Lettre d'adieu pour Lady Illness.

Chère Lady Illness,

Ma famille est morte et je ne vous enverrais pas mon article ; Je ne vous enverrais plus jamais d'articles d'ailleurs. Je refuse de prendre encore ce risque de causer la mort d'une de ces personnes que j'aime. J'en ai trop perdu, il ne me reste plus personne.
Non c'est faux. Il ne me reste que vous.

Morte, elle est morte.
Je l'ai appris ce matin, au bureau. On m'a appelé pour m'annoncer la nouvelle, pour me donner la date de l'enterrement. Est-ce que c'est juste ?
Mes parents m'en voulaient, mes parents refusaient mes choix. Je ne leur ai pas parlé depuis trois ans. Je n'ai pas vu mon petit frère grandir, j'ai pas  pu être là pour lui. Et pourquoi ? Pour un combat ridicule perdu d'avance. J'ai été stupide de croire que moi, petite japonaise banale, pourrait aider. Cette cause ne valait finalement pas la peine qu'on se batte pour elle, j'aurais dû le voir. J'aurais dû mais je ne l'ai pas fait.
J'espère que vous pardonnerez mon bureau détruit, l'ordinateur sûrement irréparable que je vous ai laissé. J'aurais dû rester calme, gardez mon sang-froid comme vous me l'avez appris. Mais devant moi, j'avais cette photo et [Deux mots sont barrés, les larmes ont étalé l'encre rendant ce passage illisible.]

J'ai accusé Suzaku. Pour moi, c'était sa faute. Cet homme me déteste, il a menacé de s'en prendre à ma famille tellement de fois. Alors oui, la première que j'ai tenue pour responsable de ce crime, c'est votre fiancé. J'avais tort. Certains contacts de mon quartier natal m'ont expliqué que le gouvernement n'avait rien à voir avec le meurtre de mes parents. Alors qui ?
Des ultras, ces personnes plus pro-Kira que Kira lui-même, ces personnes disséminés dans la Sphère Divine qui ont réussi à retrouver ma trace. Mes articles ne plaisaient pas, accepter de publier la lettre de Williams était l'acte de trop. Vous m'aviez prévenu. Je n'écoutais jamais assez.
Alors ils s'en sont pris à ma famille.
Mon frère est mort. Vous savez, il était très intelligent mon frère. Vous l'auriez adoré. Il aime aimait le jaune et la littérature anglaise. Mon frère. Le seul qui m'aimait encore, qui m'envoyait des messages. Il découpait tous mes articles pour les conserver. Parfois il me disait que ma mère pleurait mes bêtises, qu'elle voulait que je rentre. J'avais promis de revenir pour son anniversaire le mois prochain. Après trois ans, je devais retrouver ma famille.

Vous vous demandez peut-être pourquoi je vous raconte tout ça ? Ou vous vous en doutez. Ceci n'est pas juste un message d'excuses pour vous prévenir du retard d'un article quelconque, encore moins une lettre de démission.
Ceci est ma lettre d'adieu, de remerciements.
Je ne regretterais jamais ces années à travailler à vos côtés. Merci pour tous ces conseils, ces moments de patience.
Vous avez été pour moi un modèle, la mère dont je rêvais.
Merci. Merci et adieu.
Je vous en prie, prenez soin de vous et soyez heureuse. Même avec Suzaku s'il le faut mais soyez le. Et ne n'oubliez pas, ou du moins ayez une pensée pour moi de temps en temps. J'aurais aimé ne jamais vous décevoir.
Je vous aime.


[La lettre a été déposée sur le bureau de Lady Illness, dans les locaux du Cavalier Noir. Elle est accompagnée de la photo que Day mentionne dans sa lettre qui la représente jeune entourée de ses parents et de son petit frère. Une autre photo est jointe, où on peut voir toute l'équipe du Cavalier Noir près de machine à café et où Day sourit aux côtés d'Illness.]