagination s'est embrasée pour de bon. Un pont aux balustrades couvertes de cadenas ... pour chaque cadenas fermé, un couple qui s'est juré fidélité à vie. Cliché ? Oui, mais j'ai toujours eu si peu de clichés dans ma vie. Tout autour de moi, tout en moins est tordu et anormal. Les gens comme moi poursuivent l'anonymat et ne l'atteignent que rarement. Même exilés dans la steppe tanzanienne, ils se détachent tout de même du commun des mortels. Dieux destructeurs parmi les Normaux.

- Pars, Beyond. Je ne te retiendrai pas, je ne ferai rien contre ta sœur. Je m'en moque. Je me moque de tout maintenant.

Un garçon apporte la coupelle, j'y plaque les billets comme une sentence. Mes jambes m'obligent à me lever. S'il part, je ne vais pas m'abaisser à finir de manger seule. Mon lit m'attend. Il doit bien être le seul dans ce monde qui m'attende.

- Ce couteau que tu viens de prendre ... oui, je l'ai vu. Tu pourrais me tuer à la sortie. Ce serait gentil.

Il ne le fera pas. Il ne fait rien qui puisse m'arranger : c'est bien mon ange déchu à moi.

Arrête, Irma. Il n'est plus à toi. Fini, terminé.

- Bonne chance pour la suite. Tente Paris. C'est ... vraiment beau, Paris.

Je tourne les talons - probablement le demi-tour le plus difficile de mon existence. En sortant du restaurant, mon ombre s'étire monstrueusement. L'astre est sur le point de plonger. C'est le coucher de soleil le plus abominable qu'il m'ait été donné de voir. Il aurait dû être magnifique.

Je me retiens pour ne pas courir ; mes talons claquent sur le trottoir et je m'éloigne à grands pas. Il me semble que j'ai bousculé quelqu'un sur mon passage, mais je n'en ai cure. Je vais très mal, mes larmes roulent sur mes joues, et ce n'est pas ce grand dadais avec son manteau noir qui va me demander des comptes.

Il faut que je dorme. J'ai du travail, demain.
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Nathan S. Suzaku
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MessageSujet: Re: Le soleil au couchant [PV BBou-chouchou]   Le soleil au couchant [PV BBou-chouchou] EmptyVen 20 Sep - 23:51

La nuit allait tomber, Suzaku marchait droit devant lui, les mains dans les poches. Où allait-il ? Il ne le savait...sans doute chez lui, en faisant un large détour. Il avait froid, avait le nez qui coulait malgré le beau temps apparent. Depuis que Illness l'avait engueulé, le monde n'était plus pareil : Suzaku avait passé plusieurs jours à se remettre, complètement anéanti. Il s'était enfermé dans sa chambre et refusait de répondre aux appels venant du travail...du travail, tout de même ? La fréquence des coups de téléphone ne se calma pas, même s'il n'y répondait pas, et il ne tarda pas à recevoir des messages sur son répondeur lui demandant s'il avait des ennuis, s'il était décédé, etc.

Peu importait, au fond. Suzaku était finalement retourné à son poste, avant buché à en mourir et il s'était montré tel qu'il l'était depuis toujours, arborant un masque pour cacher ses blessures. Il ne laisserait pas ses collègues, ses supérieurs s'apercevoir que quelque chose avait changé chez lui. Son cœur de pierre avait été ému par la beauté transcendantale d'Illness et il était hors de question de laisser des rumeurs courir sur son compte.

Ce jour-là, Suzaku revenait donc du boulot. Il avait toujours ce fameux échange de mails avec Mail Jeevas, qui l'asticotait à propos de la femme jaune. Ne se rendait-il pas compte de son état d'esprit, tellement catastrophé, à la limite du malaise ? Suzaku s'efforçait de rester froid, dans ses mails, mais il n'avait pu s'empêcher de donner à Cheshire des éléments qui pourraient lui faire comprendre l'affaire...mal lui en prit. Il ne mangeait plus, il buvait à peine, il se dopait au café. Cela ne changeait guère des autres jours, mais il y avait ce petit quelque chose d'indéfinissable qui le faisait renvoyer chier toutes les secrétaires qui faisaient mal – ou bien – leur travail, raturer tous les dossiers et faire recommencer de A à Z toutes les affaires et les suivis de ses collègues moins bien gradés que lui. Il était d'une humeur de chien.

Il ne savait trop comment, à force de ne pas prendre soin de lui et de traîner tard le soir dans des endroits insolites, Suzaku avait chopé un début d'angine. Nez qui coule, voix bizarre. Il évitait en général de parler, ce qui arrangeait bien ses collègues, car ça lui faisait une occasion de moins d'être exécrable. Son écharpe nouée autour de son cou, il marchait donc dans cette rue animée, allant il ne savait encore trop où lorsque quelqu'un le bouscula...

...Suzaku se retourna un peu, vit une silhouette qu'il crut reconnaître. Elle.

Elle ne se retourna pas, elle fila, nymphe charmante, vibrante. Suzaku crut qu'elle pleurait, mais il se dit qu'il se trompait : Illness ne pouvait pleurer, dans son idéal.

Il voulait l'appeler par son nom, mais le son ne sortit pas de ses lèvres ; alors, Suzaku resta là, planté, à la rester s'éloigner de plus en plus la bouche grande ouverte.

Il aurait pu se mettre à courir, la rattraper, mais il n'en fit rien. Cet instant semblait irréel, sortit d'un autre monde ; sa main se leva, comme s'il voulait l'attraper familièrement par l'épaule, mais c'était déjà trop tard. Oh, ce que Suzaku aurait voulu s'excuser : une fois, deux fois, mille fois pour l'affront qu'il avait commis. Le ministre de la censure et de la propagande resta immobile pendant une bonne vingtaine de minutes, aussi ne vit-il pas l'homme aux cheveux noirs qui sortit du restaurant à côté.

Lorsqu'il rentra chez lui, très tard, il s'écroula dans son lit, toussant. Il ne vint pas au travail le lendemain matin.

J'ai tout essayé pour la sauver, Hémon. J'ai tout essayé, je te le jure. Elle ne t'aime pas. Elle aurait pu vivre. Elle a préféré sa folie et la mort.
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