Invité
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 | | Sujet: Il est l'heure de se réveiller... Mer 30 Nov - 9:52 | |
| Des mois, des années qu'elle n'avait plus rien fait, qu'elle se cachait et se perdait dans un tourbillon de désespoir. Ses espoirs s'étaient envolés lorsque les choses s'étaient aggravées; ses rêves s'étaient dissipés lorsqu'elle s'était retrouvée seule une fois encore. Elle n'était pourtant pas du genre à baisser les bras, à s'avouer vaincue. Mais il faut bien avouer qu'au bout d'un certain laps de temps, la misère devient difficile à supporter et le courage laisse place à la léthargie, au fatalisme.
C'était ce qu'Heyden avait vécu. Elle avait tenté de se reconstruire dans l'ombre, avant de se perdre d'avantages dans ses nombreux déguisements. Elle avait tenté de changer le monde, avant de se casser les dents. Elle avait tenté d'être utile, avant de se rendre compte que rien de ce qu'elle faisait n'avait d'intérêt. Elle avait alors sombrer dans la boucle perfide d'une dépression. Et nul doute qu'elle y était encore. Simplement, elle était parvenue à se ressaisir, à se réveiller. Elle s'était donner une gifle, elle s'était secouée. Elle ne pouvait pas laisser Kira l'emporter, elle ne pouvait pas accepter ce que ce monde était devenu sans réagir. Elle n'en avait pas le droit, en souvenir du passé et plus simplement, pour ses propres convictions.
Pour se remotiver, la jeune femme avait repris une ancienne apparence, de l'époque où elle était plus active, où elle démarrait au quart de tour. Elle s'était reteint les cheveux en rouge, savourant le plaisir de se revoir hors du commun. Elle avait enlevé les lentilles de couleurs masquant ses yeux, redécouvrant avec nostalgie leur disparité. Elle s'était racheté des vêtements qui étaient elle, plus que ceux de ses anciens costumes. Elle redevenait la Heyden d'un temps, celle avec laquelle elle s'était le mieux sentie. Une Heyden qui, au fond, lui correspondait assez. Un peu provocante, arrogante, sans peur de la mort et avec une conviction à toute épreuve. Elle était de retour.
Après avoir repris cette apparence, elle s'était promenée de longues heures, jusqu'à ce que le soleil décline, que le ciel s'assombrisse. Bien que la température baissa, elle était restée à l'extérieur, assise sur une machine perdue au centre d'un chantier. Elle observait la terre retournée, les fondations de construction. La fumée qu'elle devinait sur la ligne d'horizon, signe de la civilisation. La décadence d'un monde humain qui en voulait trop, qui se brûlait les ailes à vouloir s'approcher du soleil. Un monde qui sombrait, comme elle avait sombrer.
Un sourire étira ses lèvres pour la première fois depuis longtemps lorsque une simple phrase traversa ses pensées.
« Je suis l'exemple vivant que tout peut remonter à la surface avec un peu de volonté. » |
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