Nul n'apprécie plus qu'un fugitif le bon air du matin [Yu]

« Oh, mon nounours il est tombé ! »

Le parc était quasiment désert, vers 10 heures du matin. L'on pouvait voir une petite famille qui était venue ici accompagner leur fille faire du toboggan, mise à part cela, rien. Le vent soufflait un peu à leurs oreilles, mais le jeune couple était blotti l'un contre l'autre, affrontant tous les éléments de la nature sur ce banc. La petite fille, elle, s'amusait à jouer à la dinette sur le toboggan. Si les adultes la regardaient vraiment, ils auraient pu dire que c'était risqué et maintenant, Otto était tombé. Cet ours-là était un gentil nounours que son père lui avait offert lors de son troisième anniversaire. Marron et un peu usé, elle y tenait comme à la prunelle de ses yeux. Maintenant, Otto gisait dans le sable, couvert de cette couleur jaune ocre, et paraissait bien vieux, lorsqu'elle se penchait vers le bas. Le toboggan était normalement assez bas, elle devrait pouvoir le récupérer, elle se pencha dans le vide.

Une goutte de rosée la fit glisser ; elle chuta. Un petit cri résonna brièvement tandis que les parents, alertés par celui-ci, regardèrent d'un œil impuissant la scène.

L'homme, lui, lisait depuis une bonne demie-heure dans le parc. Il était de ceux qu'on ne remarque pas. Des cheveux bruns normaux, des yeux sombres, il ne possédait aucun détail physique qui eurent pu alerter les passants quant à son anormalité. Il se dégageait de lui une sorte d'atmosphère paisible, comme si elle eut voulu dire que l'on pouvait lui accorder de la confiance. Le seul point étrange sur cet homme était cette cicatrice étrange cruciforme, laissée sur sa joue, sans doute au poignard comme un vestige d'un passé oublié.

Lui vit la scène, lui courut à temps vers la petite fille et la sentit tomber dans ses bras. Même s'il n'avait été là, la chute n'aurait été mortelle mais tout de même, il préférait faire attention !

Hadès, car il s'agissait de celui-là, coiffé d'une perruque et ayant mis une paire de lentilles, reposa la petite fille un peu apeurée à terre. Ses parents, eux, s'avançaient, encore un peu sous le choc. Il se baissa pour prendre l'ours et lui redonnait, lui adressa le plus beau sourire qu'il avait dans sa collection, se frotta la tête, un peu gêné par leurs remerciements et partit.

Au fond, il enviait cette famille. Ils ne devaient pas se cacher tandis que lui, à cause de son frère jumeau, devait se vêtir de divers postiches pour ne pas être reconnu. Quelque part sur le net et en ville, dans les commissariat, il savait qu'il y avait des portraits de lui – ou plutôt de son frère modifiés par un logiciel de graphisme pour la cicatrice – et que tant que le régime serait en place, il ne serait pas tranquille. Hadès souffla. Lui était pourtant auparavant un garçon si joyeux et désireux de rendre tout le monde égal : pourquoi donc Kira s'en était mêlé ? Pourquoi Arashi l'avait-il rejoint ? Étrangement, la présence de son frère dans le camp d'en face ne l'en rendait que plus courageux et désireux de voir ce conflit en finir.

Hadès secoua la tête, soupirant. Il toucha sa cicatrice du bout des doigts ; il savait que toutes les annonces le demandaient vif : Arashi leur avait sûrement ordonné et il en frissonnait d'avance. Au sabre, c'était toujours Arashi qui avait eu l'avantage, jusqu'à présent...Il s'assit de nouveau sur son banc et ouvrit à la page 93 le roman éponyme de Victor Hugo. Il était dangereux de lire un tel ouvrage prônant la Révolution ici, mais Hadès n'était pas sans défense.

...quel ennui. Ce professeur nous donne des exercices bien trop facile en mathématique, c'est pathétique (sans vouloir faire de mauvais jeux de mots). Non pas que je sais faire la limite de la fonction de ''x'' sur trois plus la racine de deux tendant vers cinq...mais que j'aurai aimé que on me demande les asymptotes de la fonction, les zéros, le point quand la fonction croise l'axe des ''y''...seulement, je ne suis pas censée savoir le faire pour le moment. Je termine donc les exercices en préparation en laissant volontairement quelques fautes et referme mon cahier avant de le mettre n'importe comment dans mon sac. Je ne veux pas éveiller les soupçons sur mon niveau avancé. Je dois rester ici le plus longtemps possible pour pouvoir trouver ''Kira''.

Ce que je compte faire? Pas grand chose de très méchant. Je veux tout savoir; le pourquoi, le comment, le pourquoi du comment. Je suis objective mais si on me demande mon opinion... je ne saurai prendre position qu'après lui avoir posé des questions. J'ignore parfaitement si il me répondra honnêtement...ou même si il acceptera. Mais, dans ce cas, je lui donnerai quelque chose qui lui permettra peut-être de me faire confiance; mes services, mon nom et ...une promesse écrite disant que je ne dis rien? Je ne sais pas, ça peut toujours marcher. Non?

Maintenant que j'y pense, il me semble que c'est aujourd'hui que la femme de ménage passe dans la cuisine, le salon et la salle à manger. Je pourrais bien faire un petit tour en attendant... J'allume l'ordinateur ''AFRIQUE'' -car oui, mes ordinateurs ont des noms- et demande l'activation des caméras de surveillance dans tout l'appartement avec enregistrement en direct sur le disque dur. Je suis prudente, pas paranoïaque. Ensuite, je prends mon sac qui contient tout le matériel de survie de notre époque moderne à savoir mon portable, mon gsm, mon porte-feuille avec ma fausse carte d'identité et quelques espèces...et des chewing-gum aussi. Il faut toujours avoir une dose de sucre dans son sac, toujours! Puis, j'enfile des baskets noires et une veste en cuir avant de poser des écouteurs sur mes oreilles et de mettre des chansons de mes groupes préférés; ''Sum41'', ''Placebo'', ''Three days grace'',... Et je ferme la porte de mon appartement en veillant à bien avoir éteint la lumière.

Le soleil tape déjà et me chatouille les paupières dès ma sortie du bâtiment. Les rues sont presque désertes. C'est presque rassurant de savoir que Tokyo ''somnole'' de temps en temps, elle qui ne dort jamais. Je sors mon gsm de ma poche et regarde le cadran;

TOKYO'S MOBILE
9H56
GOOD DAY.

J'aime pas trop cette couleur mais ce n'est pas la mort non plus. Je marche au hasard des rues quand je tombe sur un grand portail en fer forgé qui donne accès à un parc. Je n'avais même pas remarqué que j'étais entrée dans la vieille ville. Je passe le portail; il est presque aussi vide que le rues à cette heure-ci; un couple, une petite fille sur un toboggan et un homme qui lit le journal. Cependant, la stabilité de la fillette me laisse penser qu'elle ne tiendra pas très longtemps. Un objet se trouvant à côté d'elle tomba au sol et la fillette se pencha dans le vide dans l'espoir de le récupérer au dernier moment...et ce qui devra arriver arrivera. Le toboggan se trouve à environ deux mètres du sol; elle atteindra donc ce sol à une vitesse approximative de 0,638 mètres par seconde. C'est à dire plus au moins 0,18 kilomètres par heure. Une chute pas fatale sauf si elle tombe sur le nez ou sur la nuque.

-...oh!

Je ne pus m'empêcher de laisser passer ce son par surprise. Une chute pareille ne peut durer que 0,065 secondes selon mes calculs aproximatifs et l'homme qui lisait son journal à eu le temps de la récupérer en plein vol. C'est une chose qui relève de l'exploit! Les parents accoururent et se fondèrent en excuses et en remerciements avant qu'il ne s'éloigne. Il est étonnant de penser qu'il existe encore des personnes bien pensante dans ses environs...

Je détourne mon regard de l'endroit où tu viens de se passer si vite et balaye le parc d'un regard. J'aperçois un banc non occupé. Je m'y approche et m’assoie. Les écouteurs toujours dans les oreilles, un coup de vent frai me fis frissonner au passage. Je ressens un par un les éléments de la nature qui m'entourent. L'humidité qui se mélange à l'air, la rosée du matin qui collent à mes chaussures, le sol sur lequel est posé ce banc...en bois.

Tout est si bien fait dans la nature...dommage que l'homme soit venu tout gâcher...

Hadès eut un petit rire nerveux, repensant à la scène qui venait de se produire et la manière dont il avait pu sauver la petite fille. Il aimait bien rendre service aux gens mais devait penser que ce genre d'acte le rendait d'office suspect. Dans cette société où l'homme était seul, et pensait pour lui-même, ce genre de comportement n'était pas très bien vu. Un individu qui prenait des risques pour sauver quelqu'un n'avait aucun intérêt d'agir pour Kira : au contraire, dès ce moment-là, il commencerait à réfléchir, prendre des initiatives. Le résistant ferma son livre pour regarder quels suspects il pourrait bien apercevoir. Le parc était pratiquement désert, il n'avait pas bien fait attention avant d'agir et pourrait regretter cet acte plus tard. Ici, le moment était pour l'observation, bientôt, il le serait pour une certaine discussion.

Il avait bien fait de regarder tout autour de lui ; l'individu en question se trouvait être une jeune fille. Il aurait dit qu'il s'agissait d'une banale adolescente mais n'irait certainement pas le parier. Hadès savait bien qu'il existait des personnes qui faisaient beaucoup plus que leur âge ; et l'inverse. Aborder un nouvel individu lui était toujours un peu difficile. Il y avait chez lui cet espèce de charme indéfinissable et il était totalement à l'aise lorsqu'il s'agissait de séduire une personne qu'il ne connaissait pas, mais le premier pas, lui, était extrêmement difficile. Quasiment personne de son clan ne connaissait ce point faible qui l'handicapait considérablement. Celle-là ne paraissait pas être impressionnante ; nul veste de James Bond ni tenue qui aurait signifié une vie sociale prestigieuse. Hadès pouvait être rassuré sur ce point, au moins, si toutefois son problème venait de là. Il y avait chez lui un blocage qui venait sans doute de son frère. Cette espèce de paranoïa de le voir partout, en tous lieu. Car il était plus fort, ce frère. On pouvait même dire qu'il le battrait sans problème, s'il le trouvait.

C'était pourquoi Hadès se cachait, et son cerveau étant pour le moment plus fort que l'aîné, il n'avait été trouvé.

Finalement, il souffla, rangea le bouquin dans sa poche – oui, les formats poche, c'est pratique – et se dirigea vers la forme assise sur le banc. Il s'arrête à quelques mètres d'elle, reprenant une grande bouchée d'air avant de passer à l'attaque. Il ne voit pas bien ce qu'il va pouvoir lui dire mais il faut qu'il soit sûr qu'elle ne rapportera pas ces événements changeant de ceux de d'habitude à la Police de Kira. On ne sait jamais et une entrevue avec son frère derrière les barreaux d'une prison lui serait étrangement désagréable.

« Bon...bonjour ma..mademoiselle. Vous...vous ne devriez pas rester ici. Ce toboggan est dangereux, on ne sait jamais, il pourrait s'écrouler ! Hahaa ! »

L'ironie est sa spécialité et a tendance à le mettre à l'aise. Cette fille ne semble pas être son frère, à moins que celui-ci soit devenu un professionnel dans tout ce qui concerne le travestissement. Ce qui l'étonnerait profondément. Hadès se gratte la tête, ayant l'air d'un parfait idiot. Il fallait trouver quelque chose pour aborder une fille qui n'avait, a priori, aucun point commun avec lui et voilà...c'est fait. Désormais, prudence allait être le maître mot.

Un bruit de pas dans ma direction venait de me sortir de mes rêveries. J'ouvre les yeux en me demandant de qui il s'agissait quand je vis la personne qui avait récupéré la gamine au vol dans un temps extraordinaire. Il avait un livre de petite taille en main et la main derrière la tête. Il se mis à bégayer comme quoi le toboggan risque de s'écrouler sur moi. Sa phrase est pour le moins illogique. Il est bien trop loin de moi pour qu'il puisse s'écrouler ainsi, sans grande raison. Il soutenait bien une petite fille de environ cinq ans et sa dînette alors pourquoi ne tiendrait-il pas tête au vent? Puis, je remarque le ridiculisme de ma réflexion. Je ne suis pas une grande adepte de l'humour, c'est vrai. Je le regarde sourire bêtement. Je ne pus m'empêcher de laisser moi aussi d'en esquisser un.

-Votre intervention tout à l'heure était admirable. Je ne peux m'empêcher de penser que vous êtes un sportif. Serait-ce vrai?

Je retire mes écouteurs et les rangent avec mon MP3 dans mon sac. J'attarde mon regard sur le livre que l'homme tient en main. Je ne parviens pas à lire le titre à cause de sa main juste devant. Dommage, la couleur de la couverture m'intrigue vraiment sur le contenu du livre. J'écoute la réponse de... Quelle impolie que je fais! J'ai complètement oublié de me présenter! C'est quelque chose que je vais corriger de suite. Dès qu'il eut fini de répondre, je répare mon erreur.

-Excuser mon impolitesse, je ne suis pas présentée. Je m'appelle Kuroï Sparthina avec un ''H'' entre le ''T'' et le ''I''. Et vous?

Je sais que ce n'est pas beau de mentir mais vaut mieux être prudente. Je sais que ''Kira'' a besoin du nom et du visage de sa victime et étant donné que je doute de son règne... Rien n'est acquis, même si je ne suis ni contre, ni pour. Comment je sais tout ça? Au début de mon enquête, j'ai hacké le système informatique de la police de l'époque. En passant, il m'a donné bien du fil à retordre. En lisant quelques rapports de police, j'ai appris que la personne qui dirigeait principalement cette affaire se fait appeler ''L''. Un peu comme moi qui me fait appeler ''Y'' (à savoir upsilon) derrière mon écran. Ce serait intéressant de le rencontrer histoire d'avoir son point de vue. Mais je sais que ce sera risqué. D'ailleurs il a enquêter sur pas mal d'affaires. C'est un vrai génie ce ''L''. Son développement promet d'être très convainquant si j'ai la chance de lui poser la question que je lui réserve.

-Sincèrement désolée de toute ces question à la suite, je suis assez curieuse de nature.

Je souris, un peu gênée mais j'ai peut-être eu le temps de stopper tout soupçons étranges sur moi. Mon gsm vibra dans mon sac. C'est juste un message, ce n'est sûrement pas important. Qui pourrait m'en envoyer un sachant que personne au Japon n'a mon numéro? Je pense que ça ne peut être que mon ordinateur ''ASIE'' qui me prévient que le journal de 10H30 va bientôt passer. Ce journal donne la liste de tout les criminels qui ont été tués par ''Kira'' ces dernières 24 heures. C'est toujours pratique. Je sors le gsm et regarde.

''TU VIENS MANGER?''

C'est bien ce que je pensais. J'envoie le signal qui commande à l'ordinateur d'enregistrer.

''Non merci, à tout à l'heure.''

Il vaut mieux éviter les soupçons. Il m'a fallu bon nombre de tests avant que je ne réussisse à trouver ce résultat. Tout ça pour dire que j'en suis fière...

Spoiler:

Et bien... Quel drôle de spécimen. Elle semblait finalement inoffensive, même si beaucoup de choses au cours de sa vie lui avait prouvé qu'il ne fallait pas se fier aux premières impressions. Et elle supposait bien, en effet. Il ne pouvait pas ne pas répondre à la question du sportif négativement. Démentir ces propos serait mentir et vu l'exploit qu'il avait accompli, elle se serait méfiée si jamais il lui avait menti. Autant dire la vérité, et lorsqu'il verrait que vraiment, elle ne dirait rien à qui que ce soit, il pourrait s'en aller, l'abandonnant à son triste sort de civile manipulée par Kira. D'accord, il y avait tout de même de faibles chances pour qu'elle espionne ses faits et gestes mais il était également à la recherche de nouveau talent et ne pouvait pas ignorer le moindre petit civil témoin de ses exploits.

Hadès la laissa parler, lui posant des questions si elle le désirait. Ce qui l'intéressa le plus, à vrai dire, ce fut le moment où elle prit son portable, même s'il ne comprit pas vraiment ce qu'elle fit en réalité. Comme une sorte d'instinct animal de quelque chose de bizarre. Alors, calme, il lui sourit pour répondre aux questions. Il allait certainement mentir, n'allant pas révéler son nom qui était bien évidemment le même que celui de son abruti de frère, reconnaissable entre eux étant donné sa position dans le régime.

« Ne vous inquiétez pas, les questions ne me gênent absolument pas. Et il est normal d'y répondre...Vous vous posez des questions à cause de ce que j'ai fait, c'est ça ? Hahahaa ! Oui, je suis sportif ! Je pratique l'exercice du katana, alors, je dois être un peu performant en tous les domaines, dont la course et être réactif ! J'aime bien ça et puis si ça peut aider des gens, je trouve ça intéressant ! »

Il rit un peu, se frottant la tête (ou la perruque, si l'on voyait plutôt ça comme ça).

« Je m'appelle Sosuke Nagari. Enchanté, mademoiselle Sparthina, ravi de faire votre connaissance ! »

Dès qu'il eut fini de parler, comme s'il s'agissait d'un timing très précis, la terre se mit à trembler d'une de ces secousses qui ébranlaient parfois le Japon. Ce n'était pas très fort et les habitants de Tokyô en avaient l'habitude, mais surprenait toujours un peu au début. A priori, vu qu'ils étaient dans un parc, ils ne pouvaient s'abriter sous une table ou quelconque objet de cet acabit, et devaient par conséquent faire attention à la balançoire ou même aux toboggan. Même s'ils étaient fixés par le béton, la secousse devait être assez forte pour les briser à leur base et les blesser.

Il attrapa Mademoiselle Sparthina par le bras et l'éloigna des arbres, se tenant prêt à l'attraper et la transporter s'il y avait à nouveau une autre secousse. La première avait duré quelques secondes et elles n'étaient souvent pas très éloignées les unes des autres. Il la prit par les deux épaules.

« Surtout, vous restez calme. Si une fissure se crée, il ne faut surtout pas bouger, on risque de se casser une cheville ou pire, encore. Je ne vous connais pas depuis longtemps...ce serait dommage que vous trépassiez à cause d'un arbre déraciné ou quelque chose du genre... »

Il lui sourit à nouveau, se voulant rassurant et lui ébouriffant les cheveux. Cela pouvait sembler quelque peu énervant pour les personnes qui le côtoyaient, mais c'était son tempérament.

Finalement, mes questions ne le gênent pas. Tant mieux. Donc, il est bel et bien un sportif...un épéiste, très intéressant. C'est un sport peut-être assez peu répendu mais je ne pensais pas qu'il y avait des adeptes aussi jeunes de l'escrime. J'ai même entendu dire que l'art d'utiliser un katana était plus complexe, plus subtile que celui de manier le fleuret ou le sabre. Comme il le dit, c'est assez intéressant. Il accentua son allure assez...comment dire...simplet? Oui, je pense que c'est ce qui se rapproche le plus. Donc, je disais que cette impression s'accentua quand il se gratta le haut de la tête, comme si il était gêné par la situation. Puis, il se présenta; ''Sosuke Nagari''. J'avais déjà entendu ''Sasuke'' comme prénom mais jamais ''Sosuke''... C'est original. Il faut dire aussi que ''Ishimaru'' ce n'est pas mieux non plus. Surtout que c'est étrange d'avoir un prénom d'origine japonaise et d'être Européene de souche.

Cependant, une fois qu'il eu terminé de parler, la terre se mit à trembler. J'en connais un minimum sur ce qu'il faut faire mais je ne sentis soudainement désorientée, impuissante. Je ne peux plus bouger, c'en est presque horrible. Je sais tout ce qu'il faut faire et je ne fais rien! C'est la nature qui rapelle à l'homme qu'elle existe toujours et qu'il ne pourra jamais en venir à bout. Dans la panique, je me lève. Les tobogans et la balançoire bougent dans tout les sens. Une main m'attrappa par le bras. C'est Sosuke qui me tira la plus loin possible du danger. Il doit y être habitué lui.

''Surtout, vous restez calme. Si une fissure se crée, il ne faut surtout pas bouger, on risque de se casser une cheville ou pire, encore. Je ne vous connais pas depuis longtemps...ce serait dommage que vous trépassiez à cause d'un arbre déraciné ou quelque chose du genre...''

Ne pas paniquer? Comment ne pas paniquer dans une situation pareille? Je n'arrive même pas à me gérer moi-même alors une catastrophe naturelle! Bon, malgré cela, il a tout de même raison. J'inspire lentement une grande bouffée d'air pour que mon rythme cardiaque ralentisse ne fusse qu'un peu. Sosuke me sourit et m'ébouriffe les cheveux. Je n'aime vraiment pas ça mais il faut dire que je n'ai pas la force de le lui dire. Inspire, expire, inspire, expire...Ralentir... Penser à aux vague d'une mer calme d'un jour tranquille d'été. Elle s'avance -inspire- puis recule -expire-... Je cligne des yeux et inspire une dernière fois avant de sentir que je me calme définitivement.

La secousse s'arrêta mais il risque d'y avoir une réplique. Rien que d'y penser, ça m'affole à nouveau...non, il faut que je garde le contrôle. J'ignore si on aurait le temps d'évacuer la zone ou bien si on ne devrait pas bouger d'ici. Et quand je ne sais pas, je panique ou je m'énerve. Il ne faut pas avoir un diplôme en psycologie pour comprendre que, dans ce cas là en particulier, je panique. J'ouvre la bouche sans que aucun son n'en sorte. Je ne suis pas encore calmée malgré que j'en était convaincue. Pourquoi mon corps ne m'obéit plus quand je panique? Il faut partir...mais c'est risqué. Rester ici aussi, c'est risqué! Ma vie est entre les mains de mère nature...comment ne pas paniquer?

[Je suis vraiment confuse pour le retard, ça arrivera plus >< mais on accumule, on accumule et à la fin..ben voilà. Flagelle-moi.]

Ça lui semblait être un tremblement de terre sans trop d'importance. Normal, quoi. Pour n'importe quel individu vivant au Japon, ces phénomènes faisaient partie de la vie de tous les jours. Bon, là, il se trouait juste qu'ils n'avaient aucun endroit où se protéger mais bon, ils ne s'en étaient pas si mal sortis ! Mais finalement, il ne se passait rien d'autre. Pas de deuxième secousse – réplique, ou tout ce que vous voulez, encore moins de vague leur tombant soudainement sur la gueule. Il n'avait sûrement à se remettre un peu de leurs émotions et souffler un brin. Les deux parce qu'ils étaient encore vivants alors qu'un arbre ou une balançoire auraient pu leur tomber sur la tronche. Heureusement que les gens d'ici connaissent bien leur métier, sinon le goudron aurait probablement céder et lui envoyé directement à l'hôpital, ce qui aurait abouti à quelques légers problèmes car il n'avait pas de vrais papiers...et par conséquent à la milice. Et il voyait bien ce cher blond de Mello se foutre de lui et...

...le regard d'Hadès se concentra soudainement sur la fille. Elle semblait toute affolée, comme si c'était la première fois qu'elle était en danger. Il sourit, lui prenant la main. De toute manière, il n'y aurait sûrement pas de réplique. Ils attendaient déjà depuis deux minutes comme cela, ils avaient donc le temps de fuir de là avant qu'il n'y ait quoique ce soit. Ils doivent donc se reprendre en main mais pour le moment, elle...elle doit juste se calmer, tout simplement. Penser à quelque chose de rassurant, se dire que ce n'est pas bien grave. C'est bien sûr facile à dire, mais moins facile à faire. Même s'il n'en a pas l'air, le tremblement de terre lui fait penser à Arashi et il flippe à l'idée que celui-ci le retrouve. Il sait qu'Arashi sera sans pitié, qu'il n'hésitera pas, lui, pour une putain de démocratie – tu parles, dictature, plutôt – à lui passer l'épée dans le corps avant de l'emmener, sanglant, devant son chef.

« Bon. Vous allez respirer. Doucement. Je sais que ce n'est pas facile, mais vous devez le faire. Je vais tirer votre main, vais me mettre à courir et on ira dans un endroit où il n'y a pas d'arbres. C'est dangereux ici ! »

Il la regarde, hoche la tête d'un air persuasif. Cette fille-là n'a sûrement pas l'habitude de l'action. Encore moins des combats où sa vie est en danger ; à ce moment-là, le jeune homme remercie son grand père pour lui avoir appris l'art du combat : sans cela, il serait probablement comme cette fille, immobile et trop mort de peur pour pouvoir faire quelque chose. Hadès ne lui laisse pas le choix. Il va compter jusqu'à trois dans quelques secondes et puis va prendre sa main, l'entraînant vers un tout autre endroit. Un restaurant, quelque chose comme cela, tant qu'il y avait des tables pour se mettre à couvert.

« 1...2...3 !!! »

Il agrippa encore plus fort la petite main et tira. Et puis, enfin, Hadès se mit à courir. Vite, si bien que la fille fut sans doute rapidement essoufflée. Mais il la tirait, ne se souciant pas de sa santé ; au contraire, sentir cette infâme brûlure dans ses poumons rappelait mieux le fait que l'on était encore vivant – et non, Hadès n'était pas un adepte du masochisme, enfin, je le crois... Le chef de la résistance s'engouffra dans un restaurant de spécialités japonaises et vit les occupants debout, prêts du comptoir, regardant une émission à la télévision qui avait l'air de dire que la secousse n'était que passagère et qu'il ne fallait pas vraiment s'inquiéter. Ils étaient sauvés.

« Ouf...Je vous offre des ramens ? Vous...vous...vous...commandez ? Je..suis..essoufflé ! »

Respirer, respirer, se calmer. Mais non de dieu je vais me clamer oui ou non? Je n'avais jamais pensé que la force de la nature me ferait une si grande impression d'impuissance et de...petitesse? Je ne sais même pas si ça se dit. Enfin bref, il faut que je me calme, que je pense à autre chose sinon mon coeur va encore se remettre à ses caprices qui m’essoufflent déjà. Sosuke me dit que l'on va courir vers un endroit plus sûr parce que les arbres ne sont pas tous l'air très solide bien que leur volume ne soit assez important. Courage Ishi, ça va vite passer. Au mieux, on peut trouver une porte pour rester en dessous du chambranle, j'ai vu dans un documentaire que ça a sauvé plusieurs vies des tremblements de terre. Au pire, il faut trouver un endroit loin de toute structure de plus de un mètre cinquante mais je ne verrais pas ce genre d'endroit dans une grande ville telle que Tokyo bien que la vieille ville semble abriter des lieux qui respectent les lois architecturales d'antan. Sans trop faire attention à ce que me disait l'homme, je prends une grande inspiration et expire toute les pensées négatives. Un esprit scientifique peut toujours avoir un peu de spiritualité, ne fusse qu'un peu. Les pensées négatives, mes risques de me faire démasquer comme l'avait bien pu faire celui qui c'est présenté comme général suprême de Kira, la peur de me faire piquer mes recherches,... Allez-vous en! Je ne veux plus vous voir! Terminus tout le monde descend! Les soucis et les tracas me quittent en même temps que ma peur des éléments naturels. Ma confiance en moi revient au galop...Je me sens mieux...

Alors que j'allais remercier Sosuke, ma main fut tirée en dehors du parc jusqu'à un restaurant. Mes jambes me portaient presque toute seules. Il faut dire que j'ai quand même une condition physique. J'ai facilement pu suivre la course bien qu'elle fut rapide. Le restaurant en question avait des clients regardant indifféremment les informations qui signalaient que cette secousse ne présentait aucun danger et qu'il n'y aura pas de réplique. J'ai dû être complètement ridicule quand j'ai paniqué pour une secousse aussi peu forte. Enfin bref, le ridicule ne tue pas.

-Ouf...Je vous offre des ramens ? Vous...vous...vous...commandez ? Je..suis..essoufflé !

En effet, penché en avant comme il était, ça ne pouvait que se deviner. Soudain, je remarque que, depuis tout à l'heure, il me tenait la main. Un peu rougie, je lâche sa main, hoche la tête en souriant.

-Pas de soucis, asseyez-vous là-bas; je vais commander.

Au comptoir, je demande deux ramens; un avec du veau et l'autre végétarien pour moi. L'homme qui semblait mûr d'âge à l'air sévère nota la commande et sortit de la pièce. Je jette un bref coup d'oeil aux deux clients qui regardaient le télévision; l'un deux à un petit ''K'' brodé sur sa chemise, juste en dessous de son épaule.

-Qu'est-ce 'tu regardes, toi?

Rapidement, voyant l'air agressif de ce dernier, je ne pus que détourner la tête et repartir à la table ou Sosuke s'était assis. En m'asseyant en face de lui, je ne pus que murmurer;

-Il y a de plus en plus de partisans de Kira, c'en est presque flippant...

Hadès sourit, tandis qu'il recommençait à respirer tout à fait normalement. Cette fille l'étonnait ; il aurait cru qu'elle serait dans le même état que lui mais pas du tout, elle semblait relativement en forme. Et son petit doigt lui disait qu'elle ne finirait pas de l'étonner. Le jeune homme rit, plissant les yeux. Si la course l'avait fatigué, ce n'était pas tellement parce qu'il avait couru une telle distance, mais plutôt parce qu'il n'y était pas préparé. Si Arashi était en ce moment-même en train de le poursuivre, il ne ferait aucun doute qu'il l'aurait très facilement rattrapé et battu. Sa condition physique n'était plus la même qu'il y avait quelques années ; il se fatiguait beaucoup plus rapidement qu'avant, le conditionnement en était sûrement la cause. Il sourit tout de même à la fille, allant s'asseoir à une table, faisant mine de poser une main sur ses cheveux, soit-disant pour les recoiffer, mais plutôt pour voir si sa perruque tenant bien. Si quelqu'un, dans ce restaurant, voyait qu'il avait un ou deux cheveux roux qui dépassaient, la situation pourrait bien vite leur échapper et tout déraper. Ce n'était pas tellement dans ses objectifs.

Et puis il la voit qui revient. Il écoute la remarque qu'elle lui fait et la regarde, surpris. Comme savoir si elle est pour ou contre, avec ça ? Certaines personnes vous diront qu'il est évident qu'elle est contre, vu qu'elle n'a fait que murmurer, d'autres, au contraire, affirmeront que c'était une remarque de contentement. Pour le savoir, il suffisait bien sûr d'entraîner la conversation toujours plus loin. Parler de Kira, c'était comme jouer au Poker. À un certain moment, il fallait savoir s'arrêter et lorsqu'on se faisait prendre alors qu'on bluffait, on risque vraiment gros. Mais, paradoxalement, plus l'on bluffait, plus c'était marrant, le jeu en valait la chandelle et l'on pouvait même trouver un autre membre pour son clan.

« Méfiez-vous, je pourrais me vexer que vous disiez cela ! Ce n'est pas le cas, mais...je pourrais être un fervent adorateur de Kira ! »

Il avait dévoilé son identité, maintenant, c'était fait. Cette fille comprendrait sans doute très vite qu'il n'était pas pour cet infâme justicier masqué, mais pour...pour qui ? Il ne lui avait même pas dit son vrai nom, ne lui avait pas dévoilé son vrai visage car il lui apparaissait avec une perruque. Si jamais elle hurlait à la trahison, il était armé et pourrait facilement se débarrasser des trois clampins qui moisissaient dans le bar. Et si jamais elle attendait un peu pour le dénoncer à la milice de Kira, ils se foutraient bien d'elle. Certes, il ressemblait à Arashi, mais celle-ci ne connaissant probablement pas son frère, il lui serait impossible de mettre un réel visage sur sa personne. Ne parlons même pas du nom, il était faux. Tout cela pour dire que celle qui risquait le plus, dans toute cette affaire était plutôt cette jeune fille bien mignonne.

Après quelques minutes, les ramens arrivèrent et ils commencèrent à déguster. C'était bon, juste un peu trop chaud et Hadès faillit se brûler la langue.

« Il n'est pas bon de parler de certaines choses dans des lieux publics...vous risquez de vous attirer des ennuis. Alors, si un jour vous voyez quelqu'un qui me ressemble sans cicatrice sur la joue et avec les cheveux roux, courrez. Il s'attaque à des personnes comme vous et profite de leur soit-disant faiblesse... »

Maintenant, c'était le moment de voir si elle connaissait Arashi. Il murmurait toujours, tenant plus fort ses baguettes comme s'il eût voulu les casser.

Alors que je venais de dire à haute voix ma remarque, Sosuke prit un air presque contrarié disant qu'il pourrait être un adorateur de Kira et laissa sous entendre qu'il pourrait me dénoncer vu mon commentaire allant à l'encontre des avis des adorateurs de Kira. Cependant, il laissa dire qu'il ne l'était pas. Soupir intérieur de soulagement. Bien, un avis ''anti-Kira'' en plus pour ma petite enquête. Il faut croire que j'ai de la chance de croiser chaque jour des personnes d'avis divergents. Je n'aurais jamais cru que ça marcherais aussi bien un si petit murmure. Le sort est avec moi pour l'instant. Si ça avait été un partisan, je n'avais qu'à lui dire qu'il n'avait mal comprit et que je voulais dire que c'était une bonne chose. Tout ça pour vous dire que tout fonctionnerai quoi qu'il arrive. Autant continuer sur la lancée...le tout discrètement.

-Et si vous étiez un fervent adorateur de Kira, vous penseriez que je serais une rebelle et que, par conséquence, vous iriez me dénoncer au poste de police le plus proche qui doit être à une dizaine de mètres d'ici. Je me trompe?

Les plats arrivèrent. Je pris les baguettes et souhaitait un bon appétit. Je me demande ce que mon interlocuteur doit penser de moi. Soit que je suis une personne complètement dérangée et qui s'y croît, soit d'une personne qui vise juste et qui risque d'être dangereuse pour lui, au choix. Note; je suis peut-être les deux à la fois bien que l'expérience que je suis a été crée de manière à ne pas être dérangée bien que cette expérience pourrait être à l'origine d'un dérangé et qui donc ne saurait dire si la personne sur lequel -ou laquelle dans mon cas- l'expérience aurait débuté allait devenir dérangé ou non. Enfin bref, voilà que je repars dans mes développements ''post-folie interne'' sans la moindre importance.

-Il n'est pas bon de parler de certaines choses dans des lieux publics...vous risquez de vous attirer des ennuis. Alors, si un jour vous voyez quelqu'un qui me ressemble sans cicatrice sur la joue et avec les cheveux roux, courrez. Il s'attaque à des personnes comme vous et profite de leur soit-disant faiblesse...

-Bien, des cheveux rouges, ça ne doit pas être compliqué à repérer. J'en ai déjà croisé une et je peux vous dire que cette dernière m'a bien marquée. D'ailleurs...

J'arrête ma bouchée juste devant mes lèvres entrouvertes. Un instant, j'ai bien cru que mes baguettes allaient tomber dans mon bol. Une ressemblance? Maintenant qu'il me parle de ça, son visage me rappelle en tout point celui de celui qui s'était présenté comme le général suprême au pas de la porte de mon appartement pour le réquisitionner sauf qu'un évènement...la fuite de quelqu'un en Amérique si ma mémoire ne me trahit pas, l'avait fait partir aussi vite qu'il était arrivé. Je pense bien que j'avais eu une peur bleue quand il m'a parlé de mes factures d'électricité et que je venais de me rappeler que j'avais branché les cinq routeurs sur l'électricité courante de l'hôtel.

-...crap...je...désolée...

Il ne faut plus que je lui dise un mot. Moi qui croyait être bien tombée. Je risque d'être foutue au moindre écart de ma part. Heureusement que je ne lui ai pas donné mon vrai nom. Il faut dire que les seuls qui le connaisse se trouvent en Amérique. Pour ne pas paraître impolie, je reste assise bien que ma mine assez déconfite ne doit pas lui inspirer vraiment confiance. Je prends une belle bouchée de nouilles pour faire passer cette ressemblance. Je ne me souviens pas avoir déjeuner ce matin. Je dois manquer de vitamines ou de quelconque autre protéine. Non, ce n'est pas ça. J'ai toujours eu du mal face à la réalité, je suis toujours derrière mon écran. Je ne suis pas encore habituée au terrain, c'est un fait.

Il aimait le raisonnement de cette jeune fille. Plus que présenter des hypothèses, elle avait suivi à peu près le même, en lui disant que si cela se trouvait, il était un adepte de Kira et que dans ce cas-là, il serait déjà allé la dénoncer au poste de police le plus proche. Mais quelque part, elle avait tort. Il connaissait mieux les fanatiques de Kira que cette jeune fille et un vrai serait probablement resté à ses côtés, jouant le rôle du résistant malheureux qui voulait des informations. C'était pour cette raison qu'il ne pouvait pas se rester à dire trop de renseignements : la lame était à double-tranchant, elle pouvait tout aussi bien croire qu'il était un fanatique ou quelque chose du genre que jouer de la comédie. Et Akira Darkwood savait à quel point certaines personnes étaient douées pour jouer la comédie...

A propos de ce nom, Darkwood, son petit doigt lui soufflait que cette fille avait déjà entendu parler de son frère jumeau. Juste une impression, comme ça, des yeux effrayés, un petit « crap » lâché comme si de rien n'était. Pourtant, il a peur que soudainement, elle ne le prenne pour quelqu'un du côté d'Arashi. Est-ce si dur que cela, de comprendre ? Oui. C'est avant tout pour cette raison qu'il n'a rien expliqué aux membres de la résistance. Qu'il ne leur pas parlé de ce frère qui s'était engagé auprès de Kira et qui était maintenant si haut placé. Alors pouvait-il en parler avec une inconnue qui, probablement, ne le croirait point ? Il en doutait. Akira se mordit les lèvres, pris à son propre piège. Constatons la présence de ce malaise qui a l'air de la prendre jusqu'aux tripes, il vide également sa propre assiette, sans se laisser le temps d'aimer la nourriture ni rien.

« J'ai dit que vous ne deviez pas vous laisser influencer par la ressemblance ! Je ne suis pas lui, il n'est certainement pas moi ! L'homme que vous avez vu est un ministre de Kira et s'il était moi...il ne vous aurait même pas laissé le temps de parler ! Je le connais, c'est... »

Akira se mordit les lèvres, juste avant de prononcer le mot fatal. Était-il seulement encore son frère, après tout ce qu'il avait pu lui faire ? Ces multiples blessures, ces coups et questions à répétition. Arashi devait être furieux car l'émetteur lancé par Ishtar était arrivé dans un avion à direction de l'Amérique. Et...il n'avait probablement trouvé aucune trace de lui là-bas, à part un stupide mouchard se trimbalant dans une caisse de marchandises. Un sourire satisfait éclaira la face d'Hadès, celui-ci songeant que si tous deux jouaient au chat et à la souris, la souris avait tout de même plus de cervelle que le chat (et plus d'amis, aussi). Il ne se ferait pas prendre tout de suite, heureusement.

« Mon frère. Mais...je ne sais pas si je peux encore l'appeler ainsi...de petits...différends nous ont opposés depuis l'arrivée de Kira au pouvoir... Comment était-il, quand vous l'avez vu ? »

Il lui adressa un coup de tête et, sous la table, remonta un peu son pantalon, lui laissant voir la cicatrice qu'avait posé la pose du mouchard.

Le bol se termina très vite si bien que j'ai eu l'impression de ne rien avoir déguster comme à mon habitude. Le bouillon encore un peu trop chaud ma brûla la langue mais sans que je n'y fasse attention. Cette personne qui lui ressemble tant n'est autre que le cauchemar vivant pouvant mettre en péril trois années intensives de recherches...qui piétinent certes mais trois ans quand même! Rien que penser que ces gardes du corps avaient pu voir mon bureau que je n'avais pas pris soin de fermer cette fois-là, je me rends compte qu'ils pourraient revenir n'importe quand pour approfondir leurs fouilles et qu'ils ne tarderaient pas de découvrir le poteau rose. Cependant, si je pars, les soupçons ne pourront que se renforcer et je pourrais devenir une suspecte de plus sur la liste de Kira bien que je n'oeuvre pas contre lui. Non, je ne saurais pas supporter tout ça, ce serait trop. Je ne sais comment les rebelles font pour pouvoir risquer leurs vies. Par vengeance? Par convictions? Même moi j'aurais du mal à me mettre en jeu par conviction. Je pourrais vous dire que c'est par prudence mais si je vous disais cela, je vous mentirais. Parce que l'évidence est là; j'ai peur.

Sosuke reprit en demandant de ne pas croire que il était ledit ''commandant suprême''. Je l'avais comprit, il n'avait pas cette cicatrice. Aurait-il pu être à sa solde? Selon ces dires, non. Cependant, la prudence ne coûte rien aux dernière nouvelles. Il m'affirme que cet homme est le commandant de Kira lui-même. Il s'était présenté comme commandant suprême; c'est qu'il prenait la grosse tête et vite alors. Il m'affirme aussi que si il se trouvait à sa place, il ne m'aurait pas laissé le temps de dire un mot. Vu le caractère qu'il laissait voir à ces gardes -notamment quand il avait dit à ces hommes qu'ils partaient alors que l'un deux avait quelque chose à dire et qu'il s'est pris un coup dans le ventre- il doit sûrement avoir raison. La troisième affirmation fut qu'ils se connaissaient tout les deux et que... Pourquoi cette hésitation? Quand on commence une phrase, la suite -si elle n'est pas facile à deviner- doit venir. Il a vite comprit quand j'ai interrompu la mienne hors je ne peux savoir que qu'il me cherche à dire.

-Mon frère. Mais...je ne sais pas si je peux encore l'appeler ainsi...de petits...différends nous ont opposés depuis l'arrivée de Kira au pouvoir... Comment était-il, quand vous l'avez vu ?

Son frère? Alors ça, ça ne m'était pas venu à l'esprit. Si ils ont des différents à propos de Kira et que ledit frère à une photo et le nom de son frère, il aurait déjà du décéder d'une crise cardiaque. Ou bien peut-être trouvait-il que ce n'était pas nécessaire. Peut-être qu'il n'est pas un danger pour la société secrète de Kira -car je suis pratiquement certaine qu'il y en a une- tout comme pour lui-même. Puis, Sosuke m'adressa un lèger mouvement de la tête avant de relever un petit peu son pantalon laissant dévoiler une cicatrice assez imposante. Non...ce ne serait pas son frère qui...?

-Hé bien, elle est belle l'amitié fraternelle...

Simple ironie ou réalité douloureuse, je pense qu'il y un soupçon des deux dans cette situation. Pour ne pas laisser ce cher monsieur dans l'ignorance bien que je ne le connaisse depuis pas plus de trois heures, je vais (peut-être) un petit peu l'éclairer sur mon rôle.

-Bien...il vous ressemble sans aucun doute. Il correspond à votre description; cheveux rouges et carrure assez sportive. Sinon, j'aurais eu du mal à l'éviter vu qu'il a bien failli perquisitionner tout mon appartement...et accessoirement toute mes recherches...

Je jette un oeil aux deux clients et au serveur pour voir si aucun ne surveille la discussion. Je pense pourvoir faire relativement confiance en cet ''allié'' bien que je ne le considère que comme connaissance pour l'instant mais je ne peux pas faire confiance aux personnes présentes dans ce restaurant.

-Il faut que vous sachiez une chose; je ne suis ni pour, ni contre Kira.

En effet, elle était belle, l'amitié fraternelle. Si belle que...qu'il ne savait plus où il en était, hésitant à considérer son propre frère comme un ennemi, ou, au contraire, comme quelqu'un qui pourrait potentiellement être dans son camp. Encore qu'il connaisse trop la fierté d'Arashi pour savoir à l'avance que celui refuserait de se joindre à lui. Un sourire éclaira le visage d'Hadès, tandis qu'il rabaissa son pantalon (non, vieux pervers, seulement l'une des jambes qu'il avait levée pour faire voir à la fille sa cicatrice). Si il souriait lorsqu'elle fit cette remarque sur la si charmante amitié entre son frère et lui, son visage, lui, redevint totalement neutre lorsqu'elle lui révéla qu'en effet, il l'avait déjà vu et que la situation était beaucoup plus critique qu'elle n'en avait l'air à l'origine. Il l'écouta ensuite révéler qu'elle était, de son côté, qu'elle était complètement neutre et hocha la tête. Contrairement à Arashi qui l'aurait sûrement forcée à se joindre à Kira, ne respectant pas ses opinions, Hadès était beaucoup plus modéré et hocha la tête. Il fallait laisser aux gens le temps de choisir. Avec le temps, elle s'apercevrait bientôt que les seuls qui étaient fréquentables étaient juste les rebelles – quoique, Mello n'était pas si fréquentable que cela, maintenant qu'il y pensait et une bonne paire de boule quies était nécessaire pour se protéger les oreilles.

« Je te crois. »

Sourire, à nouveau. Ce qui était embêtant, dans ce restaurant, c'était qu'ils ne pouvaient se risquer à dire les choses trop clairement, quoique, les sous-entendus pouvaient toujours passer sans problème. Il savait désormais qu'il était inutile d'espérer la convaincre de se rallier à eux : au moins, il était à peu près sûr qu'elle n'était pas dans l'autre côté. Eux n'utilisaient pas ce genre de méthode et ne se prétendaient pas entre les deux. Il leva la main, appelant le serveur dans le but de payer l'addition et lui sourit à nouveau. Il lui donnerait sûrement un numéro de téléphone ou quelque chose comme ça, si jamais elle avait besoin d'aide.

Hadès paya, lui fit signe de se lever et l'entraîna en dehors, loin de ces quelques gens qui étaient sortis d'une affiche stéréotypées pour Kira et ses valeurs. Des qui n'avaient jamais dû connaître les problèmes liés à Kira ni se poser des questions élémentaires sur ses crimes. Le chef de la rebellion regarda à nouveau sa montre. N'avait-il pas rendez-vous avec Ishtar ? Ou non, justement, mais il pressentait quelque chose d'important. Il devait la voir. La mention d'Arashi, à l'instant, l'avait considérablement fait stressé et maintenant, il reliait cela à Ishtar. Pourquoi ?

« Je...je vais devoir y aller, il y a quelque chose que je dois vérifier d'urgence ! »

Il lui sortit un papier où il nota brièvement une adresse mail et chuchota.

« Si tu as des soucis avec Kira, peu importe ton côté, nous pouvons t'aider. Qu'il fasse nuit, jour, ou qu'il pleuve. Nous avons de très bons informaticiens et si Arashi risque de découvrir tes serveurs, ils peuvent te les héberger... »

C'était une mine soucieuse qui apparaissait sur son visage. Hadès, finalement, composa un numéro sur son propre téléphone. Une voiture devrait venir le chercher dans quelques minutes.

Avec un sourire compréhensif et chaleureux, Sosuke m'affirma qu'il me croit. Soupir intérieur de soulagement. Au premier contact, il est bien plus sympathique et bien plus doux que son frère. C'est une certitude. Cependant, je n'oublie pas que la perfidie est une monnaie courante dans ce genre de complot. Il est vrai que si j'avais un choisir, je pencherai actuellement pour la résistance mais ce n'est pas le moment de choisir; j'ai tout mon temps après tout.

-Arigato.

Je ne pus m'empêcher de sourire sans trop savoir si c'était voloontaire ou non. Ce n'est pas un sourire qui va être fatale à une gentille petite lycéenne, ce serait incensé.

Tiens, maintenant que j'y pense, ledit ''général suprême'' c'était présenté sous le nom de ''Darkwood''...et ce n'était pas la première fois que je le voyait quelque part mais où? Je n'en ai qu'un vague souvenir. Il me semble qu'il y avait un lien avec le ciel...l'avion? Oui, c'est ça. Un membre important des pro-Kira avait pris un vol aller pour les amériques...Washinton si ma mémoire ne me trahit pas. La personne ayant commandé ce vol s'était inscrit au nom de ''Darkwood'' également. Bien, il n'a pas peur d'être découvert ou serait-ce un stratagème? Il faut dire aussi qu'il n'a pas eu peur d'afficher son titre de général. Mais, ce vol datait des heures après le ''perquisisionnement'' de mon appartement. Il avait hurlé au téléphone que quelqu'un ne devait pas partir... Serait-ce lui? La probabilité est mince mais peu négligeable. Et puis, cette cicatrice qui semble assez récente... Une coïncidence? Il y a longtemps que j'ai arrêté d'y croire. Par conclusion, il m'a donné un faux nom. Il ne se nomme sûrement pas Sosuke Nagari... mais Darkwood. De petites recherches s'imposent...

Je fus sortie de mes analyses par... maintenant que j'ai compris qu'il avait un faux nom, je ne sais plus comment le nommer, c'est embêtant. Je vais dire ''le rebelle'' vu qu'il semble en être un en toute logique. Je disais donc que mes réflexions furent interrompues quand le rebelle leva le bras pour ensuite payer l'addition et me faire signe de le suivre dehors.

Une fois sortis, le rebelle me dit qu'il avait quelque chose qui semble urgent à vérifier. Le ton qu'il a utilisé est proche de la panique mais il sut en partie se contrôler.

-C'est vrai, je suppose qu'il y a bien plus important pour vous que de papoter avec une lycéenne hahaha...

J'allais le saluer et tourner les talons quand il me tendit un bout de papier sur lequel je n'eu aucune difficulté à reconnaître une adresse e-mail.

« Si tu as des soucis avec Kira, peu importe ton côté, nous pouvons t'aider. Qu'il fasse nuit, jour, ou qu'il pleuve. Nous avons de très bons informaticiens et si Arashi risque de découvrir tes serveurs, ils peuvent te les héberger... »

Un nouveau sourire, un nouveau ''merci'' à moitié étouffé pour le repas et pour l'adresse. Bien que je doute que les serveurs internationnaux sécurisés que j'utilise tiendront sur des ordinateurs cachés dans les bas-fond sans qu'ils ne soient détectés. Puis...Arashi? C'est probablement le prénom du général. Le rebelle a sûrement l'habitude de le tutoyer vu qu'il ont du partager leur enfance (du moins en toute logique). Le rebelle sortit un téléphone portable avant de composer un numéro. C'est donc ici que nos chemins vont se séparer.

-Arigato, Mister Madera Oscura...

Il fut un temps ou j'avais des cours d'espagnol. Je ne vous l'avait pas dit? Je sais parler dans cinq langues différentes; l'anglais (ma langue maternelle), le français (seconde langue), l'espagnol (mon père avait insisté), le japonnais (je l'ai appris dans les mois qui ont précédé mon arrivée ici, ce n'est pas si compliqué) et l'arménien mais c'est une longue histoire. ''Madera Oscura'' signifie ''Bois sombre'' qui donne, traduit en anglais, ''Dark wood''. Tout et dit, reste à savoir si il a comprit mais je ne retournerai plus sur mes pas. Après une salutation polie au rebelle, je lui tourna le dos et mis mon casque sur mes oreilles avant de tomber sur un morceau de musique au hasard, ''Call it what you want'' des ''Folster The People'', qui rythma immédiatement mes pas dans le direction opposée à cette homme que je ne reverrais probablement jamais. J'aurai du lui demander comment il a été mis au courant du ''phénomène Kira'' et comment ont-ils réagit avant l'irrémédiable séparation des frères ennemis...c'est épique, je ne vois pas de terme plus adapté. Après tout, je suis sous le poid de ma liberté humaine qui ne se limite qu'aux liens que j'ai avec les scientifiques qui me connaissent depuis que j'étais passé à l'état de ''embrillon''... Une liberté qui a déjà été payée, je suis libre...

''Call it what you want
I said just call it what you want
Yeah we're locked up in ideas
We like to label everything
Well I'm just gonna do here what I gotta do here
'Cause I gotta keep myself free ...''