[Event 3] I never want to die ; criminels

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La police de Kira a investi les bas-fonds. Il fait nuit, ce qui est un réel avantage. Ils cherchent à se faire discret tout en étant compétent. Les hommes sont armés dans un seul but : capturer le plus de criminels possibles. Certaines personnes crient, d'autres courent mais cela ne semble pas réellement déstabiliser les policiers qui prennent du terrain. Dans un mouvement de masse, la majorité de ceux qui vivent là tentent de se cacher et de prévenir leurs amis. Il faut tout préparer, sortir les faux papiers en espérant pour qu'ils soient suffisants. On voit des gens se regrouper, d'autres scruter chaque recoin dans l'espoir d’apercevoir une tête connue. Parmi eux, des gens pas très nets, des criminels ou de simples opposants au régime. Plus les minutes passent, plus les gens s'affolent en voyant ces représentants de Kira dans le coin. Malgré les efforts mis en place, le quartier n'est pas particulièrement bien préparé pour ce genre d'événements. Il y a trop de sans-papiers, trop de personnes plus en règle avec les lois. Beaucoup risquent gros ce soir. Personne ne doute que la suite risque d'être violente. Ce ne serait pas les premières rafles faites dans les bas-fonds.

Citation :: Concrètement ?

Vous postez en premier lieu dans l'ordre qu'il vous plaît. Pour la suite, vous posterez dans l'ordre où vous avez posté dans le premier tour. Pas de gruge de tour, surtout qu'à la fin de chaque tour, l'Araignée postera avec des indices.
Vous pouvez incarner des PNJ, soit dans votre poste, soit en prenant ce compte-ci. Pour cela, il suffit juste de me l'indiquer. Des indices peuvent vous être envoyés par MP pour que vous fassiez évoluer l'event, soyez vigilants !

Un délai d'une semaine pour rp, sachant qu'il n'y a pas de limite mini de mots dans cette event, afin de faciliter l'action et la vitesse.

Vous avez la possibilité de vous éloigner du groupe avec quelqu'un pour faire un rp qui dévie de l'intrigue. Il suffit de poster dans le sous forum (exemple avec l'attaque du building où l'intervention de 13 avait séparés les rebelles en deux)

Bon jeu !

C'était vraiment un gros bordel. Et il lui fallut au moins dix minutes pour comprendre ce qu'il se passait. Il venait de sortir du boulot, le cerveau épuisé par sa journée, les nerfs irrités. Si bien que ça l'agaça, sans qu'il puisse se rendre compte du danger de la situation. Crazy Snake n'avait jamais vu autant de pro-kira au même endroit, ça l'écoeurait. C'était comme une horde de rats qui grouillaient autour de lui, prêt à sauter sur les gens afin de les dévorer. Il lécha sa lèvre inférieure, il avançait lentement, peu sûr de ce qu'il devait faire. La foule était devenue complètement folle, ces débordements d'émotions le stressaient. Il haussa les sourcils, puis il les fronça, il se fit bousculer une fois. Il ne dit rien, il ne manifesta pas sa mauvaise humeur. On le bouscula une seconde fois, Crazy montra les crocs. Au bout de la troisième fois, il lâcha un « putain » enragé, en fusillant du regard la femme courant avec son môme.

C'était quoi ce bordel ? Rien que réfléchir lui donnait mal à la tête. Il mordit l'intérieur de ses joues, il décida que c'était le moment de fumer une bonne cigarette. Il pressentait qu'il ne pourrait pas le faire avant un bon moment. Il entendit un homme crier au téléphone, ce n'était ni en japonais, ni en anglais ; Crazy Snake l'examina une poignée de secondes, mais son attention fut attirée par deux flics encadrant un autre type. Les mains tremblantes, un air coupable collé sur la face, le gars fouillait sa veste à la recherche de quelque chose. Sauf qu'il ne trouva rien, et lorsque les pro-kiras le comprirent, l'homme poussa celui de sa droite pour courir. Malheureusement, il ne fit pas deux mètres qu'il se fit attraper. Crazy Snake grimaça en jugeant ça totalement débile, et en songeant que ça lui rappelait un peu Terminator. Allez savoir pourquoi.

Bon, en fait, il était dans la merde.

Enfin... pour le moment ça allait, on ne l'avait pas encore repéré. Sans doute parce qu'il avait une attitude totalement détenue, malgré le bordel total. Il ne cherchait pas à s'enfuir dès qu'on le regardait, il essayait de ne pas grimacer — ultime effort —, et surtout il était en train de fumer, comme si de rien n'était. Ça l'emmerdait. Il avait intérêt à apprécier cette clope, parce qu'il se préparait déjà à finir en taule pour une raison x ou y. Et il fumerait comment à partir de là ? Ça le faisait chier. Le Japon le faisait ROYALEMENT chier, mais à part ça, il vivait bien l'idée qu'il puisse se faire exécuter ce soir. Pourquoi ? Le borgne ne savait pas, peut-être parce qu'il était roux ? Il tourna la tête, jetant cette idée dans un coin de sa cervelle.

Crazy Snake continuait de marcher, d'un pas calme, râlant entre ses dents si on osait l'effleurer. Il avait une chose qu'il détestait très fort : c'était partager sa sueur avec celle des autres, directement sur la peau. Ça le dégoûtait. Néanmoins, il ne faisait rien qui aurait pu le sauver. Contrairement à la plupart des gens, il ne courait pas. Déjà parce qu'il avait la flemme, et puis parce qu'il savait qu'il risquait de faire une crise d'asthme au bout de dix secondes, et que de toute manière, il se ferait attraper. Autant éviter les efforts inutiles, n'est-ce pas ?

Sinon, Crazy Snake ne savait pas pourquoi les flics avaient débarqué dans un tel endroit, il n'écoutait pas les informations. Sans doute parce que la fin du mois approchait, et qu'ils cherchaient à augmenter un peu leurs salaires ? C'était la seule chose qui lui apparaissait plausible. Et puis, dans le pire des cas, le borgne avait un ou deux tours dans son sac, susceptible de lui sauver les fesses. Il bâilla à nouveau, il roula des épaules, puis il ralentit encore son pas. Si au moins... la foule pouvait s'arrêter de crier, il avait très mal à la tête avec tout ça. Et il avait faim.

Invité

Dans le fourgon qui nous amenait aux bas fonds, j'étais déjà en train de stresser, maintenant je suis en plein dedans. Y a pas souvent d'opération de cette ampleur. J'aime pas la foule, moi j'aime le feutré, les angles de tir clairs, l'obscurité et la supériorité numérique. Une foule paniquée c'est un million et demi d'emmerdes à la minute. J'ai fait gaffe à pas trop charger la mule, mais les stéroïdes me jouent toujours des tours niveau gestion des émotions. Et on a des quotas.

J'suis censé attraper au moins dix gonzes en « situation irrégulière ». Les supérieurs ont dit qu'il y aurait des « sanctions » si c'était pas le cas. Capturer un opposant ou un criminel serait grandement apprécié. Y a une prime pour les plus efficaces je crois. Je vise pas aussi haut. J'suis pas vraiment le haut du panier, comme flic. Pas pour capturer les gens vivants en tout cas.
Le fourgon s'arrête, les portes s'ouvrent. Déluge de lumières et de bruits. Heureusement qu'on a un casque avec des genre de lunettes d'aviateur. Je saute à la suite des copains. Pendant le trajet y en avait qui faisaient des blagues pour détendre l'atmosphère, d'un coup on a tous l'air d'avoir un balais dans le cul. Tenir son rôle professionnel, tout ça.

On est pas les premiers a être arrivé, c'est déjà le bordel. Des gens qui courent partout, des collègues qui contrôlent, embarquent, menacent. Alors moi et lui et lui, on est censé couvrir cette zone par là... je suis gentiment tout le monde. Rien qui fait mal à gauche, à droite, j'ai l'impression de conduire quand je check mon environnement comme ça. C'est tellement chaud que j'ai déjà mon arme entre les mains, et c'est un fusil d'assaut. Au milieu de civils avec un fusil d'assaut ? Ça montre combien les supérieurs sont tendus du string sur cette opération là.
Oh, un roux qui fait rien.

Le mec a pas l'air spécialement net. Un œil en moins, les cheveux longs, il a pas une tête à bosser dans des bureaux. Il a pas une tête de japonais de souche non plus. P'tète le premier de mon quota ? J'aimerais bien éviter la « sanction », merci beaucoup. J'tiens pas beaucoup à écouter des discours pro-Kira à plein volume en boucle enfermé dans une pièce noire.

- Bonjour, vos papiers s'il vous plaît.

Invité

Ah ouais... vraiment, sortir toute seule n'avait pas été une bonne idée. Déjà, de base, elle n'en avait pas le "droit"... ensuite elle y voyait que dalle, ça aide pas des masses... et en plus elle avait franchement bien choisi son jour. Mais quelle conne... Mais comme une vraie gamine en plus : elle avait fait semblant d'aller se coucher pour que "Pas Bob" se tire, elle avait attrapé les frusques qu'il lui avait préparés pour le lendemain matin, s'était habillée en espérant ne rien mettre à l'envers (mais bon, on sent les étiquettes avec les doigts alors ça va) et elle s'était emparée de son nouveau jouet : une canne pour aveugle. Sauf qu'au lieu d'être blanche, elle était grise... mais ça, Yumi n'en avait pas la moindre espèce d'idée.

Ça faisait presque deux semaines qu'elle s'entraînait à marcher avec cette chose, et elle se démerdait bien. Elle arrivait même à traverser la rue toute seule sans se manger une bagnole dans le nez... et puis elle en avait marre, depuis qu'elle avait "perdu" ses yeux, elle n'avait pas été "autorisée" à être toute seule une seule fois... oui bah c'était chiant. Yumi aimait être seule, et elle détestait être dépendante des autres. Et puis "Pas Bob" n'était justement pas Bob, et ça lui rappelait en permanence à quel point elle était nulle... du coup elle n'avait pas envie de le voir... enfin "voir, façon de parler... bref.

Donc, Madame Yumi, se croyant sans doutes plus forte que tout le monde et au dessus de tous les conseils qu'on lui avait donné, s'était barrée par la petite fenêtre de sa salle de bain, en faisant un boucan pas possible d'ailleurs, et était partie se balader tranquillement.

Elle portait un simple jean taille basse qui, avant son passage par la fenêtre, était neuf mais qui arborait désormais un gros trous au niveau de son genoux droit, un débardeur gris tout simple et l'habituel bandeau qu'elle portait pour cacher ses yeux. Elle savait que le bandeau mettait mal à l'aise les gens, mais moins que son regard vide qu'elle n'arrivait pas à faire paraître normal. Elle avait laissé ses cheveux libres vu qu'elle ne pouvait pas voir sa tête et qu'elle ne voulait pas les attacher n'importe comment.

Elle avait alpagué un passant pour qu'il lui arête un taxi, et était partie pour les bas-fonds. Elle avait l'intention de poser son cul dans un vieux bar tout pourrave pour écouter les gens parler, histoire de se tenir un peu au courant de ce qui se disait ces derniers temps étant donné qu’elle avait beaucoup de mal à se tenir au courant via ses réseaux habituels. Malheureusement… elle avait vraiment mal choisi son jour.

A peine quelques minutes après son arrivée, le chaos régnait déjà. D’après ce qu’elle avait compris, ça ressemblait à une rafle. Merde… de peur de ne pas prendre les bons, elle n’avait emporté aucun papier avec elle, si un flic la contrôlait, elle se ferait embarquer à coup sûr… merde… putain de bordel de merde !

Les gens courraient dans tous les sens, criaient, cherchaient leurs amis où leurs proches, se faisaient arrêter… et elle restait là, au milieu de tout ce bordel à ne pas avoir la moindre idée de quoi faire pour se sortir de cette merde colossale. Si elle se faisait choper, elle serait dans une merde noire. Ses blessures étaient encore trop fraîches pour qu’elle puisse se passer de bandages, ce qui fait que l’un de ses bras disparaissait entièrement sous la gaze blanche tandis qu’un gros pansement sur sa tempe se voyait largement à travers ses cheveux, même si elle penchait la tête en avant. Pas franchement discret. Même si elle disait qu’elle s’était cassé la gueule, ça n’expliquerait ni sa cécité, ni pourquoi elle était brûlée par endroits… et ils recherchaient toujours une femme brune qui aurait été aperçue sur les lieux de l’explosion du camp militaire. Yumi maudissait sa connerie et ses élans d’indépendance… quel manque de discernement… elle était ridicule. L allait la tuer.

Rester immobile au milieu de la cohue la ferait repérer en deux temps trois mouvements, aussi décida-t-elle de bouger. Pas facile de se déplacer au centre d’un tel bordel quand on y voit rien… Elle avait beau utiliser sa canne, les gens lui marchaient pratiquement dessus tant ils étaient pressés de se tirer de là… au final, elle perdit sa canne en cours de route et se vit réduite à se déplacer en agitant ses mains devant elle, trébuchant sur chaque truc par terre, sur chaque trou dans la chaussée etc…

Elle finit par se prendre les pieds dans allez savoir quoi, et s’effondra sur le dos d’un type, l’entraînant dans sa chute, le faisant tomber sur, d’après ce qu’elle avait entendu la seconde d’avant, le type auquel il venait de demander ses papiers… merveilleux… elle venait de se casser la gueule sur un flic et sa victime. Si elle avait pu voir qu’il s’agissait d’Alaeddin Kayako elle aurait sans doutes prit ses jambes à son cou, fonçant à l’aveuglette (haha) dans la foule… mais ça n’était pas le cas. Aussi se contenta-t-elle de se redresser à tâtons en s’excusant platement…

[HJ ; j'ai l'accord de Hadès pour poster !]

Un grand type lui demanda ses papiers, Crazy Snake haussa un sourcil. Avec nonchalance, il fouilla dans la poche de son pantalon, il grogna, puis il posa ses courses sur le sol. Il remua les épaules, les dents serrées, puis il changea de poches. Ses papiers étaient dans la poche intérieure de sa veste, la foule autour de lui l'agaçait de plus en plus. Les sourcils froncés, le front plissé, il coinça sa cigarette, puis il tendit la main vers l'homme. Ça... c'était un sacré morceau, surtout pour un Japonais ! Le borgne avait l'habitude de Japonais plus filiformes, moins musclés, l'air moins con, et plus méprisant. Peut-être qu'on l'avait engagé pour sa face taillée à la hache, et sa musculature impressionnante.

À côté de lui, il se sentait minuscule, écrasé. La mâchoire crispée, il chercha sa carte d'identité. Au moment où il la trouva, il se sentit brusquement tombé en avant. Comme des dominos, il s'écroula sur Alaedin, en poussant un cri de rage. Son coude claqua contre le sol, il s'égratigna la paume de la main droite. En se relevant, et en crachant une poignée de paroles inintelligibles, principalement composées d'insultes, Crazy Snake laissa tomber un papier. Il ne le remarqua pas. Dessus, Nathan Suzaku avait gribouillé l'adresse de Fate Harlown.

Le borgne se retourna sur Yumi, les poings serrés, il la fusilla du regard. Elle tenait une canne dans la main, il le nota, mais le fait qu'elle fut aveugle ne lui traversa pas l'esprit. Il s'en foutait, lui était bien borgne, et pourtant ! On ne lui offrait pas plus de privilèges. Il prit une grande inspiration, puis il rugit :

« MAIS FAIS ATTENTION ! »

Crazy frotta son épaule, il ramassa sa cigarette, et le papier. Il frotta son oeil, il remit sa cigarette en bouche, il avala une nouvelle bouffée de fumée. À un moment, il eut la furieuse envie de la frapper, de lui coller son poing dans la joue. Néanmoins, il se rappela au dernier moment de la présence du policier. Il se ravisa, il s'éloigna, puis il grogna :

« C'est bon ? Z'avez-vu ? »

La foule l'étouffait, il y avait trop d'odeurs de transpiration au même endroit, et au même moment. Elle se formait, et se déformait autour de lui, quelques personnes le frôlèrent, ce qui lui irrita les nerfs. Il leur lança des regards meurtriers, il grogna plusieurs fois. Il s'écarta encore un peu, pressé de partir, afin de s'enfermer chez lui, et d'ouvrir une canette. Il avait envie d'une bonne bière, fraîche et agréable. Le monde devenait fou, du moins, c'était comme ça que ça lui apparaissait. La jeune aveugle semblait jolie, enfin pour une gamine, quoi. Ça ne serait jamais du niveau de Fate. Chacun son avis, en bref.

L'homme lançait des regards derrière lui, comme s'il choisissait le meilleur chemin pour s'enfuir. Au cas où.

Il demanda finalement :

« Il s'passe quoi ? »

Bah... ouais. Ça commençait à l'intriguer, cette histoire ! Il n'avait jamais vu autant de flics au même endroit, ça grouillait, comme des rats. Pour Crazy Snake, c'était des taches de couleurs sombres, pullulant devant lui, et lui brûlant la rétine. Il n'avait jamais apprécié la police, pour des raisons évidentes. L'autorité et lui, ça avait été une grande histoire d'amour qui avait commencé avec mollesse, pour se terminer en fracas. Il n'était pas inquiet, la police ne l'avait jamais attrapé.

Au pire, il passerait une — mauvaise — nuit au commissariat, mais il avait assez de relation pour pouvoir s'en sortir sans trop de problèmes. En entier, notamment. Et il avait dans son carnet d'adresses un nouveau nom, et pas des plus négligeables. Tant que Reaper ne finirait pas en morceaux, il pouvait jouer avec Nathan, et le semblant de protection qu'il lui donnait. Le chantage ? On pouvait l'appeler ainsi, il ne se gênait pas pour le faire. La moralité et Crazy, ça faisait un joli zéro tout rond.

Invité

La montée de speed fait jamais bon ménage avec une situation stressante pleine d'armes à feu, d'objectif de mission et de civils paniqués partout. Quand le roux me fonce dessus j'ai une réaction disproportionnée et je l'attrape par l'épaule pour le remettre debout loin de moi le plus vite possible, presque brutalement. A cause de l'adrénaline, j'ai l'impression qu'un million d'aiguilles transperce mon crâne. Je manque d'air dans mon casque, ça me fout une sale claustrophobie ce truc, d'un coup. Je vais me faire bien engueuler si je l'enlève, pourtant, parce que si jamais mon cerveau délicat se prenait une balle on pourrait accuser ma négligence, et ça ferait passer l'armée pour des idiots. Du coup j'vais me faire re-tuer derrière même si j'suis déjà mort. Peu importe comment. Ils me veulent tous du mal t'façon.
Avant que j'ai eu le temps de me remettre de mes émotions, un flash lumineux dans ma gueule, sans doute la torche de je sais pas quel connard, ça part aussi vite que c'est venu. Et putain, le bruit ! J'arrive même pas à me concentrer sur le connard en face qui engueule la pauvre aveugle qui l'a bousculé. Ah tiens il a fait tomber un papier par terre. Je reconnais direct l'adresse qui est dessus, parce que j'y suis allé y a pas long : c'est celle d'un ministre. J'aimerais parler mais y a pas d'air dans ce putain de casque, j'ai trop chaud, et les amphet' me brûlent de partout. Bordel c'est trop costaud, bordel bordel bordel.

Je précipite mes doigts sur mon casque, j'en peux plus. Je l'arrache tellement violemment de ma tête que je me cogne un peu la tempe. Mes dread me tombent sur le visage. J'avale de l'air la bouche grande ouverte, j'ai envie de me barrer en courant. Le borgne vient me demander ce qui se passe. Putain le culot.

- CA TE REGARDE P'TETE ?

Pourquoi j'ai hurlé ? J'sais très bien ce qui se passe : j'suis complètement défoncé au milieu d'une mission, avec mes supérieurs tout autour, ce qui arrange pas la parano et y a un mec avec l'adresse d'une ministre.

- Pourquoi t'as cette adresse sur toi, d'abord ? Et vous madame, les papiers aussi.

J'parle trop vite, j'dois avoir les pupilles comme des assiettes, ça doit trop se voir, putain putain. J'ai envie de frapper tout le monde autour, y a trop de lumières et de boucan dans tous les sens. Et j'dois pas être le seul à avoir pris de ce putain de speed trop dosé. J'étais fatigué, ça me semblait plus simple que de faire une sieste, voilà. Et... et je grince des dents ! Putain ! Nan, calme Al', continue comme si de rien n'était sinon tu vas te faire tuer, continuer la mission tout bien.

Invité

Et en plus elle se faisait engueuler...

La Yumi normale, avec des yeux et tout sa tête, lui aurait collé une baffe parmis la gueule et lui aurait latté les couilles à ce gros con de rouquin aux manières déplorables... mais là elle avait juste en vie d'être super loin d'ici, et de toute façon elle ne voyait pas qu'il était roux...

- J'suis désolée... j'suis désolée !

Et le flic stressé qui parlait super vite lui demanda ses papiers... génial, le pompon !

- Ben euh... j'en ai pas, Monsieur... euh...

Elle réfléchit à toute vitesse : mon chien les a mangé ? Ils ont été attaqués par des extraterrestres mangeurs d'arbres ? Un gremlin est sorti des chiottes pour les prendre dans le but de nuire ? J'ai roulé dessus en voiture ? Je les ai confondus avec mon bol de céréales ? Je les ai fumés ? Sniffés ? J'ai mangé de la mort au rats alors je vais crever du coup pas la peine de m'encombrer avec des papiers à la con ? Je les ai utilisés pour me torcher vu que j'avais plus de PQ ?

Finalement elle opta pour quelque chose de plus simple.

- J'les avais hein, promis m'sieur ! Mais y'a quelqu'un qui m'les a pris y'a pas 5 minutes ! Faut l'arrêter m'sieur hein ? Faut pas voler les papiers ! En plus moi j'en ai plus maintenant et pour le travail j'en ai besoin m'sieur ! Vous allez retrouver mes papiers hein ?

Elle avait pris sa meilleure expression de fille pas forcément super intelligente mais vachement jolie.

- En plus j'suis aveugle de naissance m'sieur, j'vois pas quand on prend mes papiers. Mais j'ai senti ! Promis j'ai senti ! Une main d'homme m'sieur, j'suis sure ! Je reconnais à force, c'est mon travail ça, les mains d'homme.

Elle se souvient brusquement que le type d'avant a été méchant avec elle. Elle se dit un instant qu'elle pourrait le faire fouiller en disant qu'il lui avait prit ses papiers quand elle était tombée... mais ce pauvre type était comme elle : pris dans une rafle alors qu'il n'avait sans doutes pas envie d'être là. En plus cette histoire d'adresse l'intriguait et elle avait envie de connaitre la suite. Du coup elle ne rajouta rien... enfin presque rien...

- Et faut qu'j'aille bosser m'sieur... sinon j'pourrais pas manger...

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