On vous a menti : lettre du ministre de la santé.

Moi, Arthur James Williams, actuel ministre de la santé, abandonne à partir d'aujourd'hui mes fonctions et ce gouvernement corrompu jusqu'à la moelle. Vous vous demandez pourquoi aujourd'hui plutôt qu'avant ? Certains se disent peut-être que je ne vaux pas mieux que les autres, les plus intelligents chercheront à comprendre la raison de cette lettre publiée dans le Cavalier Noir.
Cette lettre est ma rédemption. Je ne demande pas à être pardonné pour mes fautes. Je ne suis qu'un homme trop égoïste. Ne pensez pas que je fais ça pour vous, votre existence n'a pas la moindre valeur à mes yeux. Je vous donne juste une raison de vous révolter, de vous lever contre ce gouvernement qui vous prend pour des cons. Alors aujourd'hui, j'avoue tout, les grands secrets de nos hauts dirigeants, qu'importe le camp dans lequel vous vous trouvez.

Commençons par la Sphère Divine. Vous – oui vous, le banquier fatigué, le professeur un peu trop calme, l'éboueur qui rêverait d'un monde meilleur –  vous en avez peut-être marre de toutes ses affiches rebelles que les entreprises de nettoyage n'arrivent pas à toutes enlever. Vous pensez que dans le fond, le gouvernement n'est pas si mauvais. Vous êtes bien heureux de ne plus vous faire agresser en sortant, la police fait son travail, les rues sont propres. Alors laissez-moi vous dire, la menace vient d'ailleurs.

Repensez à ce cousin éloigné qui est mort d'une grave complication suite à l'injection d'un vaccin pour la grippe. Rappelez-vous des explications bateau que vous ont sortis les médecins. Un cas rare, dû à une trop forte concentration dans le sang d'un élément que vous avez été incapable de mémoriser. On vous a menti. Les adeptes de la théorie du complot crient à l'aide mais personne ne les croit. J'ai entendu votre soutien. Je vous ai entendu dans les hôpitaux affirmés que le ministère de la santé ne pouvait pas faire des expériences sur la population. Les moins crédules d'entre vous ont été supprimés, des consignes signées par mes soins. Là, vous vous inquiétez pour votre nourrisson qui dort, vous vous demandez le pourcentage de lots expérimentaux, priant tous les dieux pour y avoir échappé. Je n'ai qu'un chiffre à vous donner. 25%.

Maintenant, vous pensez que je suis fou. Maintenant même Arashi Darkwood, notre très cher ministre de la justice, vous paraît sain d'esprit à côté de moi et ça malgré sa réputation. Vous pensez ? Vous voulez que je parle des conditions de détentions dans les prisons ? Non, vous ne voulez pas. Vous refusez l'évidence, parce que vous savez. Il y a suffisamment de rumeurs mais laisse moi vous dire qu'elles sont bien loin de la réalité. Avant d'y descendre, je n'aurais jamais pu imaginer une telle horreur. Je ne prendrais pas la peine de vous le décrire, laissez marcher votre imagination. Qu'on s'en prenne à la population n'a rien d'étonnant, ça a toujours été vu. Vous n'êtes définitivement pas important, des pions remplaçables. Le plus choquant a été les conditions de détention de personnes comme Lady Illness – l'actuelle rédactrice en chef du Cavalier Noir – ou encore d'une jeune fille encore mineure sous prétexte qu'elle a des liens étroits avec la Rébellion. Elle est loin, cette époque où on promet la protection de l'enfance et complètement oubliée celle où on luttait pour l'intégrité de chacun peu importent ses fautes. Arashi n'a pas changé, tout comme une personne dont j'aimerais vous parler maintenant. Fate Harlaown, une capitaine dont certains connaissent sûrement le nom.

Vous vous demandez pourquoi je parle d'elle ? Qu'est-ce qu'une simple militaire à avoir avec les prisons ou avec Darkwood ? Ces deux personnes ont la manie de faire des préférences en ce qui concerne le traitement des prisonniers. N'allez pas croire que j'ai un jour cru à l'égalité mais les choses prennent un autre visage lorsqu'on apprend qui est l'heureux élu se faisant chouchouter par ces deux individus. Hadès, chef de la résistance civile dont les attentats lui ont permis sans difficulté d'atteindre le top 10 des criminels publié par le Cavalier Noir. Vous avez ici l'explication des évasions répétées de cet homme, frère jumeau de notre ministre de la justice. Harlaown quant à elle semble trouver ça intelligent de trahir son poste pour un peu de sexe et je me permets de juger parce que je ne suis pas mieux. Je suis le dernier à avoir fait sortir de prison ce criminel à condition qu'il accepte de coucher avec moi. Je vous l'ai dit, nous ne sommes qu'une bande d'égoïstes finis dans ce gouvernement, des égoïstes qui ne pensent jamais à vous.

Parlons maintenant de la Rébellion. On ne vous ment pas – ça change de d'habitude – quand on vous dit que la Rébellion est en péril. Les plus anti-gouvernement d'entre vous espèrent pourtant que c'est un moyen pour nous de remonter dans les sondages, mais croyez-vous qu'on en ait encore besoin ? Pour ceux qui auraient envie de rejoindre les rebelles après avoir lu cette lettre, je vous arrête tout de suite. Vous êtes condamnés à rester passif dans une situation qui n'ira pas en s'améliorant. La condition de la mafia est de plus en plus précaire. Hadès n'a plus le moindre pouvoir sur son camp et a été remplacé par la même gamine toujours mineure qui pourrissait il y a quelque temps en prison. Et pourquoi ? Parce qu'elle est à la botte de Mello. Mello qui a de plus en plus de mal à gérer la mafia dont les groupes de yakuzas fatigués ont décidé de reprendre leur droit, Mello dont le bras droit Matt n'est personne d'autre que ce fameux Chat de Cheshire qui a donné à beaucoup l'espoir de voir les choses évoluer. Vous vous êtes fait avoir. Il n'y a pas d'autres alternatives que ce groupe qui n'ose même plus revendiquer ses attentats tellement il est impopulaire. Alors allez dans les bas-fonds, engagez-vous dans un clan. Ou plutôt mourrez dans ce qui est devenu une zone de non-droit. Le gouvernement a arrêté d'envoyer ses forces dans ce quartier perdu. Les familles qui y habitent ne sont pas suffisamment bien pour être sauvées.

Vous vous demandez qui choisir maintenant ? Vous venez à peine de réaliser la merde dans laquelle vous évoluez ? Vous n'êtes pas au bout de vos peines. Le système n'est rempli que d'incompétent et de corrompus. Prenez votre cher journal par exemple. Vous qui vous vantez de lire chaque numéro qui sort, persuadé d'être un rebelle dans l'âme – oui, vous – vous avez entendu parler du lien qui existe entre le Cavalier Noir et Suzaku, n'est-ce pas ? Des rumeurs courent sur le fait qu'on lui laisse son indépendance pour empêcher que d'autres personnes moins contrôlables n'aient le champ libre pour écrire des choses plus extrêmes. Ah, vous pensiez que c'était une blague ? Pauvre être crédule. J'ai parlé de Lady Illness tout à l'heure. Alors sachez que depuis son incarcération, la rédactrice en chef réside toujours chez le ministre de la censure. Là, vous regardez sûrement votre journal avec dégoût mais rassurez-vous, tout n'est pas si simple et vous savez pourquoi ? Parce que Suzaku se sert des médicaments normalement prescrits pour soigner son autisme afin de la droguer. Médicaments expérimentaux au passage, je n'ai aucune pitié à donner à ce bon à rien des cachets qui pourraient le tuer. À croire que lui aussi considère que la vie de Lady Illness n'a pas beaucoup de valeur. Mais est-ce que c'est vraiment étonnant de la part d'un homme capable de passer un contrat avec un criminel comme Crazy Snake ? Pas vraiment.

Je n'ai pas répondu à votre question. Pourquoi aujourd'hui ? Aujourd'hui parce que Iwa est mort. Vous ne serez plus étonné d'apprendre que Suzaku n'était pas le seul à prendre des médicaments de ce gouvernement. Il faut croire que le premier ministre avait besoin de se gaver pour supporter les crises que lui provoquer la gestion de ce gouvernement. Un drogué à la tête du pays ? Oui, et alors. Les médicaments – trop souvent expérimentaux vous vous en doutez – ne lui réussissaient pas réellement, le rendant totalement incompétent mais maintenant c'en est fini de lui. Quel sera le problème du prochain ?
En parlant d'Iwa, j'aimerais aborder avec vous un dernier point dont vous avez sûrement entendu parler, comme tout le monde. Les semis-shinigamis. Grâce à Suzaku, j'ai pu avoir un échantillon de sang d'un de ces spécimens. Parce que oui, avant de m'accuser de tous les maux, sachez que je ne suis pas responsable de tout – tout comme Darkwood n'est pas responsable pour la police secrète et sa violence abusive. Ce sont les œuvres d'Iwa. Revenons aux semis-shinigamis et aux laboratoires dispersés en ville. Après des analyses loin d'être concluantes, je peux juste vous affirmer qu'il s'agit bien comme nous le pensions tous d'expériences réalisées sur des êtres humains.

Voilà où est arrivé notre gouvernement à l'instant où je vous écris cette lettre. Vous aviez peut-être oublié ce que c'est de vivre dans une peur constante. Je viens de transformer votre vie en cauchemar, en paranoïa constante, vous allez crier à la théorie du complot toutes les deux minutes, ne me remerciez pas.
Et pourquoi je vous raconte tout ça ? Encore une fois, je ne cherche pas à être pardonné, je n'ai à aucun moment le but de vous faire croire que le gentil. Il n'y a pas de gentil, et je suis sûrement pire que beaucoup de personnes au gouvernement.  Je ne vous respecte pas non mais plus mais je tiens à vous prévenir. Alors révoltez-vous, bougez.
Vous ne le ferez pas, je le sais. Vous n'êtes que des moutons.