Enlèvement (PV Ishtar) Suite event

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Aiko Akihiro était encore dans la rue en train de regarder les rebelles, Light n'était pas très loin d'elle, mais elle évitait toujours de croiser son regard. Elle était persuadée qu'il était fâché et elle n'avait aucune envie de le voir en colère. Surtout contre elle. Soudain tout se passa très vite et la jeune femme recula inquiète en voyant l'épaisse fumée elle toussa les yeux larmoyants car quelqu'un venait de lui lancer quelque chose dans la figure et essaya de se repérer. Elle n'en eut pas le temps on lui attrapa le bras et elle se plia en deux sous le coup de poing. Les mains sur son ventre elle grimaça de douleur et se laissa entraînée elle était toujours consciente, mais à peine. Elle avait trop mal pour résister. Elle trébucha, mais resta debout. Elle ne voyait rien aveuglée par ses larmes forcées et la fumée ainsi que par sa vision trouble dû au coup dans le ventre. Mais il lui sembla repérer une touche de noir.

Celui ou celle qui l'entraînait courait vite et dans son état elle avait dû mal à suivre elle trébucha de nombreuses fois, faillit tomber plusieurs fois et hésita plusieurs fois à se rebeller avant d'abandonner cette idée. Dans son état elle ne pourrait rien faire. Elle espérait juste que celui ou celle qui la kidnappait était un rebelle... gentil. Hum. Est-ce que ça existait un rebelle gentil ? Pas sûr... Akis était dans la résistance certes, mais c'était son frère donc elle n'arrivait pas à juger. En tout cas elle espérait avoir affaire à un modéré et pas à un expert de la torture. Brr.
Et avec un peu de chance Light la sortirait de là. Son bras lui faisait mal à cause de la poigne, mais elle ne dit rien. Puis ils arrivèrent à une voiture et on la poussa dedans. Tombant sur le siège passager elle recula jusqu'au fond apeurée les mains capturées. On lui passa des menottes et elle retint des larmes d'impuissance. Ensuite on lui mit un foulard sur les yeux et elle se figea elle détestait ne rien voir. C'était... perturbant. Mais elle ne fit pour se libérer se contentant de ramener ses genoux vers son torse et de trouver une position plus ou moins confortable.

Elle entendit la voiture démarrer. Mais aucun autre son la personne au volant ne lui parlait pas. Et elle ne tenta pas de prendre la parole elle était encore trop choquée et sonnée pour ça. Elle prit une profonde inspiration et grimaça son ventre lui faisant mal. Quand la voiture s'arrêta enfin elle avait perdu la notion du temps. Elle hésita, puis prit enfin la parole.

- Qui êtes-vous ? Un rebelle ? Qu'allez-vous faire de moi ?

Elle avait tenté de prendre une voix assurée, mais les tremblements en arrière-fond gâchaient tout. Sans compter les tremblements de son corps et son geste de reculer le plus possible du siège conducteur.

Ishtar avait haussé un sourcil à la question d'Aiko. Elle n'y répondit pas, entraînant la jeune fille à l'intérieur de la maison. Là bas, toutes les furies s'y trouvaient. Elles observaient avec étonnement la couleur de cheveux de la jeune fille et certaines eurent même un petit sourire.

"Et Nat! Tu as une concurrente en matière de chevelure flashy!"

"Tais toi! Moi ils sont bleus mes cheveux, le rose ça fait mal aux yeux..."

Ne prenant pas attention aux commentaires de ses amies, elle l'entraîna dans une pièce plus loin, plus isolée. Progressivement elle commençait à réaliser ce qui venait de se passer. Mello l'avait bannie. Elle, Ishtar, celle pour qui il pétait les plombs dès qu'elle disparaissait subitement. Se retenant de rire d'un rire nerveux, elle demeura impassible, bien que son coeur battait la chamade. Ses veines tambourinaient, faisant de sa peau un tam tam ardent, ou un léger parfum se mêlait a une sueur fine. Elle fit asseoir la jeune fille sur une chaise, détacha une des menottes qui liait ses poignets, pour attaché une de ses mains au barreau de la chaise froide en fer, laissant l'autre main libre. Puis ce faisant, elle lui enleva son bandeau, et elle se plaça en face d'elle. La jeune femme pouvait observer la pièce. Elle était un peu décorée, de tableaux représentant des épices ou des décors indiens. Les murs étaient blanc et l'on pouvait y déceler qu'a l'origine, cet endroit était une maison traditionnelle japonaise, ne serait ce que par les quelques tatamis conservés dans le coin de la pièce, mais aussi pour le mariage évident de quelque éléments locaux à d'autres plus exotiques. La salle était assez grande malgré tout, mais était sans doute l'une des moins grande de la maison. L'hindoue planta ses grands yeux azurs dans les siens, observant cette demoiselle apeurée. Les enlèvements étaient un procédé courant dans la mafia. Au début elle ne cautionnait pas ces méthodes, mais elle avait finit par s'y faire, avant de s'y mettre carrément, comme à cet instant. Cependant, elle avait tendance à être plus conciliante que le blond avec les otages, bien que restant ferme afin d'obtenir ce qu'elle désirait. Elle usait d'avantage de la parole que de la menace, surtout sur les femmes. La jeune femme attrapa une cruche qui était posée sur la table, et remplit un verre d'eau, avant de le tendre à Aiko, tout en continuant de la fixer.

Elle se demandait ce que cette demoiselle rose bonbon pouvait avoir comme lien avec Light Yagami. Tout en suivant l'hypothèse que ce type était Kira, pourquoi s'attacherait il cette demoiselle frêle à son service. Faisait elle partie de son légendaire harem? Faisait elle partie du gouvernement. Après tout, la jeune indienne se disait qu'il ne fallait pas se fier aux apparences. Si cela se trouvait, elle était une policière à sa solde, ou un général. Tout était possible, même si elle doutait qu'elle sache manier une arme et se défendre. Croisant ses jambes, elle plissa son regard, avant de sortir une cigarette de sa poche, et de l'allumer d'un geste ferme.

"Bon, alors tu vas être gentille et tout me dire d'accord...Quel est ton rôle auprès de Light Yagami?Est ce que c'est lui Kira? Et ne mens pas, de toute façon tu sais ce que tu risque..."

Sa voix était ferme et assurée. Elle n'avait sans doute pas l'aura effrayante de Mello, mais son regard de glace et son air ferme avait assez d'impact pour lui faire comprendre qu'elle n'était pas là pour causer maquillage. Elle voulait des informations importantes et pensait malgré tout pouvoir tirer quelque chose d'elle. Lors de l'enlèvement de Sayu, cette fille avait dit qu'il n'était pas Kira...Seulement la façon dont elle l'avait dit faisait penser tout le contraire. Les chefs étaient quasiment sur que Light Yagami était Kira, seulement ils n'en n'avaient pas la preuve formelle et irréfutable. Même si elle croyait pertinemment que Light était Kira, elle voulait que cette fille le lui affirme. Tirant longuement sur sa cigarette, elle ne lâcha pas du regard la jeune fille. Elle avait tout son temps. La fraise tagada rose ne risquait pas de s'enfuir avec la menotte qui l'a retenait prisonnière, et elle demeurait quelqu'un de patient. Pendant qu'elle attendait sa réponse, elle se mit à réfléchir à toutes les autres questions qu'elle allait lui poser. A savoir si elle pouvait avoir plus d'information sur la sphère divine, sur les prochains agissement du gouvernements, sur les choses à savoir pour prendre le dessus sur les pro-kiras.
Elle repensa à Mello à cet instant. Elle se souvint de sa voix tonitruante qui lui irritait ses tympans. Il criait qu'elle était bannie, bannie de son QG. C'était une sacrée aubaine pour elle, qui pouvait maintenant créer son propre camps. Elle ne serait plus obligée, ainsi que ses amies, de supporter les gorilles qui formaient la quasi totalité du QG de la Mafia. Elle pourrait jouer tranquillement du violon sans que Matt lui dise de s'arrêter.. Elle allait revivre, et pouvoir faire tout ce qu'elle voulait, sans l'emprise du blond sur les épaules. Soupirant à cette idée, elle effaça tout soupçon de tristesse et d'amour quelconque pour se concentrer sur son otage. Bon sang, ce que ça flashait, cette couleur de cheveux...

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Spoiler:
On aurait pu me prendre pour une femme, et d'ailleurs, c'était absolument normal. Je ressemblais à une femme, j'avais la démarche d'une femme. Mais, oh, croyez-moi, je n'étais pas une femme. De bonne naissance, j'avais toujours entretenu mon physique, travaillé mes muscles. Vivant entre un père très sportif et une mère passionnée de maquillage, j'avais, en quelque sorte servi de support vivant à leurs passions. Je commençai le judo dès mon plus jeune âge, appris à me maquiller – que dis-je, à me travestir – aussi. J'aimais tout ce qui était beau, je l'avoue, j'y prenais du plaisir, mais ceci n'est pas vraiment un réquisitoire, pas non plus l'histoire de ma vie : juste une introduction. Plus que tout, c'était le moment où mon corps entrait en action.

Je m'étais infiltré dans un réseau de rebelle. Ce mot ne permettant pas de féminin, j'ajouterai qu'il s'agissait exclusivement de femmes. Pas n'importent quelles femmes : des femmes blessées, souvent d'anciennes prostituées qui avaient décidé de reprendre le contrôle de leur destin. En allant voir leur chef, avec un CV bien rempli, j'avais réussi à passer : quand je le voulais, je pouvais bien jouer la comédie. Cette fois, je lui étais apparue en larmes, en sang. Elle m'avait recueillie, je voulais bien avouer qu'elle était gentille...malheureusement pour cette femme, j'étais engagé dans les services secrets de Kira depuis cinq années environ. Et là, le premier Ministre en personne semblait l'avoir comme cible : comment avait-il trouvé son réseau, toutes ses informations ? Je ne le savais pas, tout ce que je supposais, c'était qu'il y avait une taupe quelque part ; mais ce n'était pas mon boulot...j'étais une taupe, évidemment, mais ma principale mission était de veiller au bien-être de nos concitoyens.

Aujourd'hui, Ishtar Nâgina ramena une fille prisonnière à son QG. Des filles, j'appris qu'il y avait eu une énorme opération, d'ailleurs, mes supérieurs m'avaient déjà dit que je devrais peut-être intervenir rapidement car c'était le bordel, dehors. Oh, je n'avais pas de réels problèmes à communiquer avec elles...elles ne m'avaient jamais vu nu, c'était tout. Cela faisait peut-être trois mois que j'étais dans ce groupe, je discutais bien et participais sans faillir à leurs actions. Parfois, je simulais même des crises – souvent liées à mon précieux et faux passé – il fallait dire qu'un agent secret de Kira avait de rigoureux cours sur ce qu'était la comédie. Bref, j'étais plutôt bien intégré parmi elles, même si intérieurement je gardais mes réserves et savais que, malgré tout, elles n'étaient que des rebelles et finiraient probablement exécutéées par mes supérieurs ; ça m'attristait, mais je ne pourrais rien y faire. Plus que tout, si un jour elles découvraient ma véritable nature, elles m'arracheraient sûrement les parties génitales, furieuses.

J'avais vu que la prisonnière aux cheveux roses avait été emmenée dans une pièce à part et que Ishtar avait voulu s'entretenir avec elle...ce qu'il s'était passé, je l'ignorais : tout ce que je savais, c'était qu'elle allait probablement devoir bientôt se teindre les cheveux. Si je réussissais à la délivrer, elle ne devrait pas compter sur sa chevelure pour être discrète. Choisissant d'être le plus discret possible – le message disait que la cible était solide, et qu'elle ne trahirait pas – je sortis de ma chambre le soir, vêtu de vêtement les plus noirs possible. D'un pas de loup, je me dirigeai vers l'objectif : le danger était constant mais j'aimais ça. Et puis j'étais armé d'un petit poignard caché dans ma ceinture, tandis qu'un foulard cachait en partie ma bouche, non l'éclat de mes yeux.

Deux furies gardaient la porte...Très bien. L'Ombre se faufila jusqu'à elle – on ne pouvait pas dire qu'elles s'attendaient tellement à cette présente – et de son bras leste, les assomma. Je suis l'Ombre, lorsque je me battais, mon corps semblait appartenir à un autre, semblait danser. Je recueillis les corps meurtris de mes camarades et les entassa dans un coin, les bâillonnant. J'avais tout de même un peu de peine pour elles, lorsqu'elles se réveilleraient et qu'elles verraient qu'elles avaient échoué mais bon, j'aurais aussi pu être plus méchant et, si j'en avais reçu l'ordre, les tuer d'un coup vif, tranchant. Finalement, j'entrai dans la pièce où était détenue la dénommée Aiko. Je me précipitai jusqu'à sa chaise et fit jouer un passe pour défaire la menotte. Enfin, je chuchotai :

« Je suis un agent de Kira...suis-moi, et tout se passera bien ! »

Une fenêtre, une fenêtre...je m'y précipitai et poussai les volets...Merde ! Ils étaient fermés, le plan allait devoir changer, je devrais faire preuve d'initiatives et...je détestais faire preuve d'initiatives.

« On va devoir sortir...tu es prête ? Il y a deux furies à l'extérieur, mais elles sont attachées et bâillonnées. Si tu en vois qui arrivent, recule-toi, je m'en occuperai. »

Pour couronner le tout, je sortis une gavroche et lui posai sur la tête :

« Rentre tes cheveux là-dedans...faut que tu sois le moins repérable possible. Et marche sur la pointe des pieds ! »

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Aiko se laissa entraîner tout en tâchant de ne pas perdre l'équilibre, ce qui n'était pas facile car après tout elle n'y voyait rien. Elle n'obtint aucune réponse à ses questions, mais n'en fut pas vraiment étonnée. Cela aurait été trop beau pour être vrai. Elle entendait plusieurs voix féminines qui parlaient notamment de la couleur de ses cheveux. Ben quoi ? C'était très joli le rose ! Bon d'accord ce rose-ci était un peu flashy, mais... Bref c'était pas une raison pour se moquer d'elle.

Elle se sentit tirée encore plus loin et ne fit rien pour s'échapper. De toute façon elle se doutait qu'elle n'y arriverait pas. La jeune fille s'assit sur une chaise et on lui enleva les menottes. Malheureusement on lui attacha une main derrière. Cette position n'était pas très confortable, mais elle avait quand même un bras de libre. Elle l'étira un peu cela faisait du bien de pouvoir bouger librement. Puis on lui retira le bandeau. Quel soulagement de pouvoir enfin voir autre chose que du noir !

La japonaise leva la tête et observa sa kidnappeuse qu'elle n'avait pas vraiment vu à cause du gaz, de l'effet de surprise et du bandeau. Elle ne s'attarda pas dessus notant juste les traits typiquement indien et préféra observer la pièce plus décorée que ce qu'elle s'y attendait. Ce n'était pas vraiment son style, mais c'était quand même joli.

Mais elle ne s'attarda pas plus sur la déco car elle crevait de trouille malgré les apparences. C'était la première fois qu'elle se faisait enlever et elle ne savait pas pourquoi. Enfin si elle avait sa petite idée elle n'était pas si stupide que ça. La réponse était probablement composée d'un seul mot. Kira. Si sa ravisseuse était une rebelle cela coulait de source. Mais Aiko était bien décidée à ne pas trahir son Dieu. Elle ne dirait rien. Quitte à en mourir. C'était sa foi qui lui faisait peur en cet instant.

L'instant où elle avait eu une conversation privée avec Light, la même où elle avait appris qu'il était Dieu, lui revint en mémoire. Elle lui avait certifié que s'il le fallait elle mourait pour lui. Mais elle n'y croyait pas vraiment à ce moment-là. Maintenant... C'était différent. Elle fut sortie de ses pensées par la main de sa ravisseuse qui lui tendait un verre d'eau. Surprise notre chère Aiko haussa un sourcil et tendit machinalement la main pour pouvoir prendre le verre et boire une gorgée. L'eau était bien fraîche. Revigorée elle eut un bref signe de tête pour remercier sa ravisseuse. Le comble.

Puis la voix de sa ravisseuse la sortit de ses pensées et là elle fronça les sourcils. Non mais et puis quoi encore ? Qu'est-ce qu'elle croyait cette rebelle ? Qu'elle allait tout lui dire juste par ce qu'elle avait peur ? Malgré ce qu'on pouvait penser d'elle Aiko n'était pas lâche et oui elle crevait de peur, mais elle avait fait une promesse et elle la tiendrait. Elle ne trahirait pas Light. Elle avait fait assez de bêtises comme ça. Pendant quelques secondes elle s'inquiéta d'ailleurs pour ce dernier, mais n'eut pas le loisir de s'y attarder.

L'odeur de cigarette l’incommodait, elle avait toujours détesté ce genre d'odeurs, mais c'était surtout le regard glacial de sa ravisseuse qui la dérangeait. Elle se savait fidèle, mais elle était aussi peureuse comme pas possible... Mais elle devait tenir bon.

- Vous ne devriez pas fumer c'est mauvais pour la santé et en plus ça pue, lâcha-t-elle se surprenant elle-même. Je ne dirais rien. Je sais ce que je risque je ne suis pas stupide. Mais Light est mon ami et Kira mon Dieu. Je ne les trahirai pas. Ni l'un ni l'autre. C'est vrai je crève de trouille, mais je connais le sens du mot loyauté. Vous n'obtiendrez rien de moi.

Ouah décidément elle se surprenait elle-même aujourd'hui. Si son frère la voyait il serait probablement fière d'elle... La nausée l'envahit à cette pensée. Il était peut-être déjà mort car après tout elle avait donné une photo de lui et son nom complet à Kira... Akis... Elle aimait son frère, mais il avait choisi le mauvais camp. Elle se promit alors de tout faire pour le convaincre de la rejoindre. Avec un peu de chance il ne se ferait pas tuer s'il changeait de camp. Elle ne voulait pas le perdre.

Des larmes coulèrent sur ses joues et elle les essuya de sa seule main libre. Sa ravisseuse allait croire qu'elle était faible. Bon d'accord elle l'était, mais elle ne voulait pas paraître encore plus qu'elle ne l'était déjà.

Plus tard sa ravisseuse la laissa seule sans doute pour la laisser réfléchir sur son sort pour espérer la faire changer d'avis. La jeune femme aux cheveux rose bonbon avait des fourmis dans son bras attaché et commençait à en avoir marre de ne pas pouvoir bouger comme elle le voulait. Elle sursauta quand la porte s'ouvrit. Elle avait dû s'endormir très légèrement, juste assez pour ne pas prévoir une arrivée. Elle releva la tête et surprise regarda la personne inconnue qui entra. Elle s'attendait à voir sa ravisseuse après tout. Elle se raidit un peu apeurée, mais se détendit quand la personne prit la parole. Un agent de Kira ? Elle avait décidément beaucoup de chance. Elle se frotta le poignet et s'étira avant de se lever les jambes engourdies

- Merci beaucoup, souffla Aiko. Prête... Il le faut bien j'ai pas vraiment le choix pas vrai ?

Elle sourit de façon crispée avant de mettre la gavroche sur sa tête en bourrant ses cheveux rose dedans. Sûr que pour une évasion il y avait plus discret comme couleur. Elle hocha ensuite la tête indiquant qu'elle était prête et suivit son mystérieux sauveur, elle avait remarqué le timbre masculin dans sa voix malgré son apparence androgyne, à l'extérieur.

Elle regarda d'un air désolé les dénommées furies attachées et bâillonnées près de la porte avant de marcher le plus discrètement possible derrière l'agent de Kira. Pour le moment tout allait bien. Cependant des voix retentirent dans son dos et elle gémit intérieurement. Pour l'évasion facile c'était raté. Elle s'écarta un peu pour laisser le champ libre à l'inconnu, mais chercha quand même une potentielle arme des yeux. Bon il allait devoir se débrouiller tout seul.

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« Très bien. »

En effet, elle n'avait pas vraiment le choix car, quoiqu'elle disait, les ordres étaient les ordres. Si elle avait voulu rester là, sur cette chaise, je l'aurais probablement embarquée, faisant fi des cris et gestes en trop. Je regardai la fille bourrer la gavroche avec ses cheveux, lui laisser le temps d'encaisser tout ce qu'il se passait. Nous n'avions pas beaucoup de temps, surtout que je ne désirai pas foutre en l'air toute la couverture que j'avais mis des mois à construire : pour celles qui s'auto-désignaient comme « Furies d'Ishtar », j'étais Rose, une jeune femme de 18 ans traumatisée par un proxénète qui l'avait prostituée pendant quelques années. Je faisais régulièrement des crises en présence d'hommes, ou même parfois quand je me réveillais : cela servait essentiellement à augmenter la crédibilité que je pouvais avoir auprès d'elles.

Très bien. Je jetai un nouveau coup d’œil à la fille, tentant de deviner de quoi elle serait capable ou non...je n'étais pas devin, non plus, mais je pouvais me targuer d'être assez bien entraîné pour arriver à savoir à peu près quelles étaient les capacités physiques de telle ou telle personne. Bien sûr, il pouvait toujours y avoir des surprises, mais j'avais généralement raison. Mon regard m'apprit que j'allais devoir faire attention à elle et sans doute ralentir un peu le pas : j'ouvris la porte, lançais un regard aux deux filles assommées et lui fit signe d'avancer.

Si une des Furies venaient à surgir, elle ne me reconnaîtrait sans doute pas. En effet, j'avais attaché mes cheveux, mis un foulard devant ma bouche. La toile de pantalon masquait le tatouage en forme de « I » qui prouvait à sa manière que je n'étais qu'une poupée appartenant à la Police secrète de Kira, une sorte de chose élevée pour accomplir des missions et ne rien attendre en retour. Je ne m'en plaignais pas, cela m'allait parfaitement. J'avais blanchi un peu ma peau et mes habits étaient globalement tous noirs, jusqu'aux gants que je portais pour ne laisser d'empruntes digitales. Très bien. Un bruit se fit entendre derrière nous, causant de petits frissons sur ma peau...par où allai-je devoir passer pour nous faire sortir d'ici ? Pendant un instant, je pensais aux égouts, mais je n'en connaissais pas l'accès. La porte d'entrée...peut-être pas quand même, je savais que les filles qui gardaient l'endroit étaient nombreuses et...qu'elles tournaient. Pire, je n'avais qu'une heure ou deux, grand maximum, ou, après, la relève des filles gardant Aiko arriverait et sonnerait l'alarme...et là, si « Rose » n'était pas levée ou absente, ça ne serait pas très très bien.

Nous étions collés au mur, guettant pour voir si la voie était libre...pour moi, il s'agissait d'un travail comme les autres, mais je reprochais déjà intérieurement à Aiko de respirer trop bruyamment, d'avoir une présence trop importante, même si, au fond, je ne pouvais pas vraiment l'en blâmer. Derrière eux, les voix devenaient de plus en plus fortes...que faire...aller jusqu'à...oui, la salle de bain, il devait bien y avoir des fenêtres, il était nécessaire d'aérer cet endroit ! Je me faufilai jusqu'à l'endroit pensé qui, mine de rien, était assez proche de là où nous étions en ce moment....avaient-elles deviné qu'il se passait quelque chose ? Au silence actuel, nous aurions juré que nous...j'entrais alors dans ma salle de bain, Aiko me suivant et...

...tomba nez à nez avec une furie. Je la vis ouvrir la bouche au ralenti, se préparer à donner l'alarme et...trop tard. Réflexe conditionné : mon bras armé accomplit un mouvement leste et l'arme au bout de mon poing lui trancha la gorge, lui évitant définitivement de crier au secours. Je la regardais, à moitié choqué, tomber à mes pieds, répandant du sang dans tout l'endroit.

« ...Merde. Merde. Le verrou. Le verrou. Mince... »

J'essayais, un peu affolé – je m'étais attaché à cette fille, en plus – de la relever mais il était trop tard. Il ne sortait plus d'air de sa bouche, ses yeux étaient encore ouverts et on pouvait y lire une expression de haine, colère...c'est du moins comment je l'interprétais...morte. Morte, elle était morte.

« Ferme...ferme...ferme la porte. »

Ishtar faisait un cauchemar. Un terrible cauchemar qui la faisait gigoter dans tous les sens. Elle se voyait dans un film d'horreur du style de Saw, avec pleins d'instruments de torture et de machines rouillées aux mécanismes grinçants. Elle voyait du sang et de la chair partout sur le sol. Face à cette image d'horreur, elle se sentie faible et désœuvrée. Elle avait l'impression d'être un bout de viande, d'être qu'un individu fragile parmi tant d'autre. Elle qui se voulait si forte se retrouvait sans défense. Elle marchait, apeurée, dans les dédales d'un entrepôt désinfecté. L'odeur y était insoutenable, exaltant des prémices d'une chair en décomposition. Elle tomba nez à nez face a cadavre qui lui rappelait quelqu'un. Le visage était émacié, griffé de plusieurs plaies. Elle reconnut sa mère, torturée et violentée, en train d'agonisée. Elle se mit à crier et le sol vacilla. Elle se réveilla en sueur, la bouche contractée et hurlante. Axelle gigota près d'elle, et ouvrit les yeux.

« Que se passe t'il ? »

« Rien..rien je..j'ai fais un cauchemar. »

La jeune femme se leva. Elle enfila une robe de chambre rétro, d'une couleur violette, par dessus sa petite nuisette Victoria Secret d'un rouge pourpre. Elle avait besoin de prendre l'air. Se mordant les lèvres, elle ressentit un pincement au cœur. Quelque chose ne tournait pas rond. Ouvrant la porte de la chambre, elle s'éloigna dans l'obscurité, arpentant les couloirs en direction de la cuisine. Sa bouche était sèche et elle voulait prendre un verre d'eau, avec du doliprane, histoire d'apaiser cette migraine lancinante qui la tenaillait depuis son éveil douloureux. Arrivant dans la cuisine, elle se sentit défaillir. Elle haussa les sourcils, se demandant ce qu'elle pouvait bien avoir. Ce n'était pas la première fois qu'elle faisait un cauchemar. Mais elle avait la mauvaise habitude de faire des rêves horribles lorsque de tragiques événements se déroulaient. Axelle appelait ça des rêves prémonitoires, et trouvait que c'était utile. Pour elle, c'était un fardeau. Remplissant un verre d'eau, elle chercha dans les tiroirs des comprimés.

*Bon sang, Sarah a dut les ranger dans la salle de bain *

Haussant les épaules, elle se traîna à nouveau dans les couloirs, allumant cette fois ci la lumière. Elle se dirigea l'air pensive en direction de la salle de bain. Depuis qu'elle avait fondé son propre camp, elle faisait de plus en plus de cauchemar. Axelle dormait avec elle pour l'apaiser, mais cela n'avait pas calmer le phénomène. Peut être était ce parce qu'elle ne dormait plus avec le blond ? Ou parce qu'elle n'avait pas de nouvelles d'Hadès ? Ou peut être parce qu'a présent elle était « mère »? Elle se faufila un instant près de la chambre de la petite. Elle vit qu'elle était assoupie, et elle se glissa près d'elle pour lui faire un bisou sur le front, avant de la laisser dormir paisiblement. Adoucie par cette vision attendrissante, elle reprit le chemin de la salle de bain. Lorsqu'elle ouvrit la porte, elle sentie ses pieds s'humidifier.

Elle ne se rendit pas compte immédiatement de la situation. Sa tête se baissa mécaniquement vers le sol, trouvant le corps inerte d'Alice, baignant dans son sang, égorgée. Sa tête se leva de manière machinale, et elle vit Aiko, libérée, ainsi qu'un drôle de type ayant caché à moitié son visage. Il était armé et son arme ruisselait du sang de son amie. Elle crut qu'elle allait défaillir sur l'instant. Sa bouche s'ouvrit et son corps se mit à trembler. Elle avait l'impression de revivre son rêve, sauf qu'a la place de sa mère, il y avait Alice.

« Vous avez osé.. »

C'était les seules paroles distinctes qu'elle arriva a articuler. Respirant de manière saccadée, elle commençait a réellement réaliser ce qui venait de se produire. Ce type était probablement un agent de Kira venu libérer la pimbêche rose. Envahit par la rage, elle se jeta sur le type en question, enjambant le corps de son ami, et donna un coup de poing vertigineux à l'individu. Elle ne contrôlait plus ce qu'elle faisait, sentant une colère infinie prendre le dessus sur sa raison. Ses yeux s'écarquillèrent comme deux billes bleues, et son visage devint aussi dur que de la pierre. Rare sont ceux qui l'avaient vu dans ses accès de rage, car ceux qui l'ont aperçus sont mort. Ishtar était une violente, un être complexe qui malgré sa gentillesse, avait quelques névroses et une violence non négligeable qu'il était difficile à maîtriser. Les furies faisaient parties de sa famille, et s'en prendre a elles c'était signer sa perte. Elle fusilla du regard Aiko, s'élançant vers elle pour acharner son courroux, la voyant comme la cause ultime de la mort de son amie. Elle repensa alors à Arianna Coleman, tuée par Kira. Elle était en train de revivre une autre perte, causée par la suprématie d'un être qui se considérait comme étant un dieu. Plus elle repensa à cela, et plus sa rage se lisait sur ses traits, affichant alors un masque d’Érinye vengeresse.

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Aiko suivait le plus discrètement et rapidement possible son sauveur, ce qui n'était pas facile la discrétion et la rapidité ne faisant pas vraiment bon ménage surtout avec elle. Elle avait envie de lui poser des tas de questions, mais se retenait consciente que ce n'était pas le moment de se faire repérer. Elle se rendit alors compte qu'il l'emmenait dans la salle de bain et bien que ne comprenant pas ce choix elle ne posa encore une fois aucune question. Si Light la voyait... Non. Elle ne devait pas penser à Kira sinon elle allait finir par redevenir la fan qu'elle était et se mettre à devenir complètement stupide et gaga. Ne pas penser à ses yeux noisette si beaux ni à son sourire charmant Aiko...

Penser plutôt à... à... Euh... à changer de couleur de cheveux. Car le rose c'était vraiment voyant. Pas très discret quoi. Pourquoi avait-elle choisi le rose comme couleur préférée ? Pourquoi pas le noir hein ? C'est sombre, moderne, à la mode et ça se fond dans l'ombre. Si elle avait eu les cheveux noirs en cet instant elle n'aurait pas eu besoin de mettre ce couvre-chef ridicule ! Il n'était pas assorti à ses vêtements quelle honte ! Enfin bon elle ne l'enlèverait pas elle était quand même lucide. C'était décidé. Dès qu'elle serait libre et en sécurité elle se teindrait les cheveux en noir. Même si c'était un peu déprimant comme couleur. Ou alors le brun... C'était joli le brun.

Un bruit la sortit de ses pensées. Elle leva les yeux et manqua de s'évanouir se retenant de justesse à la poignée de la porte qu'elle actionna ce qui fit un affreux bruit de grincement. Oups. Mais la vision qu'elle avait sous les yeux justifiait cet acte stupide. Une fille se tenait aux pieds de son sauveur la gorge ouverte et... un corps humain pouvait vraiment contenir autant de sang ? Aiko ferma les yeux et mit une main sur sa bouche et son nez à la fois pour s'empêcher de hurler, pour calmer sa nausée que réveillait l'odeur de sang.

Elle sursauta à la voix du blond et maladroitement entreprit de fermer la porte. Elle se laissa ensuite tomber sur le carrelage et s'appuya contre le mur à côté de la porte les yeux dans le vide. Fallait pas trop lui en demander. Elle ne s'était pas évanouie, n'avait pas crié c'était déjà très bien. Alors lui demander de sortir dès maintenant par la fenêtre qui était assez haute... Non elle aurait besoin de quelques minutes pour se remettre. Elle ferma les yeux et respira profondément pour tenter de calmer les battements de son cœur. Un silence pesant résonnait dans la pièce. Elle ouvrit les yeux au bout d'un moment et leva la tête vers le blond pour voir sa réaction. Il lui semblait choqué... Moins qu'elle vu qu'il était probablement un pro, mais il l'était aussi. Cela la rassura un peu. C'était le meilleur moyen de lui prouver qu'il était aussi humain qu'elle. Elle voulut ouvrir la bouche pour lui parler bien qu'il n'existait probablement pas de mots capable d'aider dans ce genre de situations, mais n'en eut pas le temps.

La porte s'ouvrit à la volée. Quelle idiote... Elle avait oublié de tirer le verrou. Elle se leva brusquement pour voir entrer sa ravisseuse et commença à s'éloigner de la porte jusqu'à se retrouver au fond près de la baignoire. Aider son sauveur ? Comment hein ? Je vous rappelle que notre chère Aiko est une civile pure souche. Calmer une femme en furie (oh le mauvais jeu de mot de la part de la joueuse..) ce n'était pas dans ses cordes. Et visiblement pas celui du blond. Enfin là c'est méchant car il a été pris par surprise, probablement. En tout cas l'indienne la fusilla du regard et fonça vers elle. Aiko réfléchit à toute vitesse.

Que faire, que faire ! Elle regarda autour d'elle cherchant un objet quelconque pour se défendre. Son regard se posa sur quelque chose. Bon idée stupide, mais qui ne tente rien n'a rien... Trouvant une rapidité qu'elle n'aurait pas su avoir et probablement donnée par son stress et sa peur elle attrapa la douche relié au robinet par un cordon métallique et actionna le robinet d'eau chaude avant d'asperger d'eau brûlante, le jet étant assez fort, l'indienne en espérant lui faire assez mal pour donner le temps au blond de se ressaisir. Elle profita alors de la surprise générale et de la douleur également générale pour se précipiter vers le blond et le pousser en avant. Il fallait profiter de l'effet de surprise ! Oui vous ne rêvez pas notre chère Aiko prenait bel et bien la situation en main. Mais ne rêvez pas non plus... Cela ne durera pas.

Elle grimpa sur le rebord de la baignoire et grimaça avant de se hisser tant bien que mal sur le rebord de la fenêtre qu'elle arrivait juste à atteindre. Il lui fallut de longues secondes pour y arriver. Et c'était déjà un miracle qu'elle y parvienne. Elle se laissa ensuite glisser au sol atterrissant à quatre pattes sur le sol s’égratignant donc et sentant une douleur dans sa cheville qui fit apparaître des points noirs dans sa vision. Mais ce n'était pas le moment de craquer. Elle sentit quelqu'un la tirer par la main et son esprit lâcha prise sans toutefois que son corps perde conscience. Après avoir couru un moment son sauveur s'arrêta enfin et elle s'écroula par terre haletante avant de lâcher un gémissement.

- Désolée, mais là je peux vraiment plus.

Elle se tint la cheville en grimaçant et se rendit compte qu'elle respirait vraiment bizarrement. Elle n'arrivait pas à calmer sa respiration ou les battements de son cœur. Il fallait qu'elle se calme elle le savait, mais elle n'y arrivait pas. Elle ramena ses jambes contre le haut de son corps et posa le menton sur ses genoux en tremblant. Si elle avait su qu'être pro-Kira... Non elle l'avait toujours su. Etre fidèle à Kira c'était prendre des risques. Et elle ne changerait pas même avec la peur de ce soir.

(Je me suis éclaté avec ce rp XD bon si quelque chose ne va pas vous pouvez me prévenir par message privé j'ai pris pas mal d’initiatives je m'emballe quand je suis inspirée :3 enfin j'espère que ça vous plaira quand même. Ma Aiko devient classe ou c'est moi qui rêve trop ? xD)

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Alice. Il avait tué Alice, à moins que cela n'était qu'un mauvais rêve. Il ne se pinça pas, le pincement que ressentait son cœur était suffisant, à vrai dire. Alice. Il aimait bien cette fille, un peu trop, même. C'était la première qui l'avait vraiment accepté, sans aucun doute, franche. Elle avait passé de longues nuits en sa compagnie, elle lui avait parlé de son ancienne vie de prostituée sans lui poser de question, acceptant le fait que lui refuse de parler. Alice lui avait fait confiance et quoi ? Il l'avait tuée. Il tenait encore le cadavre dans ses bras comme si, trop peiné pour l'avouer, il refusait d'admettre la réalité : oh, il ne renierait jamais Kira, bien sûr, car Kira était son maître à penser et Kira dirigeait ses actions. Et si Kira lui avait dit de sauver cette fille, il le ferait sans hésiter. Vraiment, peut-être toutes les actions qu'il devrait accomplir entre deux. Mais tout de même...était-ce réellement bien, tout ça ? En quelques secondes, il avait effacé un futur prometteur – peut-être entre eux-deux – et Alice s'en était allée.

Fait qu'il n'avait pas du tout prévu, pendant qu'il était effondré, pas en état de combattre, leur chef était rentrée dans la salle de bain : un hasard complet. Il avait fait attention à bien se maquiller, à poser son masque comme il le fallait et il savait que la couverture de Rose Tanaka ne serait pas détruite...Et même, qui donc penserait que la frêle, la pathétique Rose était la coupable de ce meurtre affreux ? Il ne put se défendre contre le coup de poing d'Ishtar et fut envoyé à même le mur, le ramenant ainsi à la triste réalité. Mort, mort, mort. Allait-il devoir tuer Ishtar elle-aussi ? Il espérait seulement que non...Pendant ce temps, Aiko se débrouillait comme une fille : lui qui pensait que la fille aux cheveux roses allait rester immobile, trop choquée pour faire quoique ce soit, il avait eu tort. La fille avait profité du fait qu'ils étaient dans la salle de bain pour asperger Ishtar d'eau brûlante. Il eut une petite grimace, mais se dit qu'elle n'aurait pas de marques irréversibles sur la peau, puisqu'il fallait toujours un petit temps avant que l'eau chauffe vraiment.

Profitant de l'effet de surprise, Aiko, en effet, s'agrippa au bord de la fenêtre et commença à grimper. Elle parut avoir deux ou trois difficultés, mais s'étant bien débrouillée jusque là, il continuait à être surpris des ressources que pouvait proposer la jeune femme...peut-être pourrait-il même la proposer au premier ministre comme nouveau membre de la police secrète ? Qui se douterait seulement qu'une aussi frêle jeune femme était une panthère ? Voyant qu'elle avait vraiment trop de mal à grimper, il sauta – d'un bond plutôt audacieux sur la fenêtre – lui attrapa la main et la tira avant qu'Ishtar puisse faire quelque chose. La soutenant, il courut ensuite en sa compagnie, tentant de lui facilité la tâche en l'accompagnant un maximum.

Lorsqu'il sentit que la fille le lâchât enfin, il s'arrêta, choisissant un endroit sombre entre les arbres d'un vieux parc. Si quelqu'un arrivait soudainement, il pourrait la faire monter dessus, il en avait encore la force, et, étant donné qu'il ferait nuit, leurs poursuivantes en furie ne penserait sûrement pas à lever la tête. C'est du moins ce qu'il espérait.

« Normalement, elles ne devraient pas nous chercher ici. Nous avons couru dix minutes, et j'ai laissé des fausses pistes dans la vieille ville. Sans compter que la Police est en alerte, des forces viennent d'être déployées. »

Cela signifiait évidemment que le QG d'Ishtar allait être attaqué. Cette nuit. Et que lui n'allait pas être là. Douteraient-elles de lui ? Voyant que Rose Tanaka était absente, penseraient-elles implicitement qu'elle était le traître ou, voyant ses formes d'homme, elles penseraient juste qu'elle n'était pas là pour la nuit ? Drôle de coïncidence, il allait devoir faire attention la prochaine fois qu'il se pointerait là-bas. Si il arrivait à rétablir le contact, bien sûr.

« Kira doit tenir à vous...ce n'est pas souvent que nous sauvons quelqu'un, un otage. La plupart du temps, il les laisse...il les laisse. »

Il assit Aiko plus convenablement sur un banc, lui enleva sa chaussure...pendant la course, il avait remarqué qu'elle avait tendance à boîter...Et en effet, il détecta un début d'entorse.

« Une entorse. Vous direz à vos amis que vous êtes tombée. De même pour vos égratignures. Et vous couperez vos cheveux, aussi ? »

Il s'assit enfin à ses côtés, abaissant un peu son masque pour respirer convenablement : c'était la première fois depuis le début qu'il prenait du repos, et il sentit un grand poids retomber, comme si, enfin, c'était fini, comme si la mission qu'on lui avait confiée avait réussie. Pour une fois, Alexander sentait qu'il pouvait faire confiance à cette fille, c'est pourquoi il enleva finalement son foulard et découvrit ses cheveux, passant ensuite ses mains sur ses yeux, refusant à nouveau de croire à l'incroyable mort d'Alice.

« Vous ne la connaissiez pas, cette fille, mais elle était extraordinaire. Tous les rebelles ne sont pas des connards, loin de là. Alice était...unique, c'est dommage, un vrai gâchis. »

Puis, il se retourna vers elle, lui tendant la main :

« Nous n'avons pas fait convenablement connaissance : appelez-moi Alex. Et vous ? »

Spoiler:

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Aiko écouta distraitement les paroles de l'inconnu au début trop occupée à reprendre son souffle et ses esprits. Mais quand il mentionna le fait que Kira devait tenir à elle elle releva la tête surprise. Un sourire en coin apparut sur ses lèvres malgré leur situation. Light... tenait à elle. Il n'aurait pas envoyé quelqu'un la sauver dans le cas contraire. Mais sa cheville se rappela à son souvenir et la jeune femme grimaça de douleur. Son sauveur l'aida à s'asseoir sur un banc et ôta sa chaussure pour examiner sa jambe. Aiko retint des gémissements et se laissa sagement faire. Une entorse... Super.

Elle poussa un petit soupir discret le regard dirigé vers le sol et sentit plus qu'elle ne vit son sauveur s'asseoir près d'elle sur le banc. Elle tourna la tête vers lui et fut surprise de le voir retirer son foulard pour libérer son visage et ses cheveux. Il était plutôt beau gosse et sans sa voix et son instinct elle aurait pu le prendre pour une fille. Les androgynes ne la dérangeaient pas, après tout son grand-frère avait des cheveux longs même si ses traits étaient masculins.

Curieuse elle observa attentivement ce pro-kira qui avait risqué sa vie pour la sauver. Puis il lui tendit la main et sans hésitation aucune elle glissa la sienne dans sa paume la serrant doucement avec un doux sourire.

- Akihiro Aiko. Enchantée Alex. Et merci beaucoup d'être venu me sauver... Vous avez risqué votre vie et votre couverture pour moi.

Elle le regarda dans les yeux se répétant les paroles qu'il avait eu juste avant de se présenter. Il connaissait la fille qu'il avait tué et plutôt bien visiblement, la théorie de l'infiltration était donc plausible, mais ce qui la perturbait le plus c'était qu'il dis que les rebelles n'étaient pas tous des monstres.

Pour elle ceux qui contredisaient Kira, qui voulait juste arrêter la criminalité dans le monde, étaient soit fous soit mauvais. Cette théorie était peut-être complètement enfantine, mais... protéger les criminels n'était-il pas un signe de folie ? Ils ne méritaient que la mort...

Sa famille et surtout son frère prétendaient que la soeur jumelle de ce dernier et donc sa grande-soeur avait été tuée par Kira, mais Aiko se doutait qu'il n'y était pour rien. Elle avait probablement été tuée par un criminel. Et ce criminel courait peut-être toujours les rues. Aiko n'avait pas de réponses claires juste ses opinions.

Mais elle n'avait aucune envie de contredire son sauveur ou de se disputer avec lui. Elle se contenta de poser une main douce et compatissante sur son bras avant de murmurer.

- Je suis désolée pour votre amie.

Elle frissonna ensuite, parce qu'il faisait frais, mais aussi parce qu'elle était encore choquée par les derniers événements. Elle enfouit son visage dans ses mains et sanglota un peu à bout de nerfs. Il lui faudrait du temps pour se remettre mentalement de ces mésaventures.

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Est-ce que ça allait vraiment ? Alexander...ou Rose, peu importait, franchement, fixa tout droit devant lui, les mains un peu tremblantes. Il était nerveux, lui qui était censé appartenir à la police secrète de Kira, faire preuve d'autant de froideur que possible, exécuter ses buts. Mais voyez : il avait parlé avec Alice, on pouvait même dire que de ses discussions, même si celles-là étaient fondées sur un mensonge, étaient très agréables. Elle lui manquerait et la petite aux cheveux roses s'appelait Aiko. Il ne lui demanderait pas pourquoi cette couleur, ni pourquoi elle avait été capturée par les rebelles : cela ne le regardait tout simplement pas. Alexander Susbie avait l'habitude de répondre aux ordres avec application et avec la froideur qu'on lui demandait au quotidien. Il n'avait même aucune idée de qui pouvait être Aiko, à vrai dire, ni de sa relation avec Kira...pour lui, il s'agissait sans doute d'une personne importante, point.

« Aiko Akihiro... », répéta-t-il, comme si ce nom avait une quelconque importance.

Parfois, les gens s'attachent à des détails. Alexandre voulait donner à cette fille l'impression qu'elle en avait un peu, même s'il ne la reverrait probablement jamais. Il était important qu'ils se sentent heureux : après tout, c'était lui qui représentait Kira, à ses yeux, si il n'était pas polie, ça renverrait sans doute une mauvaise image de son chef et du gouvernement.

« Fais voir. »

Il parlait de façon brève, essayant d'oublier la masse d'Alice tombant dans la salle de bain, les cris d'Ishtar, furieuse et le jet d'eau chaude qui l'avait projetée sur le mur...elle ne lui pardonnerait sans doute pas, si elle savait que c'était lui, le coupable. Si jamais il en parlait avec ses collègues, ses supérieurs, ils lui dirait que cela lui servirait de leçon. Il n'avait pas à s'attacher à des rebelles, que l'on voulait monstrueux...et que sa seule mission, c'était de récupérer des informations sur les agissements de ce groupe et ses liaisons avec les autres. Mais...c'était paradoxal...si l'on voulait acquérir la confiance des autres, il fallait aussi parler, discuter, se lier. Et là, c'était lui qui en pâtissait.

Alexander prit doucement le pied de la jeune fille, enleva la chaussure, puis la chaussette. Il n'était pas un expert, n'avait aucun diplôme de médecin, mais il avait déjà vécu à la dure, avait subi un entraînement impitoyable : il savait ce qu'il fallait faire en cas de foulure, de contusion légère. Il sortit de son sac un petit matériel de secours, une bande, qu'il enroula serrée autour du pied de la jeune fille.

« Je ne peux pas faire plus, pour le reste, il faudra aller voir un médecin ou faire un tour aux urgences. Ça ira, tu veux que je t'y accompagne ? »

Il n'y aurait sans doute pas de danger immédiat, mais avant de l'emmener autre part, Alex se déguiserait d'abord. Sa chevelure blonde et son visage efféminé était beaucoup trop connu par ici, il ne voulait pas risquer sa peau et sa couverture.

« Ne vous en faites pas pour ma couverture, je connais mon boulot. »

Puisqu'elle avait sa main déjà dans la sienne, il se permit de la serrer, son sourire androïde ayant l'air un tout petit peu plus humain. Alice...oui, Alice était une rebelle. Alice était tellement belle, en vie.

« Que dites-vous d'une séance de relooking tout de suite ? Je dois également passer inaperçu pour la suite. »

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