Death Note RPG : une nouvelle ère
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Pitié et allégeance à toi, Kira ! La foule s'inclina en silence, respectueusement devant cette idole masquée et inconnue.
 
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 Fools, You do not know silence like a cancer grows { Illness

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Nathan S. Suzaku
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Nathan S. Suzaku


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MessageSujet: Fools, You do not know silence like a cancer grows { Illness   Fools, You do not know silence like a cancer grows { Illness EmptyLun 2 Fév - 2:12

Tu étais comme la rosée du matin, un fleur innocente sur une pelouse non tondue. Ton sourire, tandis qu'il se levait, lui faisait un bien fou, et te voir aller mieux de jour en jour, de semaine en semaine, sans doute était-ce cela qui le faisait avancer. Alors c'était sans doute pour cela, Illness, qu'il avait ouvert ce maudit placard et en avait tiré les médicaments qu'Arthur Williams lui destinaient. Il avait consulté attentivement les notices pour voir quels étaient les risques secondaires, avait fait des calculs, jusqu'à, un soir, glisser un de ces maudits cachets dans ta nourriture. Et il en avait souffert. Tu en absorbais, des cachets, à l'époque : pour calmer ta douleur, pour aller mieux, pour ces douleurs venant de ton emprisonnement qui ne cessait pas. Tout ce que tu demandais, probablement, c'était que l'on te fiche la paix. Qu'on te laisse dans un coin sombre, en boule, pour ne plus jamais te parler, pour que la solitude absorbe ta peine comme l'aurait fait une éponge.

Mais tu vois, Illness, ce n'était pas ce qu'il voulait, lui, le ministre, l'enfoiré qui faisait face jour après jour aux milliers de manifestants pour la paix et qui, jour après jour, toujours, ne se gênait absolument pas pour falsifier les informations que les journaux officiels diffusaient. La première fois qu'il avait mis un cachet dans ta nourriture, Nathan, il en avait souffert. Il était allé au boulot, comme d'habitude et, comme d'habitude, avait abattu une montagne de travail, comme s'il était trop sur les nerfs pour se calmer de manière naturelle. Il avait échangé des mots avec Asahi Kure, mais cette dernière semblait trop mal pour parler de quoique ce soit ; dans l'ascenseur qui montait jusqu'à leurs ministères respectifs, ils n'avaient l'air que de deux bêtes trop torturées pour n'émettre qu'un seul mot. Et puis il était rentré chez lui, curieusement à l'air, pour ne voir que Illness, trop assommée par tous ces médicaments pour lui parler normalement. Nathan s'était effondré, mais elle ne l'avait pas vu ; il s'était précipité dans la douche et s'était maudit. Il avait pensé qu'il détruisait tout ce qu'il touchait et qu'à cause de lui, elle finirait sans doute par maudire ; qu'il était malsain, qu'il se haïssait, qu'on devait l'arrêter avant qu'il ne soit trop tard.

La vue de Illness assommée par les médicaments était insoutenable et, il ne sut comment, le Chat de Cheshire ne tarda pas à le savoir. Nathan, à cet instant, commençait à guérir : les liens qu'il entretenait avec Illness l'aidait, il baissait les doses des médicaments pour l'adapter petit à petit à un monde plus censé, un monde où il pourrait l'aider. Si elle savait combien il regrettait ce qu'il lui avait fait...cet acte considéré qui avait eu des conséquences inimaginables. Cette jalousie envers Day et leur relation qui l'avait poussé à agir comme cela. Nathan, petit à petit, se rendit plus humaine, mais pour elle, juste pour elle. Il n'y avait plus de ministre, avec elle, ni même de travail : il était juste Nathan, et pour la première fois de sa vie, il voulait l'aimer comme un homme, et non en faire l'objet d'une obsession effrayante. Comme il la touchait distraitement pendant son sommeil, ses joues étaient douces, et il aimait les racines de ses cheveux naissants.

Nathan et Irma apprirent à faire connaissance au cours de longues conversations, sans doute sujets à quelques disputes, quelques crises, mais qui forgea véritablement leur lien, et aujourd'hui...aujourd'hui, ils se tenaient la main. Leurs yeux se rencontraient et un véritable sourire venait à naître sur leurs visages meurtris. Et surtout, aujourd'hui, il sortait Illness, malgré le danger que « dehors », pour elle, représentait, et l'emmenait partout dans la ville. Il se sentait pousser un courage à ses côtés qu'il n'avait jamais possédé. Il se fichait des paparazzis, contrôlant, de toute manière, la presse, n'était plus atteint par aucune des attaques tant qu'il était à ses côtés. Tout ce qu'il se disait, c'était qu'elle ne devait pas apprendre ses secrets : ceux, infâmes, qu'il cachait, sur les meurtres qu'il avait pu commettre. Sur le tir sur Arashi Darkwood, en plein festival, ou même le contrat qu'il avait établi avec Crazy Snake dans le but d'assassiner l'homme qui lui faisait du chantage.

« Il fait beau. »

Oui, la saison était des plus belles, malgré les habituelles bourrasques et la pluie qui la caractérisaient. Le parc dans lequel ils se trouvaient était désert, et le petit jardin chinois enchanteur. Il s'était habillé d'un beau manteau chaud, avait bousillé tout le pot de gel pour aplatir ses cheveux et ses doigts, gantés, serraient ceux de la personne qui se trouvait à ses côtés. Elle était magnifique, tu étais magnifique. Il avait interrompu le traitement qu'il lui infligeait, enfin.

« Je ne veux plus me cacher. Illness, je dois vous parler. Il y a des rumeurs. Des rumeurs parlant de la chute du gouvernement et de l'intervention de l'ONU. C'est sans doute bientôt la fin de tout. Je ne sais plus du tout quoi faire. »
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Lady Illness

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MessageSujet: Re: Fools, You do not know silence like a cancer grows { Illness   Fools, You do not know silence like a cancer grows { Illness EmptyLun 2 Fév - 22:32


Vrai, il fait beau. C'est une belle surprise, en cette saison tourmentée.

Il n'y a pas que la saison pour être tourmentée. L'année dernière l'a été, celle qui s'annonce sera pire. On fait toujours pire. C'est l'une des rares leçons que la vie a pu mettre dans le crâne d'Irma.

Elle revient souvent, ces derniers temps, Irma. Je l'avais crue morte pendant des années ; puis il y a eu la prison, Illness est morte à son tour. Et il y a eu ce vide effroyable, vertigineux, qui a duré bien des mois après la détention. Mais quelque chose - ni Irma, ni Illness - me chuchotait de laisser faire. Ce quelque chose a senti l'opportunité : faire tabula rasa. Laisser l'esprit surpeuplé du canari jaune se taire, pour mieux parler ensuite.

On fait toujours pire. Matt me l'a confirmé il y a quelques mois.

J'avais eu peur en arrivant chez le ministre. Pas vraiment peur comme une petite brebis capturée par un loup. Plutôt comme une lionne au poil clairsemé, enfermée dans une cage de cirque. J'avais raison. Elle a toujours raison, l'initiale I. Il m'a droguée, si fait. Quotidiennement, consciencieusement. Matt m'avait mise en garde, et je voyais les cachets disparaître de l'armoire à pharmacie. C'était moi qui les prenais, moi qui me traînais du lit au canapé sans autre but. Ma Dada chérie s'était inquiétée. Et je savais que le ministre avait en sorte qu'elle ne puisse pas me joindre.

Il me tenait d'une main de fer, pour sûr. Je n'aurais même pas été aussi ignoble pour retenir B.

Alors pourquoi j'ai laissé faire ?

Parce que je n'avais rien à perdre. Que je voulais voir jusqu'où pouvait aller le vice, l'abjecte machination fomentée par cet homme. C'est le quelque chose, encore lui, qui m'a soufflé d'attendre. Le quelque chose a eu raison.

J'ai senti les doses diminuer. Ça s'est fait progressivement, mais je l'ai senti au bout de quelques semaines. Je marchais plus vite. J'avais moins mal, mes cheveux ont commencé à sacrément repousser. (Ce n'est pas pour me déplaire d'ailleurs, parce que le duvet de poussin ça va deux jours.) Entre-temps, on s'est parlé, avec le ministre. On s'est hurlé dessus plus d'une fois. Les voisins ont dû se dire qu'on gueulait des masses, pour un jeune couple.

Mais les doses diminuaient certainement. Et il y a peu, j'ignore quel jour exactement, les médicaments ont cessé de disparaître de l'armoire.

Monsieur le ministre est devenu Nathan.

De deux solitudes, nous en sommes devenus une. Oh, je ne doute pas qu'on doit avoir l'air élégant, assis sur ce banc près de l'herbe givrée. Deux manteaux noirs d'aussi bonne facture, ça a toujours son charme - un côté Il était une fois en Amérique.

Ça ne vaut pas mon paletot jaune, cependant. Je ne le mets pas, parce que je sens encore Nathan assez nerveux quand on sort. Mais ce sera pour bientôt. Quand je reprendrai définitivement les rênes du Cavalier Noir. Je sais que maintenant, il me le permettra. Parce qu'il n'a pas à être jaloux. Il n'aura jamais à l'être. C'est une autre drogue qui me fait rester auprès de lui maintenant.

Je pensais connaître cette drogue avec B. Je me trompais lourdement. Ce n'était pas ça. Aimer Beyond Birthday était une nervosité permanente, une tempête d'inachevé. C'était tout le désespoir d'une vague impétueuse qui s'écrasait sur une falaise sans la faire trembler.

Rien à voir avec l'apaisement profond, la plénitude heureuse que lui m'octroie d'un regard. Plus de névroses, plus d'envies de trépanation, plus de voix braillardes dans mon crâne quand il tient mes mains dans les siennes - comme il le fait à cet instant. Irma revient, Irma seule et Irma que son père n'a pas encore violée. Irma se tient remarquablement tranquille. Et je la regarderais presque de loin avec une fierté sourde.

C'est vrai qu'il me vouvoie encore, cet homme si singulier. J'oublie ce détail presque chaque jour ; chaque jour c'est une surprise charmante.

Mais ce jour-là, il n'est pas question de badiner. Nathan s'inquiète. Même s'il avait continué à me parler du temps qu'il fait, je l'aurais compris. Il a une intonation particulière quand il s'inquiète. Sa voix s'aggrave. Je l'écoute patiemment - autre chose que j'ai découverte récemment : le concept de patience - et je réfléchis déjà.

Rien de surprenant. A vrai dire, j'ai toujours fait partie de ceux qui sont persuadés que Kira, tout ça, c'est temporaire. Le "temporaire" peut bien durer mille ans comme l'empire romain, il n'empêche que tout empire finit par s'effondrer. Bon ou mauvais. En l'occurrence le régime est plutôt mauvais. Ce n'est pas ma pauvre caboche malmenée en cellule pendant des semaines qui dira le contraire.

Cette révélation n'en est donc pas une. Ce qui me prend un peu au dépourvu, c'est peut-être l'imminence des événements - et la lucidité de Nathan. Il a plus de recul par rapport à son travail depuis qu'on cohabite. C'est un progrès énorme, je viens d'en avoir un nouveau signe.

Bon, certes, on n'humanise pas une telle machine en quelques mois. Il a peur. Peur pour lui et pour moi peut-être. Je le sens. C'est la plus légitime des peurs : voir s'écrouler ce pour quoi on a donné une vie.

- Ne vous inquiétez pas pour ça. Surtout pas. Moi, je sais exactement quoi faire. Le moment venu, je le ferai. Vous me faites confiance ?

Je connais déjà la réponse. Il me suffit de serrer un peu plus ses mains dans les miennes pour savoir. Une solitude de deux.

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Nathan S. Suzaku
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MessageSujet: Re: Fools, You do not know silence like a cancer grows { Illness   Fools, You do not know silence like a cancer grows { Illness EmptyDim 8 Fév - 0:12

Toi, sérieusement. Comment peux-tu être aussi belle, toi ? Je vois tes yeux, je sens tes cheveux et tes joues, l'âpre parfum de ta bouche, l'odeur gracile de tes lèvres lorsque je les effleure le matin. Ça me fait pleurer. J'aime le faire, quand tu dors, quand tout ton corps semble reposer tranquille et en paix sur ce divan. Sur ce lit, maintenant, puisqu'il y en a un d'installé dans cette chambre si jaune qu'elle t'est toute désignée. Et de voir ton corps, ma chair s'enflamme. Je redeviens humain, je redeviens Nathan. Et Suzaku ? Il n'est plus qu'une créature, une poupée de papier et d'encre que je laisse à cette porte. Alors, seulement alors, Irma, ma chère Irma, je t'embrasse. Tu ne le sais pas, tu ne le sais sans doute pas, et si tu le savais, je ne passerais que pour pervers à tes yeux. T'embrasser me fait revivre, et dans chacun de ses gestes, ma tendresse se réveille. J'oublie le passé, j'oublie les années et notre âge. Je nous fais revivre enfants, adolescents, vieillards ensemble. Le passé, le présent et le futur ne font plus qu'un. Et alors, seulement, j'oublierai, et je nous verrai. Tu aurais des fleurs dans les cheveux et tes yeux pétilleraient. Il n'y aurait plus de prison, plus de dictature et plus de ministre. Je serai un simple homme d'affaire de je ne sais pas trop quoi ; je sais que j'en ai le pouvoir et la volonté.

Et tu porterai mon enfant. Ton ventre serait rebondi, je passerai ma main trop blanche sur sa forme agréable.


Nathan Suzaku changeait. De l'homme austère et solitaire, aux tendances bizarres, il appréciait la compagnie de Lady Illness. Il la prenait comme un espèce de miracle sans cesse renouvelé par les jours où elle restait avec lui, alors qu'elle aurait parfaitement pu prendre le large. Comme il lui avait dit, la situation était parfaitement préoccupante. Il voyait dans le regard de Arthur Williams les relents d'une traîtrise, dans les décisions de Junichiro Iwa les futures réactions du peuple ou même de l'ONU lorsqu'ils apprendraient les scandales. Suzaku ne voulait et ne pouvait pas être le traître qui le dénoncerait. Ce n'était pas l'envie qui manquait, mais il n'était pas encore suffisamment idiot pour sacrifier à Kira sa propre vie ; et il n'avait oublié le sort des agents du FBI morts pour leur cause.

« Je te fais confiance car je ne peux rien faire. Il y aura sûrement un procès, ou quelque chose comme ça. Je suis loin d'être innocent, Illness. En êtes-vous consciente ? J'ai tué des dizaines de personnes et je ne le regrette pas. »

Sauf Noa. Sauf cette fille qu'il n'avait pas pu éviter de tuer, mais cela, il ne lui dirait pas. Nathan Suzaku avait beau être à 90 % insensible à tout sentiment, il n'empêchait qu'il se souvenait toujours de la journée à cette enfant était morte. Et contrairement à ce qu'avait affirmé Day, cachée il ne savait où pendant qu'il se mettait inutilement en danger, Suzaku n'avait pas pas eu le choix. C'était l'exact contraire pour toutes les personnes qu'il avait pu tuer, alors chargé des rafles. Son œil aguerri et entraîné visait les fuyards, sans distinction entre les femmes et les enfants. Il leur tirait une balle dans la nuque, pour une mort plus saine et indolore. Suzaku n'aimait pas son boulot, mais il devait faire ce qu'on lui demandait : et à l'époque, il n'avait pas encore rencontré Illness. Il n'y avait pas cette éponge qui venait se tenir entre lui et ce monde cruel et manipulateur.

« Day m'a contacté. Elle souhaite que vous vous rendiez à une espèce de réunion. Elle m'a accusé de vous empêcher de la contacter. Cette fille est vraiment une mauvaise langue. »

Toi-même. Si il la tenait toujours par la main, sa main droite avait recommencé à faire d'immenses moulinets, un peu comme toujours, lorsqu'il était stressé. Parler de Day l'énervait toujours, et à juste titre : Nathan était jaloux, immensément jaloux de cette fille simple qui réussissait à s'approprier l'intention d'Illness, alors qu'elle n'avait aucun style, aucune ambition, rien. Elle était juste une subalterne lambda comme il en avait plein dans son ministère, et ce n'était pas pour autant qu'elles le harcelaient tous pour un rendez-vous...au contraire, même, elles avaient plutôt tendance à le fuir.


« Je vous aime, Illness. Je vous aime à en mourir. », dit-il sur le ton de la révélation. Ça le faisait souffrir, plus que tout au monde, même si ce fait était déjà connu de la majorité des acteurs tournant autour de lui, Illness comprise. Ses baisers. Ses cheveux. Son odeur le matin avant de partir au travail. « Je vous aime comme une femme, et non comme un objet. Je veux vivre, et non mourir, et avec toi. J'ai annoncé à Cheshire que nous nous mariions pour le faire tomber dans un piège, mais je ne te l'ai pas demandé. », il se mit à genoux devant elle et lui tendit un petit paquet contenant une magnifique bague contenant un Oeil du Tigre. C'était sans doute un peu cher, mais il en avait largement les moyens. « Veux-tu m'épouser, Lady Illness ? »

Il avait franchi le cap, et, libre, il la tutoyait désormais. Quelle belle femme.
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Lady Illness

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MessageSujet: Re: Fools, You do not know silence like a cancer grows { Illness   Fools, You do not know silence like a cancer grows { Illness EmptyLun 9 Fév - 0:03


Un rouge-gorge s'est posé sur un bosquet devant nous. On dirait un rubis enchâssé dans de l'argent. Ça me dit quelque chose. Là-bas en Angleterre, à la Wammy's, j'ai vu Blue Velvet ; j'étais jeune à l'époque.

Je n'ai pas vraiment retenu la violence de Frank Booth et la souffrance de la chanteuse brune. C'était trop commun à mes yeux. Ce qui m'a marquée, c'est une réplique sur les rouge-gorges. Une histoire de rêve.

Qu'est-ce que c'était, déjà ?

- Je rappellerai Day, c'est gentil de me prévenir. Merci. Et merci de me faire confiance.

C'est sincère. Je vois qu'il fait des efforts pour sa jalousie. Et ce qu'il me dit me le confirme : si j'ai pu être le clou d'une collection, je suis devenue une compagne. Il me respecte. Par plusieurs fois, lors de nos disputes, il a été âpre. Nul prêtre n'oserait parler ainsi à son idole. Il me parle comme à un être humain. Une femme capable de se défendre. Cela me touche, profondément.

Que Nathan me fasse confiance ne me surprend pas. Je ne m'attendais pas à une autre réponse de toute façon. Je sais que je pourrais me jeter d'une falaise en étant sûre qu'il me suive. Que fera-t-il sur terre sans moi, de toute façon ? Il redeviendra peut-être le ministre robot. Il tuera encore, condamnera encore, avant de se retrouver lui-même sur le banc des accusés. C'est une coutume de l'Histoire contemporaine : quand un empire s'effondre, il n'y a plus de massacres, plus d'esclaves. Mais il y a un procès.

Nathan sera jugé. L'imaginer face à un jury populaire me révulse. Parce que je sais pertinemment comment ça finira. Et qui blâmer ? Les gens qui ont vécu dans la Terreur pendant des années voudront se venger. Ils ne seront que trop ravis qu'on leur donne le cadre légitime d'un procès, avec un juge en robe et tout le tintouin, pour laisser libre cours à leur amertume. C'est pour ça qu'aura lieu le procès. Le jugement ne sera que secondaire : tous en connaissent déjà le verdict. Et les avocats seront secondaires, les droits de la défense moqués.

L'important sera l'exécution. L'extermination pure et simple du gouvernement haï. Le procès ? Ce sera pour donner bonne conscience à la masse. "Barbares ? Non, on ne s'abaisse pas à leur niveau, nous. On organise un procès, on est civilisés."

Et face à ces gens civilisés, Nathan ne fera pas long feu. Je vois de là ses collègues se liguer ensemble, organiser leur défense comme les machines dociles qu'ils sont, mus non plus par le fanatisme mais par la panique. "Kira nous a forcés" va être le leitmotiv. Ils laisseront Nathan de côté. Le ministre a été infect avec eux pendant des années, pourquoi l'aideraient-il ? Nathan sera seul. Sans avocat - parce qu'il n'en verra plus l'utilité. Il répondra à toutes les questions avec une précision chirurgicale. Il dépeindra ses visites aux journaux, ses intimidations innombrables. Il donnera les dates des rafles. Le jury prendra cela pour un affront. Une dernière insulte aux victimes civiles de la dictature. Personne ne songera à épargner Nathan.

Il n'y en aura pas besoin. J'ai mon plan.

C'est ce que je m'apprête à lui dire. Lui dire que je me moque de son passé, que le mien est aussi effarant. Que s'il le veut, nous nous construirons un avenir si brillant qu'il éclipsera tout. Il anéantira la Terreur et la Maladie. Nous ne vivrons plus au Japon. Nous serons respectables, reconnus. Nathan ne sera plus Suzaku - ce nom n'a jamais été le sien. Je ne serai plus Illness, et peut-être ... peut-être aurai-je un enfant.  

De toi.

I est folle après tout : j'ai la folie de croire en cet avenir lumineux, doré comme un soleil. Mais je sais que cette image n'est pas un mirage, qu'elle se réalisera. Je suis assez folle pour la réaliser.

Je vais lui dire tout ça, haut et fort, quand je le vois se mettre à genoux.

Elle ne comprend toujours pas, l'initiale I. La position agenouillée est pourtant d'une clarté limpide. Sa signification est universelle. Comme celle de cet écrin, de la bague à l'intérieur. L'oeil de tigre est mordoré. Un vrai petit astre. Mais l'initiale I ne réagit pas. C'est trop surréaliste pour que son cerveau tortueux l'assimile.

Je murmure précipitamment - mon souffle est anarchique.

- On peut nous voir. Tu es fou ...

Et c'est moi qui dit cela. Dans une autre situation, j'en aurais ri. Là, je ne ris pas. Ne me viennent que les larmes. Illness n'est certaine que d'une chose : ce ne sont pas des larmes de chagrin.

Irma sait ce que ces larmes veulent dire.

Le rouge-gorge du jardin chinois n'a pas bougé. Il picore encore sur le bosquet, et il s'attardera tant que Nathan n'aura pas de réponse.

* * *

J'ai fait un rêve, le soir où nous nous sommes rencontrés. C'était un drame. Il y avait notre monde qui était plongé dans le noir, parce qu'il n'y avait pas le moindre rouge-gorge. Les rouges-gorges symbolisent l'amour. Je voyais ces inquiétantes ténèbres qui persistaient, très très longtemps.

Et tout à coup, des milliers de rouge-gorges s'envolaient pour monter dans le ciel ; éclaboussant notre monde d'une lumière qui faisait renaître la vie. Et devant ce spectacle je réalisais enfin que l'amour était cette lumière, qui redonne force à tous les êtres.

Alors j'ai compris. Que les rouge-gorges apportaient le bonheur aux hommes.


* * *

- Oui.
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MessageSujet: Re: Fools, You do not know silence like a cancer grows { Illness   Fools, You do not know silence like a cancer grows { Illness EmptyLun 2 Mar - 23:18

Elle a accepté.

C'est sans doute le plus beau jour de sa vie, avec la fois où il a dignement sorti Illness de sa cellule sombre. Il s'en souviendra pendant longtemps : de cette silhouette trop petite, trop maigre, trop meurtrie dans ses bras. De la peur que manifestaient ses yeux, de celle d'être trompée et battue à chaque mouvement. Nathan Suzaku sortait d'un long emprisonnement, à l'époque, alors il savait plus que bien ce qu'elle pouvait ressentir.

Et ce que lui ressentait.

Il l'aimait.

C'était niais dit comme ça, effrayant, si on le prenait du point de vue de Matt et du commun des mortels. Un amour obscène, flippant et passionné. Malsain, direz-vous. Lorsqu'il l'observait, il guettait chacun de ses mouvements comme un animal aurait pu le faire de sa proie, et pourtant, il y mettait une infinie douceur. Il ne l'aimait pas, elle l'obsédait. Le fait de pouvoir être avec elle était un changement d'époque, le signe qu'il allait désormais pouvoir faire d'elle sa déesse, son unique but. Désormais, le travail ne signifiait plus rien. Il bouclerait les plus âpres dossiers bientôt, avant de démissionner.

Et elle avait accepté. Il la regardait comme si il la découvrait de nouveau : ses cheveux fins, naissants, son regard indéfinissable qui en avait déjà trop vu. Elle était elle-même, et progressait de jour en jour. Il ne l'avait pas touchée, contrairement à ce qu'avait l'air de croire Cheshire. Illness et lui. Lui et Illness. Qu'on puisse dans un futur proche les associer tous les deux le rendait profondément heureux. Et il se fiche qu'on puisse les voir, les prendre en photo. Plus tôt Kira saura qu'ils sont ensemble, plus tôt il sera satisfait. Il pourra enfin se montrer avec elle au bras et prétendre qu'il avait réussi à la « dompter ».

« Je suis le ministre de la censure, je te le rappelle. Si je le souhaite, je peux enlever toutes les photographies qu'ils pourront faire de nous, même si j'ai de moins en moins de contrôle sur ce fichu Cavalier Noir. »

Il ne faisait jamais d'ironie, ni ne jouait avec l'humour, mais Illness était à lui, maintenant, alors il se sentait renaître. Il le crierait à Day, il savourerait sa victoire pendant des mois ; il en avait presque envie de pleurer, tandis qu'il lui passait l'alliance qu'elle allait maintenant porter toute sa vie. Il lui embrasse la main avant de l'embrasser sur ses lèvres, tendrement. Il fait beau, autant dehors que dans sa tête. Nathan Suzaku déclare ce jour comme béni, le meilleur qui ait été depuis sa réussite aux examens de fin d'année, à la fac. Meilleur que le jour où il t'a vue, Toi, et où il a perdu toute notion du réel.

« Recommençons à partir de zéro. Laisse-moi être juste Nathan Seito Suzaku pour tes yeux. Changeons de nom et déménageons. Ou l'inverse. Nous aurons un enfant. Une petite fille, je pense. Elle aura un prénom que tous ses amis, et elle en aura beaucoup, envieront. Je veux être père. Elle ne sera pas bizarre et malade, comme nous, mais parfaitement équilibrée. »

Nathan éclata de rire. Un espèce de rire triste, après toutes ces années à subir et à observer. Arthur ne pourrait plus le menacer et, Père, il ferait tout pour que ses enfants grandissent normalement. Il ne voulait pas qu'il sache un jour qui il avait été, ou la rupture serait inévitable : pour des gens normaux, et c'était ce qu'il avait vu dans l'affaire Noa, tuer n'était pas normal. Se défendre non plus, donc, et assassiner de sang-froid encore moins.

« Nous l'appellerons Noa. », lui souffla-t-il.
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MessageSujet: Re: Fools, You do not know silence like a cancer grows { Illness   Fools, You do not know silence like a cancer grows { Illness Empty

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