Falling inside the black ; pv Harley

The girl's got rhythm
She's got the backseat rhythm
The girl's got rhythm

Les écouteurs de la jeune anglaise crachaient la vieille chanson de ACϟDC. Le son était dégueulasse mais elle s'en fichait. Cigarette à la main, elle appréciait ce moment de solitude où elle essayer avec difficulté de ne penser à rien. La musique beaucoup trop forte lui faisait presque mal aux oreilles, mais elle ne faisait aucun geste pour la baisser. Elle avait l'habitude et plus personne pour lui conseiller de faire attention à ses oreilles. Elle mourra avant de devenir sourde, elle en est persuadée. Alors elle chantonne. Les propos sont obscènes. Les filles ne sont que des diablesses, des moyens de prendre son pied sans chercher plus loin. De toute façon, ça ne servirait à rien. La vérité est là, dans un vieux tube des années 80, maintenant sûrement interdit par le ministre de la culture. Mais le groupe Australien avait raison, malgré une façon vulgaire de le dire. Elle aimait ce franc-parler, ce côté rock un peu trop direct, cette révolte chantée. Elle avait beau être une fille, se voir qualifié de la sorte n'était en rien gênant à ses yeux. Elle en rigolait. Son frère adorait cette chanson. Il la chantonnait toujours lorsqu'il revenait vers elle après avoir passé la soirée avec une autre fille et elle se moquait de lui en souriant. Le mégot tombe dans la flaque d'eau à ses pieds alors qu'elle cherche son paquet pour prendre une nouvelle cigarette. Elle ne mourra pas d'un cancer du poumon, même si elle est bien partie pour. Elle préfère de mettre une balle dans la tête, ça fait moins mal. De toute façon, elle partira aux combats, comme beaucoup, en affrontant Kira. Elle soupira en regardant devant elle. Ses yeux bleus refusaient de fixer un endroit particulier. Rien de tout ce qu'elle pouvait voir ici, si loin de son pays natal, n'avait la moindre importance. Des fois, elle se demandait si un jour elle pourrait retourner chez elle, poser un nouveau bouquet de fleurs sur la tombe de son défunt frère. Elle ne voulait pas mourir loin de lui. La musique changea. Highway to Hell était sans aucun doute un des chef-d'œuvres de ce groupe. Comment pouvait-on interdire à la société d'écouter ce genre de chose était une véritable énigme à ses yeux. Mais Noa n'était pas du genre à chercher des réponses. Elle fonçait dans le tas, tuer des gens, tenter de faire souffrir autant que possible. Ça ne servait à rien. Personne ne souffrirait autant qu'elle.

Des fois, certains événements récents lui revenaient en mémoire alors qu'elle était perdue dans les souvenirs de sa vie passée. Sa rencontre avec cette policière blonde en faisait désormais partie. Cette nuit-là, elle avait cru mourir. Au final, elle s'en était sortie plus par chance, grâce aux propriétés presque magiques des amphétamines. Ça tenait du miracle, elle en était consciente. Elle avait donc décidé de ne plus en prendre quand elle avait pu rejoindre l'endroit où elle dormait régulièrement. Elle s'était sentie plus mal que jamais à ce moment-là quand la femme avait pointé son pistolet contre elle. Des souvenirs, des sentiments enfouis étaient réapparus, des choses qu'elle essayé de détruire avec les cachets. Autant dire que tout le contraire. Seulement, là encore, elle avait échoué. Elle a beau être capable de tuer quelqu'un de sang-froid, de voir un chien mangeait un cadavre encore chaud qui quelques minutes avant lui demander pitié, elle est en réalité faible, tellement faible. Il ne lui a pas fallu plus de deux jours pour courir chez un de ses dealeurs habituels lui demander ce qu'il avait de plus puissant. Elle voulait oublier, encore et toujours, mais rien ne marchait. La musique était un défouloir, elle était synonyme de ses émotions. Elle tenait de s'y échapper un peu plus à chaque fois. Mais quand la chanson prenait fin, c'était un nouvel échec.

Ce matin-là, elle avait décidé de partir. Marre des bas-fonds et de tous ces piliers de bars répugnants qui la prenaient de haut et ne qui ne pensaient qu'à l'amener faire un tour dans les toilettes toujours plus miteux des bars où elle buvait verre sur verre. Elle avait besoin de voir autre chose. Elle avait d'abord pensé à Agito. Ce garçon lui ressemblait plus qu'elle ne voulait l'avouer, mais moins qu'elle ne l'aimerait. Elle n'avait pas peur de lui, elle avait envie de le défier, de lui prouver quelque chose. Elle aurait aimé lui parler franchement mais avait eu trop peur de perdre pied, de craquer une nouvelle fois. Devant lui, elle ne se permettrait jamais. Noa est trop fière pour accepter sa faiblesse, c'est ce qui causera sa fin. Alors, elle avait pensé aller à la recherche de Sicarius, ce gentil oncle écossais qui lui rappelait à quel point elle était loin de son pays. Là, elle n'aurait pas eu honte à se défouler. Une crise d'hystérie en sa présence n'aurait rien eu d'extraordinaire. Cet homme est fou, c'est peut-être pour ça qu'elle l'apprécie autant. Finalement, elle ne l'avait pas trouvé et s'était lassée de chercher. C'est pour cela qu'elle se retrouvait là, assise à un mètre du sol où la pluie de la vieille avait laissé une flaque d'eau. Ses jambes bougeaient lentement selon le rythme de la musique. Encore une journée vide. Elle commençait à avoir l'habitude. C'était à en devenir misanthrope. Elle s'était mise à haïr les gens, leurs manières et la façon dont ils la regardaient avec pitié. Ils ne se rendaient donc pas compte que c'était le contraire, ils étaient mortels, elle pouvait les tuer quand elle voulait. Si elle se détruisait la santé, c'était par choix. Elle était maître de sa personne. Eux non. C'était comme cette fille qui passait à quelques mètres d'elle, combien de temps mettrait-elle à la supplier la vie sauve si elle se mettait à la torturer ? Peu. Elle se mit à l'observer. Des cheveux blonds. Elle les haïssait déjà. Elle s'était mise à haïr toute personne ayant la moindre ressemblance avec cette foutue policière. Nouveau soupire. On dirait une enfant, seule. Ridicule. Il faisait presque nuit. Personne ne lui avait donc appris qu'il ne fallait plus être dehors vers ces heures-là. Kira n'a pas tort avec son couvre-feu sur un point. La nuit est pleine de monstres, de gens comme elle qui n'ont plus de pitié. Elle sourit. Elle n'est pas défoncée, les cachets qu'elle a pris avant de partie dans la périphérie de la ville ne font plus effet. Pourtant, elle n'est pas clean. La prise répétée entraîne souvent ce genre de comportement, c'est un des risques.

« Dis-moi petite. Tu n'as pas peur d'être là, toute seule ? – Elle repousse sa frange pour pouvoir la regarder dans les yeux. – Tu n'as pas peur que je te tue ? »

Noa est perdue. Elle allume une nouvelle cigarette, presque contente de la connerie monumentale qu'elle vient de sortir. Elle joue avec sa vie, mais c'est dur de savoir si elle en a conscience.

ça devenait une habitude. De quoi ? D'être aussi casse-cou. De me jeter dans la gueule du loup. Était-ce ce qu'on appelle l'âge bête ? Peut-être bien.
L'habitude de traîner, ce n'est pas à moi qu'on l'attribuait. L'habitude de pulvériser le couvre-feu, l'habitude de vraiment se montrer stupide, et ce, pas qu'une fois, ça me paraissait tellement insensé ... J'étais ... Troublée...? Oui, ce devait être le cas. Rien ne pourrait me faire changer autant de comportement qu'un choc. Tout bien réfléchi ... Je vivais littéralement dans un "choc" depuis ma plus petite enfance, alors je ne devrais pas changer comme ça ...
Pourquoi ? Après tout, ce pouvait bien être un hasard, comme celui qui m'a fait naître dix ans trop tard pour pouvoir lutter contre Kira ...
Hum ... Mais le hasard existe-t-il ? Il y a des moments où je me le demande. Après tout, me dis-je en soupirant, je pouvais tout aussi bien changer du jour au lendemain que voir un nouveau "train-train quotidien" dans ce qui n'était qu'une suite d'évènements exceptionnels. Oui, c'était ça, rien qu'une suite d'évènements inhabituels.
Ce qui voulait heureusement dire que je ne devenais pas une ado décérébrée, et malheureusement que je ne grandirais pas de sitôt ... Peu importe. Je me sens bien comme je suis, et un petit tour devant le miroir ne me fait pas le moindre mal; je suis une gamine et je le resterais, ça vaut bien mieux comme ça.

Revenons au lieu, au temps, au protagoniste. C'était donc ... Moi, outrepassant une fois de plus ce que j'avais une privation de droits supplémentaire compréhensible. Ben voui... Je comprenais parfaitement cette interdiction et si je m'écoutais je ne sortirais pas, ce même avant le coucher du soleil.
Mais voilà, dans la vie il faut prendre des risques, c'est malheureusement ce que j'ai tendance à penser ces derniers temps. "Seuls ceux qui ne font rien ne risquent rien"... J'ai beau connaître cet adage, je me sens contradictoire, vraiment, étant d'un naturel extrêmement prudent et pas courageux pour deux sous...
Mais malgré cela, c'était bel et bien sous la barrière du couvre-feu que je m'étais aventurée hors du petit appartement à la fois minuscule et géant tant il était vide. Que j'avais cette fois ci décidée d'être un peu raisonnable - je ne sais pas vraiment si je puis utiliser ce mot en l'occurrence - et que j'avais pris la précaution minimale de me vêtir d'un manteau à capuche assez long pour que personne ne distingue mon visage ou mes cheveux bouclés. Ainsi accoutrée, j'avais l'allure d'un jeune garçon, tout ce qu'il y a de plus normal dans le milieu défavorisé qu'est les bas-fonds. C'est là où j'habite, avais-je soupiré en retenant un haut-le-coeur à la vue des autres individus hantant les rues, visiblement des habitués du défonçage de gueule qui ne prêtaient guère attention à ma silhouette uniforme. Riche idée que j'avais eu là. Savoir que j'appartenais au "peuple de Vénus" les auraient sans doute rendus plus entreprenants... Bon.

J'avais déjà sauvé ma peau en traversant les divers coupe-gorge qui n'étaient, ma foi, pas tant différents de ce que je pouvais voir le jour. C'était un énorme pas en avant. En parlant de pas, c'est en un seul que je rejetais ma lourde capuche en arrière. Il faisait frais mais bon, et tout allait bien désormais que j'étais hors des bas-fonds. Certes, ce n'était pas la seule zone de Tokyo dangereuse, mais c'était bel et bien la pire.
Remarquez, là où j'étais désormais, ce n'était pas mal non plus. On appelait désormais cet endroit "la Périphérie", et c'est à beaucoup de choses que je pensais en parcourant cet immense décor. J'avais beau ne pas avoir l'adoration de la nuit comme vocation première, il fallait admettre qu'aujourd'hui la pénombre, la presque pénombre, était magnifique.
C'est à cet instant précis que le reflet d'un éclat de métal et une voix me fit lever la tête.

« Dis-moi petite. Tu n'as pas peur d'être là, toute seule ?

Apercevant une jeune fille sans doute de quelques années mon aînée, une solide paire d'écouteurs comme compagnon, et une clope à la main, je me dis que c'était bien l'évidente question. Avais-je peur ? Bien évidemment. Mais était-ce parce que j'étais seule ..? Je ne crois pas. Après tout, si ici quelqu'un voulait ma peau, ce n'est pas mon entourage qui changerait la donne. Et elle ? Elle avait l'air sûre d'elle ... Si sûre d'elle que ç'en devenait inquiétant. Était-elle véritablement dangereuse ? Ou juste une shootée qui voit la vie plus tranquille qu'elle ne l'est pour les femmes et les jeunes en général ?
Elle dégagea ses cheveux, si bien que l'éclat singulièrement intense de ses yeux améthyste put se refléter dans le bleu acier des miens. Elle ... Me faisait un peu flipper.

...Tu n'as pas peur que je te tue ? »

J'étais, certes, la mieux placée pour dire que les apparences sont trompeuses et que l'habit ne fait pas le moine, et, certes, je ne doutais pas une seconde qu'elle pût me tuer, vu toutes les horreurs qu'engendrait cette politique... Mais elle ne semblait pas ... À cet instant ... Être victime de pulsions meurtrières. Une personne qui parlait ainsi était-elle droguée, juste tête brûlée, ou avait-elle simplement envie de s'amuser ?

« ... Bien sûr que si. »

Ce devait être le fait que je ne m'adressais, semblait-il, pas à un ivrogne, qui devait m'octroyer ce calme. N'empêche, je me trouvais bien inconsciente. Était-je aussi sûre de moi parce que je pensais que si mon interlocutrice faisait mine de m'attaquer, je pourrais m'enfuir ou, tout au plus, appeler quelqu'un ? Cette dernière possibilité était pourtant très précaire et pourtant, je me sentais bien - peut-être finalement était-ce la pleine lune ? On dit qu'elle peut influencer le comportement des gens.

«Mais ... Excusez-moi, mais si dès le départ vous aviez voulu me tuer, je pense que ç'aurait déjà été fait. Non que je veuille vous donner des idées, hein ! ... Pardon de vous déranger, je vais passer mon chemin... Vous avez raison, je ne suis pas très prudente. »

Elle n'aurait jamais pensé que cette fillette qui semblait si fragile s'arrêterait. Habituellement, les gens partaient en courant, tentant d'échapper à ce sort que l'Anglaise venait de leur promettre. Cette époque était tellement spéciale et différente de la précédente. À cause de Kira, la peur s'était accentuée vis-à-vis du peu de criminels qui restaient. Elle ignorait ce qui était écrit dans les journaux officiels, mais elle se doutait qu'on ne devait pas souvent parler d'eux, sauf pour rappeler à quel point il était dangereux. Une plaie dans la société paraît-il, un peu comme la mafia. Pour certains, ils étaient considérés comme de la simple vermine, pour d'autres comme une mort sûre et douloureuse. Triste population. Le seul à mériter des titres semblables à ceux de la faucheuse n'était que le grand dictateur lui-même. Mais les gens étaient idiots. Elle avait beau contempler ce genre de comportement chaque jour, elle restait tout de même choquée. Ça faisait maintenant longtemps qu'elle avait arrêté de compter le nombre de personnes qu'elle avait tuées de sang-froid, mais elle se doutait que ce nombre n'était rien comparé à celui de Kira. Face à cette vérité, elle pourrait se sentir faible, inutile face à cet homme, mais ce n'était pas le cas. Pour elle, il n'avait pas le moindre mérite. Tuer les gens alors qu'ils lui demandent pitié, en pleurant et appelant leurs dieux à l'aide, ça c'était dur. Il y avait une certaine fierté qui s'en dégageait, qui venait après le trouble. Exterminer à quelqu'un à distance à l'aide d'une crise cardiaque, c'est autre chose. Elle aime les bains de sang.

Mais la petite blonde était là, devant elle. La peur donne des ailes et Noa n'avait pas fait le moindre geste après l'avoir menacé. Une personne sensée serait partie depuis longtemps et aurait pu sauver sa pitoyable vie. Pourtant, elle était toujours là. Il y avait de quoi être blasé. Elle pouvait comprendre que parfois, les gens n'avaient pas peur. Une gamine de seize ans, qui est clairement loin de son pays natal, ce n'est pas si dangereux. On pourrait même croire qu'elle était perdue, aussi bien physiquement que mentalement. Où est ta famille ma petite ? Elle détestait cette question. Les gros bras, eux, se contentaient de croire qu'ils étaient plus forts, qu'elle n'avait pas la moindre chance face à eux. C'était une erreur mortelle évidement. Mais là, il s'agissait d'une fille encore plus jeune qu'elle. La brune aurait pu comprendre en se disant qu'elle ne la prenait tout simplement pas au sérieux, ce ne serait pas la première fois, mais la réponse que l'enfant lui donna la surpris. Elle avait peur d'elle, mais ne s'enfuyait pas. Pourquoi ? C'était totalement illogique, et pourtant Noa ne l'était pas non plus énormément. Elle regarda la flaque à ses pieds, puis reporta son regard vers la blonde, presque en souriant. Ça lui rappelait des souvenirs heureux, à l'époque où son jumeau se tenait à ses côtés et qu'il n'y avait aucune raison d'avoir peur en rencontrant des gens louches. Ils se protégeaient mutuellement. Par la suite, même seule, elle avait arrêté d'avoir peur. La peur ne protège pas du danger. En se mettant à tuer les autres, elle s'était rapidement rendu compte que ce qui énervait souvent un tueur était que sa victime s'enfuit en courant, par peur. Elle avait rencontré peu de gens comme cette gamine. Les autres ont l'habitude de vouloir partie, sans se rendre compte que c'était une faute, la dernière qu'ils allaient commettre.

Elle haïssait les blondes, elle venait d'en avoir une nouvelle preuve. Bien sûr, celle-ci était loin d'être nécessaire, mais elle gisait tout de même avec toutes les autres dans une partie de la mémoire de la jeune Anglaise. Elle était devenue avec le peu beaucoup trop irritable à chaque fois qu'elle avait l'impression qu'on ne la prendrait pas au sérieux. À ce moment-là, c'était le cas. Elle était presque énervée, et c'est ce simple petit trait d'humour qui l'empêchait de sortir un couteau pour le planter sauvagement dans la gorge de cette gamine insolente. Oui, si elle avait voulu la tuer, elle aurait agi depuis longtemps, mais elle restait là, assise sur ce muret à fumer tranquillement. Sa cigarette avait plus d'importance à ses yeux que cette fille, voilà pourquoi elle préférait apprécier ce moment plutôt que de faire un nouveau carnage. Elle toucha son écouteur qui était tombé lorsqu'elle s'était adressée à la blonde. Il vibrait à cause de la musique qu'elle entendant toujours.

« La prudence ne sert à rien. »

Elle jette son mégot dans la flaque, tout comme le précédent. Décidément, elle allait réussir à la transformer en cendrier si elle ne quittait pas cet endroit. Elle saute du muret pour atterrir à côté de la fille. Si elle décidait de partir en courant à cet instant, c'était trop rare. Noa s'était levée, et même si c'était loin d'être un acte extraordinaire, elle considérait quand même que fuir à ce moment précis était quelque chose à ne pas faire, quelque chose de totalement inutile.

« Elle t'empêche de faire ce que tu veux, ou pire, ce que tu dois faire. C'est cette chose totalement inutile qui te dit de te méfier du danger, alors que c'est le contraire, il faut l'affronter. C'est beaucoup plus marrant, tu verras. – Elle sort une nouvelle cigarette. – Tu fumes pas, j'me trompe ? »

Il faudra qu'elle pense à racheter un paquet quand elle rentrerait le soir même dans les bas-fonds de la ville. Bien sûr, elle pourrait toujours tenter de piquer celui d'un des hommes idiots dans un bar au moment où ils iraient se soulager à cause des six ou sept bières qu'ils ont bues pour oublier à quel point leurs vies sont devenues minables à cause de Kira. Elle n'avait pas la moindre honte à s'en prendre à leurs biens, pour elle ce n'était que des nabots ingrats qui ne faisaient rien de leur journée, boire et coucher dans les toilettes n'étant pas des activités valables aux yeux de la brune. Elle détailla la gamine à côté d'elle après avoir allumé sa cigarette. Si on avait tendance à lui dire qu'elle avait vraiment le profil d'une délinquante qui sort des quartiers chauds anglais, cette fille était son total opposé. Quand elle la regardait, elle avait l'impression de revoir ces gamines qu'elle méprisait déjà toute jeune, qui vivent dans de grandes maisons avec des parents totalement adaptés aux gouvernements. Des traitres. D'ailleurs, si elle la laissait repartir vivante, elle n'osait même pas imaginer la réaction des parents de la fille lorsqu'elle lui raconterait. Elle aurait presque envie de la suivre juste pour assister à cette scène pathétique.