La chance est à provoquer, pas à attendre [with The Doctor]

C'est difficile à expliquer ainsi...mais je me sens terriblement stupide. Stupide d'avoir réagit ainsi au quart de tour à l'annonce de mes tuteurs, stupide d'avoir brûlé tant de matériaux, de carbones et autres matières que j'aurais pu mettre de côté pour autres habitants de l'immeuble. Ou bien même, ne fusse que les revendre histoire d'avoir un petit pécule afin de survivre dans les rues avant qu'un quelconque service social ne m'attribue un lit dans un dortoir...même si cette idée me rebute au plus haut point.
C'est vrai, qui aimerait que n'importe qui puisse le regarder dormir la nuit?
Personne...à moins d'être très très étrange.


Au niveau de la personnalité, je ne le suis pas, certes. Mais quand au fait de ma physiologie, je le suis un petit peu... Des électrodes, c'est ce qui permet de détecter des courants électriques la plupart du temps. Celles dans mon cerveau en amplifie la vitesse.
Maintenant, vous avez une adolescente de 16-17 ans qui possède un cerveau aussi développé et pourvu de connaissances qu'un adulte ''mature'' de 37 ans. Merveilleux n'est-ce pas? Malheureusement, les droits des personnes dites ''majeures'' sont donnés en fonction des années d'existence...à mon plus grand regret. Mais bon, je suppose que c'est histoire de facilité le travail administratif plus facile. Vous imaginez les habitants d'une méga-ville comme Tokio s'agglutiner près des centres d'évaluation pour savoir si ils auront le droit ou non de voter, de conduire, de revendiquer une bourse d'étude? Ce serait ridicule...mais je pense que la population majeure qui en ressortirait serait évidemment plus raisonnée que celle de maintenant. Et la progéniture de cette population serait poussée à être plus intelligente...c'est une idée à revoir...mais ce n'est pas le plus important à présent.

Maintenant, me voilà face à cette feuille que je viens de remplir, dans le bureau du commissariat de police, proche du lieu de l'explosion qui avait eu lieu cet après midi même. La capitaine qui m'avait amenée ici ne cessait de me regarder de haut. Si elle savait tout ce dont j'étais capable, le respect s'imposerait de lui-même. Mais non, rien de cela, je pourrais toujours rêver. Pour cette femme, je ne suis qu'une insupportable gamine qui veut se rendre intéressante.
Je ne veux pas que l'on m'adresse la parole à moi à cause de mes actions, je veux que ce soit naturel, spontané et non intéressé...mais c'est apparemment tellement compliqué pour les humains actuellement.
Je redresse la tête vers cette femme qui me rebute tant en lui tendant la feuille. Rien qu'à sa vue, bien qu'elle soit d'une grande beauté, je ne peux m'empêcher de la trouver moche...moche d'esprit de par sa taille défavorisée par un ego surdimensionné...
Certes, je ne suis pas d'humeur à rire de bon coeur et je me permets de penser toutes sortes d'insanités envers les autres pour taire toute mes colères intérieures, mais cela me permet de rester parfaitement calme à l'extérieur. C'est déjà ça...non?

Je tends la feuille de papier vers elle. Elle la prends et la pose sur son bureau avant de me congédier, de me demander de retrouver mon ''train train quotidien''. Facile à dire pour une personne ayant encore un toit pour s'abriter...pour dormir. Elle, elle a son café entre les mains et pas plus d'instinct maternel que de lait dans son café noir.
En sortant du bâtiment, la pensée me revint à l'esprit; ''dormir''. Il est vrai que le jour commence à décliner et que les rues ne se font pas accueillantes malgré ce semblant de sécurité apporté par ledit Kira. Je ne suis pas du Japon mais des Etats-Unis, je suis habituée à voir le danger le soir...
Je serre mes mains autour de la bandoulière de mon sac et inspire une grande bouffée d'air frais avant d'avancer tout droit dans les rues. Recherchant je-ne-sais-quoi. Si on m'avait dit un jour que je serais dans une situation aussi pathétique, je ne l'aurais pas cru...

La nuit envahissait lentement la clarté de cette fin de journée. Le Docteur était assis sur un banc en train de feuilleter un journal d'un air distrait. Les titres étaient d'une banalité affligeante. De toute façon, la presse était contrôlée par la censure alors il était hors de question de voir la moindre critique de Kira. La liberté de la presse, c'était bien beau mais ça nuit à l'image d'un tueur de criminel ! Rabattant son col sur sa nuque pour se protéger des courants d'airs, il se plongea dans ses pensées en relisant la note qu'il avait reçu d'Hadès.
Cette dernière lui était parvenue cet après-midi à son laboratoire alors qu'il construisait un énième prototype de montre à gousset. A première vue, il s'agissait d'une montre parfaitement banal mais si on appuyait trois fois sur la molette, un signal de détresse était envoyé sur les fréquences sécurisées de la résistance. Avec le matériel du QG, il était ensuite possible de communiquer avec les agents de terrain pour leur communiquer la position de leur camarade en danger.

Laissant de côté ses recherches, il ouvrit alors l'enveloppe et reconnu immédiatement l'écriture d'Hadès. Cet homme était parfois tellement difficile à cerner songeait le Pacifiste. Sa passion dévorante pour les femmes le faisait vivre dangereusement mais jusque là, il arrivait à faire la part de choses. Mais depuis peu, Hadès devenait beaucoup plus violent et radical. Le Docteur songeait à lui rendre visite pour lui remettre du plomb dans la tête mais en ce moment, il était submergé par le travail et n'avait que peu de temps libre.
Il lut alors le message griffonné rapidement sur le bout de papier. Il était question d'une jeune fille qui avait fait explosé un immeuble et qui avait été emmené par les forces de l'ordre. Il avait reçu l'ordre d'enquêter sur elle pour savoir si elle pouvait être un allié de la rébellion. Néanmoins, il trouvait tout de même cela bizarre que le chef vienne interrompre ces travaux pour enquêter sur une jeune femme. La résistance avait son propre réseau d'informations et plein de gens pouvaient se charger de ce travail d'investigation.
Le Docteur déchira alors la note en morceaux et jeta le papier dans la poubelle à côté du banc. Le journal ne parlait pas du tout de l'explosion, inutile d'inquiéter le peuple et de mettre en doute le jugement divin. Mais bon, pour une édition du soir, il pourrait faire un effort ! Repliant soigneusement le journal qu'il abandonna sur le coin du banc, il aperçut alors une adolescente sortir du commissariat juste en face. Visiblement, elle ne savait pas du tout où se rendre. Rajustant son manteau marron, il suivit la criminelle sans éveiller les soupçons.

Durant le reste de l'après-midi, il avait passé son temps à collecter des informations et cela ne fut pas très fructueux. Tout ce qu'il avait réussi à récupérer était une photo de la jeune femme qui se révélait être une adolescente. Cette dernière devait être plutôt débrouillarde pour son âge pour faire exploser un bâtiment. Mais chose plus étonnante, il n'y avait aucune information sur son passé et impossible de retrouver ses parents. Cette fille était apparue de nulle part...Mais bon, en ces temps troublés, il était plutôt facile de faire disparaître des données concernant quelqu'un si on avait des connaissances en informatique ou des amis hackers. Dans tous les cas, il comprenait l'intérêt que pouvait lui porter Hadès si elle se montrait si maligne pour son âge. Néanmoins, il trouva tout de même le commissariat où elle était interrogée. Un petit hôtel de police qui réglait des petits délits sans importance. Quelque chose clochait...

Connaissant les rues du quartier d'affaires, il s'arrangea pour prendre un chemin détourné et ainsi se trouver sur la route de la jeune délinquante. D'un coup d'épaule, il fit tomber l'adolescente à terre en la bousculant. Cette dernière ne devait pas vraiment comprendre pourquoi cet homme lui avait foncé. Le Docteur s'excusa et tendit sa main vers la jeune fille pour l'aider à se relever. Il se rapprocha d'elle pour secouer les vêtements de la jeune femme d'un geste maladroit.

Vous êtes suivie par deux agents de la police de Kira. Surtout faites comme si de rien n'était et marcher sans vous préoccuper du reste. Retrouvez-moi près de la grande place, murmura-t-il à son oreille tout en reprenant sa route.

Une jeune femme qui fait exploser un immeuble et qui s'en sort qu'avec un simple avertissement, c'est faire preuve de compassion et cela n'était pas le genre de la police actuelle. Ainsi, il avait examiné les lieux assis sur son banc et les deux policiers habillés en civils n'avaient pas échappé à son regard. Leurs armes étaient cachées à l'intérieur de leur veste mais cela empêchait leur bras de se balancer de façon naturelle. Et voilà que maintenant, il marchait droit vers eux, sourire aux lèvres.

Hey, bonjour ! Excusez-moi, vous pourriez m'indiquer où se trouve l'office de tourisme, demanda-t-il avec un fort accent anglais. Je viens arriver et je suis pas bien où je vais !

L'un des deux hommes le bouscula pour se frayer un chemin. Ils étaient en train de perdre la fillette et s'ils échouaient dans leur mission, le commissaire allait leur taper une fois de plus sur les doigts. Ce n'était pas un vulgaire touriste britannique qui allait leur faire perdre leur prime. Malheureusement, cet homme les avait retenu trop longtemps et leur cible avait disparu au coin de la rue. Le temps qu'ils mirent pour rejoindre le bout de la rue en courant, l'adolescente avait déjà disparu. Voulant se venger sur le touriste, ils retournèrent le rejoindre mais le Docteur avait déjà pris la poudre d'escampette.
Il rejoignit alors la grande place qui était occupé par quelques groupes de personnes. Le Docteur se plaça près de la fontaine qui occupait le centre de la place et invita d'un signe de la main la jeune femme à le rejoindre à côté. Cependant, l'inventeur restait inexpressif et son regard était fixé vers les bâtiments administratifs du quartier des affaires.

Qu'est-ce qu'une jeune fille comme toi peut bien avoir pu faire pour être suivie par deux agents de police ? Tu peux parler sans crainte ici, c'est un endroit sûr mais il faut tout de même rester prudent.

J'avais fait quelques pas quand je remarquai que quelque chose clochait.
J'étais un témoin, peut-être même potentiellement une suspecte de cet explosion et je repars comme ça, sans plus de questions alors que je leur avais proposé mon aide en tant que Upsilon... c'est inconcevable! Je fais partie des cinq meilleur hackeur des Etats-Unis (vu que tout le monde ne pense pas forcément qu'un hackeur est une fille, bande de machos').
Bon, il faut croire que les mineurs ne leur inspire pas grande confiance, je l'ignore...
Quoi qu'il en soit, je ne peux être que suivie par des pro-kira; je ne vois que cela... si je calcule rapidement...à 34% de chances, c'est déjà beaucoup trop.
Il me faut trouver un moment où je pourrais constater que je suis réellement suivie et par qui. C'est tellement plus compliqué sans ordinateur et sans gsm, il fallait évidemment qu'ils me soient tout les deux confisqués par le ministre de la censure évidemment. Dire que je plaçais bon nombre d'hypothèses sur lui. Voilà que 3/4 de mes hypothèses ne sont devenues que des plans secondaires, possibles à moins de 0,01%, c'est à dire pratiquement impossibles.
En même temps, qu'ai-je à craindre d'eux? Où pourrais-je me rendre de toute façon? Ils vont sûrement finir par se lasser... ou non. Peut-être pourraient-ils me bloquer dans une rue pour un interrogatoire moins rassurant. Il faut dire que, quoi qu'il en soit, ils (en supposant qu'ils soient plusieurs) ne me rassurent pas le moins du monde.

-Hé!

Alors que j'étais complètement perdue dans mes pensées, voilà que je me retrouve les fesses à terre, sans trop savoir ce qui c'est passé. Mes lunettes sont tombées au sol, je ne vois pas trop bien... Je posais mes deux mains aux sol quand elles se firent agripper et que je me retrouve de nouveau sur mes pieds. J'entend quelqu'un s'excuser, je vois une grande tache foncée en face de moi. Mais qui est-ce?

-Vous êtes suivie par deux agents de la police de Kira. Surtout faites comme si de rien n'était et marchez sans vous préoccuper du reste. Retrouvez-moi près de la grande place

Quelqu'un qui me veut du bien? Pour avoir à me faire perdre de vue par des pro-kira, il y a de fortes chances qu'il soit un résistant... 78%...presque impossible qu'il ne le soit pas. Puis, il continua son chemin dans dire un mot de plus. Quoi qu'il en soit, ma théorie se révéla exacte; j'étais suivie et par plusieurs effectifs. Ils faut croire que j'attire un minimum l'attention.
Je fais un pas devant moi quand j'entendis quelque chose casser...oh non. Mes lunettes! Un magnifique rictus assez dégoûté doit envahir mon visage en cet instant. Mince... Je n'ai pas le temps de ramasser les morceaux, je vais droit devant moi et prend la première rue à ma droite. Heureusement que je sais encore distinguer les formes et quelques couleurs. Il faut dire que c'est un exercice un petit peu plus corsé quand il fait noir...

Heureusement que j'ai un minimum de sens de l'orientation, je sais par où me diriger pour arriver à cette grande place. Deuxième à gauche, première à droite et puis tout droit. Il est quand même normal qu'un poste de police se trouve près d'une place publique.
Une fois arrivée, je ne sais pas vraiment où aller. Dans le doute, je compte m'asseoir près de la tache foncée près de ce qui semble être une statue...ou une fontaine...je ne vois pas trop bien. C'est alors que je m'en approchais que la ''tache'' parla; c'est bien sa voix. Je commence à avoir un petit peu de chance...du moins, j'ose espérer. Il me dit comme quoi je n'ai rien à craindre et que je peux parler librement ici...je ne le crois qu'à 30%. C'est pas mal mais on peut facilement faire mieux. Je m'assieds au bord ce qui se révéla être une fontaine avant de diriger mon regard vers le ciel noir, je ne distingue même pas les étoiles...à moins qu'il n'y ai des nuages, je l'ignore.

-Je dirais que pour quelqu'un qui ne se présente pas avant de commencer la conversation, qui m'aide à échapper à des poursuivants et qui me demande de rester prudente...vous êtes à 84% d'être un résistant, 12 d'être un pro-kira ma foi très rusé qui cherche des aveux qui n'arriveront pas ou bien un civil très curieux pour le pourcentage restant, c'est à dire 4%...

Je me tourne vers lui et expire. Décevante dès les premières phrases, comme à mon habitude je suppose... J'ai du mal à mentir, j'aime affirmer ce que je pense, clairement. Je fixe la personne me parlant, en espérant que je puisse le voir de manière un petit peu plus précise. Malheureusement, ce n'est pas le cas. Autant le dire tout de suite, ma faiblesse, c'est bien ma vision.

-Au fait, vous me devez une paire de lunettes, c'était les seules qui me restaient...à vrai dire, je ne distingue même pas vos traits...

Il faut croire que je devrais de toute façon établir un dialogue avec ce personnage. Cela me permettra de passer le temps et de reculer l'échéance de ma question ''où vais-je dormir?''. Je me pense pas que j'ai affaire à un mécène de l'informatique donc il n'y a que 20% de chances qu'il m'accueille pour une nuit...c'est assez élevé mais pas assez...
A moins que...un résistant qui me rencontre au moment où je sors du commissariat...la seule personne que j'ai contactée au moment de l'explosion... Darkwood! Petit calcul... 75%, c'est lui! C'est sûrement un de ses envoyé! Je lui parle de mon anglais américain, en espérant qu'il comprenne;

- Oh! You're probably a friend of someone who's Dark... from a Wood, you know?

Histoire de ne pas éveiller la curiosité des personnes pouvant écouter la conversation, je masque le nom en le décomposant dans la phrase. Comme ça, je pourrais quand même évaluer l'intelligence de mon interlocuteur...

Il y a plusieurs règles à connaître quand on veut discuter avec quelqu'un sans vouloir éveiller des soupçons. La première, ne pas crier à haute voix des informations confidentielles et dangereuses. La deuxième, paraître le plus normal possible. La troisième qui est pourtant primordiale et malheureusement trop souvent méconnue, trouver un endroit public. Se montrer à découvert permet parfois d'être encore plus anonyme, n'être qu'un passant parmi la foule. Voilà pourquoi le Docteur avait choisi cette place fréquentée pour entamer la discussion. Bien sûr, il ne fallait pas faire preuve d'excès de prudence mais l'endroit n'était pas considéré comme un lieu chaud. En tout cas, la jeune femme était arrivée et l'avait retrouvé. C'était déjà ça de gagner. Puis si les agents de police les retrouvaient, ils pourraient toujours courir de nouveau.
L'adolescente se mit alors à détailler à voix haute les différentes possibilités sur l'idéologie politique du Docteur avec des pourcentages. Il manquait plus que les diagrammes en bâtons et des camemberts et c'était parfait ! Mais au moins, elle avait vu juste même s'il fallait avouer que la déduction était plutôt évidente.
Enfin, ce qui était étonnant, c'était cette façon de faire. Des probabilités... Cette petite fille n'était pas comme les autres. Les puzzle se mettait doucement en place.

Quant elle se tourna un bref instant vers son interlocuteur, la jeune femme soupira. La déception se lisait sur son visage. Sa façon de parler devait lui être préjudiciable songea le Docteur. Cela importait peu à ses yeux, il avait un nouveau mystère à résoudre et d'ailleurs, il était là en mission.
Les lunettes de l'adolescente s'était brisé quand il l'avait bousculé et cela semblait la gêner.

J'ai toujours aimé les lunettes, pratique pour réfléchir mais toujours trop fragile !

Tout en balayant la place du regard, il réajusta son noeud papillon. Personne de suspect à l'horizon. Il avait donc encore du temps et la jeune femme semblait lui faire assez confiance pour entamer la discussion. Au moins, il avait toujours eu un côté sociable. Cela permettait de faciliter le dialogue...
C'est alors qu'elle se mit à parler en anglais. L'accent se voulait américain mais le britannique eut aucun mal à comprendre le sens de la phrase. Si elle avait parler en anglais, c'était surement pour cacher le sens de quelque chose. A première vue, il ne s'agissait pas de vouloir rendre la phrase incompréhensible à un étranger vu le vocabulaire plutôt simpliste. Une signification secrète ?
Un ami sombre venant d'un bois...  A friend who's dark from a wood... Quelque chose lui échappait, c'était devant ses yeux et il ne voyait pas ! Puis pourquoi choisir de l'anglais ? Cela devait avoir une cohérence, surtout venant de cette jeune fille.

Darkwood... murmura-t-il avec son accent britannique. Ce nom ne me dit rien. Par contre, je suis le Docteur et vous ? Puis qu'est-ce que ces deux hommes vous voulaient ?

Ceci n'était pas un interrogatoire mais une évaluation psychologique. Cela lui permettrait de récupérer certaines informations et de saisir la situation dans sa globalité. Hadès avait bien fait de le mettre sur cette mission. Il devait d'ailleurs l'avoir fait exprès le connaissant. Il se doutait que le pacifiste ne lâcherait pas l'affaire sans avoir trouvé une réponse à ses interrogations.
Il sortit une montre à gousset de sa poche pour regarder l'heure. Pendant ce temps, il essayait de retrouver à quoi ce nom pouvait bien lui faire penser. Darkwood... Un pseudonyme ou un nom de famille ? Il ferait des recherches plus poussés une fois rentré dans son labo.

Quand je lui avais annoncé qu'il était l'heureux responsable de la destruction de ma dernière paire de lunettes, cet homme quelque peu intrigant fit une réflexion qui me laissa perplexe. Des lunettes? Pratique pour réfléchir? Non monsieur, c'est la matière grise qui permet à faire de belles prouesses intellectuelles, pas deux bouts de verres au bout d'une branche métallique... à moins de se trouver dans un jeux vidéo.
Maintenant que j'y pense, cela fait un moment que je n'avais pas réinitialisé mon abonnement sur World of Warcraft... mais ce n'est pas le sujet de pensée le plus important actuellement...

Enfin, le fait que je n'arrive pas à voir à plus de cinq mètres de façon visible ne semble pas l'interloquer plus que cela... c'est bien soit quelqu'un qui n'a jamais du faire face à se soucis, soit il n'en a juste rien à faire...parce que ce n'est pas une information qui l'aidera à connaître se qu'il cherche. Disons qu'il doit probablement connaître ma situation à...si il est bel et bien un envoyé de Darkwood-san et qu'il a confiance en lui, 75%...

Cependant, ce fut la déception qui m'arriva à nouveau en tête. Il avait bel et bien murmuré le nom que je voulais lui faire comprendre. Malheureusement, il ne le connait pas le moins du monde...à 15% de chances. Soit il ment, soit Darkwood-san utilise un pseudo, soit il est le collaborateur d'un envoyé du frère jumeau du général suprême... Les trois sont toutes aussi probables que les autres... Il faut dire aussi que peu de gens donnent leur véritable nom ces temps-ci. Avec ce Kira qui court...et que j'aimerai connaître. Quoi? Comment voulez-vous que je me pose dans l'un des deux camps après une analyse objective du personnage central de toute cette histoire? Je me dois de faire une thèse sur le sujet avant de me décider précisément du camp que je devrais rejoindre... Bien que la police ne soit pas plus efficace qu'autrefois...c'est un régime par la peur que nous avons là, je suis consciente que c'est un terrain en pente glissante...

Il se présenta en temps que ''le docteur''... ce pseudo est on ne peut plus suspect mais comme il a sûrement compris que je le prends comme un résistant à part entière, il doit vouloir jouer en partie franc jeu... Ce qu'ils me voulaient? Pourquoi poser les questions quand on connait les réponses?

-Je ne crois pas aux coïncidences, pas vous? Parce que, curieusement, voilà qu'au soir du jour où je contacte la résistance pour affirmer que je me range à leurs côtés, un curieux personnage me permet de semer des pro-kiras...

Il veut jouer franc jeu? On va jouer franc jeu. Et j'adore jouer... D'un coup sec de la tête, je remets en arrière une mèche de cheveux tombée devant mes yeux. J'essaie de fixer ce ''docteur'' dans les yeux bien que je dois sûrement plus avoir l'air de les chercher qu'autre chose.

-Parlons comme des grandes personnes d'accord? Il y a exactement 49% de chances que vous connaissez déjà la situation et ce même pas dans son entièreté. Que voulez-vous savoir précisément? Je suis pressée, je dois trouver un abri pour la nuit vu que je n'ai plus de toit et qu'il se fait tard...

Si il me prend encore une fois pour une petite imbécile, il ne va pas savoir retenir mon intérêt très longtemps celui-là...
Pourtant, je sens comme quelque chose qui cloche, quelque chose de pas normal. Comme si ce ''quelque chose'' pourrait se briser n'importe quand. Je réfléchi, je parie que c'est juste sous mon nez!
Justement, je ne vois même pas à plus de trente centimètres de façon claire pour ne pas m'aider...

Cette fille semblait souffrir d'un complexe assez intéressant. Incapable de se considérer comme une personne de son âge, elle prenait toutes les remarques futiles comme des piques à son égard. Il semblait évident qu'elle n'avait pas vraiment l'habitude de discuter. L'art de la conversation semblait pas être son fort mais cela n'importait pas vraiment. La suite de la discussion allait se révéler un peu plus intéressante et cela à plusieurs points de vue. Le Docteur ne prenait personne pour un idiot et surtout pas cette jeune fille qui semblait loin d'être une ignare. Néanmoins, il avait besoin de rassembler des informations et il ne savait pas tout, loin de là.

C'est dommage parce que les coïncidences font parfois bien les choses. Même si cette fois, il ne s'agit pas vraiment du hasard mais bon, je pense que vous l'aviez compris...

Cette fois, elle se mit à parler à bâtons rompus. Une barrière de rompue mais il sentit immédiatement qu'il avait atteint les limites de la patience de la demoiselle. Autant ne pas continuer sur cette lignée et lui faire comprendre qu'il n'était pas là pour l'ennuyer mais pour lui proposer un marché. Elle semblait assez intéressante pour aider la résistance. C'était une pirate informatique assez douée du nom d'Upsillon. Voilà pourquoi elle ne parlait qu'en pourcentage peut-être ou bien était-ce l'inverse ? Enfin, inutile de tergiverser...

Je ne connais que les grandes lignes et j'ai besoin d'en apprendre les détails. Si vous voulez de l'aide, il va falloir me faire confiance ok ? dit-il d'un air gentil.
Et j'ai un endroit où vous logez en contrepartie de votre aide. Puis, vous avez rien à perdre à me suivre sinon vous seriez déjà partie, je me trompe ?

Le Docteur se leva et s'apprêta à partir lorsqu'il se rappela que la jeune femme n'avait plus ses lunettes. Le pacifiste voulut lui passer les siennes mais les verres étant sans correction, cela n'allait lui être d'aucune utilité. Il lui fit alors signe de le suivre vers un autre endroit. Il pourrait discuter en marchant et il était resté au même endroit assez longtemps. Si l'adolescente jouait le jeu, ils pourraient se faire passer pour un jeune père et sa fille et ainsi ne pas éveiller les soupçons.

Je voudrais juste comprendre quelque chose ? Pourquoi faire ce que vous faites ? Qu'est-ce qui peut bien vous motiver ?

Tout en marchant dans la rue, il regardait les alentours pour vérifier s'ils étaient suivis. Pour le moment, tout allait bien mais il n'était à l'abri de rien du tout... Puis la jeune femme n'était pas facile à mettre en confiance. Enfin, il allait lui prouver qu'il était digne de confiance et qu'on pouvait quand même compter sur lui.

Evidemment que j'avais remarqué qu'il était loin de s'agir d'une coïncidence, je ne suis pas stupide non plus...du moins pas à ce point là.

Alors comme ça, il avoue connaître la situation mais pas dans son entièreté. Il faut dire que les documents que j'ai envoyés à l'adresse mail que Darkwood-san m'avait donné expliquait les différentes expériences face auxquelles j'ai été confrontée quand j'étais encore nourrisson. Je n'étais pas sensée connaître ces informations non plus mais j'ai pu farfouiller dans la mémoire de l'ordinateur de mon père après son accident pour trouver ce que j'ai trouver. Je n'étais qu'un sujet d'expérience, le premier... la première cyborg viable, né aux Etats-Unis d'Amérique. Enfin, ''cyborg'' n'est pas tout à fait le terme adapté mais l'idée est là de toute façon. Avoir des électrodes dans le cerveau à un prix...et quel prix! Une vie, c'est pas grand chose à côté de la science, n'est-ce pas? J'étais l'espoir, le rêve de mon père, je suis arrivée et j'ai accompli tout ses espoirs avant qu'ils ne nous quittent...mais ce n'est pas une raison pour que je ne sois plus de la partie, je veux continuer à jouer, même si la partie sera courte.

Je n'aimais pas mon père, non. Mais je lui dois tout de même ce que j'ai pu acquérir avec le temps, le peu de temps que j'ai vécu comparé au temps qu'on étudiés les ''grands cerveaux naturels'' de notre ère. Je veux bien le remercier mais il m'a tout de même volé mon enfance et ma mère...et ça, je ne peux que le lui en vouloir.

Pour revenir à la situation actuelle, le Docteur me proposa un abri pour la nuit en contrepartie de mon aide. Bien, il réagit de manière raisonnée. Encore heureux pour quelqu'un qui se fait surnommer ainsi. Il me fit un signe de main afin que je le suive. Je suppose que si je le fais, c'est que j'accepte son offre.

-Soit...je vous suis. Au fait, vous pouvez m’appeler Yu.

Quand j'y pense, cet homme me fait quelque peu penser à mon père. C'est peut-être pour cela que j'ai pensé à lui précédemment. Il ne voulait pas que je le nomme ''père'', mais ''Docteur Spartina'', comme tout le monde. Je n'étais que son expérience, son projet...

Par la suite, il me demanda ce pourquoi je vais tout ce que j'ai fait. Si seulement il savait... la situation est tellement complexe. Je m'imagine déjà dire; ''Tout à commencé quand je suis née...''. Cela me fait presque sourire. Cette histoire commençait bel et bien la jour de ma naissance mais elle est trop complexe et je n'existais même pas aux yeux des autorités. Je n'étais qu'un embryon bercé dans un espèce bocal d'hémolymphe quand j'ai ouvert les yeux pour la première fois et non dans un hôpital, dans les bras de ma mère.
Mais comment résumer tout cela? Le pourquoi du comment?
D'un laboratoire, je suis passée aux plus prestigieuses universités des Etats-Unis; Harvard, Yale et j'en passe. Un an dans chacune d'elle et j'ai réussi les examens finaux avec les distinctions et les félicitations du jury devant les regards médusés des étudiants ayant échoués. Par la suite, j'ai enchaîné les études universitaires en Europe. J'ai appris le français, l'allemand et l'arménien (dans un cours qui m'intéressait pour les futurs archéologues). Puis, d'étranges morts ont commencé à défrayer la chronique... J'ai appris le japonnais dès que j'avais déduit que Kira venait de ce beau pays. Je veux savoir comment il fait...et comment il a réussi à s'imposer dans une société avec un pays (presque) limitrophe ayant un passé communiste.

-Quand on ne sait pas si il nous reste cinq ou dix ans à vivre, beaucoup de choses se justifient d'elles-mêmes...

Et je me dois de trouver Kira dans ce laps de temps. Je n'ai plus le temps de chercher, je dois trouver. Je veux tout savoir de ce monde que je quitterai dans quelques années. De plus, je n'ai plus rien à perdre et j'ai coupé tout les ponts avec les scientifiques qui me suivaient via ordinateur. Maintenant, je me débrouillerai sans leurs subsides injustifiés et leurs ''opérations d'entretient'' inutiles.

Ce n'est que quand j'avais fini ma phrase que le Docteur pointa une étrange chose dans ma direction. On aurait dit une espèce de tournevis lumineux.

-Mais qu'est-ce que...?

Je n'eus pas vraiment le temps de dire grand chose quand je me sentis soudainement patraque, presque comme si je n'avais plus rien dans le cerveau. Une sensation de vide...

Je ne pense plus rien... Le vide, le néant dans ma tête...

Je n'avais jamais goûté cela. On dit souvent que ça soulage, que c'est vivifiant, que ça aide,... Mais ce fut plus la panique qui me prit d'assaut. Ne pus rien penser!!! C'est juste angoissant! C'est un instant de faiblesse, un moment de pause qui pourrait être fatal à cause du temps qui me fait que suivre sa course. C'est comme si j'avais avancé dans le temps, de quelques secondes à peine. Je crois que j'ai eu un black-out...

Je me refocalise sur les paroles du Docteur...
Hn...Revoilà le discourt qui ressort de la bouche de chaque adulte me parlant; ''mais vous devez vous tromper, vous avez encore plein de chose à vivre à votre âge'' blablabla... Je me demande pourquoi on ne veut pas accepter cela. La mort est de toute façon une fatalité alors qu'elle soit plus proche ou plus lointaine, c'est pareil. Je n'ai pas d'à priori sur ce que cela peut-être. Serait-ce une histoire de réincarnation? Une histoire de paradis ou d'enfer? Peut m'importe.
Si on a une conscience en étant vivant et non les morts, c'est pour une bonne raison. Point.

Mais je me sens encore toute étourdie à cause du...comment nommer cette chose déjà? Peu importe, ce gadget est on ne peut plus déstabilisant. Quel pourrait-être son but? Une arme? Un scanner? Je n'arrive même plus à calculer mes probabilités. J'ai...j'ai mal au crâne. Tellement mal...

Puis, sans que je ne fasse attention, on me tira par la main et voilà que mes jambes suivirent toute seules. Je suis en mode pilotage automatique, je suis comme sonnée. Je ne sais rien faire. Mais qu'elle est cette chose enfin!?
Quand on s'arrêta, le Docteur me demandait de reprendre mon souffle. Mais je ne pus que bâcler mon écoute et passer le dialogue comme dans un jeu vidéo. On aurait dit que mon cerveau était retourné, je ne sais comment.
Ce n'est qu'après une parole que je pense avoir identifié comme étant une question que je ne pus me retenir. Ma main partit en direction de la joue du Docteur, bien que je n'ai pas beaucoup de force en cet instant.

-Ne...me...faites plus-plus-plus...jamais ça...

Mes paroles sont saccadées, partent difficilement de mes lèvres. On dirait que ce truc m'a causé des troubles nerveux.
Wait...les électrodes dans mon cerveau, si son machin possède une certaine polarité...il les a peut-être déplacés dans un certain sens.

-Wait...votre...votre ''truc''...est-est-il...polarisé par hasard?

Le temps que les électrodes se replace, cela prendra sûrement un instant mais c'est peut-être pour cela que ma tête me donne l'impression de se faire marteler violemment à de multiples reprises.

-Comment...comment je-je connais...Darkwood sinon... Je...Il m'a aidée lors...lors d'une-d'une secousse...Je n'arrivais plus-plus...à bouger et-et-et...il m'a me-me-menée en...lieu sur...

Ce n'est pas un problème de respiration, loin de là. Je sens bel et bien que j'ai tout l'air que je veux. C'est tellement douloureux...

-Il...il a su...que le ministre...non...le général, son-son-son frère...voulait perquisitionner mes-mes-mes recherches...

Et quelles recherches!!! Si ils savaient que je m'amusais à perturber par moment les adresses mails du ministère pour trouver des informations intéressantes sur l'identité de ce cher Kira...
je n'ose imaginer ce qu'il se serait passé.

-Ne...pourrait-on...pas-pas s'asseoir?...Please.

Je n'en peux plus. Je me sens comme si de la compote avait remplacé mon cerveau.

Son appareil n'envoyait pas d'ondes électromagnétiques... c'est très étrange alors.
Si ce n'était pas cela, c'est que je viens de faire une nouvelle crise. Déjà?! La dernière date d'il y a huit jours. Si les crises se rapprochent entre elles, c'est une assez mauvaise nouvelle.

Ce qui se passe? Les électrodes dans mon cerveau. Oui, cela sert à la catalysation d'une réaction chimique assez complexe qui aide à assimiler des informations assez rapidement...mais, ces électrodes sont en métaux pour éviter de se faire attaquer par la lymphe du cerveau. Hors, les métaux lourds, bien qu'ils fassent partie des oligo-éléments essentiels pour la croissance, sont toxiques à ce déjà à petites doses. Actuellement, j'ai de petites molécules de métaux lourds qui se libèrent progressivement dans le crâne. Résultats, crises nerveuses, troubles des réflexes neuro-moteurs et, parfois, légère paralysie.
Fort heureusement, je n'ai pas eu droit à la paralysie cette fois-ci. Sinon cela aurait été beau de tomber au sol dès que des pro-kira vous courent après.

J'avais complètement oublié cette histoire de couvre-feu tiens...il faut dire qu'avant même la nuit tombée, j'étais déjà dans mes appartements à jouer avec mes ordinateurs. Mes ordinateurs...maintenant carbonisés.

-Dé...désolée...

J'ai encore du mal de m'en remettre.

-C'est...non, ce-ce-ce n'est pas vous...Je...je viens de m'en rendre-rendre compte...

Ce seront les aléas de mon cerveau et ce jusqu'au soir de ma vie malheureusement. Je ne sais pas si il me serait possible de comprendre le trouble exact qui me perturbe, je devrais peut-être tenter de m'incruster aux cours de médecine pour en apprendre un peu plus. Après tout, j'ai une mémoire presque illimitée. Pourquoi ne pas en profiter?
Pour revenir à la situation actuelle, je remarque j'ai le derrière posé sur une caisse et que j'ai une tablette de chocolat en main. On me parle d'émetteur, de quoi il parle au juste? Il veut me l'enlever? Il est dans ma tête? Non, il a du en déduire que ce que j'ai dans le cerveau est un émetteur. Qu'il ne m'enlève pas ma seule source de bonheur! Non, je ne peux pas!

-NON! Non...

Je crois que je panique trop vite. Cette crise me laisse bien trop de séquelle pour une crise ordinaire, ce n'est pas normal...

-Ce...ce n'est pas...un émetteur!...Loin de là.

Et il ressortit son étrange chose de sa poche en veillant à le mettre hors de portée de mes mains. Certes, c'est sûrement un objet fascinant mais là...
Certes, les scientifiques auraient pu implanter un émetteur au milieu de tout ce fourbit. Cependant, ils n'avaient déjà pas le budget pour ajouter tout le matériel que j'ai ici, entre mes neurones. Alors un émetteur, pensez-vous! De plus, j'ai aussi eu accès aux fichiers de mon défunt père et je suis au courant de la composition de tout ce matériel...et pas d'émetteur.

-Si vous désactivez ces électrodes, je ne serais peut-être même plus en mesure de parler ou de réagir à quoi que ce soit...

Oh, que c'est frustrant! Voilà que je suis obligée de raconter toute l'histoire à un inconnu sortit de nulle part qui ne veut même pas donner son vrai nom!

-Ne...ne m'approchez avec ce...truc...que si il est éteint, s'il vous plaît.

Je n'avais même pas ouvert la barre de chocolat et la tend à nouveau vers le Docteur. Je pense que la crise se termine enfin. Je n'ai pratiquement plus mal à la tête. Je m'appuie sur le support qui me permet de ne pas être assise sur le sol et me relève. Tout semble aller; mes jambes me portent, je n'ai plus trop de mouvement saccadés, je ne tremble même plus en levant ma main devant mon visage.
La première crise m'avait vraiment mise en panique, je me souviens à quel point j'avais paniqué... Mais je pense que je vais devoir m'y faire bien que celle-ci à été vraiment éprouvante.

-Oui, ce serait une bonne idée de ne pas rester ici...

Je me tourne vers ce cher Docteur, il me paraît toujours aussi flou. Mais je pense préférer cela plutôt que avoir le cerveau remplacé par de la compote.

-Vous voulez des explications, c'est ça?

Cette machine semble être un objet très intéressant. Malheureusement, je ne pense pas pouvoir un jour crée de telles choses, bien que j'aie quelques notions en robotique et en informatique. Je ne souviens de cet espèce de ''jouet'' comme je l'avais nommé. C'était une sorte d'ordinateur miniature qui avait un visage numérique en gros pixels (les yeux et la bouche en somme) et qui me permettait de commencer à déverrouiller les portes du laboratoire dans lequel j'ai vécu mon ''enfance'' ou bien à jouer un petit tours aux scientifiques qui étaient un petit peu trop devant leur ordinateur.
C'était assez amusant, je dois l'avouer. Bien que cela ne l'était pas vraiment pour tout les autres membres de l'unité de médecins et scientifiques...mais passons.

Une porte s'était ouverte sur ma droite, non loin du Docteur. Du moins, je pense avoir entendu cela. Il explique comment il a cru percevoir un émetteur au lieu des électrodes. Fascinant comme engin ce...métamorphe? Personnellement, je trouve que cela ne fait pas vraiment sérieux comme nom, c'est le même que celui d'un pokémon de la première génération!
Une fois à l'intérieur, il m'affirma que il préférerait que je dévoile moi-même mon histoire avant qu'il ne la découvre... non, je pense que j'en suis incapable actuellement.
Mais bon, il peut toujours en savoir un petit peu plus sur moi, pas l'entièreté de mon histoire.

-Il faut croire que je suis démasquée... En effet, ces électrodes ont augmenté mes capacités d'apprentissage et de mémoire de plus de 150 pourcents. Actuellement, j'ai actuellement autant de connaissances qu'un adulte de 37 ans.

J'ai passé la moitié de ma vie sur des bancs d'universités et j'ai une parfaite maîtrise de cinq langues différentes... comment voulez-vous que j'aie une vie normale?
J'aurais pu le rajouter, mais il est possible qu'il penserait que j'en ai inventé une partie. Comme tout adulte qu'il soit, il aura difficile à croire ''une enfant'', comme je suis constamment considérée.
J'avais toujours cette barre en chocolat à la main, je vais croire qu'elle va finir par fondre entre mes doigts. Je finis par la glisser dans ma sacoche en murmurant un petit ''merci''.

Il avait parlé de laboratoire... pourtant il a l'air de s'y connaître pas mal en physique en plus d'être un inventeur...c'est assez étrange. Peut-être possède-t-il un doctorat et dans ce cas il ne serait pas médecin...

-Vous avez un doctorat en quoi au fait? Je suppose que ce n'est pas en médecine...

Petite curiosité de ma part mais c'est de bonne guerre. Je suis bien obligée d'en demander une parcelle en retour histoire d'avoir la balle entre les deux camps.

-J'aimerais mettre une chose au clair avant que je ne sois informée de quoi que ce soit concernant la résistance. Je ne suis ni pour, ni contre Kira. Je suis au Japon uniquement pour satisfaire la soif de connaissance et c'est la raison pour laquelle je suis prête à aider votre camp si je peux me révéler utile.

Ainsi, je suis claire dès le début. Je veux étudier ce régime que cet ''idole des foules'' tente de nous imposer. Certes, le but premier est la baisse du taux de criminalité à zéro mais qu'en est-il de l'éducation? de l'économie (notamment le marché des armes qui va s'écrouler)?
C'est ma façade...la réalité, c'est que je suis perturbée par la façon dont il peut tuer. Impartial, propre, il massacre sans savoir qu'il sera le dernier criminel de la terre si il parvient à ses fins.
Mais tuer en ayant juste le nom et le visage...c'est surréaliste! Je dois savoir, je dois comprendre...

[PS: j'ai répondu assez vite mais prenez votre temps, je vais entrer en blocus donc je ne me connecterait plus que deux ou trois fois avant la fin des examens ^^']

[PS: J'ai les cheveux blonds, pas roses... x)]

Assise sur cette caisse, j'avais reçu une partie de la réponse à ma question quand au diplôme de monsieur. Il n'est donc pas médecin...mais quel genre de scientifique pourrait-il être? Physicien? Chimiste? Astrophysicien? ...Agronome? Historien? Anthropologue? La liste est longue, surtout dans le domaine de la science...
La science ne s'étend pas qu'à l'étude de cellules mais aussi de son ensemble! Il est difficilement concevable de penser que l'on est un scientifique polyvalent...à moins que... non, je suppose qu'il ne s'agit pas d'un génie de son pays, sinon il serait sûrement resté chez lui, bien au chaud, à 33% de chances bien sûr.

Quand Doctor (que je nommerais toujours ainsi désormais) me demanda si je pouvais être en mesure de courir, je hochais la tête de haut en bas. J'ai encore du mal à parfaitement coordonner mes mouvements mais c'est déjà cela. C'est pourquoi je me levais et le suivis de nouveau à l'extérieur de la cachette.
Malheureusement pour moi, je n'avais pas récupéré autant de réflexes que je le pensais. Il fallut que Doctor se stoppe à plusieurs reprises pour que je puisse le rejoindre. J'avoue que c'est assez frustrant surtout vu la force que j'avais pu développer durant ma phrase principale de croissance. Pour les deux du fond qui dorment, il s'agit de la période entre trois et quinze ans...en moyenne. Je ne suis même pas certaine d'avoir fini cette période vu ma petite taille. Taille nullement pratique pour tenter de s'imposer...

La course s'arrêta néanmoins au coin d'une ruelle quand il annonça que nous étions presque arrivés. Apparemment, une escouade se trouve pile au mauvais endroit, au mauvais moment...à moins que ce ne soit l'inverse mais là n'est pas l'important. Il fallait trouver une diversion, et vite. Il me fallut moins de dix secondes pour trouver différentes possibilités de solutions...la meilleure à 55% de réussites.

-Veuillez patienter ici, j'arrive tout de suite...

Je fis donc demi-tour et me dirigea silencieusement vers une des poubelles jonchant la ruelle. Beurk! Même dans le noir, je trouve tout cela peu ragoûtant. Mais bon, il faut bien se salir les mains un minimum je suppose...
Donc, je soulève les quelques cartons de pizza, des ballons crevés, des trucs tout mous et dégoulinant que je ne veux absolument pas savoir de quoi il s'agit ce qui me fit grimacer comme je le faisais souvent à mes ordinateurs quand ils faisaient la tête.

Puis, voilà que je tombe sur quelque chose d'intéressant... une vieille radio. C'est parfait!
Je remonte entre un petit peu la ruelle et trouve une intersection avec une autre ruelle dans laquelle je tourne. Je ne vois pas très bien mais assez pour pouvoir comprendre que la radio est en parfait état de marche, une chance inespérée...quoique, cette société de consommation s'offrirait facilement une radio moins ''démodée'' pour jeter une plus vieille...mais passons.
Les piles sont même encore à l'intérieur! J'ai beaucoup de chances cette fois ci. Je crois que je suis maintenant dans une rue en prolongement avec celle où se trouve l'escouade...mais il n'y a pas de cassette dans cette radio, mince...
Oh! Mais suis-je bête! Je n'ai qu'à mettre n'importe quelle fréquence radio! Je pose donc la radio au sol et mets une radio au hasard avant de monter le son au maximum et, en appuyant sur le bouton de marche/arrêt. Je me mis à courir dans la ruelle d'où je venais.

Le grésillement caractéristique de la radio mal réglée se fit entendre de manière assez peu forte mais juste assez pour comprendre que cela avait réveillé quelques citoyens endormis. Je n'avais pas pensé à eux, je me sens quelque peu navrée...Mais c'était nécessaire. Les chaussures que je porte m'empêchent de courir comme il faut. Je m'arrête deux secondes pour les enlever et continuer à courir tout droit. Ils sont sûrement à mis chemin. Le temps que je revienne auprès de Doctor, ils auront sûrement déjà remarqué la supercherie...c'était sans compter sur un éclat de verre sur mon chemin.

-Cornegidouille!!!

Et ça fait mal en plus! Mais je dois passer au dessus de ça aussi. Vivement un bon lit bien chaud et un thé à la menthe! J'espère que Doctor en a d'ailleurs.
Quand j'arrive à l'endroit où j'avais quitté le docteur, je m'agrippais à sa manche tout en soulevant légèrement mon pied blessé. Je pense que je vais finir la course à cloche pied si ça continue ainsi...

-Vite! Où est cette cachette?

En voyant Yu s'éloigner pour faire diversion, un mince sourire se profila sur son visage. Son plan avait marché, maintenant il pourrait voir de quoi cette fille était capable et puis, il avait lui aussi des choses à faire de son côté. Il sortit un téléphone portable de sa poche et envoya un sms plein de reproches à Hadès en lui demandant un entretien prochainement. Enfin, il faisait cela plus par formalité que par réel espoir d'être écouté. Hadès était encore pire que d'habitude ces derniers temps, sortir un peu lui ferait surement du bien ! Après avoir effectué cette formalité, il envoya un mail à James pour obtenir des informations sur la jeune femme. Normalement cela devrait être une formalité pour lui à moins que cette fille soit elle aussi une génie de l'informatique et qu'elle ait fait disparaître toutes les infos la concernant.
Il rangea alors son téléphone de la poche de sa veste et réajusta son noeud papillon. Cette fois, il sortit son métamorphe et pianota quelques secondes dessus afin d'envoyer un signal pour prévenir de son arrivée.

Un grésillement de radio se fit alors entendre quelques rues plus loin. Assez fort pour réveiller les voisins alentours mais les deux policiers semblaient plus malins que prévu. Seulement l'un des deux partit en direction du bruit, l'autre restait aux aguets. Voilà qui compliquait un peu les choses mais heureusement que le Docteur était là. Il utilisa son métamorphe sur l'un des lampadaires de la rue. Les vibrations créées par le gadget du pacifiste firent exploser la lampe en morceaux. Il suffit de quelques secondes pour plonger une partie de la rue dans le noir. Le policier sortit alors une lampe torche mais il ne fallut que quelques secondes pour que cette dernière s'éteigne aussi.
Alors qu'il s'apprêtait à aller assommer le policier, il sentit une pression sur la manche de sa veste. Yu était revenue et s'était visiblement blessée. Un morceau de verre s'était enfoncé dans sa voûte plantaire.

Je crois qu'on a pas vraiment le choix ! Sers les dents !

Il agrippa la jambe de l'adolescente, attrapa le morceau de verre et le retira d'un coup sec. La jeune blonde serra les dents mais demeura silencieuse. Au moins, leur position demeurait invisible. Dans le noir, il n'aurait aucun mal à se faufiler dans le bâtiment d'en face sans se faire remarquer. Mais avant ça, il fallait stopper l'hémorragie. Inutile de laisser une piste aux policiers pour trouver des anti-Kira. Il ferma les yeux et d'un geste rapide, il défit son noeud papillon pour l'attacher autour de la blessure de la jeune femme. Cela provoqua un sentiment de malaise en lui comme si ce bout de tissu était la source de tout son calme et de sa verve habituelle. Il se reprit rapidement et attrapa la main de la jeune fille.

Essaie d'être le plus discrète possible, on y va... lui chuchota-t-il.

Le plus silencieusement possible, il entraîna la jeune fille dans la rue sombre. La radio continuait de crachoter son grésillement. L'autre policier ne devait pas être encore revenu et le bruit couvrirait le son de leur pas. Ils passèrent à quelques mètres de l'agent de police qui avait trop peur de se faire agresser par un résistant pour les remarquer. Ils contournèrent le bâtiment et entrèrent par la porte de derrière qui était entrouverte. De là, le Docteur emmena la surdouée dans les sous-sol et frappa à une porte. Cette dernière s'ouvrit quelques secondes après, un jeune garçon d'environ 25 ans se tenait derrière. Il salua le Docteur et l'invitée puis les laissa entrer. Le groupe avait réussi à investir un réseau de tunnels souterrains qui dataient de la seconde guerre mondiale. La résistance avait découvert un passage dans un bâtiment qu'ils avaient investi à travers une cave à moitié détruite.

Nous y voici ! La Rébellion !

Des dizaines de personnes s'affairaient un peu partout pour organiser les lieux et veiller à la sécurité. Dehors c'était le couvre-feu donc mieux valait se montrer discret. Ces lieux étaient un lieu de transit, ici peu de gens étaient des membres importants du Mouvement ou étaient liés à eux. C'était une sécurité au cas où Yu les trahissait mais l'amener ici devait la mettre en confiance, lui prouver qu'ils étaient prêts à l'accepter dans leur groupe. Au bout de quelques minutes de marche, ils arrivèrent devant une pièce inoccupée. C'était pas le grand confort mais il y avait de quoi se reposer, se laver et même de quoi manger. Il invita la jeune fille à s'asseoir sur le lit pour qu'elle puisse se reposer. Le Docteur appela un jeune homme et lui demanda de quoi soigner la plaie de la jeune fille et lui demanda de lui ramener un noeud papillon. Ce dernier acquiesça sans dire un mot et repartit en courant.
Le garçon revint rapidement avec tout ce que le pacifiste lui avait demandé. Il avait même trouvé un noeud papillon rouge que le Docteur s'empressa de mettre.

Bon je vais m'occuper de cette plaie ! Comment est-ce que tu te sens ? Pas trop peur de ce nouvel univers ?

Tandis qu'il lui parlait, il retira le tissu autour du pied de la jeune fille et le posa sur le lit. Dommage, ce noeud pap' faisait parti de ses préférés mais bon, il n'allait pas le remettre maintenant.

Si tu veux, je te le laisse ! dit-il en désignant le noeud papillon bleu imbibé de sang. Ca te fera un souvenir ! Attention, ça risque de piquer un peu !

Il approcha le coton imbibé d'alcool de la blessure pour la nettoyer et désinfecter la plaie. Il enroula ensuite le bandage autour du pied et serra le tout correctement. Il se releva et s'installa sur la chaise qui se trouvait dans la pièce. Maintenant, autant la laisser récupérer. En attendant, le Docteur rajusta son nouveau noeud papillon.

Quand on a pas l'habitude de courir pour quelque chose qui en vaut la peine, quand on a pas l'habitude de se faire entailler le pied, quand on a pour habitude de faire quelque chose de peu recommandable... ça vous change, tout simplement.
Je pense que, dans les prochaines semaines qui vont suivre, je vais changer. Je vais changer mentalement et probablement physiquement vu que j'aborde une partie déterminante de ma croissance, le milieu de l'adolescence. J'ai pu le remarquer dernièrement, lors de l'ouverture de la ''foir'expo''. Je voyais des formes qui commençaient à se dessiner sous ma robe de bal que j'avais reçue pour mes quinze ans. Certes, cela fait un an que je l'ai, même un petit peu plus mais la différence fut flagrante à mes yeux. Moi qui pensait pouvoir rester un petit peu plus longtemps au pays imaginaire...

Quand une main froide avait saisit le morceau de verre, j'avais serré les dents comme l'avait demandé Doctor mais cela fut assez difficile et même le morceau de tissus qui enserra la plaie ne m'aida que très peu. Certes, il fallait éviter que le sang ne coule partout mais je ne pense pas que j'ai frôlé l'hémorragie. On me tira par le bras mais je ne faisais pas tellement attention à ce que je faisais.
La course se termina dans une zone avec une grande capacité de volume. Assez pour monter une salle de concert du moins...je pense...
Doctor m'affirma que c'était ici la fin de notre escapade. Dieu merci.

Pendant que nous marchions plus calmement que tout à l'heure, je scrutais les lieux. C'est probablement un lieu à forte fréquentation, même plus, un haut lieu de passage. Je ne voyais toujours pas grand chose mais la lumière m'aida quelque peu à me repérer. On me posa sur ce qui me sembla être un lit de la croix rouge assez ancien au vu des grincement qu'il fit quand je me suis posée dessus.
Doctor parlait mais je n'y fis que très peu attention. Quand il posa le bout de tissus qui avait enroulé le lit, je l'avais pris entre mes mains en murmurant un ''merci'' de politesse. Mais, quand mes doigts le parcoururent, j'avoue que j'ai eu du mal à masquer ma tristesse. C'est un nœud papillon...tout comme mon père en mettait. Pour mettre Doctor dans la confidence avant qu'il ne me le demande, je commençais à parler de mon anglais natal.

-Mon père aussi... portait cela...

J'entourais mon cou avec avant de le nouer parfaitement. Je m'étais entraînée de nombreuses fois en espérant qu'un jour, probablement celui où je devais être son assistante, qu'il me demanderait de l'aider, lui qui avait toujours pris quelques minutes à le faire. Dire que c'est lui qui a fait de moi ce que je suis maintenant...

-Il était aussi docteur...en neurologie lui.

Quand Doctor m'appliqua un désinfectant sur le pied, je n'ai pu qu'esquisser une petite grimace. Cela me frustre un peu de ne toujours pas pouvoir distinguer les traits de celui qui m'a aidé...
De toute façon, c'est assez mauvais pour ma vue de ne pas porter mes lunettes trop longtemps...

-Excusez-moi...Vous pensez qu'il y a des lunettes quelque part? De préférence avec des verres progressifs ou bien ne fusse que des verres pour myopes...

Le désinfectant sur ma plaie me fit tressaillir. Mine de rien, ça pique pas mal. Il faut dire que je ne suis pas très douée niveau résistance à la douleur... Mais je ne pense pas que je devrais me mutiler pour m'y faire...la pensée que je viens d'avoir est extrêmement glauque.
Le sang sur le nœud papillon était déjà complètement sec, cela ne me dégoûta même pas bien que je n'aime pas de porter un vêtement sale.
Quand j'avais demandé à Doctor une paire de lunettes, il fit appeller un jeune homme afin que je lui donne les détails des corrections des verres. Je reprends en japonnais. Que ça m'avait fait du bien de reparler ma langue maternelle...

-Et bien...de préférence avec un grossissement 2,5 pour les myopes. Mais l'idéal ce serait des verres progressifs.

Il partit aussitôt après avoir hoché de la tête. Doctor finit de bander la plaie. Le pansement était assez bien réussit, du moins pour quelqu'un qui n'a pas fait d'études de médecine. Peut-être aurait-il son brevet de secourisme...ou bien il aurait pu s'informer sur internet...oui, 78% de chances...ou plus 56...
Je crois que j'ai encore un peu de mal à raisonner tout à fait comme je le voudrais. J'ai sûrement grand besoin de dormir...
Quand des lunettes arrivèrent entre mes mains, je les ressentis. Un poids plutôt léger, lunettes rectangulaires comme je les avais,... je pense que ça pourra me convenir. Je les pose sur mon nez avant d'ouvrir lentement les yeux.

Au début, ce fut assez lumineux. Les quelques néons qui servaient d'éclairage m'arrivèrent droit sur les pupilles. Je papillonne des paupières en espérant que ce mouvement répétitif calmera le jeu. Ce qui se passa d'ailleurs. Une fois que mes yeux furent habitués à la lumière, je me tournais vers Doctor et vit enfin ses traits.
C'est un anglais, à 68 pourcents...ou 76 je ne sais plus trop. Pour qu'il parle anglais avec cet accent et qu'il aie ce style de visage, il y a de fortes chances qu'il soit anglais. Il s'était assis à côté du lit d’hôpital et avait posé ses pieds sur une table basse. J'ai toujours trouvé cela extrêmement impoli de mettre ainsi ses pieds sur la table...mais je passerais cette fois-ci.
Il me demanda si j'avais une question ou l'autre mais aucune ne me vint à l'esprit dans l'instant.

-Il y a un ordinateur portable que je pourrais prendre ici vous pensez? Je n'ai pas de quoi payer maintenant mais je trouverai de quoi rembourser.

Pendant que je parlais, il me donna un morceau de papier avec écrit dessus une adresse mail. Ces nouvelles lunettes me permettent de voir assez bien le style de l'écriture. C'est un homme qui a eu beaucoup de peines, cela se voit à la forme légèrement italique des boucles des ''e'' ou des ''L''...mais je ne m'attarderais pas dessus plus longtemps.
Mon dernier ordinateur m'avait été pris par les pro-kiras...déjà que je n'avais plus grand chose alors il fallait qu'ils ne m'en fournissent même pas un nouveau ou ne fusse qu'un dédommagement! Vous comprenez mon énervement.

-Si non, je pense que j'ai juste besoin de repos...

...de beaucoup de repos. Je parie que si je ferme les yeux, je pars directement dans les bras de Morphée... Je pense même que cela me serait assez bénéfique mais je tiens tout de même à rester un minimum éveillée jusqu'à ce que Doctor prenne congé.

La jeune fille mit les lunettes sur le nez et après plusieurs instants d'adaptation, elle sembla les trouver assez convenable pour les garder. Elle examina ensuite le visage de son sauveur afin d'en déceler chaque trait. C'était parfaitement compréhensible de sa part de vouloir savoir à quoi pouvait bien ressembler l'homme qui l'avait mené jusqu'ici. Le Docteur se montrait très tranquille, assis à son aise, regardant la jeune femme d'un sourire bienveillant. Il griffonna alors sur un papier une de ses nombreuses adresses mails et attendit la réponse de la jeune fille.

Cette dernière lui demanda si elle pouvait avoir accès à un ordinateur portable. Le bras droit d'Hadès se tourna vers le garçon de tout à l'heure et lui demanda d'apporter un ordinateur portable. Encore une fois, il s'exécuta sans dire mot. Le Docteur se mit alors à réfléchir sur les événements de la soirée. Yu était suivie par la police, il l'avait sauvé et amené dans une des planques de la Rébellion. Il venait peut-être de récupérer un nouvel allié pour la Résistance et il avait prouvé une nouvelle fois à Hadès qu'on pouvait compter sur lui. Hadès se remettait lentement de sa convalescence d'ailleurs. Le Docteur s'inquiétait un peu pour lui. Il avait peur que son chef fasse une bêtise et qu'il cède d'une manière ou d'une autre. On l'avait dit traître mais il n'y croyait mot. Hadès avait besoin d'aide mais il ne trahirait jamais la cause.
Le garçon revint en à peine une minute et tira le Docteur de ses pensées. Il afficha un sourire de façade en prenant le portable des mains de l'homme qui l'avait apporté. Le pacifiste lui demanda ensuite de repartir vaquer à ses occupations.

Merci, je te revaudrais ça !

Apparemment Yu semblait tomber de fatigue et s'endormait à moitié debout. Il posa une main sur l'épaule de la jeune fille et lui demanda de se reposer après cette journée riche en événements. Au final, elle n'était encore qu'une jeune fille malgré tout ce qu'elle pouvait bien penser.

A plus tard, Yu !

Il sortit alors de la pièce et ordonna au jeune garçon de bien veiller sur Yu et de lui faire un compte-rendu régulier de ses agissements. Il repartit ensuite joyeusement dans les étages supérieurs et jeta un coup d'oeil à l'extérieur en pensant à ce qui pouvait bien les attendre. Tout ceci s'annonçait des plus inquiétants, le gouvernement bougeait, Hadès était en convalescence... Après quelques minutes, il repartit dans le bâtiment et s'installa dans une chambre pour la nuit en attendant le lendemain pour repartir rejoindre son labo.

HRPG : RP court mais je pense qu'il fallait clore le sujet.