Sujet: La vérité est ailleurs... [pv Alpha] Sam 28 Déc - 19:23
And nobody knows... ...the truth is somewhere else...
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Sujet: Re: La vérité est ailleurs... [pv Alpha] Ven 3 Jan - 0:35
Les réseaux ne racontaient pas grand chose ces derniers temps, Yumi s'ennuyait ferme. Poussant un long soupir las, elle décida de s’habiller pour sortir se bourrer la gueule un bon coup et, à propos de "bon coup", pourquoi pas trouver un mec chez qui passer la nuit. Elle opta pour une perruque noire et un maquillage assez sobre pour donner l'impression qu'elle n'en avait pas fait trop, mais assez bien fait pour qu'on ne puisse pas du tout reconnaitre son visage. Elle posa une paire de fausses lunettes de vue sur son nez et enfila une tenue ultra sexy sans être vulgaire, et sans même dire "hey j'suis trop trop sex ! regardez moi !". Elle donnait juste l'impression d'être une très jolie jeune femme habillée pour sortir... parfait. Histoire de se donner bonne conscience, elle se replongea dans les réseaux pour se tenir un peu au courant avant de sortir... au cas où. Et pile au moment où elle allait partir, quelque chose fut poster. Quelqu'un avait été arrêté, quelqu'un qui servait la résistance sous les ordres de Machiavel, quelqu'un de "pas si important" si on en croyait l'auteur du message... mais quelqu'un quand même, un membre de la résistance. Il avait même été relâché, déjà... de quand datait son arrestation ? Pourquoi personne n'en avait parlé avant ?
Elle se redressa, troqua sa tenue de sortie contre un vieux jean et un débardeur blanc, elle enfila un gros pull en laine un peu miteux mais tant pis, chaussa des chaussures pratiques, plates et chaudes... et fusa hors de sa planque. D'après ce qu'elle savait de lui et ce qu'elle avait lu, elle était presque sure de trouver où il se cachait maintenant.
En cette période, les rues étaient pleine de décorations vives et de musiques imbouffables... tant pis. De toute façon il avait probablement fuit les lumières et les foules... elle se dirigea vers les bas-fonds et arpenta les rues un bon moment avant de finir par grimper tout en haut d'un immeuble désaffecté pour avoir une vue d'ensemble... Une silhouette immobile, à quelques toits à peine de celui sur lequel elle s'était juchée. Et si c'était lui ? Elle se jeta dans les escaliers, les descendit au pas de course et grimpa ceux de l'immeuble au sommet duquel elle pensait avoir vu quelqu'un. Et elle avait eu raison... et en plus c'était bien lui... Ouah... elle l'avait retrouvé en à peine quelques heures... quel instinct ! Elle aurait sans doutes prit le temps d'être fière d'elle-même si elle n'avait pas été sur le point de faire une crise cardiaque et un arrêt respiratoire surprise à force de courir dans les escaliers comme ça... une geek ça n'a pas l'habitude de ce genre d'efforts physiques. Elle dû donc se contenter de contempler le dos de ce type qu'elle avait enfin trouvé pendant de longues minutes avant de se diriger vers lui, attendant que son cœur reprenne un rythme naturel et que ses poumons cessent de la brûler.
Il avait été torturé, les autres le traitaient de traitre parce qu'il avait sans doutes parlé, au moins un peu. Qui ne parlerait pas sous la torture ? Qui ? Le tout était de tenir le plus longtemps possible et d'en révéler le moins possible tout en donnant l'impression de tout déballer. S'il était là c'était probablement pour ça, sinon elle aurait vu des trucs bien pire tourner sur lui sur les réseaux du gouvernement. Et même s'il avait tout révélé ça ne faisait pas de lui un "traitre", seulement quelqu'un de peu résistant à la douleur. C'était pour ça qu'elle ne racontait jamais rien de ce qu'elle préparait aux chefs, sinon ils l'auraient dit à leurs sous-fifres qui risquaient d'en révéler trop aux autorités s'ils se faisaient attraper. Si Machiavel avait été assez con pour dire des choses ultra secrètes à ses "employés" c'était son problème.
Elle savait qu'elle aurait dû le laisser dans sa merde, voir même le faire enfermer, le confier à Mello pour savoir exactement ce qu'il avait révélé, à qui et pourquoi... mais elle ne pouvait pas. Elle ne pouvait jamais faire ça... personne ne le savait parce que personne ne l'avait révélé, mais Alpha avait le malheur d'aimer sincèrement tous ceux qui entraient dans la résistance. Elle se considérait comme responsable d'à peu près tout ce qui leur arrivait de mauvais et était sincèrement malheureuse quand l'un d'entre eux souffrait.
La jeune femme s'approcha de l'homme qu'elle regardait depuis un moment. Il l'entendait forcément mais préférait visiblement ne pas réagir. Sans chercher à le surprendre où à le mettre en confiance non plus, elle se contenta de se tenir debout à côté de lui et de laisser son regard dériver dans la même direction que le sien.
''Il n'y a rien à voir ici...à moins qu'un morne paysage ne vous intéresse...'' Elle laissa passer un moment en silence puis se tourna vers lui...
- Je ne suis pas venue pour le paysage... Viens, je t'emmène dans un endroit plus agréable. Tu as faim ?
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Sujet: Re: La vérité est ailleurs... [pv Alpha] Dim 5 Jan - 17:01
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Sujet: Re: La vérité est ailleurs... [pv Alpha] Dim 19 Jan - 23:17
- Je sais que ta compagnie n'est pas forcément agréable. Je sais aussi que j'ai froid et que je préfèrerais que tu dise "oui" histoire qu'on puisse aller s'installer dans un petit resto, même un truc à la con je m'en fiche, j'ai froid et faim. On peut aussi rester ici, je demanderais à quelqu'un de nous apporter un truc c'est comme tu veux... je veux juste qu'on parle, que tu me raconte ce qu'il t'es arrivé dernièrement, comment tu te sens, si tu as besoin de soins où de quoi que se soit d'autre... des trucs dans ce genre là, rien de bien méchant promis. Encore épuisée par sa folle course dans les ruelles et les escaliers, elle senti que ses jambes allaient la lâcher, et elle se laissa tomber par terre, assise sur le rebord du mur, les jambes pendant dans le vide. Elle se pencha en avant et regarda le sol, laissant ses cheveux voler un peu dans tous les sens à cause du vent. Yumi adorait le vent, cette sensation d'air sur son visage, cette impression de voler quand il la caressait... mais aujourd'hui il la glaçait. Surement parce qu'elle avait couru et transpiré, peu importait... de toute façon Bob n'était pas là pour lui faire la morale.
Elle eut un vague sourire amusé en pensant à cet homme massif qui avait été engagé pour la protéger, l'aider... un peu tout quoi. Il en faisait trop. Si elle le laissait faire il allait finir par entrer par effraction chez elle pour faire son ménage et lui préparer à bouffer...
Elle regarda encore quelques instants les lumières assez lointaines de la ville et se mit à tripoter son pull, l'air profondément désolée.
- Je ne savais pas que... tu avais été embarqué. Si... si j'avais su je t'aurais fais sortir avant qu'ils ne s'en prennent à toi. J'ai vu ça aujourd'hui sur les réseaux et je suis tout de suite venue te chercher... je n'ai peut-être pas été assez attentive... si c'est le cas je suis vraiment, vraiment désolée... est ce que... est ce que ça va aller ?
Elle savait qu'elle devait éviter d'être trop gentilles avec les membres de la résistance, L lui même le lui avait reproché quand elle était allé voir Hadès la première fois. Mais elle ne pouvait pas s'en empêcher, elle n'arrivait pas à être indifférente à leur sort... elle n'arrivait même pas à faire semblant.
Elle avait même parfois envie de tous les faire virer de leurs "emplois" respectifs, et de tout faire toute seule, histoire que personne ne soit blessé, que personne ne souffre, que personne n'ai quoi que se soit à se reprocher... mais c'était impossible, elle avait besoin d'eux. La Résistance avait besoin de tous ces hommes et de toutes ces femmes, loyaux à la cause qui mourraient pour elle... elle avait besoin de tous ces gens... Alors Alpha devait laisser faire.
Elle devait les laisser perdre la vie, elle ne devait même pas s'autoriser à être triste, elle n'en avait ni le temps ni le droit étant donné qu'elle même ne pouvait pas se permettre de mourir pour la cause...
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Sujet: Re: La vérité est ailleurs... [pv Alpha] Jeu 23 Jan - 20:36
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Sujet: Re: La vérité est ailleurs... [pv Alpha] Mer 12 Mar - 10:14
[Désolée du retard O_O Je trouvais plus le rp et après j’ai oublié… vraiment désolée !!!]
- Machiavel ? La jeune femme grimaça.
- Je doute que cet injoignable ahuri ai jamais envoyé qui que se soit s’inquiéter du sort de quelqu’un… je ne suis même pas certaine qu’il ait un vrai cœur… mais enfin passons. Non ce n’est pas lui qui m’envoie, et s’il avait osé me demander une chose pareille il aurait été bien reçu tiens…
Machiavel lui ordonnant quelque chose… quelle blague. Que ce crétin réponde déjà aux messages qu’elle lui envoyait pour commencer, qu’il s’occupe un peu des gens qu’il envoyait au charbon aussi, au lieu de se contenter de se terrer dans son coin… après peut-être pourrait-il se permettre de lui demander quelque chose gentiment… mais qu’il « l’envoie »… idée amusante.
Yumi se redressa, épousseta distraitement ses vêtements et consulta son portable. Elle avait quelques notifications de réponses diverses sur des forums, deux e-mails et trois textos. Les textos venaient de « Ryo » et de Bob… Elle décida de les ignorer. Ryo l’engueulerait sans doutes… tant pis, elle était occupée. Bob avait l’habitude de ne pas recevoir de réponse de toute façon. Elle suivit tranquillement « Dark Shadow » dans la cage d’escalier d’une démarche neutre, comme si elle était plutôt perdue dans ses pensées que concentrée sur l’instant présent.
- Ma pitié coûte trop cher, je ne la donne que très rarement, et j’offre ma compassion quand quelqu’un en a réellement besoin, ce qui n’est pas le cas. Prends ça comme une visite de courtoisie plutôt si tu préfère… je voulais voir comment tu allais et si tu allais t’en sortir. Visiblement oui… et ton humeur de chiotte montre que tu vas vite te remettre de tout ça… parfait.
Elle le dépassa et lui adressa un petit sourire.
- Alors, monsieur le rebelle, qu’est ce que tu veux manger ? Viande ? Crêpe ? Pizza ? Une voiture nous attend en bas de toute façon alors on peut aller où tu veux.
Quand ils sortirent de l’immeuble, Bob s’extirpa de la voiture. Il détailla longuement le jeune homme de haut en bas, comme s’il voulait s’assurer qu’il ne présentait aucun danger immédiat pour la jeune fille, puis fit la même chose avec elle.
- Oh ça va hein… qu’est ce que tu veux qu’il m’arrive en dix minutes hein ? On a la dalle… trouve nous la liste des snacks et restaurants les plus proches pendant que mon… euh… ami ? Nan… Bref… pendant qu’il décide de ce qu’il veut manger.
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Sujet: Re: La vérité est ailleurs... [pv Alpha] Mer 12 Mar - 13:41
Dernière édition par Dark Shadow le Mer 12 Mar - 18:21, édité 2 fois
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Sujet: Re: La vérité est ailleurs... [pv Alpha] Mer 12 Mar - 17:06
Yumi éclata de rire devant le regard blasé que rendit Bob à l'homme qu'elle était venue chercher. Bob ? Son "compagnon" ? C'était plausible pour quelqu'un qui ne les connaissait pas, mais c'était totalement hilarant pour elle. Bob fit même semblant de se vexer en la voyant rire aux éclats comme ça, mais ildevait se retenir de ne pas faire la même chose... probablement. Quelle la crise fut passée, Yumi essuya ses yeux débordants de larmes en massant son ventre douloureux, et reporta son attention sur "Sosuke".
- Mon compagnon hein... si je pouvais m'en passer...
Bob lui adressa un regard du style "n'y songe même pas sale gamine".
- Non... je te présente Bob. Il me sert plus où moins de garde du corps et rend des comptes à un obsédé de la sécurité qui veut que je mange correctement. Ne t'en fais pas pour lui, tant que tu ne fais pas mine de me vouloir du mal il ne te fera rien. Hein Bob ?
L'intéressé haussa les épaules et tendit son téléphone à la jeune femme. Elle jeta un coup d'oeil dessus...
- Ah oui... les restos... Alors...
Elle détailla la liste un moment pendant que Bob allait chercher quelque chose dans le coffre. Il lui tendit une veste qu'elle repoussa d'un air concentré. L'homme ressemblant à un videur de boîte de nuit particulièrement imposant n'insista pas vraiment... il se fâchait pour la bouffe et la sécurité, il n'allait quand même pas non plus se mettre à la couver... il y avait des limites. Il remit la veste dans le coffre, fit monter "Sosuke" à l'arrière, ferma la porte, poussa Yumi vers la place à côté de lui à l'avant, puis vint s'installer derrière le volant.
- Y'a une sorte de bar à Ramen à trois pâtés de maisons d'ici. C'est consistant et c'est bon... Et comme ça Bob me fera pas chier avec ses histoires de nourriture "équilibrée". Elle lui jeta un regard.
- Les ramen c'est la base de la bouffe de tout japonnais qui se respecte !
L'homme massif ne lui fit même pas le plaisir de relever, et dirigea la voiture vers l'endroit indiqué. Il se gara à deux rues de là et les accompagna jusqu'à leurs tabourets. Il prit place près de Yumi, laissant au jeune homme le soin de s'installer de l'autre côté. Indifférente à tout ce cirque, la jeune fille commanda un énorme bol de ramen pour elle et précisa que Bob allait payer pour eux trois. Leur laissant commander tranquillement leurs plats, elle se perdit dans la lecture du menu tout en repoussant les mèches qui lui tombaient devant les yeux.
Le téléphone de Bob se mit à sonner. Il répondit, révélant sa grosse voix qui allait très bien avec son apparence, puis tendit le téléphone à Yumi.
- Oui ? ..... Oh salut qu'est ce que.... Ah... Ouais non mais j'ai changé de portable au moins trois fois aujourd'hui et j'ai oublié de t'envoyer mon... Oui ça va désolée c'est pas grave tu peux toujours me joindre via Bob et........ Qui ? ....... Ah merde... et tu veux que j'aille la chercher ? .......... Négociable oui, quand ?...... Ben je te tiens au jus alors, faut que je finisse deux ou trois trucs avant...... Ok..... ouais ça marche...... A plus !
Elle rendit son téléphone au garde du corps qui raccrocha, détruisit la batterie et la puce, puis alluma un nouveau téléphone avant d'envoyer un texto.
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Sujet: Re: La vérité est ailleurs... [pv Alpha] Mer 12 Mar - 20:46
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Sujet: Re: La vérité est ailleurs... [pv Alpha] Jeu 13 Mar - 13:53
- Savoir ? Yumi resta un moment pensive, les baguettes suspendues entre sa bouche et son bol.
- Eh bien j’aimerais savoir si un arbre fait du bruit quand il tombe tout seul au milieu de nulle part sans personne pour l’entendre, si le chat dans la boîte est vivant où mort, je voudrais savoir comment tuer Kira sans avoir besoin de laisser crever d’autres personnes au nom de la « cause », j’aimerais bien comprendre comment Bob fait pour être aussi peu loquace, pourquoi il préfère conduire une voiture plutôt qu’une moto, j’aimerais bien savoir dessiner comme une professionnelle et cultiver des fraises. Oh ! Et je voudrais bien savoir fabriquer du chocolat aussi… Elle leva les yeux vers « Sosuke » et lui adressa un petit sourire amusé.
- Mais je n’ai pas de questions spécifiques à te poser… si c’était là ce que toi tu voulais savoir. Tu t’en es sorti, c’est tout ce que j’avais besoin de voir de mes propres yeux. De toute façon qu’aurait-elle bien pu lui demander au final… S’il avait parlé il mentirait, s’il ne l’avait pas fait elle ne le croirait probablement pas… si il avait laissé filtré quelques informations, il était assez professionnel pour choisir ce qu’il aurait dit… bref… elle n’avait aucun moyen de s’assurer qu’il disait la vérité de toute façon, alors autant le laisser tranquille et se contenter de lui faire prendre un bon repas. Il n’avait pas franchement l’air de péter la forme, surtout depuis quelques minutes, mais il se donnait du mal pour le cacher, aussi ne releva-t-elle pas.
- Quand à savoir comment tu peux m’appeler c’est facile, je suis seulement… Elle allait dire « Alpha », mais le regard sombre que lui jeta Bob en pleine figure la fit hésiter. Elle réfléchit une petite seconde avant de sourire à nouveau.
- Yumi. Enchantée de faire ta connaissance « Sosuke ».
De toute façon « Yumi Nakahara » était le nom officiel d’Alpha. Peu de gens le connaissaient, et personne ne l’utilisait à part Hadès de toute façon. Mais elle préférait que les gens la nomment Yumi. C’était moins flagrant qu’Alpha dans une conversation entre personnes civilisées dans des lieux où les murs avaient des oreilles. Elle montra le colosse d’un petit geste presque indifférent.
- Lui c’est Bob… juste Bob.
Le « Bob » en question attrapa à la volée le verre de coca qu’elle allait avaler et le remplaça par un grand verre d’au. S’en suivit une longue discussion houleuse entre Alpha et son garde du corps… elle soutenait que le sucre et les bulles, c’était bon pour le moral, et il ouvrit enfin la bouche pour lui dire que si elle ne buvait pas ce verre de flotte, il finirait par se fâcher, et qu’elle savait très bien ce que ça signifiait. Elle s’empourpra en déclarant que lui faire ce genre de réflexions devant les « enfants » était vraiment de mauvais goût et portait des grands coups de masse à sa crédibilité… il haussa les épaules et attendit qu’elle ai finit son verre d’eau. Quand elle le reposa brutalement devant lui, il donna l’impression d’avoir un vague sourire narquois… puis passa à autre chose. La jeune fille, boudeuse, reporta son attention sur « Sosuke ».
- Et toi… tu aimerais savoir quelque chose ?
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Sujet: Re: La vérité est ailleurs... [pv Alpha] Dim 16 Mar - 19:02
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Sujet: Re: La vérité est ailleurs... [pv Alpha] Mer 19 Mar - 10:24
La jeune femme s’arrêta de manger et fixa son interlocuteurs d’un air brusquement sérieux… puis elle reprit son sourire un peu indifférent habituel et reporta son attention sur son bol de Ramen.
- Et qu’est ce que tu lui veux à cette « Gazelle » ?
Elle ne la connaissait pas personnellement, mais étant qui elle était, elle n'en avait pas besoin. Elle l’avait vue une fois, en passant exprès pour ça parce qu’elle avait entendu de vagues allusions en écoutant des conversations qu’elle n’était pas supposée entendre, et comme elle était curieuse… enfin bref. Elle savait aussi plus où moins qui elle était, ce qu’elle avait fait très récemment et ou elle se trouvait actuellement, mais on ne divulgue pas ce genre d’informations à un tueur sans être réellement certain qu’il ne veut aucun mal à la personne concernée… « Sosuke » était un prédateur, et la jeune fille portait un nom beaucoup trop alléchant pour ce genre de personnage..
Pour les difficiles de la comprenette : Prédateur, gazelle… Lion… savane… vous faites le lien ? Non ? Bon… Le Lion est un mammifère de type félin (comme un très gros chat avec des très grosses couilles et une crinière… pas la femelle hein évidemment) qui chasse des très grosses souris dans la savane : des gazelles. La gazelle c’est plus où moins l’équivalent d’une biche… en plus rapide, plus nerveux et plus froussard. Mais comme les madames Lions sont très douées pour la chasse (Oui nan parce que les monsieurs Lions préfèrent faire la sieste pendant que les madames rapportent à bouffer… et ils se servent en premier en plus. Faut dire qu’ils ont les mêmes goûts que les monsieurs de chez nous, sauf qu’ils les assument : un mec, plein de nanas.), ben les grosses souris… pardon, les gazelles, s’en sortent pas toujours. Mais bon… ça régule la population des gazelles c’est déjà bien. Sinon on serait envahis par les souris géantes et tout… chiant pour dératiser. Après on serait obligés de laisser des Lions en ville, et je parle pas de la plupart des équipes sportives qui aiment se faire appeler « Les Lions de ci », « Les lions de mi », « Le club des Lions de truc », « Le club lyonnais de muche »… ah non c’est pas la même chose ça. Bref passons… Je sais que ce que je vous raconte vous intéresse vachement, et que ça vous instruis aussi… mais on a d’autres trucs à faire là tout de suite.
Quand elle eut terminé son plat, elle adressa un petit signe de tête presque discret à Bob. Il se leva, posa quelques billets sur la table d’un air parfaitement indifférent et sorti.
- Il est parti chercher une voiture…
Yumi se leva également en s’étirant et discuta quelques secondes avec le chef cuisinier, histoire de lui dire qu’elle avait adoré les ramens et qu’elle comptait bien revenir le plus rapidement possible. Elle lui fit un sourire éclatant avec des fossettes, des dents blanches, des yeux rieurs et tout, et l’homme lui tendit une carte de fidélité en rosissant doucement. Satisfaite, la jeune femme se tourna vers « Sosuke » et montra la porte.
- On y va.
Elle avait un ton nettement moins superficiel et gentil qu’auparavant. Pas méchant non plus, juste ferme, comme si elle avait l’habitude de donner des ordres et, surtout, qu’on lui obéisse sans poser de questions. Elle le fit sortir et Bob se gara juste devant eux, dans une gros berline noire, pas la même voiture que pour venir. Yumi monta devant, fit signe au jeune homme de se planter sur un siège arrière… et Bob démarra.
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Sujet: Re: La vérité est ailleurs... [pv Alpha] Ven 25 Avr - 2:21
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Sujet: Re: La vérité est ailleurs... [pv Alpha] Mer 25 Juin - 10:21
« Du service après vente » ? Elle failli éclate de rire mais réussi à se contenir de justesse. Du « service après-vente »… sérieux quelle expression à la con !
- Je ne vois pas pourquoi je ferais du… service après-vente… je ne t’ai jamais rien vendu après tout. Disons que j’accepte de t’aider, sous réserve de mon jugement quand à la réaction qu’aura Gazelle en te voyant. Si tu ne veux que son bien, alors on sera quittes, j’aime bien cette petite. Si tu t’es foutu de ma gueule et que tu lui veux du mal, par contre, là je demanderais à être payée. Et comme j’aime pas l’idée qu’on puisse vouloir du mal à Gazelle, je pense que je te tuerais, où un truc dans ce goût là, j’ai pas encore décidé.
Comme pour confirmer les dires de sa patronne, Bob lui tendit un énorme flingue.
- Ah ouais, merci. Faudrait vraiment que t’arrête d’acheter des trucs aussi balèzes tu sais… on pourrais croire que t’as un truc à compenser…
Son sbire lui adressa un regard las puis leva les yeux au ciel. Il conduisit un moment sans qu’elle ne rajoute quoi que se soit, puis il arrêta son véhicule. Yumi en sorti et fit signe à « Sosuke » de la suivre. Bien entendu, Bob leur emboîta aussitôt le pas. La jeune fille avait la démarche nonchalante de ceux qui ont assez confiance en eux et en ceux qui les entoure pour savoir que rien ne peut leur arriver, mais le regard alerte et réactif de ceux qui se sentent traqués. Elle semblait scruter chaque personne qu’ils croisaient comme si elle voulait perforer leurs âmes et connaître leurs désirs les plus chers. Bob, quand à lui, marchait comme toujours : comme un videur prêt à écraser une tête entre ses deux grosses paluches où sous son pied taille quarante huit et demi. Pas franchement engageant.
Son portable sonna, et Yumi le glissa contre son oreille.
- Mouais ?
- …
- Ouais on arrive là. Elle est là ?
- …
- M’ok… t’as trouvé une bagnole ?
- …
- Noire j’t’ai dis, sinon Bob va me faire une crise… Ledit Bob leva les yeux au ciel une nouvelle fois sans faire le moindre commentaire… même s’il semblait approuver.
- …
- Ça va ben à tout de suite.
Elle raccrocha, remit son portable dans sa poche et adressa un sourire à « Sosuke ».
- Bah tu vas la voir plus vite que prévu, elle est là où je le pensais justement.
Au croisement suivant, un type leur fit signe. Il gravita autour de Yumi pendant les quelques pas qui les séparaient de la voiture qu’il avait indiqué à Bob, puis lui ouvrit la portière avant comme si elle était une Lady où quelque chose dans ce goût là… ce qui ne sembla même pas surprendre l’intéressée. Après ça il fit un signe de tête pour indiquer à Dark Shadow qu’il devait poser son cul à l’arrière, et s’installa à côté de lui… et lui banda les yeux.
- Désolé mec, ordre de la patronne.
- Bah normal, j’ignore encore ce que tu lui veux, je ne vais pas te montrer où elle est…
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Sujet: Re: La vérité est ailleurs... [pv Alpha] Jeu 3 Juil - 12:34
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Sujet: Re: La vérité est ailleurs... [pv Alpha] Jeu 28 Aoû - 14:34
- Aller hop on se réveille ! On est arrivés !
La voiture s'était arrêtée dans un parking de centre commercial. Bob retira le bandeau des yeux de "Sosuke" et Yumi lui adressa un sourire joyeux.
- Et y'avait même pas de bouchons en plus !
Bob fit signe au jeune homme de suivre Yumi qui partait déjà d'un pas tranquille. Une fois encore elle avait l'air parfaitement détendue mais ses yeux donnaient l'impression de scanner chaque demi centimètre de sol, de bâtiment, de passant où de ciel, comme si elle s'attendait à ce que quelque chose lui tombe sur le coin de la gueule à chaque instant. Elle marchait plusieurs mètres devant en compagnie du type qui avait bandé les yeux de Dark Shadow en lui tenant la main comme s'ils étaient un joli petit couple.
Ils discutaient en se souriant avec tendresse mais quand ils ralentirent pour permettre à Bob et à "Sosuke" de les rejoindre, on entendit clairement Yumi dire à son "compagnon" que s'il recommençait à lui faire des plans pareil elle le jetterait en patûre à Bob un jour de grand vent. Le jeune homme fit semblant de rire, même si cette fois ça sonnait faux, et embrassa la jeune femme sur le front.
- On arrive dans deux minutes. Si t'as juste l'intention de la buter et que tu m'as menti il te reste une minute trente pour te barrer. Sinon, souris ! Tu vas bientôt revoir ton amie, ou ta dulcinée j'en sais rien... et je m'en fiche à vrai dire.
Un type est posté devant la porte d'un immeuble. Il discute un moment avec Yumi et ça s'éternise un peu. Le jeune homme qui leur avait procuré une voiture semble s'impatienter progressivement. Au bout de plusieurs longues minutes, il s'avance.
- Bon Alpha, c'est pas que j'ai autre chose à f... Le regard noir que lui lancent simultanément Bob, Yumi et le type qui faisait le pied de grue l'arrêtent net.
- Ah merde... Yumi, pardon... je voulais dire Yumi...
Cette dernière lève les yeux au ciel, jette un regard indéchiffrable à Dark Shadow, soupire et va sonner.
- C'est là qu'elle habite. T'es prêt ?
Dale / Sammy
Messages : 255 Age : 31 Localisation : Il n'y a qu'à demander ^^
Sujet: Re: La vérité est ailleurs... [pv Alpha] Ven 7 Nov - 9:50
HRP:
Yop! J'me suis mise d'accord avec Darky pour clôturer ce rp (et autre chose mais je spoile pas :P ). On a écrit ça plus au moins à deux. Merci 13 pour avoir joué les hiboux voyageurs et enjoie ^^
Il avança dans la pièce, les yeux bandés. On avait tout fait pour qu’il soit désorienté mais il ne fit rien paraître. Qu’il se prenne une balle la seconde qui suit lui importait peu. Sa vie n’avait que si peu d’importance. Il faisait partie de ces gens qui n’avaient plus rien à perdre…ou presque.
Il avait trahis sa section sur un coup de tête mûrement réfléchi. Puis, il avait trahis sa nouvelle faction car il n’avait plus le choix. Il était aux portes de la mort, oui. Ce monde plein d’obscurité et d’un silence qu’un simple mortel aurait trouvé pesant. Pourtant, il y trouvait la paix…sauf à ce détail près…ces courbes qui l’obsédaient sans raison apparente. Ce visage qu’il avait vu inconscient la première fois. Manon Solaris, cette femme aux cheveux rebelles qui la hantait alors qu’elle n’avait rien fait pour. Cette femme à la posture toujours fière et sûre d’elle, telle une amazone certaine de sa victoire. Face à quoi ? Il n’en avait cure, mais il pourrait faire n’importe quoi pour la revoir une dernière fois avant de rejoindre ce qu’il l’attendait. Il avait survécu à la mort parce qu’il l’avait choisi…même si il y avait plus de trois-quarts de chances qu’il se décide à rejoindre sa prison éternelle, l’enfer.
« Tu ne tueras point » disaient les saintes écritures. L’enfer était le seul endroit qui pourrait encore être là, prêt à l’accueillir. Peut-être que Satan en personne viendrait le chercher qui sait ? Il faut croire que ça serait un honneur pour un homme aussi tourmenté que lui. Non, impossible. Il n’est sûrement que le déchet de la population actuelle, pourquoi venir le chercher ? Le Uchigami tombera de lui-même dans les flammes de l’enfer. Il était prêt…que dire de plus ? Sûrement que les âmes tourmentées de ces anciennes victimes viendraient l’assassiner des centaines de fois sans que cela ne puisse en finir. L’Ombre n’avait pas peur de la mort, ni de la douleur.
Quand on lui enleva le bandeau des yeux, elle était là. Sublime comme il se l’imaginait encore. Une cigarette qui pendait au bord de ses lèvres. La fumée partait vers le plafond avec un fumet qui s’évanouissait dans l’instant. Ses cheveux courts lui feraient presque penser à un garçon si elle n’avait pas ses splendides formes et ce visage qui ne laissaient aucun doute. Elle était habillée de façon assez simple. On pourrait croire qu’elle venait de rentrer en voyant la veste en cuir noir qu’elle portait encore sur ses épaules. Elle était la raison de son existence en ces lieux. Il lui devait en quelques sortes la vie.
Apparemment, ils étaient dans un garage aménagé en salon. Une moto de grande marque se trouvait à sa droite et un fauteuil à sa gauche, comment appeler une telle salle ? La Gazelle le reconnu, moyennement étonnée de sa présence. Elle cracha un nuage de fumée sur sa droite avant de demander à une…ou des personnes apparemment encore présentes dans la pièce.
- Pourquoi on m’a amené ce gugusse ?
L’Ombre ne faisait pas attention à la conversation qui se passait visiblement entre la femme qui lui faisait face et ceux/celui dans son dos. Il ne faisait que contempler du regard ces yeux noirs qui lui on rendus la vie. Que vouloir de plus ? Qu’importe s’ils étaient en train de parler de son prochain enterrement ou même du fait qu’on pourrait l’utiliser dans un but quelconque. Ce qu’il désirait faire avant de mourir était fait. Il l’avait même murmuré avant de comprendre qu’il était revenu à la vie : « la revoir ». C’est tout ce qui l’obsédait. Il revint à la réalité quand il entendit la porte dans son dos claquer, ils étaient seuls.
Gazelle quand à elle, n’entrait que dans sa phase de repos. Elle venait de quitter Hadès, relativement en bonne santé, et qui n’avait plus besoin qu’on le surveille pour la journée. Sa Harley encore chaude témoignait de son arrivée récente. Elle voulait qu’on lui foute la paix, simplement. Et voilà que l’autre type qui plus est un criminel qui a craché le morceau, demandait à la voir. Mais qu’est-ce qu’il pouvait bien lui vouloir ? En plus il connait son vrai nom, ce n’est pas tout à fait bon pour elle ça.
Elle s’assit, tranquillement, sur le canapé rouge à moitié mangé par on ne sait quelle bestiole qui traîne dans les bas-fonds. Pendant qu’elle parlait aux deux autres personnes qui venaient de sortir, elle était allée chercher deux boissons dans son frigo dans le fond du garage aménagé. En regardant, c’était un garage/salon/salle à manger/cuisine. Autant faire tout en un tant qu’on y est… c’est la mode ces temps-ci il paraît. En utilisant le bord d’une table basse à côté d’elle, elle décapsula une bouteille qu’elle tendit à Shadow qui était encore debout.
- Bon je suppose que t’es là pour la papote vu que tu n’as pas d’arme… aller, assieds-toi…
S’il ne disait pas ce qu’il avait à dire, autant qu’il avoue sous l’alcool…
L’Ombre l’avait regardée, à moitié dans les nuages avant de comprendre qu’il devrait s’asseoir. Il s’exécuta, à moitié comme un robot. Il avait fait ce qu’il avait à faire, autant profiter des dernières petites choses de la vie avant de faire quelque chose de stupide. Il remercia la Gazelle en prenant la bière entre les mains.
- Et bien, j’étais juste venu pour prendre de vos nouvelles mais disons qu’il commence à être difficile de vous joindre. - Oh je t’en supplie, arrête de me vouvoyer ! Tu fais chier à être aussi…protocolaire, ça me rappelle l’armée ! - Na-navré.
Elle avait commencé à boire, tranquillement. Ce n’était pas si dégueulasse la bière japonaise mais elle connaissait mieux. En Belgique, elle est bonne, très bonne. Mais passons, ce n’est pas le moment de se faire une papote sur la boisson.
- Bon, tu veux quoi ? Je suppose que ce n’est pas ton genre de venir chez une ‘’vieille connaissance’’ pour picoler. - En vérité…je suis venu pour ça.
« Picoler », c’est bien la seule excuse que l’Ombre pouvait se trouver. Il n’avait plus le moindre centime et n’avait plus mangé depuis … un moment avant qu’Alpha ne la trouve sur les toits. C’est assez curieux de savoir qu’un besoin aussi primaire avait été ignoré comme si il n’était pas nécessaire. La Gazelle leva alors sa bouteille fraîchement décapsulée.
- Ah ben, je ne savais pas… On trinque à quoi alors ? - À ton anniversaire ?
Il y eu un grand silence, puis Gazelle se mit à rire à gorge déployée. Elle ne connaissait même pas la date ! Bon, officiellement, c’est en décembre, un truc comme ça peut-être. Elle devrait jeter un œil à ses papiers pour voir la date. Mais il fallait une excuse pour boire, il en avait trouvé une. Pourquoi pas ?
- Well…si ça t’amuses.
L’Ombre n’avait plus une once de gêne en lui. Il avait une vieille amie en face de lui et de l’alcool, une belle journée en perspective… La Gazelle porta donc sa bouteille à ses lèvres et bu tout d’un coup. Le Uchigami fit de même. Ce n’est que quelques instants après qu’il comprit que quelque chose n’allait pas. Il y avait quelque chose qui clochait. Sa tête lui tournait quand elle se leva du fauteuil, l’air de rien. Elle avait mis quelque chose dans la bouteille, surement parce qu’elle se méfiait trop de lui. Il se coucha dans le fauteuil, ses muscles ne répondaient plus, comme en proie à une fatigue venue de nulle part. Ses paupières commençaient à se fermer, il ne lutta pas. Ce qu’elle trafiquait, qu’importait. Si elle pouvait le tuer, ce serait juste parfait…
Quand il se réveilla, il était assis sur une chaise, des menottes lui liaient les poignets. C’était stupide, il savait comment s’en défaire en se déboîtant le pouce et sûrement que elle aussi. Il faisait noir, son élément. Une voix sortit de l’ombre :
- Bon mon joli, c’est pas en faisant le minaudeur que tu vas me chopper des informations. Tu me donnes tes motivations pour ta visite illico. Sinon je te bourre la gueule volontairement jusqu’à ce que tu parles et, crois-moi, j’ai la quantité d’alcool pour saouler un groupe de dix armoires à glace ici…
Curieusement méthode… mais il y a de l’idée. Il n’y avait pas besoin de dire quoi que ce soit de plus et elle était précise.
- Je suis juste venu vous dire adieu…
Un instant de silence, il entendit le bruit d’un pistolet que l’on charge. Puis, un objet froid se fit sentir sur sa tempe. Pas besoin d’avoir eu un
- C’est pas une excuse ça…c’est un plan cul que tu cherches, avoues. Tu comptais divulguer ma véritable identité à ces chiens de pro-kira pour faire de moi ta complice, t’es assez sournois pour avoir un plan aussi tordu… - Vous vous trompez sur toute la ligne, je ne dis que la vérité ! - Et je te jure que si tu me vouvoies encore, je te plante une balle dans le crâne, peut-être que ça rentrera mieux ? - C’est une solution qui vous conviendra autant qu’à moi…
Un autre instant de silence… un suicidaire, super. Elle n’exécuta pas sa menace. Peut-être autant parce qu’elle veut l’embêter qu’elle veut encore s’amuser avec. C’est très certainement de la provocation, surtout le fait qu’il a bien appuyé sur le vouvoiement. Mais l’Ombre insista :
- Qu’est-ce que vous attendez pour me le faire rentrer dans le crâne ? ALLER !
La lumière s’alluma, ils étaient dans la même pièce qu’avant qu’il ne s’assoupisse. Il n’y avait pas cette quantité l’alcool dont elle parlait. Du bluff, tout simplement mais finement joué.
- T’es vraiment un grand malade mon pote… - Je n’ai jamais été votre pote, je suis votre ennemi ! J’ai vendu la mèche au pro-kira, rien que pour ça tu devrais m’avoir troué le crâne depuis longtemps ! Il m’est impossible de penser qu’une…recrue de l’armée ne l’ai pas fait !
Gazelle s’approcha de la chaise. Elle posa son pied sur le torse du renégat. Il pouvait sentir son souffle passablement calme, elle le fixait pour trouver on ne sait quoi dans ses yeux. Un instant, ils restèrent ainsi puis elle le poussa en arrière. Un grand fracas fit casser le dossier de la chaise contre le sol. Il veut jouer à la provocation, elle allait faire de même. Pendant ce temps, Shadow avait déjà croqué son pouce pour se défaire des menottes mais garda ses mains dans son dos pour faire croire à l’illusion d’être toujours entravé. Il restait au sol, observant celle qu’il avait choisi pour l’achever. Quand une ombre pourchasse quelque chose, elle finit toujours par la rattraper…
- QU’EST-CE QUE T’ATTENDS ? VAS-Y ! TROUE-MOI LA FACE !
Gazelle ne comprenait pas. Pourquoi il voulait mourir ainsi ? Il n’avait qu’à se jeter d’un toit ou encore donner son nom aux pro-kiras… cela n’a pas de sens, aucun. Il fait dire que la première fois qu’elle l’avait rencontré, elle n’avait pas compris sa logique. Ici, rien ne s’arrangeait. En fait, elle devait juste avoir affaire avec un malade mental. C’est tout. Mais pourtant elle avait eu une discussion normale avec lui, ce jour là. Il avait l’air d’être un type intelligent, informé et avec un bon réseau. Un résistant propre quoi…rien à voir avec l’homme en face d’elle en ce moment. Elle jeta son fusil au sol, empoigna le col de Kogen et le souleva du sol avant de le poser pour qu’il tienne debout à nouveau.
- C’est bien t’as commencé à me tutoyer, c’est un début… La seconde phase maintenant, c’est te retrouver… ou te tirer une balle dans la tête mais je ne te conseille pas.
La Gazelle eut à peine le temps de finir sa phrase que Shadow profita de la proximité de celle-ci et de l’effet de surprise concernant ses deux mains libres. Il attrapa ses deux poignets et la tira vers lui pour lui donner un coup de tête puissant. Assez puissant du moins pour qu’ils saignent du front. Elle recula, surprise et en se tenant le front, recroquevillée vers l’avant.
- Non mais ça va pas ?!
Il se dirigea vers elle avant de lui lancer un coup de genou dans le ventre. N’ayant pas eu le temps de contracter son ventre, elle cracha de la bile avant de tomber au sol. Il veut la bagarre ? Il va l’avoir ! Elle lui attrapa les jambes et les tira vers elle pour que le renégat tombe lui aussi au sol. Il en rajouta en tombant sur elle, en faisant en sorte de mettre tout son poids sur elle. Gazelle utilisa ses dents sur les chevilles du Uchigami pour le faire crier de douleur et de surprise.
Cette bagarre on ne peut plus pathétique car au sol, se finit avec Gazelle au dessus de Shadow. Ses jambes bloquaient les bras de l’homme et ses mains tenaient le revolver en direction de son visage.
- Achève le travail… Manon.
Puis, Gazelle se releva d’un coup, comme si quelque chose n’allait pas. En effet, elle avait senti une certaine bosse à un endroit stratégique…
- Non mais je rêve ! Tu-tu…t’es dégoutant ! C’est pas vrai, me dis pas que la proximité avec la mort t’excite ?
Un sourire presque malsain se dessina malgré la volonté de l’Ombre de vouloir le masquer. Comme elle était penchée sur lui, il n’avait pas pu s’empêcher de l’imaginer… dans certaines postures. La colère qui lui monte au visage est tellement frappante qu’elle ne la rend que plus magnifique, une vraie harpie sortie de nulle part. Il ne croyait pas aux anges, mais en voyant cette femme, il croyait aux anges de l’enfer. Il se releva, toujours se sourire aux lèvres. Il avait déjà eu de nombreuses conquêtes avant elle, mais cette femme le rendait tout simplement dingue, hystérique, incontrôlable…comme lorsqu’il avait tendu le sabre pour trancher la tête de Sayu Yagami… Comme lorsqu’il devait commettre un meurtre. Il était le chat, non, le tigre…face à une gazelle. La gazelle, quand à elle, hésitait sur sa ligne de conduite. Voilà qu’un taré frustré de la vie venait chez elle pour qu’elle LE tue. Mais ça n’avait aucun sens ! Pourquoi spécialement comme ça ? Bon, d’accord, il savait qu’elle était capable de le faire. Mais dans la situation, elle était parfaitement déboussolée. Il s’approchait d’elle, mais qu’est-ce qu’il comptait faire ? Ce sourire ne lui disait rien qui vaille… pourtant si il veut mourir, comment il compte la faire changer d’avis ?
- Arrête-toi.
Il continua à avancer, presque comme si elle n’avait rien dit. Gazelle répéta son ordre avec plus de conviction.
- J’ai dit stop !
Sans réagir, il continuait dans sa démarche. Elle ne réfléchit plus et lui tira une balle dans le genou gauche. La détonation n’était pas trop éclatante à l’extérieur grâce de l’épaisseur des murs en béton du garage. L’Ombre hurla de surprise. Une douleur fulgurante lui prit la jambe. Il tomba au sol, se tenant le genou blessé. Le sang commençait à couler sur le sol. Il ne s’attendait pas tout à fait à cette réaction mais il aurait pu y songer. Cependant, elle avait tiré. C’était déjà un début vers sa descente aux enfers.
- Je déteste faire le ménage. Par ta faute, je vais devoir tout essuyer et ça va puer dans la poubelle… Tu fais chier… - La mort…ne m’excite pas…
Elle avait compris l’allusion qu’il venait de faire. Cependant, elle ignorait qu’elle était la source d’une obsession malsaine et dangereuse. Elle s’approcha du corps perlant de sang, approcha son visage du centre de son attention actuelle. Puis elle finit par lui murmurer :
- C’est dommage que tu sois un homme… tu m’aurais bien donné envie si tu avais plutôt une paire de seins que cette ‘’petite bosse’’ dans le pantalon…
Puis elle se recula, laissant Shadow digérer l’information s’il en était capable. Elle se dirigea de nouveau vers le frigo pour prendre une nouvelle bière, sans somnifères bien sûr.
Dans la tête de Kogen, c’était la réflexion intense. Comment une femme comme elle pouvait en arriver à aimer les femmes ? Il ne voulait pas la croire, c’était sûrement une réplique lancée pour le dégoûter. Ça ne pouvait pas… pas elle. L’Ombre reprit sur lui et se leva sur sa jambe encore valide. Boitillant, il finit par se jeter littéralement sur la Gazelle qui venait de lui tourner le dos. Il saisit l’arme et la pointa sur sa propriétaire.
- Tu n’es pas un gouine… t’as pas la tête à être une gouine…
Ne s’attendant pas à cette réaction de sa part elle ne réagit pas. Le choc de sa tête avec le carrelage l’avait quelque peu assommée. Elle ne remarquait pas qu’il tremblait en tenant l’arme vers elle. Un assassin trembler devant l’acte, ce serait un comble tout de même… Mais il ne comptait pas la tuer, du moins ce n’est pas dans ses intentions. Il était là, allongé sur elle, avec son arme. Ses idées sombres reprirent le dessus. Elle ne pouvait pas être de l’autre bord…ou bien elle devrait changer d’avis ne fusse que pour quelques minutes, les dernières de l’Ombre. Gazelle n’arrivait pas à se l’avouer mais cette position lui faisait aussi passer des idées étranges en subliminal dans son cerveau. Elle aime les deux bords mais rien que pour décevoir l’autre taré, elle avait appuyé plus sur l’un que l’autre.
Shadow avait son visage assez proche d’elle pour qu’elle sente son souffle chaud sur les joues. Il avait le fusils, c’est lui qui a le dessus. Ses mains avaient servis à essayer de se récupérer dans sa chute. Le temps de les bouger pour saisir le fusil, il aurait largement le temps d’appuyer sur la gâchette. C’était trop risqué. Elle devait donc entrer dans son jeu, contrainte par les évènements. Il approcha encore un peu puis posa un baiser sur le front de la Gazelle. Elle ne s’y attendait pas tout à fait. Elle voyait déjà les choses immondes qu’il aurait pu lui faire. Et pourtant… rien, juste ce contact chaleureux et presque agréable si on oublie la posture non avantageuse.
Kogen jeta l’arme à l’autre bout de la pièce. Ce qu’il faisait ne lui ressemblait pas. Il allait la forcer à faire ce qu’elle ne voulait pas. Lui qui disait faire tout ce qu’elle voulait, voilà qu’il voulait forcer l’inverse. Il s’assied à côté de Gazelle, le sang coulait encore. Il sentait qu’il faiblissait. Puis, il attendit qu’elle s’asseye elle aussi, toujours aussi déboussolée, pour la prendre dans ses bras.
- Je suis désolé petite sœur… tellement désolé…
Cette appellation lui était parfaitement étrangère. Pourtant, elle le prit comme un signe de ‘’retour à la normale’’ chez cet individu définitivement étrange. Il sentit de nouveau son souffle, sur son épaule cette fois. Et autre chose, liquide, ses larmes. Il devait être complètement perdu pour agir de cette façon. Mais de là à chercher à renoncer à la vie, c’est assez grave. Elle passa ses bras autour de lui, peut-être pour le rassurer, elle-même ne savait pas trop non plus.
Ils avaient connus la guerre, ils savaient que le mental était mis à rude épreuve la première fois. On en sort jamais indemne d’ailleurs. Sûrement qu’il a du subir quelque chose de terrible dans le passé, peut-être aussi terrible que la perte de sa première et seule amie sur le champ de bataille, Rubis… Il se vidait de son sang et de ses larmes en même temps. Il se nettoyait la conscience en ayant trouvé une personne capable de la comprendre à moitié, c’était peut-être ce qu’il cherchait.
Elle lui tapota le dos. Avec ses cheveux longs et sa silhouette maigre, elle pourrait presque la prendre pour Rubis. Elle avait la même couleur de cheveux, mais pas aussi longs. Dans cette comparaison, elle se rappela qu’elle était morte, défigurée par les balles… Difficile de sortir indemne de cette épreuve, les séquelles sont encore là, douloureuses.
Le sang coulait encore, colorant le sol autour d’eux. Quelle quantité devait-il déjà y avoir sur le sol ? Gazelle ne s’en rendit même pas compte, Shadow devenait de plus en plus faible. Son corps n’arrivait plus à tenir l’étreinte qu’il avait engagée. Gazelle l’aida à se coucher correctement sur le sol. Il voulait en finir, c’était clair. Il ne parlait pas et ne luttait pas contre ce flot continu de liquide de vie sur le sol gris de la pièce. L’Ombre tourna son regard vers cette personne qui l’avait obsédée ces dernières années.
- Manon…non, Gazelle. Tu me comprends, je le sais. J’ai trahis et n’ai plus aucune raison de rester en vie… ce sont nos lois…
Gazelle hocha la tête. ‘’Ce sont nos lois’’ était une réplique bien connue dans l’armée pour justifier leurs actes. Elle avait compris où il voulait en venir. Elle se leva et alla chercher l’arme expédiée à l’autre bout de la pièce. Elle revint près de lui, il lui souriait d’un façon sincère et presque chaleureuse. La première fois depuis des années qu’il souriait ainsi.
Elle chargea et posa la pointe du canon contre son thorax, au niveau du cœur. Un instant de silence passa puis elle remarqua qu’elle hésitait. Si on pouvait encore le sauver ? S’il était possible qu’il reste avec elle pour… elle ne sait pas, parler de tout et de rien. Entre personnes qui se sont mutuellement sauvées la vie… Ses doutes furent dissipés par les mains de Shadow qui se posèrent sur celles de Gazelle. Leurs regards se croisèrent, encore une fois.
- Je t’en prie… c’est déjà pas facile alors n’en rajoute pas…
Elle le fixa puis regarda les mains sur les siennes, pleines de sang. Il était déjà condamné par tout ce qu’il avait déjà perdu. Elle ôta le fusil de son emplacement et fixa ces yeux qui commençaient à perdre de leur éclat. En s’approchant doucement de son visage, leurs souffles finirent pas se croiser. Puis elle posa doucement ses lèvres sur les siennes. Le contact a été bref, comme une aile de papillon sur la peau. Mais il était suffisant pour que Shadow se sente comblé par le sort.
Enfin, elle remit le pistolet sur le cœur et appuya sur la détente. La main de Shadow se détacha de celle de Gazelle. Dans un dernier souffle, elle put entendre un dernier mot, presque inaudible :