Misa Amane. Le retour !

« Je suis née un 25 décembre. N'est-ce pas formidable ? Le jour de Noël ! J'étais le cadeau parfait pour mes parents, avec ma chevelure blanche comme neige et ma bouille super mignonne. Je n'ai pas de mots pour vous décrire à quel point j'étais belle, un véritable petit ange au service de la mode ! Je conserve encore quelques photos de ma jeunesse, alors promis, un jour je vous les montrerai. Soyez curieux, soyez patients ! Cependant, je dois vous avertir que le temps a assombri mes cheveux pour en faire de jolies mèches lisses et blondes que j'aime beaucoup tâter ; un peu à l'image de ma vie, laquelle s'est assombrie avant que je ne rencontre la personne la plus merveilleuse du monde : Kira. Il est celui qui a vengé mes parents et je lui en serai éternellement reconnaissante. Parce que lorsque j'étais petite...

Je vivais dans un quartier assez riche. Luxure était le mot-maître autant chez nous que chez les voisins. Pourtant, il a fallu qu'un homme viole notre foyer. Pas celui d'à côté, mais bien le mien, celui de mes parents et également celui qui avait vu passer tellement de gens en son sein. La maison était grande, couverte de tapisseries chics qui rejetaient une ambiance austère à l'intérieur. Niveau lumière, des lustres argentés éclairaient chaque parcelle des nombreuses pièces se trouvant aux trois étages qui composaient le bâtiment. Quatre salles de bain, cinq chambres à coucher, une cuisine immense, un salon à plusieurs sofas donnant sur une baie vitrée montrant la cour extérieure, et d'autres pièces de rangement. Pour une famille de trois personnes, vous vous doutez que ce genre de lieu frôle l'excessif. Sauf que ma mère prévoyait avoir un deuxième et un troisième enfant pour compléter le tableau. C'était son rêve que de mettre au monde trois bambins auxquels elle donnerait toute son attention, toute sa volonté et tout son amour - même si ça n'a jamais fonctionné après ma naissance -. Je dois avouer que je n'ai manqué de rien jusqu'à mes seize ans, où le cambrioleur a volé la vie des deux individus qui m'étaient le plus cher au monde...

Toute mon enfance s'était déroulée sans anicroche, j'avais étés une élève modèle qui se plaisait à se faire remarquer par son style vestimentaire sombre. C'est ce qui m'a permis d'entrer dans le monde de la mode, même si j'avais déjà une place toute prête pour moi grâce à mon père, directeur d'un studio de production connu par bon nombre de personnes de la presse. Pour entrer parmi les gens célèbres, il faut connaître des gens célèbres. Voilà la loi de la célébrité ! Suite aux décès de mes parents, j'avais emménagé dans une autre ville afin de recommencer tout à zéro. Peine perdue, car mon charme dépassait mes attentes et me fit don d'un admirateur secret pas si secret. Il me suivait souvent dans la rue lorsque j'y marchais et je recevais ses petites attentions sans même sourire. J'étais concentrée à retrouver le meurtrier de mes parents, puisqu'il ne leur avait pas simplement volé la vie, oh non. Il avait volé la mienne également. J'avais pu témoigner contre lui au tribunal, les voisins aussi même s'ils n'avaient aperçu qu'une silhouette dans la nuit. Faute de preuves tangibles, telles les séquences vidéo prises par les caméras de surveillance qui se trouvaient un peu partout à l'intérieur de notre maison - malencontreusement disparues dans un incendie -, la justice ne pouvait le déclarer coupable et il s'en était sorti, vivant et libre. Il avait dû rire dans sa barbe lorsqu'on avait prononcé son jugement.

Ma colère et mon attention dirigées sur ce cambrioleur, j'avais refusé les avances qu'un sale type fou amoureux m'avait faites. Fou. Littéralement, car après ce refus il décida de me tuer parce qu'il ne semblait pas supporter la vie sans une Misa-Misa à ses côtés. Ce soir-là, j'avais eu peur. Je m'étais demandée si l'amour pouvait pousser les gens à accomplir de telles choses, comme le meurtre. Je m'étais résignée à mourir, sauf que plutôt que de ressentir le métal froid d'une lame de couteau s'enfoncer dans mon thorax, l'homme s'écroula par terre en convulsion. Cinq secondes plus tard, il était mort. Et moi je me tenais debout auprès de lui, incertaine. C'est alors que je reçus un cahier noir appelé Death Note, porté à moi par la main d'un Shinigami. Je n'aurais pu croire que de telles créatures existaient, et pourtant. Je repartis de cette ruelle le sourire aux lèvres.

Rem à mes côtés, je pus entièrement plonger dans le mouvement « Kira ». Faire l'échange des yeux, engendrer ma rencontrer avec Kira, lui promettre allégeance et loyauté. Pour ce qu'il avait fait pour moi en me vengeant de cet affreux cambrioleur, ce n'était rien. J'étais prête à tout pour lui, et je le suis encore. Je ne saurais dire ce qui me plaît tant chez lui, car il est parfait. Light Yagami est un Dieu. Et grâce à mon aide, il a créé un monde sans crime, un monde parfait. Je ne me jette pas des fleurs, car c'est lui et sa perspicacité qui ont tout fait. Même si sans Misa-Misa, il aurait eu un peu de mal. Je suis sa seule et unique déesse, il n'en a pas besoin d'autre et encore moins d'un stupide harem. Je... je l'aime, n'est-ce pas suffisant pour qu'il me choisisse ? On dit que l'amour donne des ailes. Non. L'amour donne la volonté de tuer. »