Death Note RPG : une nouvelle ère
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Pitié et allégeance à toi, Kira ! La foule s'inclina en silence, respectueusement devant cette idole masquée et inconnue.
 
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 Je suis ce que tu crois [Fate]

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Crazy Snake

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MessageSujet: Je suis ce que tu crois [Fate]   Je suis ce que tu crois [Fate] EmptyLun 29 Déc - 16:29

« Owell ! Tiens-toi droit, vraiment... tu fais mauvais genre. »

Crazy Snake haussa un sourcil, et baissa son oeil devant la jeune fille postée devant lui. La cigarette coincée entre les dents, il affichait son habituel air patibulaire. Le froid mordait sa peau, l'hiver recouvrait la ville d'un manteau immaculé, tandis que les flocons de neige saupoudraient leurs épaules. Misaki croisa les bras sous sa poitrine, elle pencha la tête sur le côté, et commença à taper du pied d'impatience. C'était une lycéenne plutôt mignonne. Le visage rond, les sourcils fins, elle avait une chevelure noire et courte ; malheureusement, Crazy Snake trouvait qu'elle avait un véritable caractère de merde. Il sentait son angoisse transparaître derrière sa peau, pendant qu'elle lui ordonnait de se « comporter convenablement ». Cette soirée était importante.


« Mon père attend que tu te conduises bien, c'est une jolie occasion qu'on a. Ne la gâche pas. »

Crazy poussa un soupir, il haussa les épaules, et il avala une bouffée de cigarette. Devant l'hôtel, ils se disputaient — ou plutôt Misaki disputait Crazy — alors que les invités d'Urashima entraient. On jeta à Crazy Snke quelques regards mauvais, et curieux. Misaki retint un commentaire, mais elle se crispa aussitôt qu'elle entendit une femme critiquer sa coupe de cheveux, et son maintien de « prolétaire ». Misaki avait raison, cette soirée était importante. Importante pour chaque personne se trouvant ici ; une partie de lui se demandait pourquoi il s'était retenu de placer des bombes... dans un tel endroit ! La bourgeoisie serait réunie dans une même pièce, il pourrait transformer ces fasses poudrées en morceaux de cochons grillés, et... il devait se retenir.

Fate...

Vraiment... si elle ne venait pas, Crazy se serait retenu pour rien ! S'il n'avait rien placé de dangereux ici, c'était pour cette femme. Non seulement parce qu'il n'avait pas envie qu'on découvre ses petites manigances, mais parce que ça le ferait chier de voir une telle nana finir les tripes à l'air. Il n'aimait pas le gâchis.

Misaki grinça des dents, elle râla à nouveau sur lui, et sur son comportement plein de nonchalance. Il avait l'air d'un sac à patates déguisé en serveur, et ça lui déplaisait fortement. Le borgne termina sa cigarette, il ne l'écoutait plus. Ses pensées convergeaient vers la même personne, tandis que son cerveau fabriquait le reste du plan. Il jeta un rapide coup d'oeil dans la fenêtre, et il grimaça devant son reflet. Il avait cru quoi ? Habillé entièrement de noir, il ne ressemblait ni à Crazy Snake ni à Daniel Owell... mais à John. Ça faisait une éternité que ce type n'avait pas ressurgi à travers lui, et le retrouver maintenant lui donnait une forte envie de vomir. Parfois, il se demandait pourquoi il n'avait pas encore fait sauter sa cervelle.

L'homme portait une chemise noire dont il avait retroussé les manches. Elle était rentrée dans son pantalon, et il avait l'air plus charismatique qu'à l'ordinaire. Une cravate rouge était la seule touche de couleur qu'il avait apportée à sa tenue impeccable. Ça ne lui ressemblait absolument pas, mais Misaki et son père avaient tenu à ce qu'il soit « présentable ». Il avait suivi les conseils de Maria, et c'était pour cette raison que John venait de brusquement ressusciter dans sa poitrine. Il lui faisait mal, ce salopard, avec ses souvenirs merdiques et ses angoisses. Son oeil mort lui faisait mal.

Misaki lui ordonna de se relever les cheveux, il s'exécuta, son humeur avait brusquement changé.

Crazy lança un sourire docile à la vieille Japonaise en kimono qui lui demanda du champagne. Ses mèches rousses tombaient devant son regard, cachant son handicap. Ceux qui parvenaient à le remarquer lui offraient des rictus crispés, et compatissants, comme si toute leur petite hypocrisie pouvait comprendre les souffrances qu'il endurait. Il se courba légèrement en sentant ses reins se plaindre, et il alla chercher le champagne. En réalité, la raison de sa présence ici était un pur hasard. Crazy Snake était un terroriste, mais Daniel Owell était un simple serveur. Un ami de son patron, traiteur, leur avait demandé de l'aide pour superviser cette soirée. Et ainsi était né son petit tour de magie : il avait tenté de faire croire à Fate qu'il était important. Il se demandait si elle pourrait comprendre qui il était dans cette foule de serveur.

Crazy s'arrêta, il repéra une jeune femme blonde. On lui donna un plateau de gâteries, et d'abord béat, il eu un sourire mauvais. D'un pas silencieux, il se dirigea vers la jeune femme blonde déjà entourée de quelques prétendants ou connaissances — c'était difficile à déterminer —. Il s'arrêta devant eux, et leur présenta son plateau avec un sourire qui ne lui était pas propre.


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MessageSujet: Re: Je suis ce que tu crois [Fate]   Je suis ce que tu crois [Fate] EmptyMer 31 Déc - 0:11

Le jour J était arrivé plus vite que prévu. Déjà trois jours que l'échange de mails s'était terminé. Il y avait fallu qu'il soit soldé par ce foutu rendez-vous. Fate irait, là dessus, il n'y avait pas de doute. Restait à savoir si tout se déroulerait comme elle l'avait prévu et ce qu'elle devait prévoir pour parer à toute éventualité inattendue. Ce type. Ce type en savait trop, beaucoup trop pour être ignoré. Elle aurait pu l'ignorer, le menacer ou ne même pas prendre la peine de lui répondre : mais rien ne lui garantissait qu'après cela, il n'aurait pas la mauvaise idée d'en dire un peu trop sur toutes ces choses compromettantes qui risquaient de l'embourber dans un sacré pétrin. Il fallait qu'elle y aille et qu'elle trouve un moyen pour le faire taire ou se le mettre dans la poche. Vu le profil du bonhomme, c'était loin d'être gagné... Ce type pouvait aussi bien être un type inoffensif qu'un fou furieux : c'était bien cela qui l'inquiétait.

Mais chez elle vivait depuis peu Akira Darkwood. Désormais, il y avait ce risque permanent qu'on l'arrête, qu'on le découvre chez elle, ou pire, qu'on le tue. La rumeur concernant leurs « relations de chair », pour rester correct, n'était pas récente et beaucoup persistaient à croire que Fate avait usé de ses charmes pour séduire le chef de la résistance et le tenir sous la coupe des pro-Kira. A l'inverse, les membres de son propre camp la soupçonnaient d'entretenir une relation durable avec lui depuis un moment et, par la même occasion, de couvrir les actions d'un représentant de la résistance. Elle était cernée de toute part. Si les craintes des pro-Kira se confirmaient, Fate perdait tout : son boulot, sa réputation et, au pire, sa vie. Pourtant, elle n'avait jamais réellement trahi, ni même couvert des actes terroristes. Mais il était inutile de se défendre de cette façon. A cela s'ajoutait ce taré qui lui agitait ces informations sous le nez comme si le commun de mortels pouvait être au courant : ça n'était pas le moment qu'éclate un tel scandale.

Alors, le soir du rendez-vous, elle avait pris son courage à demain pour se rendre au lieu convenu. Il avait fallu qu'elle trouve une excuse pour éloigner les soupçons d'Akira qui était décidément plus protecteur et méfiant qu'elle ne le pensait. Ça n'avait pas été trop difficile. Elle avait juste prétexté un de ces galas si souvent organisés dans les hautes sphères du pouvoir et auxquels elle ne pouvait bien évidemment pas dérogé. Les soupçons de son ami écartés, elle avait pu sortir sans trop de difficulté. La jeune femme avait choisi une paire d'escarpins noirs assortis à sa robe sobre et bien plus sage qu'à son habitude – vu les propos tenus par l'homme avec qui elle avait rendez-vous, ça n'était sans doute pas le moment de jouer les allumeuses. Dernier détail : dans son sac, il y avait son revolver, prêt à intervenir en cas de problème. Elle trouva facilement le lieu du rendez-vous et entra sans soucis dans l'appartement qui accueillait la réception.

De suite, on vint lui tenir la discussion et, un verre de champagne à la main, elle s'était mise à profiter de sa position statique pour parcourir la salle des yeux. La jeune femme souriait poliment, ponctuant la conversation de quelques commentaires pour ne pas paraître complètement absorbée par un élément extérieur. Elle n'était décidément pas tombée dans la meilleure soirée qui soit... Tout ici sentait la sauterie organisée, qu'il s'agisse des invités, de leurs tenues ou encore de leur façon plus ou moins subtile d'approcher les demoiselles. Fate se sentit vite agacée par les propos pleins de lourdeur de ses interlocuteurs. Où pouvait bien être ce Daniel ? C'était le moment de se montrer... Cela lui éviterait d'avoir à subir quelques secondes de plus de cette conversation ennuyeuse et absurde.

Au moment où elle se préparait à fuir ce petit groupe pour un autre, prétextant une soudaine envie de petits-fours, un serveur se permit d'interrompre leurs discussions. Quand Fate avait croisé son regard, elle avait immédiatement reconnu l'homme en question. Ce même roux, couleur de cheveux si peu communes chez les nippons – du moins pas dans des nuances si naturelles. Ce même air un peu blasé et agacé, bien qu'il l'ait ponctué d'un étrange sourire qui la mit plus mal à l'aise qu'autre chose. D'un regard discret, elle l'invita à s'éloigner des invités.

« Oui, à ce sujet. J'ai un léger mal de crâne. Auriez-vous quelque chose pour le faire passer ? » demanda t-elle, la main portée à sa tête, tandis qu'elle quittait le petit groupe en sa compagnie après s'être poliment excusée.

Elle marcha quelques mètres à ses côtés, le suivant à travers la pièce, jusqu'à ce qu'ils se retrouvent dans un coin suffisamment isolé et à l'abri des regards indiscrets. Son ton se fit plus dur, elle chuchota :

« Vous pouvez nous trouver un endroit tranquille pour discuter ? Ici, c'est impossible. Les invités de votre « connaissance » sont vraiment inconvenants, c'est insupportable. »

Elle le parcourut d'une regard une nouvelle fois. Au festival, lors du contrôle de ses papiers, elle ne s'était pas tellement attardé sur le physique de l'homme en question. Il était légèrement plus grand qu'elle malgré ses talons et un rapide coup d'oeil à ses vêtements lui fit comprendre qu'il était serveur. « Connaissance » de l'hôte de la soirée ? Plutôt larbin, en l'occurrence.

« Faisons vite. Je n'ai pas l'intention de rester très longtemps et je pense que nous avons beaucoup de choses à nous dire. »
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MessageSujet: Re: Je suis ce que tu crois [Fate]   Je suis ce que tu crois [Fate] EmptyMer 31 Déc - 12:41

Crazy Snake fut étonné et un peu déçu d'être reconnu si vite, pourtant il tenta de rester impassible : l'étonnement se peignit sur sa pâle figure l'espace d'une seconde. Il approuva en silence, puis il suivit Fate en se glissant entre les invités, en sentant leurs regards dans son dos, comme s'il était une bête curieuse déguisée en homme. Enfin à part, le borgne fronça les sourcils, il examinait à la fois Fate qu'il trouva jolie dans sa tenue. Ça lui rappelait Maria.

Fate jouait plutôt la comédie, il s'était attendu à ça. Il avala sa salive, puis il jeta un rapide regard derrière lui. Il comprenait son malaise, même s'il ne le partageait pas. Il savait ce que la plupart des invités recherchaient ici, mais ce qui le dérangeait, lui en tant que Crazy Snake, c'était qu'il n'était pas à sa place. Au loin, il aperçut Misaki qui dans un sourire gêné servait à boire à un vieil homme. Il grimaça, de mauvaise humeur, lorsqu'il remarqua qu'il ne se gêna pas de lui claquer la main sur la fesse. Il grogna même entre ses dents, avant de retourner son attention sur Fate.


« Ouais, on va faire ça. Rassurez-vous, je les trouve particulièrement chia...
— Owell !
— Putai... mince. »

Crazy Snake leva l'oeil au ciel en marmonnant dans sa barbe (qu'il avait rasé pour l'occasion). Misaki accourait déjà derrière lui, prête à sortir ses griffes et à lui lacérer les oreilles d'insultes. Il mordit sa lèvre, puis il maugréa vite à Fate :

« Retrouvez-moi sur le balcon, vu l'froid, ils vont pas ven...
— Owell ! Qu'est-ce que tu fais... »

La tête que tira le borgne avait quelque chose de grotesque. Il renifla, sa bouche se releva sur le coin supérieur gauche, et il pivota vers l'adolescente. Misaki rangea une mèche de cheveux noirs derrière son oreille, et en fixant Fate de haut en bas, elle rougit. Elle l'avait reconnu, devina l'homme, emmerdé comme pas possible. Elle attrapa son bras, et elle fit :

« Je suis désolée qu'il vous importune autant, Madame... elle le tira en arrière doucement, et elle ajouta : viens, j'ai besoin de toi. »

Crazy Snake grimaça encore, son air patibulaire revint aussi brusquement comme une claque dans la figure. Il ne sourit pas à Fate, il se contenta de lui désigner le balcon d'un coup d'oeil, puis il suivit, dépité, la fille de son patron. Nerveux, il se retenait pour lui cracher un flot d'insultes et de sarcasmes. Misaki était toujours chiante, mais là... vraiment, elle ne l'aidait pas. Parfois, Crazy se demandait pourquoi il ne faisait pas exploser le petit restaurant minable où il travaillait, puis il se rappelait soudain qu'il avait besoin d'une couverture en cas de problème. Fate ne devait pas se douter qu'il était réellement connu, et dangereux. Misaki relâcha enfin son bras, elle parlait, beaucoup, mais Crazy Snake ne l'écoutait pas. Il échafaudait le plan, il en avait tout de même besoin, et c'était que maintenant qu'il s'en rendait compte. C'était toujours comme ça, avec lui. C'était à cause de sa lenteur naturelle.

Crazy Snake fut obligé de reprendre son travail, d'apporter à boire et à manger à ces gorets bourgeois qui lui tapaient méchamment sur les nerfs. Et en souriant ! Sans montrer les dents, chose délicate pour lui. Et puis au bout d'un moment, le borgne se rappela que ça faisait plus d'une heure qu'il n'avait pas fumé. Il serra les dents, ce n'était pas bon ça ! Quand il ne fumait pas, il devenait désagréable — plus que d'habitude —, et surtout, il perdait en lucidité. Il plaquait sa main contre sa poche, afin de sentir son briquet et son paquet de cigarettes. Alors qu'il entrait dans la cuisine, et que Misaki en croisant les bras énonçait encore ses innombrables défauts, le borgne lui lança un regard haineux. Lorsqu'elle tourna la tête une seconde, il en profita pour s'éclipser.

Crazy Snake marcha d'un pas rapide jusqu'au balcon, en essayant de se faire discret, et de ne pas se faire interpeller par les invités. En réalité, une petite fille le pointa du doigt, et demanda à sa mère s'il ne faisait pas un genre de cosplay de pirate, il se promit de lui faire exploser sa jolie petite brune un jour ou l'autre. Il avait vraiment la gueule d'un pirate ? Le borgne serra les poings, et enfin dehors, il sortit vivement ses cigarettes et son briquet avant même de chercher si Fate était là. C'était plus important que les femmes, la nicotine.

Lorsque le borgne sentit la fumée infiltrer ses poumons, il poussa un soupir d'aise, et il remua les épaules. Il posa ses coudes sur le balcon, face à la porte, il fouilla les alentours du regard. Il faisait froid, la neige tombait derrière lui, et dans la nuit, seuls ses cheveux roux et sa cravate rouge ressortaient. Sinon, il n'était qu'une ombre parmi tant d'autres. Il coinça sa cigarette entre ses dents, il la retira lorsqu'il vit Fate, et lui fit signe de venir d'une façon plutôt familière. Que ce soit dans son physique ou dans sa manière, ça se voyait qu'il n'était pas à sa place. Entre la société et Crazy, il y avait toujours eu un abîme infranchissable. Il sourit à la jeune femme, et en ravalant de la fumée, il lança :


« La soirée vous plait, un peu, quand même ? »

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MessageSujet: Re: Je suis ce que tu crois [Fate]   Je suis ce que tu crois [Fate] EmptyJeu 1 Jan - 23:02

Vivement que toute cette histoire se finisse bordel. Elle ne rêvait que d'une chose : planter ce mec qui en savait trop, là, maintenant, et retourner chez elle s'étendre dans son lit aussi vite qu'elle était venue. Elle sentait les regards indiscrets se poser sur elle et le comportement de certains invités avec le personnel féminin lui arracha une grimace. Fate n'était pas particulièrement coincée vis à vis de ce genre de choses, mais là, tout la mettait mal à l'aise. Il y avait ces types opulents et gras, boudinés dans leur costume hors de prix, alliance au doigt et pourtant prêt à sauter sur tout ce qui bougeait. A propos d'alliance, elle changea, d'un geste vif et discret, le doigt auquel elle portait la bague que lui avait offerte Akira. Inutile d'aller dans le sens des propos de ce fameux Daniel. D'ailleurs, celui-ci venait de se faire reprendre par une autre serveuse. Sensiblement, ces deux-là se connaissaient et l'homme n'était finalement pas si libre de décider du déroulement de sa soirée.

« Aucun problème, Mademoiselle. Il ne m'importunait aucunement. » répondit-elle, souriante, à la demoiselle au carré court qui venait de s'excuser.

Comme si de rien n'était, Fate avait alors pris la direction indiquée par l'homme : celle du balcon. L'endroit offrait une superbe vue sur la ville : cet appartement devait avoir coûté terriblement cher à son propriétaire, pensa t-elle. Il y avait bien moins de monde qu'en bas, ça n'était pas plus mal. Elle rabattit le châle sombre qui complétait sa tenue sur ses épaules : le froid ambiant lui hérissa le poil. Il s'était mis à neiger faiblement et le sol s'était petit à petit couvert d'un manteau blanc. Elle s'accouda à la rambarde, glissa la main dans son sac pour vérifier que son arme n'avait pas bouger. Restait à attendre maintenant. Longtemps, elle observa la ville et son bouillonnement permanent. Le froid ne la dérangeait pas tant que cela et, de toute façon, elle préférait affronter ce vent polaire plutôt que de passer quelques minutes de plus avec les autres convives. Pour patienter, elle tira une cigarette de son sac à main et commença à fumer en silence. Alors qu'elle venait à peine de l'entamer, son regard croisa celui de Daniel. Elle esquissa un sourire, se disant qu'il valait peut-être mieux éviter de le contrarier pour l'instant, et prit place à côté de lui contre la rambarde :

« Sans déconner... Même les bars les plus crasseux des bas-fonds sont plus sympa à fréquenter... » répondit-elle à sa question.

Fate tira une nouvelle latte de sa cigarette. Au fond, elle craignait un peu que les choses tournent mal. Il avait tout d'un type louche : son sourire malsain, son regard perçant, son air moqueur. Elle commença à se demander si venir ici seule était une si bonne idée. Mais il était hors de question de fuir maintenant qu'elle était significativement engagée dans cette histoire. Alors, l'air de rien, elle l'observa fumer sa cigarette de son côté et entama la discussion comme s'ils n'étaient que deux convives parmi tant d'autres :

« Vous avez voulu me voir ? Me voilà. Vous aviez promis de répondre à mes interrogations, alors je vous écoute. »
commença t-elle, ne sachant pas trop par où commencer.

Ca ne lui plaisait pas. Ici, sur cette terrasse, chacun pouvait décider de dresser l'oreille pour les écouter. Elle se mordait la lèvre inférieure pour faire face à ce stress qui s'accumulait. D'un regard, elle indiqua la porte par laquelle ils étaient rentrés.

« Je n'aime pas l'idée que nous puissions être entendus. Venez. » avait-elle chuchoté plus bas, en le tirant par la veste dans la direction qu'elle souhaitait suivre.

En entrant, elle avait remarqué une petite pièce, sans doute un bureau ou quelque chose du genre, dont la fenêtre donnait également sur une terrasse, plus petite et moins fréquentée. Là, elle pensa tout d'abord qu'ils seraient seuls. Du moins jusqu'à ce que, dans un coin, elle remarque un homme et une demoiselle, sensiblement très occupés à se tripoter contre la rambarde. Devant le regard un peu insistant de Fate, ils avaient fini par partir, non sans un soupir agacé.

« Sale porc. » grogna t-elle à voix basse une fois le couple parti. Elle n'aurait pas donné plus de dix-huit ans à la jeune fille qu'il touchait de ses mains sales.

« Vous fréquentez vraiment de drôles d'individus. Quoi que j'ai cru comprendre que vous n'étiez que leur employé. » dit-elle, désignant son costume réglementaire des yeux.

Elle s'accouda une nouvelle fois à la rambarde et alluma une seconde cigarette.

« Bon. Je vais être clair. Vos menaces ne me font pas peur et je n'hésiterai pas à vous le faire comprendre. Maintenant, j'attends de vous que vous remplissiez votre part du contrat. D'où tenez vous ces rumeurs dont vous me menacez ? Et que savez vous de plus sur la résistance ? »

La jeune femme marqua une pause.

« Ah oui. J'y songe. Quant à celui qui vous a si subtilement fourni mes coordonnées, il s'agit bien sûr de ce connard de Suzaku, je suppose... ? »
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MessageSujet: Re: Je suis ce que tu crois [Fate]   Je suis ce que tu crois [Fate] EmptyVen 2 Jan - 12:38

Eh bien ! Fate lui plaisait de plus en plus, il ne s'était pas attendu à ça. Crazy adorait les femmes, mais il adorait toujours le même type de femme. Les brunes de préférences, avec un caractère marqué et fort ; il détestait les pleurnicheuses comme Misaki. Et belle, évidemment. Fate correspondait à son type, si on oubliait sa chevelure blonde. Et surtout, elle ressemblait un peu. En prenant la décision de la contacter, et de l'inviter à venir dans cette soirée, l'homme n'avait pas songé au souvenir douloureux qu'elle pourrait provoquer. Malgré tout ce temps, malgré les années, il y avait des choses contre lesquelles il ne pouvait pas faire face. Il était pitoyable. Il ne répondit alors pas tout de suite, même s'il eut un rictus, lorsque Fate traita les invités de Monsieur Urashima de porcs ; il ne s'était pas attendu à une telle vulgarité de sa part. En haussant les sourcils, il songea qu'il n'aurait pas alors à se retenir. Ce qui l'agaçait le plus ici, c'était qu'il ne pouvait pas être pleinement lui. Misaki l'avait fait tellement chier pour qu'il se comporte convenablement qu'il avait la sensation désagréable de jouer le rôle d'un pauvre péquenot.

Dans le bureau, là où Fate avait chassé le couple de fortune, Crazy Snake ne se sentait pas à l'aise. Plusieurs fois, il coula un regard vers la porte, afin de vérifier qu'ils étaient seuls. Il écoutait les allées et venues dans le couloir, les éclats de voix frappant les murs, et malgré son attitude décontractée, il était tendu. Il reprit la même position que tantôt ; il s'accouda à la rambarde en tournant le dos à la ville. Il n'avait pas l'âme suffisamment poétique pour apprécier ce spectacle. Tokyo était une méga-ville comme les autres, un véritable labyrinthe de lumière et de klaxons. Pour le moment, le borgne écoutait la jeune femme près de lui, sans l'observer. Soudain détaché de la situation, il était perdu dans ses pensées. Crazy en fut brusquement sorti lorsque Fate mentionna Nathan. En réalité, il en sursauta, tant il fut étonné qu'elle ait deviné juste. Il écarquilla son unique oeil, il ravala une bouffée de cigarette — il était surpris d'ailleurs que Fate fumât —, et en souriant, presque docile pour cacher son amusement, il affirma :


« J'pensais pas que vous l'détestiez autant, mais ouais, c'bien lui. C'était en échange d'une p'tite course que j'devais faire pour lui. Ça faisait partie du payement. »

Crazy haussa les épaules pour lui ; c'était l'instant le plus dangereux. Il devait se concentrer, faire attention à la moindre de ses paroles, et se surveiller avec précaution. Distrait comme il était, il serait capable de révéler à Fate qu'il était le taré qui avait tué B, Reaper, et qui avait fait sauter ce petit groupe de merde au festival. Il mordit nerveusement sa lèvre. Qu'est-ce qu'il foutait là, déjà ? Ah ouais... il fronça les sourcils. Il détestait les cravates, ça lui serrait le cou, et ça lui rappelait l'époque où il servait de garde du corps pour Maria. Et dire que pendant des années il avait accepté de porter ce genre de trucs uniquement pour lui faire plaisir ! Bordel, l'amour, ça lui avait pas réussit. Il frissonna. Quelque part, Daniel Owell pensait qu'il avait de la chance de pouvoir parler « en tête à tête » avec une femme telle que Fate, tandis que Crazy Snake résistait à l'envie de se ronger les ongles. Et John ? Pourquoi ce type existait-il encore un peu en lui ? Parce que Fate lui rappelait Maria.

Crazy Snake soupira :


« Ouais, ce mec est un sacré connard. C'est quoi son problème ? Sa mère l'a trop bercé près du mur ? »

Si Fate n'appréciait pas Nathan, Crazy Snake... ou plutôt John Lamford le haïssait. Il y avait un petit quelque chose chez ce ministre qui lui rappelait son père adoptif, et ça le rendait malade. Il serra les dents, il grogna, et il écrasa sa cigarette dans sa main.

« Putain, fais chier ! »

La colère se volatilisa vite. Blasé, Crazy lâcha sa cigarette, et secoua sa main dans les airs, constatant grâce à la douleur qu'il s'était brûlé. Il grogna encore, il baragouina des injures, puis il écrasa sa cigarette. Elle avait laissé une jolie trace sur sa paume, au niveau de ses doigts. Presque désespéré, il la frotta, puis il se ralluma vite une cigarette. En mordillant sa lèvre inférieure, il grinça des dents, puis il avoua après un instant de silence :

« En gros, c'est grâce à lui que j'sais pour vous et Hadès. Il m'a conseillé d'me dépêcher si j'voulais tenter ma chance. »

Et ça faisait mal bordel de merde ! Il coinça la cigarette entre ses dents, il frotta la brûlure avec virulence, puis il abandonner, agacé et blasé. En continuant de se mordre les lèvres, il bascula sa tête en arrière, et observa la nuit mouchetée de neige.

« Pour la résistance... disons qu'à défaut d'mes yeux, mes oreilles traînent partout. L'avantage quand on est un émigré ou handicapé, c'est que l'gens pensent qu'on est moins dangereux que l'gouvernement. 'Suffit d'connaître les bonnes personnes, voilà. Mais ça, j'peux pas trop vous donner d'source, sinon j'vais perdre la tête, déjà qu'elle a du mal à rester là comme ça... »

Ou pas... en réalité, Crazy avait plutôt raison. Quelques fois, il avait de soudains éclairs de lucidité, et il se rappelait qu'il avait des ennemis. Beaucoup d'ailleurs. À force de changer d'avis au dernier moment, ou de refuser de se contenter de petits attentats, il s'était bâti une sale réputation. Dans son milieu, il était considéré comme un génie. Toutefois, lorsqu'on le voyait pour la première fois, on en était vite déçu et on se demandait comment un con pareil avait pu survivre aussi longtemps dans ce milieu. Lui-même ne savait pas trop comment. Il fronça les sourcils, comme s'il venait de penser à quelque chose de nouveau, il sourit à Fate de son même sourire moqueur, et il lui demanda :

« J'me demandais si vous étiez l'genre d'femme à juger les autres. Alors ? Vous m'trouvez comment ? »

Crazy Snake devinait bien l'avis de la jeune femme sur lui-même, mais ce n'était pas important. Il cracha de la fumée, puis il se pencha vers elle, et désigna l'orbite vide cachée sous le cache-oeil noir qu'il portait.


« Ça... nan... je... j'vous dégoûte, hein ? »

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MessageSujet: Re: Je suis ce que tu crois [Fate]   Je suis ce que tu crois [Fate] EmptyMar 6 Jan - 0:21

Suzaku. Bien évidemment qu'il s'agissait de Suzaku !

Quand son nom fut prononcé par l'homme roux, Fate souffla entre ses dents, retenant une injure envers le ministre. Ce type n'était qu'un pantin livide, sans vie, vide de toute substance et de tout intérêt. Il y avait son teint pâle qui lui donnait constamment cet air malade, ce regard bleu dur qui vous regardait avec insistance, sa silhouette longiligne et maigrichonne et ses affreux costumes sombres qui le faisaient paraître encore plus rachitique qu'il ne l'était réellement. Repenser à son physique lui arracha une grimace. Fate détestait ce type plus que quiconque au gouvernement. Plus que la vulgaire Cliodna McLoyd dont on la rapprochait bien trop souvent à son goût, plus que Williams qui passait ses journées à ne rien faire, plus qu'Iwa dont elle ne comprenait décidément pas les actes mais qu'elle se retenait de contester. Non, Suzaku était le pire de tous. C'était juste un bureaucrate obsédé par son travail, pas parce que les valeurs de Kira lui correspondaient, juste parce qu'il aimait l'ordre et la symétrie. La censure, c'était parfait pour lui. Avec lui, rien ne débordait jamais du cadre. Tout était trop carré, trop institutionnel, trop rigoureux. Trop, trop, trop. Et Fate détestait ça. Elle détestait tout chez ce type en qui elle avait fait l'erreur de penser trouver un allié. Maintenant, il faisait tout pour lui créer des emmerdes. Balancer son adresse a un simple témoin, c'était sensiblement le cadet de ses soucis.

« Suzaku est le pire des connards. Ne vous fiez pas à lui. De toute façon, il passera vite l'arme à gauche. Il a bien trop d'ennemis. »

Ce qui l'intriguait, c'était cette histoire de « paiement ». Elle avait donc servie de monnaie d'échange, en quelques sortes, certainement contre des informations dont Nathan n'avait pas hésité à se servir sans lui en toucher mot. N'importe quel type normal qui baignerait dans des affaires un peu louches aurait réclamé de l'argent, une immunité ou encore des papiers étrangers pour quitter le pays au plus vite. Lui, avait précisé qu'il désirait pouvoir la contacter. C'était une drôle de demande. La jeune femme doutait réellement du fait qu'il ait pu demandé cela pour ses beaux yeux. Il devait y avoir quelque chose là dessous. Et, plus que les informations qu'il avait fourni à Suzaku – ça, elle ne tarderait pas être mise au courant, c'était ce point-ci qui l'intriguait le plus.

« Bon. Je suppose que vous avez quelque chose à me demander. Quelque chose que vous n'avez pas pu quémander à Suzaku et pour laquelle vous avez été obligé de me contacter directement. Je peux voir ce que je peux faire, dites toujours. »

Fate le regarda s'énerver, du coin de l'oeil, sans se permettre la moindre remarque. Il avait l'air d'être facilement irritable : c'était du moins ce dont témoignait son soudain emportement dans lequel il s'était accidentellement blessée. Plusieurs fois, elle s'était elle-même brûlée avec sa cigarette. C'était aussi une méthode de persuasion qu'elle utilisait souvent, et elle savait combien c'était douloureux. D'un geste, elle lui tendit son briquet pour lui permettre d'allumer sa nouvelle clope. Rares étaient ceux qui fumaient dans son entourage. D'ailleurs, il faudrait peut-être qu'elle songe à réduire quelque peu sa consommation de tabac : Akira ne partageait sûrement pas son goût pour l'odeur et la sensation que dégageait une telle fumée.

« Tenter votre chance ? » répéta t-elle en esquissant un sourire.

« Je ne cède pas aussi facilement que ce qu'on dit. Ne vous imaginez que je chasse le mâle tous les soirs. »

Fille facile. C'était sans doute ce que Nathan lui avait dit. Bien sûr, il n'avait pas manqué de faire part de sa relation avec Hadès au passage. Il aimait bien trop lui créer des emmerdes pour s'abstenir. Par chance, cette histoire restait au stade de la simple rumeur : elle était colportée, mais personne n'y croyait vraiment. De toute façon, ça n'était pas la première fois qu'elle couchait avec l'ennemi à des fins professionnelles, ou non.

« Suzaku aime à me voir dans des situations embarrassantes. Hadès et moi, c'est... Physique. Il est bien plus sensible à ce type d'approche qu'à la torture : le gouvernement a fini par le comprendre. Je suis mandatée. »

C'était un mensonge. Elle avait bien sûr songer à user de ses charmes pour pousser Hadès vers l'autre camp, mais les choses avaient prises une tournure bien différente. Fate s'en voulait un peu de tenir de tels propos. Nier en bloc, c'était paraître plus suspecte. Alors que cette histoire manipulatoire ne devait pas sembler si surprenante venant d'une membre de son service. Si elle détestait cette réputation que lui avait créé les médias, il fallait dire qu'elle lui était parfois utile.

« Ainsi donc, vous fréquentez ces milieux-là. Ca doit vous changer de ces drôles de réceptions. Je suis venue, après tout. Vous pourriez faire un effort et m'en dire un peu plus. Ces gens-là ne valent rien. Et Kira paie bien, vous savez. Nous sommes prêts à tout pour achever ces crevards. »

La jeune femme avait esquissé un sourire charmant, comprenant vite qu'elle avait des chances de le faire parler de cette façon. Elle tira une nouvelle bouffée de sa cigarette. Il n'avait pas l'air de porter un réel intérêt à la résistance, mais il en savait sûrement beaucoup à leur sujet. C'était un atout non-négligeable. Fate posa sa coupe de champagne sur la bordure de pierre et profita du silence pour contempler un peu plus son interlocuteur – ce visage, elle devait le retenir, il lui serait sûrement utile. Elle fut surprise de le voir s'approcher plus prêt, la confrontant à son visage blessé. Il lui manquait un œil : elle n'avait pas remarqué ce détail savamment caché par quelques mèches de cheveux auparavant. Elle esquissa une légère grimace. Une balle perdue, peut-être ? Ou un combat un peu trop violent ? Il était vrai qu'il n'était pas vilain garçon, mais que cette blessure laissait sur lui une marque indélébile qui amputait un peu de sa beauté.

« Dégoûtée ? Ce sont des choses qui arrivent dans les mondes tumultueux comme le nôtre. Je ne suis pas à l'abri de voir la même chose m'arriver au détour d'un attentat. J'ai mieux à faire que de vous juger à votre simple vue. Ce sont vos propos qui m'inquiètent, pas votre visage. » finit-elle en l'écartant délicatement d'elle, jugeant leur soudaine proximité dérangeante.
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MessageSujet: Re: Je suis ce que tu crois [Fate]   Je suis ce que tu crois [Fate] EmptyMar 6 Jan - 19:27

Elle et Hadès, c'était que physique ? Ouais, et lui, il était blond et musclé ? Crazy Snake grimaça en fronçant les sourcils, blasé. Il n'y croyait pas, évidemment, il n'était pas si con ! Il se souvenait bien de la manière dont Fate avait défendu Hadès lors de leurs échanges de mail. C'était ce genre de détails qu'il retenait bien, car les gens sous-estimaient sa mémoire. Il envoya un regard patibulaire à Fate, mais il ne dit rien. À quoi bon ? Ce n'était pas sa faute si elle avait de mauvais goûts en matière de mec. Même s'il se demandait comment ils géraient tous les deux leurs relations, ça ne devait pas être facile. S'il y avait vraiment plus qu'une histoire de cul régulière, évidemment. La pensée de Crazy Snake était souvent décousue ou paradoxale. Il lui arrivait de se contredire lui-même souvent, et de changer sans cesse d'avis. La cigarette coincée entre les dents, il était occupé pour le moment à masser la marque de brûlure qu'il venait de se faire. Une cicatrice de plus ou de moins, ça ne changeait rien pour lui.

« Prêt à tout ? Ca m'étonnerait, ma jolie, répliqua Crazy sur un ton détaché lorsque Fate tenta de l'amener sur le morceau de la conversation le plus croustillant. Suzaku est prêt à tout, lui, mais pas vous. Mais c'parce que lui, il est un peu con. »

C'était un sacré crevard, ce mec, songea fort le borgne. Il en était au point où il était capable de tuer sa mère pour espérer mettre la main sur une information. Il lécha sa lèvre inférieure, il soupira, et il fronça les sourcils. La soirée était froide, il commençait à le ressentir. Le bout de ses doigts commençait à geler, son front se plissa, puis il toussota. La réponse de Fate sur son physique le déçut, car il s'y était attendu. Sans doute qu'elle préférait garder pour elle qu'il avait une sale tronche, avec ses traits dessinés au cutter.


« Z'avez peur d'me contrarier ? »

Crazy se tourna un peu sur le côté, il tira sur sa cigarette, et observa un moment Fate sans rien dire. Même si elle prétendait « ne pas chasser le mâle », elle était plutôt du genre à changer de mec dès que ça n'allait pas. Du moins, c'était ce qu'il pensait. Il releva le coin supérieur de sa bouche dans une grimace. Derrière les murs résonnaient les bruits de pas et de conversations. Il n'avait toujours pas sa place ici, au Japon. Il n'en comprenait pas la mentalité, même si son but se rapprochait petit à petit. Depuis qu'il avait fait sauter l'amant de Maria, il avait cessé de tenir à sa vie. Contrarié, le borgne tournait le dos à la ville, encore, il n'était pas assez poète pour s'émouvoir du paysage enneigé. En réalité, il songeait qu'il aurait pu piéger Fate, puisqu'elle avait pris le risque de lui faire confiance. Heureusement pour elle, Crazy Snake n'avait rien d'un manipulateur.

« J'vais vous dire un secret, ensuite, j'vais vous révéler ce que vous attendez d'moi. »

Pourquoi parler de ça ? À cause de la grande nostalgique qu'il ressentait depuis le début ? Quelle plaisanterie. Crazy ne savait pas trop comment aborder le sujet, c'était délicat. oD'un autre coté, il avait envie de provoquer Fate, et de la mettre mal à l'aise. C'était facile, habituellement, mais il ne savait pas si c'était le genre de femme à être facilement intimidée ou impressionnée.

« C'pour une nana comme vous que j'ai perdue mon oeil. »

Lâcha-t-il sur un ton cinglant, comme s'il venait de lui envoyer un sarcasme particulièrement cruel, ou comme s'il l'accusait d'en être responsable. Finalement, il haussa les épaules, comme si ça n'avait aucune espèce d'importance. Lunatique, il se lécha la lèvre, puis ravala une autre bouffée de cigarettes. Il ne savait pas comment jouer cette partie de son rôle, puisqu'il devait mentir. Franc de nature, Crazy Snake peinait dans l'art du double « je ». Il regarda sur le côté en croisant les bras, puis il se tourna vers Fate, et ajouta :

« J'crois savoir qui est le mec qui a fait péter l'festival, 'fin... les mecs. »

Pour sûr, c'était de lui-même dont il s'agissait ! Toutefois, il n'allait pas se rendre, il n'était pas con ou suicidaire à ce point. Il serra les dents, il soupira, puis il cracha :

« C'est Mello, ou plutôt ses gars qui ont fait ça. »

Un en particulier que Crazy Snake ne supportait. Il n'aimait pas les autres mecs, comme un chien qui déteste un autre mâle, mais lui... c'était particulier. Ce n'était pas comme Nathan. Nathan, il le haïssait pour le discours qu'il avait tenu, et parce qu'il lui était opposé. L'autre... un mec comme il les détestait !

« Il se fait appeler Lyciole, souffla-t-il. »

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MessageSujet: Re: Je suis ce que tu crois [Fate]   Je suis ce que tu crois [Fate] EmptyMer 21 Jan - 17:17

Spoiler:

« Nathan n'a pas de but, pas d'idéal. Il n'y a que son petit confort qui l'intéresse, ses petits intérêts personnels. Ce n'est pas comparable. Croyez ce que vous voulez, le gouvernement n'est peut-être pas intègre, mais il reste attaché à ses idéaux. En cela, nous sommes prêts à tout. »

Il suffisait de voir les multiples débordements de la politique de lutte contre la criminalité du gouvernement. On avait menacé femmes et enfants pour faire sortir de l'ombre les fuyards, on s'était livré à des représailles sur leurs proches, on avait exécuté pour l'exemple, on avait versé des pots de vin, espionné les gens dans leur intimité et même torturé ceux que l'on croyait mentir. Ce n'était qu'une liste non-exhaustive de ces actes plus ou moins moraux auxquels se livrait le gouvernement et plus particulièrement son service, chargé de mettre un terme à l'essor des mouvements résistants. Pourtant, on ne pouvait pas dire de Fate qu'elle était particulièrement cruelle ou insensible, mais ses rêves de justice et de paix suffisaient à justifier de tels actes. Ce qu'elle faisait été horrible, elle en avait confiance, mais ce qui suivrait en vaudrait la peine. A ce moment là seulement, elle assumerait sa responsabilité dans toute cette affaire. La jeune femme aurait aimé en glisser quelques mots à son interlocuteur, mais elle savait d'avance qu'il ne tarderait pas à trouver son discours fanatique. Fanatique, elle ne l'était pas. Elle estimait juste que dans certains cas, la fin justifiait les moyens.

« Je ne vais pas vous mentir : je ne tiens pas spécialement à m'attirer les foudres d'un inconnu. Encore moins celles d'un inconnu aussi culotté. Mais je reste sincère, vous êtes loin d'être horrible. Les femmes sont biens moins portées sur le physique que vous ne le pensez, c'est juste que vous ne vous êtes jamais donné la peine d'aller voir au bon endroit. »

Fate avait rapidement compris que sa réponse ne l'avait pas pleinement satisfait. Il fallait dire qu'elle avait dû faire vite et que mettre des mots sur ce visage balafré sans être blessante était difficile. D'autant plus qu'elle ignorait ce que cette cicatrice signifiait pour lui. Une chose était sûre : une telle blessure avait dû causer un certain traumatisme et elle ignorait quelles réactions il pourrait susciter. De plus, à bien regarder, il restait loin d'être laid. Savamment cachée derrière quelques mèches de cheveux, cette cicatrice n'attirait même plus le regard. Sans doute n'amputait elle en rien son charme, mais encore aurait-il fallu qu'il se donne la peine d'en jouer. C'était l'attitude de ce type qui le rendait si peu attractif. Il y avait sa façon de se tenir, de tirer l'air de rien sur sa cigarette, mais surtout de s'adresser à elle et de la regarder en cherchant délibérément à la mettre mal à l'aise : rien de tout cela ne donnait envie de l'approcher.

« Je vous écoute. » avait-elle répondu à sa drôle de déclaration qui ne faisait que confirmer sa tendance à entretenir l’ambiguïté.

Le silence s'était installée l'espace d'un instant où elle avait senti son regard pesant posé sur elle. Elle ne tenait pas spécialement à tourner la tête pour affronter son regard, elle se sentait déjà suffisamment esseulée par ses dires un peu trop véridiques et ses sous-entendus gênants. Le froid la faisait frisonner alors elle rabattit son châle sur ses épaules nues et tira une nouvelle latte de sa cigarette pour se réchauffer.  La jeune femme l'avait ensuite lentement terminé dans l'attente de ce fameux « secret » dont il voulait lui faire part. Et celui-ci ne manqua pas de l'étonner... Elle n'aimait pas la tournure que prenait les choses : sa voix, elle l'avait senti pleine de reproches. Cette drôle de révélation était-elle censée la mettre un peu plus mal à l'aise ou sous-entendre quelque chose qui lui échappait ? La jeune femme resta muette, ne sachant pas quoi répondre, d'autant plus que s'il n'inventait rien, il s'agissait sans doute d'un sujet sensible.

« J'espère que cette femme-là en valait la peine alors. Elle s'est sans doute trouvée émue par un tel sacrifice. »

Elle n'avait rien trouvé de mieux. Si ce type avait réellement perdu son œil pour une femme, c'était sans doute qu'elle représentait beaucoup pour lui. C'est pourquoi elle n'insista pas, de peur de faire renaître des souvenirs douloureux pouvant le rendre potentiellement agressif. Sagement, elle changea de sujet en portant une nouvelle cigarette à ses lèvres et en demandant poliment du feu au rouquin. Puis, elle l'écouta patiemment parler de ce pourquoi elle était réellement venue : les résistants dont ils connaissaient l'identité. Au nom de Mello, ses traits fins s'étaient déformés dans une légère grimace. Il était devenu plus qu'un résistant depuis peu puisqu'en plus de représenter un danger pour le gouvernement, il menaçait également sa vie personnelle en s'en prenant directement à Hadès. Décidément, ce salaud était partout et ces informations supplémentaires lui permettraient peut-être de mettre la main dessus. Elle sortit un petit carnet et un crayon de son sac à main qu'elle tendit au dénommé Daniel :

« Lyciole, vous dites ? Vous pourriez noter ce nom et tout ce qui se rapporte à ce que vous savez concernant ces attentats. Un portrait même, si vous vous en sentez capable. C'est très important : plus que de lutter contre les résistants, on cherche à épingler des connards qui ont tué des innocents, vous comprenez ? »

Elle ignorait que le véritable responsable se tenait devant elle et la perspective d'écrouer ces criminels était une réussite telle qu'elle n'imagina même pas cette hypothèse.

« Je suppose que vous êtes en contact avec la résistance pour savoir tant de choses. Quoi que vous y fassiez, je ne vous poursuivrai pas maintenant. Mais sachez que Kira finira par vous mettre la main dessus. Il est encore temps d'opter pour un autre mode de vie. Je peux vous aider, vous savez. »
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MessageSujet: Re: Je suis ce que tu crois [Fate]   Je suis ce que tu crois [Fate] EmptyJeu 29 Jan - 13:53

[Pas de soucis, j'ai mis aussi pas mal de temps à répondre ^^']

Noter le nom, et décrire ce sale type ? Crazy Snake ne savait pas s'il était capable de faire quelque chose de la sorte. Il ne savait pas comment ce nom s'écrivait, et il ressentait une telle répugnance pour ce type qu'il en avait effacé le visage dans sa mémoire. Et puis, il ne regardait pas assez les hommes pour conserver quelque chose d'eux, à part un souvenir désagréable. Il ne répondit donc pas tout de suite à Fate, levant la tête pour observer ce ciel noir brouillé de neige et d'étoiles. Comme toujours, il n'y avait aucun sentiment mélancolique ou romantique qui survenait en lui ; il était blasé. C'était sans doute ce genre de chose qui devait plaire à Fate, elle avait du goût. Malheureusement, Crazy Snake ne s'était jamais intéressé à la littérature. Il n'y avait donc en tête aucun poème à énoncer, aucune parole doucereuse à prononcer au creux de l'oreille de la jolie blonde près de lui. Il fronça les sourcils, et regarda la trace de brûlure sur sa main ; elle le tirait encore un peu. Il coinça sa cigarette entre ses dents, et il toucha la marque, afin de s'assurer qu'il ne souffrait pas. Parfois, son corps lui faisait des surprises.

« Hein ? »

Crazy sortit brusquement de ses souvenirs, et il fixa Fate avec une expression béate. Il n'avait pas bien entendu, ce n'était pas possible... Pendant un moment, le borgne resta l'oeil posé sur elle, et écarquillé, jusqu'à reconstruire la phrase qu'elle avait dite. Il remit les mots dans l'ordre, il les rangea dans leur contexte, puis ses sourcils se froncèrent. C'était quoi, ça ? Crazy Snake ne parvenait pas à déterminer si Fate se moquait de lui, ou si elle était sérieuse. Il recula d'un pas, méfiant, comme un animal se sentant menacé. Il se tourna ensuite vers la ville sous eux, et posa ses coudes sur la rambarde du balcon. La fumée de sa cigarette voletait devant lui, teintant le paysage d'un voile gris. Puis, son comportement changea. Un sourire malicieux orna ses lèvres, ses sourcils restaient froncés, il lança alors avec sa nonchalance habituelle :


« Vous avez envie de m'sauver ? »

Ce qui l'étonnerait fort. Crazy Snake avait la sensation qu'il l'écoeurait par sa simple personnalité. Il flairait le danger, mais par jeu, il avait envie d'accepter, et puis ça lui faisait une excellente occasion de la revoir régulièrement. Toutefois, Crazy avait conscience qu'il valait mieux pour lui de refuser. Pour la simple et bonne raison que « se ranger » signifiait « arrêter tout ». Et ça... il ne tiendrait pas. Pour Crazy Snake, la vie n'avait ve valeur que dans ces moments-là : lorsqu'elle brûlait, lorsque les flammes s'étiraient vers le ciel, et rongeaient les corps tordus de ses pauvres victimes. Pyromane, il n'avait pas conscience du problème, pour lui, il n'y en avait pas. Il renifla, il lécha sa lèvre inférieure, et il soupira :

« J'ai pas de quoi noter. »

Mais... s'il acceptait, Crazy aurait une chance un peu plus épaisse de « séduire » Fate, et il avait envie de la revoir. Au même titre qu'Apollo. Rah bordel ! Tout ça était barbant ! Il avait trop de choses à réfléchir, et ça lui donnait mal au crâne. Il massa ses tempes, réfléchir, ce n’était pas pour lui. Écouter sa raison d'homme ou de psychopathe ? Son estomac en était relevé. Crazy Snake fronça les sourcils, ça l'amuserait certainement de dire « oui », mais... serait-il capable de mener une double vie ? Et quoi raconter ? S'il jouait les victimes, il ne pensait pas que Fate le croirait. Il n'était pas assez joli pour passer pour une victime fragile et gracile.

« J'existe pas pour Kira. Lyciole, c'est un peu le hasard qui m'a mené à lui. Il est assez mince, c'est un genre de blond... et il est spécial. »

Lorsque Crazy Snake murmura « spéciale », sa lèvre supérieure se releva dans une grimace méprisante. Il soupira, il changea ensuite de position, puis il remua les épaules.

« Si vous voulez mon avis, j'crèverais d'un cancer du poumon avant que Kira m'attrappe, et puis... j'ai rien à m'reprocher. »

Selon lui, du moins. Si Fate apprenait qu'il lui mentait, non seulement elle le castrait, mais en plus elle risquait de le faire brûler vivant. Crazy jouait avec le feu (il allumait et éteignait en boucle son briquet), il en avait conscience, mais son plaisir passait avant la raison. Qu'est-ce qu'il gagnait à faire ça ? Rien en réalité, à part une petite vengeance mesquine sur un type qui ne lui avait rien fait. Enfin... pas selon lui.

« Et d'ailleurs, pourquoi vous feriez ça ? Vous êtes tombée brusquement amoureuse de moi ? »

Nouveau sourire moqueur.
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MessageSujet: Re: Je suis ce que tu crois [Fate]   Je suis ce que tu crois [Fate] EmptyJeu 5 Mar - 20:46

Cet échange de mail s'était montré si agressif, si tumultueux. Pas un instant Fate n'avait imaginé pouvoir choquer ou blesser cet homme qui lui paraissait si vulgaire. Et pourtant, quelques secondes lui suffirent pour comprendre que quelque chose dans les propos qu'elles venaient de tenir quant à cette femme l'avait remué. Un instant, la jeune femme craint avoir fait resurgir des souvenirs douloureux : il était question de la perte de son œil et d'une femme, sans doute importante à ses yeux, qui ne s'en était peut-être pas sorti indemne. Maudissant son manque de tact absolu, elle l'observa quelques instants, muette. Son œil unique écarquillé traduisait son étonnement. Elle pria pour qu'il se sente juste touché, et non pas insulté, par ses propos. La grande blonde balbutia quelque peu, peinant à trouver de quoi se justifier. Bêtement, ces quelques paroles formatées sortirent de sa bouche :

« Je m'excuse. Ce sont des choses qui ne me regardent pas. J'ai eu tort de me permettre une telle réflexion. »

Elle lui adressa un léger sourire gêné qui se voulait sincère, mais presque aussitôt, ce soudain étonnement l'avait quitté. C'était décidément un drôle d'individu : d'apparence si malhonnête et taciturne, il semblait finalement plus facilement atteignable qu'elle ne le pensait. Elle se promit de s'intéresser plus en détails à lui. Mais profitant de son changement de comportement, elle tenta immédiatement d'embrayer sur un autre sujet. Sa réflexion lui arracha un sourire. Il n'avait pas fallu longtemps à Fate pour déceler l'existence de ces paroles qui se voulaient séductrices. Pour tout dire, elle ignorait s'il envisageait vraiment une approche plus intimiste comme il l'avait outrageusement exposé dans son premier message virtuel ou s'il s'agissait tout simplement d'une façon de la déstabiliser.

« Je suis convaincue de pouvoir faire quelque chose de mieux de vous. Vous n'allez pas me dire que servir de garçons de café à ces types vous enthousiasme ? Vous m'en trouverez très déçue. »

Elle tira une nouvelle latte. Depuis peu, son propre comportement l'étonnait. Elle se trouvait désormais étonnamment compréhensive vis à vis d'individus comme cet homme qu'elle avait longtemps rabaissé au rang de vermines dont l'élimination était nécessaire. Longtemps, sa vision de la justice était restée manichéenne : il s'agissait pour elle de couper le mal à la racine en mettant un terme, purement et simplement, à toute forme de criminalité. Devant une telle logique, elle s'était souvent montrée hautaine, méprisante et injuste envers ces hommes et ces femmes qu'elle jugeait apte à basculer dans la délinquance. Un homme comme ce Danny, elle aurait certainement parié quelques mois plutôt que si sa carrière déviante n'avait pas commencé, ce n'était qu'une question de temps. Pourtant, il lui paraissait désormais évident qu'une telle déduction n'avait pas de sens.

« Vous n'avez pas l'air de porter ce Lyciole dans votre cœur. Quelque chose à lui reprocher ? »

La haine, ou du moins l'absence d'empathie, qu'il éprouvait pour celui qu'il accusait était évidente. Il y avait le ton de sa voix, ce rictus, mais aussi le simple fait qu'il cherche à le dénoncer. Il y avait de quoi se méfier : une telle dénonciation pouvait tout simplement être une forme de vengeance. Mais Fate prit la peine de noter calmement les informations qu'il lui confiait. C'était maigre : des hommes fins aux cheveux blonds, bien que peu nombreux au Japon, il y en avait des centaines. Mais elle n'insista pas. Sensiblement, il n'était pas apte, ou du moins prêt, à lui en dire plus. Elle allait devoir fouiller davantage.

« Rien à vous reprocher ? » commença t-elle avec un sourire. « Je compte plus les mecs qui m'ont dit ça avant de finalement parler sous la torture. Je doute que vous puissiez m'affirmer qu'il est lié à de tels attentats sans tremper un minimum dans ces conneries. »

A de multiples reprises, Fate s'était aventurée dans les bas-fonds, consciente qu'il n'y avait pas de meilleurs moyens de se renseigner sur un acte criminel qu'en se fondant dans le milieu délinquant. Travailler dans un restaurant des quartiers malfamés comme il le prétendait lui avait peut-être permis d'entendre quelques ébauches d'un projet à ce sujet, mais de là à désigner un coupable, elle en doutait. L'objectif maintenant était de parvenir à gagner davantage sa confiance.

« Mon médecin dit que je paie pour mourir jeune. Vous devriez peut-être y réfléchir, vous aussi. » dit-elle, en plongeant subtilement sa main dans la poche de la veste de son interlocuteur pour y subtiliser son paquet de cigarettes.

Son ton était quelque peu amer. Elle avait toujours été suivi par des spécialistes compétents envoyés par le gouvernement pour prendre soin de ses toutous. On lui avait sans cesse rabaché que son goût pour la boisson et son tabagisme excessif devaient prendre fin au plus vite. A cela, elle répétait qu'elle savait ce qu'elle faisait et qu'elle avait bien trop besoin de ses deux amis de toujours – à savoir l'alcool et la clope – pour faire face aux difficultés quotidiennes. Sa remarque se voulait ironique : elle n'était pas là pour lui donner des leçons à ce sujet. Son rôle à elle, c'était de mettre un terme aux actions de ceux qui se détournaient de la voie de la justice, et potentiellement de prévenir ce genre d'écart.

La question qui suivit lui arracha un rire amusé :

« C'est à croire qu'on n'a plus le droit d'avoir foi en l'humanité sans raison ! » s'esclaffa t-elle. « Non, plus sérieusement. Je ne fais pas qu'envoyer les criminels à la pendaison. J'aimerais éviter au maximum de voir les citoyens de ce pays faire le choix de la clandestinité et de la délinquance. Vous n'êtes pas une exception à la règle. »

Elle venait de finir sa cigarette et l'écrasait nonchalamment sur le rebord en pierre du balcon. C'était l'occasion ou jamais de se poser en potentielle alliée. Avoir un contact dans les bas-fonds, ce serait plus qu'utile pour remettre la main sur Mello, d'autant plus qu'il semblait déjà en avoir entendu parler. Et puis Fate ne mentait pas réellement, si elle pouvait écarter cet homme de cet univers néfaste où pullulait les groupuscules dissidents, elle le ferait sans hésiter.

« Je ne pense pas que tu sois un mauvais garçon, Daniel. Je peux te tutoyer ? »
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MessageSujet: Re: Je suis ce que tu crois [Fate]   Je suis ce que tu crois [Fate] EmptyDim 8 Mar - 18:22

Crazy se demandait s'il était vraiment intelligent de sa part d'accepter la proposition de Fate. En réalité, il avait bien conscience du danger, mais une partie de lui désirait la revoir. Soucieux, il observait de son seul oeil valide la jeune femme en mordant ses lèvres. Ce qu'il ne mesurait pas, c'était l'ampleur des choses, s'il laissait son âme aller à ces faiblesses masculines. Fate était le genre de femme qu'il appréciait, dans le sens où elle était bien dans sa peau, intelligente, et cynique. Quelquefois, elle lui avait rappelé Maria, mais en blonde, et avec moins de sensibilité. Maria s'était longtemps culpabilisée pour son oeil, elle était en partie responsable de sa folie. Crazy l'avait perdu pour elle, dans un élan de courage stupide ; on n'insultait pas la femme de sa vie. Dix ans étaient passés depuis qu'ils s'étaient rencontrés, durant des années il ne l'avait pas revu, fuyant le crime qu'il avait commis par jalousie... et il mettait son image sur la figure de Fate. Par moment, le borgne paraissait troublé par son interlocutrice, puis il s'enfonçait dans ses pensées. Toujours lunatique, il reprenait ensuite ses sourires provocateurs pour lui donner la réplique. Malgré tout, il appréciait discuter avec Fate, même en ayant conscience que ça n'aboutirait à rien pour lui. Il pourrait la revoir, profiter de sa présence, humer son parfum, mais il n'était pas le genre de type lui plaisant. Malgré son air d'adulescent, ses cheveux longs, sa chemise quelque peu froissée, Crazy ne vivait pas dans la misère. Terroriste, ça payait plutôt bien.

« J'suis pas assez... hum... sociable pour ces trucs-là. Mais faut bien s'nourrir. Vous voulez m'aider à avoir un bel avenir ? »

Crazy Snake ne déterminait pas ce qui poussait Fate à agir de la sorte avec lui. Maria l'avait pris sous son aile, elle l'avait introduit à ce « monde ». Fate voulait l'en sortir, mais pourquoi ferait-elle cela ? Par compassion ? Ou finalement, elle ne le trouvait pas si déplaisant que ça, et elle souhaitait trouver une excuse pour le revoir ? Le borgne aurait aimé croire ce mensonge, il avait déjà tant maintes fois perdus ses illusions avec les femmes qu'il savait bien que ça ne serait qu'un désir à sens unique. Peut-être que ça plaisait à Fate, de le savoir prêt à tout pour obtenir une de ses faveurs. Il fronça les sourcils, en tournant la tête de gauche à droite comme pour dire « non ». Le froid se jetait à travers ses vêtements, son oeil unique fixait les flocons de neige tomber dans la nuit. Pour Crazy Snake, ça n'évoquait que de la poudre. Et il adorait ça la poudre. Son souffle à lui, c'était de la dynamite. Fate se permit alors de lui piquer son paquet de cigarettes, et de lui en voler une, il mouilla sa lèvre, et il grogna. Eh oh ! C'était SES cigarettes, ses chères et tendres clopes dont il peinait à se passer. Il se contenta de lancer un regard blasé à la jeune femme.

« Pour faire court, ce sale con m'a piqué ma copine. »

Oh... oh... le beau mensonge ! Toutefois, Crazy l'avait sorti avec tant de hargne qu'il paraissait vrai. On lui piquait souvent ses copines, ou les femmes sur lesquelles il avait des vues, il ne mentait pas tant que ça. Maria... il s'était persuadé que l'homme qu'elle voyait régulièrement était son amant, alors il lui avait explosé les tripes. Au lycée, alors qu'il n'avait que seize ans, il avait connu le même problème ; il était tombé amoureux d'une fille étant son opposé : une jolie blonde « bon chic bon genre » qui lui avait filé entre les deux pour un premier de la classe. Ça avait été le début de sa malédiction. Fate lui rappelait la demoiselle, mais en version plus... « femme fatale ».

« J'vais te tutoyer aussi, alors, si tu permets. »

Si elle était prête à ce genre de familiarité avec lui... le borgne s'en plaignait pas ! Il comptait gagner du terrain, petit à petit dans le coeur de la jeune femme. Il rêvait un peu trop, mais d'une certaine façon, placé sous sa protection, on ne se douterait pas qu'il était Smokey Smoke. John Lamford se battait encore en lui, il revenait au fil de la conversation, il voulait renaître. Crazy l'avait tué, ce type, mais Fate le réveillait. Il frissonna, il continua de fumer, songeant qu'un jour il irait payer à boire à Fate. Il avait envie de voir à quel point elle pouvait tenir autant l'alcool que lui. Pas pour profiter d'elle, mais plus par curiosité, Fate n'était pas comme toutes les autres. Malgré le froid, Crazy ne voulait pas entrer à l'intérieur, il était bien là, à discuter avec Fate, malgré cette horde de souvenir remontant dans son cerveau. Il devait les chasser. Il fixa Tokyo, les bras sur la rambarde du balcon. En fronçant les sourcils, il fit avec un sourire narquois à Fate :


« Alors comment tu penses sauver le gentil garçon que je suis ? »

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MessageSujet: Re: Je suis ce que tu crois [Fate]   Je suis ce que tu crois [Fate] EmptyJeu 19 Mar - 22:56

« Un bel avenir, ça ne veut pas dire grand chose au fond. Disons plutôt que j'aimerais pouvoir vous sortir de votre mouise, pour commencer. Pour le reste, c'est à vous de voir si vous en avez réellement envie. »

« Un bel avenir ». Pour certains, un bel avenir, c'était s'assurer une bonne place dans la hiérarchie sociale et un salaire suffisamment confortable pour pérenniser jusqu'à sa mort. Pour d'autres, il s'agissait davantage de pouvoir répondre à ses envies, dans la limite de l'acceptable. Pour les plus fanatiques, c'était servir Kira jusqu'au bout et en retirer de la dignité. Pour ceux qui les combattaient, un bel avenir n'était pas envisageable tant qu'il n'y aurait pour seul horizon que Kira et sa politique. Alors elle ne pouvait tout simplement rien lui promettre. Ce type avait quelque chose d'attachant : un petit côté vulnérable caché sous un cynisme à toute épreuve et qui lui donnait presque envie d'essayer. Il n'était pas aussi antipathique qu'elle avait pu l'imaginer à la lecture de son mail. Malgré son comportement quelque peu familier, il était loin d'être discourtois et n'avait eu, jusque là, aucune attitude qui lui semblait déplacée.

Fate alluma la cigarette qu'elle venait de subtiliser. Bien qu'elle venait de finir son précédent paquet, elle en avait ressenti le besoin immédiat. Le tabac, c'était son addiction, plus encore que l'alcool auquel elle résistait si peu. Elle porta la clope à ses lèvres et l'alluma calmement. C'était son petit truc à elle pour se sentir bien : elle était soudainement plus détendue et des années de tabagisme lui avaient appris qu'avoir les mains occupées facilitait grandement la conversation. Elle lui adressa un regard amusé en réponse à son indignement et lui promit de lui rembourser à la première occasion. Finalement, le prétexte de la copine ne l'étonna pas. C'était tout à fait plausible. Et cela confirmait ses dires quant au milieu que fréquentait le dénommé Daniel.

« Je vois. Le genre antipathique, surtout s'il a bien fait ce que vous prétendez. Je ne pense pas pouvoir agir efficacement avec si peu de renseignements, mais je tâcherai de faire au mieux. »

Pour en savoir davantage, il lui faudrait creuser et partir à la chasse aux informations ailleurs. Avec un peu de chance, elle pourrait découvrir le lieu où il travaillait et le nom de cette fameuse copine : cela réduirait grandement son champs de recherche. Mais ça n'était pas le moment. La confiance qu'il lui accordait petit à petit n'avait pas échappé à la jeune femme. Il lui avait confessé des choses d'ordre privé et, l'espace d'un instant, elle avait cru le voir espérer cette vie meilleure. C'était un drôle de type que les rictus changeants et les attitudes contradictoires rendaient difficiles à suivre. Pour tout dire, elle ne savait pas trop si, quand il la regardait, son visage exprimait la haine, le mépris, la suspicion ou encore la confiance. Fate avançait à l'aveugle, et ça ne rendait pas les choses faciles, mais malgré tout cela, la conversation prenait une tournure qui lui semblait positive.

« Daniel, c'est ça ? Ce n'est sans doute pas ton vrai nom, c'est partout pareil. Mais je tâcherai de m'en souvenir. »

C'était peut-être entrer dans une tentative de séduction. C'était peut-être malhonnête, voire tendancieux vis à vis d'Akira. Mais Fate était prête à tout pour faire avancer davantage son enquête. Et, au delà de ce problème initial, cette courte discussion l'avait convaincue du fait que son interlocuteur était loin d'être idiot ou dangereux et qu'un petit coup de pouce pouvait l'aider à reprendre sa vie en main. Nouveau sourire. Son regard insistant ne lui avait tout de même pas échappé. Il lui avait fallu peu de temps pour comprendre qu'il n'était pas totalement insensible à son charme et qu'un petit sourire approbateur pouvait changer la donne. Le froid encore persistant de la fin d'hiver lui donnait la chair de poule et, d'un geste, elle redressa le fin châle noir qui couvrait ses épaules.

« On pourrait commencer par de sortir de ces quartiers moisis et te trouver un appart' plus sympa ailleurs. Pour ça, on te trouvera un job. Il ne s'agit pas d'intégrer l'armée de Kira, bien sûr, juste de faire quelque chose qui te plaît. Tu dois bien avoir une passion dans la vie, non ? »

Ses paroles se voulaient sincères. Et pour preuve, elles l'étaient. C'était un drôle de type, soit. Mais ses informations sur le prétendu responsable des attentats prouvaient qu'il était prêt à se racheter. Ils étaient nombreux les gars comme lui qui peinaient à échapper à ces milieux précaires, pensait-elle. Fate aurait aimé en aider davantage. Mais le combat contre la résistance primait avant tout : en éradiquant le mal à la racine, on empêchait le développement de ses ramifications. Daniel était si différent des hommes qu'elle avait l'habitude de fréquenter. Elle était habituée aux attitudes tirées à quatre épingles des garçons de bonne famille ou aux discours pompeux des bureaucrates. Seule la conversation plus détendue d'Akira la sortait de ce quotidien trop carré. Ses quelques années de galère personnelle l'avaient initiée au langage si particulier de la rue et, entre deux rapports administratifs, l'entendre à nouveau avait quelque chose de rafraîchissant.

« Pour le reste, ce sera à toi de jouer. Reste à voir si tu préféreras continuer à écrire de drôles de mails aux demoiselles ou les approcher de manière plus conventionnelle. » finit-elle, souriante.
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MessageSujet: Re: Je suis ce que tu crois [Fate]   Je suis ce que tu crois [Fate] EmptyVen 20 Mar - 11:40

Crazy Snake avançait sur un terrain trèèèèèès glissant, et il le savait, c'était sans doute ça le pire. Esclave de ses pulsions, sa raison lui faisant défaut plutôt souvent, il jugeait qu'accepter la requête de Fate serait une bonne chose, si ça lui permettait de la revoir. Elle n'était pas stupide, elle pourrait vite découvrir la vérité, si le borgne faisait une erreur. Il ne savait pas vraiment bien mentir, il risquait de se dévoiler par manque d'attention. Mesurer chaque mot, peser le pour et le contre de leur conséquence ; Crazy risquait de perdre face à son propre jeu.

« Mon autre nom était moche, j'ai préféré en changer. »

Humour, mensonge, les deux à la fois... Crazy n'aimait pas se rappeler de l'existence de ce type, John caché au fond de sa poitrine. Lorsqu'il était devenu Crazy Snake, il avait scellé son destin pour le crime. Daniel était un masque comme un autre, des noms... il pouvait s'en donner plein. Fate fumait cigarette sur cigarette, autant que lui, c'était pour ça qu'il se demandait si elle pourrait le suivre avec l'alcool. Au fond, la situation était délicieusement drôle. Avec ses conneries, il était en train de berner une jolie femme, aux services du Dieu des Pacotilles régnant sur le monde. Un sourire ornait sa figure rougie par le froid. Le vent commençait par glacer sa peau. Pour le moment, il ne se demandait pas s'il lui plaisait ou non ; il y avait toujours un grand écart entre lui, et ce genre de nanas. Il aimait les inaccessibles, même si ça pouvait lui faire mal. Les femmes le rendaient fou, c'était comme les flammes. Il commença d'ailleurs à jouer avec son briquet, l'ouvrant et le fermant dans un rythme précis. Il n'y avait pas chanson plus excitante que le fracas du verre ! Les flammes tournoyant dans une mer d'orange et de rouge ! L'homme coinça sa cigarette entre ses dents, Tokyo serait si belle recouverte d'un rideau enflammé ! Il se perdait dans ses pensées, porté par son affection du Chaos.

« Une passion ? J'sais pas trop... »

La destruction, voilà sa passion, mais il ne pouvait pas le révéler à Fate. Crazy ne vivait que pour le Chaos, hanté par le souvenir de l'appartement en flammes, où il avait retrouvé les cadavres de ses parents. L'odeur de cochon grillé revenait dans les moments les plus pénibles, un mauvais souvenir. Parfois, il adorait cette odeur, d'autre fois, il la détestait. Il avala une nouvelle bouffée de fumée, cet affreux souvenir le hantait... c'était peut-être là que ça avait dégénéré dans son esprit. Des connards de pro-kiras... et il était en train de lier son âme à l'une d'entre eux. Quel con.


« Mon appart' est plutôt cool en fait, c'est juste que je range pas. Eh sinon... j'sais pas trop. Boire et fumer, ça compte ? »

Crazy Snake était resté un adolescent dans sa tête, il ne mesurait pas toujours les conséquences de ses actes. La seule chose qu'il pouvait envisager sans difficulté, c'était l'ampleur des dégâts de ses attentats. Pour le Fuji Rock Festival, il s'était débrouillé pour que ça touche uniquement la scène. Il avait planqué des mines dans les projecteurs, on ne se rendait pas compte que s'il l'avait désiré... c'est le festival entier qui aurait cramé. Il ne fallait pas présenter de la musique de merde à ses oreilles, elles le supportaient mal. D'aussi loin que Crazy s'en souvenait, la chimie l'avait toujours intéressé, pour la simple et bonne raison qu'il avait longtemps cherché à comprendre comment on s'y était pris pour faire cramer ses parents. Il avait passé son adolescence en séchant les cours, en redoublant, en prenant plaisir à être une honte incroyable pour les Stefenson, jusqu'à finir à la rue.

« J'aime pas les approches conventionnelles, avoua-t-il en regardant Fate et en souriant. »

Ou plutôt, il méprisait les conventions, très fortement. Pourquoi ne pas agir d'une telle façon ? Parce que les règles sociales le lui interdisaient ? Crazy était partagé entre l'envie de suivre Fate, et épaissir sa chance avec elle, ou de l'envoyer promener ; on ne le changeait pas.


« Et puis, avec un message tout mignon, tu m'aurais répondu poliment, hein ? Mais ça aurait rien eu de plus. C'parce que je sors des mecs auquel t'as l'habitude que t'es venu à ce rendez-vous. Pas respecter tout ça, c'est ce qui m'rend séduisant. »

Petit rire sec. Crazy Snake savait que c'était pour ce genre de raisons qu'il pouvait obtenir de jolies les choses. Les Japonaises n'étaient pas habituées aux étrangers rebelles et roux comme lui, c'était comme ça qu'il avait eu sa dernière copine. Un peu d'exotisme dans le caractère et dans le physique, et le tour avaient été joués. À force de discuter avec lui, Fate semblait cesser de le mépriser, bien... le borgne gagnait des points. En levant son oeil vers le ciel étoilé, en avalant encore sa drogue, il ajouta :

« Ado, c'parce que j'fumais et que j'séchais que j'pouvais m'faire les gamines Bon Chic Bon Genre. T'vas m'dire que t'as passé l'âge d'aimer les rebelles, mais ça marche encore. J'ai ma manière d'faire, 'fin... même si j'ai plus l'habitude des filles destroys ou grunge. »

Il ne savait pas vraiment pourquoi il se justifiait de la sorte. Ces filles lui convenaient... pour un temps. Alors que les femmes (et non pas les « filles) comme Fate et Maria, c'était le genre qui le rendait fou de douleur, et il aimait ça. Le genre qu'il pouvait aduler.
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MessageSujet: Re: Je suis ce que tu crois [Fate]   Je suis ce que tu crois [Fate] EmptyVen 27 Mar - 23:06

« Changer de nom, c'est un peu comme se débarrasser de son fardeau. Je te comprends. »

Fate avait laissé échapper cette phrase qui n'était pas aussi anodine qu'elle en avait l'air entre deux bouffées de fumée. La situation avait quelque chose d'irréaliste : elle était venue, là où elle n'avait rien à faire, à discuter un type qu'elle prenait pour un psychopathe quelques heures auparavant. C'était sans doute ce qui l'avait poussé à faire preuve d'autant de détachement face au sujet sensible qu'était l'identité au sein de la société de Kira. Le tabac la réchauffait, mais le froid ambiant commençait à faire rougir ses doigts nus. C'était quelque chose dont on parlait peu, tout simplement parce que c'était tabou. Avoir changer de nom était une pratique courante ici, même si les plus réalistes savaient que Kira retrouvait toujours une trace de l'identité originelle. Ce qui était moins normal, c'était qu'elle, membre du gouvernement n'ayant techniquement rien à se reprocher, y avait eu recours. La chose était avérée et elle ne s'en était jamais vraiment cachée : Fate Harlaown, avec un nom pareil et des origines allemandes, tout sonnait nécessairement faux. La jeune femme avait cependant toujours été discrète quant aux raisons ayant nécessité un tel changement. Elle ne voulait pas en savoir plus sur l'histoire de Daniel – cela ne regardait que lui, mais elle comprenait parfaitement le sentiment de soulagement que pouvait provoquer un simple changement de pseudonyme.

« C'est l'occasion ou jamais de t'en découvrir une. »
avait-elle riposté avec un sourire.

Il devait bien avoir quelque chose, un don, un talent, un petit truc, même minime, qui faisait souvent la différence. Trouver un travail n'était pas chose difficile de nos jours. Ce qui était nettement plus compliqué, c'était de concilier ses goûts et son activité professionnel. C'était tout simplement la condition de l'épanouissement personnel. Fate se plaisait dans son travail parce que, malgré sa difficulté, il lui permettait de servir une cause qui lui semblait vertueuse. Elle doutait sincèrement du fait que le jeune homme puisse s'épanouir en servant de garçon de table à des individus ingrats et grossiers. Repenser à l'un de ces sales types qui regardaient toutes les nanas qui passaient comme de vulgaires bouts de viande lui arracha une grimace et une légère quinte de toux.

« On a tous nos petits péchés mignons, mais je doute que ton potentiel employeur s'en trouve séduit. »

Elle était plein la dernière personne à pouvoir parler de telles choses. Fate portait déjà la quatrième cigarette de la soirée à ses lèvres et son rapport avec l'alcool – et particulièrement le whiskey – était parfois véritablement fusionnel. L'alcool la consolait, l'alcool la faisait se sentir bien... L'alcool avait le mérite de ne jamais l'emmerder. Cela n'avait jamais posé de réel problème dans son intégration professionnelle dans le gouvernement surprenait par son aspect hétéroclite et parfois douteux, mais elle doutait du fait que les choses se passent de la même façon pour lui. Il suffirait de savoir se tenir l'espace de quelques temps : le travail vous changeait bien plus que vous ne changiez pour le travail, pensa t-elle. Mais la phrase lui parut malvenue compte tenu de leur évidente divergence d'opinion.

« J'avais remarqué, ne t'en fais pas. » répondit-elle, mi-amère, mi-amusée, à sa déclaration.

Nul doute qu'il manquait cruellement de tact et de classe dans sa façon d'aborder la femme – quelques lignes de leur échange de mail suffisaient à le comprendre. Plus jeune, elle se serait sans doute laissée séduire par ce genre d'individus, du genre à briser les règles, à mettre les deux pieds dans le plat et à aviser ensuite. Elle se rappelait de ses minables expériences amoureuses, à une époque où se voir proposer un tour en moto derrière un adolescent mécheux empestant le mauvais tabac l'émoustillait. Maintenant, il en fallait plus pour parvenir à l'intéresser : elle préférait pouvoir discuter, échanger, plaisanter. L'argent, c'était le petit truc en plus que lui avait naturellement apporté son entrée dans les hautes sphères du pouvoir.

La conversation était en train de prendre une tournure bien plus explicite. Fate comprit rapidement qu'elle ne s'était pas trompée et qu'elle disposait d'une certaine emprise sur le jeune homme. L'espace de quelques instants, elle pensa à Hadès : elle se revoyait lui faire promettre de mettre un terme à ses multiples conquêtes et, de son côté, voilà qu'elle envisageait de mettre une nouvelle fois ses charmes au service de son projet professionnel. La prochaine fois, elle pourrait espérer le convaincre de lui en dire davantage, mais, pour l'heure, il ne s'agissait pas de céder si facilement à ses sous-entendus.

« Ne te méprends pas, je suis venue parce que tu avais l'air d'en savoir beaucoup, peut-être même un peu trop, sur des sujets qui me concernent. Ça fait un petit moment déjà que j'ai compris que, derrière ses pseudo-airs contestataires, il n'y a rien de plus fade qu'un apprenti bad boy. »

La jeune femme marqua une pause, tirant une nouvelle fois sur sa cigarette. Son ton était légèrement cassant, mais elle adaptait au mieux ses paroles pour ne pas donner la sensation de se braquer :

« Et puis, j'ai franchement l'air d'une nana BCBG ? » finit-elle d'un air plus léger, comme pour apaiser la conversation.
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MessageSujet: Re: Je suis ce que tu crois [Fate]   Je suis ce que tu crois [Fate] EmptySam 28 Mar - 20:14

Le souci... mais Crazy Snake ne pouvait pas décemment le dévoiler à Fate, c'était que son pêcher mignon était de faire exploser des bâtiments, avec les gens se trouvant à l'intérieur. Le Chaos... avec un C majuscule, c'était lui. Il ne trouvait qu'un sens à sa vie uniquement lorsqu'il se déployait. Des frissons parcouraient alors son dos, il était comme transporté dans une furieuse extase, où l'odeur de cochon brûlé se mêlait à son émerveillement. Un jour, il risquait de se faire sauter avec ses victimes, mais ça n'avait pas d'importance. Sa vie... il n'y tenait pas : s'il mourait, il serait ennuyé, car il ne pourrait pas se complaire dans son désir de destruction. Le borgne voyait bien que Fate le sous-estimait, elle ne pensait pas un seul instant qu'il aurait pu être le responsable des crimes de Lyciole. C'était tant mieux... mais Crazy trouvait ça un peu insultant, car il n'était pas un « faux bad boy ». Il ne s'était jamais défini de la sorte, d'ailleurs ; rebelle, il l'était sans doute. Anti-conformiste et anarchiste lui convenaient mieux, même si ses actions n'avaient pas de sens, il n'était pas poussé par la détermination d'un meilleur monde, comme Fate. Il voulait juste la destruction. Fate le remit « gentiment » à sa place, Crazy grimaça, et la toisa de haut en bas. Son « rentre-dedans » ne marchait pas, il poussa un grognement, et il balança, presque hargneux :

« J'suis pas un fade apprenti bad boy, hein... j'ai jamais revendiqué ce que j'faisais. J'vis selon mes propres règles. T'veux savoir comment j'me suis retrouvé à connaître Lyciole ? »

Crazy prit une autre gorgée de fumée, il adorait sentir ses poumons comprimés dans la pesanteur du tabac. Il remua les épaules, il fixa à nouveau Fate. Ses doigts jouaient avec la cigarette, il risquait d'ailleurs de se brûler sans s'en rendre compte, mais ce n'était pas trop grave. Il pensait avoir une bonne tolérance à la douleur. Du moins... il se souvenait plus trop ce qu'il avait senti, lorsqu'il avait reçu le coup de couteau dans son oeil. C'était un souvenir embrumé, vaporeux. Il reprit sa cigarette en bouche, il fixa Fate, sans trop vraiment d'expression. Il allait lui mentir, il devait se concevoir un autre rôle. Il choisirait de dire une partie de la vérité, malgré tout. Il soupira :


« T'vois la fille pour qui j'me suis pris ça ? J'l'ai suivi chez Mello. Parce que j'voulais la protéger, c'était mon rôle. Et voici que j'rencontre ce mec, un taré des explosions. J'suis parti parce qu'elle est partie. »

Crazy avait suivi Maria dans les recoins les plus dangereux de sa ville natale. Il avait été une espèce de chien loyal pour elle, pendant longtemps, très longtemps. Elle lui avait appris à tirer au pistolet, et à avoir du style. Même s'il n'était pas au goût de Fate, le borgne avait sa personnalité. C'était ça son charme, c'était ce qu'elle lui avait dit. Sans cette femme, jamais il n'aurait porté ce genre de fringues, même pour une réception. Fate voyait en lui qu'un minable petit serveur, sans doute ; ce n'était qu'une couverture. Misaki et son père n'étaient pas des mauvaises personnes. Son rôle à lui était de garder un oeil sur la gamine. Misaki était une adolescente comme tant d'autres, un peu mal dans sa peau ; s'il troquait son travail contre un autre, elle lui manquerait... un peu. Il haussa les épaules.

« Ouais, t'as l'profil. Bien habillé, bien éduqué... jusqu'à ce qu'on te voit fumer. J'arrive à les reconnaître ce genre de nanas, fais-moi confiance, j'en ai côtoyé pas mal. »

En vérité, Crazy venait d'un lycée... où Fate aurait retrouvé son lot de jolis garçons riches. Sa famille adoptive avait été le cliché des gens bien, se rendant à la Messe le dimanche, et donnant leurs vieux vêtements aux pauvres. En lui, ils avaient eu l'espoir de le transformer. Ça avait vite raté, très tôt, il s'était mis à fumer, et à sécher. Il avait redoublé, et seul le cours de chimie l'avait intéressé. Il y avait eu une année, celle qu'il avait justement redoublée, une fille dont il était tombé amoureux. Elle avait le même genre de profil que Fate, le côté femme fatale en moins. Il était parvenu à lui voler deux baisers (dont le premier sans son consentement), jusqu'à croire qu'elle partageait ses sentiments, puis elle s'était trouvé un autre type. Plus grand, plus musclé, qui n'était pas roux, et qui ne fumait pas. Le genre à être capitaine de l'équipe de Baseball.


« Parce que tu m'trouves fade, sinon ? Merde. J'pensais que fumer comme un pompier et avoir de mauvaises fréquentations, ça me donnait d'la gueule. »

Cynisme, sarcasme ? Crazy était sérieux.
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MessageSujet: Re: Je suis ce que tu crois [Fate]   Je suis ce que tu crois [Fate] EmptyLun 6 Avr - 23:38

Le voir se piquer aussi rapidement lui arracha un sourire. Lui qui semblait si indifférent, si détaché de tout, elle n'avait pas pensé pouvoir le vexer aussi facilement. Il s'était aussitôt mis sur la défensive en mettant l'accent sur son indépendance. Fate laissa échapper un petit rire amusé en tirant une nouvelle bouffée de fumée. Les propos qu'elle avait tenu ne le visaient pas particulièrement, mais l'espace d'un instant, elle n'avait pas pu s'empêcher de songer à l'idée qu'il puisse se comporter ainsi pour tenter de la séduire. L'air indifférent, le style débraillé, le langage franc et familier et cet éternel air blasé : lorsqu'elle, jeune fille de bonne famille, avait commencé à rencontrer ce genre d'individus, elle s'était irrémédiablement sentie attirée par ce qui semblait être une incarnation de la liberté. Mais cela remontait à une époque où elle devait avoir quatorze ou quinze ans et où la simple évocation du mot sexe la faisait rougir de la tête au pied. Depuis le temps, beaucoup de choses avait changé. Elle s'intéressait désormais à un autre type d'hommes. Fate se rappelait de l'échange de mail qu'elle avait eu avec ce Daniel. Certains points, criants de vérité, étaient restés ancrés dans sa mémoire. « Du genre à aimer les mecs bien propres, friqués de préférence, et pas trop con, histoire de faire passer le silence après deux coups de reins ». Le genre de propos qu'elle refusait de confirmer, mais qu'elle était dans l'incapacité de nier.

« Oh, ne te sens pas visé ! Disons que c'est ma façon à moi de te signaler que tu vas un peu vite en besogne. »

Il ne s'agissait pas de le braquer, mais de rapidement lui faire comprendre qu'elle ne se laisserait pas aussi facilement allée au jeu de son rentre-dedans criant et indiscret.

Alors qu'il s'apprêtait à lui en dire davantage sur sa rencontre avec Lyciole, elle le détailla discrètement du regard. Oh, en temps normal, elle aurait peut-être profiter de l'occasion pour passer un peu de bon temps avec lui. Elle ne s'était pas toujours jetée dans les bras des beaux jeunes hommes en costume trois pièces. Ça, c'était une tendance quelque peu récente qu'avait provoqué son changement de statut : passer du statut de simple soldat à celui de capitaine de division avait engendré son lot de surprises et de gâteries. Sans mauvais jeu de mot. Elle n'appréciait pas trop les soirées mondaines, ni l'attitude de ceux qui s'y trouvaient, mais il fallait s'avouer qu'une petite discussion sur l'oreiller, aussi minimaliste soit-elle, lui donnait au moins la vague impression d'avoir  passé une soirée constructive. Fate ne comptait plus réellement le nombre de rencontres d'un soir qu'elle avait pu faire : seuls lui revenaient les visages des quelques amants qu'elle avait pu fréquenter de façon régulière. Des mois qu'elle ne s'était pas laissée toucher par un homme. Et certainement des mois d'attente de plus à venir tant Hadès semblait avoir souffert au point de ne pouvoir lui offrir ce qu'elle désirait. La jeune femme chassa ces idées insensées de son esprit : c'était tout bonnement ridicule d'envisager de se laisser aller ne serait-ce qu'un instant.

« Mello ? Tu es allé chez Mello ? »

Le nom du résistant s'était détaché du reste de ses paroles pour parvenir jusqu'à ses oreilles et mettre un terme à ses réflexions futiles. Puis, Fate se rendit compte à quel point sa question était stupide. Pénétrer dans leurs quartiers ne devait pas se faire sans une certaine sécurité et le rebelle avait sans doute déjà changer de repère suite aux très nombreuses rafles menées ces derniers mois. Mello. Il lui fallait mettre la main dessus à tout pris. Mettre la main dessus et lui coller une balle entre les deux yeux. Hadès semblait tellement inquiété par la menace que le blond représentait : c'était sans doute la seule solution. Fate trouverait Mello, et elle comptait bien sur l'aide que pourrait lui fournir Daniel.

« A l'occasion, il faudra qu'on parle. Sérieusement. Mais ce n'est ni le lieu, ni le moment d'entamer une conversation de ce genre. »

Les murs avaient des oreilles. Il ne s'agissait pas de voir une de ses seules pistes se faire descendre par un partisan de Mello avant qu'il ne puisse révéler quoi que ce soit. Elle s'en voudrait d'autant plus de devoir supporter le poids d'une mort innocente supplémentaire sur ses épaules déjà chargées. Et de toute façon, elle doutait du fait qu'il puisse lui révéler des détails aussi facilement. Comme prévu, elle allait devoir jouer de ses charmes et lui fournir son aide pour gagner sa confiance.

« T'as réussi à me vexer. Maintenant, j'ai l'impression d'être une fille à papa qui joue au femme rebelle. Venant d'un apprenti bad boy, je trouve ça plutôt culotté. » lâcha t-elle, ironique, avec un sourire amusé.

« Non, plus sérieusement. Dieu merci, tout ne se restreint pas à nos apparences. J'espère être autre chose qu'une nana friquée qui fume pour se donner un genre. »

Elle ne savait même plus quand est-ce que sa relation fusionnelle avec le tabac avait débuté. Ni même pourquoi d'ailleurs. Sans doute au début, quand tout s'était écroulé, et qu'elle n'avait trouvé de refuge que dans le tabac et l'alcool. Au cours de sa vie, ces deux-là étaient loin d'avoir été ses meilleures alliés. Et pourtant, ils étaient restés ses plus fidèles compagnons puisque jamais depuis elle n'avait passé un seul jour sans cloper. Son médecin tenait à ce qu'elle passe une échographie des poumons depuis plusieurs années déjà – elle ne s'y était jamais résolue. Certainement parce qu'elle redoutait de voir ses charmants poumons ressembler à deux tranches de jambon oubliées quelques mois au fond du frigidaire.

« Fumer, ça fait plus pitié qu'autre chose au fond. Au début, je trouvais ça cool. Ça occupe les mains, ça donne l'air détendu et à l'aise, ça fait une jolie voix rauque... Maintenant, je trouve sincèrement que je fais pitié, c'est juste que je suis totalement incapable de mettre un terme à notre amour passionnel. » déclara t-elle en désignant sa cigarette du regard.

« Au fond, le tabac, c'est un peu un truc de faible. »
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MessageSujet: Re: Je suis ce que tu crois [Fate]   Je suis ce que tu crois [Fate] EmptyMer 8 Avr - 20:13

Ouais... il faudrait qu'ils en reparlent... à l'occasion. Même si Crazy Snake ne savait pas exactement comment amener la chose. Le souci, c'était qu'il ne disait que cinquante pour cent de la vérité, et qu'il comblait le reste avec des mensonges lui venant en tête. Fate risquait de s'en apercevoir ; ne serait-ce que parce qu'il oublierait ce qu'il racontait. Il reconnaissait que ce n'était pas l'endroit approprié, il entendait des pas passer régulièrement dans le couloir. Il bascula la tête en arrière, et il s'amusa à faire des ronds de fumée, sentant le tabac encrasser ses poumons. Il mouilla ses lèvres, enfoncé dans ses souvenirs, alors que Fate plaisantait. Elle voulait qu'il aille plus doucement ? Il haussa les sourcils ; ça voulait dire qu'il avait une chance, alors ? Par commodité, Crazy l'interpréta de la sorte. Bah quoi ? Il n'allait pas se priver pour profiter de la situation. Il haussa les épaules, il n'appréciait pas être qualifié « d'apprenti bad boy ».

Fate ne semblait pas comprendre qu'elle avait face à lui un dangereux pyromane. Heureusement, ainsi, il pourrait la revoir, et peut-être même se glisser dans ses draps. Le borgne secoua la tête, chassant ce genre de pensées ; pas maintenant, il devait prendre son temps. Au contraire, Dafne lui en avait laissé très peu ; les femmes étaient toutes différentes, et elles ne s'apprivoisaient jamais de la même façon. L'homme tourna la tête vers Fate, il fronça les sourcils, plusieurs plis se formèrent sur son front :


« Bof... des nanas qui se donnent un genre, j'en ai connus aussi plein. J'dois même te dépasser en matière d'aventure d'un soir. »

Ne serait-ce parce qu'il sautait sur la première occasion venue pour se détendre. Une fille comme Fate, ça mettrait plus de temps à séduire. Crazy le savait, il fallait juste qu'il trouve la bonne méthode. Peut-être que s'il commençait à troquer sa veste de cuire, ses grosses bottes et ses cheveux, il serait sur la bonne voie ? Mais c'était ce qui constituait sa personnalité. Malgré son âge, il restait un adolescent avec ses envies et ses humeurs. C'était pour cette raison qu'il se sentait mal dans cette tenue, quand bien même il l'avait choisi avec un soin étonnant. Avant de rencontrer Maria, le borgne n'avait jamais eu aucun goût pour la mode ou les fringues, il prenait tout ce qui lui tombait sous la main sans grande cohésion. Partager sa vie avec une Dame, une vraie Dame, lui avait pris certaines choses. Comme porter des chemises rouges et une cravate noire pour coller à ses cheveux roux.


« Ah... parce que toi, t'as fumé pour faire la rebelle ? Moi... c'est le classique : “tiens, tu veux essayer ?” Et depuis, on se quitte plus. »

En réalité... ce n'était pas que ça. Fumer était pour Crazy Snake le prolongement de son amour pour les flammes. Il fumait lorsqu'il faisait péter la planète, il ne pouvait pas se priver de ce petit plaisir, au moment où l'univers s'embrasait de noir et de jaune. Il adorait le feu, il aimait la fumée, et c'était tout naturellement qu'il s'était mis à cloper. Et puis, il n'avait jamais su dire « non » à une jolie fille, surtout plus âgée que lui, et expérimentée à l'époque. Il lui avait fallu un bon moment avant de trouver les cigarettes qui lui correspondaient. Rapidement, la plupart lui étaient devenues fades sur la langue, puis il avait rencontré les Gitannes.

« Parle pour toi... j'fume pas par faiblesse, j'fume parce que j'aime ça. J'ai commencé à quatorze ans, en planquant l'odeur avec du déo pour pas qu'on le sache. Puis, elle a trouvé de la cendre dans les poches. »

Oh bon sang... ça faisait des décennies qu'il n'avait pas parlé de ses parents adoptifs ! Madame Stefenson l'avait souvent défendu contre son époux, et lorsqu'elle avait appris qu'il fumait, elle avait entrepris de le justifier. Voyant que ça la faisait chier, il avait continué de plus belle.

« Pourquoi tu t'es mis à fumer ? T'as eu une raison particulière ? Pas moi. En fait... quand j'ai vu que ça foutait en rogne... Crazy s'arrêta une poignée de seconde, il grimaça, comment les qualifier ? Dire “parents” lui écorchait les lèvres ... quand ça les a foutus en rogne, j'ai continué, en arrêtant de cacher mes paquets, ou mes mégots. Ils ont tentés de m'arrêter en me confisquant tout ça, mais si j'pouvais pas fumer, j'piquais leur fric pour en racheter. »

Il devait arrêter cette conversation, trouver un moyen d'échapper à son passé. John refaisait surface, il revenait de ses cendres, et Crazy ne voulait plus le croiser. Ce type lamentable, toujours amoureux depuis dix ans de la même femme. Il se redressa, et il fixa le sol, pensif, torturé même.
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MessageSujet: Re: Je suis ce que tu crois [Fate]   Je suis ce que tu crois [Fate] EmptySam 18 Avr - 23:42

Fate ne savait pas trop si elle devait comprendre qu'elle était perçue comme une nana se donnant un genre ou si Crazy Snake avait voulu ironiser à son tour. Oh, elle reconnaissait que le tabac était un savant dissimulateur. Derrière une cigarette, c'était bien plus facile de cacher un malaise, d'avoir l'air détendue ou de simuler l'intérêt. Au fil de ses soirées passées à courir les hommes, elle avait également remarqué qu'une clope glissée entre les doigts la rendait sensiblement plus séduisante. Il y avait le petit côté interdit, l'aspect femme fatale de cette façon propre aux femmes qu'elle avait de tenir sa cigarette et l'odeur enivrante du tabac froid qui se mélangeait à son parfum. Cela suffisait souvent à faire son petit effet et à s'assurer une soirée agréable avec un charmant monsieur. Elle entreprit de répondre avec humour :

« Je croyais qu'on avait passé l'âge de compter ces choses là pour entrer en compétition ? Ce sont les ados en manque qui font ça d'habitude. C'est tout de même pas ce qu'on est devenu ? »

Jamais elle n'avait comparé ses conquêtes avec celles de quelqu'un d'autre. Tout simplement parce qu'elle préférait rester discrète quant à ses escapades nocturnes, même si les médias s'étaient parfois bien gardés de savoir qu'elle préférait savoir sa vie privée à l'abri des regards indiscrets. On lui avait reproché ses expériences libertines, cette tendance régulière à faire la tournée des soirées mondaines et à toujours vouloir s'attirer les faveurs des plus influents, mariés ou pas. Tisser son réseau était essentiel, surtout pour une fille comme elle qui n'avait nullement hérité de connaissances influentes liées à sa famille. Fate avait savamment entretenu ses relations avec ceux qui l'intéressaient le plus : il y avait eu le jeune James grâce auquel elle avait voulu rendre Hadès terriblement jaloux, sans réel succès, ou encore Yosuke, dont le principal atout restait son don dans le monde de la finance grâce auquel elle avait vu ses placements fructifier.

« Les aventures d'un soir, je les ai aussi cumulées, mais je ne trouve pas ça suffisamment glorieux pour envisager d'en faire un tableau de chasse. C'était... C'est plus par... Distraction qu'autre chose. Parce que les mecs sont vite chiants à la longue, surtout sur l'oreiller. »

Elle s'était empressée de corriger son récit en le resituant au présent. Il ne s'agissait pas de faire comprendre que sa tendance à la débauche et aux coups d'un soir avaient pris fin. C'était bien trop brusque, bien trop louche, bien trop éloigné de ce que les médias disaient d'elle. En réalité, ça allait presque faire un mois qu'elle n'avait pas couché avec quelqu'un. Son rapprochement avec Hadès l'avait presque inconsciemment poussé à s'assagir. Elle avait progressivement arrêté de répondre à ses amants réguliers et passait la plupart de ses soirées chez elle. Ca ne lui ressemblait pas. C'était difficile de tenir comme ça : le mois dernier, elle avait craqué pour un mec dans un cocktail du ministère et sa bonne volonté s'était presque instantanément envolée, mais le sexe avec ces gens-là ne lui apportait qu'un plaisir mineur et passager. Maintenant, elle avait envie de pouvoir parler, plaisanter, faire autre chose que des galipettes avec quelqu'un qu'elle appréciait. C'était un changement qu'elle avait plutôt bien accueilli après ces années passées à faire elle ne savait trop quoi.

« Non. Au lycée, j'ai jamais vraiment ressenti le besoin de me distinguer des autres ou d'emmerder mes parents. C'est venu plus tard... A un moment où je touchais suffisamment le fond pour me trouver des passe-temps débiles comme celui-ci. Problème, même après être remontée à la surface, j'ai pas réussi à l'abandonner sur le bord de la route. »

C'était rare qu'elle aborde le sujet de manière aussi claire. Elle n'en avait parlé et n'en parlerait à personne. Akira ne savait pas et ne saurait jamais. Pourquoi ? Parce que c'était une partie de son histoire dont elle avait honte et qu'elle préférait passer sous silence. Avouer avoir fait le tapin parce qu'elle avait clairement été incapable de se gérer toute seule et qu'elle avait préféré dilapider son argent dans l'alcool et le jeu, et non pas parce que le malheur s'acharnait contre sa pauvre petite personne comme elle l'avait longtemps prétendu. Depuis le temps, elle avait pu faire la part des choses et comprendre que si elle n'avait pas cédé aussi facilement, elle aurait très bien pu s'en sortir la tête haute. Sa première rencontre avec la cigarette avait eu lieu à ce moment précis, parce que toutes les nanas dans son genre fumaient pour ne pas avoir les doigts congelés dans les ruelles en hiver. Ça coûtait cher et ça représentait beaucoup sur sa maigre paye de l'époque, mais c'était un plaisir auquel elle n'avait jamais goûté et qui donnait le vague sentiment de s'échapper quelques secondes.

« Mon médecin dit que c'est mauvais, que c'est pas bon si je veux avoir des enfants. Et que je devrais arrêter d'épargner 300 kilars par mois pour payer mon cancer. Mais bon, si c'était si facile on aurait déjà tous arrêté. »

Fate n'insista pas sur l'origine de son addiction, et elle ne titilla pas Daniel davantage quant à la sienne. Elle avait rapidement remarqué la gêne occasionnée par son discours, comme s'il s'était rendu compte après avoir parlé qu'il aurait dû se taire. Tout n'était peut-être pas aussi facile que ça en avait l'air. L'archétype de l'ado rebelle qui fume pour emmerder ses parents avait sans doute rencontré d'autres problèmes. Mais elle n'était pas du genre à insister sur ses détails qui dérangent. Tout simplement parce qu'elle ne ressentait pas le besoin de s'introduire dans la vie privée des gens et qu'elle détestait qu'on s'intéresse d'un peu trop près à la sienne.

« C'est un peu morbide comme conversation tout de même ! »
dit-elle en esquissant un sourire comme pour mettre un terme à ces questions mutuelles qui semblaient aller un peu trop loin.

La jeune femme finit sa coupe de champagne et jeta un œil à son téléphone :

« Il se fait tard. Je ne vais sans doute pas tarder à rentrer, tu as du travail et ta patronne n'a pas l'air commode. » finit-elle, amusée, en faisant référence à Misaki.
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MessageSujet: Re: Je suis ce que tu crois [Fate]   Je suis ce que tu crois [Fate] EmptyLun 20 Avr - 20:55

Eh ! C'était elle qui l'avait attaqué, lui, il ne faisait que lui répondre. On ne le traitait pas de « Bad Boy en apprentissage », c'était très insultant. Jamais Crazy Snake ne s'était qualifié de la sorte, et pourtant, il était ce qui s'en approchait le plus. Fate ne pouvait qu'effleurer cette partie de lui, elle ne pouvait pas se rendre compte de tout ce dont il était capable. Il n'avait jamais tué de ses propres mains, il l'avait toujours fait au moyen de la poudre. Il savait se servir d'un pistolet, pourtant. Il avait fait exploser les tripes de tous ceux et celles qui avaient eu la bonne idée de lui déplaire. L'amant de Maria, du moins celui qu'il avait pensé être son amant, des enfants, un certain Beyond Birthday... souvent, on le prenait pour un adolescent attardé, une sorte de Wayne ou de Garth en roux, avec un oeil en moins qu'il aurait pu se faire sauter de l'orbite avec une mauvaise idée. Et pourtant, Crazy Snake était véritablement dangereux. Il aimait la cigarette, parce que ça lui donnait la sensation de tripoter un bâton de dynamite.

« C'est parce que t'es jamais tombé sur quelqu'un sur moi. J'fais jamais deux fois l'amour de la même manière. »

Crazy encrassa ses poumons d'une nouvelle gorgée de fumée ; ce n'était pas de la vanité, en réalité, c'était un sarcasme « borderline ». Lui, il cumulait les coups d'un soir, les petites amies de deux jours, simplement parce qu'il n'oubliait pas Maria, et qu'il ne parvenait pas à s'attacher. Il passait un moment agréable, il parlait un peu avec ses conquêtes, puis il se rappelait que c'était agréable d'être véritablement libre. Sortir avec une fille, c'était lui offrir ses poignets pour qu'elle les menotte, et son cou pour qu'elle le tienne en laisse. Et ça, Crazy Snake ne le supportait pas. Les filles, c'était comme des mouchoirs ; une fois qu'il s'était mouché entre leurs cuisses, ça ne l'intéressait pas de recommencer. Il haussa les épaules, ne trouvant pas grand-chose à redire là dessus.

« Ah.. toi aussi, t'as entendu ce discours ? J'ai des ennemis partout, mais à mon avis, ils me choperont pas avant l'cancer. 'Fin... les mômes, ça serait qu'une perte de temps. J'préfère un cancer que passer ma vie à ramasser leur merde. »

Et par « leur merde », Crazy Snake sous-entendait beaucoup de choses. Il n'était pas assez responsable pour faire un bon père ; il serait ce genre de père oubliant son petit garçon dans une voiture aux vitres fermées, en pleine clavicule, pour aller se chercher sa bière et ses clopes. Il retomberait alors sur son fils, mort, il soupirait, et chercherait une excuse à faire avaler à une mère obèse au seins tombant sur le gras de son ventre. L'idée de se lier avec la même femme pour le restant de vie l'effrayait considérablement.


« J'suis encore un ado dans ma tête, confia brusquement le borgne en fronçant les sourcils. J'ai pas envie d'arrêter de m'amuser maintenant. »

Et pourtant, si Crazy Snake acceptait de suivre Fate jusqu'au bout, il devrait tirer un trait sur son métier crade. Chose qu'il ne pouvait pas faire ; le Chaos, c'était dans sa nature. Le Chaos vibrait en lui, c'était une voix le portant vers les flammes. Pourtant, il se demandait souvent quelle sensation ça pouvait faire, qu'avaient ressenti ses parents lorsque les flammes s'étaient jetées sur eux ? Quelles étaient les dernières sensations qui les avaient parcourus ? Avaient-ils pensé à lui ? Avaient-ils compris que tout ça, c'était de sa faute ? Lorsque les mines avaient explosé depuis les projecteurs de la scène, Crazy s'était souvenu de son réveil à l'hôpital, lorsqu'on l'avait éborgné. Ça le faisait sourire d'imaginer le chanteur voir son visage brûlé pour la première fois dans le miroir.


« Le morbide, ça fait chic, pourtant. Fit-il avec un sourire séducteur. »

Sauf que lorsque Crazy Snake souriait « séducteur », il dévoilait ses dents jaunes, laissait respirer son haleine de nicotine. Et pourtant, il avait un chouette sourire, et son sourire était sincère. Il était trop chaotique pour museler ses émotions à travers un masque. Et pourtant, il se contenait ! Il lécha sa lèvre inférieure, et il grimaça. Bien sûr, que non qu'il ne voulait pas retourner travailler ; une grosse Japonaise aux lèvres rouges, habillée et maquillée à l'européenne lui faisait de l'oeil depuis le début de la soirée. Et tant qu'à faire, le borgne préférait conserver encore un peu de son intégrité et de sa dignité
.

« Normal, on est en plein hiver. Et Misaki est comme toutes les gamines de dix-sept ans. Même elle, elle était pas si chiante. »

]Crazy faisait référence à Madame Stefenson.

« C'est une excuse ? T'veux plus d'moi, en fait ? »
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MessageSujet: Re: Je suis ce que tu crois [Fate]   Je suis ce que tu crois [Fate] EmptySam 2 Mai - 0:26

Un sourire mi-charmeur, mi-amusé se dessina sur les lèvres de la jeune femme. C'était typiquement le genre d'approches auxquelles elle avait eu à faire à maintes reprises. Les types un peu lourdingues qui proposaient de fantastiques nuits d'amour qu'elle ne pourrait oublier courraient tout simplement les lieux de la vie nocturne. Étrangement, les utilisateurs de ces arguments étaient rarement les meilleurs partenaires qu'on puisse imaginer. Difficile de s'en aller au petit matin autrement que profondément déçue. Ces hommes là, elle les recalait quasiment systématiquement, c'est pourquoi la remarque de Daniel lui arracha un sourire.

« On m'a souvent proposé des ébats de ce genre. Je suis toujours ressortie déçue. »

Elle marqua une courte pause pour tirer une nouvelle latte de sa cigarette.

« Tu reviens rapidement à la charge toi. » déclara t-elle avec un sourire narquois.

A croire qu'il avait à peine intégrer la remarque acerbe qu'elle avait fait pour remettre un peu les choses en place. Fate se surprenait sincèrement à jouer les pseudo femmes mariées hermétiques à toute approche. Il était tant que les choses se concrétisent, sinon elle finirait par craquer. La jeune femme laissa le silence s'installer quelques instants après qu'il se soit exprimé. Elle ne partageait pas sa vision des enfants. Elle même en avait voulu, en avait eu et regrettait encore d'avoir si facilement cédé à la tentation. Mais elle ne détestait pas les enfants pour autant. Elle reconnaissait juste que l'arrivée d'un nouveau venu était difficilement compatible avec une carrière professionnelle, qu'elle arrosait à grandes eaux les flammes de la passion amoureuse et que s'attacher si durablement à un petit être pouvait s'avérer tout simplement déchirant. Néanmoins, elle comprenait tout à fait qu'on puisse tenir un tel discours. Avoir des enfants, c'était sacrifier une large part de son plaisir personnel. Refuser d'en avoir n'avait finalement rien d'égoïste.

« Je comprends. Mais ça a quelque chose de magique de voir que tu peux transformer un petit être dénué de toutes capacités en un être humain à part entière. C'est même un sacré tour de magie. »

Au delà de la volonté de laisser une petite trace de soi sur terre, il y avait bien ce besoin de se prouver à soi même qu'on était capable de donner naissance à un être humain et de l'éduquer pour en faire un individu intégré. En soit, un enfant, c'était d'abord une preuve de ses qualités personnelles et de cette héritage transmis aux générations précédentes. C'était peut-être très égoïste comme vision des choses, mais la jeune femme doutait que l'on puisse apprécier toutes ces contraintes sans qu'elles n'apportent une quelconque forme de plaisir ou de contentement.

« Mais après ton cancer, il n'y aura plus rien. De la poussière et quelques échographies sans doute. Mais avoir des enfants quand on ne s'en sent pas l'envie n'a aucun sens. C'est bien plus égoïste que de refuser d'en avoir. A quoi bon faire des mômes, si on ne leur transmet rien ? »


Elle ne pouvait pas nier ses propos. Pour un enfant, il fallait d'abord sacrifier ses nuits, toute son attention beaucoup de son temps et de ses efforts personnels et une part incommensurable de ses envies et désirs. Rien de tout cela n'était compatible avec la volonté de profiter de sa vie sous toutes ses coutures. Pour tout dire, elle ne savait pas trop s'il s'agissait d'un sacrifice qu'elle serait prête à accepter aujourd'hui. Pire, il lui faudrait arrêter de fumer : autant dire que c'était tout simplement inenvisageable.

« Je vois des cadavres et des loques en cellule tous les jours, le morbide, c'est déjà un peu trop mon quotidien. » affirma t-elle avec un sourire pour détendre l’atmosphère qui s'était sensiblement alourdie.

Ainsi, sa patronne n'avait que dix-sept ans. Elle avait immédiatement sentie le mépris dans sa voix, comme si être aux ordres d'une adolescence exigeante l'exaspérait au plus haut point – ce qu'elle comprenait parfaitement. Elle ne releva pas le « elle » en question, soupçonnant qu'il s'agisse d'une autre des supérieurs qui le commandaient. La jeune femme soupira. Elle n'avait pas franchement envie de rentrer chez elle : elle n'était pas de nature solitaire et le silence de son grand appartement lui pesait depuis peu bien plus que d'ordinaire. Mais la conversation avançait trop peu pour qu'elle puisse espérer quelque chose d'intéressant de Daniel ce soir.

« Loin de là. L'idée d'un monologue avec mon oreiller ne m'enchante pas franchement. J'aurais bien des choses à te demander, mais c'est inenvisageable ici. » dit-elle en désignant la foule qui les entourait.

« Tu penses pouvoir partir ? » lui demanda finalement la jeune femme avec un sourire charmeur.
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MessageSujet: Re: Je suis ce que tu crois [Fate]   Je suis ce que tu crois [Fate] EmptyMar 16 Juin - 20:27

Évidemment que Crazy revenait à la charge, il n'allait pas s'avouer vaincu aussi facilement ! Et puis, si Fate persistait à ne pas vouloir de lui, il avait dans sa poche une pilule magique susceptible de la transformer totalement. Mais il avait assez de fierté pour l'utiliser qu'en ultime recours, après tout... il n'était pas beau garçon, même lui le reconnaissait. Il n'avait pas de « beauté », il n'avait rien pour plaire à une femme telle que Fate. Il n'avait pas des épaules très larges, il ne se tenait pas droit, il avait des taches de rousseur, une barbe mal rasée, et les cheveux longs. En plus, il était roux. La seule chose qu'il avait véritablement pour lui, c'était sa manière de s'habiller. Maria l'avait dressé pour qu'il sache choisir ses vêtements. Il était roux ? Ce n'était pas un problème, une cravate rouge, et une chemise noire faisaient ressortir cet atout. Il était maigre ? Eh bien... des vêtements ceintrés pour mettre en valeur sa taille fine, mais dans la demie-mesure, sinon... on verrait que ses jambes étaient de véritables baguettes. Lui, il se trouvait des qualités en tant que mec. Il avait de l'humour, même s'il ne faisait rire que lui. Il avait un « genre », même si ça donnait l'impression qu'il n'avait jamais grandi depuis ses quinze ans.

« Voilà, il y aura plus rien. Plus de J... »

Crazy Snake mordit sa lèvre, il reprit un visage sombre. Par distraction, il avait manqué de dévoiler son véritable nom. Celui qu'il s'efforçait de cacher au fond de sa poitrine, celui dont il avait honte. Celui de l'adolescent de dix-sept ans, fol amoureux d'une femme qui en avait toujours rien à foutre de lui. Il prit une grande inspiration, Fate devait avoir un doute, maintenant. Il secoua la tête.

« Il n'y aura plus rien, plus de gens, plus de moi. »

Plus de John. Juste Crazy et sa clope, juste Crazy et ses poumons carbonisés. Fate l'oublierait, tout le monde l'oublierait, il redeviendrait de la cendre. Un cadavre brûlé qu'on retrouverait au fond des combles d'un appartement éventré, sous une poutre tombée depuis le plafond. Il sentirait le cochon grillé, la pisse, sans doute, un peu. Il avait retrouvé ses parents dans cet état. Sa bouche se tordit dans une grimace douloureuse, et brusquement, le borgne écrasa sa cigarette, comme s'il venait de trouver une araignée dégoûtante. Il l'écrasa, encore et encore ! Tentant de la réduire en miette, et ne rien laisser ! L'hiver venait, il sentait que quelque chose allait changer dans sa vie. Une mèche de cheveu roux était tombée sur son visage, il la cacha derrière son oreille, et l'espèce d'une seconde, il manqua de gratter le trou qu'il avait à la place de son oeil.

« C'est un rendez-vous ? Je peux toujours me débrouiller pour un rendez-vous avec une jolie femme. »

Ouais... n'est-ce pas ? Il se ferait sans doute disputer, voir virer... mais ce n'était qu'une couverture comme une autre, il en serait débarrassé ! Plus sérieusement, parfois, son cerveau devenait un muscle se levant, et retombant selon sa volonté, et son envie. Il savait qu'il n'avait aucune chance de ramener Fate dans son lit, mais au moins, il faisait l'effort d'essayer. De toute façon, Crazy sentait que s'il restait une minute de plus ici, une femme japonaise d'un âge avancé risquait de lui demander de prendre soin de sa chatte, et miaulerait après ses talents. Il secoua la tête, puis il lâcha :

« Je vais voir ce que je peux faire, attend-moi à l'entrée. »

Crazy fit un clin d'oeil (haha) à Fate, puis il fila. Bon, il avait plus ou moins un plan ; il allait prétendre qu'il se sentait mal pour rentrer plus vite. Chose qui arrivait souvent, d'ailleurs, et contre sa volonté. Non seulement il ne supportait pas la foule, mais son estomac quelquefois faisait la fine bouche. Misaki le retrouva avant lui, elle l'attrapa par le bras, et le recouvrit de reproche. « Pourquoi es-tu inutile ? Pourquoi n'es-tu jamais là lorsqu'on a besoin de toi ? » et tout ça. Crazy Snake « avoua » alors qu'il avait envie de vomir, et n'ayant peu de couleur à l'origine, il parvint à être crue par l'adolescente. Avec un air écoeuré, elle lui promit de lui faire payer ça, et elle l'encouragea à aller se soigner chez lui ; elle lui rendrait visite demain. Il la remercia, puis en prenant sa veste qu'il enfila à toute vitesse, il retrouva Fate. Mélange amusant de sa tenue de serveur, et de sa veste en cuir. Il avait les oreilles rougies par le froid, et les doigts gelés.

« Tu connais un endroit chouette où l'on pourrait finir la soirée sans qu'on me propose de devenir ton gigolo ? Ou celui d'une autre. »
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MessageSujet: Re: Je suis ce que tu crois [Fate]   Je suis ce que tu crois [Fate] EmptyDim 21 Juin - 0:41

Jake... ? John... ? James... ? Elle avait eu un amant qui s'appelait James. Un charmant jeune homme, jusqu'à ce qu'il la catapulte en petite tenue sur son palier quand sa fiancée avait malheureusement écourté leurs ébats. Pourquoi repensait-elle à cela déjà ? Fate se sentit soudainement un peu idiote d'avoir eu l'indiscrétion de s'interroger sur son nom – car oui, c'était bien ce qu'il avait failli lâcher dans un élan de spontanéité. Des noms. Des noms, elle n'en cherchait que quand elle travaillait. On ne pouvait mettre à mort un criminel sans son nom, c'était la toute la limite du pouvoir de Kira. Mais ici, à quoi bon chercher à mettre le doigt sur le sien ? S'il était réellement aussi dangereux qu'elle l'avait imaginé, et elle commençait à en douter, elle devrait s'en charger seule. Un nom ne lui suffirait : elle n'était que l'humble main de Dieu qui s'abattait sur les criminels.

La soudaine folie qui se saisit de Snake lui donna de vrais frissons dans le dos. Ce simple son avait suffi à le mettre hors de lui même : sa colère intérieure était certes discrète, mais remarquable et l'homme la refoula sur sa malheureuse cigarette. Son nom ne l'intéressait pas, il n'avait pas à s'inquiéter. Nombreux étaient ceux qui, dans cet environnement anonyme et clandestin permanent, voyaient en leur nom quelque chose qu'il fallait oublier. La réminiscence n'est que plus facile quand on porte un pseudo quotidiennement. Elle repensa quelques instants au sien : Fate Harlaown. Pseudonyme ridicule en plus de sonner complètement faux.

« Plus rien, oui. » répéta t-elle pour faire oublier ce petit détail. « C'est toujours bien de laisser quelque chose derrière soi, quelqu'en soit la nature. »

Il fallait passer à autre chose. C'était un sujet sensible susceptible de mettre fin à toutes ses tentatives d'approche. Dans un futur proche, elle aurait besoin de lui. Elle ne pouvait pas le faire fuir si ridiculement. Aller ailleurs et tenter de s'en rapprocher, oui, c'était sans doute la meilleure chose à faire. Achevant sa dernière cigarette sur le petit muret de pierre, elle se mit en quête d'un endroit adapté pour un tel entretien. Il était hors de question de le ramener chez elle : Akira ne goberait aucun des mensonges qu'elle pourrait inventer à ce sujet, la situation le laissait bien trop sur sa garde. Cependant, se retrouver seule avec lui, c'était s'exposer à sa potentielle animosité. D'un autre côté, rien de ce qui allait se dire ne devait être su et divulgué. Et puis, au fur et à mesure de cette soirée, Snake avait semblé perdre en points négatifs pour devenir davantage un type attachant et un peu paumé qu'un dangereux criminel susceptible de lui poser problème. Son appartement secondaire ferait l'affaire.

« En quelque sorte. Dépêche toi. » répondit la jeune femme avec un sourire amusé.

Le restaurant était prisé, mais l'évocation de son nom devrait suffire à libérer une table pour deux. Fate avait profité de ce court moment seule pour vérifier que son arme était bien à sa place dans son sac, prit ses affaires et rejoint l'entrée, prenant soin d'éviter autant qu'elle le pouvait les autres invités. Elle retrouva l'homme roux comme promis devant la porte après quelques instants passés dans le froid.

« J'ai un appartement de fonction pas loin qui fera largement l'affaire. J'ai besoin d'un entretien seule à seul. »

La jeune femme prit immédiatement la direction de sa voiture en lui faisant signe du doigt de venir. Elle devina déjà un sourire avancé sur le visage du jeune homme qu'elle s'empressa de remettre à sa place avec humour :

« Certes, ça a tout l'air d'un mauvais plan baise dans un appartement miteux, mais si ça avait vraiment été mon attention, je t'assure que j'aurais choisi pour luxueux. »

Quelques minutes de route avaient suffi pour rejoindre l'endroit en question. Tourner la clé de la vieille porte à la peinture écaillée lui arracha un léger sourire. C'était son tout premier appartement : celui dans lequel elle avait vécu juste après avoir intégré l'armée. Son premier vrai logement toute seule. Avec ses évolutions de carrière, elle avait pu en devenir propriétaire, jusqu'à ce que sa montée en grade la pousse à rejoindre un quartier plus sécurisé. Le bâtiment était certes un peu vétuste, mais l'appartement disposait de tout le confort qui lui paraissait nécessaire à l'époque. Il ne restait désormais que quelques meubles, le strict minimum, vidés de ses effets personnels. En posant son sac à terre, elle passa un doigt sur la table couverte de poussières et tira une chaise.

« Je ne pense jamais à faire nettoyer. C'est un peu crade du coup. » précisa t-elle en prenant place à la table.

Rien à lui proposer, rien à lui servir, la conversation n'irait que plus vite. Fate alluma ce qui devait facilement être sa sixième cigarette de la soirée et prit la parole :

« Tu as parlé de Mello. Tu as dit que tu avais plus ou moins de contacts avec lui. Je ne vais pas y aller par quatre chemins, j'ai besoin de l'éliminer. Définitivement. Tu as suivi une fille chez Mello. Je veux en savoir plus. »
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MessageSujet: Re: Je suis ce que tu crois [Fate]   Je suis ce que tu crois [Fate] EmptyDim 21 Juin - 1:14

Hé ! Hé ! Quand est-ce qu'ils pourraient faire des cochonneries ensemble ? Songea Crazy Snake, en comprenant qu'il donnait à Fate de belles informations, sans se soucier d'un payement. Bon... payer Crazy était en réalité une forme de tradition qu'on faisait pour le geste. Ceux qui employaient ses services avaient conscience que le Chaos était son plus beau cadeau. Toutefois, le borgne savait qu'il valait mieux pour lui de ne pas demander à Fate en récompense, s'il pouvait faire exploser un orphelinat ou deux. Les enfants ? Berk. C'était comme les vieux : vouer à disparaître dans les flammes. L'appartement qu'elle lui présenta n'était pas en meilleur que le sien. Lui non plus ne consacrait pas une seconde de sa vie au ménage. Il se lavait, c'était déjà ça. Il n'alla pas la rejoindre toute de suite, il resta quelques secondes debout, silencieux, méfiant. À présent, Crazy Snake « sentait » la situation désastreuse dans laquelle il se retrouvait. Fate était armée, peut-être, lui... il n'avait qu'une bouteille de coca, un paquet de mentos, et son briquet. Il haussa les épaules :

« J'dois passer à la salle de bain. »

Sans attendre de réponse de la jeune femme, le borgne s'éclipsa. Il s'inspecta dans le miroir, longuement ; il faisait couler l'eau, mais il ne se lavait pas les mains. Il était tendu, les battements de son coeur s'intensifiaient. Il avala sa salive, il essaya de façonner un masque, comme le faisait tout le monde, mais son rictus se brisa en une seconde. Mentir, il le faisait mal. Dommage pour un criminel aussi recherché que lui. Il desserra la cravate, il enleva le bandeau de cuir cachant son orbite vide. Voilà la blessure. Voilà le minable adolescent dressé face à l'adulte qu'il était devenu. Depuis qu'il avait prononcé ce « J », il refaisait surface. Il rêvait encore de Maria, il fantasmait sur elle ; il attendait qu'elle le retrouve, et qu'elle l'achève enfin d'une balle dans la tête. Le cancer, ça serait long et douloureux. Il posa le cache-oeil sur le bord du lavabo, il plongea enfin ses mains dans le jet d'eau froide, et il aspergea sa face rousse. Il mouilla le haut de son front, ainsi que ses cheveux ; il avait oublié de retrousser les manches de sa chemise. Il recommença, sentant sa peau le brûler à cause du froid, mais il devait avoir les idées claires. Dès qu'il relevait la tête, le visage de John se décomposait, il se diluait dans une aquarelle blanche et rouge. Putain. Il fallait qu'il fasse exploser un truc. Fate le sous-estimait, on le sous-estimait toujours. Il termina jusqu'à ce que Crazy prenne la place de John, il défit les deux premiers boutons de sa chemise ; on aurait dit un cadre revenant d'une soirée trop arrosée. Crazy Snake puait la clope, il avait les avants-bras trempés, mais il reprenait le contrôle. Il avait établi un « semi-plan », ce qui signifiait qu'il avait une vague idée de ce qu'il devait faire. Il nettoya le trou dans son oeil.


« Mello ? Ouais... Mello. »

Lança-t-il avec sa nonchalance habituelle, en revenant vers Fate. Il était en train de remettre son bandeau de cuir, sa paupière tressautait, de même que son sourcil. C'était comme si cette maudite douleur fantôme revenait. Il secoua la tête, puis il s'empressa de cacher ce trou dans sa face. Il se laissa tomber sur la chaise, il remarqua que la jeune femme avait allumée sa clope.

« C'est dangereux ce que j'fais. J'ai même pas l'droit à un baiser pour m'récompenser d'ces bonnes actions ? »

Des deux côtés. Si Fate apprenait qu'il avait fait taire à tout jamais ce groupe de merde à ce pseudo-festival de rock, et qu'il était l'auteur de l'attentat à Manchester... elle ne le regarderait plus du même oeil. Même si... la perspective de se faire mettre les menottes par une si jolie femme... ne lui déplaisait pas.


« En fait... j'connais pas Mello tant que ça. J'pense même pas l'avoir croisé, mais j'connais un type qui lui ait proche. »

Encore un nerd à lunettes qui se croit cultivé. S'il se souvenait bien de lui. Crazy eut un sourire. Il se redressa, il posa un bras sur le dossier de la chaise, il croisa les jambes, et il leva légèrement le menton. Il ressemblait à un gosse se retrouvant — par hasard — dans le bureau du directeur de son lycée, et qui faisait semblant de ne pas savoir qui était le responsable du début d'incendie propagé dans les poubelles. Aah... cette fois-là, qu'est-ce qu'il s'était éclaté ! On lui avait — encore — sa copine, et il avait vu que son rival se cachait derrière les poubelles pour fumer. Dommage... il savait comment brûler les ordures.


« J'ai quoi en échange ? Ton joli flingue  ? D'autres rendez-vous amoureux ? Haha... »

Ouais, Crazy jouait avec le feu, et le feu, c'était lui.
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MessageSujet: Re: Je suis ce que tu crois [Fate]   Je suis ce que tu crois [Fate] EmptyVen 26 Juin - 0:25

Fate l'avait attendu l'espace de quelques minutes qui lui semblèrent éternelles, se demandant ce qui avait bien pu exiger un passage aussi urgent par la salle de bain. L'idée d'une immense colique traversa son esprit et lui arracha un sourire : c'était de bien mauvais goût. La jeune femme tira à elle le vieux cendrier en verre fêlé qui traînait sur la table depuis sans doute une éternité et l'épousseta d'un geste de la main. C'était le moment ou jamais pour faire avancer la situation : elle devait gagner la confiance de Snake, mais aussi son soutien, pour se faire un allié dans le milieu très fermé des bas-fonds où elle n'était certainement pas la bienvenue. Plaire à Snake était un atout, mais qui pouvait vite tourner en catastrophe si elle s'en servait mal. Rien n'était plus hargneux qu'un homme connaissant une déception. La fixation d'un second rendez-vous lui semblait désormais inévitable.

Elle avait bien trop de questions à propos de Mello, et si peu de réponses. Où se trouvait-il ? Que préparait-il ? Avait-il des complices ? Pire, les faisait-il suivre ? Etait-il au moins au courant, pour elle et Akira ? Savait-il seulement qu'il s'était évadé ? Jamais elle n'en saurait suffisamment pour contrer chacune de ses tentatives : Akira l'avait dit lui même, sa susceptibilité et son stupide sens de l'honneur ne faisaient qu'attiser l'ardeur avec laquelle il le traquerait. Il n'y avait qu'une solution : éradiquer le mal à sa source. Trouver Mello et le tuer. Fate n'était pas du genre à faire dans l'arbitraire, son dévouement à Kira était né de sa volonté de faire justice, certainement pas du sentiment de juger la valeur de chacun, mais la situation l'exigeait. Pas de témoins, pas de Kira : juste elle, lui et, entre eux, de quoi le faire taire à jamais. Elle s'imaginait déjà braquer son revolver sur la tempe de cet homme qu'elle ne connaissait pas et ne faisait qu'imaginer, jusqu'à ce que le retour de Snake fasse disparaître son rêve en fumée.

« C'est dangereux ce que tu fais ? Je ne te le fais pas dire. » commença t-elle avec un ton qui témoignait de son agacement. « J'ai de quoi t'envoyer quelques jours en interrogatoire chez quelques collègues sympathiques et tu voudrais une gâterie ? Je te protège, parce que je ne pense pas que tu sois un mauvais type. Ne me fais pas regretter ma décision. »

Il était en train de se passer exactement ce qu'elle redoutait. Il n'en faisant qu'à sa tête, avouait bien trop peu en comparaison de ce qu'il devait savoir et, avec un naturel désarçonnant, revenait à la charge. Quant à elle, elle n'avait tout simplement pas su contenir la colère qui grondait en elle. Il ne fallait pas lâcher. Parler, le séduire, mais certainement pas s'énerver. Elle tira une latte de fumée pour reprendre calmement ses esprits.

« Tu as dit qu'on t'avait emmené chez lui. Si tu ne l'as pas vu, tu as au moins connu l'environnement dans lequel il évoluait. Tout est important, absolument tout. Oui ! Ses complices, ses proches ! Continue ! »

Ses yeux n'en faisaient plus de briller au fur et à mesure que les questions emboîtaient le pas à chacune de ses révélations. Mais Snake était un type coriace et joueur qui avait très vite tiré partie de l'état dans lequel elle était. Il savait pour le flingue, et ça n'avait rien de rassurant. Que penser d'une femme qui s'accompagne d'une arme pour rencontrer quelqu'un ? Sa remarque la surprit quelque peu, mais elle tacha de reprendre ses esprits rapidement pour apporter la réponse adéquate. Glissant sa cigarette entre ses lèvres, elle s'était saisie de son arme et avait vidé sur la table le contenu du chargeur d'un air provocateur. Les cartouches avaient glissé et s'étaient éparpillées dans un bruit caractéristique sur la table. La jeune femme les regroupa en un petit tas et posa son revolver.

« C'est bon ? Plus de craintes ? Je crois que tu ne comprends pas bien. Mello, tout ce que je te demande, c'est vraiment important pour moi. Je dirais même que c'est vital, tu comprends ? Je suis prête à concéder pas mal de choses pour ça et à te revoir, bien sûr, si tu acceptes de m'aider ? »

Suffisamment clair pour le convaincre de l'aider, suffisamment flou pour qu'elle n'ait pas à s'avancer.
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MessageSujet: Re: Je suis ce que tu crois [Fate]   Je suis ce que tu crois [Fate] EmptyMer 8 Juil - 23:17

« Les interrogatoires ? C'est c'qui m'a permis d'me faire des amis, tu vois... l'rapprochement entre deux personnes, enfermées dans la même pièce, tendue... »

Lâcha Crazy Snake à la cantonade. Il se retint de ricaner. Il s'était fait plus interroger par des criminels que par la Police ; il s'était toujours débrouillé pour passer pour un pauvre tocard, ou à un adulescent limité. C'était sa technique pour passer à travers les mailles du filet : être lui-même. Du moins, ressembler à l'adolescent qu'il avait été, et qu'on avait toujours limité, sous-estimé. Il n'y avait que son professeur de chimie qui s'était rendu compte de son potentiel. Crazy pouvait faire preuve d'incroyables efforts, s'il était intéressé par le domaine qu'il étudiait. Ainsi, il avait appris le Japonais en l'espace d'un an. La chimie, ça avait été son petit truc. Un jeu qu'il maîtrisait du bout des doigts. Ce n'était pas compliqué ; au début, c'était de simplement mélanger du sucre à une boisson gazeuse, ou de confectionner un joli truc explosif avec une bouteille plastique et un briquet. Fate se trompait sur toute la ligne.


« J'avais raison, tu aimes dompter les mauvais gars. »

Oh bien sûr, il y avait là un double sens. Aussi bien sexuel que « vrai ». Crazy disait à la fois ça pour la tentative de séduction — qu'il essayait de parfaire —, et à la fois parce que Fate devait penser pouvoir sauver les âmes égarées tel que lui. C'était sans doute ce qui était arrivé à Hadès, enfin... à leur « histoire d'amour ». Crazy n'y croyait pas. Une femme comme Fate ne pouvait pas s'enticher d'un lâche. Elle essayait d'ailleurs de percer à jour ses pensées, et la vérité surtout. Pourtant, Crazy ne lui donnait que de maigres informations. Au fur et à mesure, elle risquait de découvrir le pot au rose. Mais il aurait le temps ! Ce n'était pas la première fois que Crazy jouait autant avec le feu. Il adorait ça même, le feu et lui... c'était une longue histoire d'amour.


« J'vais te révéler un seul truc, et ça concerne Mello qu'indirectement. »

Parce qu'il n'avait pas envie d'en dévoiler plus. Il testait Fate, il verrait la suite, une fois qu'il lui aura donné l'information. Il posa les coudes sur la table, il joignit les mains, et il posa son menton dessus. Pendant un moment, le borgne fixa la jeune femme de son unique oeil bleu. Perçant, moqueur ; il comprenait le petit jeu de Fate. C'état « vital » pour elle d'avoir des informations. Et lui, c'était « vital » de coucher avec elle, voilà tout. Mais elle ne lui donnerait pas son corps. Pas de cette manière. À moins que Crazy ne décide de mettre sa vie en jeu. Amusant, c'était ce qu'il faisait depuis ses dix-sept ans. Pour les femmes, il pouvait être sacrément con. Son Amour était Éxplosif. S'il le pouvait, il éliminerait lui-même Hadès, il lui volerait Fate.

Parce qu'il était jaloux.

Maladivement jaloux.

« Tu diras rien, et tu protégeras ma position. »

Crazy Snake doutait évidemment de ça, elle travaillait pour Kira. Fate se jetterait sur la première occasion venue pour le boucler derrière les barreaux, et tuer Mello. Ou du moins... son associé. Il écrasa sa cigarette dans le cendrier, son oeil crevé le démangeait. Il frotta le cache, puis il remua les épaules. Crazy Snake sentait la fatigue l'attaquer, il n'avait aucune idée de l'heure. Il ferma la paupière, il vacillait sur le côté, il rouvrit brusquement son regard sur Fate. Il la détailla, puis il se racla la gorge :


« Tu connais le forum des hackers ? »

Lui, il le connaissait très bien. C'était même l'endroit préféré pour Crazy, où il pouvait troller, ou bien exprimer sa colère. Son activité préférée ? Poster des vidéos qu'il avait prises des attentats, la mort d'un certain B... par exemple. L'homme ramena ses cheveux roux en arrière, il se laissa tomber sur le dossier de la chaise en la faisant grincer. Il plissa le front, il détailla Fate. Il prit une grande aspiration, puis il soupira sur un ton un peu rude, voire peiné :

« Tu vois le mec qui se fait appeler le Chat du Cheshire là ? 'Fin... un truc comme ça... »

Il ne pourrait rien dire sur Mello, mais il en savait plus sur un type plus particulier. Fate pourrait l'atteindre de la sorte. Et puis, lui... étant donné qu'il était l'allié de personne... autant encore se faire des ennemis.


« Il s'appelle Matt, c'est un proche de Mello. »

Et puis, Crazy n'était pas en phase avec les petits hackers, il se méfiait d'eux, comme de la peste.
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